En cours au Siège de l'ONU

AG/AB/3884

CINQUIÈME COMMISSION: EXAMEN DES BUDGETS EN AUGMENTATION DES 27 MISSIONS POLITIQUES SPÉCIALES

16/12/2008
Assemblée généraleAG/AB/3884
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission

24e séance – matin


CINQUIÈME COMMISSION: EXAMEN DES BUDGETS EN AUGMENTATION DES 27 MISSIONS POLITIQUES SPÉCIALES


La Cinquième Commission (administrative et budgétaire) a examiné, ce matin, les budgets proposés par le Secrétaire général pour 27 missions politiques spéciales, missions de bons offices et autres initiatives politiques autorisées par l’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité, dont le montant total net s’élève à 466 844 500 dollars, pour 2009.  Elle était aussi saisie des prévisions de dépenses concernant la construction d’un quartier général intégré pour la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI).


Relevant que ces missions représentent une part importante du budget-programme 2008-2009, soit presque 20%, le représentant du Japon s’est inquiété que leurs ressources avaient considérablement augmenté au cours de ces dernières années.  Elles sont, en effet, passées de 94 millions de dollars en 2002 à 436 millions en 2008, a-t-il fait remarquer, et les demandes pour 2009 représentent une augmentation annuelle de 53 millions de dollars, par rapport aux dépenses approuvées.


Ces dépenses devraient donc être prises en compte lors de l’examen de l’efficacité des missions, a-t-il suggéré, comme le recommande le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).  Corrélativement, le représentant de l’Angola, intervenant au nom du Groupe des États d’Afrique, a aussi souhaité que les demandes de crédits pour ces missions se basent sur l’évaluation de leurs performances passées, en vue d’évaluer précisément les besoins futurs. 


Les crédits varient beaucoup d’une mission à l’autre, a rappelé Mme Sharon Van Buerle, Directrice de la Division de la planification des programmes et du budget, précisant que les deux budgets les plus importants sont ceux de la MANUI et de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).  Ces missions représentent, à elles seules, 3 155 postes, soit 70% environ de toutes les ressources des missions politiques spéciales, a-t-elle ajouté, en présentant les rapports du Secrétaire général.


Sur ces propositions de budget, le CCQAB a formulé des recommandations qui, si elles étaient suivies, entraîneraient une réduction globale de 39,5 millions de dollars pour 2009, a indiqué Mme Susan McLurg, Présidente de ce Comité.  Le représentant des États-Unis a déclaré que sa délégation n’était pas convaincue par toutes ces recommandations, estimant qu’elles ne contiennent pas nécessairement les justifications qui permettent à l'Assemblée générale de prendre une décision fondée.


Mme McLurg a constaté qu’il n’y avait pas de critères clairs pour la création de ces missions, et a appelé à plus de discipline dans ce domaine.  À cet égard, elle a fait part du souhait du Comité selon lequel chaque décision concernant la création d’une mission politique spéciale repose sur une analyse approfondie, afin de s’assurer que c’est la meilleure option possible.  Plusieurs délégations ont adhéré à cette position.


Parmi les autres préoccupations exprimées, certaines délégations se sont interrogées sur l’absence de limitation de la durée des missions politiques spéciales et sur les risques de double emploi de certaines de ces missions, comme c’est le cas pour la Force de l’ONU chargée du maintien de la paix à chypre (UNIFICYP) et le Conseiller spécial à Chypre, dont certaines responsabilités se recoupent.  Le CCQAB a aussi jugé important que les activités menées par ces missions soient distinctes de celles des départements de l’ONU.  Le Département des affaires politiques devrait identifier les possibilités de rationalisation pour la meilleure utilisation possible des ressources, a suggéré Mme McLurg.


La délégation de la Norvège et celle de l’Afghanistan ont soutenu le projet de budget pour la MANUA.  Il faut que cette Mission dispose de tous les moyens nécessaires pour soutenir le Gouvernement afghan, en vue notamment de la tenue des élections en 2009 et 2010, a précisé le représentant de l’Afghanistan.


Au nom des pays d’Asie centrale, la représentante du Turkménistan a quant à elle soutenu la proposition du Secrétaire général de créer six postes supplémentaires pour le Centre régional de l’ONU pour la diplomatie préventive d’Asie centrale (UNRCCA), ouvert il y a un an, et dont le rôle est de contribuer au développement et à la coopération entre les pays de la région.  La représentante a fait remarquer que le Centre fonctionnait dans les cinq États d’Asie centrale, ce qui suppose de nombreuses réunions et activités communes, et exige donc d’importantes ressources humaines.


Concernant la question relative à la construction d’un siège intégré à Bagdad pour la MANUI, Mme McLurg a souhaité, au nom du CCQAB, que l'Assemblée générale attende une proposition complète et détaillée avant de se prononcer sur les demandes du Secrétaire général.  Pour le représentant du Canada, qui s’exprimait également au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), un tel bâtiment serait effectivement utile pour assurer la sécurité du personnel de l’ONU.  C’est pourquoi, sa délégation attend les éclaircissements sur le financement du siège intégré qui sera partagé entre les Nations Unies et le Gouvernement de l’Iraq.


Les représentants du Qatar et du Liban ont également pris la parole au cours de cette séance.


La prochaine réunion de la Cinquième Commission aura lieu demain, mercredi 17 décembre, à 10 heures.


BUDGET-PROGRAMME DE L’EXERCICE 2008-2009


Prévisions de dépenses relatives aux missions politiques spéciales, missions de bons offices et autres initiatives politiques autorisées par l’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité (A/63/346 et A/63/346/Corr.1)


Le rapport du Secrétaire général est établi dans le contexte des décisions qu’ont prises ou que devront prendre l’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité au sujet de missions politiques spéciales, notamment des missions de bons offices, de diplomatie préventive et de consolidation de la paix après les conflits, à la demande des gouvernements ou sur recommandation du Secrétaire général.


Par sa résolution 61/254, l’Assemblée générale a fait sienne la recommandation que lui avait adressée le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), dans son rapport A/61/615, pour qu’elle adopte un montant estimatif préliminaire d’environ 4,2 milliards de dollars pour l’exercice biennal 2008-2009, dont un montant de 604 060 100 dollars pour les missions politiques spéciales portant sur la paix et la sécurité qui devraient être prorogées ou approuvées au cours de l’exercice biennal 2008-2009.


Par sa résolution 62/238, l’Assemblée générale avait décidé de réduire de 200 150 000 dollars le montant total du crédit destiné à financer les missions politiques spéciales au cours de l’exercice biennal 2008-2009, et a approuvé l’imputation d’un montant de 386 587 300 dollars sur le crédit prévu au titre des missions politiques spéciales au chapitre 3 (affaires politiques), conformément à sa résolution 62/237A.


Dans ce rapport, le Secrétaire général demande à l’Assemblée générale d’approuver les budgets des 27 missions politiques spéciales énumérées dans le tableau 1 jusqu’à décembre 2009, pour un montant total net de 466 844 500 dollars, et de prendre note du fait que les soldes inutilisés et les besoins additionnels des différentes missions se traduisent par un solde inutilisé des crédits déjà ouverts pour 2008 dont le montant d’élève à 5 923 000 dollars.  Il lui demande également d’ouvrir, en vertu des dispositions de sa résolution 41/213, un crédit d’un montant de 460 921 500 dollars au titre du chapitre 3 (affaires politiques) et un autre d’un montant de 28 590 500 dollars au titre du chapitre 35 (contributions du personnel), lesquels seront compensés par un montant correspondant au titre du chapitre 1 des recettes (recettes provenant des contributions du personnel), du budget-programme de l’exercice biennal 2008-2009; et d’autoriser pour 2009, au titre de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), un engagement de dépenses de 5 millions de dollars maximum à imputer au chapitre 32 (travaux de construction, transformation et amélioration des locaux et grands travaux d’entretien) du budget-programme pour entreprendre les travaux de conception liés à la construction d’un complexe intégré des Nations Unies à Bagdad.


Groupe thématique I: Envoyés spéciaux ou personnels, conseillers spéciaux et représentants personnels du Secrétaire général et Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Liban (A/63/346/Add.1)


Le rapport du Secrétaire général contient les prévisions de dépenses pour 2009 relatives à sept missions politiques spéciales faisant partie du groupe thématique I.  Il s’agit du Conseiller spécial du Secrétaire général pour le Myanmar, du Conseiller spécial du Secrétaire général pour Chypre, du Conseiller spécial du Secrétaire général pour la prévention du génocide, de l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour l’application de la résolution 1559 (2004) du Conseil de sécurité, du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Liban et de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour les régions victimes de l’Armée de la résistance du Seigneur (LRA).


Le montant des dépenses à prévoir en 2009 au titre de ces missions politiques spéciales s’élève à 16 385 900 dollars pour l’ensemble du groupe.  Le solde inutilisé des crédits ouverts au titre de ces sept missions étant estimé à 1 357 700 dollars à la fin de l’année 2008, des ressources supplémentaires de 15 028 200 dollars sont demandées.


Groupe thématique II: Équipes de surveillance des sanctions et groupes d’experts (A/63/346/Add.2)


Le présent rapport du Secrétaire général contient les prévisions de dépenses pour 2009 au titre de huit missions politiques spéciales créées sur décision du Conseil de sécurité et regroupées sous l’intitulé « Équipes de surveillance des sanctions et groupes d’experts ».


Ces missions sont les suivantes: Groupe de contrôle sur la Somalie; Groupe d’experts sur le Libéria; Groupe d’experts sur la Côte d’Ivoire; Groupe d’experts sur la République démocratique du Congo (RDC); Groupe d’experts sur le Soudan; Équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions créée par la résolution 1526 (2004) du Conseil de sécurité concernant Al-Qaida et les Taliban, ainsi que les personnes et entités qui leur sont associées; Appui au Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1540 (2004) relative à la non-prolifération de toutes les armes de destruction massive; et Direction exécutive du Comité contre le terrorisme.


Le montant estimatif des crédits demandés pour 2009 au titre des missions politiques spéciales relevant de ce groupe s’élève à 21 622 600 dollars.  Déduction faite du solde inutilisé des crédits alloués aux huit missions à la fin de 2008, qui est estimé à 816 000 dollars, le montant net du crédit additionnel demandé au titre de ces missions est de 20 806 600 dollars.


Groupe thématique III: Bureaux des Nations Unies, bureaux d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix, bureaux intégrés des Nations Unies et commissions (A/63/346/Add.3)


Le présent rapport du secrétaire général contient les prévisions de dépenses pour 2009 relatives à 10 missions politiques spéciales classées dans le groupe thématique « bureaux des Nations Unies, bureaux d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix, bureaux intégrés des Nations Unies et commissions », établies en application de décisions du Conseil de sécurité.


Ces missions sont les suivantes: Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest; Bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine; Bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau; Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie (UNPOS); Bureau intégré des Nations Unies en Sierra Leone (BINUSIL); Appui de l’ONU à la Commission mixte Cameroun-Nigéria; Commission d’enquête internationale indépendante; Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale (CRNUAC); Bureau intégré des Nations Unies au Burundi (BINUB); et Mission des Nations Unies au Népal (MINUEP).


Le montant estimatif des crédits demandés pour 2009 au titre des missions politiques spéciales relevant de ce groupe s’élève à 98 918 800 dollars (net).  Déduction faite du solde inutilisé des crédits alloués aux 10 missions à la fin de 2008, estimé à 505 500 dollars, le montant du crédit additionnel demandé au titre de ces missions est de 98 413 300 dollars.


Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan – MANUA (A/63/346/Add.4)


Le présent rapport du Secrétaire général contient les prévisions relatives aux ressources nécessaires pour la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2009, dont le montant net total s’élève à 168 156 400 dollars (montant brut: 179 166 600 dollars).


Le montant total des dépenses prévues pour 2008 est estimé à 86 348 500 dollars, soit un dépassement de crédits de 10 279 800 dollars.  Le montant net demandé pour 2009 s’élève donc à 178 436 200 dollars après incorporation du dépassement de crédits.


Prévisions de dépenses relatives à la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq – MANUI (A/63/346/Add.5)


Le rapport du Secrétaire général contient les prévisions relatives aux ressources nécessaires pour la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) pour la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2009, dont le montant net total s’établit à 161 760 800 dollars (montant brut: 168 972 900 dollars).


Une fois pris en compte le montant estimatif du solde inutilisé du crédit ouvert en 2008, soit 13 473 000 dollars, le montant net du crédit demandé pour 2009 s’élève à 148 287 800 dollars.


Le rapport rappelle notamment les activités de fond de la MANUI qui ont trait au processus national de dialogue et de réconciliation, aux différends frontaliers internes, aux élections, à la Constitution, au Programme de réconciliation et de réintégration, au dialogue régional, aux droits de l’homme, à la coordination de l’aide humanitaire et des activités de reconstruction et de développement, aux personnes déplacées et les réfugiés et au recensement.


Il précise que, malgré des problèmes politiques, logistiques et de sécurité considérables, la MANUI a progressé dans l’exécution de son mandat en 2008.  L’amélioration générale des conditions de sécurité a permis d’intensifier les échanges avec des interlocuteurs iraquiens clefs, et ces échanges devraient se multiplier avec l’élargissement de la Mission dans un certain nombre d’endroits stratégiques, dont Najaf, Ramadi, Mossoul et Kirkouk.


Prévisions de dépenses révisées concernant le budget-programme de l’exercice biennal 2008-2009 au titre des chapitres 3 et 32: mise en place à Bagdad d’un quartier général intégré pour la Mission d’assistance des Nations Unies en Iraq (A/62/828)


Selon le rapport du Secrétaire général, La Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) a trouvé un autre emplacement (un terrain de près de 10 kilomètres carrés situé au centre de Bagdad) pour la mise en place d’un complexe durable et plus approprié que celui choisi au départ.  Il a été décidé par la suite de mettre en veilleuse le projet initial de construction du complexe, en attendant les résultats d’une étude de viabilité et la confirmation par les autorités compétentes que le nouvel emplacement était officiellement attribué à l’ONU pour son usage exclusif pendant une période qui ne serait pas inférieure à 20 ans.


Dans sa résolution 62/238, l’Assemblée générale a prié le Secrétaire général de lui présenter de nouvelles propositions complètes et détaillées concernant la construction de ce complexe intégré à Bagdad au titre du chapitre 32 (travaux de construction, transformation et amélioration des locaux et gros travaux d’entretien) du budget-programme, qu’elle devait examiner à la première partie de la reprise de sa soixante-deuxième session.


À la fin de janvier 2008, des faits nouveaux liés à la construction prévue du complexe intégré ont retardé la présentation du rapport demandé, dont l’Assemblée générale a été ensuite saisie durant la deuxième partie de la reprise de sa soixante-deuxième session.  Ce rapport présente les faits nouveaux concernant la construction du complexe intégré ainsi que de leurs répercussions.


Le Secrétaire général prie l’Assemblée générale d’approuver en principe la proposition de construction d’un quartier général intégré spécialement conçu pour la MANUI au site Al-Sijud et de prendre note des prévisions de dépenses préliminaires d’un montant de 98,6 millions de dollars.  Il la prie, également, d’approuver les ressources nécessaires pour passer, en 2008, un contrat avec une agence d’architecte-consultants chargée d’effectuer une évaluation technique du site; de mettre au point un avant-projet et le plan final des travaux; d’élaborer la documentation pour les appels d’offres et d’établir une capacité de gestion du contrat de construction pour la prestation de services de gestion de la qualité totale durant les travaux, dont le montant estimé à 5 millions de dollars doit être imputé sur les crédits ouverts pour la MANUI durant l’exercice 2008; d’approuver le virement du montant de 5 millions de dollars du chapitre 3 (affaires politiques) au chapitre 32 (travaux de construction, transformation et amélioration des locaux et gros travaux d’entretien) du budget-programme de l’exercice biennal 2008-2009. 


Le Secrétaire général devrait présenter à l’Assemblée générale de nouvelles propositions complètes et détaillées concernant la construction du complexe intégré des Nations Unies à Bagdad, au titre du chapitre 32 (travaux de construction, transformation et amélioration des locaux et gros travaux d’entretien) du budget-programme, qu’elle examinera à la première partie de la reprise de sa soixante-troisième session en mars 2009.


Les prévisions de dépenses relatives aux missions politiques spéciales, missions de bons offices et autres initiatives politiques autorisées par l’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité (A/63/593)


Dans le rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires, ce dernier, estimant que la présentation du budget des missions politiques spéciales laisse encore à désirer dans bien des cas, recommande qu’à l’avenir les prévisions budgétaires concernant les missions politiques spéciales s’accompagnent d’une justification précise des ressources demandées.


Le Comité consultatif constate que, telles que présentées actuellement, les propositions du Secrétaire général ne sont ni expliquées ni justifiées clairement, en particulier, en ce qui concerne les objets de dépense autres que les postes, par exemple la reconfiguration des moyens aériens et les frais de voyage.  Il recommande donc que l’information donnée soit plus complète et que les rapports soient accompagnés de cartes.  En outre, le Comité consultatif constate, avec préoccupation, qu’il reste des lacunes dans les cadres de budgétisation axés sur les résultats de certaines missions politiques spéciales.


Le Comité consultatif considère qu’il faut faire preuve de discipline lorsqu’il est envisagé d’établir une mission politique spéciale, en demandant notamment une étude de la question pour savoir si la mise en place d’une mission est la meilleure solution en l’espèce.  Il réaffirme que c’est particulièrement important dans le cas des missions ayant un mandat à durée indéterminée.  Il s’est également inquiété de ce qu’un certain nombre de missions spéciales pouvaient apparaître comme faisant double emploi les unes avec les autres.


En ce qui concerne la décision que l’Assemblée générale est invitée à prendre, telle qu’elle est énoncée au paragraphe 23 du rapport du Secrétaire général (A/63/346), le Comité consultatif recommande qu’en ce qui concerne les 27 missions politiques spéciales énumérées dans le tableau 1 du document A/63/346, l’Assemblée approuve les ressources demandées par le Secrétaire général pour la période se terminant le 31 décembre 2009, sous réserve des observations et recommandations qu’il a formulées, et que le montant révisé soit communiqué à l’Assemblée lorsqu’elle examinera les propositions du Secrétaire général.  Il recommande également que l’Assemblée prenne note du fait que les soldes inutilisés et les besoins additionnels des différentes missions se traduisent par un solde inutilisé des crédits déjà ouverts pour 2008 se montant à 5 923 000 dollars.  Compte tenu de ces deux recommandations, il préconise que l’Assemblée générale ouvre des crédits correspondant au montant révisé des ressources nécessaires aux chapitres 3 (affaires politiques) et 35 (contributions du personnel), et inscrive, en contrepartie, un montant équivalent au chapitre 1 des recettes (recettes provenant des contributions du personnel) du budget-programme de l’exercice biennal 2008-2009.


Prévisions de dépenses révisées concernant le budget-programme de l’exercice biennal 2008-2009 au titre des chapitres 3 et 32: mise en place à Bagdad d’un quartier général intégré pour la Mission d’assistance des Nations Unies en Iraq A/63/601


Dans le rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires, ce dernierse félicite de l’offre d’un terrain par le Gouvernement iraquien.  Il recommande que, à mesure que l’on envisagera de nouvelles décisions, le Secrétaire général tienne l’Assemblée générale au courant de toutes les questions relatives à l’aménagement et à l’utilisation du complexe intégré, et fournisse, en outre, des éclaircissements concernant les contributions du Gouvernement iraquien.


Le Comité consultatif indique que les prévisions de dépenses afférentes à la construction du nouveau complexe présentées par le Secrétaire général, soit 98,6 millions de dollars, sont fondées sur des hypothèses préliminaires de chiffrage des dépenses.  Le Comité consultatif recommande que l’Assemblée générale attende que le Secrétaire général soumette une proposition complète et détaillée avant de se prononcer sur les ressources nécessaires au projet de construction.  Il appartient à l’Assemblée générale de statuer sur l’approbation de principe du projet.


Sous réserve de ses commentaires et observations figurant dans le présent rapport, le Comité consultatif recommande d’autoriser à engager pour la MANUI des dépenses à concurrence de 5 millions de dollars en 2009 au titre du chapitre 32 (travaux de construction, transformation et amélioration des locaux et gros travaux d’entretien) du budget-programme de l’exercice biennal

2008-2009, en vue d’entreprendre des travaux relatifs à la conception du complexe intégré des Nations Unies qu’il est proposé de construire à Bagdad.


Le Comité consultatif recommande donc que l’Assemblée générale prie le

Secrétaire général de lui présenter de nouvelles propositions complètes et détaillées concernant la construction du complexe intégré des Nations Unies à

Bagdad au titre du chapitre 32 (du budget-programme, pour qu’elle l’examine à sa soixante-troisième session, compte tenu des éléments mentionnés dans le présent rapport.


Débat général


Mme ELSA CRISTINA PATACA (Angola), intervenant au nom du Groupe des États d’Afrique, a déclaré que sur les 27 missions politiques spéciales actuellement en activité, une seule avait été établie par l’Assemblée générale, cette dernière devant cependant fournir les ressources nécessaires au fonctionnement des missions créées par d’autres organes.  La représentante a ensuite fait sienne la recommandation du CCQAB de prévoir les ressources budgétaires en ce qui concerne les missions politiques spéciales, en basant les demandes de crédits sur l’évaluation des performances passées en vue d’évaluer précisément les besoins futurs.  Elle a estimé que cette approche permettrait à l’Assemblée générale de superviser au mieux et d’assurer une gestion optimale axée sur les résultats des missions.  La représentante a ajouté que les crédits demandés pour les missions indiquent que le Secrétariat dépend fortement des services fournis par les consultants extérieurs à l’ONU.  Elle a souhaité que cette coopération soit l’exception et non pas la règle, sachant que l’Organisation des Nations Unies ne manque pas d’experts de terrain.  Elle a également souligné la nécessité d’accélérer le recrutement de personnel local dans les missions politiques spéciales, en particulier en Afrique. 


M. OLIVIER POULIN (Canada), s’exprimant également au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), a noté que les 460 millions de dollars prévus au titre du budget des missions politiques spéciales allaient s’ajouter aux 403 millions déjà prévus pour la première partie de l’exercice biennal.  « Nous constatons en outre, a-t-il ajouté, que même en excluant le projet de siège intégré pour la MANUI, ce montant équivaudrait au double de celui initialement demandé par le Secrétaire général au titre des prévisions présentées l’année dernière ».  M. Poulin a indiqué que si l’environnement changeant des missions ne permettait pas d’établir des prévisions budgétaires exactes, le Secrétaire général a la responsabilité de fournir aux États Membres des prévisions aussi rigoureuses et réalistes que possible.  Il a également souhaité que l’on sépare les dépenses des missions des dépenses ordinaires, afin de renforcer la transparence budgétaire de l’ONU.  


Le représentant a suggéré, comme le recommande le CCQAB, de financer les bureaux ou capacités des missions au moyen de ressources budgétaires octroyées au Département des affaires politiques, à la fois pour clarifier les mécanismes redditionnels applicables au déploiement de ces capacités sur le terrain et le rôle du Département.  Concernant la demande du Secrétaire général de dégager des fonds nécessaires à la construction d’un siège intégré pour la MANUI, le représentant a estimé qu’un tel bâtiment serait effectivement utile pour assurer la protection et la sécurité du personnel de l’ONU à Bagdad.  Il a dit attendre avec impatience des éclaircissements sur le financement partagé du siège intégré entre les Nations Unies et le Gouvernement de l’Iraq.


M. KEN MUKAI (Japon) a regretté que l’examen des prévisions budgétaires des missions politiques spéciales se fasse si tard au cours de la session, relevant qu’il aurait dû avoir lieu au plus tard pendant la première semaine de novembre.  Relevant que ces missions représentent une part importante du budget-programme 2008-2009, soit presque 20%, il a noté que leurs ressources avaient considérablement augmenté au cours de ces dernières années.  Elles sont en effet passées de 94 millions de dollars en 2002 à 436 millions en 2008.  Les demandes pour 2009 représentent une augmentation annuelle de 53 millions de dollars par rapport aux dépenses approuvées.  Ces dépenses devraient donc être prises en compte lors de l’examen sur l’efficacité des missions, a-t-il suggéré.  En ce qui concerne la gestion des missions politiques spéciales, M. Mukai a demandé pourquoi le Secrétaire général proposait ces missions sans leur fixer une durée limitée comme pour le Centre régional de l’ONU pour la diplomatie préventive en Asie centrale (CRNUAC).  Le Bureau du Représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest, qui coordonne les missions de maintien de la paix des Nations Unies, aurait pu apporter son concours aux activités du Secrétariat, a-t-il aussi souligné.


M. Mukai a demandé qu’une analyse soit menée à chaque fois qu’une mission politique spéciale est créée, pour s’assurer que c’est la meilleure solution possible.  Les missions des représentants spéciaux devraient aussi être définies de façon plus précise, a-t-il ajouté.  M. Mukai a appuyé les recommandations du CCQAB qui demande de meilleures présentations et la justification des missions politiques spéciales, espérant qu’on applique les mêmes critères que pour les missions de maintien de la paix.  Il est important, a-t-il souligné, que le Secrétaire général propose des budgets réalistes.  Le représentant a aussi encouragé le Secrétaire général à trouver des domaines de coopération entre ces missions et les missions de maintien de la paix, comme à Chypre où la Force de l’ONU chargée du maintien de la paix à chypre (UNIFICYP) et le Conseiller spécial ont des responsabilités qui se chevauchent.  Il a aussi appelé à fournir des montants plus précis pour les budgets de ces missions, notant que 604 millions de dollars étaient prévus pour l’exercice 2008-2009 alors que les besoins réels ont dépassé 925 millions.


M. FAHAD ALI AL HAMMADI (Qatar) a estimé qu’il faudrait soutenir les missions politiques spéciales et autres bons offices de l’ONU, car ces efforts sont des mesures préventives correspondant à celles envisagées dans le Chapitre VI de la Charte des Nations Unies relatif au maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Il a estimé qu’il était toujours plus efficace d’éviter la détérioration des situations de crise ou de conflit susceptibles d’entraîner le déploiement d’une opération de maintien de la paix.  Il a noté que le budget prévu pour les missions, soit 466 millions de dollars, était en hausse de 7% par rapport à l’exercice précédent.  Ces dépenses éventuelles, a-t-il préconisé, devraient être évaluées sur la base de l’identification des défis auxquels fait face la communauté internationale et compte tenu de la montée des tensions au plan régional.  Il a, en outre, demandé que les postes supplémentaires créés pour faciliter le fonctionnement des 27 missions politiques spéciales pendant la période 2008-2009, soient distribués conformément au principe de répartition géographique équitable. 


M. DAVID TRAYSTMAN (États Unis) a appuyé de façon générale les propositions du Secrétaire général sur les missions politiques spéciales, dont les mandats sont essentiels pour maintenir la paix et la sécurité internationales.  Notant les préoccupations exprimées par le CCQAB, il a appuyé celle selon laquelle les propositions devraient contenir des justifications plus détaillées, notamment sur la coordination avec d’autres acteurs de l’ONU.  Il a estimé, cependant, que dans certains cas, les recommandations du CCQAB ne contiennent pas les justifications nécessaires permettant à l'Assemblée générale de prendre une décision basée sur ces recommandations.  Concernant la MANUI, par exemple, il a considéré que la réduction de 10% recommandée par le CCQAB par rapport aux prévisions du Secrétaire général n’est pas justifiée.  Le représentant des États-Unis a souhaité que le Comité consultatif fournisse plus de précisions à cet égard dans le cadre des consultations officieuses.  Enfin, s’agissant de la construction d’un quartier général pour la MANUI, il a déclaré attendre les précisions demandées et le démarrage de la construction.


M. MAJDI RAMADAN (Liban) a déclaré que la reprise du dialogue national au Liban ainsi que les récents rapprochements entre la République arabe syrienne et le Liban indiquaient que des progrès ont lieu en vue d’établir, notamment, des relations diplomatiques entre les deux pays.  Il a souligné que ces avancées étaient le résultat des efforts entrepris par son pays depuis plus de quatre ans et depuis l’adoption de la résolution 1559 du Conseil de sécurité.  « La Syrie est un pays frère, a ajouté le représentant, et c’est ensemble que nous parviendrons à régler les questions en suspens, notamment la délimitation de nos frontières communes ».  Poursuivant, M. Ramadan a rappelé que sa délégation avait déclaré à maintes reprises que le financement des missions politiques spéciales devrait refléter les violations de la souveraineté du Liban par Israël.  Cela servirait d’indicateur aux activités de l’Envoyé spécial du Secrétaire général chargé de la mise en œuvre de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, puisque tous les rapports présentés par le Secrétaire général au Conseil mentionnent les violations en question, a-t-il dit. 


M. WAHIDULLAH AMIN (Afghanistan) a rappelé qu’après 25 années de guerre et de conflits causés par des forces étrangères, et six années sous le régime des Taliban, l’Afghanistan a une infrastructure en ruines, et il subit un nombre important de pertes en vies humaines.  Depuis 2001, de grands progrès ont été accomplis avec l’aide de l’ONU et de la communauté internationale, a-t-il ajouté, notant la création d’un État constitutionnel stable.  Il a noté que la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) rationalise l’action de la communauté internationale et appuie le Gouvernement afghan.  Cette Mission a fait un travail admirable jusqu’à présent et nous souhaitons continuer à œuvrer avec elle au cours de son nouveau mandat, a-t-il ajouté.


Le représentant spécial du Secrétaire général est devenu une présence essentielle, et le Gouvernement afghan lui est reconnaissant pour les efforts déployés, a poursuivi M. Amin.  La MANUA doit cependant disposer de davantage de personnel et de soutien, a-t-il ajouté, pour qu’elle puisse s’acquitter efficacement de son mandat.  Sa délégation, a-t-il assuré, appuie pleinement le projet de budget présenté cette année pour la Mission.  Rappelant que des élections sont prévues en 2009 et 2010, les premières organisées par les autorités afghanes depuis les années 70, M. Amin a demandé que la MANUA puisse exercer toute sa capacité pour soutenir le Gouvernement afghan.  M. Amin a aussi souligné qu’un hiver très rude et le manque de capacité du Gouvernement afghan ont aggravé la situation humanitaire du pays qui connaît un des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde, et dont 42% de sa population vivent dans la pauvreté la plus extrême.  Avec 2 000 organisations non gouvernementales (ONG), 20 organisations internationales et 41 pays contributeurs de troupes œuvrant dans le pays, il est essentiel que ces efforts soient coordonnés, a-t-il souligné avant de conclure.


M. JONAS JOLLE (Norvège) a déclaré que les missions politiques spéciales et les missions de bons offices des Nations Unies jouaient un rôle important dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.  La Norvège, a-t-il dit, attache une importance particulière au mandat de la MANUA, et aux efforts entrepris par celle-ci pour aider les Afghans à reconstruire leur pays.  Il a soutenu l’avis du CCQAB selon lequel les changements concernant le personnel de la Mission, proposés pour 2009, répondent bien aux priorités contenues dans la résolution 1806 du Conseil de sécurité et la Déclaration de Paris du 19 juin 2008. 


Mme AKSOLTAN ATAEVA (Turkménistan), qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Asie centrale, a évoqué les activités du Centre régional de l’ONU pour la diplomatiepréventive en Asie centrale.  Elle a rappelé qu’il avait ouvert l’année dernière et qu’il était chargé de contribuer au développement et à la coopération entre États pour prévenir les conflits par le biais du dialogue.  La représentante a fait remarquer que le Centre fonctionnait dans les cinq États d’Asie centrale, ce qui suppose de nombreuses réunions, consultations et activités communes.  Cela exige d’importantes ressources humaines, a-t-elle dit, en soulignant qu’il est indispensable de répondre à la demande figurant dans le rapport du Secrétaire général sur la nécessité de créer six postes supplémentaires, y compris un poste de spécialiste des affaires politiques.  Elle a expliqué que le but était d’intensifier les activités du Centre, en établissant des contacts plus étroits avec les organisations régionales, en particulier celles œuvrant à la stabilisation de l’Afghanistan. 


Questions diverses


M. CONROD HUNTE (Antigua-et-Barbuda), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a demandé que soit examinée par la Commission la question dela location de salles au Secrétariat par le Groupe des 77 et de la Chine.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.