CINQUIÈME COMMISSION: DES DÉLÉGATIONS DEMANDENT PLUS DE PRÉCISIONS SUR LE PROJET DE RÉFORME INFORMATIQUE
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Cinquième Commission
10e séance – matin
CINQUIÈME COMMISSION: DES DÉLÉGATIONS DEMANDENT PLUS DE PRÉCISIONS SUR LE PROJET DE RÉFORME INFORMATIQUE
L’ONU doit disposer de technologies de l’information et des communications efficaces et d’un système moderne de gestion intégré pour fonctionner de manière efficace, ont reconnu ce matin les délégations qui se sont exprimées à la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) dans le cadre de l’examen du projet de réforme pertinent et des projets sur la sécurité et la continuité des opérations et sur la reprise après un sinistre. Mais, compte tenu des incidences financières considérables (plus de 280 millions de dollars) de la mise en œuvre de ces nouvelles mesures, les représentants ont prié le Secrétariat à préciser davantage ces projets et à veiller à une cohérence des dépenses.
Depuis trop longtemps déjà, le morcellement et le cloisonnement des services informatiques nuisent à la bonne gestion des technologies de l’information et des communications au sein du Secrétariat, a estimé le représentant du Canada qui s’exprimait également au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Après avoir constaté le caractère désuet de la plupart des plate-formes informatiques de l’ONU, l’Assemblée générale avait décidé, en 2006, de réformer les systèmes informatiques à l’échelle du système de l’ONU. Il s’agissait de remplacer le système actuel de gestion intégré (SIG) par un progiciel de gestion intégré (PGI), dans le souci de parvenir à une gestion plus efficace et économique des ressources humaines, financières et matérielles. Elle avait aussi décidé de créer le poste de directeur général de l’informatique (CITO).
Si la nouvelle stratégie est bien mise en œuvre, elle devrait permettre des améliorations comme la réduction du délai de réponse dans les cas d’urgence, la rationalisation des flux d’information et la mise à disposition de ressources humaines pour des postes élevés, a fait valoir le représentant de Singapour. Le coût définitif de ce projet ne pourra être déterminé que lorsque la phase initiale sera terminée et les besoins spécifiques identifiés, a expliqué la Présidente du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), Mme Susan McLurg, qui présentait les rapports de ce Comité.
Présentant les rapports du Secrétaire général, Mme Angela Kane, Secrétaire générale adjointe à la gestion, a considéré que le progiciel de gestion intégré (PGI) permettrait de mieux coordonner les nombreuses réformes que l’ONU entend entreprendre. Elle a aussi fait valoir que toutes les propositions devraient améliorer la transparence financière de l’Organisation. Dans le même sens, le représentant de la France, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a espéré que ce nouveau système permettrait d’avancer vers plus de responsabilisation et de transparence. M. Kenneth Herman, Conseiller sur la coordination des politiques de gestion de l’information au Conseil des chefs du Secrétariat des Nations Unies, qui présentait les notes sur le système de paie commun des Nations Unies et la gestion des savoirs et connaissances dans le système des Nations Unies, a lui aussi souligné l’importance d’un système commun de gestion intégré.
Mais plusieurs délégations, comme le représentant d’Antigua-et-Barbuda, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, ont regretté que le projet ne décrive pas suffisamment les économies qui pourraient résulter de la mise en place du nouveau progiciel, ni même ses avantages et inconvénients. En outre, a fait remarquer le représentant de la Fédération de Russie, l'Assemblée générale n’a fixé aucun calendrier pour remplacer le système de gestion intégré par un système de nouvelle génération.
« Il ne faut pas s’attendre à ce que les États Membres signent des chèques en blanc », a averti le représentant de Singapour. La plupart des délégations ont d’ailleurs demandé plus de détails au Secrétariat et des éclaircissements sur de nombreux points, afin que les États Membres puissent prendre des décisions en bonne connaissance de cause, étant donné la contribution financière conséquente qu’ils doivent apporter. Il est donc essentiel que les investissements proposés soient économiquement justifiés et donnent des résultats concrets, ont insisté les délégations.
Les délégations ont invité à tirer les conclusions des expériences antérieures, citant le cas de l’ancien système SIG qui n’a pas bien fonctionné. En outre, les énormes investissements relatifs à ce système ont dépassé de beaucoup les sommes envisagées au départ par le Secrétariat.
Plus concrètement, le représentant de la Fédération de Russie a relevé que 60% des sociétés privées qui ont utilisé le système proposé n’en ont pas été satisfaites. Les coûts élevés de cet important investissement n’ont permis de réaliser aucune économie. Plutôt que tout recommencer à zéro, ne pourrait-on pas utiliser un des nouveaux systèmes du PNUD et de l’UNICEF? a-t-il dit. Le représentant russe a aussi demandé une évaluation indépendante du PGI qui est proposé et du SIG qui est actuellement en vigueur, pour avoir une analyse comparative des coûts et des avantages.
En ce qui concerne les infrastructures prévues pour la continuité des opérations et la reprise après un sinistre, plusieurs intervenants ont constaté que le Secrétariat n’avait fourni aucune explication de sa décision de ne pas transférer, à titre provisoire, le Centre de données à Long Island City.
Outre les délégations citées, les représentants de la Suisse, qui intervenait également au nom du Liechtenstein; des États-Unis; de la République de Corée et du Japon ont pris la parole.
La Cinquième Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi 23 octobre, à 10 heures.
BUDGET-PROGRAMME DE L’EXERCICE BIENNAL 2008-2009
Documentation
Investir dans l’informatique et la télématique: stratégie informatique et télématique du Secrétariat de l’ONU - Rapport du Secrétaire général (A/62/793 et Add.1)
Pour permettre à l’ONU de se doter de solides moyens informatiques et télématiques, des besoins stratégiques ont été recensés et répartis en quatre grandes catégories de facteurs institutionnels: le partage des connaissances et la collaboration; l’amélioration des opérations internes de l’Organisation et l’appui à ces opérations; les communications et l’infrastructure; et la gestion d’ensemble des technologies de l’information et des communications.
Afin de concrétiser les grandes orientations, il est proposé de mettre en œuvre trois programmes stratégiques: un programme de gestion des connaissances, un programme de gestion des ressources et un programme de gestion de l’infrastructure.
Dans l’Additif 1 au rapport, on propose de mettre en place un Bureau des technologies de l’information et des communications qui réunirait les ressources dont disposent la Division de l’informatique (Département de la gestion) et la Division des technologies de l’information et des communications (Département de l’appui aux missions), sans incidence sur le budget ni sur les effectifs grâce au redéploiement des postes et des ressources financières déjà approuvés.
Dans son rapport intérimaire sur le thème « Investir dans l’informatique et la télématique » (A/62/502), le Secrétaire général faisait le point des progrès accomplis dans l’élaboration d’un cadre de gouvernance informatique et télématique dans l’ensemble du Secrétariat, sachant qu’une politique globale devait être présentée à l’Assemblée à la deuxième reprise de sa soixante-deuxième session. Des ressources étaient demandées aux fins de la constitution d’une petite équipe qui serait chargée d’aider le Directeur général de l’informatique à mettre au point une stratégie, un programme et un cadre de gouvernance dans le domaine informatique et télématique.
L’Assemblée générale avait précédemment approuvé la création du poste de Directeur général de l’informatique au Cabinet du Secrétaire général. Le Secrétaire général recommandait toutefois que le Bureau soit créé au sein du Département de la gestion.
Un système de paie commun pour les organismes des Nations Unies - Note du Secrétaire général (A/60/582 et Add. 1)
Le présent rapport traite des importantes économies que pourraient faire les organismes des Nations Unies et les États Membres s’ils décidaient d’établir un système de paie commun. Au cours des 10 dernières années, ces organismes ont investi plus d’un milliard de dollars dans les systèmes informatiques de gestion. S’ils avaient coordonné leurs efforts d’investissement à l’échelle du système, ils auraient épargné beaucoup d’argent et en auraient retiré d’autres avantages. Les inspecteurs ont examiné les services de paie de différents organismes et ont formulé des recommandations visant à améliorer les systèmes et les opérations. Le système de paie commun pour les organismes des Nations Unies est proposé comme première étape en vue de l’adoption d’un unique progiciel de gestion intégré pour l’ensemble du système des Nations Unies.
Mise en place au Secrétariat de systèmes informatiques et télématiques intégrés à l’échelle mondiale - Rapport du Secrétaire général (A/62/510/Rev. 1)
Le rapport contient des propositions et des plans pour la mise en œuvre et le déploiement échelonnés dans l’ensemble du Secrétariat, y compris les bureaux hors Siège, les commissions régionales, les missions de maintien de la paix, les missions politiques et autres opérations sur le terrain, d’une nouvelle génération de systèmes destinés à remplacer le Système intégré de gestion (SIG) et autres systèmes auxiliaires.
Le nouveau système sera bâti autour d’un progiciel de gestion intégré (PGI) disponible dans le commerce. Ce système devrait constituer un outil efficace de gestion des ressources humaines et financières et des équipements.
Le présent rapport propose également l’adoption d’autres systèmes intégrés pour la gestion des services courants, à savoir un système de gestion de la relation clients (SGRC) et, pour gérer les connaissances de l’Organisation, un logiciel intégré de gestion des contenus (LIGC).
Sécurité et continuité des opérations informatiques et télématiques et reprise après sinistre - Rapport du Secrétaire général (A/62/477)
Ce rapport présente une proposition détaillée concernant un cadre opérationnel mondial commun à l’ensemble du Secrétariat. Il prévoit notamment les ressources nécessaires à l’établissement de deux grands centres de données, l’un à la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi (Italie) et l’autre à Valence (Espagne), où il est proposé d’installer un site secondaire.
Il prévoit également, dans le cadre de la phase de transition du plan-cadre d’équipement, de déménager le centre de données du Siège de l’ONU logé dans le bâtiment DC-2 dans de nouveaux locaux à Long Island City et dans le bâtiment qui sera construit sur la pelouse située au nord des bâtiments actuels.
Ce rapport était précédé d’une note du Secrétariat sur ce thème (A/61/290).
Dans le rapport du CCQAB sur la question « Sécurité et continuité des opérations informatiques et activités de reprise après sinistre » (A/61/478), le Comité consultatif recommande à l’Assemblée générale de prendre note du rapport du Secrétaire général.
Trente-deuxième rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur le projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2008-2009 sur les technologies de l’information et des communications (A/62/7/Add.31)
Après avoir examiné les propositions présentées dans les rapports ci-dessus, le CCQAB a constaté que le montant estimatif global des dépenses à imputer sur le budget ordinaire et sur le Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix au titre de la mise en place de systèmes informatiques et télématiques intégrés ainsi que de la sécurité et de la continuité des opérations et de la reprise après sinistre, s’élève, pour la période allant du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2009, à 106 114 000 dollars. Ce montant doit permettre de financer 44 postes temporaires supplémentaires pour la mise en service du progiciel de gestion intégré.
Le Comité consultatif a recommandé que l’Assemblée approuve la démarche qui consiste à remplacer le SIG et les systèmes auxiliaires dans l’ensemble du Secrétariat, y compris les bureaux hors Siège, les commissions régionales, les missions de maintien de la paix et missions politiques et les autres opérations sur le terrain. Le Comité a recommandé des modifications par rapport aux ressources demandées pour la mise en œuvre des systèmes intégrés, ainsi que pour le montant des ressources demandées au titre de la continuité des opérations et de la reprise après sinistre.
Gestion des savoirs et connaissances dans le système des Nations Unies - Note du Secrétaire général sur le Rapport du Corps commun d’inspection (A/63/140 et Add.1)
Ce rapport note que la gestion des connaissances est encore dans le système des Nations Unies à un stade peu avancé, comparable à celui auquel elle se situe au Secrétariat de l’ONU. Si un grand nombre de projets de gestion des connaissances différents et sans lien entre eux sont déjà en place à l’ONU, ceux que les organisations interrogées ont cités sont le fruit d’initiatives personnelles et ponctuelles et ne font pas partie d’une stratégie d’ensemble. Le CCI est convaincu que, si chaque organisme faisait une étude aussi complète de l’information et en intégrait les résultats à une stratégie, il serait possible de réaliser de substantielles économies en éliminant la collecte, le traitement et la diffusion d’informations dont la demande est actuellement faible.
Aux termes de ce rapport, cinq groupes de recommandations sont formulées. Il est d’abord proposé que le Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (CCS) établisse: une définition commune de la gestion des savoirs et connaissances à l’usage de tous les organismes des Nations Unies; un glossaire de termes communs pouvant être employés pour l’élaboration de stratégies et actions de gestion des connaissances; un minimum de directives communes destinées à servir à chaque organisme de l’ONU de point de départ pour élaborer sa stratégie propre de gestion des savoirs et connaissances.
Par la deuxième recommandation, le CCS est invité notamment à recenser les besoins de connaissances des clients de leurs organismes respectifs, et à établir pour chaque organisme un inventaire des connaissances existant en interne. Il est aussi proposé que l’Assemblée générale et les organes directeurs respectifs des organismes des Nations Unies prennent les dispositions nécessaires à la mise en place de groupes spécialement chargés de la gestion des savoirs et connaissance, dotés des ressources financières et humaines nécessaires.
Par la recommandation 4, le CCS est invité à étudier la possibilité de mettre au point un moteur de recherche commun, qui puisse faciliter l’interopérabilité et l’accès des différents organismes aux connaissances et à l’information, y compris les Intranets et bases de données qui sont disponibles dans tout le système des Nations Unies. Enfin, le CCS est invité à faire figurer les compétences en matière de partage des connaissances parmi les critères d’appréciation retenus dans le système d’évaluation et de notation des fonctionnaires.
Possibilité d’appliquer les principes de la comptabilité analytique au Secrétariat de l’ONU - Rapport du Secrétaire général (A/61/826)
Ce rapport présente une étude des modalités d’application des techniques de comptabilité analytique au Secrétariat, ainsi qu’une analyse sous cet angle du système général de gestion financière, notamment des dispositifs régissant le recouvrement des coûts et l’affectation des recettes y provenant.
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (A/62/537)
Le Comité consultatif est conscient que la mise en place d’un système de comptabilité analytique pourrait constituer une très lourde tâche pour l’Organisation et qu’une modification de cette ampleur, avec les risques qu’elle comporte, doit être conduite avec prudence et progressivement. Comme le Secrétaire général ne soumet aucune proposition précise à l’Assemblée générale et, en particulier, ne dit rien de ce qui pourrait être fait dans le cadre de l’adoption des Normes comptables internationales du secteur public et du nouveau progiciel de gestion intégré, le Comité recommande à l’Assemblée d’inviter le Secrétaire général à prendre une première mesure concrète en lançant les projets pilotes.
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur les technologies de l’information et des communications (A/63/487)
Le CCQAB estime qu’il faut procéder sans tarder à un recensement complet des capacités informatiques dans l’ensemble du Secrétariat, portant non seulement sur le personnel chargé spécifiquement de fonctions dans le domaine des TIC mais aussi sur le personnel exerçant ce type de fonctions à temps partiel. Le CCQAB s’attend à ce que les gains d’efficience qui en résulteront seront portés à l’attention de l’Assemblée générale dans le contexte du projet de budget-programme biennal 2010-2011.
Le CCQAB constate que le mécanisme de gouvernance des TIC envisagé au Secrétariat vise à renforcer et à centraliser la direction des activités informatiques et à obtenir le concours des différentes parties prenantes. Il estime qu’une structure trop peu maniable ou trop bureaucratique risque de diluer les responsabilités. Il invite le Secrétaire général à garder à l’étude la question de la structure de gouvernance des TIC et à proposer tout aménagement nécessaire pour la simplifier et en faire un instrument de décision et de gestion plus efficace sur le plan opérationnel.
S’agissant de la mise en place de systèmes informatiques et télématiques intégrés à l’échelle mondiale, il estime que le progiciel de gestion intégré (PGI) aura des répercussions directes sur un très grand nombre de fonctionnaires et de systèmes d’information et sur l’ONU dans son ensemble, sur les méthodes de travail et la définition des rôles et des responsabilités.
Le CCQAB estime que les investissements réalisés dans les TIC devraient produire des gains d’efficacité et de productivité tangibles et mesurables. Aussi, recommande-t-il à l’Assemblée générale de demander au Secrétaire général de définir des objectifs précis à cet égard et d’élaborer des méthodes permettant de mesurer l’incidence de la mise en œuvre du PGI sur l’accomplissement des tâches administratives de l’Organisation (par. 69 b) du rapport.
Les prévisions de dépenses pour la mise en œuvre du PGI sur cinq ans se chiffrent au total à 285 560 600 dollars (aux taux courants), dont 15% d’imprévus, soit 37 247 000 dollars. Le CCQAB recommande à l’Assemblée d’allouer au Secrétaire général des ressources suffisantes pour pourvoir les postes de l’équipe de base chargée du projet et exécuter les travaux de la phase de conception détaillée, ainsi que toutes les autres tâches qui doivent être accomplies si l’on ne veut pas enregistrer de nouveaux retards dans le calendrier de réalisation du projet. Il recommande à l’Assemblée d’approuver le montant révisé des ressources demandées pour l’exercice biennal en cours, soit 37 258 700 dollars, cette somme comprenant un montant de 5 588 800 dollars financé à l’aide du budget ordinaire, un montant de 23 100 400 dollars financé à l’aide du compte d’appui aux opérations de la paix pour l’exercice allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009 et un montant de 8 569 800 dollars financé à l’aide de ressources extrabudgétaires.
Débat général
Intervenant au nom de l’Union européenne, M. GREGORY CAZALET (France) a rappelé l’accord de principe de l’Union européenne à la mise en place d’une nouvelle stratégie informatique dont l’objectif est de mettre fin aux chevauchements et à la fragmentation qui empêchent l’ONU de gérer efficacement ses ressources humaines et financières. Il a estimé que le progiciel de gestion intégré (PGI) n’était pas seulement un nouveau système d’information, mais aussi une opportunité unique d’améliorer de façon significative les méthodes de travail de l’ONU en profondeur et ses procédures internes. Sa mise en place pourra accompagner et soutenir les réformes de gestion en cours et permettra d’avancer vers plus de responsabilisation et de transparence. Il a estimé qu’il était important pour l’ONU de disposer de systèmes de sauvegarde des données fiables qui lui permettent de continuer à agir dans toutes les circonstances. Il a pris note de l’engagement du Gouvernement de l’Espagne de financer un second centre actif de transmission à Valence.
Compte tenu de l’importance des investissements demandés et des enjeux à la fois stratégiques et financiers, a indiqué M. Cazalet, l’Union européenne attend un débat approfondi sur les différents rapports présentés et sur les ressources sollicitées. Il a assuré que l’Union européenne accordera une attention particulière à la mise en place, grâce à un pilotage efficace et centralisé du projet garant d’une « customisation » réduite au strict nécessaire, d’une approche globale et cohérente dans l’ensemble des organismes dépendant des Nations Unies. L’Union européenne, a-t-il ajouté, souhaite aussi que les bénéfices attendus en matière de gestion plus efficace des ressources soient clairement identifiés, que ce soit à court ou moyen termes. L’Union européenne veillera aussi à ce que les équipements dont se dotera l’ONU puissent être facilement adaptés pour prendre en compte, dans la mesure du possible, les nouvelles évolutions en matière de TIC, a-t-il dit avant de conclure.
M. CONROD HUNTE (Antigua-et-Barbuda), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que la stratégie générale des technologies de l’information (TIC) et le nouveau système intégré de gestion avec un progiciel intégré de gestion (PGI) présentent des avantages. En raison de sa complexité, le nouveau système intégré de gestion exige des ressources énormes pour sa mise en place. Le représentant a souhaité des éclaircissements et l’identification des risques qu’il implique avant de procéder à sa mise en place. Le représentant a aussi proposé que l’ONU prévoie un mécanisme de contrôle et d’évaluation des résultats de toutes les entités participant à la mise en œuvre du nouveau système PGI. Il faut également que le Secrétariat s’assure de la bonne mise en place de la stratégie des TIC, et que les investissements dans ce domaine donnent des résultats concrets et mesurables pour déterminer son efficacité. M. Hunte a aussi demandé des précisions sur la structure de gestion proposée, notamment en ce qui concerne la création du Bureau des technologies de l’information et des communications. Il a réaffirmé le rôle du Comité du programme et de la coordination qui examine les changements apportés au cadre stratégique.
Le Groupe des 77 reconnaît l’importance de développer un cadre opérationnel général pour la sécurité en matière des TIC, de continuité des services et de reprise après sinistre, a indiqué M. Hunte. Le Groupe des 77, a-t-il ajouté, partage l’avis selon lequel la démarche fragmentaire actuelle, qui consiste pour chaque lieu d’affectation à développer ses propres critères et infrastructures, expose l’ONU à des risques considérables. M. Hunte a demandé plus d’informations sur le choix d’un autre site que celui de Long Island City. Le représentant a noté que les besoins pour mettre en place le PGI se chiffrent à plus de 280 millions de dollars et que, pour tous les projets relatifs aux TIC, il faudra disposer de 372 millions de dollars. Il s’est dit préoccupé du schéma très complexe de la réforme et du fait que le Secrétaire général ne tienne pas compte des ressources supplémentaires qu’exige une telle réforme.
M. CHRIS PLUNKETT (Canada) a estimé qu’une ONU moderne, efficiente et efficace n’était possible que si nous disposons d’une technologie de l’information et des communications moderne et efficace avec une stratégie concertée pour assurer sa mise en œuvre. C’est d’ailleurs ce qu’a conclu la Commission lors de la création du poste de directeur général de l’informatique, en 2006, en soulignant dans la foulée la nécessité d’implanter le nouveau progiciel de gestion intégré des ressources, a-t-il précisé. Depuis trop longtemps déjà, le morcellement et le cloisonnement nuisent à la gouvernance de la technologie de l’information et des communications au sein du Secrétariat, a-t-il estimé. C’est pourquoi, il a salué la nouvelle stratégie du Secrétaire général et son double objet: une intégration plus poussée de la planification de ces technologies, tout en demeurant attentif aux besoins des utilisateurs finals, en particulier sur le terrain.
Le représentant a rappelé que la Commission avait décidé en 2006 de remplacer le système actuel par le progiciel de gestion intégré (PGI), dans le souci de parvenir à une gestion plus efficace et économique des ressources humaines, financières et matérielles. Il a dit que la mise en place d’un tel progiciel visait avant tout à permettre au Secrétariat de simplifier et d’améliorer le fonctionnement des Nations Unies, tout particulièrement par la refonte de processus opérationnels qui nécessitent, pour l’instant, de nombreuses interventions manuelles. Tout en estimant que cela permettra de libérer des ressources cruciales, le représentant a regretté que le rapport dont la Commission était saisie ne décrive pas suffisamment les économies éventuelles consécutives à l’implantation d’un tel progiciel. C’est pourquoi, il a souhaité que le Secrétariat fournisse des précisions à ce sujet au cours de sessions informelles à venir. Si les pays sont prêts à apporter une contribution financière importante à ce projet, a-t-il encore dit, ils devront aussi avoir la garantie que l’on s’attachera à limiter le plus possible les coûts liés à l’implantation du PIG. À l’instar du CCQAB, le Canada est convaincu que pour réaliser cet objectif, il faudrait éviter une personnalisation excessive du PGI.
Intervenant également au nom du Liechtenstein, M. THOMAS GÜRBER (Suisse) a rappelé que les États Membres avaient approuvé, lors du Sommet mondial de 2005, la réforme des systèmes informatiques à l’échelle du système de l’ONU et la création du poste de directeur général de l’informatique (CITO), parce que la plupart des plates-formes informatiques de l’ONU sont désuètes et incompatibles entre elles. Il a déclaré que la création du Bureau de l’informatique et de la communication (BIC) que prévoyait la stratégie informatique proposée par le Secrétaire général pour le Secrétariat donne au directeur général la base organisationnelle et l’autorité dont il a besoin pour mener à bien son mandat à l’échelle du Secrétariat et remédier à la fragmentation des services informatiques. Le représentant s’est félicité de ce que le mode retenu pour la mise en œuvre de cette stratégie n’augmente ni le budget ni le personnel et que le Secrétaire général ait su arbitrer judicieusement entre la centralisation des fonctions informatiques essentielles et la souplesse dont ont besoin des acteurs de l’ONU sur le terrain pour s’acquitter de leur mandat.
Le représentant a ajouté que les améliorations proposées aux systèmes informatiques de l’ONU englobent l’adoption à l’échelle du système d’un nouveau progiciel de gestion intégré (PGI) qui remplacera l’actuel système de gestion (SIG) et les autres systèmes indépendants. Le PGI intégrera toutes les applications informatiques: finances et budgets, ressources humaines, achats, services centraux d’appui, et facilitera de nombreux projets de réformes importantes comme l’introduction des nouvelles normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS), l’amélioration des achats, le cadre de responsabilisation et la gestion axée sur les résultats, a-t-il encore dit. Concernant la sécurité et la continuité des opérations informatiques et télématiques après sinistre, il a approuvé la proposition du Secrétaire général en estimant essentiel de posséder des systèmes fiables capables de surmonter des événements perturbateurs. Tout en se disant soucieux du respect de la discipline budgétaire, le représentant a estimé qu’il ne serait pas raisonnable que l'Assemblée fasse preuve d’une rigueur budgétaire excessive sur cette question. Si le coût de l’absence d’amélioration des systèmes d’informatique n’est pas forcément apparent, a-t-il ajouté, il est bien réel et ne va qu’augmenter dans le futur. C’est pourquoi, il a souhaité que les propositions soumises soient considérées comme un investissement essentiel qui permettra à l’ONU de s’acquitter de la mission que lui confèrent ses membres avec diligence, efficacité et efficience.
M. CRAIG LIM (Singapour), reconnaissant l’importance d’un système intégré et efficace de technologies de l’information et des communications (TIC), a souligné la nécessité de simplifier et de rationaliser la structure opérationnelle de ces technologies aux Nations Unies. Comme le Secrétaire général, il a relevé l’évolution des TIC à l’ONU qui a abouti à leur mauvais fonctionnement. Cela a entraîné la prolifération d’unités de TIC dans les différents départements et lieux d’affectation, sans qu’aucun système ne permette leur intégration. Si elle est bien mise en œuvre, la nouvelle stratégie devrait permettre des améliorations, comme la réduction du délai de réponse dans les cas d’urgence, la rationalisation des flux d’information et la mise à disposition de ressources humaines pour des postes élevés. La stratégie proposée est ambitieuse, a poursuivi M. Lim, qui a demandé une étude pour déterminer les incidences opérationnelles, notamment pour les activités sur le terrain et surtout les opérations de maintien de la paix.
Abordant la question du progiciel intégré de gestion (PGI), le représentant a reconnu que les technologies évoluent rapidement et a accepté l’idée du remplacement de l’ancien système (SIG). Le nouveau système devra permettre, au cours de son fonctionnement, les améliorations nécessaires. Enfin, il a espéré que ce nouveau système permettra à l’ONU de mieux fonctionner, et d’utiliser au mieux les ressources que sa mise en place entraînera. Il ne faut pas s’attendre à ce que les États Membres signent des chèques en blanc, a-t-il cependant averti. Il faut tirer les conclusions des expériences antérieures, comme pour l’ancien système SIG qui n’a pas fonctionné très bien, a-t-il dit. En outre, M. Lim a demandé que le Bureau de la gestion des ressources humaines et le Chef des technologies de l’information présentent des observations. Quant à la création d’un centre de données des Nations Unies à Brindisi (Italie) et d’un centre secondaire à Valence (Espagne), ainsi que la construction de bâtiments provisoires pour le Secrétariat de l’ONU, il a constaté qu’aucune précision n’avait été donnée sur l’idée d’abandonner le site de Long Island City et a demandé des éclaircissements à cet égard.
M. SHIN BOO NAM (République de Corée) a estimé important que l’on garde à l’esprit la nécessité de procéder à des analyses sur la rentabilité des investissements dans tout projet de réforme. Dans ce contexte, il a salué l’importance des bénéfices attendus dans la mise en place du progiciel de gestion intégré tel que présenté dans le rapport A/62/510/rev.1 ainsi que les avantages organisationnels mentionnés au rapport A/62/793. Compte tenu du ralentissement de l’économie mondiale, a-t-il dit, il faudrait s’assurer que cet immense projet soit réalisé de la manière la plus économique possible. Il a déclaré que le succès du nouveau cadre des technologies de l’information et des communications sera mesuré non en fonction de la qualité des équipements et logiciels mis en place, mais en fonction des nouvelles méthodes de travail que l’Organisation appliquera. Le nouveau système des TIC n’est rien d’autre qu’une base importante pour un changement réel. Intégrer les procédures administratives, éliminer la documentation inutile et moderniser les fonctions de l’ONU font partie d’un processus intermédiaire vers l’objectif final. Une modification de penser et de travailler du personnel de l’ONU devrait être l’objectif final, a-t-il ajouté, en souhaitant que les programmes de formation soient définis le plus précisément possible, dans le souci de couvrir tous les aspects culturels du nouveau système. Il a déclaré que le système intégré de gestion avait échoué dans sa mission de mesurer le montant des économies réalisées. Il a estimé que l’un des principaux facteurs de réussite de la mise en place de la nouvelle stratégie des TIC était l’appui apporté par la direction aux programmes informatiques et télématiques. Il a aussi jugé crucial l’appui du Département de la gestion et de celui à l’appui aux missions.
M. DAVID TRAYSTMAN (États-Unis) a estimé que la mise en œuvre de la nouvelle stratégie du Secrétariat en matière de technologies de l’information et des communications –non seulement au Siège mais aussi dans tous les bureaux de l’ONU répartis dans le monde, y compris les opérations de maintien de la paix- était un processus des plus complexes. Il a reconnu l’importance fondamentale pour l’ONU de disposer de systèmes d’information appropriés non seulement pour faire face aux besoins opérationnels des Nations Unies, mais aussi pour faciliter la mise en place des importants projets de réforme. Il a insisté sur la nécessité pour l’ONU de disposer de fondements solides dans le domaine des TIC pour pouvoir mener ses missions. Tout en souhaitant des précisions complémentaires sur toutes les propositions, il a assuré que les États-Unis appuyaient, dans l’ensemble, la structure de gouvernance proposée. Tout en comprenant que la mise en place de Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS) et d’autres nouvelles procédures aura un impact significatif sur les activités quotidiennes du Secrétariat, sa délégation, a-t-il dit, souhaite savoir comment ce changement complexe sera géré. Les États-Unis, a-t-il ajouté, attendent de voir comment ces initiatives amélioreront l’efficacité de l’ONU.
Par ailleurs, M. Traystman a rappelé que, compte tenu des difficultés économiques actuelles qui sont marquées par une augmentation rapide des dépenses, il faut s’assurer que les ressources fournies sont utilisées de la manière la plus efficace, efficiente et transparente possible. Il a insisté sur la nécessité de phases bien définies afin que ces investissements donnent les meilleurs résultats possibles. « Alors que nous arrivons au terme d’un cycle du système intégré de la gestion de l'information (IMIS), nous attendons de voir les bénéfices en termes de transparence et de responsabilisation de la mise en place du nouveau progiciel de gestion intégré »,a-t-il conclu.
M. ANDREY KOVALENDO (Fédération de Russie), tout en se félicitant des projets proposés par le Secrétaire général, a relevé leur coût très élevé et a demandé une analyse détaillée des avantages et inconvénients du nouveau système, afin d’éviter des dépenses incongrues. Le représentant a noté qu’en dépit de la décision de l'Assemblée générale approuvant le remplacement du système de gestion intégré par un système plus moderne, aucun calendrier n’a encore été établi. Le représentant a souligné que les investissements proposés doivent être économiquement justifiés et donner des résultats concrets. Il a fait remarquer qu’à ce jour, le Secrétariat n’a pas été en mesure de déterminer le montant réel des dépenses, ce qui rend difficile l’examen des propositions. Pour le système actuel de gestion intégré (SIG), a-t-il rappelé, les dépenses ont dépassé de beaucoup les sommes envisagées au départ par le Secrétariat. Il a demandé si celui-ci avait analysé l’utilisation du système PGI qui est déjà en service au PNUD et à l’UNICEF. Le représentant a relevé que 60% des sociétés qui l’ont utilisé n’en ont pas été satisfaites, essentiellement en raison des coûts élevés. Il a demandé si, plutôt que de recommencer à zéro, on ne pourrait pas utiliser un des systèmes utilisés au PNUD et à l’UNICEF afin de réaliser des économies tout en améliorant l’efficacité du système.
Le représentant a également voulu en savoir plus sur les circonstances imprévues pouvant influer sur la mise en œuvre du PGI. Il s’est dit préoccupé par le calendrier élaboré pour la mise en œuvre du PGI, jusqu’à fin 2012, sachant en outre qu’on prévoit déjà que les délais ne seront pas tenus. Pourquoi avoir prévu autant de temps, alors que la mise en place de ces systèmes ne prend qu’un an et demi dans les grandes entreprises privées, a demandé le représentant. Il faut éviter de faire les erreurs du passé, a-t-il souligné, en rappelant que d’énormes investissements avaient été faits à l’ONU sans tenir compte des résultats à long terme. Le système informatique est obsolète alors qu’il n’est pleinement opérationnel que depuis peu, a-t-il fait remarquer. Le représentant a demandé si on pouvait envisager une évaluation indépendante du PGI proposé et du SIG existant, pour avoir une analyse des coûts et des avantages.
M. KEN MUKAI (Japon) a déclaré que sa délégation était prête à examiner toute proposition qui contribuerait à la réalisation des objectifs de l’ONU. Il a cependant souhaité que l’on garde à l’esprit la nécessité d’éviter d’augmenter les dépenses et de le faire de manière cohérente. Sa délégation reconnaît, a-t-il dit, la nécessité de rationaliser dans le domaine des technologies de l’information et des communications (TIC). Sur la proposition de créer une nouvelle structure, le Bureau des TIC, il a demandé que la répartition des tâches soit bien définie entre le Directeur de l’informatique qui sera responsable des stratégies à l’échelle de l’Organisation, et le Département de l’appui aux missions, responsable des opérations sur le terrain. Il s’est interrogé sur les gains concrets en efficacité qui sont prévus grâce à la direction généralisée de l’informatique.
M. Mukai a ensuite encouragé l’amélioration des procédures que devrait permettre la réforme de la gestion intégré, mais a demandé de préciser la manière dont on pourrait identifier les économies qui en découleront. Il a aussi demandé ce qu’il faudrait faire pour faire face aux éventuels dépassements de coûts et aux retards. Le CCQAB note que les coûts de logiciel ne seront connus que lorsqu’on aura achevé les coûts de la réintégration et il faudrait donc que l'Assemblée générale présente une estimation plus rationnelle et plus économique lors de sa soixante-quatrième session, a proposé le représentant. En ce qui concerne les fonds de réserve, il a convenu avec le CCQAB qu’il ne faut pas les prévoir dans le budget. Enfin, pour ce qui est de la continuité des opérations et de la reprise après sinistre, il a jugé fondamental de disposer d’un centre secondaire et a demandé des éclaircissements sur les services minimaux nécessaires en cas de catastrophe.
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