AG/AB/3868

LES DÉLÉGATIONS DE LA CINQUIÈME COMMISSION PLAIDENT POUR UN RENFORCEMENT DES RESSOURCES ALLOUÉES AUX ACTIVITÉS DE DEVELOPPEMENT À L’ONU

16/10/2008
Assemblée généraleAG/AB/3868
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission

8e séance – matin


LES DÉLÉGATIONS DE LA CINQUIÈME COMMISSION PLAIDENT POUR UN RENFORCEMENT DES RESSOURCES ALLOUÉES AUX ACTIVITÉS DE DEVELOPPEMENT À L’ONU


Achevant le débat commencé mardi sur le renforcement du volet développement au Secrétariat de l’ONU, les délégations à la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) ont, ce matin, souligné à nouveau le paradoxe entre d’une part, l’accroissement des responsabilités du Secrétariat dans ce domaine et d’autre part, le montant des ressources allouées à ce secteur qui diminuent du fait des restrictions budgétaires imposées ces dernières années. 


En effet, la part du budget de l’ONU consacrée aux activités de développement est passée de 21,8% à 17,8% entre les exercices biennaux 1998-1999 et 2008-2009.  Pendant ce temps, ont fait remarquer certaines délégations, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté a augmenté d’un demi-milliard pour atteindre les 2,4 milliards, selon les chiffres de la Banque mondiale. 


Les intervenants ont, dans l’ensemble, appelé à répartir les ressources de l’ONU de façon plus équilibrée par rapport aux trois domaines principaux d’activité de l’Organisation.  Ils ont fait observer que, comme le prévoient les Articles 1 et 55 de la Charte des Nations Unies, les trois domaines d’activité de l’ONU (développement, paix et sécurité, et droits de l’homme) sont étroitement liés.  Lors du Sommet mondial de 2005, les chefs d’État et de gouvernement ont d’ailleurs réaffirmé que le développement est essentiel pour arriver à une paix et à une sécurité durables. 


Les délégations ont, dans l’ensemble, bien accueilli les propositions du Secrétaire général visant à renforcer le volet développement, grâce à une augmentation de ressources et du nombre de postes, estimant qu’elles constituent un pas dans la bonne direction.  La part du budget de l’ONU consacrée au développement en 2008-2009 devrait ainsi être augmentée d’environ 18,2%, ce qui permettrait également de créer 152 nouveaux postes dans ce domaine.  Mais le renforcement de ce volet est « une entreprise à long terme », a fait remarquer le représentant de Singapour, qui a insisté sur la nécessité de veiller à ce que les ressources approuvées donnent des résultats substantiels. 


Certaines délégations, comme celle de Guyana, qui parlait au nom de la Communauté des caraïbes (CARICOM), ont estimé que ces propositions ne suffiraient pas à rééquilibrer le budget par rapport aux trois piliers des activités de l’ONU.  Celui de l’Inde a fait remarquer qu’en entérinant la proposition du Secrétaire général, seulement 30% des postes nécessaires à ce domaine d’activité pourraient être créés. 


Beaucoup ont reconnu l’importance des activités de développement du Conseil économique et social (ECOSOC), du Département des affaires économiques et sociales (DESA) et de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), appelant à renforcer les capacités de ces entités.  De l’avis du représentant de l’Algérie, le DESA constitue la « moelle épinière des activités de développement de l’ONU ». 


Concernant les commissions régionales, comme la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), les délégations ont souligné l’importance de leur rôle dans le domaine du développement et appelé à appuyer leurs efforts, en leur assurant des ressources adéquates.  Le représentant de la Fédération de Russie a insisté sur la nécessité pour les commissions régionales et les institutions d’intégration sous-régionales de renforcer leur coopération afin d’éviter les chevauchements entre les activités de l’ONU et celles des organismes sous-régionaux. 


Certaines délégations se sont ralliées à l’avis du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur la proposition d’une fusion entre le Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (OHRLLS) et le Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique (OSAA).  Elles ont estimé que cette proposition n’était pas conforme aux décisions de l'Assemblée générale. 


Sur un plan plus général, un certain nombre d’intervenants ont tenu à rappeler aux pays développés leur engagement de consacrer 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement.  Tandis que des délégations ont déploré que plusieurs États n’aient pas tenu leurs promesses d’augmenter l’APD, le représentant du Qatar a assuré que son pays s’était acquitté pleinement de son engagement en la matière. 


Outre les délégations déjà citées, ont également pris la parole les représentants des pays suivants: Argentine, République arabe syrienne, Nicaragua, Guatemala, Algérie, République du Congo, Chili, Venezuela, Ouzbékistan, Équateur, Kazakhstan et Nigéria.


La prochaine séance plénière de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal. 


BUDGET-PROGRAMME DE L’EXERCICE BIENNAL 2008-2009


Amélioration de l’efficacité et de l’efficience de l’exécution des mandats ayant trait aux activités de développement et prévisions révisées relatives au budget-programme de l’exercice biennal 2008-2009


Fin du débat général


M. NIRUPAM SEN (Inde) s’est inquiété que la part du budget de l’ONU consacrée aux activités de développement soit passée de 21,8% à 17,8% entre les exercices biennaux 1998-1999 et 2008-2009.  En même temps, a-t-il noté, la part des postes approuvés au titre de ces chapitres budgétaires pour les effectifs du Secrétariat est passée de 33,5 à 29,9%.  En entérinant la proposition du Secrétaire général de créer 152 nouveaux postes avec des incidences budgétaires de 25 millions de dollars, a-t-il ajouté, le pourcentage du budget consacré aux activités de développement n’atteindrait que 18,5% avec 30% des postes consacrés à ce secteur, soit des niveaux encore en-deçà de ceux connus en 1998-1999.  En outre, il a estimé que les interventions du PNUD étaient malheureusement davantage basées sur les exigences des donateurs que sur celles des mandats et décisions de l'Assemblée générale.  Il a fait remarquer que la monopolisation des conseils économiques par les institutions de Brettons Woods avait aggravé les crises subies par les pays en développement.  Le représentant a fait remarquer que si tous les défis présentent aussi des opportunités, il faudrait saisir l’occasion de l’actuelle crise financière internationale pour mener les réformes nécessaires à la gouvernance économique internationale, y compris au sein des institutions financières.  Par ailleurs, il a fait sien l’avis du CCQAB selon lequel les changements proposés pour la fusion du Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (OHRLLS) avec le Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique (OSAA) n’était pas en conformité avec les décisions de l'Assemblée générale. 


M. GEORGE TALBOT (Guyana), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a considéré que la question du renforcement des activités liées au développement à l’ONU est une des priorités de cette session pour la Cinquième Commission.  Il est maintenant communément admis que le programme de développement des Nations Unies est aussi important que les activités de l’Organisation en faveur de la paix et des droits de l’homme, a-t-il rappelé.  Ces trois domaines sont étroitement liés, a-t-il rappelé, en soulignant que le renforcement du maintien de la paix passe par le développement.  Le représentant a prévenu contre le risque d’éliminer les acquis en matière de développement.  Les chiffres fournis par la Banque mondiale indiquent que le nombre de personnes vivant dans la pauvreté a augmenté d’un demi-milliard ces dernières années et atteignent les 2,4 milliards. 


M. Talbot a appelé les États Membres à doter l’ONU des meilleures capacités pour lui permettre d’affronter le plus efficacement possible les problèmes de développement économique et social.  Il a ajouté qu’il était nécessaire de disposer de systèmes pour suivre les progrès accomplis et alerter suffisamment tôt des problèmes importants.  De l’avis de sa délégation, la proposition du Secrétaire général d’augmenter la part du budget de l’ONU consacrée au développement en 2008-2009 à environ 18,2% montre que l’on reconnaît l’importance du développement, mais cela ne suffira pas à rééquilibrer le budget par rapport aux trois piliers des activités de l’ONU.  C’est cependant un pas en avant, même si c’est un petit pas, a-t-il reconnu.  Le développement est crucial pour les pays de la CARICOM et l’attention accordée à ce domaine devrait représenter une part importante des travaux d’entités de l’ONU, comme le Département des affaires économiques et sociales et les commissions régionales.  M. Talbot a aussi reconnu l’importance des activités de développement de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes.  En ce qui concerne le Compte pour le développement, le représentant a souligné que la CARICOM attache une grande importance à ce Compte, car il est essentiel pour le financement des projets de développement.  Cependant, les ressources qui l’alimentent demeurent insuffisantes et n’ont jamais atteint les 200 millions de dollars prévus.  C’est pourquoi les États Membres doivent explorer d’autres moyens de financement qui soient viables. 


M. DIEGO LIMERES (Argentine) a rappelé que le Sommet mondial de 2005 avait encouragé à faire du développement une mission principale des Nations Unies.  Il a regretté que depuis ce Sommet, la structure de l’ONU ne se soit pas adaptée aux objectifs fixés en matière de promotion des activités liées au développement.  Il a regretté que les propositions du Secrétaire général faisant suite à l’application de la résolution 62/236 ne contiennent pas de perspectives encourageantes pour le Compte pour le développement.  Alors que les chances de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) s’éloignent, a-t-il dit, il est nécessaire d’agir avec urgence et de renforcer les Nations Unies dans les domaines normatifs et opérationnels, pour pouvoir appuyer les gouvernements qui cherchent à réaliser un développement inclusif.  Par ailleurs, le représentant a mis l’accent sur l’importance de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) en soulignant son rôle essentiel pour la région, notamment pour la réalisation des OMD, le renforcement des capacités d’analyse et au sein de certaines institutions publiques. 


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a rappelé que le développement est l’un des trois principaux domaines d’action des Nations Unies.  La réalisation du développement social et économique de tous les peuples du monde fera que les conflits et les violations de droits de l’homme appartiendront au passé.  Ces problèmes prennent en effet source dans des conditions de vie déplorables dans des régions qui connaissent un énorme recul en matière de développement, a relevé le représentant.  Le Secrétaire général a proposé de renforcer le Département des affaires politiques (DPA), ainsi que le volet droits de l’homme, notamment grâce à la Commission des droits de l’homme.  Le représentant a appuyé toute initiative visant à renforcer les activités des Nations Unies, et notamment dans le cadre du volet développement.  L’ONU doit en effet jouer un plus grand rôle dans ce domaine, a-t-il considéré, dans le sens de la proposition du Secrétaire général d’augmenter les ressources permettant de renforcer la capacité de l’ONU à mettre en œuvre des mandats qui lui ont été confiés depuis longtemps en matière de développement. 


La Syrie qui appuie fermement le rapport du Secrétaire général, estime que ses propositions permettront de régler même partiellement les lacunes dans les activités de l’ONU pour le développement.  Les responsabilités du Département des affaires politiques se sont accrues sans que les ressources nécessaires pour leur mise en œuvre aient augmenté, a-t-il cependant fait remarquer.  Le représentant a ensuite appuyé les activités des commissions régionales situées aux quatre coins du monde.  Enfin, le représentant a souligné que, si la résolution 62/236 de l'Assemblée générale a fait l’objet d’un vote enregistré, son paragraphe 73, portant sur le renforcement du volet développement, a été adopté par consensus.  Augmenter les ressources dévolues au développement permettra sans doute à long terme d’effectuer des économies pour les activités des deux autres volets d’activité des Nations Unies, a dit le représentant avant de conclure. 


Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a estimé que le renforcement des capacités de l’ONU pour exercer le programme international pour le développement passait par une meilleure compréhension des relations entre les trois piliers des Nations Unies, à savoir le développement, la paix et la sécurité, et les droits de l’homme qui, a-t-il rappelé, sont étroitement liés.  La représentante a regretté qu’en une seule décennie, la part du budget ordinaire de l’ONU consacrée aux activités de développement est passée de 21,8% à 17,8%.  À l’image des moyens affectés au Compte pour le développement, a-t-elle ajouté, les mécanismes de financement des activités de développement sont restés « dérisoires ».  La réduction des ressources pour le développement est d’autant plus incroyable, a-t-elle insisté, que les enjeux les plus importants de la planète sont relatifs aux crises et insuffisances du modèle politique en place.  Le monde a rarement connu au cours d’une même période autant de crises que celles que nous connaissons aujourd’hui, a-t-elle estimé, en citant la crise financière, la crise économique, la crise alimentaire, la crise énergétique et les changements climatiques.  Elle a souligné que sans une ferme volonté politique, il ne sera pas possible de trouver une solution efficace à ces crises.  Elle a dénoncé les politiques adoptées par des institutions qui, selon ses propres termes, « ont brillé par leur incompétence » en étant incapables de prévoir la crise financière actuelle.  Elle a souhaité que l'Assemblée générale et l’ECOSOC apportent un nouvel élan qui permette de restaurer et mettre en place une nouvelle architecture financière internationale en détruisant le système actuel basé sur tant d’injustices.  Il s’agit de mettre l’économie au service de l’homme et non le contraire, a-t-elle encore insisté.  


Mme KARLA SAMAYOA-RECARI (Guatemala) a rappelé que lors du Sommet mondial de 2005, les dirigeants mondiaux avaient souligné le rôle fondamental de l’ONU pour définir des objectifs primordiaux, comme les objectifs de développement.  Ce Sommet a aussi renforcé les engagements de ces dirigeants à travailler ensemble en faveur du développement.  Le Plan de Johannesburg et le Consensus de Monterrey contiennent aussi des engagements pour éliminer la pauvreté et assurer le développement durable, a-t-elle rappelé.  La représentante s’est dite préoccupée par l’insuffisance des ressources consacrées aux activités de développement dans le budget 2008-2009.  Elle a dit appuyer les propositions du Secrétaire général, en vue de renforcer le pilier développement de l’ONU, ce qui aura notamment pour effet de faciliter le maintien de la paix internationale.  Elle a émis l’espoir que, l’année prochaine, le Secrétaire général présentera un budget 2010-2011 équilibré, avec des ressources adéquates pour tous les thèmes d’activités de l’ONU.  Enfin, la représentante, évoquant des rumeurs de coupes budgétaires transversales, a espéré qu’on évitera un vote pour l’adoption du budget. 


M. ABDELATIF DEBABECHE (Algérie) a déclaré que les mesures coordonnées, adoptées récemment sur les marchés financiers internationaux par les plus grandes puissances, démontraient l’interdépendance des relations qui régissent la scène internationale.  Il a rappelé que le développement ne pouvait être que le résultat d’une action commune de la communauté internationale dans son ensemble.  En raison de l’injection de montants exorbitants dans les systèmes financiers, il a émis la crainte que le monde soit confronté à une inflation rampante, parallèlement à une chute des prix des produits de base et, de ce fait, des exportations des pays les plus pauvres.  Le représentant a estimé qu’une restructuration du système financier international était plus que jamais à l’ordre du jour.  Il s’est dit préoccupé par les remarques du CCQAB concernant la tendance à la diminution des crédits affectés au développement passés de 21,8% à 17,7% du budget ordinaire de l’ONU en dix ans.  Il s’est également inquiété de l’affaiblissement des capacités des commissions régionales.  Le représentant a jugé important de renforcer le Département des affaires économiques et sociales (DESA) qu’il a qualifié de « moelle épinière » des activités de développement de l’ONU.  En outre, s’agissant du Compte pour le développement, il a rappelé l’obligation de transférer aux programmes de développement les économies réalisées grâce à la rationalisation des activités. 


M. JUSTIN BIABAROH-IBORO (République du Congo) a déclaré que même si la résolution 62/236 offrait la possibilité au Secrétaire général de s’attaquer aux plus graves des lacunes relevées dans sept domaines prioritaires, sa délégation restait préoccupée par la cohérence qui doit caractériser la mise en commun de toutes les synergies afin de parvenir aux résultats escomptés, dans la complémentarité et l’interdépendance.  Il a souhaité plus de clarté dans la répartition des tâches entre les entités chargées d’exécuter les activités de développement tels que le DESA, la CNUCED, le Centre CNUCED-OMC du commerce international et les commissions régionales, ainsi que les fonds et programmes.  Le représentant s’est félicité de la tenue par l’Assemblée générale, le 22 septembre dernier, de la Réunion de haut niveau sur le thème « les besoins de développement de l’Afrique: état de mise en œuvre des différents engagements, défis et perspectives ».  Il est paradoxal de constater que l’accroissement des responsabilités du Secrétariat en matière de développement s’accompagne d’une diminution des ressources allouées à cette fin, a-t-il dit.  En effet, en 10 ans, les crédits ouverts aux chapitres du budget ordinaire portant sur le développement ont connu une baisse considérable.  De 551 millions de dollars pour l’exercice 1998-1999, soit 21,8% du budget de l’époque, nous sommes passés à 744 millions pour l’exercice biennal 2008-2009 soit seulement 17,8% du budget.  Toujours dans le même laps de temps, la part des postes approuvés au titre de ces chapitres budgétaires pour les effectifs du Secrétariat est passée de 33,5% à 29,9%.  Tout en prenant note des propositions de réorganisation et de réaffectation du Secrétaire général en vue de compenser le déséquilibre entre les mandats confiés et les ressources allouées, le représentant a estimé que ce ne sont là que des palliatifs et qu’il est donc nécessaire de rechercher des solutions durables qui passent par un accroissement des ressources tant humaines que financières. 


M. ABRAHAM QUEZADA (Chili) a rappelé que le volet développement doit être traité de manière équitable avec les piliers « paix et sécurité » et « droits de l’homme ».  Il a donc regretté que les ressources allouées à ce domaine diminuent et reconnu que la Cinquième Commission devrait s’attaquer à ce problème.  La demande du Secrétaire général de consacrer 25,5 millions de dollars au développement pour l’exercice 2008-2009 permettra, a-t-il estimé, de créer 152 nouveaux postes et de lancer des activités pour renforcer le Département des affaires économiques et sociales.  Sa délégation réaffirme que le financement du développement est un instrument essentiel pour contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a appuyé la proposition du Secrétaire général, qui cherche non seulement à doter le Secrétariat d’outils suffisants mais aussi à renforcer la capacité d’analyse de l’Organisation dans le domaine du développement.  À mi-parcours de la réalisation des OMD d’ici à 2015, on constate que certains pays ne parviendront pas à relever les défis lancés, tandis que la crise financière s’ajoute aux crises actuelles, a fait remarquer le représentant du Chili.  C’est pourquoi les pays développés doivent respecter leurs engagements en matière d’aide publique au développement. 


M. ANDREY KOVALENKO (Fédération de Russie) a jugé qu’il convenait de renforcer le volet économique et social des Nations Unies en renforçant les capacités du Secrétariat de remplir les mandats qui lui sont confiés par les États Membres en matière de développement.  Il a salué le rôle du Département des affaires économiques et sociales, l’un des centres intellectuels les plus importants dans le domaine économique.  Il a estimé que les mesures adoptées pour renforcer l’ECOSOC et ses institutions spécialisées exigeaient des mesures financières et organisationnelles appropriées.  Le représentant a également jugé utile de renforcer l’efficacité des commissions régionales en souhaitant qu’elles jouissent d’un traitement égal en ce qui concerne les dotations de ressources au titre du budget ordinaire.  Il a suggéré de mieux utiliser le potentiel de la coopération entre les commissions régionales et les institutions d’intégration sous-régionales, pour éviter les chevauchements d’activités entre les activités de l’ONU et celle des organismes sous-régionaux.  Par ailleurs, il a estimé qu’il était indispensable d’examiner de manière approfondie les postes et structures qui sont prévus dans cette nouvelle stratégie de développement du Secrétaire général.


Mme AURA RODRĺGUEZ DE ORTIZ (Venezuela) a indiqué que le développement économique et social est indispensable à la paix dans le monde, comme le prévoient les Articles 1 et 55 de la Charte des Nations Unies.  Notant le déséquilibre qui existe dans le financement de ces trois volets dont souffre le domaine du développement, elle a demandé que ce volet soit renforcé.  En ce qui concerne le Compte pour le développement, créé il y a 10 ans et qui n’a pas encore atteint les 200 millions prévus, elle a souhaité que son mode de financement soit revu.  Elle a aussi rappelé aux pays développés leur engagement de consacrer 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement.  Elle a estimé que le coût du sauvetage financier pour contenir la crise financière actuelle dans le monde ne doit pas être partagé par l’ensemble des pays, car, a-t-elle prévenu, cela aggraverait la pauvreté et l’exploitation des travailleurs. 


M. LOY HUI CHIEN (Singapour) a fait sienne la récente déclaration du Secrétaire général par laquelle il souligne que le soutien aux droits de l’homme et à la démocratie devrait aller de pair avec des activités de développement clefs.  Il a précisé qu’un monde dans lequel 11 millions d’enfants mourraient chaque année avant l’âge de cinq ans alors que trois millions de personnes mourraient également chaque année du VIH/sida, n’était pas un monde de liberté.  Le représentant a déclaré que la pauvreté et le manque d’accès aux services de base étaient aggravés par l’augmentation des prix des denrées alimentaires et du pétrole.  Il a regretté que l’ONU n’ait pas été au premier rang pour lutter contre des turbulences financières auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui.  Il a estimé que le renforcement du volet développement devrait être considéré comme une entreprise à long terme.  « Il faudrait, a-t-il dit, de nombreuses années avant de voir les fruits de nos efforts à condition que tous les États Membres soient prêts à y accorder les moyens nécessaires ».  Il faudrait également veiller à ce que les ressources approuvées donnent des résultats substantiels, a-t-il dit, en estimant que les ressources utilisées pour la tenue de séminaires seraient mieux utilisées sur le terrain.  Même si les réunions sont nécessaires pour revitaliser les causes du développement, a-t-il ajouté, les États Membres doivent veiller à ce que chaque dollar serve le développement.  


Mme GULZARA TUYUNBAYEVA (Ouzbékistan) a noté l’importance du renforcement des activités du Secrétariat en matière de développement.  Elle a aussi reconnu le rôle de coordination des commissions régionales dans les différentes régions du monde.  En ce qui concerne la région de l’Asie centrale, les activités de la commission régionale doivent être considérées comme partie intégrante des activités de l’ONU, afin d’établir un partenariat mondial en faveur du développement.  Elle a souligné que les importantes réserves naturelles de la région, comme son potentiel énergétique, participent au renforcement de son rôle dans le développement mondial.  La représentante a parlé du Programme spécial pour les économies de l’Asie centrale, créé en 1998, qui permet par exemple la simplification des procédures de passage des frontières et l’optimisation de l’utilisation des ressources en eaux en Asie centrale. 


Mme MARIA FERNANDA ESPINOSA (Équateur) a prévenu que les conséquences des crises internationales économique, alimentaire, financière et des changements climatiques ne pourront être atténuées sans un engagement réel et des mesures effectives de la part de la communauté internationale, en particulier des États et institutions qui sont responsables de ces crises.  Elle a estimé qu’il était indispensable d’établir un nouvel ordre international, tout en souhaitant que les États Membres reconnaissent l’insuffisance des mécanismes actuels de financement du développement.  Elle a rappelé que le développement était un droit pour tous les peuples du monde.  La représentante a souligné que le meilleur moyen de parvenir à la paix dans le monde était de garantir à tous les peuples le bien-être et la dignité humaine.  Elle a considéré que la proposition du Secrétaire général d’augmenter la part du budget ordinaire consacrée aux activités de développement était importante, mais restait insuffisante pour les objectifs que se sont fixés les Nations Unies.  Sa délégation, a-t-elle ajouté, souhaite un renforcement des capacités du Département des affaires économiques et sociales, de la CNUCED et des commissions régionales.  La représentante s’est déclarée convaincue qu’en oeuvrant pour le bien-être et la dignité humaine et pour réduire la pauvreté, et en particulier pour le milliard de personnes qui vivent avec moins d’un dollar par jour, il sera possible d’instaurer la paix et la sécurité dans le monde. 


M. HASSAN BUGALOOF (Qatar) s’est dit convaincu de l’importance du développement pour assurer la paix et la sécurité de façon durable, comme l’affirme la Charte de l’ONU.  Les États Membres doivent s’engager à renforcer la capacité du Secrétariat pour qu’il s’acquitte de ses responsabilités dans le domaine du développement et assurer leur mise en œuvre par les États Membres.  À cette fin, il faudrait augmenter les ressources financières afin de combler les carences en matière de développement et aider les États les plus touchés à faire face aux changements climatiques et à la crise énergétique.  Constatant que les ressources consacrées au développement ont diminué au cours des 10 dernières années, le représentant a souscrit à la recommandation de combler cette carence.  Le représentant a fait remarquer que plusieurs États qui avaient promis d’augmenter leur aide publique au développement, n’ont pas tenu leurs promesses.  Pour sa part, le Qatar s’est pleinement acquitté de son engagement en la matière, a-t-il déclaré. 


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a estimé que l’octroi d’une aide au développement, la réduction de la dette de la pauvreté et de la faim, l’appui à la coopération intergouvernementale, la promotion de la bonne gouvernance, et l’atténuation des changements climatiques figuraient parmi les priorités des activités de développement des Nations Unies.  Elle a estimé que les activités de l’ONU contribuent considérablement à soutenir les efforts de nombreux États dans le domaine du développement.  Les décisions prises par les gouvernements, a-t-elle dit, devraient respecter les engagements pris en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Elle a salué les propositions du Secrétaire général visant à augmenter la part du budget ordinaire de l’ONU, qui est consacrée aux activités de développement.  Sa délégation, a-t-elle dit, n’est pas convaincue que le mode d’organisation envisagé pour le Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement et pour le Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique, facilite la bonne exécution des activités et programmes prescrits.  Elle a donc suggéré que le rapport du Secrétaire général sur la question examinée tienne compte des priorités du NEPAD et du Plan d’action de la Conférence d’Almaty sur les pays sans littoral et le transport de transit.  Le Kazakhstan souhaite un renforcement de l’ECOSOC, de la CNUCED et des commissions régionales dans le souci d’améliorer la cohésion des activités de développement. 


M. T. D. HART,OON (Nigéria) a rappelé que lors du Sommet mondial de 2005, les chefs d’État et de gouvernement ont réaffirmé que le développement est central et qu’il joue un rôle de catalyseur pour assurer une paix et une sécurité durables.  Pendant longtemps, l’affectation des ressources avait été faite au détriment des activités de développement pour financer les programmes établis dans d’autres domaines, a-t-il constaté.  Le représentant a salué l’initiative du Secrétaire général, même si elle est modeste, visant à renforcer les activités de l’ONU en matière de développement.  L’ONU est confrontée à des difficultés pour s’acquitter des mandats qui lui sont confiés dans ce domaine à cause de la réduction du budget au cours de ces dernières années.  L’augmentation de 18,2% pour les activités liées au développement dans le budget ordinaire pour 2008-2009, proposée par le Secrétaire général, est un pas en avant, mais cela demeure insuffisant, a estimé M. Hart.  Le représentant a aussi déclaré attendre les propositions du Secrétaire général sur le Compte pour le développement, et notamment sur son mode de financement, afin de rendre plus efficace les activités et projets en faveur du développement. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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