Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA DIRECTRICE DE LA DIVISION DE LA POPULATION DU DÉPARTEMENT DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES, MME HANIA ZLOTNIK

26/02/2008
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA DIRECTRICE DE LA DIVISION DE LA POPULATION DU DÉPARTEMENT DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES, MME HANIA ZLOTNIK


La moitié de la population mondiale vivra en milieu urbain d’ici à la fin de 2008, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité.  C’est la prévision qu’a faite ce matin devant la presse Mme Hania Zlotnik, Directrice de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales, qui présentait les résultats de la révision de 2007 du Rapport intitulé Perspectives mondiales en matière d’urbanisation.  Elle a ajouté qu’entre 2007 et 2050, la population urbaine mondiale pourrait augmenter de 3,1 milliards d’habitants, passant ainsi de 3,3 milliards actuellement à près de 6 milliards et demi.  Vingt-cinq pays absorbent déjà 75% de la population urbaine de la planète, a précisé Mme Zlotnik.


La Directrice de la Division de la population a ensuite commenté les grandes tendances du phénomène en notant que l’urbanisation était plus galopante dans les régions en développement comme l’Asie et l’Afrique, qui sont des zones où, pour l’heure, la population est majoritairement rurale.


« Soixante pour cent des Africains vivent toujours dans les zones rurales.  L’augmentation de la population urbaine du continent de 900 millions, d’ici à 2025, pourrait se poursuivre au-delà de cette date si la croissance économique ne s’exerce pas au profit du développement des zones rurales.  « La population urbaine de l’Asie, au cours de la même période, devrait croître de 1,8 milliard d’habitants, et celle de l’Amérique latine et des Caraïbes de 200 millions », a indiqué Mme Zlotnik.  Elle a expliqué qu’il était impératif que l’explosion démographique dans les pays en développement soit accompagnée de nets progrès socioéconomiques.  Elle a notamment affirmé qu’à cette fin il sera nécessaire que les taux de fertilité dans ces pays baissent de manière « très significative ».


La Directrice de la Division de la population a par ailleurs déclaré que l’essentiel de l’urbanisation s’effectuerait dans des villes moyennes de moins de 500 000 habitants.  « Les mégalopoles de plus de 10 millions d’habitants attirent déjà moins de migrants, a-t-elle dit.  « Au phénomène d’augmentation de la population des villes moyennes devrait s’ajouter celui, connexe, de la multiplication des villes nouvelles », a-t-elle indiqué.


Mme Zlotnik a ajouté que l’urbanisation était complexe à envisager dans le cadre de stratégies politiques nationales et régionales.  Car si le phénomène est l’indicateur d’un indéniable dynamisme économique, il n’est pas démontré qu’il participe en tant que tel à cet élan.  C’est pourquoi, elle a encouragé les pays à ne pas inciter de manière précipitée leur population à s’installer dans les villes.  « Ce qu’il faudrait, a-t-elle suggéré, et il s’agit-là d’un pari que fait l’ONU, c’est redynamiser les campagnes, relancer l’activité agricole pour éviter que non seulement les zones rurales ne disparaissent, mais aussi pour éviter que des gens qui sont pauvres dans leur ferme ne le deviennent aussi dans des ghettos urbains. »


Mme Hania Zlotnik a pris comme exemple le cas de l’Inde, où la population rurale représente 70% de la population totale, et où le rythme de l’urbanisation devrait être plus lent qu’en moyenne en Asie.  Elle a ainsi estimé qu’il serait inévitable, dans le cas de cette puissante émergente, de juguler l’urbanisation en s’attachant, dans le même temps, à sortir de la pauvreté l’immense population vivant dans les zones rurales.


Répondant aux questions des journalistes, Mme Zlotnik a affirmé que d’ici à 2050, la population rurale mondiale pourrait passer du chiffre de 3,4 milliards, qui prévalait en 2007, à 2,8 milliards.  Selon elle, cette tendance exigera des rééquilibrages par le biais notamment d’un assouplissement concerté des politiques migratoires internationales.  Enfin, elle a indiqué que, d’ici à 2025, le monde ne compterait plus 19 mégalopoles comme c’est le cas actuellement, mais 27, dont Lagos, au Nigeria, et Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.  S’agissant de la gestion démographique des mégalopoles, Mme Hania Zlotnik a recommandé de s’inspirer du Plan Bloomberg pour la ville de New York, dont l’objectif est d’arriver à adapter les infrastructures de l’agglomération au million de nouveaux habitants qui devraient s’y installer au cours des 10 prochaines années.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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