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CPSD/400

LA COMMISSION DES QUESTIONS POLITIQUES SPÉCIALES ET DE LA DÉCOLONISATION ENTEND LES POINTS DE VUE DIVERGENTS DU MAROC ET DE L’ALGÉRIE SUR LE SAHARA OCCIDENTAL

10/10/2008
Assemblée généraleCPSD/400
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

6e séance – après-midi


LA COMMISSION DES QUESTIONS POLITIQUES SPÉCIALES ET DE LA DÉCOLONISATION ENTEND LES POINTS DE VUE DIVERGENTS DU MAROC ET DE L’ALGÉRIE SUR LE SAHARA OCCIDENTAL


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a poursuivi son débat général cet après-midi au cours d’une réunion qui a permis au Maroc et à l’Algérie de faire entendre leurs points de vue, fortement divergents, sur la question du Sahara occidental. 


Reflétant les divisions existant au sein de la Commission et par conséquent entre les États Membres des Nations Unies et de la communauté internationale à ce sujet, plusieurs États ont réaffirmé le droit inaliénable à l’autodétermination du peuple sahraoui, tandis que d’autres insistaient sur la possibilité de compromis offerte par la proposition d’autonomie faite par le Maroc au Front POLISARIO.  Toutes les délégations se sont néanmoins déclarées en faveur du processus de négociation de Manhasset dont elles se sont félicitées.  À l’instar de celle du Nigeria, la majorité des délégations sont appelé les deux parties à négocier « en toute bonne foi ». 


Exprimant un avis partagé par plusieurs autres Membres, le Burkina Faso a souligné que la proposition marocaine, « au regard de son pragmatisme, constituait une bonne base de négociations » car « elle est à même d’aider les parties à s’accorder sur l’essentiel ».  En revanche, le représentant du Timor-Leste, rappelant la lutte, longue de 24 ans que son peuple a menée pour une liberté qu’il a finalement chèrement conquise, a apporté son appui au peuple sahraoui, précisant que la décolonisation et les droits des peuples à l’autodétermination étaient des droits fondamentaux inscrits dans la Charte des Nations Unies. 


Le représentant du Maroc a déclaré, en accusant l’Algérie, que son pays faisait face à une « volonté délibérée de retarder le règlement de ce différend », malgré la dynamique déclenchée par sa proposition d’autonomie ayant enclenché le processus de négociation de Manhasset.  Il a exhorté la communauté internationale à préserver l’élan de ces pourparlers en consolidant les acquis enregistrés.  Il a rappelé que le Roi Mohammed VI avait réaffirmé en juillet « la ferme volonté du Maroc de poursuivre sa politique de la main tendue ».


Le représentant de l’Algérie a convenu avec son collègue marocain que le processus de Manhasset avait fait « renaître l’espoir d’une solution juste et définitive ».  Il a rappelé que son pays avait participé à tous les processus et initiatives de paix engagés sous l’égide de l’ONU.  Mais, il a soutenu qu’en exigeant que sa proposition d’autonomie soit la base exclusive des négociations, le Maroc voulait « se dérober une fois de plus à ses engagements de coopérer à l’application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale ».  L’Algérie estime qu’il serait juste que la population sahraouie bénéficie d’une protection internationale face à la « répression féroce » dont elle est victime, a souligné le représentant. 


Outre les pays cités, se sont aussi exprimées les délégations dont la liste suit: Zambie, Guinée équatoriale, l’Union des Comores, Cuba, Nouvelle-Zélande, Guinée, Égypte, Nicaragua, Gabon, Bahreïn, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Bolivie, Mozambique, Bénin, République démocratique du Congo et Guinée Bissau.  Le Royaume-Uni et Cuba ont exercé leur droit de réponse. 


La Quatrième Commission poursuivra ses travaux lundi, le 13 octobre, par l’examen de 11 projets de résolution sur la décolonisation.  Une douzième résolution concernant le Sahara occidental sera examinée mardi.  Après les prises de décision de lundi concernant les projets de résolutions, la Commission entamera un dialogue interactif sur la coopération internationale touchant aux utilisations pacifiques de l’espace. 


DÉBAT GÉNÉRAL


M. LAZAROUS KAPAMWE (Zambie) a déploré qu’au XXIe siècle des territoires soient encore sous contrôle colonial ou sous une autre forme de domination étrangère, portant atteinte au droit inaliénable des peuples à l’autodétermination.  Il a souhaité que les puissances administrantes tiennent leurs engagements et accélèrent le processus conduisant à l’autodétermination des territoires.  Il a rappelé qu’en début de semaine, les délégations de Cuba et d’Afrique du Sud ont fait des déclarations communes sur le Sahara occidental au nom du Mouvement des pays non alignés et de la Communauté de développement des États d’Afrique australe (SADC).  La Zambie s’est associée à ces déclarations communes, a-t-il indiqué. 


La déclaration du représentant de la Zambie a été interrompue par le représentant du Maroc.  Ayant fait valoir une motion d’ordre, le représentant marocain a déclaré qu’il voulait se référer à la déclaration faite par l’ambassadeur du Kenya lors du débat de la journée précédente.  Ce matin, l’ambassadeur du Kenya s’est excusé « suite à l’erreur commise à propos de son texte et qui n’engageait pas le Groupe des pays d’Afrique », a expliqué le représentant du Maroc. 


Le représentant de la Zambie a repris la parole après cette interruption et a rappelé l’espoir créé en 2007 avec le début du processus de Manhasset, où les deux parties, le Gouvernement du Maroc et le Front POLISARIO, étaient prêtes à trouver les termes de la paix recherchée.  Mais finalement, les discussions ne semblent pas aboutir, ce qui provoque le désappointement, la colère et la frustration du peuple sahraoui, a regretté le représentant.  Quand une population est en colère, cela provoque indéniablement le désespoir; et le désespoir provoque la violence, a-t-il jugé.  Le peuple sahraoui a été le témoin de ces violences et a enduré beaucoup de souffrances, a-t-il souligné.  Aujourd’hui, a ajouté le représentant de la Zambie, le peuple sahraoui souhaite voir aboutir les négociations.  Il s’attend à recevoir le soutien de la communauté internationale et voir les Nations Unies jouer un rôle actif dans la recherche d’une solution, a conclu M. Kapamwe.


M. DON TORIBIO-OBIANG MBA MEYE (Guinée équatoriale) a souhaité apporter sa contribution à une solution pacifique et démocratique à un problème qui a été une « pomme de discorde entre peuples frères ».  Leur identité, qui leur est commune de par leurs origines partagées, les condamne à vivre ensemble pour des impératifs de tout ordre, qu’ils soient raciaux, religieux, culturels ou linguistiques, a souligné l’orateur.  Les raisons de faire preuve d’optimisme existent en raison du processus politique actuel, a-t-il encore estimé. 


M. SAID MOHAMED OUSSEIN (l’Union des Comores) a rappelé devant la Quatrième Commission qu’au cours des 30 dernières années, l’Afrique a souffert et continue encore de souffrir.  Il a expliqué, au nom de l’Union des Comores, que l’Afrique a désormais besoin de stabilité, de paix et de sécurité.  Les guerres, les conflits et le sous-développement entravent les efforts de construction d’une Afrique unie, forte et solidaire, a-t-il déploré.  Il a poursuivi son propos en mettant en avant la situation qui prévaut au Sahara occidental où les armes et l’intransigeance devraient aujourd’hui laisser la place aux négociations.  Il a félicité le Maroc pour les efforts entrepris.  Ces efforts ont été jugés « sérieux et crédibles » par le Conseil de sécurité; ils permettront de trouver une solution politique négociée au différend sur le Sahara, a estimé M. Oussein. 


M. RODRIGO MALMIERCA DĺAZ (Cuba) a rappelé que la contribution au processus de décolonisation est l’un des grands succès des Nations Unies.  Pourtant, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir et il nous faut répéter que le colonialisme n’a pas sa place dans le monde d’aujourd’hui, a-t-il poursuivi, en demandant que la décolonisation reste un sujet de préoccupation des Nations Unies. 


Pour parvenir à une élimination totale du colonialisme, il ne suffit pas de faire des efforts, car le processus de décolonisation d’un territoire nécessite le plein appui de sa puissance administrative, a jugé l’Ambassadeur de Cuba.  Il existe des exemples de décolonisation positifs et reflétant une attitude constructive.  Il a cité, à cet égard, en exemple le comportement de la Nouvelle-Zélande dans le cas des îles Tokelau.  Il a, en revanche, déploré l’intervention des États-Unis à Porto Rico, il y a 110 ans.  En juin dernier, dans le cadre de la Quatrième Commission et du Comité de la décolonisation, un consensus a été adopté reconnaissant le droit inaliénable du peuple portoricain à l’autodétermination, a rappelé M. Malmierca Díaz.  La question de Porto Rico est une question coloniale, a-t-il jugé.  Il faut donc demander aux États-Unis d’engager un processus d’autodétermination et de liberté. 


Il s’est ensuite exprimé sur le Sahara occidental rappelant qu’il s’agissait d’une question de décolonisation qui relevait de la responsabilité des Nations Unies.  Le peuple sahraoui a le droit de décider de son propre avenir, a-t-il poursuivi en se félicitant du processus de négociation mis en place entre les deux partis: le royaume du Maroc et le Front POLISARIO.  Il a conclu son propos en priant les États Membres de continuer à travailler afin d’éliminer le fléau du colonialisme.  


Mme KIRSTY GRAHAM (Nouvelle-Zélande) a rappelé que la population de l’archipel des Tokélaou avait voté il y a près d’un an dans le cadre d’un référendum, le deuxième organisé en deux ans.  Et pour la deuxième fois, la population tokélaouane n’a pas apporté un soutien suffisant à l’option de l’autonomie en libre association avec la Nouvelle-Zélande, a relevé Mme Graham.  L’oratrice a souhaité informer la Commission que des développements s’étaient produits depuis le vote d’octobre 2007.  Les autorités locales ont opté pour accentuer les efforts qu’elles déploient sur l’amélioration des services de base fournis à la population plutôt que de s’orienter vers l’organisation d’un troisième référendum, a-t-il indiqué.  La Nouvelle-Zélande comprend pleinement ce choix.  Il existe en effet une importante marge de manœuvre pour améliorer les services de base et moderniser les infrastructures des trois atolls, a-t-elle noté.  La Nouvelle-Zélande et les Tokélaou travaillent sur un grand programme d’infrastructures, notamment dans le domaine scolaire et de la santé, a poursuivi Mme. Graham.  Par ailleurs, les liaisons maritimes vont être améliorées avec l’entrée en service d’un nouveau bateau qui assurera, à partir de 2010, la liaison avec le voisin le plus proche de l’archipel, à savoir Samoa, qui est situé à 500 kilomètres plus au sud. 


L’oratrice a conclu que le droit à l’autodétermination était fondamental mais qu’il n’était pas suffisant en soi.  Il doit s’accompagner de possibilité de développement pour répondre aux besoins des populations souhaitant l’exercer.  C’est dans cette direction qu’entend s’engager la Nouvelle-Zélande avec les îles Tokélaou.  


M. ALPHA IBRAHIMA SOW (Guinée) a rappelé que l’examen de la question relative à l’octroi de l’indépendance aux 16 territoires non autonomes est l’un des acquis majeurs des Nations Unies.  Il a ajouté qu’il reste cependant beaucoup à faire pour que ces territoires aient à leur tour la possibilité de choisir leur propre statut.  Et, à moins de deux ans de la fin du plan d’action de la deuxième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme, tous les acteurs du processus sont appelés à une coopération étroite et active qui permettrait de trouver les voies et les moyens de la mise en œuvre du plan d’action. 


Il a rappelé le rôle joué par la République de Guinée qui est l’un des principaux initiateurs de la résolution 1514 et qui continue à suivre l’évolution du processus de décolonisation en vue d’éradiquer définitivement ce fléau dans les différentes régions du monde.  Il s’est dit satisfait du regain d’intérêt concernant la question du Sahara occidental.  Il a conclu son propos en précisant qu’il faut que la Communauté internationale s’engage pour faire de la deuxième Décennie internationale, la décennie de l’élimination totale du colonialisme.  


M. MOHAMED FATHI EDREES (Égypte) a souligné que malgré les succès enregistrés en matière de décolonisation, il restait encore beaucoup à faire dans ce domaine fondamental des droits de l’homme.  La délégation égyptienne a, à cet égard, réitéré l’importance du rôle des Nations Unies en matière de liberté et d’autodétermination.  Le représentant de l’Égypte a réitéré, en les énumérant, les autres droits fondamentaux liés à cette question, en soulignant qu’il convenait de respecter toutes les dispositions des résolutions de l'Assemblée générale, en premier lieu en poursuivant les efforts mis en œuvre dans le cadre de la deuxième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme qui s’achève en 2010.  L’orateur a souligné l’importance de l’information à destination des peuples ne jouissant pas de l’autonomie pour que ceux-ci soient pleinement conscients de leurs droits.  Enfin, il a estimé nécessaire d’augmenter l’aide internationale aux peuples non autonomes afin qu’ils puissent parvenir au développement durable.  Tous les peuples ont droit à la liberté, a-t-il ajouté, avant de mentionner en conclusion la situation dramatique du peuple palestinien.  


M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a salué les efforts déployés par la Quatrième Commission dans l’examen des questions liées à la décolonisation et dont l’objectif est d’aider les peuples et les territoires non autonomes à exercer leur droit inaliénable à l’autodétermination.  Il a jugé que les recommandations de la Commission sont vitales et que les puissances administrantes devraient collaborer pleinement au processus.  Ce n’est qu’avec la fin de la décolonisation que la démocratie, qui doit prévaloir au sein de notre Organisation, sera renforcée, a-t-il estimé.  Il a rappelé que les puissances administratives et les intérêts qui leur sont liés devaient éviter le pillage des ressources naturelles des territoires non autonomes et garder à l’esprit les propos des pétitionnaires sur les besoins de ces territoires.  


Il a tenu a alerté le Comité spécial des Vingt-Quatre sur la situation de Porto Rico.  Année après année, nous réaffirmons le droit à l’autodétermination des peuples, a-t-il rappelé.  Il nous faut considérer sérieusement la question de Porto Rico, a-t-il expliqué, et nous prions instamment la puissance coloniale qui occupe Porto Rico de collaborer à ce processus pour que l’île soit un jour libre et indépendante.  M. Castillo a, par ailleurs, alerté la Commission sur la situation du Sahara occidental et la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance.  Ce peuple devrait pouvoir exercer ses droits, a-t-il souligné.  Le royaume du Maroc et le Front POLISARIO doivent redoubler d’efforts pour contribuer à une paix juste et durable au Sahara, a-t-il souhaité.  Il a conclu son propos en rappelant la volonté du Nicaragua de contribuer à la cause des peuples opprimés, qui est une cause juste.  Il a, à ce propos, parlé du différend qui oppose l’Argentine à une puissance extérieure à l’Amérique latine sur les Falkland/Malvinas. 


M. EMMANUEL ISSOZE-NGONDET (Gabon) a estimé qu’au-delà des efforts accomplis à ce jour, il convient de créer, au sein de l’ONU, un dialogue novateur permettant de trouver des issues concrètes et objectives pour les derniers territoires encore colonisés.  Il n’existe pas de recette unique en ce qui concerne la fin des emprises coloniales, a-t-il ajouté et il convient donc de procéder au cas par cas. 


Concernant le Sahara occidental, le Gabon se félicite des avancées réalisées à ce jour.  Il faut insuffler un nouveau dynamisme aux négociations de Manhasset, a dit M. Issoze-Ngondet.  Malgré l’impasse actuelle et la persistance de divergences de vues, des développements appréciables ont eu lieu, tels que la proposition faite par le Maroc en faveur d’un statut d’autonomie pour le Sahara occidental.  Cette proposition est pour le Gabon « non seulement courageuse et audacieuse, mais surtout réaliste ».  Le représentant du Gabon a qualifié d’« inacceptable », par ailleurs, la position prise hier par le Kenya au nom du Groupe des pays d’Afrique et il s’est félicité que le représentant de ce pays soit revenu sur cette prise de position lors d’une réunion de ce Groupe tenue ce matin.  L’orateur a lancé un appel pour que les parties « fassent de leurs particularismes des facteurs de rapprochement pour la paix et le développement de la région du Maghreb ».  


M. FAISAL AL-ZAIYANI (Bahreïn) a entamé son propos en rappelant l’importance des droits de l’homme basés sur la liberté, la justice et la paix dans le monde.  Il a rappelé que malgré les déclarations sur l’égalité entre tous les États et sur le droit à l’autodétermination, 16 territoires sont toujours sous le joug colonial et ce, malgré le plan d’action de la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.  Il a estimé qu’il était temps de faire progresser le processus de décolonisation et de parvenir à l’élimination de ce fléau avant la fin de la Deuxième décennie, conformément aux conclusions du séminaire du Pacifique du Comité des Vingt-Quatre qui s’est tenu à Bandung, en Indonésie, en mai 2008. 


M. SEKUDO (Nigéria) a exprimé sa préoccupation au sujet de la lenteur de la communauté internationale à trouver une solution concrète à la question du Sahara occidental.  Le Nigéria félicite l’Algérie pour avoir donné asile aux Sahraouis déplacés.  Toutefois, un tel geste ne doit pas servir de prétexte pour repousser indéfiniment un processus référendaire sans cesse retardé, a averti M. Sekudo.  L’orateur a imploré les parties à coopérer « dans un esprit de donnant-donnant », la solution au problème ne pouvant qu’être bénéfique à toute la région.  Il leur a demandé de continuer à négocier en toute bonne foi.  L’exercice du droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental n’est pas une faveur mais l’affirmation d’un principe important qui est l’un des soubassements de l’ONU, a conclu le représentant du Nigeria.  


M. NELSON SANTOS (Timor-Leste) a rappelé que la décolonisation et les droits des peuples à l’autodétermination étaient un droit fondamental pour le peuple du Timor-Leste qui a lutté pour sa liberté et son indépendance pendant plus de 24 ans, un combat souvent oublié.  Timor-Leste appuie, par conséquent, le droit à l’autodétermination du Sahara occidental qui est l’un des conflits de cette nature les plus anciens avec celui du peuple palestinien, a dit M. Santos.  L’orateur s’est dit préoccupé par ailleurs par les violations des droits de l’homme et par les souffrances du peuple sahraoui dans la partie occupée du territoire. 


M. ROBERT GUBA AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a noté que les problèmes des territoires non autonomes du Pacifique étaient complexes et uniques.  Malgré la taille limitée de leurs îles et leur isolement, les peuples de ces territoires doivent pouvoir exercer leur droit inaliénable à l’autodétermination.  L’orateur a cité le gouverneur des Samoa américaines, M. Togiola T. A. Tulafono, qui faisait part récemment de sa préoccupation concernant la gouvernance du territoire.  Il a plaidé pour que « les Samoa américaines puissent gérer leurs propres affaires ».  L’orateur a aussi cité le Président du Sénat, M. Lolo M. Moliga, selon lequel, « l’archipel des Samoa américaines est arrivé à un stade où nous n’avons plus la parole » dans les décisions affectant le territoire.  Il a aussi cité les revendications exprimées devant la Commission par le peuple chamorro de Guam.  Il a appelé la Commission à envoyer une mission à Guam, comme l’a demandé le Conseil des sages de l’île.  L’orateur s’est félicité de la politique de la France en Nouvelle-Calédonie, et a encouragé les parties prenantes pour que le territoire puisse parvenir à l’autodétermination. 


M. JAVIER LOAYZA BAREA (Bolivie) a espéré que les Nations Unies parviendront à éliminer le colonialisme dans le cadre du plan d’action de la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.  Mais la question du statut d’un certain nombre de territoires n’est toujours pas réglée, a-t-il dit, en citant notamment le cas des îles Falkland/Malvinas.  Le problème qui se pose dans ce territoire requiert une solution particulière, a dit le représentant qui a ensuite souhaité que soit trouvée une solution juste, pacifique et définitive tenant compte des droits de la République d’Argentine sur ces îles.  Par ailleurs, il a souhaité que la volonté d’autodétermination de Porto Rico soit prise en compte et respectée par les États-Unis.  Le peuple portoricain, qui est profondément latino-américain, doit avoir la possibilité d’affirmer son droit à l’autodétermination conformément aux résolutions des Nations Unies, a dit M. Loayza Barea.  Il a déploré l’inaction qui a prévalu au cours des trois décennies écoulées et a déclaré qu’aucun progrès significatif n’a été enregistré.  L’avancement du plan d’action de la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme permettrait de constituer un solide pilier en faveur de la stabilité mondiale, a jugé le représentant de la Bolivie.  


M. ADNITO MAURE (Mozambique) a fait part de la satisfaction de son pays face au processus de Manhasset.  Nous appelons les deux parties, le Maroc et le POLISARIO, à entamer des négociations de fond pour parvenir à une solution acceptable qui bénéficierait au peuple sahraoui, a-t-il dit.  La communauté internationale attend cette solution depuis longtemps, a-t-il rappelé. 


M. JEAN-MARIE EHOUZOU (Bénin) a rappelé que la question du Sahara occidental continuait de demeurer préoccupante.  Il ne s’agit pas des conséquences d’une éventuelle inaction, a-t-il noté, en mentionnant les nombreux efforts entrepris pour trouver une issue au différend.  Le Bénin est préoccupé par les informations faisant état de violations des droits de l’homme dans le territoire, a-t-il relevé.  Notre pays « lance un pressant appel aux parties pour qu’elles ne ménagent aucun effort afin d’alléger les souffrances indicibles que cette situation engendre pour les populations », a dit M. Ehouzou.  Il s’est félicité des progrès enregistrés depuis 2006 dans le cadre des cycles de négociation de Manhasset.  La délégation béninoise engage les parties à la flexibilité pour permettre des négociations sincères et de bonne foi en vue de parvenir effectivement à une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable », a conclu le représentant. 


M. ATOKI ILEKA (République démocratique du Congo) s’est inquiété de la situation qui prévaut au Sahara occidental, une épineuse question qui demeure inchangée.  Il a rappelé que cette question s’inscrit dans le cadre des efforts de l’Organisation des Nations Unies, de son Secrétaire général et de son Conseil de sécurité qui ne cessent de réaffirmer leur volonté d’aider les parties à parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.  Il a mis en avant l’initiative lancée par le royaume du Maroc pour la négociation d’un statut d’autonomie pour la région du Sahara.  La République démocratique du Congo se félicite des efforts sérieux et crédibles consentis par ce pays pour parvenir à un règlement acceptable, a-t-il conclu. 


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a indiqué que sa délégation n’avait pas connaissance d’une position commune du Groupe des pays d’Afrique sur la question du Sahara occidental, et que, par conséquent, le Burkina Faso ne saurait s’associer à une quelconque déclaration.  L’impasse actuelle n’est ni viable ni profitable à aucune des parties, a-t-il souligné.  Le Burkina Faso est favorable depuis longtemps à l’établissement de contacts directs entre les parties et il soutient, par conséquent, le processus de Manhasset.  Il considère que la proposition marocaine, « au regard de son pragmatisme », constitue « une bonne base de négociations ».  Le Burkina Faso « estime que cette proposition est à même d’aider les parties à s’accorder sur l’essentiel », a dit M. Kafando.  L’orateur a exprimé la « profonde gratitude » de sa délégation à M. Peter Van Walsum pour les « recommandations courageuses qu’il a faites dans son dernier rapport au Conseil de sécurité ».  


M. ALFREDO LOPES CABRAL (Guinée-Bissau) a rappelé le rôle que doit jouer la Quatrième Commission pour parvenir à des solutions acceptables par toutes les parties et qui permettraient aux peuples des territoires non autonomes de choisir leur propre avenir.  Le représentant, qui s’est exprimé au nom d’un pays qui a lui-même lutté pour son indépendance a souligné que la Guinée-Bissau était extrêmement attachée à la résolution du différend du Sahara occidental, « un territoire qui nous est très cher ».  Il a mis en avant les négociations entamées par le royaume du Maroc et le Front POLISARIO.  Nous ne sommes pas là pour les départager mais nous sommes là pour faire avancer les choses, a-t-il poursuivi.  Il a noté que des progrès substantiels avaient été accomplis.  Même si on ne peut pas s’attendre à des miracles, on peut prendre le temps de réfléchir, a-t-il souhaité. 


Le représentant s’est félicité du rôle joué par le Conseil de sécurité lors de l’adoption des résolutions 1754 et 1813.  Ces résolutions sont les piliers qui vont soutenir l’œuvre que la communauté internationale souhaite construire et qui est celle de la paix et c’est cette dernière qui va donner au peuple du Sahara occidental la chance de se réconcilier avec lui-même, a-t-il dit.  Il faut que les gens puissent bâtir un avenir commun, a-t-il souhaité.  Il a conclu son propos en appelant les membres de la communauté internationale à prendre parti pour la vérité et pour le progrès, afin que les peuples se réconcilient, car les problèmes globaux demandent des solutions globales.  


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a rappelé que son pays avait participé à tous les processus et initiatives de paix engagés sous l’égide de l’ONU.  Il a souligné que le processus de Manhasset sur le Sahara occidental avait fait « renaître l’espoir d’une solution juste et définitive » à la question.  Dressant le bilan de ces pourparlers, il a affirmé qu’en exigeant que sa proposition d’autonomie soit la base exclusive des négociations, le Maroc voulait se dérober une fois de plus à ses engagements de coopérer à l’application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale. 


Le Maroc fait ainsi « une lecture unilatérale du principe de l’autodétermination en refusant de satisfaire à l’exigence d’un référendum libre et juste, dans lequel serait proposée l’autonomie en tant qu’option à choisir parmi d’autres options », a souligné le représentant de l’Algérie.  Rappelant que l’année 2008 marquerait le soixantième anniversaire de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l’homme, l’orateur a rappelé que « comme tous les autres peuples, le peuple sahraoui est légitimement en droit de se réclamer de cette Déclaration ».  Il a indiqué qu’il serait juste que la population sahraouie bénéficie d’une protection internationale face à la « répression féroce » dont elle est victime.  


M. MOSTAFA SAHEL (Maroc) a constaté qu’une nouvelle fois la Quatrième Commission était appelée à débattre d’une question qui, « sans les ingérences extérieures sur fond de rivalités régionales », n’aurait pas sa place à l’ordre du jour.  Rappelant la proposition d’autonomie faite par son pays en avril 2007, M. Sahel a souligné que celle-ci avait déclenché une nouvelle dynamique et constitué « un tournant important et prometteur ».  L’orateur a cité l’ex-Envoyé personnel du Secrétaire général au Sahara occidental, Peter Van Walsum, qui avait « conclu au caractère irréaliste de toute option prônant l’indépendance du Sahara ».  M. Sahel a indiqué que son pays ne comprenait pas « l’attitude obstructionniste et non constructive des autres parties à l’endroit de l’Envoyé personnel », qui a dû subir une « basse entreprise de dénigrement ».  L’exercice n’avait, a-t-il dit, qu’une finalité: « contrarier toute tentative porteuse de perspectives sérieuses de règlement ». 


Face à cette « volonté délibérée de retarder le règlement de ce différend », le Maroc « exhorte la communauté internationale à préserver le momentum des négociations en consolidant les acquis enregistrés par un processus sérieusement engagé », a dit M. Sahel.  Rappelant l’appel lancé par le Roi Mohammed VI du Maroc en juillet dernier, dans lequel le souverain avait réaffirmé « la ferme volonté du Maroc de poursuivre sa politique de la main tendue », le représentant a ajouté qu’il allait de soi que cet appel demeurait tributaire de la disponibilité des autres parties et notamment de l’Algérie, à s’inscrire dans une dynamique constructive. 


Droits de réponse


Le représentant du Royaume-Uni a exercé son droit de réponse suite aux propos tenus par le représentant de Cuba.  Il a rappelé que la position de son gouvernement sur les îles Falkland (Malvinas) était connue.  Le Royaume-Uni n’a aucun doute quant à la souveraineté des îles Falkland (Malvinas), a-t-il précisé.  Il n’est pas question d’ouvrir une quelconque négociation sur la souveraineté des îles, à moins que leurs habitants eux-mêmes ne le souhaitent.  Il a fait savoir à la Commission que le Royaume-Uni avait quelques difficultés avec le texte de résolution VI, dont l’examen est inscrit à l’ordre du jour sous le point 37 (e) et qu’elle pourrait appeler à mettre au vote une partie ou la totalité de ce projet de résolution.  


Le représentant de Cuba a exercé son droit de réponse et a rappelé que la position de son pays sur la question des îles Falkland (Malvinas) était très claire et bien connue.  Nous appuyons le droit de la République d’Argentine sur ces îles qui sont une partie de son territoire et qui resteront argentines, a précisé le représentant.  Cuba lance un appel à une solution négociée, juste et dans l’intérêt des habitants des îles, a-t-il conclu.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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