CDD-15: FAVORISER LE DÉVELOPPEMENT DURABLE EN TIRANT PARTIE DES LIENS QUI EXISTENT ENTRE ÉNERGIE, DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL ET ENVIRONNEMENT
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Commission du développement durable
Quinzième session
6e séance - matin
CDD-15: FAVORISER LE DÉVELOPPEMENT DURABLE EN TIRANT PARTIE DES LIENS QUI EXISTENT ENTRE ÉNERGIE, DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL ET ENVIRONNEMENT
Soulignant les liens étroits qui existent entre l’énergie, le développement industriel, la pollution atmosphérique et les changements climatiques, les délégations aux travaux de la quinzième session de la Commission du développement durable (CDD-15) ont discuté des politiques et des moyens qui pourraient être simultanément mis en œuvre afin de bénéficier des corrélations existant entre ces différents domaines et de parvenir plus rapidement au développement durable. Pour accélérer la réalisation de cet objectif, les représentants ont proposé des options politiques et des mesures qui, selon elles, devraient faire partie du texte qui leur a été soumis par le Président de la CDD-15, afin de servir de base de négociations, en vue de son adoption à la clôture des travaux de la CDD-15, le 11 mai prochain.
Parmi les priorités identifiées, de nombreuses délégations ont cité l’insuffisance actuelle des financements et ont exhorté les donateurs et les partenaires au développement à améliorer la qualité et le montant des ressources accordées aux pays en développement pour la promotion du développement durable. L’augmentation de l’Aide publique au développement, les mesures d’allègement de la dette, la promotion des investissements étrangers directs (IED) et la recherche de sources novatrices de financement ont été suggérées comme outils qui pourraient renforcer la capacité des pays à mettre en œuvre des politiques de développement durable.
Un certain nombre de délégations ont également souligné qu’il fallait encourager et faciliter les transferts de technologie afin d’accroître la compétitivité des pays pauvres, tout en y respectant l’environnement. Elles ont demandé la pleine mise en œuvre du Plan stratégique de Bali, relatif à l’appui technologique et au renforcement des capacités. Les délégations des États-Unis et de l’Allemagne ont, pour leur part, reconnu la nécessité de changer d’urgence les modes de production et de consommation actuels, qui sont insoutenables à long terme, afin de les rendre plus viables.
Au cours d’une réunion parallèle, qui se tenait également ce matin, la Commission a achevé les débats qu’elle avait entamés hier sur les thèmes de l’énergie au service du développement et des changements climatiques.
La Commission du développement durable poursuivra ses travaux mercredi, le 9 mai. Elle ouvrira son débat ministériel de haut niveau, qui se tiendra jusqu’au 11 mai.
MODULE THÉMATIQUE DU CYCLE D’APPLICATION 2006-2007
Sessions parallèles sur les orientations possibles et les mesures envisagées figurant dans le projet de document de négociation établi par le Président (E/CN.17/2007/9)
Corrélations et questions intersectorielles, y compris les moyens de mise en œuvre
Discussion interactive
Les délégations à la quinzième session de la Commission du développement durable (CDD-15) ont souligné, ce matin, les liens étroits qui existent entre les quatre thèmes inscrits à l’ordre du jour de cette session: l’énergie au service du développement, le développement industriel, la pollution atmosphérique et les changements climatiques. Elles ont, au cours de cette discussion, fait connaître leurs points de vue concernant le texte présenté par le Président sur les corrélations existantes et ont proposé un certain nombre d’options politiques qui pourraient y être inclues en vue d’accélérer la mise en œuvre d’un développement durable.
À la lumière des liens étroits qui existent entre les quatre sujets examinés par la CDD-15, plusieurs délégations, dont celle de la République de Corée, ont estimé qu’il fallait à la communauté internationale adopter une approche intégrée pour parvenir au développement durable. Les représentants ont estimé que le document final de la CDD-15 devait refléter ces corrélations de manière appropriée et encourager l’adoption de politiques qui prennent en compte les interactions nécessaires à la promotion du développement durable.
« Pour mettre un terme à la faim et la pauvreté, et pour renforcer la prospérité et garantir un développement équilibré, il nous faut surmonter les défis qui se posent dans chacun des domaines inscrits à l’ordre du jour de cette session », a déclaré le représentant du Pakistan, qui intervenait au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Dans cette perspective, il a estimé qu’il fallait mettre en place, de façon effective, un partenariat mondial pour le développement tel que cela a été recommandé dans la Déclaration du Millénaire, dans le Consensus de Monterrey et par les termes du Plan d’action de Johannesburg.
Parmi les progrès à accomplir, la Plan d’action de Johannesburg a mis en avant l’importance de renforcer la mise en œuvre des objectifs de développement durable par l’augmentation des ressources de financement, dont les montants de l’Aide publique directe (APD) et des fonds issus des sources novatrices de financement. Les mesures d’allégement de la dette devraient aussi contribuer à la mobilisation de nouvelles ressources. « Les pays développés doivent honorer leurs engagements en matière d’APD et de dette pour permettre aux pays en développement de mettre en œuvre les mesures recommandées en faveur du développement durable », a, pour sa part, souligné la représentante de la Chine.
Le représentant de l’Inde a, pour sa part, souhaité que le texte du Président reflète mieux les différentes options politiques qui existent en matière de ressources financières, notamment la promotion des investissements étrangers directs (IED). La délégation de l’Afrique du Sud a soutenu celles qui tenaient à souligner la nécessité de conclure rapidement les négociations du Cycle de Doha en faveur du développement.
Toujours dans la perspective d’accélérer la mise en œuvre des décisions politiques prises en matière d’énergie, de développement industriel, et d’environnement, de nombreuses délégations, dont celle de l’Indonésie, ont appelé à la mise en œuvre rapide et effective du Plan stratégique de Bali pour l’appui technologique et le renforcement des capacités. Elles ont, entre autres, argué que les transferts de technologie de pointe vers les pays en développement étaient vitaux pour permettre à ces derniers de mieux favoriser la croissance tout en respectant l’environnement dans la perspective d’un développement durable.
Le représentant de l’Allemagne, qui prenait la parole au nom de l’Union européenne, soutenu par celui des États-Unis, ont pour leur part mis l’accent sur la nécessité de changer les modes de production et de consommation afin de les rendre viables. Ils ont, à cet égard, souligné l’importance du Processus de Marrakech et ont rappelé que cette initiative, lancée en 2003, visait à promouvoir des modes de production et de consommation viables grâce à un cadre d’action d’une dizaine qui appuierait les initiatives régionales allant dans ce sens. « Le changement de nos modes de consommation et de production est une condition préalable pour que nous parvenions au développement durable », a en outre déclaré la représentante de la Suède. Dans ce contexte, la délégation de l’Italie a indiqué qu’elle partageait l’avis de plusieurs autres en mettant en exergue le rôle que peut jouer l’éducation dans le changement des comportements.
Parmi les grands Groupes qui ont pris la parole en fin de séance, le représentant du Groupe des ONG a insisté sur le rôle du secteur privé dans la facilitation de la mise en œuvre des objectifs de développement durable, tout en notant la responsabilité sociale des entreprises. La représentante du Groupe des travailleurs et des syndicats a de son coté estimé que la promotion du travail décent et des droits des travailleurs était essentielle pour concrétiser le développement durable. Enfin, la représentante du Groupe des entreprises et de l’industrie a rappelé que la contribution de tous les Grands groupes était nécessaire à une mise en œuvre effective des décisions politiques qui seront prises par la CDD-15 sur les questions intersectorielles.
Suite des discussions interactives
La Commission a entendu, ce matin, les délégations qui n’avaient pas pu s’exprimer hier, faute de temps, au cours des quatre sessions parallèles organisées sur les modules thématiques à l’ordre du jour des travaux de la Commission. Deux des quatre thèmes abordés hier ont ainsi été à nouveau débattus et les délégations ont, dans ce cadre, discuté des orientations et des mesures qui pourraient être envisagées dans le projet de texte de négociation établi par le Président de la CDD-15, qui en contient déjà un certain nombre.
L’énergie au service du développement durable
Poursuivant la discussion ouverte hier matin sur cette question, plusieurs délégations, comme celles de Fidji, de Samoa et de Nauru, ont appelé la communauté internationale à s’assurer de la bonne application de la Stratégie de Maurice, en le mentionnant dans le document final de la CDD-15. Cette Stratégie, qui a été adoptée en 2005, vise à renforcer les efforts déployés par les petits États insulaires en développement pour mettre au point des mesures de prévention efficaces contre les risques de catastrophe et installer des systèmes d’alerte rapide; s’équiper de moyens de secours d’urgence et de capacités de redressement et de reconstruction postcatastrophes.
Les besoins qui se posent en matière de financements et d’investissements dans le domaine énergétique et qui sont particulièrement aigus dans les pays en développement, ont été plusieurs fois soulevés, ce matin, par les intervenants. La représentante du Bénin a, à cet égard, demandé qu’une aide soit accordée à ces pays pour leur permettre de diversifier leurs sources d’énergie. De même, le représentant du Kenya a relevé que l’exploitation de l’énergie solaire exigeait des investissements de capitaux importants que son pays ne peut tout seul assumer à l’heure actuelle.
La plupart des délégations ont, par ailleurs, souligné qu’il était important d’adopter des politiques qui encouragent la coopération et le partenariat. Le représentant du Groupe des entreprises et de l’industrie a ainsi encouragé les entreprises, en tant qu’investisseurs, à travailler en collaboration et en partenariat avec les autres investisseurs et les gouvernements, afin de promouvoir un meilleur accès à l’énergie. Le représentant du Royaume-Uni a, pour sa part, invité les parties prenantes à créer un partenariat pour améliorer l’efficacité énergétique. Enfin, les appels en faveur de la coopération internationale ont été maintes fois répétés, l’Azerbaïdjan insistant sur la nécessité de mettre en place le cadre d’une plus grande coopération régionale qui permettrait le développement de nouveaux gazoducs et oléoducs.
L’année 2007 est la première dans l’histoire qui voit la moitié de la population mondiale vivre dans des villes et des agglomérations urbaines, a indiqué le représentant d’ONU-HABITAT. Or, plus d’un million de personnes vit dans des bidonvilles et ne dispose pas d’accès à des services énergétiques modernes. Ces personnes sont alors obligées d’avoir recours à l’usage de la biomasse traditionnelle dont on connaît les effets secondaires nuisibles à la santé et à l’environnement, a noté le représentant. Au nom d’ONU-HABITAT, il a donc notamment proposé la promotion de nouvelles formes d’énergies qui sont aussi plus propres, cet effort venant s’ajouter aux programmes d’électrification des bidonvilles.
De son côté, la représentante de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a parlé des efforts engagés par les pays arabes exportateurs de pétrole en vue de moderniser la production d’hydrocarbures. Tous les pays exportateurs de pétrole et de gaz ont besoin d’une aide technique pour améliorer les méthodes d’extraction et de stockage existantes, a-t-elle indiqué, en estimant que cela permettrait d’améliorer et d’augmenter l’accès aux services énergétiques.
Changements climatiques
Poursuivant la discussion engagée hier sur les changements climatiques, le Groupe des femmes s’est attaché, ce matin, à démontrer l’importance de la participation des femmes dans la lutte contre les effets négatifs des changements climatiques, en citant notamment les activités menées par le « Mouvement de la ceinture verte » qui s’est attaché à reboiser deux régions montagneuses du Kenya. Cet effort devrait permettre, d’ici 2017, de créer des puits de carbone pouvant capturer 375 000 tonnes de dioxyde de carbone et de maintenir le niveau de précipitations au Kenya, a indiqué la représentante des femmes. Il est donc essentiel que le document du Président mentionne la participation des femmes aux processus de prise de décisions en matière d’adaptation aux changements climatiques, a-t-elle demandé. Pour sa part, le Groupe de la jeunesse a ajouté que les gouvernements devaient aussi faire participer les jeunes et les enfants dans la prise de décisions.
Quant au représentant du Groupe des communautés scientifiques et technologiques, il a mis la Commission en garde, en lui signalant l’urgence qu’il y a à adopter des politiques sur deux fronts. Il faut à la fois, d’une part, prendre des mesures d’atténuation, et d’autre part, adopter des mesures d’adaptation, pour pouvoir corriger les dégâts qui se sont déjà produits au niveau du climat et de l’environnement, du fait de pratiques agricoles extrêmement polluantes, a-t-il précisé.
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