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ENV/DEV/927

LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE MET L’ACCENT SUR LA FOURNITURE DE SERVICES ÉNERGÉTIQUES MODERNES AUX PAUVRES AFIN DE PARVENIR AUX OMD

30/04/2007
Conseil économique et socialENV/DEV/927
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement durable

Quinzième session

2e et 3e séances – matin et après-midi                      


LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE MET L’ACCENT SUR LA FOURNITURE DE SERVICES ÉNERGÉTIQUES MODERNES AUX PAUVRES AFIN DE PARVENIR AUX OMD


La Commission ouvrait aujourd’hui sa quinzième session, qui examine les liens entre énergie, développement industriel et environnement


« Nous avons la responsabilité, historique, envers les générations actuelles et futures, de faire des progrès sur les questions soumises à notre examen au cours des travaux de cette session », a lancé ce matin, à l’ouverture de la quinzième session de la Commission du développement durable (CDD-15), M. Abdulah Bin Hamad Al-Attiyah, Ministre de l’énergie et de l’industrie du Qatar, et Président de cette session, qui a exhorté les délégations à garder à l’esprit, au cours des deux prochaines semaines de travaux, les plus de deux milliards de personnes qui, à travers le monde, n’ont pas accès aux services énergétiques modernes qui pourraient leur permettre de parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  


Après avoir examiné les thèmes de l’énergie au service du développement durable, du développement industriel, de la pollution atmosphérique et des changements climatiques lors de sa quatorzième session, tenue en 2006, la Commission doit en effet définir, d’ici au 11 mai prochain, des directives politiques afin d’aider les pays à tirer bénéfice des liens existants entre ces quatre domaines. 


Le premier défi à relever par la communauté internationale est celui de la fourniture des services énergétiques aux pauvres, a souligné M. José Antonio Ocampo, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales.  Il a ainsi estimé qu’il était urgent de trouver des ressources supplémentaires et des sources novatrices de financement pour améliorer la fourniture de services énergétiques là où le besoin s’en fait sentir. 


Affirmant que les schémas actuels de consommation et de production n’étaient pas durables, M. Ocampo a lancé un appel à la promotion de l’efficacité énergétique et de l’usage de technologies propres.  Tout en reconnaissant que le développement industriel était un élément important de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté, il a déclaré que les programmes d’industrialisation devaient être socialement inclusifs et respectueux de l’environnement.  Les décisions qui seront prises à cette session de la CDD pourront aider les pays à faire face aux problèmes environnementaux générés par l’industrialisation, notamment par l’utilisation des technologies les plus récentes et la mise en œuvre des meilleures pratiques en la matière, a souligné José Antonio Ocampo. 


La majorité des délégations qui ont pris la parole ont rappelé les liens étroits qui existent entre les thèmes inscrits à l’ordre du jour de cette session ainsi que la nécessité de concilier la croissance économique et le développement industriel avec les préoccupations écologiques.  En réponse à ce défi, le représentant de l’Allemagne, qui prenait la parole au nom de l’Union européenne, a estimé qu’il fallait adopter une approche intégrée.  Il a aussi souhaité que la CDD entérine le cadre d’examen et de suivi de la mise en œuvre des décisions politiques qui seront adoptées lors de cette quinzième session de la Commission. 


Pour sa part, le représentant du Pakistan, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a appelé la communauté internationale à combler le fossé qui existe entre pays développés et pays en développement, notamment par un transfert de technologies accru et par le renforcement des capacités humaines et institutionnelles dans les domaines du commerce et des technologies avancées.  Dans ce contexte, il a plaidé en faveur de la recherche de nouvelles sources de financements en faveur des pays en développement et a déploré la diminution, constatée cette année, des montants de l’aide publique au développement (APD). 


Les délégations ont aussi pris part à un débat interactif avec les représentants des grands groupes de la société, soulignant ainsi la contribution de ces derniers aux travaux de la Commission du développement durable.  Le représentant de l’Inde, à l’instar de ses collègues d’autres délégations, a souhaité que certaines des propositions avancées soient mieux prises en compte dans le document qui doit être adopté à la fin de cette session de la CDD et qui fait actuellement l’objet de négociations.  Au cours de cette discussion, la représentante du Groupe des femmes a notamment estimé que le texte proposé par le Président ne tenait pas assez compte de la nécessité d’inclure des éléments sexospécifiques dans les politiques et les programmes.  Le représentant du Groupe des peuples autochtones a, quant à lui, plaidé pour que les gouvernements s’engagent plus fermement à protéger les terres autochtones de l’exploitation et de la pollution, alors que celui du Groupe des ONG affirmait qu’il fallait éliminer progressivement l’utilisation des énergies fossiles pour les remplacer par des sources d’énergies renouvelables.


Dans l’après-midi, la Commission a entendu des exposés sur la manière dont chaque grande région –Afrique, Asie-Pacifique, Asie occidentale, Amérique latine et Caraïbes, Europe, Amérique du Nord et autres-, traite des questions examinées au cours de cette session.  


En début de session, ce matin, la Commission avait adopté son ordre du jour provisoire*.  Elle a également complété la composition de son Bureau en procédant à l’élection de M. Luis Alberto Figueiredo Machado, du Brésil, au poste de Vice-Président représentant les États d’Amérique latine et des Caraïbes.  Les trois autres Vice-Présidents: M. Alain Édouard Traoré, du Burkina Faso; M. Jiri Hlavacek, de la République tchèque; et Mme Frances Lisson, de l’Australie, avaient été élus lors d’une réunion précédente de la Commission. 


La Commission du développement durable poursuivra ses travaux demain, mardi, le 1er mai, à 10 heures. 


* document publié sous la cote E/CN.17/2007/1



MODULE THÉMATIQUE DU CYCLE D’APPLICATION 2006-2007


-        L’énergie au service du développement durable

-        Développement industriel

-        Pollution atmosphérique/atmosphère

-        Changements climatiques


Rapport du Secrétaire général intitulé « Politiques et mesures envisageables pour accélérer la mise en œuvre: l’énergie au service du développement durable » (E/CN.17/2007/2)


Ce rapport se veut une contribution aux débats de la Commission du développement durable (CDD) sur les options politiques et les mesures qui sont possibles en vue de lever les difficultés de mise en œuvre ayant trait au thème de l’énergie au service du développement durable.  Il met en lumière les politiques et les mesures qui pourraient être adoptées au niveau international afin d’améliorer l’accès à l’énergie et le rendement énergétique ainsi que pour promouvoir l’utilisation de technologies de pointe non polluantes.  Des politiques et mesures propres à encourager l’abandon de l’utilisation de la biomasse traditionnelle au profit de services énergétiques modernes pour la cuisine et le chauffage sont proposées comme moyen d’améliorer le niveau de vie et la santé des populations, notamment des femmes et des enfants ainsi que leur accès aux services sociaux, et notamment à l’éducation.  Une gamme complète de politiques et de mesures propres à faciliter l’accès des populations aux réseaux nationaux d’électricité a été élaborée, et elle comprend, entre autres, des mesures de réduction des coûts.


Il apparaît dans le rapport qu’améliorer le rendement énergétique permet de réduire la pollution de l’air et ses répercussions sur l’atmosphère aux niveaux régional et mondial, tout en favorisant la promotion du développement industriel. Des politiques et des mesures propres à lever les obstacles qui se posent à l’amélioration du rendement énergétique, et qui sont liées à l’état des marchés et à celui des institutions sont proposées dans ce rapport, ainsi que des moyens qui permettraient de perfectionner les techniques à haut rendement énergétique et d’en assurer le transfert.  Développer des technologies énergétiques moins polluantes et renforcer leur utilisation présente de très nombreux avantages, est il noté dans le rapport.  Ces avantages pourraient se traduire notamment à travers l’élargissement de l’accès aux services énergétiques modernes, l’amélioration de la façon dont l’énergie est produite et utilisée, l’accroissement du rendement industriel, et la réduction des émissions atmosphériques.  Parmi les politiques et les mesures envisageables dans le domaine des énergies renouvelables et des technologies moins polluantes, le Secrétaire général cite dans ce rapport l’établissement de normes techniques, la mise en place d’accords de collaboration et de partenariat de longue durée et la définition de moyens de réduire les coûts associés à ces techniques.


Rapport du Secrétaire général intitulé « Développement industriel: orientations possibles et mesures envisagées pour accélérer les progrès » (E/CN.17/2007/3)


Ce rapport du Secrétaire général est soumis à la CDD en vue d’enrichir les débats que tiendra la Commission du développement durable sur la question de la promotion d’un développement industriel durable.  Le Secrétaire général y propose des solutions et des mesures susceptibles d’aider les pays à venir à bout des difficultés et des obstacles qui entravent le processus d’application des politiques auparavant proposées et qui ont été signalées dans le rapport de la session d’examen sur le développement industriel.  Le rapport démontre qu’à elles seules, les forces du marché sont rarement propices à la promotion du développement industriel dans les pays qui en sont encore dépourvus.  Les politiques gouvernementales et les investissements publics ont un rôle non négligeable à jouer à cet égard, estime le Secrétaire général.  Le rapport met en évidence l’intérêt de prendre des décisions de politique générale en la matière après un diagnostic, au niveau national, des principales difficultés qui se posent.  Il souligne que les gouvernements jouissent d’une certaine marge de manœuvre pour promouvoir le développement, la diversification et la rénovation industriels.  Les échanges peuvent aider à stimuler le développement industriel, à la fois par l’accès à des technologies et à des moyens de production importés, et par les économies d’échelle et d’apprentissage générées par l’accès aux marchés mondiaux et régionaux.  Le rapport évoque donc le rôle de catalyseur que joue l’ouverture du régime commercial international pour les exportations industrielles des pays en développement.


Les investissements publics dans les infrastructures de base et la promotion des activités de recherche-développement et d’éducation peuvent contribuer au développement industriel, surtout lorsque les secteurs industriels à forte intensité de savoir gagnent du terrain, stipule le Secrétaire général dans le rapport.  L’aide publique aux sociétés de capital-risque peut, quant à elle, encourager les entreprises à prendre davantage de risques pour explorer de nouveaux marchés.  En outre, les mesures visant à inciter le secteur privé à investir dans la formation de la main-d’œuvre, notamment par l’établissement de partenariats entre les secteurs privé et public, peuvent grandement faciliter le transfert de technologie.  On peut, dans bien des cas, remédier aux problèmes spécifiques qui se posent aux petites et moyennes entreprises (PME), en lançant des programmes gouvernementaux ciblés et en soutenant des initiatives émanant d’associations industrielles, est-il noté dans ce rapport.


Les États disposent généralement d’une législation de base assurant la protection des droits des travailleurs et celle de l’environnement, mais un certain nombre de gouvernements ont du mal à appliquer ce genre de textes, relève le Secrétaire général.  Cependant, relève-t-il, les gouvernements ne sont plus les seuls à assumer l’application de la législation lorsque les entreprises parviennent à internaliser les principes de responsabilité et de transparence en matière sociale et environnementale et lorsque la société civile fait preuve de dynamisme, note le Secrétaire général.  Il n’en demeure pas moins que les États ont besoin d’assistance technique pour renforcer leur capacité de contrôler et d’assurer l’application des dispositions réglementaires relatives aux lieux de travail et à l’environnement, fait-il cependant remarquer, tout en soulignant que le recours à des instruments économiques pourrait, bien souvent, faciliter la réalisation des objectifs de développement industriel durable.


Rapport du Secrétaire général intitulé « Grandes options en matière d’orientation et actions possibles pour accélérer la mise en œuvre: pollution atmosphérique/atmosphère » (E/CN.17/2007/4)


Dans ce rapport, le Secrétaire général rappelle que la pollution de l’air provient essentiellement du développement industriel.  Elle est générée en grande partie par les activités de la production et par l’utilisation d’énergies fossiles.  Les activités de transport y occupent également une place non négligeable.  Les efforts faits pour adopter de nouvelles méthodes de production plus propres, des technologies énergétiques performantes et des combustibles plus propres contribuent donc à améliorer la qualité de l’air et à protéger l’atmosphère.  Diverses options sont disponibles pour réduire la pollution de l’air, qu’il s’agisse de celui que l’on respire à l’intérieur des immeubles pollués par les combustibles traditionnels issus de la biomasse, qui affectent surtout la santé des femmes et des enfants, ou de l’air ambiant pollué par des activités industrielles, ou par les systèmes de transport.  Le rapport se termine par une liste d’options et de mesures qui pourraient être prises au niveau international et dont les résultats potentiels semblent particulièrement prometteurs.  La coopération internationale faciliterait l’adoption rapide de mesures efficaces dans les domaines touchant à la réduction de la pollution atmosphérique, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs du développement durable, déclare le Secrétaire général à la fin du rapport.


Rapport du Secrétaire général intitulé « Politiques et mesures de nature à accélérer la mise en œuvre: changements climatiques » (E/CN.17/2007/5)


Dans ce rapport, le Secrétaire général signale le caractère d’urgence que revêt particulièrement la question des répercussions de plus en plus évidentes des changements climatiques à divers niveaux.  Il indique qu’il est possible, grâce à la coopération internationale, de prendre des mesures efficaces, à temps, pour atténuer les causes et les effets des changements climatiques; poursuivre la mise en œuvre d’Action 21 et du Plan de mise en œuvre de Johannesburg et atteindre les objectifs de développement durable.


Rappelant l’existence de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et du Protocole de Kyoto, le rapport prône qu’une approche intégrée doit tenir compte à la fois de données sociales, économiques et environnementales, et prévoir des politiques et des mesures cohérentes dans tous les secteurs pertinents -dont l’énergie, l’agriculture, l’eau, la gestion des déchets, l’industrie, les transports et l’aménagement des zones côtières- afin de pouvoir faire face globalement et à long terme aux changements climatiques.


Une stratégie globale de lutte contre les changements climatiques qui comprenne des politiques et des mesures cohérentes en matière d’énergie, d’industrie, de foresterie et de gestion des déchets pourrait être bénéfique à de nombreux égards, selon les termes du rapport, en ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre et les objectifs de développement durable. Les politiques et mesures qui permettraient d’atteindre ces objectifs pourraient consister à améliorer l’efficience énergétique, à accroître l’utilisation des sources d’énergie renouvelables, à améliorer les pratiques agricoles et à assurer une gestion durable des forêts et des déchets. Elles pourraient être accompagnées de mesures d’incitation stables et de mesures visant à renforcer l’utilisation de mécanismes fondés sur le marché, qui permettent notamment de développer le marché des émissions de carbone.


Il apparaît que les pays vulnérables aux conséquences néfastes des changements climatiques, en particulier les pays les moins avancés et les petits pays insulaires en développement, ont besoin d’une aide accrue pour élaborer et mettre en œuvre des stratégies d’adaptation.  Cette aide pourrait consister à améliorer la diffusion d’informations, à renforcer la résistance des pays en question aux conséquences néfastes des changements climatiques et à la variabilité climatique et à incorporer des mesures d’adaptation dans les stratégies nationales de développement durable et les plans nationaux de développement, stipule le rapport.



Rapport du Secrétaire général intitulé « Orientations possibles et mesures envisagées pour accélérer le rythme des progrès: corrélations et questions intersectorielles » (E/CN.17/2007/6)


Ce rapport présente les corrélations entre les quatre questions qui sont abordées dans le cadre du module thématique à l’examen.  La question de l’eau est en effet liée non seulement à celles de l’énergie et du développement industriel, mais aussi à celle de l’agriculture.  Ces corrélations sont telles que toute politique ou mesure adoptée au titre de l’une d’entre elles aura sans doute des répercussions sur les autres, est-il indiqué dans le  rapport.  Ainsi, les mesures prises pour améliorer l’accès à des services énergétiques fiables, abordables, économiquement viables, socialement acceptables et respectueux de l’environnement, peuvent également avoir pour effets de promouvoir le développement industriel et de réduire la pollution de l’air et les émissions de gaz à effet de serre.  Le rapport insiste sur ce type de liens pour que puisse être mise au point toute une série d’orientations et de mesures de la plus grande efficacité


Étant donné ces importants liens intersectoriels, il convient par exemple de redoubler d’efforts pour aider les pays en développement à mettre au point des programmes de gestion intégrée des ressources en eau, conformément au Plan de mise en œuvre de Johannesburg, recommande le Secrétaire général.  Dans certaines sous-régions de l’Afrique, les plans de développement ont notamment pour objectif de faciliter une utilisation rationnelle des ressources communes, y compris en ce qui concerne l’hydroélectricité, le gaz naturel et l’interconnexion des réseaux électriques nationaux pour améliorer l’accès, note-t-il dans ce rapport.


Le rapport souligne aussi l’importance de tenir compte des préoccupations des femmes et des enfants dans les activités de planification énergétique en général, et de faire le lien entre l’accès des femmes à l’énergie, les activités génératrices de revenus et les possibilités de création d’entreprises.  Sont exposées dans le rapport les orientations et mesures qui permettraient d’atteindre les objectifs fixés en matière de développement durable en rapport aux questions intersectorielles et à celles de l’énergie au service du développement durable, du développement industriel, de l’atmosphère et de la pollution atmosphérique, et des changements climatiques.


Présentation des résultats des activités et des manifestations intersessions


Déclarations d’ouverture


M. ABDULLAH BIN HAMAD AL-ATTIYAH, Ministre de l’énergie et de l’industrie du Qatar et Président de la quinzième session de la Commission du développement durable (CDD-15), a déclaré que l’importance des questions thématiques dont était saisie la Commission était reconnue par toutes les délégations.  Il a estimé qu’il existait une réelle volonté politique de la part des États Membres pour que des progrès soient accomplis dans ces domaines au cours de cette session de la CDD.  « Nous avons une responsabilité historique, auprès des générations actuelles et futures, de faire des avancées au cours des travaux de cette session », a estimé le Président de la CDD-15.  Il a souligné que pour parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il fallait instaurer un accès amélioré aux services énergétiques modernes.  « J’exhorte les délégations à se souvenir que plus de deux milliards de personnes dépendent encore de la biomasse traditionnelle pour leurs besoins énergétiques », a poursuivi M. Al-Attiyah. 


Le Président de la CDD-15 a d’autre part rappelé que pour parvenir à un développement industriel durable et respectueux de l’environnement, les pays en développement devaient avoir accès aux technologies les plus récentes et les plus propres.  Il a ainsi souhaité que soient mis en place des conditions plus favorables aux transferts de technologie.  Il a argué que des schémas de production et de consommation plus durables contribueraient à l’amélioration de l’efficacité énergétique tout en aidant à réduire la pollution atmosphérique et l’allure à laquelle se produisent les changements climatiques.  Le Président a affirmé que la CDD était l’organe intergouvernemental le mieux placé pour aider la communauté internationale à progresser vers ces objectif et à traiter de ces questions.  Si nous travaillons ensemble, nous pourrons certainement faire une différence, a-t-il conclu. 


M. JOSÉ ANTONIO OCAMPO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a déclaré que les quatre thèmes qui seront examinés lors de cette quinzième session de la Commission du développement durable (CDD-15), à savoir l’énergie au service du développement durable, le développement industriel, la pollution atmosphérique et les changements climatiques, étaient au cœur des débats internationaux actuels.  L’accès des pauvres aux services énergétiques modernes est le premier défi qui se pose à la communauté internationale et dont doit traiter la Commission, a rappelé M. Ocampo, en estimant que cela était essentiel pour l’éradication de la pauvreté et la réalisation des OMD.  À cet égard, il a estimé qu’il était urgent de fournir des ressources supplémentaires, de trouver des sources novatrices de financement et d’améliorer la fourniture des services énergétiques. 


M. Ocampo a déclaré que les schémas actuels de consommation et de production n’étaient pas durables, et il a mis en avant le rôle que peuvent jouer les technologies pour surmonter le défi qui se pose à cet égard.  Il faut promouvoir l’efficacité énergétique et les technologies propres, et créer de nouvelles technologies énergétiques, a-t-il suggéré.  Il a fait valoir l’importance de la recherche pour rendre économiquement viables les ressources énergétiques renouvelables actuellement connues.  Il a estimé qu’une coopération internationale améliorée en matière énergétique pourrait réduire la volatilité des prix sur les marchés du pétrole et du gaz.  Cela contribuerait non seulement à stimuler l’investissement dans ces secteurs, mais aussi dans celui du développement et de l’utilisation de technologies énergétiques propres, a-t-il estimé.  Le dialogue entre les pays producteurs d’énergie et ceux consommateurs d’énergie doit d’autre part se poursuivre, a recommandé M. Ocampo. 


S’agissant du développement industriel, M. Ocampo a rappelé que celui-ci était un élément important de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté.  Il a cependant indiqué que pour contribuer au développement durable, le développement industriel devait non seulement générer des améliorations de productivité et de revenus, mais aussi être socialement inclusif et respectueux de l’environnement.  Reconnaissant que les technologies actuelles étaient plus propres que celles du passé, il a noté que les pays qui avaient dans le passé connu une industrialisation rapide devaient maintenant faire face à la dégradation de leur environnement.  Les décisions qui seront prises à cette session de la CDD pourront aider les pays en voie d’industrialisation à faire face à ce genre de problèmes en utilisant les technologies les plus récentes et les meilleures pratiques en la matière, a-t-il noté. 


Enfin, M. Ocampo s’est félicité de la participation continue et active de la société civile, des ONG et du secteur privé aux travaux de la CDD.  Il a aussi estimé que les grands groupes étaient indispensables pour aider à la mise en œuvre des décisions prises par la Commission et s’assurer de la réalisation des objectifs de développement durable. 


Débat général


M. FARUKH AMIL (Pakistan) a pris la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine et a rappelé le mandat de la CDD était de définir les orientations politiques et la coordination en matière de développement durable et de suivre les progrès accomplis dans l’application du Plan d’action 21, et des programmes et plans d’action de la Barbade, de Maurice et de Bali.  « Nous appelons à l’adoption de politiques et à des interventions qui permettraient aux pays en développement de combler le fossé qui les sépare des pays développés », a-t-il déclaré.  Pour ce qui est des quatre thèmes inscrits à l’ordre du jour de la CDD-15, M. Amil a noté que les défis à relever vont bien au-delà du simple manque de volonté politique.  Ces défis sont aussi notamment liés au manque de ressources, à la multiplication des catastrophes naturelles et au poids de la dette extérieure, a estimé le représentant.  La faiblesse de mise en œuvre des programmes de développement durable reste le talon d’Achille de l’agenda du développement, a-t-il estimé.  Le Groupe des 77 et de la Chine a souvent lancé des appels en faveur d’actions plus coordonnées et simultanées, a poursuivi M. Amil, en estimant que les progrès qui pourraient être accomplis dans le domaine de la protection de l’environnement devraient être accompagnés de progrès simultanés dans les domaines économiques et sociaux.


Les pays en développement manquent cruellement de capacités d’adaptation, a poursuivi le représentant du Pakistan et porte-parole du Groupe des 77 et de la Chine.  « Nous appelons donc à la recherche de nouvelles ressources en faveur des pays en développement, et à cet égard, nous regrettons vivement la baisse des ressources d’aide publique au développement (APD) », a plaidé le représentant.  M. Amil a d’autre part regretté le peu de progrès accomplis dans le domaine des transferts et du renforcement des capacités dans le domaine du commerce et dans celui des technologies avancées.  « Nous appuyons une vaste réforme du système financier international », a-t-il ajouté.  « N’oublions pas que 2,4 milliards de personnes sont exposées à la pollution atmosphérique à l’intérieur de leur logement », a-t-il aussi rappelé, en appelant les États à accélérer le respect des engagements pris à l’égard de l’Afrique.  Concernant les pays sortant de conflits, a-t-il ajouté, il faut tenir compte de leurs besoins particuliers.  Le Groupe des 77 et de la Chine estime, par ailleurs, que la mise en œuvre du régime de Bali est essentielle pour le soutien technologique et le renforcement des capacités », a dit M. Amil.  Enfin, s’agissant des travaux de la CDD-15, il a demandé que le Président de la Commission présente tous les textes des délibérations étudiées, en indiquant leurs auteurs, de manière à ce que les positions de chaque participant soient connues.


M. VON ZITZEWITZ (Allemagne) a déclaré que l’Union européenne, au nom de laquelle il s’exprimait, attendait beaucoup des débats de la CDD-15.  Soulignant le lien étroit qui existe entre les quatre thèmes qui seront examinés au cours de cette session de la Commission, il a estimé qu’il fallait adopter une approche intégrée pour relever les défis actuels.  Les enjeux de la CDD-15 sont au cœur même du développement durable à long terme, en particulier en ce qui concerne l’élimination de la pauvreté et la réalisation des OMD, a souligné le représentant.  Selon lui, cette session de la CDD est une occasion unique d’adopter un programme orienté vers l’action, et accompagné d’un mécanisme de suivi solidement établi.  Il a souhaité que la CDD-15 recommande l’adoption d’objectifs et de calendriers pour leur réalisation, notamment en ce qui concerne la gestion améliorée des ressources énergétiques.  Il a précisé que ces directives politiques devraient être intégrées aux stratégies de développement.  Par ailleurs, il a également suggéré que la Commission entérine un arrangement d’examen et de suivi des décisions politiques qui seront adoptées lors de cette session.  « Il faut identifier les facteurs de succès, analyser les lacunes, et encourager les mesures rapides afin notamment que les donateurs puissent mieux focaliser leurs interventions », a argué le représentant de l’Allemagne.   


S’agissant du développement industriel, il a déclaré que la CDD devait recommander un accroissement des financements qui peuvent accroître la compétitivité et la création d’emplois.  Toutefois, il a aussi indiqué que des schémas viables de production et de consommation devaient aussi être examinés dans ce cadre.  Le représentant a ensuite proposé qu’une évaluation écologique des projets industriels soit faite, avant leur mise en œuvre, afin d’en prévenir les effets négatifs sur environnement.  La CDD-15 devrait promouvoir l’usage des techniques les plus propres tout en tenant compte de leur coût, a-t-il estimé.  Il a par ailleurs indiqué que la pollution à l’intérieur des locaux était, pour l’Union européenne, un problème important dans les pays en développement.  En raison des effets de ce phénomène sur la santé, des femmes et des enfants particulièrement, il a plaidé pour la création de mesures d’incitation au changement, afin de permettre à ces populations de passer de l’utilisation des combustibles solides à celle de sources d’énergie plus propres. 


M. REIFSMYDER (États Unis) a noté que l’insatisfaction générale était actuellement tangible en matière de sauvegarde de l’environnement.  Il a relevé que les parties prenantes ont tellement été obsédées par l’élaboration d’accords que la mise en œuvre de ceux-ci en a été ensuite négligée.  « Nous devons donc examiner si des résultats concrets ont été atteints », a-t-il suggéré.  Il a rappelé qu’à travers le monde 2 milliards de personnes n’ont pas accès à des services énergétiques modernes.  « Lorsque nous achèverons la présente session de la CDD, le 11 mai, nous devrons nous demander ce que nous avons accompli pour que 54 pages de textes se traduisent par des résultats et des effets concrets sur le terrain », a demandé le représentant.  Il a parlé des partenariats qui avaient été lancés par son pays en ce qui concerne la question des carburants et de l’utilisation de véhicules plus propres.  Ces partenariats ont lieu avec notamment des pays africains pour que ceux-ci puissent adopter des pratiques plus propres en la matière. 


Les États-Unis vont négocier de bonne foi pendant cette session, a assuré le représentant, qui a émis l’espoir que les négociations prévues se terminent au plus tard mardi prochain, c’est à dire avant l’ouverture du débat de haut niveau.  Pour les États-Unis, il faudrait que la CDD-15 réaffirme clairement les engagements pris ces dernières années, a-t-il insisté.  En ce qui concerne les questions transversales, il serait possible de rendre le document existant plus rationnel, a estimé le représentant des États-Unis, afin de se concentrer sur une liste de priorités plus courte.  « Nous sommes encouragés à lancer des nouvelles initiatives à l’occasion de la présente session et la délégation américaine présentera des propositions la semaine prochaine », a-t-il annoncé.  Le représentant a ensuite annoncé que le Département d’État américain accueillera la conférence sur les énergies renouvelables, en mars 2008, à Washington DC.  Il ne faut pas oublier les tâches importantes qui restent à accomplir et nous devons travailler afin de faire des progrès dans ce sens au cours des deux semaines qui viennent, a-t-il conclu. 


M. AKEC KHOC (Soudan), au nom du Groupe des États d’Afrique, a indiqué que l’Afrique est la région la plus désavantagée pour s’adapter aux effets négatifs des changements climatiques et pour mettre en place les infrastructures adéquates pour y faire face.  Il a donc demandé à la Commission de considérer dûment les problèmes des pays africains, relevant qu’énergie, pollution et changements climatiques sont interdépendants et ont un effet direct sur les populations.  Il a estimé que les questions de l’accès à des sources d’énergie propre, du transfert de technologies rurales et du développement de ressources devaient être étudiées en particulier pour répondre aux besoins de l’Afrique.  Grâce à la coopération Nord-Sud et à la coopération Sud-Sud, on doit pouvoir établir des objectifs précis, a-t-il estimé.  Pour l’Afrique en particulier, il faut renforcer la capacité d’observation et la collecte des données ainsi que les moyens de produire des énergies plus propres.  Bien que l’Afrique contribue le moins aux changements climatiques, c’est le continent le plus touché par les effets de ces changements, notamment la sécheresse, a aussi fait remarquer le représentant.


M. Khoc a indiqué que l’Afrique participe activement à l’examen de ces questions, en particulier avec le NEPAD.  Au Somment mondial sur le développement durable, la communauté internationale s’est engagée à aider le développement durable en Afrique, a-t-il rappelé.  Les pays africains ont ainsi adopté des mesures, comme le plan d’action africain sur le développement de l’électricité en Afrique, le plan d’action d’Alger sur la contribution de l’énergie nucléaire au développement et à la paix durables.  Il a demandé que soient reconnus les efforts de développement durable de l’Afrique et souhaité une participation plus grande des partenaires pour renforcer les ressources et les capacités des pays  africains.


Mme GREENAWAY (Antigua-et-Barbuda), qui a pris la parole au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a reconnu que l’énergie était une question centrale pour l’accomplissement de progrès sociaux et la réalisation des objectifs de développement.  Elle a fait valoir que la région de la CARICOM avait procédé à des choix informés en la matière, notamment grâce à une coopération Sud-Sud élargie et grâce à la promotion du concept d’efficacité énergétique à la diversification des sources d’énergie.  À cet égard, la représentante a invité les pays développés à augmenter leur soutien technique et financier en faveur des énergies durables.  S’agissant du développement industriel et des changements climatiques, elle a affirmé que la CARICOM souhaitait que le phénomène du changement climatique soit intégré aux politiques industrielles de tous les pays en développement.  Soulignant l’importance de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, la représentante a rappelé que la CARICOM comptait, parmi ses États membres, de nombreuses petites îles qui sont les premières à subir les effets de ce phénomène.  Elle a estimé que les pays développés devaient assumer la responsabilité qu’ils ont dans les dégâts causés par les changements climatiques.  Leurs impacts viennent s’ajouter aux défis que pose la promotion du développement durable à nos pays, a-t-elle fait valoir, en plaidant pour que des mesures de planification et de préparation soient prises pour aider les pays à faire face aux catastrophes naturelles.  Elle a de plus déclaré que la capacité des États de la CARICOM à faire face à l’impact des changements climatiques était notamment entamée par le manque de ressources sur tous les plans, et notamment financier.  Soulignant l’importance de la coopération régionale, la représentante a toutefois argué que la communauté internationale devait également aider les pays de la CARICOM à financer les coûts des mesures d’adaptation et de réduction des risques, qu’il s’agisse du renforcement des capacités ou, par exemple, de la recherche scientifique.   


M. PERREZ (Suisse) a constaté la destruction continue des ressources naturelles de la planète, qui se produit à vive allure et accentue la disparité toujours plus grandissante du niveau de richesse qui sépare les différents groupes de pays. La CDD n’a pas répondu aux espoirs que nous avions mis en elle, a estimé le représentant suisse, qui a émis l’espoir de voir la présente session de la Commission faire la différence en reconnaissant l’urgence des défis auxquels il faut faire face.  Cette session de la CDD ne devrait pas être une simple session de plus, a-t-il insisté.  Elle devrait plutôt représenter une valeur ajoutée par rapport aux sessions précédentes.  Le représentant a indiqué que la Suisse présenterait ses commentaires sur les quatre thèmes inscrits à l’ordre du jour de la Commission demain, lors du débat thématique.  Il a aussi estimé que le texte soumis à l’examen des délégations devrait être plus ciblé et qu’il devrait concrètement ajouter quelque chose aux engagements déjà pris.  Ne méconnaissons pas les différences entre les pays; mais n’oublions pas non plus notre intérêt commun, a dit le représentant de la Suisse.  Notre pays s’est engagé à faire en sorte que la quinzième session de la CDD apporte une contribution importante aux questions examinées, a-t-il indiqué.


Mme ELFRIEDE-ANNA MORE, représentante du Ministère de l’agriculture, des forêts, de l’environnement et de la gestion de l’eau de l’Autriche, a fait part à la Commission des résultats de la Sixième réunion du Forum mondial sur l’énergie durable.  Elle a indiqué que celle-ci s’était tenue à Vienne, en décembre 2006, et s’était penchée sur la question de l’énergie en Afrique.  Elle a noté que cet évènement avait réuni 180 participants issus de gouvernements, d’ONG, du monde universitaire, du système de l’ONU, ou encore du monde des entreprises et des associations financières.  Mme More a indiqué que selon les conclusions de cette réunion, l’Afrique était un continent au potentiel énergétique abondant, diversifié, et dont une grande part reste inexploitée.  Elle a dit que les participants s’étaient accordés sur la nécessité d’intégrer les questions énergétiques aux stratégies nationales de réduction de la pauvreté.  Mme More a aussi indiqué que les initiatives et l’intégration régionales étaient essentielles à la sécurité énergétique du continent.  Parmi les autres recommandations de cette Sixième réunion du Forum, elle a mis en avant l’importance qu’il y a de créer des synergies entre les grands projets d’infrastructure et les petits projets visant l’accès à l’énergie.  La représentante a aussi souligné le rôle que joue la biomasse et les opportunités qu’offrent les biocombustibles, tout en insistant sur l’importance de promouvoir les programmes de conservation d’énergie.


M. JIRO KODERA (Japon) a résumé les conclusions auxquelles était parvenue la Conférence ministérielle de la Conférence de Tokyo pour le développement de l’Afrique (TICAD) sur l’énergie et l’environnement pour le développement durable.  Il a rappelé que cette Conférence avait eu lieu le mois dernier, à Nairobi, avec plus de 500 participants venant de 80 pays.  Le but de la Conférence était de partager l’expérience des pays africains et d’autres régions, mais aussi d’identifier des recommandations pour traiter de ces questions clefs dans le contexte du développement durable, a indiqué Jiro Kodera.  Il a déclaré que la Conférence avait mis l’accent sur l’importance d’intégrer ces questions aux stratégies de réduction de la pauvreté, et a indiqué que les participants s’étaient accordés sur la nécessité de favoriser l’appropriation nationale et locale, afin notamment d’accroître la prise de conscience des populations de créer des capacités humaines et institutionnelles pour le développement durable et de donner aux habitants les moyens d’agir eux-mêmes.  M. Kodera a aussi affirmé qu’il

fallait encourager la coopération régionale et renforcer les partenariats public-privé.  La Conférence a noté que les gouvernements devaient reconnaitre la contribution du secteur privé et créer un cadre propice au renforcement de cette contribution, a-t-il conclu.  


Mme ANNE KARI HANSEN OVIND, Directeur-général adjoint du Ministère des affaires étrangères de la Norvège, a présenté aux membres de la CDD le document intitulé: « Partenariat pour un développement durable: Conférence d’Oslo sur la bonne gouvernance et la responsabilité sociale et environnementale ».  Mme Hansen Ovind a rappelé que la Conférence d’Oslo avait été motivée par un appel des parties concernées sur la nécessité de trouver les moyens pouvant faire avancer l’agenda de développement durable à un moment où la croissance économique, bien qu’inégale, était d’un niveau sans précédent.  Cette conférence, qui a eu lieu du 28 au 30 mars cette année, a rassemblé plus de 800 représentants de gouvernements, du monde des affaires, de l’Université, de syndicats et d’ONG provenant de plus de 50 pays.  C’était officiellement une conférence intersession de la CDD-15 et le document qui en est issu est maintenant versé aux débats de la présente session, a expliqué Mme Hansen Ovind.


Les délégués de la Conférence d’Oslo ont exprimé l’urgence qu’il y a à faire avancer les questions de durabilité et de responsabilité sociale du monde des affaires, a indiqué Mme Hansen Ovind.  La priorité est maintenant, pour les gouvernements et le monde des affaires, de réduire la pauvreté et de mieux protéger l’environnement, a-t-elle précisé.   La représentante a ensuite présenté les points saillants sur lesquels les délégués de la Conférence d’Oslo ont pris position.  Il faut tout d’abord, a-t-elle indiqué, s’attaquer aux besoins des pauvres d’une façon durable.  Il faut aussi que les gouvernements et les entreprises intensifient leurs efforts pour achever la mise en œuvre des engagements pris.  Mme Hansen Ovind a aussi précisé qu’il était nécessaire de renforcer et de développer des instruments et des mécanismes internationaux sur la responsabilité sociale du monde des affaires.  À Oslo, les délégués ont également défini des domaines sur lesquels il faut se concentrer pour faire progresser cette responsabilité, comme le respect des droits de l’homme et l’augmentation de la transparence. Les gouvernements doivent ratifier les conventions clefs de l’OIT et les appliquer au plan national, a-t-elle en outre indiqué. 


Mme ELLEN VON ZITZEWITZ, représentante du Ministère fédéral pour l’environnement, la conservation de la nature et la sécurité nucléaire de l’Allemagne, a présenté les résultats de la Conférence ministérielle qui s’est tenue, sous la présidence de l’Union européenne, dans son pays sur le thème de l’énergie renouvelable.  Au cours de cette conférence, qui a eu lieu à Berlin le 19 avril 2007, et qui a rassemblé 35 pays, les ministres ont reconnu que le monde entrait dans une nouvelle ère énergétique qui exigeait une action et une coopération mondiales.  La sécurité énergétique devient en effet une priorité pour toutes les nations en tant que facteur de croissance économique et de stabilité, ont déclaré les ministres réunis à Bonn.


Dans leurs conclusions, les ministres ont exprimé notamment leur préoccupation par rapport aux effets négatifs des changements climatiques et leur impact sur la sécurité, du fait de la concurrence accrue que l’observe dans l’accès aux sources d’énergie et d’eau potable.  Mme Zitzewitz a ensuite précisé les recommandations de la Conférence, qui a mis en évidence le potentiel considérable de l’énergie renouvelable.  Les ministres ont ainsi encouragé les pays voisins de l’Union européenne à soutenir l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne d’ici à 2020.  Il faut aussi arriver à une simplification des procédures administratives pour faciliter les investissements privés dans ce domaine dans le futur.  Selon les conclusions de la conférence, il faut créer un environnement propice, notamment en établissant des normes, et en sensibilisant les personnes, les entreprises et les pays sur les pratiques propres de consommation d’énergie.  Il faut aussi veiller à ne pas entraver le développement des énergies renouvelables, a ajouté la représentante.  La Conférence a également dit qu’il fallait trouver des systèmes de financement novateurs, comme les petits crédits, a-t-elle poursuivi, en indiquant que la Conférence avait aussi dit que les entreprises et la société civile avaient un rôle important à jouer dans la promotion des énergies renouvelables, a précisé la représentante.  Elle a en outre évoqué deux autres conférences qui ont eu lieu récemment, dont la Conférence euro-africaine qui s’est tenue en mars à Berlin.


Mme KATRINE NOERLYNG (Danemark) a brièvement exposé les conclusions de la troisième Réunion des Ministres de l’environnement d’Asie et d’Europe, qui s’est tenue du 24 au 26 avril à Copenhague.  Elle a indiqué que celle-ci avait réuni 38 pays appartenant à ces deux régions.  Une des grandes conclusions de cette rencontre, a-t-elle poursuivi, a été de noter que les mesures prises pour favoriser les énergies renouvelables peuvent aussi servir à intensifier la performance économique tout en réduisant les gaz à effet de serre et autres polluants émis dans l’atmosphère.  Mme Noerlyng a affirmé que ce type de mesures devait être encouragé pour combattre les changements climatiques et promouvoir la diversification des énergies.  Elle a de plus souligné que les participants avaient mis l’accent sur la nécessité de mettre en place des objectifs mesurables et accompagnés de calendrier de mise en œuvre. 


Débat interactif avec les grands groupes


La représentante du Groupe des femmes s’est dite préoccupée du fait que le texte du Président ne tienne pas assez compte de la nécessité d’inclure des éléments sexospécifiques dans les politiques et les programmes.  Elle a cependant apprécié que le texte prenne en considération la vulnérabilité particulière des femmes aux changements climatiques.  Elle a également apprécié que la question des changements industriels soit traitée en tenant compte des intérêts des femmes.  La représentante a rappelé que les émissions de gaz polluants provoquées par l’industrie et par les véhicules présentaient des menaces graves au monde entier.  Les femmes sont prêtes à travailler avec les gouvernements, en tant que partenaires, pour s’attaquer aux questions examinées par la CDD, a-t-elle assuré.


La représentante du Groupe des enfants et des jeunes a estimé pour sa part que la participation des grands groupes aux débats de la session serait cruciale.  En tant qu’enfants et jeunes, nous nous engageons à être de véritables partenaires de la promotion du développement durable, a-t-elle indiqué.  Les jeunes représentent une grande proportion de la population mondiale et le renforcement de leurs capacités serait un outil d’éducation décisif, a-t-elle estimé.  « Nous avons des ambitions en matière de développement durable et souhaitons travailler ensemble pour qu’elles se réalisent », a-t-elle dit.


Le représentant du Groupe des peuples autochtones a affirmé que les gouvernements seuls ne pouvaient pas faire face aux immenses défis environnementaux.  À cet égard, il a insisté sur l’appui fondamental de la société civile et a plaidé pour la prise en compte des propositions faite par les grands Groupes dans les travaux de la CDD-15.  Il a argué que face au changement climatique, les peuples autochtones faisaient face à un risque et à des impacts disproportionnés, du fait de la dégradation environnementale.  Il a demandé que leurs droits soient respectés.  Il a appelé à un ralentissement des activités d’extraction minière, qui mettent en danger les territoires autochtones.  Il a en

outre plaidé pour que la CDD-15 envisage une utilisation plus traditionnelle des sols afin d’en conserver les ressources naturelles et a souhaité un plus grand engagement des gouvernements afin de protéger les terres autochtones et les moyens de subsistance de ces populations.


Après ces trois premières déclarations de grands Groupes, les représentants de l’Italie et de l’Allemagne, le second prenant la parole au nom de l’Union européenne, ont insisté sur le rôle des femmes qui sont, selon eux, des acteurs clefs, au sein de la société civile, de la réalisation du développement durable.  Touts deux ont notamment plaidé pour que les femmes puissent jouer un rôle à leur mesure dans la prise des décisions. 


Les représentants de la Suisse et du Brésil ont pour leur part souligné la contribution importante des grands groupes aux travaux de la CDD.  Alors que le premier souhaitait que les grands Groupes puissent soumettre des propositions concrètes pour enrichir le texte du Président actuellement examiné, le second insistait sur l’importance de leur voix et sur celle du dialogue avec les grands Groupes.  En ce qui le concerne, le représentant des États-Unis a mis en lumière et s’est félicité de l’action des grands Groupes dans la mise en œuvre des décisions politiques de développement durable. 


Le représentant du Groupe des ONG, parlant au nom du Réseau mondial d’ONG sur les changements climatiques, a noté que la CDD avait une occasion unique de traiter des questions de changement climatique et d’énergie.  Il a cependant considéré que lors de la réunion préparatoire, une occasion avait été manquée.  Il a en effet noté que certains pays continuaient d’encourager l’utilisation des énergies fossiles, alors qu’il faut les éliminer progressivement pour favoriser l’utilisation des énergies renouvelables.  Il s’est en outre prononcé en faveur de l’élimination des subventions accordées à l’énergie nucléaire.  Les pays qui s’en tiennent aux énergies fossiles vont le payer dans l’avenir, a-t-il averti.  La pauvreté énergétique touche particulièrement les femmes, a-t-il aussi noté, en estimant qu’il fallait élargir l’accès à l’énergie.  « Une énergie durable pour tous et la lutte contre les changements climatiques, voila les défis pour le vingt-et-unième siècle », a-t-il conclu.


Intervenant à son tour, le représentant du Groupe des collectivités locales a noté que 50% de la population mondiale habitent les villes et contribuent majoritairement aux émissions de gaz polluants.  À la quatorzième session de la CDD, les collectivités locales avaient montré comment elles pouvaient lutter contre la pollution, a-t-il rappelé.  « Nous sommes prêts à appuyer des politiques visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre », a indiqué le représentant.  Il a cité les domaines d’intervention auxquels il fallait prêter attention, comme celui des transports publics, et la nécessité de mettre en place des normes plus strictes pour l’utilisation des véhicules.  Selon le représentant, « le public est prêt au changement et est prêt à adopter des styles de vie différents pour participer à la lutte en faveur du développement durable ».  Cette session peut être la dernière occasion de définir les moyens de lutter contre les changements climatiques, a-t-il estimé.


Le représentant du Groupe des travailleurs et des organisations syndicales a ensuite insisté pour que la présente session se traduise par des décisions concrètes.  De l’avis du Groupe, il faut tout d’abord assurer de bonnes normes de gouvernance démocratique à tous les pays et moderniser les capacités des services publics, notamment dans le domaine de l’approvisionnement électrique.  Dans ce domaine, le représentant a d’ailleurs demandé que soient abandonnées les politiques de privatisation, qui mènent très souvent à l’exclusion des foyers peu nantis.  En ce qui concerne la promotion du travail décent, elle est indispensable, selon lui, pour la réalisation des OMD et l’éradication de la pauvreté dans le monde.  Le représentant a aussi souhaité une transition juste vers le développement durable, qui protège les travailleurs, sans restructuration brutale au sein des entreprises.  Enfin, il a considéré que le développement durable est une formidable opportunité pour le développement de l’emploi.  Les emplois verts, liés aux énergies renouvelables, sont potentiellement nombreux et qualifiés, a-t-il précisé. 


Les grands groupes jouent un rôle crucial dans la recherche de solutions aux problèmes évoqués dans cette enceinte, a estimé  la représentante des Pays-Bas, appuyée dans ses propos par la déléguée de la Suède.  Le représentant de l’Inde a noté que les problèmes soulevés par les grands groupes devaient être incorporés au texte du président de manière plus visible.  Il a aussi estimé qu’l fallait donner de l’importance au rôle des autorités locales afin d’obtenir une participation active des populations locales dans la mise en œuvre des décisions politiques prises en faveur du développement durable. 


Pour sa part, le représentant du Brésil s’est accordé avec le représentant du Groupe des ONG pour dire que les économies dont les systèmes de production sont basés sur l’utilisation de combustibles fossiles ne peuvent durer.  Il est essentiel de « décarboniser » nos économies si nous voulons lutter contre les changements climatiques, a-t-il déclaré, en notant qu’il était possible d’augmenter l’usage d’énergies renouvelables pour parvenir à cet objectif. 


Par ailleurs, les représentants de la France, de l’Argentine et de la Belgique ont insisté sur la question de la responsabilité sociale, soulevée auparavant par le représentant des syndicats.  La déléguée de la Belgique a notamment souligné le lien qui existe entre ce sujet et la question de la promotion de l’emploi décent qui est, selon elle, une contribution au développement durable.  Le délégué de la France a affirmé que la contribution du secteur privé était essentielle au développement durable et a argué que les partenariats devaient se dérouler dans un cadre cohérent.  Le texte final de la CDD-15 doit renforcer les cadres qui contribuent à cette cohérence, comme le Pacte mondial, a-t-il estimé. 


Les grands groupes jouent un rôle crucial dans la recherche de solutions aux problèmes évoqués dans cette enceinte, a estimé la représentante des Pays-Bas, appuyée dans ses propos par la déléguée de la Suède.  Le représentant de l’Inde a noté que les problèmes soulevés par les grands groupes devaient être incorporés au texte du Président de manière plus visible.  Il a aussi estimé qu’l fallait donner de l’importance au rôle des autorités locales afin d’obtenir une participation active des populations locales dans la mise en œuvre des décisions politiques prises en faveur du développement durable. 


Pour sa part, le représentant du Brésil s’est accordé avec le représentant du Groupe des ONG pour dire que les économies dont les systèmes de production sont basés sur l’utilisation de combustibles fossiles ne peuvent durer.  Il est essentiel de « décarboniser » nos économies si nous voulons lutter contre les changements climatiques, a-t-il déclaré, en notant qu’il était possible d’augmenter l’usage d’énergies renouvelables pour parvenir à cet objectif. 


Par ailleurs, les représentants de la France, de l’Argentine et de la Belgique ont insisté sur la question de la responsabilité sociale, soulevée auparavant par le représentant des syndicats.  La déléguée de la Belgique a notamment souligné le lien qui existe entre ce sujet et la question de la promotion de l’emploi décent qui est, selon elle, une contribution au développement durable.  Le délégué de la France a affirmé que la contribution du secteur privé était essentielle au développement durable et a argué que les partenariats devaient se dérouler dans un cadre cohérent.  Le texte final de la CDD-15 doit renforcer les cadres qui contribuent à cette cohérence, comme le Pacte mondial, a-t-il estimé. 


La représentante du Groupe des industriels, qui s’exprimait au nom de l’« Initiative entreprises pour l’énergie », a relevé que les défis liés à l’énergie, à la pollution atmosphérique et aux changements climatiques sont imbriqués.  La CDD doit donc émettre des recommandations allant au-delà du développement durable et se prononcer sur des questions telles que la libéralisation du commerce, la bonne gouvernance et la protection des droits de l’homme et de la propriété intellectuelle, a-t-elle recommandé.  La représentante a aussi évoqué l’aspect politique que revêt la promotion d’une économie à faible taux de carbone.  Les entreprises considèrent que le défi du développement industriel doit aller dans un sens favorable aux pays en développement pour la réalisation des OMD, a-t-elle ajouté.   La représentante a ensuite cité les moyens qui permettraient de renforcer les capacités dans les pays en développement et qu’il faut promouvoir.  Il y a beaucoup d’initiatives réussies lancées volontairement par le monde des entreprises, a-t-elle fait remarquer, en citant l’utilisation d’énergies et de systèmes de production plus propres.  « Nous voulons contribuer à une session qui mette à profit les capacités et les compétences des grands Groupes », a conclu la représentante.


Le représentant du Groupe de la communauté scientifique et technologique a souhaité, quant à lui, une analyse approfondie de tous les aspects technologiques et environnementaux liés à l’utilisation de toutes les sources d’énergies.  Il a expliqué qu’il ne servait à rien de calquer les solutions destinées aux pays en développement sur celles des pays développés.  Il y a des choix culturels difficiles à faire en ce qui concerne les énergies renouvelables, a-t-il aussi averti.  Le coût du respect de l’environnement est actuellement très élevé et il faut assurer le transfert des technologies aux pays en développement et les aider à renforcer leurs capacités, a recommandé le représentant.  En outre, l’infrastructure actuelle, qui n’a pas été conçue pour faire face à un changement climatique extrême, doit être revue, a-t-il prévenu.


De son côté, le représentant du Groupe des agriculteurs a espéré que la CDD  reconnaîtrait l’option du recours aux énergies renouvelables comme une solution viable.  Cette option doit être suivie de façon durable, a-t-il souhaité, et les gouvernements doivent établir des politiques en ce sens.  Le représentant a précisé que la bioénergie peut permettre la croissance aussi bien dans les économies industrialisées que dans celles en développement.  Il s’est dit favorable à des encouragements fiscaux au profit de l’utilisation des nouveaux types d’énergie.  La bioénergie est liée à la question du changement climatique et les fermiers demandent aux gouvernements de veiller à ce que les crédits de carbone leur soient payés, a-t-il aussi indiqué.


La représentante de l’Afrique du Sud a signalé l’importance que sa délégation accordait à la contribution des grands groupes de la société civile.  Elle a souhaité que la CDD-15 parvienne à l’adaptation d’objectifs orientés vers l’action, notamment afin de faire progresser la lutte contre les changements climatiques.  Elle a aussi souhaité que le texte du Président soit renforcé en prenant mieux en compte la problématique hommes-femmes en ce qui concerne l’accès aux services énergétiques.


Partageant ce commentaire, la représentante du Canada a en outre souligné l’importance de favoriser les investissements porteurs et de maintenir une bonne gouvernance, comme cela a été évoqué par le représentant des entreprises.  Elle a également mis l’accent sur la contribution de la communauté scientifique et technologique au développement de technologies propres.  Enfin, le représentant du Pakistan a reconnu le rôle que doivent jouer tous les grands groupes dans le soutien à la promotion du développement durable.  Il a souhaité que des propositions concrètes soient faites par toutes les parties prenantes au cours des deux semaines à venir.


M. FRIDAY (Grenade), qui s’exprimait au nom de l’Alliance des petits États insulaires en développement (AOSIS), s’est félicité de l’ouverture dont fait preuve le Président de la CDD.  Selon le représentant, le mandat et le rôle de la CDD ne doivent pas se limiter à l’examen des progrès accomplis au cours des périodes d’examen de la CDD, mais il faut l’étendre aux années politiques de la CDD.  Il faut en outre qu’une section de l’examen en cours soit consacrée à la Stratégie de Maurice, a souhaité le représentant, qui a appelé le Secrétaire général des Nations Unies à intégrer encore plus cette stratégie à la situation particulière des petits États insulaires en développement.  Pour ce qui est du financement, il faut encourager les petits États insulaires en développement et les Nations Unies à mettre au point des programmes concrets pour la mise en œuvre de la stratégie de Maurice.  En ce qui concerne le changement climatique, le représentant a appelé les donateurs à participer à des systèmes d’assurance-risque régionale pour les petits États insulaires.  Il faut aussi, a-t-il ajouté, encourager la recherche d’énergies renouvelables et de solutions pratiques pour mettre en œuvre le développement durable.


M. ROBERT G. AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a pris la parole au nom du Forum des îles du Pacifique et du Groupe des petits États insulaires en développement et a souhaité que le document final de la CDD-15 comprenne une section dédiée à la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice.  Il a rappelé que 70% des populations des îles du Pacifique n’avaient pas ou peu accès à des sources d’énergie abordables.  Cela limite les opportunités de stimuler la croissance en faveur des pauvres et d’assurer un développement durable à nos pays, a-t-il argué.  Il a aussi précisé que certains de ces États consacraient 40% de leur budget au maintien de la sécurité énergétique pour leur population et que cela entravait la fourniture d’autres services sociaux de base.  Tout en reconnaissant que les énergies renouvelables pouvaient alléger ce fardeau, il a indiqué que le manque de soutien financier et technique demeurait un obstacle important.  S’agissant du changement climatique, dont les effets affectent particulièrement les petits États insulaires, il a fait valoir que la lutte contre ce phénomène constituait une priorité pour la région.  Il a de plus appelé la communauté internationale à fournir une assistance aux petites îles afin de mettre en œuvre des solutions pratiques et durables pour faire face aux défis de la sécurité énergétique et des changements climatiques. 


Exposés régionaux et débats interactifs


M. JOSUÉ DIONE, Directeur à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), en charge du développement durable et de la sécurité alimentaire, a présenté les éléments saillants les plus importants pour l’Afrique.  En ce qui concerne le secteur de l’énergie, il est important d’utiliser les énergies dans le but de promouvoir des activités productrices et génératrices de revenus, a-t-il dit.  Il faut d’autre part augmenter les capacités des institutions par rapport à la bioénergie, a-t-il ajouté.  M. Dione a aussi invité la communauté internationale à fournir les ressources nécessaires aux communautés régionales et rurales afin d’y réduire la pauvreté énergétique.  Il a ensuite indiqué qu’il fallait soutenir un système d’investissement dans les énergies prioritaires.  Dans le domaine industriel, il a cité cinq domaines d’action, dont celui du transfert de technologies, qui doit être facilité, et celui des capacités techniques, qui ont besoin d’être renforcées.  Il faut aussi développer des politiques industrielles, et penser à l’adoption de codes de conduite en vue de responsabiliser les entreprises sur le plan social.


Abordant le thème des changements climatiques, M. Dione a appelé à développer des technologies novatrices pour la collecte de l’eau et l’utilisation d’énergies non polluantes ainsi qu’à augmenter la cohérence entre les politiques conduites en la matière.  Sur la question de la pollution aérienne et atmosphérique, le représentant de la CEA a parlé de la mise en œuvre du programme international « biosphère-géosphère » et de la création d’une veille mondiale atmosphérique pour l’Afrique subsaharienne.  M. Dione a aussi évoqué la promotion de ressources énergétiques plus propres.  Il a conclu en insistant sur la promotion de partenariats publics et privés pour l’action dans ces différents domaines.


M. EMMANUEL NZABANITA, Banque africaine de développement (BAD), responsable au Département énergie, communication et  technologies de l’information, a relevé les disparités régionales qui existent en Afrique sur le plan énergétique et a noté l’accès limité en ce qui concerne les ressources énergétiques modernes.  Les obstacles habituels sont l’inadéquation entre les cadres réglementaires, le manque de capitaux, les capacités humaines limitées en matière énergétiques et une dépendance élevée par rapport aux importations de pétrole, a dit M. Mbazanita.  Parmi les mesures fondamentales à prendre, il a estimé qu’il fallait soutenir la mise en place de cadres institutionnels et réglementaires efficaces.  Il a aussi souhaité un accroissement de l’accès à des combustibles fossiles plus propres.  L’Afrique a des ressources énergétiques, notamment du charbon et du gaz, qui ne sont pas utilisées, a-t-il précisé.  Or, depuis le premier choc pétrolier des années 70, il a été prouvé que les investissements en énergie avaient des effets positifs indéniables, a-t-il noté.


La Banque africaine de développement finance un certain nombre de projets, a poursuivi son représentant, en indiquant que ces investissements se faisaient notamment dans le domaine de l’hydroélectricité et de l’énergie éolienne.  « Nous avons 1,8 milliards de crédits dans ce domaine et nous voulons établir des réseaux internationaux », a-t-il précisé.  « Nous voulons aussi recentrer nos politiques pour assurer des prestations énergétiques durables et peu coûteuses », a ajouté le représentant.  Pour cela il nous faut renforcer les partenariats et les capacités, a dit le représentant.  Faire participer le secteur privé est donc un élément important dans le secteur énergétique, a-t-il conclu.


Échange interactif


Le représentant de la Côte d’Ivoire a entamé le débat en exprimant une réserve sur le choix de l’hydroélectricité, et en notant la baisse régulière des précipitations en Afrique.  La Côte d’Ivoire a des contrats de production d’électricité, mais ne peut plus les honorer pleinement, à cause de l’option de l’hydroélectricité qu’avait prise le pays et qui s’avère aujourd’hui décevante, a-t-il indiqué.  Sur le choix du type d’énergie, le représentant du Groupe des ONG a de son côté fait valoir que l’énergie nucléaire n’est pas propre, car elle produit quantité de déchets nucléaires très dangereux et qui ne sont pas sûrs.  En outre, cette énergie ne peut pas résoudre le problème de la pauvreté, ni celui du climat, a-t-il fait remarquer, en exhortant les pays africains à ne pas prendre cette voie. 


La représentante du Zimbabwe a observé, pour sa part, que les efforts déployés dans les pays africains ne sont pas toujours décelables.  Elle a cité le cas de son pays où il y a davantage de coupures de courant que dans le passé, malgré les efforts accomplis.  Il faut, a-t-elle estimé, se pencher sur le coût des services en énergies modernes, qui sont inaccessibles à la majorité des populations.  Le représentant du Sénégal a, quant à lui, soutenu la proposition du Directeur de la CEA concernant l’appui sans faille qui devrait être apporté aux pays en développement. 


Réagissant aux commentaires précédents, M. Nzabanita, de la BAD, a indiqué qu’il était souvent difficile aux pays africain de gérer leurs ressources énergétiques.  Il a donc jugé utile d’établir des connexions sur tout le continent en matière d’énergie.  Rappelant les pénuries énergétiques dont souffrent de nombreux pas d’Afrique, il a considéré qu’il fallait d’abord mettre en valeur ce qui y est disponible et ainsi utiliser le rayonnement solaire comme source d’énergie.  Si nous ne le faisons pas, nous serons obligés d’utiliser le nucléaire, a-t-il averti.  M. Dione, de la CEA, a confirmé que le nucléaire n’était considéré que comme une option possible.  L’Afrique utilise très peu les sources d’énergie dont elle dispose naturellement et doit explorer les différentes options qu’elle a en la matière, a-t-il expliqué.


M. RAE KWON CHUNG, Directeur pour l’environnement et le développement durable de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a affirmé que malgré certains progrès accomplis en faveur du développement durable et des OMD, la région devait encore intégrer la question de la durabilité de l’environnement en tant que priorité.  Il a rappelé que la forte croissance économique que connaît l’Asie-Pacifique y augmentait la pression sur l’environnement et qu’il fallait trouver les moyens pour que le développement industriel et la consommation ne compromettent pas l’environnement naturel de la région.  La solution à apporter est d’adopter une approche de « croissance verte », a-t-il assuré, tout en indiquant que les écarts de croissance entre pays de la région étaient un obstacle à une approche globale.  Affirmant que les services énergétiques étaient essentiels pour la croissance et donc pour la réduction de la pauvreté, il a regretté que les mesures actuelles en matière de promotion de technologies propres soient inappropriées, surtout en ce qui concerne les petites et moyennes entreprises (PME).  Il a par ailleurs déclaré qu’il était indispensable de promouvoir des modes de production et de consommation durables, les transferts de technologie, l’accès accru aux sources de financement et la coopération Sud-Sud.  Il faut un changement complet de paradigme et des politiques et stratégies fortes, a-t-il plaidé.  Pour y parvenir, il a notamment mis en avant la possibilité d’adopter des politiques fiscales incitant à des modes de production et de consommation durables.  Il a aussi estimé qu’il fallait une plus grande compatibilité entre les actions économiques et les actions visant à réduire l’impact des changements climatiques.  Enfin, il a souligné l’importance de mettre en place des mécanismes de collaboration régionaux et d’intégrer les grands groupes dans la prise de décision.


M. BRENT DARK, Représentant de la Banque asiatique de développement (BAD) en Amérique du Nord, a souligné que la politique énergétique de cette Banque visait à réduire la pauvreté, promouvoir la participation du secteur privé, traiter des impacts régionaux et mondiaux de cette politique sur l’environnement et promouvoir la coopération régionale dans ce domaine.  Insistant sur l’efficacité énergétique, il a indiqué que la Banque dédiait un milliard de dollars chaque année à ce secteur, notamment par des projets de mise en place d’énergies propres.  Il a aussi noté que la BAD disposait d’une initiative de marché des carbones: un Fond pour le carbone a en effet été mis en place pour fournir un financement de démarrage pour l’achat de crédits de carbone, a-t-il indiqué.  M. Dark a aussi fait valoir que le programme de la Banque possédait une composante « Énergie pour tous »  qui vise à trouver de nouvelles modalités pour mobiliser le secteur privé et fournir des services énergétiques modernes destinés aux pauvres.  En outre, il a indiqué que la BAD s’employait également à développer un volet des connaissances dans le domaine de l’énergie afin, entre autres, d’appuyer les capacités de la région à mettre en place des systèmes novateurs dans ce domaine, et à transférer les technologies propres.  Beaucoup de fonds sont consacrés au développement des capacités institutionnelles et à la formation des gouvernements, des autorités locales et de la société civile, a-t-il ajouté.  Ainsi, il a fait observer que le programme pour l’énergie propre comptait, pour la période 2000-2005, 11 projets pour un coût de 717 millions de dollars, alors que pour la période 2006-2008, les investissements de la BAD s’élevaient à 1 milliard 999 millions de dollars pour 18 projets.


À la suite à ces deux exposés, le représentant du Japon a indiqué que la CESAP représentait 50 pays, qui sont très différents les uns des autres.  Tous souhaitent augmenter la part des énergies renouvelables dans leur panier énergétique, mais il leur faut toutefois tenir compte de circonstances nationales spécifiques, a-t-il fait remarquer.  Pour sa part, la représentante du Groupe des populations autochtones a affirmé qu’il fallait plus de démocratie au niveau de la prise de décision ainsi qu’un dialogue entre toutes les parties prenantes sur le changement climatique.


M. KAJ BARLUND, Directeur à la Commission économique pour l’Europe en charge de l’environnement, a présenté la Convention de Genève sur les pollutions atmosphériques transfrontières à longue distance.  Cette Convention-cadre, rédigée dans la précipitation en 1979, contient des dispositions simples.  Ce caractère s’est révélé un atout majeur, a indiqué le représentant qui a estimé que les conventions futures pourraient s’en inspirer.  Les Protocoles à la Convention ont prouvé leur efficacité pour contrôler les émissions de gaz à effet de serre dans les régions européennes.  Les experts scientifiques et techniques participent largement au mécanisme établi en vertu de la Convention et donc à son succès, a-t-il ajouté.  En matière de pollution, il faut renforcer la coopération régionale et sous-régionale, a-t-il ensuite rappelé, affirmant que la Commission économique pour l’Europe a donc intensifié ses efforts en ce sens.  C’est ainsi que des stratégies de contrôle de pollution atmosphérique dans les parties les moins développées de notre région ont été créées.  Le représentant a aussi évoqué le partage des informations avec les pays des autres régions, qui est encouragé par la Commission économique pour l’Europe.  Le Forum sur la pollution atmosphérique mondiale est en train de réunir tous les programmes du monde pour discuter de leurs intérêts communs, a-t-il aussi indiqué.  M. Barlund a ensuite appelé à adopter des stratégies intégrées sur la pollution atmosphérique et le climat.  Le coût de ces stratégies combinées serait diminué, a-t-il assuré, avant d’appeler les gouvernements à tenir compte de cet avantage.


M. JEAN-CHRISTOPHE FUEG, du Bureau fédéral suisse de l’énergie et Président du Comité de l’énergie durable à la Commission économique pour l’Europe, a évoqué la sécurité énergétique qui est primordiale pour l’économie mondiale.  Dans la région de la Commission économique pour l’Europe, les objectifs sont triples : assurer la sécurité énergétique, résoudre les problèmes de consommation énergétique, et libéraliser les marchés énergétiques.  La Commission économique pour l’Europe doit continuer à jouer un rôle notamment dans l’harmonisation des normes et dans le transit de l’énergie, a-t-il estimé.  Notre région a des potentiels considérables en matière d’énergie, comme la Fédération de Russie, a-t-il rappelé.  Le représentant a ensuite évoqué le projet EE 21, sur l’efficacité de l’énergie en Europe de l’Est, qui a montré qu’il était possible de financer des projets d’énergie renouvelables permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre en Europe et dans la Communauté des États indépendants (CEI).  Le lancement du Fonds pour l’efficacité énergétique est opportun, car il financera des projets d’énergie propre en Europe centrale et orientale, a-t-il ajouté.  Ce projet d’assistance technique aidera en effet les experts locaux à mettre au point des financements.  Notre région continuera à dépendre du charbon, du gaz et du pétrole pendant des décennies, a poursuivi M. Fueg.  C’est pourquoi, un Forum a été mis en place pour étudier la production d’énergies plus propres à partir des énergies fossiles.  La Commission économique pour l’Europe développe aussi des projets relatifs au méthane.


Se penchant sur la question de la sécurité énergétique, le représentant de l’Arabie saoudite a indiqué que pour son pays, qui est producteur de combustibles fossiles, la sécurité est non seulement celle de l’approvisionnement mais aussi celle de la demande.  Il a donc regretté qu’on appelle à se débarrasser des énergies combustibles fossiles, alors que ces énergies peuvent être utilisées de façon propre.  Il est donc important d’envoyer un message politique qui s’aligne sur la réalité, a-t-il souligné.  De même, le représentant de la République islamique d’Iran a exprimé ses préoccupations quant à l’interprétation que l’on donne à la sécurité qui semble ignorer celle des fournisseurs.  Ceux-ci investissent beaucoup dans le secteur énergétique et il est difficile pour eux de gérer les incertitudes en la matière, a-t-il expliqué.


Le représentant du Groupe des travailleurs et syndicats, au nom du syndicat des électriciens, a relevé les disparités entre secteurs public et privé de fourniture d’énergie.  Il faut que l’énergie soit fournie par un service public, sans but lucratif, a-t-il estimé.  Dans le cas contraire, selon lui, le coût augmente et la qualité du service diminue.  Les pays développés doivent donc appuyer le secteur public des pays en développement, a-t-il insisté.


De son côté, le représentant des États-Unis a salué les travaux du département de l’environnement de la Commission économique pour l’Europe et souhaité que ses activités soient encouragées, notamment pour l’élimination du carburant à plomb dans la région d’activité de la Commission.


Après ces différentes observations, M. Fueg a estimé que l’Arabie saoudite et l’Iran n’avaient pas de soucis à se faire, étant donné la répartition de l’énergie pétrolière dans le monde.  Il a cependant estimé que la participation de l’investissement privé dans le domaine de l’énergie était inévitable. 


M. JOSELUIS SAMANIEGO, Directeur pour le développement durable et les établissements humains de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a souligné certaines possibilités de la coopération régionale sur la base des expériences nationales et des intérêts communs des pays.  Il a affirmé que la Commission avait identifié des opportunités de coopération dans le domaine de l’efficacité énergétique, notamment en ce qui concerne non seulement l’expérience de la région pour les programmes visant les appareils électroniques domestiques mais aussi les guides pour l’efficacité énergétique dans les secteurs de la construction, de l’hôtellerie et des transports routiers.  Il a aussi noté que la coopération pouvait contribuer à la fois au renforcement des capacités des gouvernements et à mieux assister les pays après les catastrophes naturelles.  La coopération régionale peut, par exemple, faciliter une meilleure règlementation des importations de véhicules d’occasion qui ont un impact sur la pollution atmosphérique, a-t-il cité en exemple.  Il a estimé que la coopération au niveau régional pouvait également jouer un rôle important en matière fiscale et

commerciale et contribuer à l’harmonisation des mesures nationales visant à répondre plus efficacement à des problèmes communs liés à l’environnement.  Il a estimé qu’il était nécessaire d’adresser des messages uniques à l’intention des organisations internationales pour optimiser les ressources de la coopération. 


Le représentant de la Banque interaméricaine de développement a brièvement ajouté que cette Banque appuyait les priorités régionales et encourageait le partage des expériences entre pays et régions. 


Prenant ensuite la parole, les représentants du Mexique et du Chili se sont félicités des efforts et des activités de la CEPALC.  Ce dernier a par ailleurs noté que dans son pays, la privatisation des entreprises du secteur énergétique s’était traduite par une amélioration de la qualité et une réduction des prix des services.  Il s’est également rallié à la déclaration du représentant de la CEPALC, affirmant que le multilatéralisme commençait par les régions.  Toutefois, la représentante de l’Argentine a estimé qu’il ne pouvait y avoir de position régionale commune sans réunions régionales.  Par le passé, nous avons échoué dans cette entreprise, a-t-elle regretté, mais nous devons tous faire connaître notre point de vue afin de présenter un document représentatif de la région dans son ensemble.  Pour sa part, la représentante de l’Équateur a constaté les efforts de la région et ses politiques novatrices en matière d’énergies renouvelables ou de changements climatiques par exemple.  Toutefois, elle a rappelé que la région faisait face à un processus de relèvement économique et qu’il n’était pas toujours facile de concilier développement socioéconomique et préoccupations écologiques.


Par ailleurs, le représentant du Venezuela a indiqué que son pays possédait un programme offrant des facilités à plusieurs pays pour leur approvisionnement énergétique, en particulier pour les États de la région des Caraïbes.  En tant que producteur de pétrole, nous considérons que nous devons offrir certaines facilités à nos voisins d’Amérique latine, a-t-il précisé.  De son côté, le représentant du Groupe des communautés scientifique et technologique a invité toute la communauté internationale à prendre part à la Conférence internationale sur l’ingénierie au service du développement durable, qui se tiendra à Rio de Janeiro, du 15 au 18 août prochain.  Il a estimé qu’il s’agissait là d’une opportunité de dialogue unique avec les grands groupes.


Mme ANHAR HEGAZI, Directrice du Département du développement du développement durable et de la productivitéà la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a parlé du processus préparatoire régional qui a rassemblé tous les États de la région.  Un certain nombre de réunions d’experts se sont aussi tenues, a-t-elle précisé.  Sur la question de l’énergie, elle a signalé que les pays de la région ont développé des activités innovantes, visant notamment à promouvoir les énergies renouvelables, mais qu’il reste encore beaucoup à  faire.  Elle a ensuite évoqué le succès de l’interconnection dans l’industrie entre les réseaux électriques et de gaz.  Des énergies plus propres ont été utilisées, a-t-elle ensuite expliqué, notamment par les petites et moyennes entreprises.  Pour ce qui est du changement climatique, les pays ont lancé des projets visant à développer les capacités locales.  Concernant la question de la sécurité énergétique, Mme Hegazi a évoqué les législations sur les carburants importés, qui permettent d’établir un équilibre pour satisfaire les besoins de développement des pays dans le monde et les besoins des pays producteurs.  Ces derniers se concentrent sur une production plus propre, a-t-elle assuré.  La qualité de l’air a aussi fait l’objet de mesures pour en assurer le contrôle.  La représentante de la CESAO a aussi évoqué le lancement de programmes pour des transports plus propres dans la région.  Elle a souligné qu’il est important de renforcer les capacités et la coopération régionale pour faire face aux changements climatiques.


M. FOUAD SHAKER, Secrétaire général de l’Union des Banques arabes, a indiqué que les pays de la région connaissent un déficit de financement de l’énergie de 80 millions de dollars.  Il faut donc des partenariats entre le secteur public et le secteur privé ainsi qu’un secteur financier plus efficace, a-t-il relevé.  Selon le représentant, le secteur bancaire a un grand rôle à jouer.  Dans la région arabe, il y a 450 banques et les dépôts s’élèvent à 585 milliards de dollars.  Le taux de liquidité moyen est supérieur à 50%, ce qui implique que les banques ont de grandes possibilités de financement.  Cependant, a expliqué M. Shaker, les risques sont nombreux et les banques, par définition, souhaitent réduire au minimum les risques.  Pour ce qui est des énergies nouvelles, il a signalé un manque de données qui empêche une bonne gestion des risques.  Les institutions financières doivent donc prévoir des projets d’instruments pour réduire ces risques.  M. Shaker a aussi suggéré de créer un fonds international commun pour financer les activités de développement durable de la région.  Il a enfin indiqué que l’Union des banques arabes avait offert ses installations de Beyrouth pour mettre au point des outils pour la région.


Après ces exposés, le représentant de la Jordanie a évoqué la coopération régionale dans la région et indiqué que son pays importe le gaz naturel depuis l’Égypte, pour couvrir 85% de ses besoins en électricité.  Il a aussi signalé qu’un projet de loi va être adopté en Jordanie pour encourager l’investissement dans l’énergie renouvelable.


Revenant au groupe de l’Amérique latine, le représentant du Groupe des producteurs agricoles a remarqué que la révolution énergétique en Amérique latine, où la pauvreté est élevée, est d’une grande importance pour lutter contre cette pauvreté.  Il est important de promouvoir la bioénergie, pour que les agriculteurs du monde voient leurs revenus améliorés.  En Amérique latine, cela permettrait d’éliminer la pollution et de lutter contre le changement climatique. 


Le représentant de l’Arabie saoudite a rappelé que les pays arabes accordent une grande importance aux questions de l’énergie dans le cadre du développement durable.  La région a fort besoin de renforcer ses capacités et souhaite bénéficier de l’expérience des pays industrialisés, pour résoudre en particulier les problèmes liés à la désertification.  En matière de protection de l’environnement, son pays a commencé à utiliser le combustible sans plomb en 2001, a-t-il indiqué.  Le représentant de l’Égypte a ensuite parlé de la diversification du portefeuille énergie, qui doit, selon lui, comporter l’énergie nucléaire.  L’Observateur de la Palestine a, quant à lui, demandé à Mme Hegazi de préciser les programmes particuliers que la CESAO envisage d’établir pour les territoires occupés.


Répondant aux intervenants, Mme Hegazi a noté que des efforts étaient menés dans tous les pays de la région, faisant remarquer que les besoins variaient d’un pays à l’autre.  Pour assurer la diversification énergétique, il faudrait exploiter toutes les énergies disponibles dans la région, a-t-elle suggéré.  Concernant la Palestine, la CESAO a créé des programmes répondant aux besoins de développement de petites et moyennes entreprises, a-t-elle précisé.  Pour sa part, M. Shaker a souligné que ni les banques, ni les investisseurs du secteur privé de la région ne ferment la porte aux énergies renouvelables.  C’est pourquoi,  il faut sensibiliser la région à ce sujet, a-t-il proposé.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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