LA RÉUNION PRÉPARATOIRE À LA QUINZIÈME SESSION DE LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE DÉBAT DE L’ÉNERGIE ET DE L’INDUSTRIE AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
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Commission du développement durable
Réunion préparatoire intergouvernementale
3e et 4e séances – matin & après-midi
LA RÉUNION PRÉPARATOIRE À LA QUINZIÈME SESSION DE LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE DÉBAT DE L’ÉNERGIE ET DE L’INDUSTRIE AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
La Réunion préparatoire intergouvernementale aux travaux de la quinzième session de la Commission pour le développement durable (CDD-15) s’est penchée, aujourd’hui, sur les moyens de surmonter les contraintes et d’accélérer les progrès dans les domaines clefs des ressources énergétiques et du développement industriel durable. Ces deux thèmes, étroitement liés dans l’agenda international de promotion du développement durable, ont chacun fait l’objet d’une table ronde.
Constatant la croissance de la demande énergétique dans le monde, notamment du fait d’une croissance soutenue, les participants à la première discussion interactive, qui s’est tenue dans la matinée et a débattu des ressources énergétiques aux fins du développement durable, ont mis en exergue la nécessité de fournir à tous les pays et aux différentes populations un accès à l’énergie. Les délégations et les experts ont identifié différentes orientations qui permettraient de mettre efficacement les ressources énergétiques au service du développement durable. L’efficacité et le rendement énergétique, le développement des énergies renouvelables, la diversification des sources d’énergies, le changement des modes de consommation et de production ont été jugés comme étant des mesures qui pourraient permettre aux pays de parvenir à des résultats positifs. De nombreux intervenants ont en outre insisté sur la nécessité de faciliter le transfert des nouvelles technologies permettant un usage propre des combustibles fossiles, ainsi que sur le renforcement de la coopération internationale et l’accroissement des investissements afin de faciliter l’exploitation des nombreux types d’énergies renouvelables dont les pays pauvres disposent souvent à profusion.
Les technologies, les partenariats internationaux et les investissements ont également été jugés comme des éléments essentiels à la réussite d’un développement industriel durable et respectueux de l’environnement par les participants à la deuxième table ronde, organisée dans l’après-midi. Pour stimuler le rôle de l’industrie dans la croissance et la réduction de la pauvreté, plusieurs intervenants y ont lancé un appel à l’élimination des barrières tarifaires et non tarifaires qui entravent l’accès des produits en provenance des pays en développement aux marchés mondiaux. La discussion a également fait ressortir le besoin de renforcer les capacités de production de ces pays, ce qui ne peut s’opérer qu’à travers leur développement industriel, ainsi que la nécessité d’améliorer et renforcer leurs infrastructures de base. Les questions de la responsabilité sociale des entreprises; de la promotion de l’éducation et de la formation spécialisée à la fois par les gouvernements et le secteur de l’entreprise; et la place importante des partenariats ont été évoquées cet après-midi. Les intervenants ont estimé que si les problèmes qui se posent dans ces domaines étaient résolus de manière satisfaisante, la contribution de l’industrie au développement durable en serait améliorée.
La Réunion préparatoire de la Commission du développement durable poursuivra ses travaux demain, mercredi 28 février, à 10 heures.
ORIENTATIONS POSSIBLES ET MESURES ENVISAGÉES POUR ACCÉLÉRER LES PROGRÈS SUR LA QUESTION DES RESSOURCES ÉNERGÉTIQUES AUX FINS DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
Exposés
M. BIKASH PANDEY, ingénieur en électronique et économiste travaillant avec le Programme d’énergie propre de Winrock au Pakistan, a déclaré aux participants à la Réunion préparatoire intergouvernementale de la quinzième session de la Commission du développement durable (CDD-15) que l’énergie était l’élément « invisible », mais cependant indispensable en ce qui concerne la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il a expliqué que sans accès à des services modernes d’énergie, les OMD ne pourraient être atteints. Un accès fiable, de bonne qualité et à coût modéré à des services énergétiques permet aux pauvres d’augmenter leurs revenus et d’avoir accès à une meilleure éducation et à de meilleurs services médicaux, a-t-il affirmé en notant également que quand ces conditions sont réunies, elles déduisent le fardeau qui incombe souvent aux femmes et aux enfants, qui doivent faire des kilomètres pour approvisionner les foyers en combustibles ou en eau notamment. Il a par ailleurs insisté sur le fait que quand elle est disponible, l’énergie permet de créer des micros et des petites entreprises qui contribuent au développement.
Nous, la communauté internationale travaillant dans le domaine de l’énergie, avons le savoir-faire pour pouvoir fournir des services modernes à tous, a insisté M. Pandey. Il a estimé que les solutions qui avaient fait leurs preuves se basaient sur une approche de marché, et sur la participation du secteur privé et des différents bénéficiaires. Dans les cas de réussites les plus notables, les investissements dans ce domaine sont facilités par le secteur public, a-t-il poursuivi. Mettant en avant l’exemple des énergies renouvelables, il a indiqué que ce secteur avait connu des investissements sans précédent ces dernières années, et a précisé que ces investissements provenaient principalement du secteur privé. Il a souligné que les investissements dans ces technologies s’élevaient à 40 milliards de dollars en 2006. Le panéliste a ensuite relevé les exemples du Kenya, de l’Ouganda, ou du Cambodge, qui ont mis en place des programmes d’équipement en cuisinières consommant des énergies renouvelables afin de réduire la consommation de bois de chauffe et de charbon. Il a aussi indiqué qu’au Népal, au Bangladesh et au Viet Nam, les systèmes d’énergie solaire occupaient de plus en plus une place importante.
Cependant, M. Pandey a tenu à noter que le coût des services énergétiques demeurait un défi de taille à relever pour permettre un accès universel, particulièrement aux populations les plus pauvres. À cet égard, il a estimé que les solutions énergétiques n’étaient pas assez intégrées dans les programmes de développement et de réduction de la pauvreté. Il a aussi plaidé en faveur d’un engagement mondial pour assurer l’accès de tous à des services énergétiques modernes, un engagement qui devrait, selon lui, s’accompagner d’un calendrier et des investissements nécessaires à la réalisation de cet objectif.
M. SHAMAR MOVSUMOV, Directeur exécutif du Fonds pétrolier d’Azerbaïdjan et Président en exercice du Comité national de l’Initiative de transparence des industries extractives (ITEI), a déclaré que les faiblesses institutionnelles de certains pays en développement pouvaient conduire à la propagation d’une « culture » de la corruption et à des malversations. « C’est pour pallier une telle situation que l’Initiative que je préside au niveau national a été lancée », a indiqué l’expert. Une déclaration sur le principe de transparence a été adoptée par les États membres de l’organisation régionale qu’est l’ITEI. Ils se sont engagés à gérer de manière transparente leurs richesses naturelles au profit de leurs citoyens et ce, afin de respecter les objectifs de développement national qu’ils se sont fixés, a déclaré M. Movsumov. Le rôle principal du Comité national est de faire participer les Gouvernements au processus de l’ITEI et de ce point de vue, celui d’Azerbaïdjan a pleinement rempli ses obligations. Le représentant azerbaïdjanais a indiqué que des auditeurs indépendants avaient été invités à faire rendre publiques les évaluations qu’ils avaient menées dans le cadre du processus d’application de l’ITEI. Des ONG et la société civile participent à ce processus, a-t-il ajouté. L’exemple azerbaïdjanais a prouvé qu’il était possible de changer la perception de l’opinion publique à l’égard de la transparence de la gestion, a estimé M. Movsumov. Après la mise en œuvre de l’ITEI, la question du gaspillage a cessé de faire les gros titres dans les journaux, a ajouté M. Movsumov. L’Azerbaïdjan a été salué par la communauté internationale pour sa mise en œuvre des engagements pris dans ce cadre, s’est-il félicité en indiquant que son pays avait entrepris d’appuyer l’initiative ITEI au niveau régional.
M. HAZAN M. QABAZARD, Chef des services d’études énergétiques de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), a souligné la responsabilité qui revient à chacun de faire progresser les piliers du développement durable qui, selon lui, sont le développement économique, le développement social, et la protection de l’environnement. Il a insisté sur l’importance de l’énergie pour le développement et a rappelé que sans énergie abondante et disponible, il n’y aurait pas eu de révolution industrielle. Les pays industrialisés ne seraient pas non plus parvenus à leur niveau de vie actuel, a-t-il ajouté. Il a ensuite affirmé que l’énergie devait faire partie de toutes les politiques de développement durable et a mis l’accent sur la nécessité d’assurer le transfert des technologies et les investissements nécessaires dans ce domaine.
M. Qabazard a indiqué que la plupart des pauvres dépendaient de l’utilisation de la biomasse comme source principale d’énergie. Il a toutefois estimé que les sources d’énergies renouvelables ne devaient pas être considérées comme la panacée qui permettrait de répondre à la question de l’élimination de la pauvreté. Les combustibles fossiles continueront à représenter une grande part de l’énergie dans l’avenir proche, a-t-il poursuivi. Il a de ce fait plaidé pour la création de partenariats qui prennent en compte les réalités nationales et locales particulières de chaque pays, ainsi que les besoins de leurs citoyens. Le représentant de l’OPEP a aussi souligné l’importance de mener des projets à grande échelle sur les questions liées à l’entreposage et à la capture du carbone, afin de rendre l’usage des combustibles fossiles plus écologique. Investir dans ce type de technologies peut réduire l’impact environnemental de la consommation de combustibles fossiles sans perturber le développement économique et social, a-t-il argué. Insistant sur l’importance de la coopération dans ce domaine, il a noté que les pays de l’OPEP avaient fourni une aide au développement à 129 pays à travers 5 000 projets, le montant de cette assistance s’élevant à 4 milliards de dollars par an.
Débats interactifs
Suite aux exposés des panélistes, les délégations ont pris la parole pour faire part de leurs expériences nationales en ce qui concerne les mesures mises en œuvre pour mettre les ressources énergétiques au service du développement durable. Soulignant le lien étroit qui existe entre les activités de développement et la préservation de l’environnement, elles ont aussi souligné les domaines à améliorer afin de parvenir à ce dernier objectif. La majorité des participants a d’autre part constaté l’importance d’un bon accès à l’énergie en affirmant que celui-ci jouait un rôle important non seulement dans les efforts de réduction de la pauvreté, mais aussi d’amélioration de l’éducation et des services de santé.
Comme de nombreux représentants, celui du Pakistan, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné le rôle clef que joue l’énergie dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Du fait d’une croissance économique de plus en plus importante, et donc d’une augmentation de la demande énergétique, les pays en développement soulèvent de plus en plus le problème que posent les limites qu’ils connaissent en matière de ressources existantes, a-t-il poursuivi, en s’accordant sur ce point avec le point de vue du représentant de l’Indonésie. Au vu du contexte existant sur cette question, le Groupe des 77 a plaidé en faveur d’un renforcement à la fois des ressources financières, des transferts de technologies, et de la volonté politique, pour que les pays atteignent une plus grande efficience énergétique, a indiqué le représentant pakistanais. Comme la délégation du Guatemala, il a de plus insisté sur la nécessité d’améliorer l’accès à l’énergie dans les zones rurales où vivent la majorité des populations pauvres.
Le représentant de l’Allemagne, qui prenait la parole au nom de l’Union européenne, a jugé qu’il était important de promouvoir plus d’investissements en faveur des pays pauvres et de favoriser les transferts des technologies vers les pays en développement. Il a souligné qu’il fallait parvenir à un équilibre entre la recherche d’une croissance durable et l’impact qu’elle peut avoir sur l’environnement, notamment en augmentant la sécurité de l’approvisionnement en énergie. Il a ainsi suggéré d’accroître la part des énergies renouvelable dans l’éventail des différents types d’énergies qui peuvent être utilisées à travers le monde. De nombreuses délégations ont plaidé en faveur du développement des énergies renouvelables en insistant sur la nécessité de créer un environnement qui leur soit plus favorable. Le représentant du Japon a pour sa part suggéré de renforcer la participation du secteur privé ainsi que la coopération avec les institutions financières internationales pour parvenir à ce but. Il a aussi estimé qu’il fallait mettre en place des normes d’efficacité énergétiques, comme celles qui existent déjà au Japon. De même, la représentante du Canada a rappelé que, face au gaspillage, il fallait améliorer cette efficacité qui permet d’augmenter la sécurité énergétique et de réduire les gaz à effet de serre.
Estimant que les progrès en matière d’amélioration de l’accès à l’énergie dans le monde avaient été insignifiants, le représentant de l’Algérie a souligné l’importance de maitriser la consommation d’énergie et la demande globale tout en encourageant les partenariats dans les domaines de la recherche et des bonnes pratiques. Comme la plupart des délégations, la représentante de la Chine a, elle aussi, mis en avant la nécessité d’une coopération plus étroite pour trouver des solutions durables aux questions qui se posent dans le domaine de l’énergie.
Parmi les autres suggestions mises en avant par les délégations et tirées de leurs expériences nationales, le représentant de l’Islande a rappelé que son pays utilisait des énergies renouvelables pour satisfaire 70% de ses besoins. Ces énergies sont l’hydroénergie et l’énergie géothermale. Leur utilisation est le résultat d’actions émanant d’une volonté politique très forte, a relevé le représentant. La délégation de l’Argentine a, pour sa part, insisté sur la nécessité d’approfondir l’examen du choix de l’option de l’énergie nucléaire, qui ne produit pas de gaz à effet de serre, tandis que celle d’Israël a présenté les efforts déployés dans son pays pour passer de l’usage d’une énergie à base de pétrole à une autre, qui privilégie plutôt le gaz naturel, et qui représente désormais 18% de la consommation énergétique d’Israël. Dans son intervention, le représentant des États-Unis a indiqué que les initiatives prises au niveau national en matière d’économie énergétique étaient cruciales car ne faisant pas l’objet de longues négociations, elles pouvaient rapidement être mises en place et ensuite être reproduites sur une plus grande échelle. Pour sa part, le représentant de la Fédération de Russie s’est félicité que le G-8 ait adopté à Saint-Pétersbourg un Plan d’action sur la sécurité énergétique. Ila estimé que le modèle choisi à Saint-Pétersbourg pouvait servir à d’autres pays.
Au cours des discussions, le représentant du Brésil a annoncé que la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud, les États-Unis et le Brésil lanceraient, le 2 mars prochain, un forum international des biocarburants. Il a expliqué que l’un des objectifs de ce forum serait de rassembler les plus grands producteurs et consommateurs de biocarburants afin de créer un marché international pour ces produits. Il a en outre indiqué que leur usage constituait une alternative viable pouvant permettre une substitution partielle de la consommation en combustibles fossiles et une diversification des choix qu’offre aux consommateurs et aux pays le bouquet énergétique mondial.
Tout en reconnaissant les apports des nouvelles sources d’énergie, les représentants du Koweït et de l’Iran ont mis l’accent sur le rôle dominant que continueront de jouer les combustibles fossiles. Leur importance ne diminuera certainement pas dans les années à venir, ont-ils déclaré. Ils ont tous deux estimé qu’il fallait diffuser des nouvelles technologies permettant une utilisation plus propre des combustibles fossiles. Ces combustibles ne peuvent être exclus si l’on veut vraiment répondre aux besoins énergétiques de tous les secteurs d’activités du monde, a notamment argué le représentant iranien. Soutenant ce constat, le représentant de l’Arabie saoudite a renchéri en affirmant qu’il fallait être réaliste dans le choix des pistes à suivre pour satisfaire la demande énergétique mondiale dans un cadre de développement durable, et il a plaidé pour le renforcement de l’usage de technologies propres liées aux combustibles fossiles, comme par exemple le développement de méthode de capture des émissions de carbone.
Deux représentants de grands groupes ont pris la parole au cours de cette discussion. La représentante du Groupe des femmes a fait valoir que les politiques énergétiques devraient mettre l’accent sur l’accès à des carburants et à des techniques plus propres destinées notamment aux activités culinaires. Elle a aussi affirmé que les gouvernements, la société civile et les communautés locales devaient participer activement à la mise en œuvre et à la transmission de ces technologies afin qu’elles répondent effectivement aux besoins des femmes. Pour sa part, le représentant du Groupe des entreprises et de l’industrie a suggéré de créer un programme mondial d’efficacité énergétique qui soit basé notamment sur la coopération internationale. Il a à cet égard souhaité que le développement technologique et le financement de la recherche visent à renforcer des capacités nationales. Enfin, il a estimé que les partenariats avec les entreprises devaient soutenir le développement de technologies adaptées aux priorités nationales.
ORIENTATIONS POSSIBLES ET MESURES ENVISAGÉES POUR ACCÉLÉRER LES PROGRÈS SUR LA QUESTION DU DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL
Exposés
M. NABIL NASR, Directeur du « Center for Integrated Manufacturing Studies » de l’Institut de technologie de Rochester, a affirmé que le développement industriel constituait le défi le plus important que devait relever la communauté internationale. Affirmant avoir été témoin d’opportunités manquées en matière de systèmes de production durable, il a fait des recommandations dans cinq domaines spécifiques. S’agissant tout d’abord des infrastructures industrielles, l’expert a expliqué que l’accent devrait être mis sur l’élaboration de politiques nationales veillant à ce que les nouvelles infrastructures industrielles répondent aux normes de durabilité reconnues au niveau international. Ensuite, il a souligné la nécessité de « reconnecter » le monde de la recherche avec celui de l’industrie, pour que les besoins de ce secteur spécifique soient pris en compte et que des innovations soient faites pour en améliorer le fonctionnement. Par ailleurs, l’élimination des frontières traditionnelles des marchés constitue l’occasion de promouvoir le commerce équitable et de banaliser les meilleures pratiques existant dans le monde, a poursuivi M. Nasr. Des politiques à l’appui des normes de production « propres » peuvent avoir un impact sur les pratiques industrielles, particulièrement dans les petites et moyennes entreprises, qui ne bénéficient pas toujours des moyens d’investir dans ce type de technologies, a-t-il suggéré. Enfin, Nabil Nasr a expliqué que l’un des problèmes les plus courants qui se posaient dans la mise en œuvre de pratiques industrielles respectueuses de l’environnement était dû au manque de normes et d’indicateurs dans le domaine du développement durable. L’universalisation de telles normes et indicateurs dans l’industrie mondiale aurait un effet immédiat positif, a-t-il estimé en conclusion.
Mme ANABELLA ROSENBERG, membre de la Confédération internationale des syndicats de libre-échange d’Argentine, a estimé que si on ne respectait pas les droits fondamentaux des travailleurs, on ne respectait pas l’environnement. Elle a ainsi affirmé que les endroits où l’on constatait le plus de contaminations environnementales et de dégradation des ressources naturelles étaient souvent ceux où les employés travaillaient dans des conditions insalubres et pour des salaires dérisoires. Elle a ajouté qu’une politique industrielle durable devait être une politique qui crée des emplois décents. Par ailleurs, elle a noté que l’action syndicale pouvait permettre de changer les modes de production, notamment par le dialogue social, l’éducation et la formation, ainsi que par la gestion durable des ressources naturelles. La représentante a ainsi argué que le dialogue entre les gouvernements et la société civile, particulièrement les syndicats, était indispensable pour éviter les blocages et augmenter l’impact des politiques mises en œuvre. Elle a toutefois regretté que peu de gouvernements prennent le parti de compter sur les syndicats pour faciliter et inciter les changements. S’agissant de l’éducation et de la formation, elle a affirmé que ces deux éléments étaient nécessaires pour transformer les modèles de développement industriel actuels. Pour Mme Rosenberg, les syndicats sont des agents de mises en œuvre pertinents dans ce domaine. Elle a rappelé que les politiques industrielles devaient remplir le triple objectif de la durabilité sur les plans économique, social et environnemental, et qu’elles devaient renforcer le cadre juridique de la protection des droits de l’homme. Enfin, elle a souligné que la société civile devait prendre part à la planification et la mise en œuvre de ces politiques.
Débats interactifs
Ouvrant les échanges de la table ronde sur le développement industriel aux fins du développement durable, et s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Pakistan a déclaré que les politiques adoptées au niveau international devraient viser à mettre en place les conditions propices au développement industriel des pays les moins avancés.
Au nom de l’Union européenne, le représentant de l’Allemagne a indiqué pour sa part qu’il fallait intensifier l’assistance financière fournie à ces pays. Ce point de vue a été soutenu par la délégation du Canada, qui a souligné que l’objectif de réduction de la pauvreté ne serait pas atteint sans la participation d’un secteur privé dynamique dans le monde en développement.
Ajoutant à ce point de vue, le représentant des États-Unis a assuré que l’une des meilleures choses à faire pour renforcer le développement industriel d’un pays était d’y apporter une aide financière et technique aux PME qui y promeuvent l’utilisation de technologies propres et d’énergies renouvelables.
La représentante de la Chine a ajouté que cette aide sectorielle devrait être renforcée par une amélioration de l’accès équitable des pays en développement, qui sont en pleine croissance, aux fruits de la mondialisation.
En ce qui le concerne, le Sénégal est pour sa part en train de mettre en œuvre un rééquilibrage des implantations industrielles dans un souci de préservation de l’environnement, a fait valoir son représentant. Un accent particulier a aussi été accordé aux PME qui sont les plus innovantes dans le domaine de l’usage de technologies propres bien qu’elles soient celles qui ne disposent pas toujours des ressources pour le faire, a-t-il relevé.
Favorable de son côté à la promotion de la notion de « croissance verte » et d’« écoefficience », la délégation de l’Indonésie a fait état, entre autres, d’un programme de sensibilisation aux questions environnementales lancé par son Gouvernement au niveau national.
Le représentant de la République islamique d’Iran a ensuite expliqué que seule l’utilisation de technologies de pointe permettrait de réduire l’impact du développement industriel sur l’environnement, tandis que la représentante du Mexique, estimait qu’il faut développer des projets d’innovation technologique, favoriser la protection des brevets et améliorer l’accès au financement par crédit, auquel pourraient contribuer les institutions financières internationales.
La responsabilisation des entreprises doit figurer au premier plan des politiques nationales, a pour sa part indiqué le représentant de l’Égypte. Celui de l’Inde a regretté que les pays développés n’aient pas tenu jusqu’à présent leurs engagements en matière de transfert de technologies pour aider les pays en développement à opérer leur reconversion vers les énergies renouvelables.
La délégation de la Norvège a recommandé que davantage de pays et de sociétés multinationales respectent à l’avenir les normes de responsabilité qui doivent prévaloir dans tout développement industriel. Le représentant des travailleurs et des syndicats a pour sa part expliqué que la Commission du développement durable devait incorporer les recommandations sur l’emploi à l’élaboration de politiques de développement durable, tandis que le représentant du groupe des peuples autochtones a assuré que seules des innovations technologiques et sociales permettraient d’assurer un développement économique viable et profitable à tous. Il faut aussi axer les efforts sur le recyclage des produits déjà consommés et la promotion de procédés de production non polluants, qui doivent bénéficier d’un appui financier adéquat, a-t-il ajouté.
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