LA RÉUNION PRÉPARATOIRE À LA QUINZIÈME SESSION DE LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE OUVRE SES TRAVAUX
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Commission du développement durable
Réunion préparatoire intergouvernementale
1e et 2e séances – matin & après-midi
LA RÉUNION PRÉPARATOIRE À LA QUINZIÈME SESSION DE LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE OUVRE SES TRAVAUX
Les besoins spécifiques des petits États insulaires en développement, principales victimes du changement climatique, reçoivent une attention particulière
La Réunion préparatoire intergouvernementale aux travaux de la quinzième session de la Commission du développement durable qui s’est ouverte aujourd’hui, et qui se poursuivra jusqu’au 2 mars, a été l’occasion pour ses participants de rappeler l’urgente nécessité de mettre en œuvre les programmes, les plans et les recommandations adoptés par la communauté internationale pour réaliser les objectifs qu’elle s’est assignée en matière de promotion d’un développement durable. Les travaux préparatoires de la quinzième session de la Commission du développement durable (CDD-15), qui se tiendra du 30 avril au 11 mai 2007 au Siège de l’ONU, doivent permettre aux délégations et aux experts de proposer des moyens permettant d’accélérer les progrès dans les quatre domaines qui ont été identifiés, et qui font chacun l’objet d’un module thématique. Ces domaines sont: l’énergie au service du développement durable; le développement industriel, la pollution atmosphérique et les changements climatiques.
Après avoir entendu la présentation, par la Directrice de la Division du développement durable du Département des affaires économiques et sociales, Joanne Disano, des rapports soumis à la Commission par le Secrétaire général*, plusieurs délégations ont souligné l’importance de veiller à ce que la prochaine session de la CDD soit orientée vers le lancement d’actions et la mise en œuvre des engagements pris et des programmes agréés. La délégation du Pakistan, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a ainsi regretté que de nombreux engagements pris par la communauté internationale en matière de promotion du développement durable ne se soient pas concrétisés. Cette incapacité à tenir les engagements et à réaliser les promesses faites est devenue le véritable talon d’Achille de la CDD, a estimé le Président du Groupe des 77.
Parlant de l’une des questions les plus essentielles, celle de l’énergie, plusieurs délégations et ONG ont souligné la nécessité de combler le fossé existant entre pays développés et pays en développement. Ces derniers sont le plus souvent privés d’un accès sûr aux ressources énergétiques dont ils ont besoin, que ce soit en raison des coûts, de la faiblesse de leurs capacités institutionnelles, de la pénurie d’infrastructures dont ils souffrent, ou tout simplement de leur isolement géographique. Ce dernier élément concerne tout particulièrement les petits États insulaires en développement (PEID), dont les représentants ont fait entendre leurs voix dans le cadre d’une discussion interactive consacrée à leurs besoins spécifiques.
Étant les premiers à subir les conséquences de la pollution atmosphérique, alors qu’ils en sont les moins responsables, les petits États insulaires en développement ont déclaré, par l’intermédiaire de leurs représentants, que toute stratégie d’aide les concernant devrait à l’avenir intégrer toutes les parties prenantes, y compris les personnes et les communautés directement affectées par le changement climatique. Face aux difficultés d’accès aux énergies fossiles, certains intervenants ont encouragé le développement de sources d’énergie alternatives et propres dont les petites îles et les pays en développement disposent en abondance. Ils ont à cet égard cité l’électricité d’origine hydraulique, solaire, ou éolienne; les biocarburants, et l’énergie marémotrice, tout en reconnaissant que l’utilisation de certaines de ces sources d’énergie en est encore à un stade relativement expérimental. À cet égard, les délégations de l’Union européenne et de l’Inde ont proposé de renforcer les projets de coopération technique et de financement, et de faciliter les transferts de technologie.
Ce matin, la Réunion préparatoire à la quinzième session de la Commission du développement durable a approuvé les demandes d’accréditation de deux organisations à la CDD-15. Ces organisations sont le Centre de développement rural intégré pour l’Asie et le Pacifique, et l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole.
En outre, après avoir adopté l’ordre du jour provisoire de la Réunion préparatoire intergouvernementale** et approuvé son programme de travail**, les délégations ont autorisé Luiz Alberto Figueiredo Machado (Brésil), du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, à assumer les fonctions de vice-président de la Réunion, jusqu’à l’organisation d’une élection officielle d’ici à la fin du mois d’avril. Également Vice-Président de cette réunion, M. Alain Traoré, du Burkina Faso, a été désigné Rapporteur de la Commission et de la Réunion préparatoire à sa quinzième session.
La Réunion préparatoire à la CDD-15 poursuivra ses travaux demain mardi 27 février, à 10 heures.
* Rapport du Secrétaire général sur les politiques et mesures envisageables pour accélérer la mise en œuvre: l’énergie au service du développement durable (E/CN.17/2007/2)
Rapport du Secrétaire général sur le développement industriel: orientations possibles et mesures envisagées pour accélérer les progrès (E/CN.17/2007/3)
Rapport du Secrétaire général sur les grandes options en matière d’orientations et actions possibles pour accélérer la mise en œuvre: pollution atmosphérique/atmosphère (E/CN.17/2007/4)
Rapport du Secrétaire général sur les politiques et mesures de nature à accélérer la mise en œuvre: changements climatiques (E/CN.17/2007/5)
Rapport du Secrétaire général sur les orientations possibles et mesures envisagées pour accélérer le rythme des progrès: corrélations et questions intersectorielles (E/CN.17/2007/6)
** Publié sous la cote (E/CN.17/IPM/2007.1)
Déclaration liminaire
M. ABDULLAH BIN HAMAD AL-ATTIYAH, Deuxième Vice-Premier Ministre du Qatar chargé de l’énergie et de l’industrie, et Président de la quinzième session de la Commission du développement durable (CDD-15), a rappelé que la responsabilité de cet organe était d’évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Plan « Action 21 » et de la Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement, ainsi que de fournir des directives politiques en ce qui concerne le suivi du Plan de mise en œuvre des recommandations du Sommet de Johannesburg. Les quatre thèmes du cycle actuel de travail sont l’énergie au service du développement durable; le développement industriel; la pollution atmosphérique; et le changement climatique, a rappelé le Président de la Réunion préparatoire intergouvernementale à la CDD-15. Le Président a attiré l’attention sur l’interdépendance de ces questions, qui affectent tout particulièrement les pays en développement. En effet, l’absence d’infrastructures appropriées, la faiblesse institutionnelle et le manque de ressources financières constituent autant d’obstacles pour ces pays quand ils s’efforcent de respecter les engagements qu’ils ont pris en matière de développement durable. Ceci est surtout vrai en ce qui concerne les petits États insulaires en développement, qui sont les premiers à subir les conséquences de la pollution atmosphérique, a indiqué M. Bin Hamad Al-Attiyah. Le Président a de ce fait annoncé que la tâche de cette session serait non seulement de réfléchir à des options politiques spécifiques et d’adopter des recommandations pratiques pour surmonter les obstacles auxquels font face les pays, mais aussi de hâter la mise en œuvre des recommandations et des programmes établis, en partenariat avec les agences des Nations Unies et les autres organisations internationales et régionales. Cette session préparatoire devra être la plate-forme de lancement de la quinzième session de la CDD, qui sera axée sur l’élaboration de politiques, a conclu M. Bin Hamad Al-Attiyah.
ORIENTATIONS POSSIBLES ET MESURES ENVISAGÉES POUR ACCÉLÉRER LES PROGRÈS
Présentation de rapports
Mme JOANNE DISANO, Directrice de la Division du développement durable, a présenté les rapports soumis par le Secrétaire général sur les quatre thèmes de la session, et qui ont respectivement trait aux ressources énergétiques aux fins du développement durable (E/CN.17/2007/2); au développement industriel (E/CN.17/2007/3); à la pollution atmosphérique / atmosphère (E/CN.17/2007/4; et aux changements climatiques (E/CN.17/2007/5). La Directrice a aussi présenté aux délégations le rapport du Secrétaire général sur les corrélations et les questions intersectorielles entre ces quatre thèmes (E/CN.17/2007/6). Mme Disano a indiqué que la session d’examen de la CDD, qui s’est tenue l’année dernière, avait permis de mettre au point un certain nombre d’orientations possibles, destinées à stimuler les discussions qui se tiennent cette année. Ces orientations ne doivent toutefois pas être considérées comme constituant une liste immuable ou exhaustive, a-t-elle précisé.
Parmi les solutions envisagées concernant l’énergie, elle a souligné l’importance de trouver les moyens de passer de l’usage de la biomasse traditionnelle à une énergie plus propre pour la satisfaction des besoins domestiques, comme par exemple, la cuisine, tout en promouvant l’utilisation de technologies plus propres, y compris en ce qui concerne l’utilisation de combustibles fossiles. Concernant toujours l’énergie, elle a relevé que le rapport présenté sur cette question passait en revue les différents choix possibles en la matière, et a mis l’accent sur la possibilité d’améliorer les installations existantes dans ce secteur, ainsi que l’accès aux marchés régionaux et mondiaux. La Directrice a de plus insisté sur l’importance d’améliorer les infrastructures et de faciliter le transfert des technologies tout en s’appuyant sur des partenariats entre les secteurs public et privé pour favoriser des progrès dans les quatre domaines examinés par la CDD.
S’agissant de la question des changements climatiques, Mme Disano a indiqué que le rapport du Secrétaire général mettait l’accent sur les mesures internationales et la coopération internationale en la matière, afin que puissent être prises des mesures urgentes. Le rapport soumis à cet égard examine cette question dans le contexte du développement durable et ne fait pas double emploi avec les travaux accomplis dans le cadre de la Convention-cadre sur les changements climatiques, a-t-elle ajouté. Elle a noté que dans les efforts déployés pour mitiger les effets des changements climatiques, il fallait notamment améliorer la mise en œuvre d’Action 21 et du Plan d’action de Johannesburg. De plus, elle a souligné l’importance d’autres mesures comme celles ayant trait à l’amélioration de l’efficacité énergétique; au renforcement de la gestion des zones côtières; ou encore, à la gestion durable des déchets. Mme Disano a de plus noté que les conséquences des changements climatiques sur les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés (PMA) étaient examinées dans le rapport du Secrétaire général. À cet égard, elle a affirmé que le document préconisait, entre autres, de mettre en place des stratégies durables de développement, et d’améliorer la diffusion de l’information ainsi que les capacités de réponse de ces États.
Enfin, elle a déclaré que selon les termes des différents rapports soumis à la Réunion préparatoire intergouvernementale, les politiques visant à renforcer l’usage et la qualité des technologies auraient des impacts positifs dans tous les domaines cités plus haut. Elle a aussi mis l’accent sur la nécessité d’une assistance internationale pour des projets infrastructurels dans les pays en développement, ainsi que sur la promotion d’un rôle plus actif des institutions financières internationales qui devraient investir plus dans ce secteur. Elle a enfin souligné le rôle crucial du microcrédit dans l’amélioration de l’accès à l’énergie, surtout pour les familles les plus pauvres.
Déclarations
S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. FARUKH AMIL (Pakistan) a déclaré que la Réunion préparatoire intergouvernementale qui s’ouvre aujourd’hui constituait un pas important pour la tenue de la quinzième session de la CDD, dont les travaux devraient déboucher sur l’adoption de directives politiques dans les quatre thèmes examinés. Le fait que la pauvreté soit toujours très présente dans le monde rend d’autant plus nécessaire la réalisation des objectifs que s’est fixée la communauté internationale dans le domaine du développement durable et dont la pertinence a été réitérée lors du Sommet mondial de 2005, a indiqué le représentant. Tout en soulignant l’importance du principe de responsabilité commune et différenciée, il a préconisé la recherche de politiques susceptibles de combler le fossé existant entre pays développés et pays en développement. « Notre volonté politique s’est avérée insuffisante face au manque de capacités et de ressources, et face aux effets néfastes de la dette extérieure », a déploré le représentant pakistanais. Les engagements pris par la communauté internationale ne se sont pas traduits par une mise en œuvre concrète de leur contenu, et cette absence de réalisation des promesses faites est devenue le talon d’Achille de la Commission du développement durable, a estimé le Président du Groupe des 77 et de la Chine.
Le Groupe des 77 estime que l’application du « Plan d’action de Bali » devrait contribuer largement à la réalisation des engagements pris. Il en est de même du fonctionnement des partenariats mis sur pied dans le cadre de Johannesburg, a-t-il noté. Rappelant qu’environ un milliard de personnes étaient toujours privées d’accès à l’énergie dans le monde, le représentant a estimé indispensable de reconnaître l’hétérogénéité des situations qui existent dans le monde développé et dans les pays du monde en développement. La Commission du développement durable devrait continuer d’assurer la coordination des différentes actions et de fournir des recommandations concernant les méthodes de mise en œuvre des plans et programmes adoptés, a conclu le représentant du Pakistan.
S’exprimant au nom de l’Union européenne, M. STEPHAN CONTIUS (Allemagne) a déclaré que ce cycle de la Commission du développement durable constituait une occasion unique de se pencher sur une série de questions qui sont importantes et interdépendantes les unes des autres. L’Union européenne a émis l’espoir que la quinzième session de la CDD serait l’occasion d’élaborer et d’adopter des textes orientés vers l’action et la mise en œuvre, a-t-il indiqué. Des mesures vigoureuses sont en effet nécessaires pour réaliser la transition vers une économie mondiale qui utiliserait moins d’énergie à base de carbone et qui intègrerait les objectifs d’éradication de la pauvreté en privilégiant l’efficience énergétique et le développement d’énergies renouvelables, qui sont plus respectueuses de l’environnement et plus abordables. L’Union européenne a réitéré son engagement en faveur du plan de Johannesburg et a engagé tous les pays à faire de même, a rappelé le représentant, en soulignant que l’Union européenne avait proposé que chaque État fasse connaître ses objectifs nationaux dans les domaines précités.
À cet égard, le représentant de l’Allemagne a suggéré la mise en place d’un mécanisme d’examen périodique, dont les méthodes d’évaluation devraient se fonder sur les pratiques les plus optimales pour proposer des moyens concrets d’accéder aux énergies renouvelables. Cela permettrait aux donateurs de mieux cibler leurs contributions, a estimé le représentant. Il a par ailleurs attiré l’attention des délégations sur l’interdépendance des thèmes retenus pour le cycle des travaux de la CDD, en rappelant que les choix faits par les pays en ce qui concerne leur développement industriel étaient responsables des problèmes existants au niveau énergétique et de la pollution atmosphérique. Accroître l’efficience des ressources et modifier les modes de consommation et de production est, de ce point de vue, capital, a déclaré le représentant. Il a ajouté, en conclusion, que l’Union européenne soutenait le modèle de développement industriel proposé par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI).
M. JONATHAN MARGOLIS (États-Unis) a estimé qu’en continuant à progresser dans la voie ouverte par le Sommet mondial sur le développement durable de 2002, il serait possible de prendre des mesures concrètes pour changer les conditions de vie des populations sur le terrain. Il a affirmé qu’il fallait aujourd’hui utiliser les trois mois qui restent avant la session directive de la quinzième CDD pour canaliser les différentes actions entreprises. « Il nous faut des exemples pratiques de ce qui fonctionne », a-t-il poursuivi, en se félicitant de la présentation de 120 cas d’études concrètes dans la matrice de la CDD. M. Margolis a indiqué que la délégation des États-Unis avait identifié les approches qu’il lui semblerait bon de répandre plus largement dans les mois et les années à venir. Ainsi, il a insisté sur le soutien aux petites et moyennes entreprises pour le développement d’énergies propres, ainsi que sur les initiatives de rationalisation de l’énergie du secteur public et sur la diminution de l’utilisation de l’essence au plomb, notamment. Le représentant des États-Unis a fait valoir que dans les jours et les semaines à venir il faudrait se concentrer sur la diffusion et la duplication de ces bonnes pratiques. Il a déclaré que sa délégation était prête à négocier en toute bonne foi lors de la CDD-15 et a émis l’espoir que ces discussions permettraient d’enrichir le cadre politique des débats sur le développement durable.
Présentation des résultats des rencontres intersessions
M. THORIR IBSEN (Islande), Directeur des ressources naturelles et des questions environnementales, a déclaré que le séminaire sur l’« hydrogène au service du développement durable », organisé conjointement par le Gouvernement islandais et le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies(DESA), avait réuni plus de 80 participants. Ceux-ci se sont accordés à reconnaître que la production et l’utilisation de l’hydrogène afin de promouvoir un développement durable offrait des alternatives qui méritaient d’être prises en considération, en particulier pour les pays qui souffrent du manque de combustibles fossiles. Cependant, a poursuivi M. Ibsen, les participants au séminaire ont identifié des obstacles, comme par exemple celui posé par le coût de l’énergie à base d’hydrogène. Seule une baisse substantielle de son coût de production permettrait une utilisation de masse de l’hydrogène, a relevé le représentant islandais. En outre, la capacité institutionnelle et la sensibilisation à l’existence d’une telle énergie devraient être renforcées, a-t-il noté. Conscients de ces défis, les participants au séminaire ont souligné le rôle que pourraient jouer des partenariats technologiques, ainsi que la démonstration de projets reposant sur l’usage de l’hydrogène dans les pays en développement; le besoin de développer des normes et des codes internationaux; la nécessité d’augmenter les capacités propres à chaque pays et l’établissement de réseaux de coopération internationaux dans la recherche scientifique.
Présentation des perspectives régionales
M. JOSE LUIS SAMANIEGO, représentant de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a expliqué que les cinq commissions régionales des Nations Unies avaient, cette année, décidé de présenter un rapport commun qui reflète les vues des cinq régions qu’elles couvrent. Il a noté que le rapport en question n’était pas un document de consensus, mais plutôt une somme d’informations visant à susciter le débat. M. Samaniego a ensuite fait part aux délégations des conclusions mises en avant par la CEPALC. Il a ainsi souligné qu’il fallait accélérer les engagements et les partenariats entre secteurs public et privé tout en encourageant la coopération horizontale entre les pays, ceci afin de faciliter l’intégration des politiques environnementales avec les questions liées à l’énergie et aux changements climatiques. Il a aussi indiqué que l’importance d’accords environnementaux régionaux avait été soulignée par la CEPALC pour renforcer les règles dans ce domaine.
M. Samaniego a également fait part aux délégations des conclusions auxquelles est parvenue la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO). Parmi les suggestions faites, il a souligné celle de renforcer les investissements dans le secteur de la prospection du gaz et du pétrole en utilisant des technologies propres. Il a insisté sur la nécessité de développer les technologies liées aux énergies renouvelables et de promouvoir l’usage de ces dernières. La CESAO propose aussi, a-t-il poursuivi, d’encourager le développement du secteur privé à travers des industries durables. S’agissant de la pollution atmosphérique, il a dit que la CESAO avait mis l’accent sur la nécessité d’améliorer les programmes de suivi et de contrôle de ce phénomène. Enfin, en ce qui concerne les changements climatiques, il a noté que la CESAO proposait, entre autres, de renforcer les collaborations régionales et de réduire l’impact des politiques et des mesures adoptées par les pays industrialisés en vue de favoriser le respect du Protocole de Kyoto.
Prenant à son tour la parole, M. OUSMANE LAYE, représentant de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a présenté les propositions de cette commission régionale en matière de politiques et de stratégies de développement durable. Insistant sur l’importance de la coopération régionale et de l’Union africaine, il a affirmé qu’il fallait renforcer les capacités nationales des pays, notamment dans le domaine de l’énergie. Il a aussi estimé qu’il fallait faciliter l’accès au financement et au transfert des technologies en matière de développement industriel. Concernant la pollution atmosphérique, il a suggéré d’établir des réseaux régionaux de scientifiques et de développer la collecte de données. Enfin, M. Laye a souligné l’idée de créer un forum afin de favoriser l’amélioration de la coopération régionale en matière de changements climatiques et d’alerte rapide.
M. KAJ NARLUND, représentant de la Commission économique pour l’Europe (CEE), a lui aussi fait part des propositions de cette région. Ainsi, il a mis en avant la suggestion de mieux intégrer les questions énergétiques à la planification en matière de développement. De plus, il a insisté sur l’importance de trouver des mesures visant à améliorer l’efficacité énergétique ainsi que la fiabilité et la sécurité de la fourniture d’énergie. M. Narlund a aussi proposé de diversifier les sources d’énergie en y incorporant une part croissante d’énergies renouvelables. Il a aussi estimé qu’il fallait faciliter des modes de consommation et de production durables. Enfin, il a plaidé pour l’adoption d’approches intégrées qui réduisent à la fois la pollution atmosphérique et les émissions des gaz à effet de serre.
M. RAE KWON CHUNG, représentant de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a aussi présenté les propositions avancées par cette commission régionale. Il a noté que l’idée avait été avancée d’améliorer l’efficacité énergétique et de promouvoir des technologies propres, notamment par l’investissement dans les petites et moyennes entreprises (PME). Il a aussi affirmé que la région Asie-Pacifique souhaitait voir des stratégies d’investissement qui intègrent la durabilité aux secteurs de l’énergie et du transport notamment. Enfin, il a souligné l’importance de renforcer la compatibilité entre les différentes mesures adoptées pour réduire les effets des changements climatiques et les objectifs économiques. Le représentant de la CESAP a aussi fait part de la nécessité de changer les modèles de consommation.
Débats interactifs avec les grands groupes
Mme MENSAH, représente du Groupe des organisations de femmes, a souhaité que la Commission du développement durable (CDD) se penche sur le rôle crucial que peuvent jouer les femmes agissant comme actrices du changement. Les femmes sont en effet très actives dans l’accès aux ressources énergétiques, en particulier dans les zones rurales défavorisées où ce sont souvent elles qui se déplacent pour aller chercher du bois de chauffage ou de l’eau, a relevé la représentante. La participation des femmes devrait être prise en compte dans l’élaboration des politiques énergétiques, a-t-elle souligné. S’agissant du changement climatique, la représentante a encouragé les États Membres à se conformer aux exigences contenues dans le Protocole de Kyoto. La compétence particulière des femmes dans la gestion des ressources énergétiques devrait être utilisée dans toutes les politiques touchant aux changements climatiques et au développement industriel, a-t-elle préconisé. La CDD elle-même devrait œuvrer à une meilleure représentation des femmes, a-t-elle conclu.
M. HOFFMOISTER, représentant du Groupe « Jeunesse et enfance », a déclaré qu’il faillait prendre des mesures concrètes pour répondre aux besoins des plus pauvres en matière d’accès à l’énergie. Il est évident pour les jeunes que l’énergie nucléaire et les combustibles fossiles ne sont pas des solutions durables et qu’il faut, de toute urgence, répondre à la question du changement climatique, a-t-il noté. À cette fin, il a estimé qu’il fallait mettre en place un cadre règlementaire qui contraindrait les industries à fonctionner de manière responsable. Le représentant des jeunes a enfin rappelé qu’un document de l’Assemblée générale réitère la nécessité de veiller à la prise en compte des besoins et des vues des jeunes.
S’inquiétant des phénomènes de la fonte des glaces et de la montée du niveau des mers et des océans, M. DIAZ, représentant du Groupe des peuples autochtones, a demandé aux industriels de prendre conscience des conséquences de leurs choix et aux décideurs d’adopter des politiques permettant de réduire significativement la production de carbone tout en prenant des mesures d’adaptation et de lutte contre les changements climatiques. Les peuples autochtones ont également attiré l’attention des délégations sur les mesures à prendre et sur l’orientation des travaux de la quinzième session de la CDD, qui devra absolument déboucher sur des actions concrètes et sur la mise en place de cadres règlementaires appropriés.
Mme DANO, représentante du Groupe des ONG a estimé que la production et l’usage de combustibles fossiles étaient directement à l’origine de la pollution atmosphérique. Les ONG s’emploient pour leur part à la recherche de solutions alternatives s’appuyant sur des énergies renouvelables et le principe de précaution, a-t-il souligné. Le développement durable doit inclure l’accès équitable aux ressources énergétiques et des politiques orientées vers la réduction de la pauvreté. Il faut également adopter des politiques pour rendre l’air plus propre dans les immeubles en les équipant systématiquement avec des cuisinières sûres, a-t-il proposé. Les ONG ont aussi fait valoir l’importance de limiter l’émission des gaz à effets de serre tout en hâtant la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Enfin, leur représentant a préconisé davantage d’assistance technique et de financement en faveur des mesures de développement durable. « La communauté internationale a besoin d’un nouveau paradigme pour relever les défis qui se posent dans les quatre domaines thématiques examinés par la CDD », a-t-il dit.
Mme ORTEGA, représentante du grand Groupe des autorités locales a fait valoir que les changements climatiques allaient encore provoquer de nombreuses catastrophes et que les maires des villes devraient disposer d’informations et de mécanismes d’alertes précoces pour y faire face. Elle a en outre insisté sur l’importance de la coopération Nord-Sud et sur le besoin de développer également la coopération Sud-Sud pour développer les capacités des autorités locales, et a plaidé en faveur d’un financement plus adéquat dans ce domaine. Rappelant l’importance de la bonne gouvernance, que devraient pratiquer tous les acteurs, elle a par ailleurs estimé que les petites villes devaient aussi bénéficier de la possibilité d’échanger des droits d’émissions de gaz à effet de serre. Enfin, elle s’est félicitée de la création, par ONU-Habitat et le PNUE notamment, de l’Alliance des communes, qui aide à mettre en place des techniques de développement dans les villes, y compris des techniques écologiques. La représentante a ainsi souhaité que chaque ville bénéficie du financement qui lui permettrait de devenir une « ville verte ».
M. ROYER, représentant du Groupe des travailleurs et des syndicats, a noté que le choix de bonnes politiques économiques était crucial pour atteindre les objectifs fixés par la CDD. Il a suggéré que cette Commission s’exprime sur les relations entre les travailleurs, leurs représentants et leurs employeurs, et a estimé qu’en travaillant ensemble ces différents acteurs pouvaient devenir des outils de mise en œuvre efficace de mesures écologiques. Il a par ailleurs déclaré que le système international avait parfois mal fonctionné en ce qui concerne la gouvernance et la régulation de la mondialisation, et a estimé que cet échec dépassait les seules questions environnementales. Constatant une tendance à la privatisation à outrance, le représentant des associations de travailleurs a argué qu’il fallait plutôt définir un nouveau rôle pour le secteur public, notamment pour ce qui est de l’amélioration de l’accès aux services pour les pauvres et les plus vulnérables.
M. KELLY, représentant du Groupe de l’industrie et du monde des affaires a, quant à lui, rappelé que 1,2 milliard de personnes n’avaient pas accès aux services énergétiques et que cette situation constituait un grand défi à relever. Il a affirmé que de nombreuses questions abordées dans l’enceinte de la CDD exigeaient une solution au niveau mondial. Il a aussi fait valoir qu’il fallait à la fois satisfaire les besoins du développement et de la société et les questions posées par la nécessité de protéger l’environnement, en insistant à la fois sur les mesures de responsabilité sociale des entreprises, et sur le maintien du caractère concurrentiel de ce secteur. Le développement industriel peut contribuer au développement durable s’il se fonde notamment sur une bonne base scientifique, a-t-il poursuivi. Il a ensuite estimé qu’il fallait évaluer toutes les sources d’énergie selon leurs mérites et leurs faiblesses respectives. Enfin, le représentant a souligné l’importance qui devrait être accordée aux activités de recherches pour parvenir, entre autres, à des technologies propres ainsi que la nécessité de créer de nouveaux partenariats.
M. GLASER, représentant de la Communauté scientifique et technique a rappelé que celle-ci avait pour mission première de développer la recherche de technologies susceptibles d’appuyer les politiques de développement durable. « Exigeant un partenariat entre secteurs public et privé, des politiques énergétiques audacieuses sont nécessaires de toute urgence pour nous permettre de réaliser un développement durable et de nous adapter aux effets du changement climatique », a-t-il ajouté.
Le représentant du Groupe des agriculteurs et fermiers, a pour sa part rappelé que le changement climatique avait des répercussions inquiétantes sur les agriculteurs et leurs activités. En effet, les récoltes et le bétail sont de plus en plus affectés par les phénomènes de la sécheresse ou des inondations, a-t-il constaté. Pour y pallier, il a donc recommandé de développer des partenariats avec les communautés de recherche pour réfléchir à des agricultures durables et de substitution. Il faudrait également appuyer les PME pour qu’elles produisent des moyens énergétiques efficaces et mettre en place des secteurs énergétiques concurrentiels pour que les agriculteurs ne soient pas entièrement dépendants d’un seul fournisseur ou d’un seul type d’énergie, a-t-il recommandé. Le représentant a enfin souhaité que les agriculteurs prennent une part plus active aux transferts de technologies.
M. LESLIE WALLING, Directeur exécutif de l’Association caribéenne de conservation, a déclaré qu’un centre régional pour le changement climatique avait été créé dans les Caraïbes pour faciliter l’adaptation à ce phénomène. En outre, il est apparu clairement que le succès des projets entrepris dans la région était lié à certains facteurs, dont le principal est le processus consultatif dans lequel se sont engagés les acteurs de la région, a indiqué l’expert. Dans ce cadre, des professionnels ont pu participer à l’établissement de stratégies, mais les nouveaux intervenants qui contribueront à élaborer les outils à l’avenir seront en priorité les individus et les communautés directement affectés par les changements climatiques. La négociation entre parties prenantes est un élément déterminant dans l’identification d’options et dans la formulation de décisions, a souligné M. Walling. S’agissant des nouveaux outils, il est proposé d’entreprendre des recherches dans plusieurs domaines, à l’appui desquelles la région des Caraïbes a commencé à adapter au niveau local les modèles prévalant au niveau mondial. Ceci implique de mobiliser des acteurs clefs dans les secteurs concernés et d’identifier les parties prenantes, a-t-il ajouté en conclusion.
Prenant la parole à son tour, M. PAUL FAIRBARN, Gestionnaire de « Community Lifelines Programme » au sein du Secrétariat de la Commission des géosciences appliquées des îles du Pacifique (SOPAC), a concentré son intervention sur l’importance de l’énergie pour les petits États insulaires en développement, qui sont totalement dépendants des importations de combustibles fossiles. À ce jour, près de 70% des habitants des îles du Pacifique n’ont toujours pas accès aux systèmes d’énergie modernes, a-t-il relevé. Il a donc souligné la nécessité de développer et de mettre en œuvre une stratégie relative à l’approvisionnement en pétrole de ces petites îles. Toutefois, a-t-il prévenu, la réduction des prix des produits pétroliers n’est pas la panacée à tous leurs problèmes. Il faut surtout accroître le nombre de projets, de programmes et d’initiatives permettant d’intégrer les technologies liées à l’énergie nouvelle et renouvelable, a-t-il estimé.
Pour les petits États insulaires en développement, la production de l’électricité hydraulique, solaire et éolienne, ainsi que l’utilisation de la biomasse offrent de réelles opportunités. Le potentiel d’autres technologies comme les biocarburants, l’énergie des marées des océans, des vagues et des courants marins, doit encore être exploré avant d’être exploitable. Le dilemme qui se pose est de pouvoir progresser dans l’intégration des énergies nouvelles et renouvelables, en tenant compte des caractéristiques particulières des petites îles en développement qui ont des ressources énergétiques et des besoins différents. Certains de ces pays seraient, par exemple, vulnérables aux effets de l’usage de turbines éoliennes car ils risqueraient d’être victimes d’inondations inattendues. Il faut donc fournir à ces pays une assistance technique, un financement approprié et une aide au renforcement des capacités, a insisté l’intervenant.
M. TOM GOREAU, Président de l’Alliance mondiale pour la surveillance des récifs coralliens, a déclaré que le besoin d’énergies peu coûteuses était particulièrement important pour les petits États insulaires en développement (PEID). En raison de leur faible développement industriel et de leur faible consommation énergétique, ceux-ci jouent un rôle insignifiant dans la pollution atmosphérique qui affecte la planète, a-t-il rappelé. Pourtant ces pays disposent de ressources énergétiques naturelles, en particulier les énergies marémotrice et solaire, qui ne sont pas encore suffisamment utilisées, en raison de leur coût d’exploitation et du manque d’infrastructures appropriées. Soulignant que l’énergie marémotrice était importante dans les archipels, qui sont entourés d’importants courants marins, comme par exemple aux Philippines, l’expert a regretté que cette forme d’énergie ne figure pas dans les priorités définies par les Nations Unies en matière d’énergies renouvelables. Affirmant enfin que l’humanité a détruit la capacité productive de la terre, il a préconisé de la rétablir en enterrant profondément dans ses sous-sols le gaz carbonique, cette innovation technologique étant actuellement à l’étude, mais pouvant présenter l’avantage de fertiliser de nouveau les sols.
Commentant les propos des experts, la représentante du Cap-Vert, a, en s’exprimant au nom de l’Alliance des petits États insulaires en développement (PEID), souligné l’importance que revêtent, en matière de développement durable, l’existence d’une volonté politique, d’un environnement international propice, et d’un partenariat fondé sur des responsabilités communes mais différenciées. Concrètement, elle a appelé à un appui fondé sur des politiques incitatives pour améliorer les pratiques de gestion et de développement des technologies saines et promouvoir une utilisation plus durable des ressources naturelles. L’appui international doit viser à élargir l’accès aux investissements étrangers directs (IED), la réduction des barrières tarifaires et non tarifaires, et le transfert des technologies saines à un prix abordable. Concernant la pollution atmosphérique, elle a appelé au renforcement des capacités et de l’accès aux financements pour améliorer le contrôle du commerce illicite des substances contenant de l’ozone. Elle a aussi appelé les organisations pertinentes à mieux coordonner leur action dans la gestion, la surveillance et le respect des normes établies en matière d’émissions. S’agissant du changement climatique, la représentante a souligné la nécessité de travailler à une plus grande intégration des mesures d’atténuation et d’adaptation dans les politiques et les programmes d’assistance au développement mis en œuvre par les institutions internationales. Elle a surtout demandé la mise en œuvre intégrale des textes internationaux pertinents, dont les Programmes d’action de la Barbade et de Johannesburg. Il faut, a-t-elle dit, accorder la plus haute priorité à la conclusion des négociations d’ici 2008, notamment en ce qui concerne les textes relatifs à la lutte contre le changement climatique.
Le représentant de la Barbade a expliqué que le changement climatique était le défi le plus important à relever pour les petits États insulaires en développement (PEID). Alors qu’ils sont ceux qui ont le moins contribué à ce phénomène, ils sont pourtant ceux qui en pâtissent le plus, a-t-il fait remarquer. Le représentant a ensuite estimé que les meilleures initiatives que prendront les Caraïbes ne pourraient jamais aboutir sans les efforts que doit consentir le reste de la communauté internationale pour diminuer l’émission de gaz à effet de serre. Or, nous avons reçu la confirmation stratégique que des dommages irréparables seront commis si des mesures ne sont pas prises immédiatement, a-t-il regretté. La communauté internationale devrait donc accorder la plus haute priorité à la nécessité de mettre un terme aux négociations et de passer enfin à l’action. À cet égard, le représentant a espéré que la CDD-15 donnerait l’occasion d’accorder aux petites îles en développement la place qu’elles méritent dans l’adaptation au changement climatique.
Soutenant ce point de vue, le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée a souligné que la question de l’énergie et du changement climatique était d’une importance capitale. Face aux affirmations selon lesquelles les énergies renouvelables sont coûteuses, il a souligné qu’il existait des solutions économiques envisageables dans le cadre de la coopération Sud-Sud et du mécanisme de l’Union européenne.
Le représentant de l’Union européenne a indiqué qu’il fallait aider les petits États insulaires en développement à relever les défis auxquels ils font face, alors qu’ils sont les premières victimes du changement climatique. La mise au point de stratégies doit tenir compte de leurs préoccupations particulières, a-t-il expliqué, en mettant en place des cadres politiques visibles à long terme. Pour sa part, l’Union européenne s’est déclarée engagée à diminuer de 20% ses émissions de gaz à effet de serre et à respecter les obligations qui lui incombent en vertu du Protocole de Kyoto.
S’agissant de l’énergie au service du développement durable, la représentante de Tuvalu s’est déclarée convaincue que la CDD-15 devrait mettre l’accent sur l’élaboration de politiques énergétiques efficaces et sur le recours plus systématique aux sources d’énergies renouvelables. Elle a ensuite estimé qu’il était urgent de trouver des sources de financement pour les coûts d’adaptation au changement climatique, qui sont d’un montant de 37 milliards de dollars rien que pour que la région Océanie. Mais l’adaptation ne suffit pas, a prévenu la délégation, qui a fait remarquer que si les pays développés persistaient à maintenir leurs taux d’émission de gaz à effet de serre, la vulnérabilité des PEID ne cesserait pas alors de s’aggraver.
À son tour, la représentante de la Norvège, a fait observer que les petits États insulaires en développement (PEID) constituent un test pour évaluer la capacité des pays à s’adapter au changement climatique. En effet, la région arctique présente des points communs avec les PEID. En 2005, une étude a conclu que l’Arctique devrait ressentir plus rapidement les effets du changement climatique. L’étude a aussi établi un lien entre la fonte des glaces et l’élévation du niveau de la mer. En raison de ces similitudes, un programme a été lancé entre l’Arctique et les PEID, pour une période de cinq ans. Il faut une aide accrue à l’adaptation au changement climatique, a-t-elle estimé, en saluant l’adoption du Fonds « adaptation ». Mais de nouveaux efforts sont cependant nécessaires, a estimé la représentante. La Norvège, a-t-elle indiqué, a à cet égard entamé des débats sur l’idée de prélever une taxe sur les voyages aériens. Parlant aussi des émissions de gaz à effet de serre, elle a reconnu le principe de responsabilités communes mais différenciées, en soulignant le rôle des pays en développement, dont certains rejoindront, dans quelques années, les plus grands pollueurs.
Commentant, pour sa part, les questions énergétiques, le représentant de l’Islande a appelé à la mobilisation des ressources et à un transfert intensif du savoir-faire. L’Islande a toujours été prête à partager son expérience dans l’exploitation de l’énergie géothermique, a-t-il dit avant de rappeler que son pays a débloqué une somme de 1,6 million de dollars, soit bien plus que ce qu’il avait annoncé à Maurice.
Le partage d’expériences a aussi été au centre des propos du représentant de l’Autriche, qui a souligné l’importance du partenariat international. Ce partenariat doit surtout viser à renforcer les capacités locales et régionales et à augmenter les ressources financières, a souhaité le représentant des Îles Marshall, qui a aussi attiré l’attention de la Commission sur la crise de la contamination radioactive. La question des ressources financières est revenue dans les propos du représentant des Îles Salomon, qui a souligné leur importance pour l’accès aux sources d’énergie nouvelles et renouvelables, qui sont un des moyens de lutter contre le changement climatique. Le représentant a d’ailleurs proposé la création d’un fonds de roulement au sein de chaque banque centrale et auquel pourrait recourir tous les partenaires.
Pour le représentant des États-Unis, il est nécessaire de se demander ce que la CDD peut faire ou ne pas faire. Il n’est pas nécessaire de multiplier inutilement les projets, a-t-il dit en estimant qu’il vaudrait mieux s’occuper de mettre en œuvre les politiques déjà adoptées. Le représentant du Japon a déclaré qu’une partie substantielle de l’aide publique au développement (APD) de son pays était dirigée vers les PEID, auxquels il faut également apporter une assistance technique. L’édification de capacités en matière d’écotourisme pourrait également leur être utile en matière de développement, a-t-il suggéré. Le représentant de l’Inde a pour sa part évoqué la vulnérabilité des petites îles, qui sont au nombre de 1 300 dans son pays. Il a déclaré que l’Inde était prête à partager son expertise et son expérience avec d’autres pays en proie à des difficultés dans le cadre de projets de coopération technique. Le représentant de Samoa a déclaré que son pays ne contribuait que très peu à la pollution atmosphérique mondiale. Les PEID de la région de l’Océanie dépendent, comme les autres, en grande partie des combustibles fossiles, ce qui rend d’autant plus nécessaire de réfléchir à leur approvisionnement énergétique, a plaidé le représentant. Il a relevé les conditions d’isolement dans lesquelles vivent les populations des petites îles d’Océanie. La délégation de Fidji a demandé à la communauté internationale et à ses partenaires de développement de réfléchir à des stratégies de financement pour aider les groupes les plus vulnérables vivant dans les zones rurales, en particulier les femmes et les enfants. Le représentant a également suggéré de réfléchir à la création d’un mécanisme pour le financement des énergies renouvelables dont ont besoin les PEID.
Concluant le débat, la représentante du Groupe des femmes a souligné la nécessité de financer des technologies saines, de promouvoir la participation des femmes aux processus de prise de décisions, et d’assurer leur présence aux actions d’approvisionnement en énergie, dont notamment le développement de l’utilisation de la biomasse. Elle a enfin souligné l’importance d’intégrer une approche soucieuse d’égalité entre les sexes dans toutes les actions visant à promouvoir le développement durable.
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