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ECOSOC/6287

CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL: DIALOGUE SUR LES QUESTIONS DE COORDINATION AVEC LES PRÉSIDENTS DES COMMISSIONS TECHNIQUES

10/07/2007
Conseil économique et socialECOSOC/6287
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

                                                            10 juillet 2007


CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL: DIALOGUE SUR LES QUESTIONS DE COORDINATION AVEC LES PRÉSIDENTS DES COMMISSIONS TECHNIQUES


(Publié tel que reçu)


Thème de cette réunion-débat: « Travailler ensemble pour promouvoir les objectifs d'un travail décent et du plein-emploi pour tous »


Le Conseil économique et social a poursuivi ce matin son débat consacré aux questions de coordination en tenant une réunion-débat avec les présidents de ses commissions techniques sur le thème « travailler ensemble pour promouvoir les objectifs d'un travail décent et du plein-emploi pour tous ».  Le Conseil adoptera ultérieurement une déclaration sur les questions de coordination.


La réunion a entendu des présentations des présidents des commissions techniques suivantes ou leurs représentants: Commission du développement social, Commission de la condition de la femme, Commission de la population et du développement, Forum des Nations Unies sur les forêts, Commission de la science et de la technique au service du développement, Commission du développement durable et Commission de statistique.  La Présidente de l'Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones a également participé aux échanges.


Après les présentations des présidents des commissions techniques, portant avant tout sur les mesures qu’elles ont prises pour intégrer la réalisation des objectifs internationaux de développement dans leurs travaux, et pour contribuer efficacement aux activités du Conseil économique et social, un débat s'est engagé avec les délégations suivantes: Portugal, au nom de l'Union européenne, Suisse, Bolivie, El Salvador, Chine, Algérie et Haïti; un représentant de l'Organisation internationale du travail est également intervenu.


Plusieurs intervenants ont souhaité l'instauration de relations de travail plus étroites entre les diverses commissions techniques d'une part, et entre ces commissions et le Conseil d'autre part.  Les commissions récoltent de nombreuses informations dans le cadre de leurs activités, a-t-il aussi été relevé, mais elles ne débouchent pas toujours sur l'action: la vraie question est de savoir si les États sont disposés à agir sur la base des éléments techniques et scientifiques disponibles.


Le Conseil ouvrira, cet après-midi à 15 heures, son débat consacré aux activités opérationnelles au service de la coopération internationale pour le développement. 



Dialogue avec les présidents des commissions techniques pour la promotion des objectifs d'un travail décent et du plein-emploi pour tous


Présentations


M. HILARIO G. DAVIDE, Vice-président du Conseil, qui préside les débats sur les questions de coordination, a notamment déclaré que 2007 marque l'introduction des nouvelles fonctions du Conseil, à savoir le Forum pour la coopération au développement et l'examen ministériel annuel.  L'objectif doit être maintenant de déterminer comment le Conseil pourrait servir de plateforme pour la participation à haut niveau entre États.  Il conviendra donc de définir comment les commissions techniques pourront contribuer de manière utile aux travaux des nouveaux instruments de travail, étant entendu que pour faciliter ces contributions, le Conseil devra, de son côté, prendre des mesures urgentes, comme par exemple l'adoption, dès avant la fin de cette session de fond, de son programme de travail pour 2008.  Quoi qu'il en soit la discussion de ce jour est l'occasion idéale pour favoriser des contributions plus fortes des commissions aux nouvelles fonctions du Conseil.


M. ALEXEI TULBURE, Président de la Commission du développement social, a rappelé que le Sommet mondial pour le développement social, qui s'est tenu à Copenhague en 1995, a adopté un programme d'action fixant trois objectifs: éradication de la pauvreté, expansion de l'emploi productif et réduction du chômage, et promotion de l'intégration sociale.  À la suite du Sommet, la Commission du développement social a posé les jalons pour la création de la première décennie des Nations Unies pour l'éradication de la pauvreté 1996-2005, proclamée par l'Assemblée générale en 1996, Année internationale pour l'éradication de la pauvreté.  M. Tulbure s'est ainsi réjoui que ces efforts aient fait une contribution essentielle à la Déclaration du Millénaire.  Les travaux de la Commission en matière de lutte contre la pauvreté va plus loin qu'une simple contribution à l'Agenda mondial pour le développement, a-t-il poursuivi.  Elle œuvre sans relâche à attirer l'attention sur les conditions de vie des nombreuses personnes vivant dans la pauvreté.  Ainsi, la Commission a porté son attention sur les besoins des familles, des jeunes et des personnes âgées vivant dans la pauvreté.  En outre, l'attention qu'elle a accordée aux personnes handicapées a ouvert la voie à la récente adoption par l'Assemblée générale de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.


M. Tulbure a rappelé que la Commission du développement social a changé ses méthodes de travail à partir de 2006 de manière à articuler son travail autour d'une série de cycles de deux ans axés sur les trois thèmes clés définis à Copenhague.  Le thème retenu pour 2007-2008 est la promotion du plein emploi et du travail décent, compte tenu des liens avec l'éradication de la pauvreté et l'intégration sociale.  Un consensus s'est dégagé sur le fait que la croissance économique ne conduit pas à elle seule à la création d'emploi, a expliqué le Président de la Commission du développement social.  La marée montante de la mondialisation ne soulève pas tous les navires en même temps, a-t-il souligné.  En outre, le monde est confronté à un déficit s'agissant du travail décent.  Chômage, emplois non productifs, emplois dangereux, insécurité de revenus, notamment, sont à déplorer.  Les systèmes de sécurité sociale devraient également être améliorés pour aider ceux qui en ont le plus besoin.  De plus, les politiques macroéconomiques devraient refléter et intégrer pleinement la croissance de l'emploi et les objectifs de réduction de la pauvreté.  La Commission a d'autre part décidé d'aborder le thème de l'emploi des jeunes comme point spécial de son ordre du jour.  Sans possibilités d'emploi appropriées, les jeunes sont plus vulnérables et exposés à l'exclusion sociale, a-t-il précisé.  Pour conclure, il s'est réjoui des synergies importantes existant entre le thème choisi pour l'examen ministériel annuel et les thèmes de travail de la Commission, et a exprimé l'espoir que les interactions positives entre l'ECOSOC et la Commission vont perdurer.


M. OLIVIER BELLE, Président de la Commission de la condition de la femme,  a notamment indiqué qu'une petite réforme interne a été engagée au sein de la Commission visant au contrôle de la mise en œuvre de la Déclaration de Beijing au niveau national.  L'évolution est positive en matière de parité hommes et femmes, puisque tous les pays du monde ou presque ont pris des engagements au moins écrits dans ce domaine, engagements dont la Commission s'efforce de contrôler le respect.  En ce qui concerne l'objectif d'éradication de la faim, la Commission a exhorté les gouvernements à ouvrir l'accès des femmes au marché du travail, une mesure technique qui reflète bien les moyens d'action de la Commission, qui résident avant tout dans les conseils stratégiques.  De même, la Commission a contribué en 2007 à la réalisation du premier objectif du Millénaire pour le développement par la publication d'une étude sur le renforcement des efforts d'éradication de la pauvreté et de la faim, notamment par le biais de partenariats pour le développement. 


La Commission œuvre bien entendu en faveur de l'égalité entre les sexes s'agissant de l'accès à un travail décent, a poursuivi M. Belle.  La Commission contribue aux débats dans ce domaine en se saisissant par exemple des problèmes spécifiques aux fillettes, ou encore en proposant des mesures d'action ciblées telles que l'octroi de microcrédits.  Enfin, la Commission a été sollicitée pour se pencher sur les relations futures entre les commissions techniques et le Conseil: dans ce contexte, l'efficacité serait nettement améliorée s'il était possible de connaître suffisamment longtemps à l'avance les thèmes des deux ou trois examens ministériels annuels suivants, compte tenu du temps nécessaire aux études et recherches. 


M. IVAN PIPERKOV, Président de la Commission de la population et du développement, a rappelé que sa Commission a pour tâche d'évaluer la mise en œuvre du Plan d'Action adopté par la Conférence internationale sur la population et le développement (Le Caire, 1994).  Ces dernières années, la Commission s'est occupée des questions en matière de population qui sont cruciales pour la réalisation des objectifs du travail décent et de la réduction de la pauvreté.  En 2003, elle s'est intéressée aux interrelations entre population, éducation et développement et a conclu qu'il est important, pour réduire la pauvreté et l'inégalité, de mettre l'accent sur l'éducation pour tous.  En 2005, la Commission a examiné la contribution que pourrait avoir la mise en œuvre du Plan d'Action pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement.  Elle a conclu à ce sujet qu'une réduction de la croissance démographique des pays en développement peut faire gagner du temps aux sociétés pour combattre la pauvreté, protéger l'environnement et améliorer les niveaux d'éducation.  Une réduction de la croissance démographique déboucherait également sur une croissance moins rapide du nombre de personnes en âge de travailler, permettant ainsi de mieux réduire le chômage, a-t-il ajouté. 


L'impact de l'épidémie du VIH/sida et de sa relation avec la pauvreté a été examiné par la Commission de la population et du développement en 2005, a poursuivi M. Piperkov.  L'épidémie est en effet une cause fréquente de la pauvreté des familles touchées par le VIH/sida.  L'interdiction de la discrimination des personnes infectées est devenue urgente à cet égard.  De même, il est urgent que des mesures efficaces soient prises pour empêcher la propagation de la maladie.  M. Piperkov a également indiqué que, pour la préparation du dialogue de haut niveau de 2006 sur le sujet, la Commission s'est intéressée aux questions des migrations et, en 2007, elle s'est intéressée aux implications du vieillissement de la population sur les structures du développement.  L'année prochaine, la Commission se penchera sur les questions de distribution de la population, de l'urbanisation et de la migration interne.  Elle va s'intéresser à la répartition de la population dans l'espace puisque la recherche d'un emploi meilleur constitue une des causes importantes des migrations vers les villes.  Pour conclure, il a souligné que les recommandations adoptées par la Commission constituent des outils utiles pour promouvoir la mise en œuvre du Plan d'Action et assurer que les programmes en matière de population contribuent à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement.  Les interactions entre les dynamiques de population et la réduction de la pauvreté sont cruciales.  La mise en œuvre du Plan d'Action facilitera la réduction de la pauvreté à long terme et améliorera les possibilités d'emploi dans le monde.


M. BOEN PURNAMA, Président du Forum des Nations Unies sur les forêts, a notamment déclaré que les activités du Forum sont axées en particulier sur l'application de l'Agenda des Nations Unies pour le développement.  C'est pourquoi les gouvernements l'ont explicitement chargé, en 2006, de renforcer la contribution des forêts à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement, objectifs qui servent désormais de points de référence pour le travail du Forum.  Ce dernier a donc adopté quatre «objectifs mondiaux pour les forêts», concernant les ressources forestières, la gestion sylvicole durable, les zones protégées et la mobilisation des ressources financières.  La notion de gestion durable s'inscrit pleinement dans la réalisation des objectifs de développement visant à l'éradication de la pauvreté: ce principe est en effet au cœur du développement durable.  La gestion durable aide à combattre la pauvreté, améliore la qualité de vie des millions de personnes vivant à proximité des forêts et génère des emplois et des revenus sans remettre en cause la qualité l'environnement.


M. Purnama a fait valoir que le dialogue intergouvernemental qui a eu lieu dans le cadre de l'adoption de six résolutions traitant de l'éradication de la pauvreté a notamment permis de mettre en évidence le fait que l'application effective des dispositions adoptées est facilitée par le partage d'informations entre les instances pertinentes de l'ECOSOC et les intervenants extérieurs et par la promotion de la participation effective de toutes les parties concernées.  Le Forum a d'autre part acquis une bonne connaissance des initiatives lancées au niveau des États et des organisations dans des secteurs prioritaires.


M. KONG CHO HA, de la Commission de la science et de la technologie au service du développement, intervenant au nom du Président de la Commission, a rappelé que la Commission, créée en 1992, sert de forum pour l'examen des questions relevant de ces domaines et de leurs conséquences en matière de développement.  Elle contribue en outre à mieux faire connaître la science et la technique et formule des recommandations en la matière.   Au cours de la Session de fond de 2006, la Commission s'est intéressée à la suite à donner au Sommet mondial sur la société de l'information, a-t-il expliqué.  Il a ainsi été décidé que la Commission devrait apporter un appui au Conseil pour le suivi des résultats de ce Sommet et formuler des conseils à ce sujet.  Lors de la session de fond de mai dernier, la Commission a évalué les progrès réalisés.  Bien qu'il y ait eu des améliorations notables des possibilités numériques dans le monde, des écarts en matière d'accès aux technologies de l'information perdurent.  La fracture numérique reste un problème.  M. Kong a fait observer qu'il s'agit aujourd'hui de procéder à l'évaluation à mi-parcours du calendrier des objectifs élaborés par le Sommet mondial sur la société de l'information et des objectifs du Millénaire pour le développement.  Il faut maintenant œuvrer ensemble pour faire une réalité de la vision convenue par la communauté internationale, a-t-il insisté.  Il a tenu à cet égard à rappeler le rôle des technologies d'information sur la croissance économique et le développement humain.  Elles permettent d'améliorer la productivité, la compétitivité des entreprises et, partant, de créer des emplois.  Il est indispensable de permettre à tous de bénéficier de ces technologies.  Et un tel projet exige que des politiques novatrices soient mises en œuvre à tous les niveaux de la société, a précisé M. Kong, qui a rappelé que le Sommet avait insisté sur l'importance cruciale de la science, de la technologie et de l'innovation pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement


M. Kong a en outre expliqué que sa Commission a conclu que le fossé qui existe entre pays du Nord et pays du Sud représente une fracture technologique qui doit être comblée si on veut que les pays en développement puissent participer de manière efficace à une société mondiale du savoir.  La Commission va continuer d'aider les pays en développement à cet égard, en collaboration avec la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement, a-t-il ajouté.  Il a notamment fait valoir que la Commission organise des cycles de formations scientifiques dans les pays en développement.  Elle continue également de servir de forum de partage de pratiques technologiques optimales au service du développement.  Et diffuse des études de cas de pays en développement qui ont réussi à développer des partenariats technologiques productifs en faveur du développement.


M. FRANCES NHEMA, président de la Commission du développement durable, a déclaré que dans le cadre de l'objectif d'éradication de la pauvreté, la Commission a débattu de problèmes relatifs à l'accès à l'eau et à l'énergie, à l'assainissement, et aux établissements humains.  La Commission a recommandé que les options politiques et pratiques relatives à ces domaines soient intégrées aux plans nationaux et que des efforts soient consentis pour la réalisation des objectifs dans ce domaine.  De même, la Commission a préconisé des mesures en faveur de l'emploi des femmes et des jeunes, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.  La Commission a mis en avant des mesures de protection de l'environnement utiles pour le développement et recommandé l'électrification des campagnes.  De même, il a été relevé l'urgence de la requalification des personnes sans formation. 


La Commission a déploré le manque de moyens financiers et techniques à la disposition des États les plus exposés aux catastrophes liées aux changements climatiques, notamment les États africains et les petits États insulaires, a souligné M. Nhema.  Les consultations menées par la Commission concernent un nombre croissant de partenaires, a fait valoir M. Nhema.  Enfin, des collaborations ont été engagées avec les autres commissions techniques du Conseil économique et social pour certains aspects spécifiques de ses travaux.


Mme VICTORIA TAULI-CORPUZ, Présidente de l'Instance permanente sur les questions autochtones, a expliqué que les deux premiers objectifs du Millénaire pour le développement (réduction de l'extrême pauvreté et de la faim et assurer l'éducation primaire pour tous) ont été abordés lors de la session de 2005 ; puis, la session 2006 s'est intéressée aux autres objectifs du Millénaire pour le développement.  En dépit de la croissance économique, il a été prouvé que les peuples autochtones ont été appauvris, a-t-elle souligné.  Elle a expliqué que l'Instance permanente a passé en revue certains des rapports nationaux sur les objectifs et souligné que la majorité présentent très peu d'information sur les préoccupations des peuples autochtones.  La plupart du temps, ils n'évoquent pas du tout l'apport des peuples autochtones à la réalisation des objectifs du Millénaire.  Ces peuples ont moins accès à l'éducation, ils connaissent la pauvreté et connaissent des taux plus élevés de mortalité.  Toutefois, peu de rapports fournissent des données statistiques en la matière, a-t-elle regretté.  Mme Tauli-Corpuz a ainsi appelé les gouvernements à incorporer les défis spécifiques rencontrés par les peuples autochtones.


Mme Tauli-Corpuz a souligné que les peuples autochtones attachent beaucoup d'importance aux questions du plein-emploi et du travail décent.  Elle a en effet rappelé que les peuples autochtones ont souffert de déplacements systématiques en raison de projets de construction ou de conflits.  Ils ont ainsi été obligés de rechercher des emplois et se sont retrouvés, en tant qu'autochtones, confrontés à des difficultés supplémentaires.  Deux réunions d'experts internationaux ont été organisées en collaboration avec l'Organisation internationale pour les migrations, Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-HABITAT) et le Haut Commissariat pour les droits de l'homme, afin de s'intéresser à la migration des peuples autochtones, qui a un rapport direct avec les questions de l'emploi et du travail décent, a-t-elle poursuivi.  Les autochtones doivent bénéficier d'une protection de leurs droits fondamentaux en tant qu'autochtones, a-t-elle insisté.  À cet égard, la future Déclaration des Nations Unies sur les droits des autochtones est très attendue par ces peuples.  Mme Tauli-Corpuz a ainsi lancé un appel à toutes les délégations et plaidé pour que cette Déclaration soit acceptée au plus vite.


Mme MABEL GOMEZ-OLIVER, de la Commission de statistique, intervenant au nom de son Président, a notamment indiqué que la Commission, dont la dernière session de travail a compté avec la participation de 130 États, a adopté deux séries de normes techniques destinées à simplifier les comparaisons statistiques entre États: des Principes et recommandations concernant les recensements de la population et de l'habitat et un Système de comptabilité économique et environnementale en matière de ressources en eau.  La Commission a en outre poursuivi son travail technique dans les domaines de la comptabilité nationale, des statistiques comptables, sociales et environnementales, travail qui devrait aboutir à la publication de normes statistiques.


La Commission de statistique est aussi très consciente de sa relation avec l'ECOSOC et les autres commissions techniques.  Son ordre du jour comprend un volet consacré aux implications statistiques des décisions de l'ECOSOC.  Le domaine de la formulation d'indicateurs à l'intention du Conseil est celui où la contribution de la Commission est la plus importante et sera d'une utilité particulière pour l'activité future de l'examen ministériel annuel et du Forum pour la coopération en matière de développement.  La Commission a à cet égard choisi comme thème de travail en 2008 «les statistiques de l'emploi».  Enfin la Commission s'est efforcée de respecter le mandat qui lui a été confié par l'ECOSOC en matière d'harmonisation et de rationalisation des indicateurs.  Cette tâche est particulièrement importante compte tenu du fardeau que représentent pour certains pays les nombreuses demandes d'information statistiques.


Questions et observations


Une délégation a souligné que la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement n'est pas uniquement une obligation morale, mais également un impératif politique du fait que la réalisation de ces objectifs permettra d'accroître le niveau de stabilité et de sécurité mondiale.


Un intervenant a souhaité savoir si, à l'instar de la Commission de la condition de la femme qui est en train de réformer ses méthodes de travail, les autres commissions cherchent à renforcer la mise en œuvre des efforts au niveau national et mettent l'accent sur l'échange des meilleures pratiques.  Dans la même idée, un autre participant a demandé comment, de l'avis des panélistes, améliorer la capacité des partenaires à identifier les meilleures pratiques sur le terrain.


Dans quelle mesure peut-on travailler pour que l'eau, ressource naturelle si importante, cesse de faire partie de l'économie de marché, cesse d'être commercialisée et devienne un droit de l'homme, a demandé une délégation?  L'attention a en outre été attirée sur l'importance de définir un cadre général de parité dans la mise en œuvre des politiques.  De même, les droits des autochtones devraient toujours être inclus dans les stratégies de développement.


Une représentante a insisté sur la nécessité d'établir une communication plus régulière et plus suivie entre les différentes commissions techniques et avec la plénière de l'ECOSOC, ce qui permettrait de renforcer l'efficacité de part et d'autre.  Un mécanisme devrait être cherché pour ce faire. 


Le représentant de la Chine a fait valoir que les problèmes d'emploi prennent dans son pays une dimension particulière, compte tenu de l'importance de la population.  Les commissions techniques doivent aborder la question du plein emploi sous l'angle de sa contribution au développement.  Il doit être tenu compte des particularités des États.  La coordination entre les commissions doit être améliorée dans le sens d'une action plus efficace en faveur du plein emploi.


Une autre délégation a souligné l'importance du plein emploi et de l'emploi décent pour le développement, rappelant qu'un consensus a déjà été trouvé sur le rôle du droit au développement.  En matière de fracture numérique, quel est l'état de la réflexion de la Commission de la science et de la technique au service du développement sur une éventuelle réglementation de ce domaine, pour le bien commun.


Un intervenant a demandé à la représentante de l'Instance permanente sur les questions autochtones des informations supplémentaires sur l'évolution de la situation des peuples autochtones dans les pays d'Amérique latine.


En fin de discussion, le représentant de l'Organisation internationale du travail a pris la parole pour assurer aux différentes commissions que l'OIT suit de près leur travail.  Il s'est également réjoui de poursuivre et de renforcer leur collaboration.  Il a dit au représentant de la Commission du développement durable attendre de coopérer avec elle sur les questions de la sécheresse et de la désertification en Afrique, dont elle sera saisie.  Il a indiqué que l'OIT collaborerait volontiers avec la Commission de statistique dans le cadre de l'étude qu'elle envisage de mener sur les statistiques en matière d'emploi.


Réponses des panélistes


M. TULBURE, Président de la Commission du développement social, a insisté sur l'importance de la mise en œuvre des stratégies à l'échelon national et faisant valoir que la Commission dispose de diverses manières d'aider les gouvernements à appliquer les stratégies sociales préconisées.  Il est dans ce contexte essentiel de poursuivre la phase de mise en œuvre des mesures de développement social, c'est pourquoi la Commission a publié une note de politique sociale qui peut aider les pays à affiner leurs stratégies de lutte contre la pauvreté, par exemple.  En matière de coopération avec les instances des droits de l'homme, ces questions sont habituellement traitées dans le cadre de la troisième Commission de l'Assemblée générale, a-t-il par ailleurs souligné.  Il a d'autre part reconnu que la Commission pourrait coopérer davantage avec des structures parlementaires. 


M. BELLE, Président de la Commission de la condition de la femme, a expliqué que la Commission adopte des conclusions et, par ce biais, fait passer le message aux gouvernements.  Il a en outre indiqué que la Commission a récemment procédé à la distribution d'un document de séance sur le travail décent sous l'angle de l'égalité.  Il s'agit d'un autre outil très utile pour aider l'ECOSOC dans ses travaux à cet égard.  S'agissant des mesures pour assurer la parité, il a expliqué qu'il existe un grand nombre de stratégies à disposition pour aider les femmes à tous les échelons de la société.  Il faut donc aller plus loin pour les mettre en œuvre.  M. Belle a fait observer à cet égard que ce sont les mentalités qu'il faut changer.  Il faut comprendre que les femmes peuvent apporter une contribution notable, pas uniquement politique, mais également économique.  Pour conclure, il a dit avoir pris bonne note des remarques sur la nécessité de renforcer et d'améliorer la coordination des activités de la Commission de la condition de la femme avec l'ECOSOC et les autres commissions en général.


M. PIPERKOV, Président de la Commission de la population et du développement, a fait valoir que la collaboration entre commissions techniques existe déjà dans un certain nombre de domaines, attirant notamment l'attention sur les travaux menés par la Commission de la population et du développement s'agissant de la condition de la femme et la parité.


M. PURNAMA, Président du Forum des Nations Unies sur les forêts, a reconnu que la collaboration entre les différentes commissions techniques est essentielle.  Ainsi, la question des forêts touche un grand nombre de secteurs, et le FNUF a une longue tradition de collaboration avec d'autres commissions.  Il a expliqué que le FNUF compte s'intéresser à la question du déboisement et réfléchir aux pratiques optimales sur les effets des changements climatiques.  Une gestion durable des forêts s'appuie sur les pratiques optimales de réduction de la pauvreté, a-t-il ajouté.  Enfin, il s'est réjoui que le nouvel accord mondial sur tous les types de forêt fournisse un cadre directeur et concret pour l'action de préservation des forêts. 


M. NHEMA, Président de la Commission du développement durable, a déclaré que les commissions communiquent, de par la nature de leurs activités, régulièrement entre elles et comptent sur les apports techniques de leurs homologues.  L'information ne manque donc pas, même s'il est vrai qu'elle ne débouche pas toujours sur l'action, a admis M. Nhema.  Il s'agit en réalité de changer les mentalités, comme on l'a constaté dans le domaine du changement climatique, un phénomène qui a mis du temps à être admis par tous.  La question est de savoir si les États sont disposés à agir sur la base des éléments techniques ou scientifiques disponibles, et de dégager les moyens financiers et humains nécessaires à l'action.


M. KONG, de la Commission de la science et de la technologie au service du développement, a répété que les technologies de l'information et de la communication sont un outil qui favorise le développement à l'échelle mondiale, qui renforce la productivité et la compétitivité des entreprises et qui crée des emplois.  Il a également rappelé que la Commission encourage la participation de toutes les parties prenantes dans les discussions qu'elle mène sur ces questions, et accorde une attention particulière aux pays en développement.  La Commission, a-t-il poursuivi, reconnaît l'existence d'une fracture numérique entre les pays, mais également à l'intérieur même des pays.  Cette fracture sépare les riches des pauvres, ceux qui ont reçu éducation de ceux qui n'en ont pas, le monde urbain du monde rural.  C'est une question multidimensionnelle.  M. Kong a rappelé que la Commission a tenu à cet égard des réunions d'experts de haut niveau pour se pencher sur des possibilités offertes par les technologies de l'information et de la communication, mais aussi sur les risques qu'elles comportent.


Mme TAULI-CORPUZ, Présidente de l'Instance permanente sur les questions autochtones, a souligné que l'OIT a mené d'importantes études sur les populations autochtones.  L'Instance demandera également à l'OIT des informations sur l'amélioration des conditions d'emploi des populations autochtones, a-t-elle ajouté.  En matière de coordination, il faudrait que l'ECOSOC invite les commissions techniques à participer au Forum sur ce thème.  Mme Tauli-Corpuz a enfin remercié la Bolivie de son action en faveur des peuples autochtones.


Mme GOMEZ-OLIVER, de la Commission de statistique, a relevé l'importance de mettre en œuvre une méthodologie pour œuvrer en faveur du travail décent.  La Commission de statistique s'engage dans cette voie.  Elle a en outre reconnu qu'il est nécessaire d'approfondir la collaboration entre les différentes commissions, mais également entre celles-ci et les autres organisations du système des Nations Unies.  Sans aucun doute, ce sera un sujet dont se saisira la Commission de statistique.  Elle mettra l'accent sur ce point dans ses travaux futurs.


Conclusion du débat consacré aux questions de coordination


M. HILARIO G. DAVIDE, Vice-président du Conseil, qui a présidé les débats sur les questions de coordination, a relevé certaines grandes avancées: adoption d'une panoplie d'outils pour généraliser l'emploi et le travail décent, discussion sur le renforcement des capacités au sein des Nations Unies et lancement d'un message clair: l'emploi ne doit pas être le « résidu des politiques de développement » mais, au contraire, se trouver au cœur de mesures transversales en faveur du développement.  Le système des Nations Unies est apparu comme devant jouer un rôle fondamental pour la promotion d'une approche multidimensionnelle des questions liées à l'emploi.  Il a été dit que les institutions internationales de financement doivent accorder davantage d'attention aux conséquences de leurs actes en termes d'emploi.  Le Conseil s'est aussi penché pour la première fois sur la coordination et le suivi des grands sommets et conférences des Nations Unies.  Enfin, au plan de la méthode de travail, il est apparu la nécessité pour le Conseil d'adopter un programme de travail pluriannuel.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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