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ECOSOC/6262

RÉUNION DE HAUT NIVEAU: COORDONNER LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES POUR TIRER PARTI D’UNE CROISSANCE « ROBUSTE ET PLUS ÉQUILIBRÉE »

16/04/2007
Conseil économique et socialECOSOC/6262
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil économique et social

Réunion spéciale de haut niveau avec les institutions

de Bretton Woods, l’Organisation du commerce et la

Conférence des Nations Unies sur le commerce et

le développement

8e et 9e séances – matin et après-midi


RÉUNION DE HAUT NIVEAU: COORDONNER LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES POUR TIRER PARTI D’UNE CROISSANCE « ROBUSTE ET PLUS ÉQUILIBRÉE »


La réunion spéciale de l’ECOSOC, de la Banque mondiale, du FMI, de l’OMC et de la CNUCED réitère l’importance du commerce, des financements novateurs et de l’aide au développement


En présence de la Présidente de l’Assemblée générale et du Secrétaire général des Nations Unies, le Conseil économique et social (ECOSOC) a tenu aujourd’hui la neuvième édition de sa Réunion spéciale de haut niveau avec les institutions de Bretton Woods, désormais élargie à l’Organisation mondiale du commerce et à la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, qui était placée cette année sous le signe de la cohérence, de la coordination et de la coopération dans le contexte de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey.


La Réunion ministérielle intervient dans le cadre d’une croissance mondiale « plus équilibrée », qui devrait rester forte en 2007 et 2008, même si la vigilance s’impose, compte tenu d’une possible réévaluation des risques dans les marchés financiers; d’un ralentissement plus important que prévu de l’économie américaine; ou encore de la menace que font peser des pressions inflationnistes à la suite d’une hausse éventuelle des cours du pétrole.


Pour faire en sorte que les opportunités d’une croissance économique robuste et d’une intégration mondiale élargie se transforment en progrès en matière de développement, nous avons besoin, a déclaré le Président de l’ECOSOC, de plus de cohérence dans la mise en œuvre des politiques économiques et financières.


Organisée au lendemain des réunions de printemps des institutions de Bretton Woods, qui se sont tenues ce weekend à Washington, la Réunion spéciale rassemble l’ECOSOC, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).


Depuis 2002, elle vise à faciliter la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, adopté à l’issue de la Conférence internationale sur le financement du développement.  Une conférence d’examen de la mise en œuvre du Consensus étant prévue en 2008, il a été proposé aujourd’hui de créer un Groupe ministériel mixte pour préparer les propositions qui seront débattues par les délégations réunies pour l’occasion à Doha au Qatar. 

Le Consensus de Monterrey a scellé un « Pacte » entre Nord et Sud pour accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), fixés en 2000.  Aussi, le Président de l’ECOSOC a-t-il souligné aujourd’hui que les sous-thèmes choisis, cette année, pour les quatre tables rondes organisées dans le cadre de la Réunion spéciale, sont au cœur du Consensus de Monterrey qui les a définis comme étant les principaux moyens de mobilisation des ressources aux fins du développement.


Les participants à la Réunion spéciale ont, à cet effet, discuté de la bonne gouvernance à tous les niveaux; de l’accès des pays en développement aux processus de prise de décisions internationales, des politiques commerciales et d’investissement; et de l’efficacité de l’aide et des sources de financement novatrices.  


Si aujourd’hui les réformes macroéconomiques, la lutte contre la corruption ou l’appropriation nationale des programmes de développement ont été reconnus comme les signes de la bonne gouvernance au niveau national, l’accent a également été mis sur la gouvernance au niveau international.  Les participants à la Réunion se sont donc félicités des efforts déployés par le FMI pour renforcer ses capacités de surveillance des marchés financiers mondiaux. 


À l’instar de M. Murilo Portugal, Directeur adjoint du FMI, qui les a informés des travaux du Comité monétaire et financier du FMI, ils ont salué le fait que le Fonds envisage une nouvelle formule de quotas, tenant davantage compte des économies émergentes.  Le FMI s’est aussi promis de faire davantage pour renforcer la voix et la participation des pays à faible revenu. 


Les commentaires sur les questions commerciales ont été caractérisés par une satisfaction face au retour, en février dernier, des membres de l’OMC à la table des négociations du Cycle de Doha, après l’impasse de juillet 2006.  Mais, a prévenu Valentine Rugwabiza, Directrice générale adjointe de l’OMC, « on n’a pas encore assisté aux progrès nécessaires à une issue heureuse du Cycle de Doha ».


Lancé dans la capitale qatarie, en 2001, le Cycle de Doha, dit aussi « Cycle du développement », vise à mettre en place un système commercial multilatéral juste, ouvert et non discriminatoire, et susceptible de garantir aux pays du Sud la croissance nécessaire à leur lutte contre la pauvreté.  Or, les négociations butent toujours sur les subventions agricoles des pays du Nord et sur l’accès des produits agricoles du Sud et des biens industriels aux marchés mondiaux.  La mission à accomplir n’est pas impossible, mais la difficulté à résoudre, qui est réelle, est plus politique que technique, a commenté la Directrice générale de l’OMC.


Si le commerce est jugé important, l’aide publique au développement (APD) demeure quant à elle, déterminante.  Les participants à la Réunion spéciale se sont donc félicités d’un accroissement de l’APD en 2006, qui est largement attribuable aux programmes d’allègement de la dette, a expliqué le Vice-Président du Comité du développement de la Banque mondiale, en rendant compte des derniers travaux de son Comité.  Les promesses faites en matière d’APD ne sont en réalité pas tenues, et l’aide reste fragmentée, et caractérisée par des coûts de transaction élevés, tandis que son affectation est toujours décidée, au gré de leurs propres intérêts, par les donateurs.  Cette question a donné lieu à un échange assez animé entre les représentants des États-Unis et du Pakistan, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine.


Les questions de coordination et de cohérence devraient revenir sur la table, lors de la session de fond de l’ECOSOC, en juillet prochain, à l’occasion du premier « Examen annuel ministériel d’évaluation des progrès accomplis pour réaliser les OMD », et du premier « Forum de coopération et de développement ».  



Observations liminaires du Président du Conseil économique et social


M. DALIUS ČEKUOLIS, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a rappelé que la première Réunion spéciale de l’ECOSOC avec les institutions de Bretton Woods s’était tenue il y a 10 ans, à la suite de la crise financière qui avait éclaté en 1997 en Asie.  La Réunion d’avril 1998 a été un forum qui a permis de parler de la manière de traiter de ces crises par le biais d’actions multilatérales coordonnées dans les domaines du développement, de la finance et du commerce, a-t-il précisé.  M. Čekuolis a indiqué que la Réunion entre l’ECOSOC et les institutions de Bretton Woods avait aussi permis d’assurer une meilleure préparation et la réussite de la Conférence de Monterrey sur le financement du développement, qui a eu lieu en 2002.  Ces réunions spéciales ont d’autre part permis de renforcer le dialogue entre l’ECOSOC et les organes intergouvernementaux de Bretton Woods, l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), dans le but de faciliter la mise en œuvre du consensus de Monterrey, a-t-il relevé.  Le Président de l’ECOSOC a noté que les quatre sous-thèmes choisis cette année, à savoir la bonne gouvernance à tous les niveaux; la plus grande participation des pays en développement à la prise des décisions économiques internationales; les politiques de commerce et d’investissement; et l’efficacité de l’aide et les sources de financement du développement innovantes, étaient au cœur du Consensus de Monterrey.  Des progrès doivent être accomplis dans chacun de ces domaines, a dit M. Čekuolis.  Il a ensuite déclaré que si ces objectifs étaient partagés par tous, les résultats obtenus sur le terrain n’étaient pas toujours à la hauteur des attentes.


Pour faire face à ce défi, le Président de l’ECOSOC a estimé qu’il fallait s’assurer que les opportunités qu’offrent une croissance économique robuste et une intégration mondiale élargie se transforment en progrès concrets pour la réalisation des objectifs de développement.  Pour y parvenir, nous avons besoin de plus de cohérence, de consistance, et de coordination dans la mise en œuvre des politiques choisies pour atteindre les objectifs que s’est assignée la communauté internationale, a-t-il recommandé.  Soulignant le rôle que doit jouer l’ECOSOC pour parvenir à cet objectif, il a rappelé que le Sommet mondial de 2005 avait chargé l’ECOSOC de procéder à un Examen annuel ministériel d’évaluation des progrès accomplis pour réaliser les objectifs de développement agréés au niveau international, dont les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et que le premier Examen aurait lieu à Genève, en juillet prochain, lors de la session de fond de l’ECOSOC. 


Ce sera l’occasion pour les États Membres d’échanger des informations sur leurs différentes expériences et sur les meilleures pratiques, et de galvaniser les efforts nationaux et internationaux, a poursuivi le Président de l’ECOSOC.  Il a par ailleurs fait valoir que le Forum de coopération et de développement, dont l’établissement a été souhaité par le Sommet mondial de 2005, serait lancé en juillet prochain et qu’il devrait fournir la plate-forme qui permettra de s’assurer que les efforts visant à appuyer les pays dans les tâches de développement qu’ils mènent, contribuent à une réalisation coordonnée et optimale des objectifs de développement.  Enfin, M. Čekuolis a indiqué que l’évaluation de la mise en œuvre des engagements du Consensus de Monterrey sur le financement du développement, qui doit se tenir en 2008, offrirait une occasion de renforcer les efforts déployés en vue de traduire les recommandations du Consensus dans la réalité.  Il a suggéré que la prochaine Réunion de printemps de l’ECOSOC avec les

institutions de Bretton Woods, l’OMC et la CNUCED, se concentre sur la préparation de l’évaluation de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey.  Un groupe ministériel mixte pourrait, à cet égard, être créé pour préparer des propositions qui seraient débattues lors de la Conférence d’évaluation de la mise en œuvre du Consensus, a proposé le Président de l’ECOSOC. 


Allocution du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, s’est félicité que la période de croissance se poursuive particulièrement dans le monde en développement.  Il a cependant prévenu que, compte tenu des déséquilibres mondiaux, les risques se multiplient, du fait que l’instabilité s’accroît au niveau mondial et que la volatilité des marchés de capitaux s’empire au fil des jours.  Le Consensus de Monterrey, a-t-il rappelé, reconnaît la nécessité d’une bonne gouvernance à tous les niveaux pour garantir une bonne mobilisation et une bonne utilisation des ressources.  Il reconnaît aussi la notion d’appropriation nationale en ce qui concerne les réformes à apporter, a souligné Ban Ki-moon, en indiquant que les initiatives des autres intervenants risquent, en effet, de saper les efforts nationaux.  En la matière, il faut souligner que si elle s’impose, la lutte contre la corruption n’est pas forcément synonyme de bonne gouvernance, a dit le Secrétaire général, en notant que l’existence de la corruption était déjà elle-même le signe d’un échec.  Ces problèmes doivent être traités dans le cadre d’une réforme plus globale de la gouvernance, et en la matière, la Convention des Nations Unies est l’instrument auquel il faut recourir, a-t-il estimé.  Le Secrétaire général a donc regretté que contrairement aux pays en développement, les pays industrialisés tardent à ratifier cet instrument. 


Le Consensus de Monterrey, a poursuivi M. Ban Ki-moon, appelle aussi au renforcement du rôle des pays en développement, qui comptent 79% de la population mondiale, et contribuent à hauteur de 45% à la croissance mondiale et à la création des richesses.  Mais leur importance ne se reflète pas dans les processus mondiaux de prise de décisions, et notamment au sein d’institutions qui ont été créées il y a une soixantaine d’années dans des circonstances très différentes de celles du monde actuel.  Si elles veulent réaffirmer et accroître leur légitimité et leur crédibilité, les institutions pertinentes doivent se réformer et accroître en leur sein le poids des pays en développement qui ont enregistré une croissance importante au cours des dernières décennies, tout en donnant aussi la parole aux pays moins développés qui abritent une part importante des populations pauvres.  Aux cotés de l’investissement et des technologies, le commerce est une importante donnée de la réalité mondiale, et les cycles de négociations sont déterminants, a reconnu le Secrétaire général, en appelant à un meilleur accès aux marchés pour les pays du Sud et en conséquence, à l’élimination des barrières commerciales et à la réforme des droits de propriété intellectuelle liés au commerce pour garantir un meilleur accès aux technologies.  Il s’est félicité de la reprise des négociations du Cycle de Doha. 


Passant à l’aide publique au développement (APD), le Secrétaire général s’est félicité de l’inversement de sa tendance à la baisse.  Quel que soit le résultat des pourparlers commerciaux, l’APD restera nécessaire, a-t-il déclaré.  Il a regretté que le montant total de cette aide ait diminué de 5% en 2006.  Les sources de financement novatrices n’arrivent toujours pas à combler les insuffisances existantes, a-t-il regretté.  De plus, cette aide demeure fragmentaire et mal coordonnée et les pays bénéficiaires ne participent pas aux processus liés à son affectation, a relevé Ban Ki-moon.  L’aide reste d’autre part beaucoup trop dépendante des intérêts particuliers des donateurs en ignorant souvent les vrais besoins des bénéficiaires.  De plus, l’aide d’urgence semble surpasser les financements novateurs qui sont essentiels à la réalisation des OMD, a relevé le Secrétaire général.  À cet égard aussi, la question de la participation des pays en développement aux processus de prise de décision est capitale, a insisté le Secrétaire général.  En la matière, il a lancé un appel à l’OMC et aux institutions de Bretton Woods pour qu’elles participent au renforcement de l’ECOSOC.  Il a attiré l’attention sur la tenue de la première Évaluation ministérielle ainsi que sur le premier Forum de coopération pour le développement, qui auront lieu cet été à Genève, et sur le Dialogue de haut niveau sur le financement du développement, prévu au mois de septembre à New York.  Ces évènements constitueront des étapes cruciales pour la préparation de la Conférence d’évaluation de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, prévue à Doha, au Qatar, dans la deuxième moitié de 2008, a dit le Secrétaire général. 


Déclarations


Mme SHEIKA HAYA RASHED AL KHALIFA, Présidente de la soixante et unième session de l’Assemblée générale, a estimé que le format unique et le caractère global du Consensus de Monterrey s’étaient révélés un modèle important pour le multilatéralisme.  Elle a noté que ce modèle avait en effet permis à toutes les parties de prendre part au débat et de faire entendre leur voix afin de permettre un progrès consensuel en faveur d’un agenda global de développement.  Soulignant l’importance des principes de Monterrey, elle a argué qu’il fallait redynamiser les efforts à déployer et progresser plus rapidement vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Elle a appelé la communauté internationale à surmonter les méfiances qui entravent les avancées qui pourraient être faites et à ne pas perdre de vue l’objectif commun d’éradiquer la pauvreté extrême et d’améliorer la vie de millions de personnes à travers le monde. 


Nous devons trouver un accord sur la mobilisation de ressources additionnelles pour le développement et nous mettre d’accord sur les cibles financières que les donateurs devraient atteindre, a dit la Présidente de l’Assemblée.  Elle a ajouté qu’il fallait créer un cadre de partenariats mondiaux et de promotion de la bonne gouvernance et qu’il était d’autre part indispensable de beaucoup donner la parole au monde en développement.


Mme Al Khalifa, a ensuite déclaré qu’au cours de cette session, l’Assemblée générale avait adopté la résolution 61/191 dans laquelle elle se félicite de l’offre du Gouvernement du Qatar d’accueillir, à Doha en 2008, la Conférence de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey sur le financement du développement.  Elle a annoncé qu’en sa qualité de Présidente de l’Assemblée générale, et afin d’accélérer les progrès en faveur de la réalisation des OMD, elle avait décidé de tenir un autre débat thématique officieux sur le développement, faisant suite à celui organisé en novembre 2006.  Elle a indiqué que ce débat se tiendrait à Doha, les 17 et 18 juin 2007.  La Présidente a émis l’espoir que cette réunion, ainsi que le Dialogue de haut niveau sur le financement du développement, qui doit se tenir au cours de cette année à l’Assemblée générale, contribueraient au processus préparatoire de la Conférence d’évaluation de Doha, en 2008.  Enfin, elle s’est dite convaincue qu’il était possible de réaliser les OMD d’ici à 2015.  La réalisation de ces objectifs pourrait être le plus grand cadeau fait par la communauté internationale à toute l’humanité.  Elle en a la capacité, a déclaré la Présidente de l’Assemblée générale.


M. ALEJANDRO WERNER, Vice-Président du Comité du développement de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, a, muni du communiqué final publié par les Conseils des gouverneurs de la Banque et du FMI ce weekend, rendu compte de la dernière réunion du Comité qui a reconnu les défis importants qui restent à relever s’agissant de la réalisation des OMD.  Il a cité les problèmes de parité des sexes ou encore les difficultés rencontrées par les pays sortant de conflits.  Il a reconnu qu’en dépit d’une croissance importante en Afrique, beaucoup de pays y ont toujours des difficultés à réaliser les OMD.  M. Werner a imputé cette situation aux problèmes liés à l’aide publique au développement; au manque d’appui donné aux pays pour qu’ils puissent réaliser ces OMD; à la fragmentation dans l’attribution de l’aide, compte tenu des coûts des transactions, ou encore aux distorsions commerciales.  S’adressant à la Banque mondiale, il l’a appelée à la transparence, à la prévisibilité, et à l’équité des traitements qu’elle accorde aux différents pays, en ce qui concerne en particulier, les politiques contenues dans son document intitulé « Renforcement de l’engagement de la Banque en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption ».  La situation actuelle est préoccupante, a-t-il dit, en appuyant l’action du Conseil d’administration qui doit bientôt terminer ses travaux.  Il a appelé la Banque à adhérer elle-même aux normes les plus élevées, en matière de gouvernance interne. 


M. MOHAMED SALECK OULD MOHAMED LEMINE, Président du Conseil du commerce et du développement de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a fait valoir que dans un monde de plus en plus interdépendant, il était primordial d’avoir un cadre cohérent des relations internationales.  Tous les pays, et particulièrement les puissances économiques, doivent tenir compte des incidences potentielles de leurs décisions sur les autres États et favoriser un système multilatéral durable et ouvert, a-t-il déclaré.  Il a rappelé qu’avec l’adoption du Consensus de Sao Paulo en juin 2004, la CNUCED s’était employée à améliorer la cohérence entre les efforts nationaux et internationaux ainsi qu’entre les systèmes internationaux monétaires, financiers et commerciaux, pour promouvoir une bonne gouvernance économique mondiale.  Il a précisé que l’action de la CNUCED se centrait sur trois domaines: la formation de consensus, la recherche et l’analyse, et la coopération technique.  Il a en outre noté que la CNUCED s’attelait à contribuer à l’établissement d’un environnement international favorable au développement. 


M. Mohamed Lemine a toutefois fait remarquer que beaucoup de pays n’avaient pas pu tirer profit de la mondialisation, et a affirmé que, dans ce contexte, la CNUCED s’efforçait de revitaliser le partenariat mondial pour le développement.  Il a estimé qu’une plus large participation des pays en développement aux processus de décision internationaux était nécessaire pour réaliser les objectifs de développement et qu’il fallait aussi établir une plus grande cohérence entre les stratégies internationales de développement et celles menées au niveau national.  Il faut permettre aux pays en développement de bénéficier réellement du commerce mondial et d’en faire un moteur du développement, a-t-il insisté, notant que la CNUCED soutenait les efforts visant à la conclusion rapide des négociations menées à l’OMC dans le cadre du Cycle de Doha.  Estimant que la coopération Sud-Sud offrait de nombreuses opportunités, il a indiqué que la CNUCED encourageait les pays en développement, et particulièrement ceux qui dépendent des produits de base, à tirer parti des secteurs nouveaux et dynamiques du commerce mondial, et qu’elle leur apportait une assistance technique dans ce sens.  En tant qu’organe chargé du traitement intégré des aspects économiques, sociaux et commerciaux du développement, la CNUCED s’emploie à renforcer la cohérence entre ces domaines, tout en étant consciente que l’OMC et les institutions de Bretton Woods en demeurent les principaux acteurs, a-t-il conclu.


M. MURILO PORTUGAL, Directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), a rendu compte des travaux du Comité monétaire et financier du FMI.  Les participants aux travaux du Comité ont reconnu que la croissance est plus équilibrée qu’auparavant et devrait rester forte en 2007 et 2008, a-t-il indiqué.  La stabilité financière reste ancrée dans des fondements économiques solides et les risques, qui doivent certes être surveillés, proviennent de la situation des marchés mondiaux, due à un ralentissement plus important que prévu de l’économie américaine et à des poussées des reprises inflationnistes, dues notamment à la hausse du prix du pétrole.  Il faut aussi craindre le risque protectionniste qui pourrait découler d’un échec du Cycle de Doha, a prévenu le responsable du FMI. 


Les marchés émergents et d’autres pays en développement continuent à progresser dans leur capacité de résistance aux chocs financiers et à la volatilité des cours des matières premières, ont aussi reconnu au cours de leurs travaux les membres du Comité du FMI, a dit M. Murilo.  Pour consolider ces acquis, ils ont prôné l’amélioration de la situation budgétaire et des pratiques de gestion de la dette.  Ils ont aussi prôné l’amélioration de l’environnement des investissements.  Parmi les pays qui connaissent des excédents financiers, certains doivent relancer la demande intérieure et permettre une plus grande flexibilité des taux de change, a-t-il souligné.  La croissance dans les pays à faible revenu reste pour sa part robuste, et il faut y accélérer la réalisation des OMD, a préconisé le Comité du FMI.  Ces pays doivent poursuivre la mise en œuvre de leurs politiques macroéconomiques et leurs réformes pour dynamiser leur économie et la diversifier en fonction de la demande.  Il faut aussi que les donateurs tiennent leurs engagements en matière d’APD et d’ouverture des marchés, a dit M. Murilo.


La lutte contre les déséquilibres est une responsabilité commune et les progrès dans la mise en œuvre de la stratégie préconisée à cet égard ont été plus importants que prévus, se sont félicités les membres du Comité du FMI.  La coopération entre les membres s’est avérée être un instrument important pour renforcer davantage la surveillance exercée par le Fonds.  Par ailleurs, le Comité espère que les pays qui jouent un rôle dans les négociations de Doha parviendront à sortir celles-ci de l’impasse.  Les membres du Comité jugent qu’il est indispensable que les bénéfices de la mondialisation soient largement partagés, a souligné le Directeur général adjoint du FMI.  Il faut accorder la priorité à tous les aspects de la réforme visant à renforcer et à moderniser la surveillance exercée par le FIM.  Il faut en améliorer la qualité, mieux la cibler et la rendre plus transparente et équilibrée, a-t-il ajouté, en précisant que la surveillance doit tenir compte des circonstances particulières à chaque pays.  Il faut aussi, ont voulu les membres du Comité, renforcer la surveillance sur les risques de propagation des risques. 


Concluant sur la réforme du FMI, le Directeur général adjoint a annoncé qu’une nouvelle forme de quote-part est à l’étude.  Elle tiendra compte de la position relative des membres dans l’économique mondiale pour ainsi renforcer la participation des pays à faible revenu dans le processus de prise de décisions.  Le Comité du FMI a d’ailleurs estimé que le Fonds devait accélérer les efforts déployés pour mettre en place un mécanisme  permettant de renforcer et de faciliter l’appui du Fonds aux politiques des pays.  Cet appui doit être à la fois financier et politique, pour permettre aux pays de tirer parti des programmes d’allègement de la dette et du renforcement de l’appui.  Les donateurs et les créanciers doivent se servir du cadre de la viabilité de la dette comme outil pour encourager des pratiques de prêts cohérentes et responsables, a conclu M. Murilo. 


Mme VALENTINE RUGWABIZA, Directrice générale adjointe de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a indiqué que bien que les membres de l’OMC soient revenus à la table des négociations en février dernier, on n’avait pas encore assisté aux progrès nécessaires à la conclusion, avec succès, du Cycle de Doha.  Si des progrès tangibles ne sont pas accomplis dans les prochaines semaines à Genève, les gouvernements devront envisager d’accepter l’échec de ce Cycle, a-t-elle averti.  Elle a toutefois estimé que le succès était à portée de main.  Ceci n’est pas une mission impossible, mais la difficulté, réelle, est plus politique que technique, a-t-elle précisé. 


Elle a noté que, la semaine dernière à New Delhi, certaines des plus grandes nations membres de l’OMC s’étaient rencontrées dans le cadre du Groupe des six (G-6) afin de donner un nouvel élan politique à la rencontre qui se tient actuellement à Genève.  Les ministres du G-6 ont réaffirmé la nécessité de conclure ce Cycle d’ici la fin de l’année, a-t-elle précisé.  En dépit de cet engagement renouvelé, Mme Rugwabiza a estimé que les négociations progressaient trop lentement et que le temps commençait à faire défaut.  Elle a souligné que l’échec du Cycle de Doha signifierait que les pays en développement auraient perdu une occasion unique d’ouvrir les marchés mondiaux à leurs exportations et de redresser les déséquilibres qui existent dans les relations commerciales internationales.  Surtout, a-t-elle poursuivi, nous souffririons tous d’un système commercial multilatéral affaibli. 


Mme Rugwabiza a rappelé que les négociations du Cycle de Doha étaient confrontées à trois questions centrales: les subventions agricoles, les tarifs douaniers sur les produits agricoles, et ceux sur les produits industriels.  Elle a argué que, dans ces trois domaines, il fallait un meilleur accès au marché et des règles plus équilibrées pour permettre aux pays en développement de tirer partie de la mondialisation.   


L’agenda de Doha pour le développement est le plus grand défi posé à l’OMC depuis sa création en 1995, a déclaré Mme Rugwabiza.  Elle a estimé qu’il fallait désormais faire preuve d’un plus grand courage politique pour achever ce Cycle avec succès.  Il nous faut pouvoir compter sur votre plein soutien pour la réussite du Cycle de Doha, afin que nous puissions ensemble libérer le potentiel économique des pays en développement, utiliser le commerce comme un moteur d’accélération de la croissance, et parvenir à certaines des promesses contenues dans la réalisation des OMD, a-t-elle lancé aux délégations.


M. MUNIR AKRAM (Pakistan), qui s’exprimait au nom des pays membres du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé que les décisions issues du Sommet mondial de 2005 tenaient compte des engagements pris par les États Membres en matière de développement, y compris en ce qui concerne les OMD et les autres objectifs de développement internationalement agréés lors de la Conférence de Monterrey, ou encore à l’issue du Sommet de Johannesburg.  Le Représentant permanent du Pakistan a estimé que les pays en développement avaient fait preuve de leur sincère engagement à mettre en œuvre leur part de ces engagements, non seulement par la mise en place de stratégies nationales de développement, mais aussi par l’amélioration de la bonne gouvernance ou encore en créant un climat macroéconomique favorable à la croissance. 


M. Akram a toutefois regretté que les partenaires de développement n’aient malheureusement pas démontré la même rapidité en ce qui concerne la mise en œuvre de leurs propres engagements, que ce soit en matière d’assistance, de financement du développement, de commerce, de transfert des technologies, ou d’autres domaines de coopération.  Par exemple, contrairement à l’engagement qui a été pris par les pays riches d’augmenter l’assistance, les flux d’aide publique au développement (APD) ont en fait diminué en 2006, et on s’attend à ce qu’ils décroissent davantage, a indiqué le représentant.  M. Akram a appelé au suivi effectif de la mise en œuvre des engagements pris, notamment en ce qui concerne la réalisation du huitième Objectif du Millénaire pour le développement (OMD 8) et d’autres objectifs de développement agréés.  Il a souhaité que l’ONU et les autres organisations concernées préparent une matrice complète des engagements pris conformément à l’OMD 8 et aux autres objectifs de développement souscrits à l’échelle internationale. 


Le représentant du Pakistan et porte-parole du Groupe des 77 et de la Chine a par ailleurs indiqué qu’il ne fallait pas perdre de vue les défis importants et multiples auxquels font face les pays en développement.  Il a rappelé que le financement pour le développement demeurait une donnée essentielle de la réalisation des OMD.  Il a aussi regretté que la réalisation des objectifs concernant le niveau de l’APD et sa qualité repose lourdement sur des politiques concernant l’annulation de la dette ou sa restructuration, qui n’assurent pas de nouveaux flux nets de ressources pour le financement du développement.  De plus, il a affirmé que l’assistance en matière de développement ne répondait pas aux politiques et aux plans nationaux des pays intéressés et s’accompagnait trop souvent de conditions contraignantes.  Dans ce contexte, il a plaidé pour une réforme du système financier international, y compris en ce qui concerne la participation des pays en développement aux prises de décision au sein des institutions financières internationales.


Abordant la question du commerce, M. Akram a estimé que les négociations du Cycle de Doha ne se concentraient pas assez sur la dimension « développement ».  Ce Cycle de négociations commerciales risque de n’aboutir qu’à une réduction marginale des subventions agricoles qu’octroient à leurs producteurs et exportateurs les pays riches, tout en maintenant des contraintes injustes sur la production, plus compétitive, des pays en développement.  Le Cycle de Doha pourrait même mener à un processus de désindustrialisation des pays en développement moins compétitifs par une réduction drastique de leurs tarifs douaniers industriels, a prévenu le représentant.  Enfin, il a souligné les limites qui sont posées aux pays du Sud dans l’accès à la technologie, une technologie qui pourrait pourtant répondre à certains problèmes de développement et réduire les inégalités entre pays développés et en développement.  M. Akram a souhaité que le financement de la recherche soit désormais considéré comme une priorité par les pays en développement. 


Venant de participer, ce weekend, à Washington, aux réunions de printemps des institutions de Bretton Woods, Mme HIEDEMARIE WIECZOREK-ZEUL, Ministre de la coopération économique et du développement de l’Allemagne, qui prenait la parole au nom de l’Union européenne, s’est félicitée de la meilleure coordination que l’on constate désormais entre les acteurs de la Réunion spéciale de haut niveau.  Réitérant son attachement aux objectifs fixés dans le Consensus de Monterrey, elle a appelé à un redoublement des efforts pour réaliser les OMD d’ici à 2015.  Aujourd’hui, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté est passé sous la barre de 1 milliard, ce qui indique qu’au fil des ans, la coopération économique et la lutte contre la pauvreté peuvent jouer un rôle décisif si les efforts sont importants, a estimé la Ministre.  Voilà de bonnes nouvelles qui pourront convaincre les sceptiques, a-t-elle poursuivi, en demandant, par ailleurs, que

l’on accorde une attention particulière aux incidences du changement climatique et que l’on redouble d’efforts, notamment dans les pays développés.  Ces derniers devraient d’ailleurs appuyer davantage les pays en développement, en la matière, a recommandé Mme Wieczorek-Zeul.


Relevant ensuite les remarques relatives à la baisse de l’APD, la Ministre a rappelé la décision claire et nette prise par l’Union européenne d’atteindre les objectifs fixés en la matière.  En 2005, l’Union européenne avait d’ailleurs déjà dépassé l’objectif de 0,39% de son PNB qu’elle s’était initialement fixé pour 2006, a argué la Ministre.  Aux horizons 2010 et 2015, l’Union européenne s’est fixé d’autres objectifs, a-t-elle indiqué, en notant cependant que l’aide est à la fois une question quantitative et qualitative.  En la matière, elle a souligné l’importance de la bonne gouvernance, de la multiplication des partenaires, de l’harmonisation et de la coordination de l’appui.  L’Union européenne essaie d’avoir une meilleure répartition des tâches pour alléger celle de ses partenaires.  Cette division du travail doit être appliquée à la communauté internationale dans son ensemble, a estimé la Ministre, en indiquant que les donateurs devaient veiller à la transparence de l’aide et à sa viabilité et, ce faisant, fonder leur action sur la Déclaration de Paris.


En matière de développement, le défi à relever consiste à avoir un système multilatéral bien coordonné, a poursuivi la Ministre allemande, en jugeant que le processus de réforme des Nations Unies est de la plus grande importance.  L’ONU est la seule Organisation qui peut faire en sorte que tous les pays tirent parti de la mondialisation.  L’ONU et ses mécanismes de coopération pour le développement doivent être efficaces et fiables, a dit la Ministre.  Abordant la question de l’autonomisation des femmes, elle a lancé un appel pour que les femmes soient représentées dans tous les secteurs de l’économie.  C’est une question de civilité, mais surtout d’économie, car la lutte contre la pauvreté exige la multiplication des acteurs, a dit la Ministre, en indiquant que l’Union européenne veillerait à ce que cet engagement reste un mandat de tout le système des Nations Unies.


S’agissant d’une meilleure représentation des pays en développement dans les institutions financières internationales, elle a noté les nombreuses propositions faites en ce sens.  C’est un élément important, a-t-elle reconnu, de la légitimité, de l’efficacité et de la crédibilité de ces institutions.  Le FMI a commencé à discuter de la question, tout comme la Banque mondiale, s’est réjouit la Ministre.  L’Union européenne, a-t-elle dit, a souligné que le Cycle de Doha devra aboutir à un succès et respecter le principe selon lequel il s’agit d’un Cycle du développement.  L’Union européenne a d’ailleurs débloqué 2 milliards d’euros pour le programme d’aide au commerce de la CNUCED.  Mais cette somme ne peut être qu’un mécanisme complémentaire qui ne saurait compenser une issue malheureuse du Cycle de Doha.  L’Union européenne, a conclu la Ministre, entend parvenir au taux de versement de 0,7% du PNB de ses États membres à l’APD d’ici à 2015.  Mais elle estime aussi qu’il faut trouver des sources de financement du développement nouvelles et prévisibles.  La Ministre s’est félicitée du fait que les trois mécanismes de mobilisation des ressources qui ont été lancés à ce jour ont permis de mobiliser des ressources d’un montant jusqu’alors sans précédent.


M. YOUSSEF HUSSEIN KAMAL, Ministre des finances et Ministre en exercice de l’économie et du commerce du Qatar, a rappelé que la Conférence de Monterrey sur le financement du développement avait permis de rassembler toutes les parties prenantes et tous les partenaires au développement afin de financer le développement des pays qui en ont besoin.  Notant les résultats remarquables atteints par la communauté internationale lors de cette rencontre, il a indiqué que cette Conférence avait constitué un tournant en permettant aux différents groupes d’États et aux partenaires au développement de parvenir à un large consensus.  De plus, il a noté que la Conférence de Monterrey avait vu s’établir une coopération sans précédent entre les Nations Unies, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC). 

M. Kamal a indiqué que, convaincu de l’importance du développement et du rôle essentiel que jouent les Nations Unies dans les efforts pour y parvenir, le Qatar n’avait pas ménagé ses efforts pour accueillir diverses conférences nationales relatives aux résultats de Monterrey. 


Le Ministre a ainsi évoqué la quatrième Conférence ministérielle de l’OMC de 2001, qui a mené à l’adoption de l’agenda de Doha en faveur du développement, et qui s’était tenue au Qatar.  Pour faire avancer le débat sur les questions de développement, le Qatar a aussi organisé le second Sommet Sud-Sud en juin 2005, qui a vu l’initiative de la création du Fonds du Sud pour le développement et l’assistance humanitaire, a-t-il poursuivi.  Enfin, il a souligné que lors de la Réunion de haut niveau sur le financement du développement, tenue en marge du Sommet mondial de 2005, son pays avait offert d’accueillir la première Conférence d’évaluation de la mise en œuvre des engagements de la Conférence internationale sur le financement du développement, en 2008 à Doha.  Le Qatar invite tous les pays à participer à cette rencontre, afin de progresser dans la mise en œuvre des recommandations et des engagements du Consensus de Monterrey, a déclaré le Ministre. 


M. RICHARD TERRELL MILLER (États-Unis) s’est montré perplexe face à la déclaration faite par le Pakistan au nom du Groupe des 77 et de la Chine, en la qualifiant de « stimulante »”.  Il s’est dit « surpris » que les pays en développement considèrent qu’ils avaient fait leur part d’efforts et que la balle était désormais dans le camp des pays industrialisés.  Mon impression, a-t-il dit, est que les pays en développement du Sud ont encore beaucoup à faire.  S’ils estiment que l’APD actuelle ne correspond pas à leurs besoins, les États-Unis pour leur part sont tout à fait prêts à réévaluer la notion même de cette aide. 

Quant aux propos selon lesquels les pays en développement n’appuient pas l’accumulation des réserves en devises, le représentant a souligné que ces réserves viennent de l’achat des biens et des services par les pays développés aux pays en développement.  On peut toujours réduire le niveau de ces achats si certains pays ne veulent plus de ces réserves, a ajouté le représentant, avant d’évoquer les remarques faites sur les Accords sur le droit de propriété intellectuelle liés au commerce (APICS).  Il s’est dit surpris d’entendre que les pays en développement n’appuyaient pas le régime des APICS.  S’il est difficile d’édifier des institutions internationales et de faire de la mondialisation un système ouvert et non discriminatoire, il serait sans doute très facile de détruire ces institutions et de mettre un terme à la mondialisation, a relevé M. Miller, en demandant aux autres pays de ne pas, malgré ses insuffisances, complètement remettre en cause le système de commerce multilatéral.


Répondant à ces remarques, M. Akram, porte-parole du groupe des 77 et de la Chine, a émis le vœu que le représentant américain soit conscient du coté « provocateur » de sa déclaration.  Le Groupe des 77 et de la Chine a fait une simple évaluation factuelle de la situation actuelle.  Ce Groupe de pays, a-t-il dit, est attaché à la concrétisation des engagements pris en matière de soutien à la réalisation des OMD.  Cela ne veut pas dire que les pays en développement prétendent avoir mis en œuvre tous les engagements qui leur reviennent à cet égard.  Ces pays s’efforcent de parvenir à la bonne gouvernance et à la stabilité macroéconomique et ce, malgré tous les obstacles qu’ils rencontrent, a déclaré M. Akram.  Si le représentant américain nous a compris autrement, c’est qu’il a fait une mauvaise interprétation de notre déclaration, a dit le représentant, en espérant que la fausse interprétation faite de son allocution ne soit pas délibérée.  Pour ce qui est de l’aide au développement, le Groupe des 77 et de la Chine y attache beaucoup d’importance, a dit munir Akram.  Mais, a-t-il précisé, lorsque cette aide est fournie sous forme de « kits de contrôle » ou d’experts qui viennent dicter à nos dirigeants comment gouverner nos pays, ou qui prétendent modifier les cultures et les pratiques de développement, il est normal que les États deviennent réticents.  


Quand un pays reçoit 1 milliard de dollars et qu’il doit financer 100 missions dépêchées par une certaine institution internationale, l’aide baisse à sept cents par dollar octroyé, a fait remarquer M. Akram.  Les pays en développement peuvent se passer de ce type d’assistance, a indiqué le représentant.  Il a jugé important que des organes, comme le futur Forum de coopération et de développement, examinent cette situation, et en particulier la manière dont la Déclaration de Paris est mise en œuvre.  Si un pays développé s’engage à atteindre l’objectif de verser 0,7% de son PNB à l’APD, il faut s’en féliciter.  Mais lorsqu’il ne s’engage ni envers le développement ni envers la qualité de l’aide, il faut réévaluer le type d’aide que prétend fournir ce type de donateur, a souligné M. Akram. 


Quant aux réserves en devises, le représentant a souligné qu’elles peuvent être accumulées ou dépensées à des fins de développement ou de consommation.  Beaucoup de pays estiment qu’il est nécessaire d’avoir d’importantes réserves en devises, compte tenu de la volatilité du système financier international, a-t-il noté.  Si la stabilité financière était garantie au niveau international, les pays en développement n’auraient pas besoin d’avoir de telles réserves, a relevé M. Akram.  Enfin, concernant les APICS, le représentant s’est demandé si la détention de brevet et le versement de droits qui, dans le système actuel en découlent, était le seul facteur de motivation de la recherche et du développement dans les pays.  Ce régime, a-t-il insisté, limite la capacité des pays en développement et pose notamment la question de la production des médicaments génériques pour le traitement du VIH/sida, comme cela a été suffisamment vérifié.  Le Groupe des 77 et de la Chine ne souhaite que dire tout haut la vérité et faire valoir les droits de ses membres, a conclu le représentant.


M. SVEIN AASS, Directeur exécutif de la Banque mondiale, a présenté la table ronde organisée sur le thème «  Voix au chapitre et participation des pays en développement à la prise de décisions économiques internationales, y compris les institutions de Bretton Woods  ».  Cette table ronde a relevé un accord sur la nécessité de renforcer la voix des pays en développement dans les institutions financières internationales.  Beaucoup de commentaires ont été faits sur le processus de réforme de la Banque mondiale, qui dépend du résultat de celle menée au FMI.  Les participants ont parlé d’un cadre juridique pour doubler le nombre de votes existants au sein des Conseils d’administration de ces institutions.  Ils ont appelé à plus de transparence, d’ouverture et de démocratie, en s’interrogeant sur la véritable contribution des groupes informels.  S’agissant des principes directeurs pour l’attribution des votes, les participants ont insisté sur la prise en compte du poids économique des pays, mais aussi sur l’octroi de mesures compensatoires pour renforcer la voix des pays à faible revenu au sein des institutions de Bretton Woods.  Le vote doublement majoritaire doit être utilisé à une plus grande échelle, ont-ils notamment proposé.  Pour aller plus loin, ils ont prôné un renforcement du personnel des Départements chargés des régions en développement, ou un recrutement plus systématique des ressortissants de ces régions au sein des institutions de Bretton Woods.  Certains intervenants ont mentionné des clivages possibles entre pays en développement, mais tous ont parlé de l’importance de dégager un consensus et de veiller à ce que la volonté politique existe.


La représentante du Comité des ONG des Nations Unies sur le financement du développement, qui regroupe 48 ONG du Nord et du Sud, a relevé l’insatisfaction grandissante face au fonctionnement des processus actuels de prise de décisions des institutions financières.  Elle s’est dite pessimiste, en préconisant que dans tout le débat sur la réforme des institutions de Bretton Woods, on veille à y impliquer davantage les pays en développement et les pays en transition.  Des décisions rapides et un calendrier précis sont nécessaires, a-t-elle insisté, en prônant la mise sur pied d’un forum démocratique sur la restructuration de la dette, et celle, au sein de l’ONU, d’un forum mondial des dirigeants.  Ce forum serait une instance internationale de coordination des questions  politiques, économiques, sociales et écologiques, a-t-elle proposé.


Présentation des résultats des tables rondes


Présentant le compte-rendu de la table ronde organisée sur le thème « La bonne gouvernance à tous les niveaux  », son coprésident, M. ECKHARD KARL DEUTSCHER (Allemagne), Directeur exécutif de la Banque mondiale, a indiqué que cette discussion avait mis en lumière la nécessité d’un cadre plus large, au niveau national, pour établir des politiques économiques saines.  Les participants ont noté que la bonne gouvernance n’était pas simplement la démocratie et une bonne gestion macroéconomique, a rapporté M. Deutscher, en notant qu’un État fort et transparent, des opportunités d’entreprenariat et la promotion des droits des femmes avaient aussi été cités par les intervenants à la table ronde.  Il a souligné que l’appropriation des principes de bonne gouvernance par les pays en développement avait été mise en avant comme un principe clef pour la promotion de la bonne gouvernance.  Quand les pays industrialisés donnent leur appui, ils doivent respecter le fait que les pays auxquels ils s’adressent sont propriétaires du processus du développement appliqué sur leur territoire national, a-t-il fait valoir.


Il a souligné que les intervenants avaient déclaré que la lutte contre la corruption n’était pas suffisante pour que l’on parle de bonne gouvernance, même si elle était essentielle pour réduire la pauvreté.  À ce titre, il a indiqué que la table ronde avait mis en exergue la nécessité de renforcer les organes de contrôle, dont font partie la société civile et les médias.  Il a aussi insisté sur l’importance de la coopération des gouvernements avec tous les acteurs, afin de fournir des services publics fonctionnels, tout en notant que la décentralisation et les partenariats entre gouvernements et société civile étaient essentiels. 


S’agissant de la manière de renforcer la bonne gouvernance à tous les niveaux, le co-Président de la table ronde a indiqué que les participants avaient souligné qu’il fallait promouvoir une plus grande responsabilité des institutions financières internationales afin qu’elles adoptent elles-mêmes les plus hautes normes de performance.  M. Deutscher a aussi insisté sur le besoin de renforcer la gouvernance aux niveaux local et communautaire.  Il a notamment fait état d’une proposition visant à établir des structures qui encouragent les plus pauvres à participer à la prise de décisions au niveau local. 


En outre, il a affirmé que les orateurs avaient plaidé pour la promotion de l’éthique dans les affaires, par l’adoption d’un code de conduite universel ou encore un « label d’affaires », par exemple.  Il a aussi évoqué les appels lancés pour encourager les sources de financement novatrices visant le renforcement des capacités en matière de gouvernance.  Enfin, dans son examen des leçons tirées des bonnes expériences et pratiques, il a relevé que la table ronde avait insisté sur le rôle des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour améliorer la transparence et la responsabilité, tout en évoquant le travail à accomplir par le Pacte mondial des Nations Unies, dans la lutte contre la corruption et pour promouvoir les grands principes d’éthique dans le monde des affaires.


À la suite de cet exposé, une représentante de la société civile a considérée que l’espace dans lequel pouvaient s’inscrire les politiques nationales s’était réduit.  Elle a notamment souhaité que les systèmes de notation de l’OCDE et de la Banque mondiale, s’agissant de la performance des gouvernements, ne renforcent pas la responsabilité de ces pays envers les donateurs aux dépens de leur responsabilité envers leurs citoyens.  De plus, elle a estimé que le système de notation de la Banque mondiale était trop axé sur la bonne gouvernance, éclipsant d’autres aspects et responsabilités de l’État, dont les systèmes sociaux, qu’il lui revient de promouvoir et de gérer au bénéfice des populations.


M. MOHAMED SALECK OULD MOHAMED LEMINE, Président du Conseil du commerce et du développement de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a résumé les grandes lignes de la table ronde qu’il co-présidait et qui était consacrée au thème « Réaliser le Programme de Doha pour le développement - la bonne utilisation des politiques de commerce et d’investissement ».  Il a fait valoir que les participants avaient plaidé pour une conclusion rapide du Cycle de Doha, ainsi que pour un accord qui soit ambitieux et favorable au développement.  Le succès du Cycle de Doha signifierait de nouvelles opportunités en matière de commerce et le renforcement de la dimension de développement du système commercial multilatéral, a-t-il rapporté.  Il a cependant indiqué que, selon les conclusions de discussion tenue en plénière dans la matinée, l’échec du Cycle de Doha forcerait les pays en développement à se tourner vers des accords bilatéraux de commerce, qui sont moins avantageux pour eux.


Les orateurs on reconnu la complexité des liens entre commerce et développement, ainsi que le fait que la libéralisation du commerce ne se traduit pas automatiquement par une croissance durable, a dit M. Lemine.  Dans ce cadre, il a affirmé que la table ronde avait identifié quatre domaines clefs pour faire avancer les négociations de Doha: la question d’un meilleur accès au marché; celle de rééquilibrer les règles du système commercial multilatéral pour le rendre plus équitable; la nécessité d’accorder une marge politique aux pays en développement pour qu’ils puissent optimiser les gains de la mondialisation; et enfin, le besoin de mobiliser des ressources additionnelles pour limiter les coûts de l’érosion de préférences commerciales, qui découlera des nouvelles mesures commerciales adoptées, si le Cycle de Doha réussit.


M. Lemine a déclaré que la table ronde avait affirmé qu’il fallait prendre en compte les besoins particuliers et les contraintes auxquelles font face les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les économies vulnérables.  La nécessité d’octroyer un accès en franchise de droits et sans contingentement aux produits des pays les moins avancés a été soulignée, a-t-il ajouté.  Il a, d’autre part, évoqué l’importance de l’aide en faveur du commerce.  Selon les participants, ses objectifs doivent être clarifiés, et cette aide doit permettre d’améliorer les capacités d’offre des pays en développement.  L’aide pour le commerce doit venir s’ajouter aux autres mécanismes d’assistance technique pour le développement, a fait valoir M. Lemine. 


Enfin, le coprésident de la table ronde a noté que celle-ci avait fait état de la nécessité, pour le Cycle de Doha, de déboucher sur un système commercial plus ouvert, mais surtout plus équitable et répondant réellement aux besoins de tous les pays.  Il a aussi fait part des difficultés des pays accédant à l’OMC: ceux-ci font face à des conditionnalités plus lourdes que celles qu’ont du remplir les États déjà membres de cette Organisation.


Lors de la discussion qui a suivi cette présentation, un représentant du monde des affaires, a souligné l’importance du Cycle de Doha.  Il faut se rendre compte que le commerce et les exportations des pays en développement constituent la source principale du financement du développement, a-t-il affirmé.  Il a estimé que les négociations du Cycle de Doha avaient déjà accumulé trop de retard et que les forces du protectionnisme devenaient de plus en plus puissantes.  S’il n’y a pas de percée dans les négociations au cours du prochain mois, et si le Cycle ne se conclut pas cette année, cela sera une occasion ratée, a-t-il insisté.  En outre, ce représentant s’est dit préoccupé par la poussée du protectionnisme en matière d’investissements.  Il a en effet constaté que certains gouvernements prenaient de plus en plus des mesures qui découragent l’investissement au-delà des frontières.  Conscient de l’importance des investissements -et notamment de l’investissement étranger direct (IED)- pour le développement, il a lancé un appel aux gouvernements pour qu’ils mettent un terme à ce genre de mesures.  Enfin, il s’est opposé énergiquement à l’impôt sur les billets d’avion qu’il a qualifié de « mesure injustifiée ».  


Le représentant du Paraguay a lui insisté sur la facilitation du commerce pour les 31 pays du monde qui sont enclavés car sans littoral.  Il a estimé que les questions commerciales devaient particulièrement tenir compte des économies petites et vulnérables, comme les petits États insulaires en développement, les pays enclavés et les pays les moins avancés (PMA).


Enfin, une représentante de la société civile, a réitéré l’importance du commerce pour réduire la pauvreté grâce aux échanges.  Elle a argué que si l’on souhaitait que le commerce fasse progresser le développement, il fallait renforcer les règles du système commercial multilatéral, y compris celles qui garantissent les traitements préférentiels et différenciés.  Le système commercial multilatéral doit mettre l’accent sur la protection sociale et fournir une indemnisation pour les groupes vulnérables qui subissent les effets négatifs de la libéralisation du commerce, a-t-elle ajouté.


Présentant la table ronde intitulée « Efficacité de l’aide et financement novateur du développement », M. BALEDZI GAOLATHE, Ministre des finances et de la planification du développement du Botswana, s’est attardé sur la quantité et la qualité de l’aide.  S’agissant de la quantité, les participants à la table ronde ont reconnu les engagements pris pour augmenter le flux de l’aide, tout en regrettant qu’un grand nombre d’entre eux n’ait pas été respecté.  En 2006, l’APD a, en fait, diminué en termes réels et, dans ces conditions, il sera difficile d’atteindre les ODM.  S’agissant de l’efficacité de l’aide, les participants ont réaffirmé le besoin de renforcer la mise en œuvre de la Déclaration de Paris.  Ils ont reconnu qu’en la matière, il faut considérer deux aspects, à savoir les donateurs et les récipiendaires de l’aide. 


Le Consensus de Monterrey a souligné la responsabilité des pays à mobiliser les ressources domestiques avant de faire appel à l’aide internationale.  Mais le Consensus a aussi parlé de la prévisibilité de l’aide. Il faut donc améliorer les choses en la matière, ont dit les participants, en saluant la décision de certains donateurs d’accorder l’aide sous la forme d’un appui au budget dans les pays qui ont fait preuve de bonne gouvernance.  Or, l’appui au budget ne peut être accordé pour une période d’un an.  Il doit s’étendre sur plusieurs années.  En outre, les participants ont reconnu que la qualité de l’aide se renforce quand elle passe par des institutions qui s’y consacrent, comme les banques de développement et les institutions de Bretton Woods. 


S’agissant des financements novateurs, il a été dit qu’ils ne devraient pas remplacer les flux d’aide officielle ou autre.  Ils doivent venir en complément, ont dit les intervenants à la table ronde, en regrettant tout de même que les efforts aient été fragmentés.  Il faut essayer de faire un suivi, ont dit les participants, en saluant la décision des pays de l’OCDE d’arriver à verser 0,7% de leur PNB  à l’APD d’ici à 2010.  Le problème est qu’il ne restera à ce moment-là que cinq ans pour accomplir les ODM, ont fait remarquer des participants à la table ronde. 


La communauté internationale peut faire mieux, comme elle l’a montré avec la taxe sur les billets d’avion.  Une autre piste serait de faciliter les envois de fonds des migrants.  Les participants ont aussi prôné la canalisation des surplus engendrés par le secteur privé là où des bénéfices sont possibles, comme par exemple, s’en servir pour les crédits à l’exportation.  Les participants ont aussi plaidé pour un financement adéquat aux pays à revenu intermédiaire.  En résumé, ont-ils voulu, quelqu’un doit prendre la responsabilité de coordonner les financements novateurs.  Il faut éviter d’avoir à revenir ici chaque année dire la même chose même sous une forme différente, a conclu la table ronde.


Le représentant du monde des affaires a appelé la Banque mondiale et les banques régionales à aider à créer une banque de développement du secteur privé.  Après tout, a-t-il dit pour atténuer le caractère « révolutionnaire » de sa proposition, un jour, une entreprise privée a défié la puissance et le monopole de la poste américaine et elle a réussi.  Cette entreprise s’appelle FedEx.  Le secteur privé doit être plus ambitieux et l’ECOSOC doit lui faciliter la tâche en créant, à l’instar du Bureau des ONG, un bureau du secteur privé.  Cette proposition a été appuyée par une Directrice exécutive de la Banque mondiale.


Contestant les chiffres de l’APD en termes réels, le représentant des États-Unis a affirmé que cette aide n’a connu aucune baisse.  Il a par ailleurs dit son opposition à toute taxe imposée aux billets d’avion.  Son homologue du Cap-Vert est revenu sur la question des envois de fonds des migrants, en soulignant la responsabilité des pays d’origine qui doivent aident les migrants à promouvoir le développement de ces pays, notamment en les impliquant dans des projets de codéveloppement. 


À leur suite, le représentant des Philippines et Vice-Président de l’ECOSOC a rappelé l’initiative de son pays d’organiser une réunion sur la reconversion de la dette pour accélérer la réalisation des OMD, en encourageant l’ECOSOC à se saisir de la question.  Les ONG avaient prévenu que les programmes d’allègement de la dette ne devaient pas être considérés comme une augmentation de l’APD, a prévenu un représentant de la société civile, en commentant la guerre des chiffres actuelle.  Il a répondu au représentant américain en affirmant que la contribution de solidarité sur les billets d’avion n’a eu aucune incidence sur le trafic aérien et le tourisme. 

Ces propos ont été confirmés par le représentant de la France qui a rappelé que son pays tirait des profits considérables du tourisme.  Il a rappelé que les fonds collectés vont à la facilitation internationale d’achats de médicaments qui, dans le cadre d’un premier projet, permet d’acheter des formules pédiatriques pour soigner les enfants atteints du VIH/sida.  D’autres projets permettront d’acheter des médicaments contre le paludisme et la tuberculose, a souligné le représentant, en reconnaissant qu’il existe d’autres financements innovants, auxquels la France participe d’ailleurs.  La situation particulière des pays à revenu intermédiaire a été évoquée par les représentants de l’Espagne et du Costa Rica qui ont attiré l’attention sur la Conférence qui vient de se tenir à Madrid et sur le Consensus du Costa Rica.


Concluant cette Réunion spéciale, M. DALIUS ČEKUOLIS, Président de l’ECOSOC, s’est dit grandement encouragé par la participation active des délégations à cette journée et par le caractère constructif du dialogue.  Il a affirmé que la richesse des idées et des nouvelles initiatives qui en ont découlé constituait une contribution importante, notamment pour le Dialogue de haut niveau sur le financement du développement qui se tiendra à l’automne prochain au Siège ainsi que pour la préparation de l’évaluation de la mise en œuvre des engagements de la Conférence internationale sur le financement du développement, qui aura lieu à Doha en 2008.  Afin d’améliorer les chances d’une croissance large et soutenue, il a déclaré que des efforts devaient être fournis à la fois aux niveaux national et international, pour parvenir aux OMD. 


S’agissant des thèmes des quatre tables rondes tenues dans la matinée, il a rappelé que la bonne gouvernance avait de nombreuses facettes, tout en soulignant la nécessité de procéder à des réformes de gouvernance, en s’appuyant entre autres sur la lutte contre la corruption.  En ce qui concerne la participation des pays en développement aux prises de décisions internationales, il a jugé encourageant que cette question ait été soulevée au sein des institutions de Bretton Woods.  Relevant les préoccupations exprimées par certains intervenants en ce qui concerne la montée de nouvelles formes de protectionnisme, il a indiqué que ce danger pourrait augmenter si le Cycle de Doha continue à traîner en longueur ou s’il échoue.  Plus que jamais, des efforts sont nécessaires pour rassembler la volonté politique indispensable à la conclusion du Cycle de Doha, a déclaré le Président de l’ECOSOC.  Quant à l’efficacité de l’APD, M. Čekuolis a évoqué la complexité des questions impliquées dans l’amélioration de l’architecture de cette assistance.  Il a, de plus, estimé que des progrès étaient essentiels dans les domaines de l’appropriation nationale; de la prévisibilité des flux; de l’appui budgétaire efficace, ou encore, de la coordination et de l’harmonisation de l’aide.  Enfin, il s’est félicité des avancées réalisées pour promouvoir des sources novatrices de financement, en notant que ces initiatives avaient déjà donné des résultats.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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