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CPSD/389

DROITS DE L’HOMME: LA MAJORITÉ DES DÉLÉGATIONS DE LA QUATRIÈME COMMISSION CRITIQUE LA POLITIQUE MENÉE PAR ISRAËL DANS LES TERRITOIRES OCCUPÉS

12/11/2007
Assemblée généraleCPSD/389
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

21e séance – matin


DROITS DE L’HOMME: LA MAJORITÉ DES DÉLÉGATIONS DE LA QUATRIÈME COMMISSION CRITIQUE LA POLITIQUE MENÉE PAR ISRAËL DANS LES TERRITOIRES OCCUPÉS


La délégation d’Israël estime que la multiplication de résolutions condamnant son pays à l’ONU crée des attentes irréalistes et ne fait pas avancer la cause de la paix


La Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) s’est penchée ce matin sur la question des pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme en Cisjordanie, à Gaza et dans le Golan syrien occupé.  Hormis la déclaration du représentant d’Israël, la totalité des délégations qui ont pris la parole ont condamné la politique menée par l’État d’Israël et les colons des territoires occupés contre les Palestiniens et les habitants du Golan syrien occupé.  En début de séance, la Quatrième Commission avait achevé son débat sur les activités de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).


Le représentant du Sri Lanka, M. Prasad Kariyawasam, qui est le Président du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, a présenté le trente-neuvième rapport de cette instance, créée en 1968, qui dénonce les violations commises par Israël en matière de droits de l’homme et à l’encontre du droit international humanitaire.  Concernant la bande de Gaza, M. Kariyawasam a estimé que la politique israélienne envers ce territoire constituait « un châtiment collectif » contre l’ensemble de la population.  Il s’est dit particulièrement frappé par la discordance croissante entre les discours et la réalité de la situation qui prévaut sur le terrain alors que des préparatifs sont en cours pour la tenue prochaine d’une conférence de paix prévue à Annapolis, aux États-Unis.


Pour sa part, l’Observatrice de la Palestine a souligné que « l’occupation constituait en elle-même une violation des droits de l’homme ».  Elle a souligné que le peuple palestinien voulait la paix et qu’il rêvait du jour où il pourrait réaliser ses droits inaliénables.


Concernant le Golan, le représentant de la Syrie a rappelé que le Président Bachar al-Assad avait déclaré à diverses reprises que son pays était tout à fait disposé à faire la paix avec Israël, mais que cela ne se ferait pas au prix du renoncement à une partie du territoire de la Syrie.  Le représentant a accusé Israël d’user de « pratiques nazies » comparables à ce qu’a fait l’Allemagne lorsqu’elle a annexé les Sudètes tchèques et la Pologne.  C’est ce qui a déclenché la Deuxième Guerre mondiale, a-t-il rappelé.


Le représentant d’Israël a, quant à lui, mis en cause la légitimité même du Comité spécial auquel il a reproché une partialité qui se reflète, selon sa délégation, dans le rapport présenté aujourd’hui à la Quatrième Commission.  Ce document est truffé de mensonges et d’affirmations non corroborées, a-t-il dit, et il est plein d’accusations, de mensonges, et de diffamations dignes des formes d’antisémitisme que l’on a connues au Moyen Age.  Le représentant a laissé entendre que la multiplication des résolutions et des rapports condamnant Israël à l’ONU créait de faux espoirs et encourageait des exigences irréalistes.


Outre les représentants ci-dessus cités, les délégations du Pakistan, de Cuba, des Émirats arabes unis, de l’Iraq, de l’Indonésie, du Qatar et de la Jamahiriya arabe libyenne ont pris la parole ce matin.  Celles de Bahreïn et du Nigéria avaient auparavant clos le débat sur l’UNRWRA.


La Quatrième Commission poursuivra demain, mardi, 13 novembre à 10 heures, l’examen de la question des pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés.


OFFICE DE SECOURS ET DE TRAVAUX DES NATIONS UNIES POUR LES RÉFUGIÉS DE PALESTINE DANS LE PROCHE-ORIENT


Rapport du Groupe de travail chargé d’étudier le financement de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (A/62/361)


Ce rapport, dans lequel le Groupe de travail fait le point de la situation financière de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, constate avec préoccupation l’ampleur du déficit de l’Office pour 2007, estimé à 91 millions de dollars, et appelle à un soutien accru au budget de l’Office par la communauté internationale.


Le Groupe de travail, auteur du rapport, rappelle que l’UNRWA reste pour les réfugiés du Proche-Orient la principale source de services dans les domaines de l’enseignement, des soins de santé primaires, des services sociaux, des secours et du microfinancement.  Selon lui, la baisse des résultats scolaires des enfants de réfugiés fréquentant les écoles de l’UNRWA en 2006 et 2007, en particulier dans la bande de Gaza, est « la preuve alarmante que l’Office manque de fonds ».  Un appel d’urgence a été lancé pour répondre aux besoins dans le domaine d’une aide alimentaire « qui fait cruellement défaut », et afin de créer d’urgence des emplois.  Cette assistance financière, dont les promesses atteignaient à la fin août la moitié de la somme demandée (246 millions de dollars), « vise à améliorer la situation humanitaire catastrophique dans le territoire, qui s’est fortement dégradée en 2007 », souligne le rapport.


Les auteurs du document déplorent par ailleurs que les autorités israéliennes imposent des droits de passage aux conteneurs de fournitures humanitaires, l’Office estimant qu’il s’agit d’un impôt direct dont il devrait être exonéré en vertu des conventions internationales.  Par ailleurs, le Groupe de travail engage le Gouvernement israélien à « accorder à l’Office un accès libre de toute entrave, notamment dans la bande de Gaza, où la fermeture systématique et prolongée du nombre limité de points de passage commerciaux complique ses opérations humanitaires. »


En conclusion, le Groupe de travail continue d’inviter instamment les donateurs à s’acquitter de la totalité des engagements qu’ils ont pris envers l’Office dont le rôle humanitaire reste indispensable: « Les services fournis par l’UNRWA doivent être considérés comme le minimum requis pour permettre aux réfugiés de mener une vie productive, soulignent les auteurs du rapport.  Les réduire encore, alors que le nombre de réfugiés augmente sans cesse, reviendrait à priver injustement les populations du minimum de soutien auquel elles ont droit, et risquerait en outre de compromettre la stabilité de toute la région ».


Débat général


M. FAISAL E. ALZAYANI (Bahreïn) a estimé que le rapport d’activité de l’UNRWA était « comme un phare illuminant le chemin ».  Les informations de ce document nous conduisent à plusieurs conclusions concernant la détérioration de la situation dans les territoires palestiniens occupés, a-t-il ajouté, estimant que les limites imposées par Israël à l’UNRWA étaient en violation du mandat de l’Office.  L’orateur a ajouté que la politique israélienne portait atteinte au travail de l’agence.  Évoquant ensuite, les opérations militaires israéliennes au Liban durant l’été 2006, il a souligné que celles-ci avaient aussi eu des conséquences néfastes pour les réfugiés palestiniens.  Après avoir évoqué la situation à Gaza, M. Alzayani a réaffirmé le soutien indéfectible de Bahreïn à Mme Karen Koning AbuZayd, rendant hommage à ses efforts à la tête de l’UNRWRA, et à ses talents de gestionnaire.


Le représentant de Bahreïn a rappelé que les réfugiés palestiniens continuaient de souffrir de conditions déplorables.  Nous ne pouvons compter uniquement sur le travail de l’Office, en particulier en ce qui concerne les domaines de l’éducation et de la santé, a-t-il dit, et ce, malgré des ressources limitées.  Il est de la responsabilité de la communauté internationale de donner les moyens de fonctionnement à l’Office, a-t-il souligné, se disant confiant que les principaux contributeurs continuaient d’agir en ce sens.  En conclusion, le représentant a estimé que la question des réfugiés était un des points essentiels de la question de la Palestine, les Nations Unies ayant reconnu leur droit au retour dans diverses résolutions.


M. FELIX ANIOKOYE (Nigéria) a déclaré que sa délégation apportait tout son soutien à la lutte menée par les Palestiniens pour l’exercice de leur droit à l’autodétermination et s’est inquiété de la dégradation de la situation politique, économique et sociale dans la région du Moyen-Orient.  Il a ainsi rappelé les conditions de vie particulièrement difficiles des réfugiés de la bande de Gaza et de Cisjordanie, tout en signalant que cela avait des conséquences négatives inévitables sur le travail de l’UNRWA.  Le rôle de cet Office étant primordial pour la sauvegarde des droits des réfugiés palestiniens, mais aussi pour la collecte d’informations sur les évolutions dans la région, M. Aniokoye a lancé un appel à l’ONU et aux pays donateurs pour qu’ils accroissent leur aide financière et matérielle à l’UNRWA.


Il a estimé que cette aide supplémentaire devrait aider l’Office à améliorer la qualité de ses services dans des domaines tels que l’éducation, la santé, le microfinancement de secours et autres services sociaux.  De même, il a souligné les efforts consentis par certains pays de la région, qui continuent à accueillir des réfugiés en dépit de leurs propres difficultés financières et économiques.  Il s’est félicité des efforts d’information de l’UNRWA vis-à-vis des pays donateurs et a encouragé la poursuite de son travail en étroite collaboration avec d’autres organisations.  Dans le même sens, il s’est félicité du lancement du plan de développement organisationnel de l’Office et de ses initiatives de réforme qui doivent l’aider à mieux appréhender les défis actuels et futurs.  Rappelant que la question des réfugiés palestiniens était cruciale dans le processus de paix au Moyen-Orient, le représentant du Nigéria a déclaré attendre impatiemment la tenue de la Conférence prévue prochainement à Annapolis, aux États-Unis, sur la situation au Moyen-Orient.


RAPPORT DU COMITÉ SPÉCIAL CHARGÉ D’ENQUÊTER SUR LES PRATIQUES ISRAÉLIENNES AFFECTANT LES DROITS DE L’HOMME DU PEUPLE PALESTINIEN ET DES AUTRES ARABES DES TERRITOIRES OCCUPÉS


Rapport du Secrétaire général (A/62/330)


Le présent rapport est soumis en application de la résolution 61/116 de l’Assemblée générale, qui exige qu’Israël collabore avec le Comité spécial dans l’exécution de son mandat, conformément aux obligations que lui confère son statut d’État Membre de l’ONU, et qui déplore les politiques et les pratiques d’Israël qui violent les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés.


La résolution précédemment citée prie également le Comité spécial de présenter régulièrement au Secrétaire général des rapports périodiques sur la situation dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.


Le présent rapport fait état des divers moyens dont a usé le Département de l’information pour diffuser les informations relatives aux travaux effectués par le Comité spécial entre août 2006 et juillet 2007.


Il rapporte ainsi que la télévision des Nations Unies a couvert divers aspects du conflit israélo-palestinien et des questions connexes par le biais des retransmissions directes de réunions des organes intergouvernementaux et des conférences de presse; tandis que la radio des Nations Unies a largement couvert les travaux et les conclusions du Comité dans les six langues officielles de l’ONU.


Le Secrétaire général, dans son rapport, souligne également le rôle joué par les centres régionaux d’information des Nations Unies.  Ainsi, le Centre d’information de l’ONU au Caire a traduit et diffusé à des journaux égyptiens et arabes un communiqué de presse du Comité; et celui de Genève a assuré la liaison entre les médias et le Conseil des droits de l’homme, qui avait examiné la question des droits de l’homme dans le territoire palestinien occupé.


Le Golan syrien occupé - Rapport du Secrétaire général (A/62/331)


Ce rapport de deux pages reproduit la résolution 61/120 (2006) de l’Assemblée générale.  L’Assemblée y demande à Israël, puissance occupante, de se conformer aux résolutions concernant le Golan syrien occupé, en particulier la résolution 497 (1981) dans laquelle le Conseil de sécurité a décidé notamment que la décision prise par Israël d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration au Golan syrien occupé était nulle et non avenue et sans effet juridique sur le plan international.  Ce rapport indique que le 14 mai 2007, le Secrétaire général a adressé une note verbale au Gouvernement israélien pour lui demander, compte tenu de l’obligation qui lui incombait de rendre compte, de l’informer de toutes mesures prises ou envisagées concernant l’application des dispositions pertinentes de la résolution.  Il est stipulé dans ce rapport que le Secrétaire général des Nations Unies n’a reçu aucune réponse du Gouvernement israélien.


Applicabilité de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949, au territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et autres territoires arabes occupés - Rapport du Secrétaire général (A/62/332)


Le présent rapport est soumis en application de la résolution 61/117 de l’Assemblée générale qui réaffirme que la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949, est applicable au territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux territoires arabes occupés par Israël depuis 1967 ; et enjoint Israël à reconnaître cette applicabilité.


Le Secrétaire général rappelle, dans son rapport qu’il a adressé, le 14 mai 2007, une note verbale au Gouvernement israélien pour lui demander de l’informer de toutes les mesures qu’il avait prises ou envisagé de prendre concernant l’application des dispositions pertinentes de la résolution.


Le rapport stipule qu’aucune réponse n’a encore été reçue à ce sujet.


Les colonies de peuplement israéliennes dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé - Rapport du Secrétaire général (A/62/333)


Ce rapport de trois pages reproduit la résolution 61/118 (2006) de l’Assemblée générale, rappelant à Israël que ses colonies de peuplement sont illégales et exigeant l’arrêt de la colonisation, et note que le Secrétaire général des Nations Unies n’a reçu aucune réponse du Gouvernement israélien.  Le document rappelle que le Secrétaire général avait adressé, en mai 2007, une note verbale au Gouvernement israélien pour lui demander de l’informer de toutes les mesures prises ou prévues allant dans le sens de l’application des dispositions de la résolution 61/118.


Par ailleurs, le Secrétaire général avait aussi adressé une note verbale à toutes les missions permanentes pour leur demander de l’informer de ce que les États Membres avaient entrepris en application de la résolution.  Le rapport précise que Ban Ki-moon a reçu une note verbale des missions permanentes de Cuba et de l’Argentine.  Cuba considère que le mur de séparation construit par Israël est « l’une des plus graves violations de la quatrième Convention de Genève », tandis que l’Argentine « appuie les appels lancés en faveur du gel de toutes les activités d’implantation de colonies », est-il indiqué dans le document.


Pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est (A/62/334) - Rapport du Secrétaire général (A/62/334)


Ce rapport de trois pages rappelle la résolution 61/119 (2006) de l’Assemblée générale, exigeant d’Israël le respect de ses obligations envers le peuple palestinien, et relève que le Secrétaire général des Nations Unies n’a reçu aucune réponse du Gouvernement israélien.  Le document rappelle que le Secrétaire général avait adressé, en mai 2007, une note verbale au Gouvernement israélien pour lui demander de l’informer de toutes les mesures prises ou prévues allant dans le sens de l’application des dispositions de la résolution 61/119.


Par ailleurs, le Secrétaire général avait aussi adressé une note verbale à toutes les missions permanentes pour leur demander de l’informer de ce que les États Membres avaient entrepris pour aider le peuple palestinien en vertu de la résolution.  Il est précisé dans le rapport que Ban Ki-moon a reçu une note verbale de la Mission permanente du Japon.  Ce pays indique avoir versé une subvention de 7,2 millions de dollars au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), à l’UNRWA et au Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), afin d’améliorer la situation des Palestiniens, l’objectif étant d’améliorer les soins médicaux et de réduire le chômage et la pauvreté.


Rapport du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés (A/62/360)


Le présent rapport contient la synthèse des informations recueillies au cours de la mission effectuée par le Comité du 21 juillet au 4 août 2007 en Égypte, en Jordanie et en République arabe syrienne.  Le Comité n’a, en effet, pas été en mesure de se rendre dans les territoires palestiniens occupés car les autorités israéliennes n’ont pas donné suite à sa demande écrite.


Le rapport note que la situation en matière des droits de l’homme s’est gravement détériorée dans le territoire palestinien occupé et dans le Golan syrien occupé, et en particulier dans la bande de Gaza, du fait des actions israéliennes.  Aujourd’hui, environ 50% de la population du territoire palestinien occupé reçoivent une aide alimentaire et, en juin, le niveau de pauvreté atteignait 90% des personnes vivant à Gaza.


Le Comité rapporte que les Palestiniens subissent des atteintes à leurs droits fondamentaux, tels que ceux à l’autodétermination, à la libre circulation, à un niveau de vie décent, à des conditions de travail justes et favorables, à la santé et à l’éducation.  Dans son rapport, le Comité prie le Conseil de sécurité de veiller à l’application de la résolution ES-10/15 de l’Assemblée générale relative aux travaux d’édification du mur et de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) de juillet 2004 sur les conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le territoire palestinien occupé.


Il demande également à Israël de respecter ces textes et de mettre un terme aux politiques qui conduisent à l’enclavement des territoires palestiniens et à la restriction de mouvement de cette population.  Il s’agit entre autres du mur qui, en dépit de l’avis de la CIJ, a été prolongé de 200 km et qui conduit à la construction de routes uniquement accessibles aux colons israéliens; et empêche les Palestiniens d’accéder à leurs champs, écoles, lieux de travail, hôpitaux et autres centres de santé, ainsi que le passage d’ambulances.


Le rapport relate que la construction du mur s’accompagne du phénomène d’appropriation de terres palestiniennes par Israël et de l’expansion de ses colonies.  Ainsi, le Comité estime à 25 000 le nombre de Palestiniens qui risque de perdre leur droit de résidence à cause de ce mur.  Par conséquent, il demande aux autorités israéliennes de mettre fin à cette politique qui va à l’encontre de l’intégrité territoriale du futur État palestinien et qui est contraire au droit international.  Ce rapport demande instamment au Conseil de sécurité d’envisager des sanctions à l’encontre d’Israël, s’il persiste à méconnaître ses obligations juridiques internationales.  Il s’agit notamment du respect de la quatrième Convention de Genève qui appelle à faire la différence, en toutes circonstances, entre les objectifs militaires, et les personnes civiles et les biens à caractère civil.


Le rapport dénonce les « dommages collatéraux » de la politique israélienne et note que les enfants sont particulièrement touchés par ce conflit.  Ainsi, durant la période considérée, 31% des enfants palestiniens tués étaient âgés de moins de 12 ans.  Le Comité spécial demande à Israël d’arrêter les arrestations massives, les détentions arbitraires, les traitements humiliants et cruels imposés aux Palestiniens et aux autres Arabes détenus dans des prisons israéliennes.  Israël est également appelé à garantir aux personnes arrêtées un procès équitable et des conditions de détention conformes au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et à la quatrième Convention de Genève.


Le présent rapport prie l’Autorité palestinienne de restaurer pleinement l’état de droit dans les zones qu’elle contrôle et de se conformer aux obligations découlant de la Feuille de route, telles qu’énoncées par le Quatuor, lequel est encouragé à mettre pleinement en œuvre ce document.  Dans son rapport, le Comité spécial demande également aux groupes de la société civile concernés et aux institutions diplomatiques, universitaires et scientifiques, d’user de leur influence pour faire largement connaître, par tous les moyens disponibles, la gravité de la situation humanitaire dans laquelle se trouvent les Palestiniens.


Les médias nationaux et internationaux sont appelés à fournir des analyses détaillées de la situation et de ses causes, afin de mobiliser l’opinion internationale en faveur d’un règlement juste et durable du conflit.


Dans son rapport, le Comité appelle l’Assemblée générale à user de tous les moyens à sa disposition pour assumer sa responsabilité s’agissant de la question palestinienne, jusqu’à ce que celle-ci soit réglée.  À cette fin, il demande à ce que son mandat soit renouvelé en tenant compte des réalités actuelles et des espoirs et aspirations des habitants des territoires occupés.


Débat général


M. PRASAD KARIYAWASAM, Président du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, qui présentait le trente-neuvième rapport de cette instance, a noté que pour la trente-neuvième année consécutive, Israël avait refusé au Comité l’accès aux territoires couverts par son mandat.  Après avoir énuméré les sources sur lesquelles le Comité s’était basé pour faire son rapport, son Président a précisé que parmi ses nombreux interlocuteurs figuraient 37 témoins disposant d’informations de première main sur les territoires palestiniens et le Golan syrien occupés.


Après 40 ans d’occupation, le droit du peuple palestinien à l’autodétermination apparaît plus insaisissable que jamais en raison des violations commises par Israël en matière de droits de l’homme et du droit international humanitaire, a dit M. Kariyawasam.  La situation ne s’est pas améliorée non plus dans le Golan syrien occupé, a-t-il noté.  Ce qui est particulièrement frappant au moment où des préparatifs sont en cours pour la tenue d’une conférence de paix, est la discordance croissante entre les discours et la situation qui prévaut sur le terrain, a dit le Président du Comité.


Évoquant la situation dans la bande de Gaza, M. Kariyawasam a estimé que la politique qu’y menait Israël constituait « un châtiment collectif » envers l’ensemble de la population.  Indiquant qu’il était quasiment impossible pour les Palestiniens malades de se faire soigner en Israël en raison de la fermeture de la frontière, il a estimé que la situation en Cisjordanie n’était guère meilleure du fait de l’existence d’environ 500 points de contrôle.  Il a mis en cause les activités de colonisation israéliennes, qui se sont accélérées, et a, à cet égard, cité les informations fournies par l’organisation israélienne « La Paix Maintenant ».  Le Président du Comité a mis en cause la construction du mur de séparation ainsi que le morcellement du territoire de la Cisjordanie.  Il a aussi dénoncé le fait que quelque 11 000 Palestiniens étaient emprisonnés en Israël, dont 400 enfants.  Concernant le Golan, les colonies israéliennes s’y agrandissent, a-t-il noté.


La communauté internationale doit prendre des mesures d’urgence pour porter assistance au peuple palestinien, a-t-il recommandé.  Le Président du Comité a conclu que seule la fin de l’occupation permettrait au peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination dans un État viable.


Mme FEDA ABDELHADY-NASSER, Observatrice de la Palestine, a déclaré que la crise humanitaire qui frappe les populations des territoires palestiniens occupés était le résultat des transgressions incessantes d’Israël, désigné comme la puissance occupante, contre le droit international, le droit international humanitaire et les droits de l’homme.  Rappelant qu’il s’agit de la plus longue occupation militaire de l’histoire contemporaine, elle a cité un passage du rapport du Comité spécial qui stipule que, « au cours de la quarantième année d’occupation, il doit être rappelé que l’occupation elle-même est une violation des droits de l’homme ».  Rappelant les différents instruments juridiques internationaux qui doivent servir de base à l’examen de la situation des réfugiés palestiniens, tels que la quatrième Convention de Genève, l’avis consultatif de la CIJ de juillet 2004 sur la licéité du mur israélien, et les Conventions de la Haye, Mme Abdelhady-Nasser a souligné le fait que ces documents imposaient des obligations à Israël.


Elle a dénoncé la qualification de la bande de Gaza comme « entité hostile » par Israël car, a-t-elle estimé, il s’agit d’un autre prétexte utilisé par la puissance occupante pour justifier son occupation, éluder ses obligations juridiques et justifier les mesures illégales qu’elle a prises à l’égard de la population civile de la bande de Gaza.  Par conséquent, elle a appelé la communauté internationale à dénoncer ces faits et à rappeler à Israël qu’il devait se conformer aux obligations qui découlent des instruments juridiques cités précédemment. 


Rappelant que, depuis quatre décennies, Israël avait choisi de ne pas respecter les droits de l’homme, mais plutôt d’assujettir la population palestinienne, Mme Abdelhady-Nasser a souligné un passage du rapport du Comité qui signale que « la situation des droits de l’homme ne s’est pas améliorée durant la période couverte par le rapport, et que, dans certaines régions, elle s’est sensiblement aggravée ».  Elle a déclaré que tous les droits fondamentaux de l’homme étaient enfreints par la puissance occupante et que, dans certains cas, il s’agissait de crimes de guerre.  Elle a ainsi cité les dommages causés sur les civils palestiniens à cause de l’utilisation excessive et arbitraire de la force armée par Israël; l’utilisation des civils en tant que bouclier humain durant les incursions et les raids; la détention arbitraire; le transfert de prisonniers des territoires occupés vers Israël; les actes de torture sur ces prisonniers, dénoncés par les organismes des Nations Unies; le refus du droit de visite pour les familles; et l’expansion des colonies, dont plus de 140 ont été construites sur des terres confisquées.  Elle a également rappelé que 450 miles (720 kilomètres) de routes, construites en Cisjordanie par la puissance occupante, ne pouvaient être utilisés par les Palestiniens.


Mme Abdelhady-Nasser a rappelé qu’en dépit de l’avis consultatif de la CIJ sur la licéité de la construction du mur, la progression du mur continuait, enfermant ainsi près de 50 000 Palestiniens dans des enclaves.  Elle a déclaré qu’un des conséquences directes de ce mur serait que les Palestiniens auront besoin de permis délivrés par la puissance occupante pour vivre chez eux.  Rappelant qu’au moins 18 000 maisons palestiniennes avaient été détruites par Israël depuis 1967, elle a estimé qu’il s’agissait « d’une politique d’étranglement économique ».


Mme Abdelhady-Nasser a poursuivi son énumération des violations graves du droit humanitaire commises par Israël, en évoquant l’imposition des restrictions arbitraires et discriminatoires à la liberté de mouvement des civils par des bouclages complets et par l’existence de plus de 550 barrages où les gens sont couramment humiliés.  Elle a dénoncé la punition collective de la population civile par un arsenal de moyens illégaux.  Dans le cas de la bande de Gaza, la politique israélienne a consisté à emprisonner de fait toute la population civile qui est en état de siège, a dit la représentante.


Mme Abdelhady-Nasser a aussi cité la destruction des moyens de subsistance des Palestiniens par Israël, de par la restriction de circulation et la construction du mur de séparation.  Elle a aussi dénoncé le blocage à l’obtention des soins médicaux que provoque Israël, en empêchant en particulier les ambulances de franchir les barrages.  À Gaza, a-t-elle noté, le Comité international de la Croix-Rouge fait face à la déliquescence des infrastructures médicales.


La situation alimentaire des Palestiniens est précaire, 50% de la population n’étant pas correctement nourrie, comme l’indique un rapport de l’ONU, a-t-elle dit, alors que la majorité de la population de Gaza dépend de l’aide alimentaire.  Mme Nasser a ensuite dénoncé l’obstruction à l’accès à l’éducation, ainsi que celle des lieux de culte, qu’opère Israël.  En outre, l’imposition de restrictions arbitraires sur le droit à vivre à Jérusalem vise à tenter de modifier la composition démographique de la ville pour la judaïser complètement, a-t-elle affirmé.


Il s’agit là de faits, a-t-elle souligné, et il s’agit de la réalité de la vie pour le peuple palestinien subissant l’occupation israélienne depuis 1967.  Et les tentatives israéliennes de contester ou de déformer les faits sont totalement réfutées par la réalité sur le terrain, qui résulte de politiques et de pratiques illégales que la population subit au quotidien.  Ces violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme ont toutes été commises de manière flagrante par la puissance occupante avec un total mépris pour le droit et pour les résolutions de l’ONU, sous le regard de la communauté internationale.  Si Israël n’est pas tenu responsable pour ses violations du droit et pour ses crimes, il continuera de se sentir encouragé à continuer d’agir avec impunité en piétinant le droit.  Cela ne pourra que nous entraîner vers plus de souffrances pour le peuple palestinien, ce qui approfondira la crise et nous éloignera de cette paix que nous recherchons tous si désespérément, a déclaré Mme Nasser.


La représentante a souligné que le peuple palestinien voulait la paix et qu’il rêvait du jour où il pourrait réaliser ses droits inaliénables et où la paix prévaudrait.  Il continue de se tourner vers la communauté internationale et vers le droit international en tant que garants de la liberté et de la paix auquel il aspire, a dit Mme Abdelhady-Nasser.  Elle a émis l’espoir que les efforts de paix actuels aboutiraient.  Mais pour que cela ait lieu, Israël doit renoncer à la voie illégitime qu’il a empruntée, a-t-elle souligné.  Israël doit faire face à ses obligations en tant que puissance occupante, a conclu l’Observatrice de la Palestine.


M. FARUKH AMIL (Pakistan) a rappelé que la misère dans laquelle vivent les populations des territoires occupés était, en dehors des rapports de l’UNRWA, une information corroborée par celle d’autres agences des Nations Unies, telles que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).  Il a estimé que la poursuite de l’agression militaire israélienne, ainsi que l’usage disproportionné de la force militaire, étaient les causes directes de la détérioration de la situation dans les territoires occupés.  Il a rappelé que l’expansion des colonies, la construction du mur et des routes de contournement, et la fermeture des points de passage constituaient des violations directes des droits de l’homme qui en créaient d’autres, telles que la négation du droit à l’éducation et du droit à la propriété privée.  Rappelant que les enfants et les femmes palestiniens étaient particulièrement touchés par cette situation, il a appelé toutes les parties à rejeter la violence et à respecter leurs obligations respectives découlant du droit international.


La qualification « illégale » de la bande de Gaza comme « entité ennemie », par Israël, ne peut que créer les conditions favorables à un enveniment de la situation, a estimé le représentant.  Le règlement de la question de la Palestine est essentiel pour l’établissement de la paix et de la stabilité dans la région du Moyen-Orient, a-t-il rappelé.  Il a estimé que la cause première de ce conflit était l’occupation par Israël des territoires arabes et que, par conséquent, la fin de cette occupation était la condition essentielle pour l’établissement de la paix.  Il a appelé les parties concernées à renoncer à l’usage de la force et à favoriser le dialogue et la négociation afin de mettre un terme au cercle de violence et à l’étranglement économique du peuple palestinien.  Il s’est félicité de la tenue prochainement, aux États-Unis, d’une conférence internationale sur cette question et a dit que sa délégation espérait qu’elle aborde les questions de fond telles que celles du statut final et de l’établissement d’un calendrier pour le processus de paix. 


M. BASHAR JA’AFARI (Syrie) a déclaré qu’Israël foulait aux pieds le droit international, ajoutant que ce pays ne pouvait agir ainsi que grâce au soutien que lui apporte un État puissant connu.  Le fait que le Comité ne peut se rendre dans les territoires occupés démontre qu’Israël choisit de défier la communauté internationale, a-t-il ajouté.  Évoquant des « pratiques inhumaines », l’orateur a indiqué qu’Israël devait mettre un terme à son occupation.  Il a ensuite fait remarquer que la Knesset avait imposé la législation israélienne au Golan syrien occupé, et a rappelé que l’Assemblée générale de l’ONU avait considéré qu’il s’agissait d’une décision nulle et non avenue.  M. Bashar Ja’afari a rappelé que le Conseil des droits de l’homme avait récemment réaffirmé l’illégalité de la politique menée par Israël dans le Golan, et notamment l’imposition de la citoyenneté israélienne à la population locale.  Malgré cela, Israël continue de confisquer des terres et d’étendre ses 45 colonies, dont la plus importante compte quelque 18 000 personnes, a dit le représentant.  Par ailleurs, a poursuivi le représentant de la Syrie, dans ses tentatives d’expulser la population locale, Israël oblige certains villageois à partir en confisquant notamment leurs terres.  Il a cité le chef du Gouvernement israélien qui aurait déclaré « qu’Israël n’évacuerait pas le Golan tant qu’il serait Premier Ministre ».


Israël attise l’incendie, a estimé M. Ja’afari.  Il a accusé le pays d’avoir imposé des impôts exorbitants atteignant jusqu’à la moitié de la valeur des récoltes, aux habitants du Golan.  Des Syriens ayant refusé la nationalité israélienne ont été emprisonnés, a-t-il affirmé.  À long terme, le plus grand danger est constitué par l’enfouissement de déchets nucléaires dans le Golan, sans aucun contrôle extérieur, a expliqué l’orateur.  Mais la population s’oppose à la politique du fait accompli, a-t-il affirmé.  Le Président Bachar al-Assad a déclaré à diverses reprises que la Syrie était tout à fait disposée à faire la paix, mais pas au prix de la renonciation à une partie de son territoire, a rappelé le représentant.


Bashar Ja’afari a estimé qu’Israël, « État illégal », infligeait des châtiments collectifs, relevant du crime de guerre aux populations arabes vivant sous occupation.  Il a ajouté que certaines pratiques israéliennes ramenaient la communauté internationale aux pages les plus noires du nazisme et du fascisme.  En conclusion, il a appelé le Conseil de sécurité à faire respecter ses décisions.


Mme REBECA HERNÁNDEZ TOLEDANO (Cuba) a déclaré qu’il était lamentable de constater que, depuis 39 ans que le Comité spécial existe, il n’ait toujours pas été autorisé par Israël à se rendre dans les territoires occupés.  Elle a déploré le fait que le peuple palestinien continue d’être massacré de manière flagrante et systématique alors la communauté internationale n’a toujours pas pu mettre en place des mécanismes efficaces pour y remédier.  Pendant ce temps, la situation continue à se dégrader, a-t-elle rappelé, et le niveau de pauvreté augmente parmi les Palestiniens.  Ainsi, en juin, il atteignait les 90% dans la bande de Gaza, a-t-elle rappelé.  Elle a fermement condamné les graves violations du droit international commises par Israël, et notamment de la quatrième Convention de Genève.  Elle a, à cet égard, déploré l’expulsion de civils Palestiniens de leurs terres et la confiscation de ces mêmes terres par Israël.


Mme Hernández Toledano a estimé que la construction du mur de séparation était un non-respect et un défi flagrants contre l’avis consultatif de la CIJ et la résolution ES-10/15 de l’Assemblée générale.  Elle a considéré que l’obstacle fondamental posé à la réalisation des droits fondamentaux des Palestiniens était l’expansion continue des colonies israéliennes dans les territoires occupés.  Elle a déclaré que les États Membres du Mouvement des non-alignés avaient réaffirmé leur condamnation de la construction illégale du mur qui, si elle continue, empêchera toute résolution pacifique du conflit qui perdure dans la région.  Elle a dit espérer que le Bureau des registres des dommages aidera à l’exécution des dispositions de l’avis de la CIJ concernant l’obligation qui incombe à Israël de dédommager les personnes touchées par la construction du mur.  Enfin, elle a dit que Cuba exigeait la restitution, sans condition, de tous les territoires arabes occupés.


M. GERSHON KEDAR (Israël) a qualifié de « particulièrement paradoxal » le fait que la Quatrième Commission passe trois jours à débattre du rapport du « mal-nommé Comité spécial » juste après une discussion sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.  Car, a-t-il dit, le document du Comité spécial est superflu, fait doublon, frise le plagiat, et relève de la propagande la plus partiale.  Il n’est pas étonnant, a-t-il souligné, qu’année après année, à peine la moitié des États Membres soutiennent le renouvellement du mandat du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés.


Le représentant d’Israël a ensuite évoqué « le manque de pertinence, voire le mal fait par des organes des Nations Unies comme le Comité spécial ».  Celui-ci, a-t-il dit, relève de la mascarade comme cela est reconnu au moins par certains.  Après avoir cité l’ancien Secrétaire général Kofi Annan, qui s’était interrogé sur l’utilité de multiplier les résolutions et les sommets condamnant Israël, M. Kedar a répondu que « chacun dans la salle connaissait la réponse à cette question. »


Puis, le représentant d’Israël s’est adressé à l’Observatrice de la Palestine en lui disant que toutes les résolutions qui seraient votées ne devaient pas faire illusion: « ce ne sont que de belles paroles vides de sens », a indiqué le représentant, et elles ne reflètent ni soutien réel, ni même empathie pour les Palestiniens.


La politique sécuritaire légitime d’Israël ne peut être modifiée par ces résolutions, a ajouté M. Kedar.  Tous ceux qui soutiennent une paix basée sur la solution de deux États devraient être préoccupés par la manière dont les résolutions partiales appuyant aveuglément et automatiquement sans réserve une seule partie au conflit affectent la politique de ceux pouvant être amenés à négocier avec nous, a-t-il expliqué.  Interrogez-vous: contribuent-ils à la bonne volonté, aident-ils à promouvoir des négociations authentiques, ou n’empoisonnent-ils pas plutôt l’atmosphère, créant de faux espoirs et encourageant des exigences irréalistes?  Après avoir posé ces questions à l’assistance, le représentant d’Israël a indiqué qu’elles devaient être vues dans le contexte du rapport soumis aujourd’hui à la discussion des membres de la Commission et de la pléthore de résolutions venant dans son sillage.


Aucun État n’est au-dessus des critiques, a-t-il reconnu, et Israël est disposé à coopérer avec tous les organes légitimes des droits de l’homme dont les mandats ne prédétermineraient pas les résultats de leurs enquêtes.  M. Kedar a ensuite affirmé qu’Israël avait accueilli les rapporteurs de diverses commissions, concernant les « exécutions arbitraires » par exemple, ou les personnes déplacées, et qu’il avait coopéré avec eux.  Mais, a-t-il ajouté, le Comité spécial est une relique appartenant à une ère révolue, et la poursuite de son existence ne peut être justifiée ni moralement, ni intellectuellement, ni politiquement.  Son objectif n’est pas d’aider les Palestiniens, mais de tout mettre en œuvre pour nuire à Israël.  C’est sa raison d’être politique et idéologique, a affirmé le représentant d’Israël, qui a noté que les auteurs du rapport ne s’intéressaient jamais aux maux infligés sur des Palestiniens par d’autres Palestiniens.  Il a fait remarquer en particulier qu’aucune délégation n’avait mentionné les sanglants événements du matin même dans la bande de Gaza.  Le Comité spécial ne mentionne pas non plus les nombreuses violations des droits de l’homme commises lors d’affrontements interpalestiniens, a-t-il relevé.  Mais, comme il ne pouvait ignorer totalement la situation prévalant dans la bande de Gaza du fait de la prise de contrôle du territoire par le Hamas, celle-ci est évoquée en deux lignes dans le rapport.  Nous sommes informés, a-t-il remarqué, que les affrontements entre factions ont fait 200 morts et un millier de blessés.  En revanche, le rapport souligne que la situation serait la « conséquence directe de l’occupation israélienne » alors que celle-ci s’est achevée à l’été 2005 à Gaza et qu’Israël n’a pas été impliqué dans les affrontements entre Palestiniens.  « Un tel niveau de faillite politique et intellectuelle ne devrait pas être toléré au sein du système des Nations Unies », a souligné le représentant d’Israël.


Le rapport est truffé de mensonges et d’affirmations non corroborées: des accusations, des mensonges, des diffamations relevant d’une forme d’antisémitisme qui était monnaie courante au Moyen Age, a affirmé Gershon Kedar.  Ainsi, le rapport reproduit des allégations selon lesquelles la drogue et la prostitution ont été autorisées, sinon encouragées, dans le Golan syrien occupé, pour infecter les clients avec le VIH.  Pour la délégation israélienne, on peut se consoler dans le fait que « le Comité spécial est un organe si marginal, pour ne pas dire insignifiant, qu’il est très improbable que l’on en ait beaucoup entendu parler en dehors de cette salle et qu’on ait encore moins lu » son rapport, a-t-il déclaré.


Le représentant israélien a souligné en conclusion que les Nations Unies avaient mieux à offrir, que ce soit au Israéliens ou aux Palestiniens, au moment où les deux parties tentent à nouveau de résoudre leurs différends.  Israël appelle les États Membres à rejeter le rapport du Comité spécial et à mettre un terme à son mandat, qui a été mal conçu et qui est mis en œuvre de la plus mauvaise manière.


M. ABDULLAH AL-HAMULI (Émirats arabes unis) a déclaré que les normes internationales et les Conventions de Genève étaient constamment violées par les autorités israéliennes.  Il a dénoncé la destruction d’habitations palestiniennes, la détention arbitraire de civils, les châtiments collectifs et toutes les autres mesures mises en place pour empêcher l’accès des Palestiniens aux écoles et hôpitaux.  Ces actions contribuent à l’isolement de la bande de Gaza du reste du monde, a-t-il déclaré.  La fermeture des points de passage empêche également l’acheminement de l’aide humanitaire et participe à la dégradation de la situation économique, déjà très affectée par les restrictions d’électricité imposées à la population, a-t-il rappelé.


Il a fermement condamné toutes ces violations du droit international humanitaire qui visent à piller davantage de terres et de ressources naturelles palestiniennes.  Déplorant le fait que la communauté internationale soit restée muette sur les incidents intervenus dans la zone de la Sainte Mosquée d’Al Qods (Jérusalem), il a déclaré que les routes de contournement et la construction du mur de séparation, qui s’est poursuivie en dépit de l’avis consultatif de la CIJ, participaient à l’enclavement des zones palestiniennes et empêchaient la création d’un État Palestinien indépendant et viable dans la région.  Par conséquent, les Émirats arabes unis demandent à la communauté internationale de forcer Israël à mettre un terme à ses actions qui sont en violation totale avec le droit international et les résolutions des Nations Unies, a déclaré le représentant.  Il a rappelé la responsabilité de base qui incombe à la communauté internationale, et aux Nations Unies, concernant la protection des réfugiés palestiniens.  Il a donc plaidé en faveur de la promotion du mandat du Comité spécial afin de lui permettre de répondre aux défis actuels et d’aider à la recherche d’un règlement équitable de la question qui se pose dans la région.


M. YASER A. AZIZ MOHAMED (Iraq) a rappelé que le Comité spécial avait été créé en 1968, mais que 39 années plus tard, Israël poursuivait toujours ses politiques en cherchant à camoufler la réalité.  Mais les crimes commis par Israël sont trop visibles pour demeurer ignorés, en particulier du fait du recours excessif à la violence, a-t-il noté.  L’Iraq condamne par ailleurs la poursuite de l’occupation israélienne du Golan syrien au mépris des résolutions de l’ONU, a dit le représentant.  Il a appelé à mettre un terme à toutes les violations des décisions internationales commises par Israël, citant en particulier les résolutions du Conseil de sécurité.  L’Iraq soutient la poursuite des travaux du Comité spécial tant que ne sera pas mis fin à l’occupation.  Par ailleurs, répondant aux propos de certains intervenants, le représentant de l’Iraq a souligné que le peuple iraquien dans son ensemble était pris pour cible par le terrorisme, quelle que soit la religion des victimes.


            M. MARTY NATALEGAWA (Indonésie) a déclaré que son pays condamnait l’expansion des colonies israéliennes, la construction du mur et l’usage excessif et arbitraire de la force à l’encontre de la population civile.  Il a estimé que la construction du mur participait à la destruction de la culture et du mode de vie palestiniens, puisqu’il restreint la liberté de mouvement et favorise le chômage et l’enclavement du territoire.  Il a déclaré que cette situation ne pouvait plus durer, sans quoi on s’exposait au risque de voir s’éloigner les perspectives de paix dans la région.  Le mur risque de favoriser la haine, qui sera inévitablement exploitée par les forces extrémistes, a dit M. Natalegawa.  Il a rappelé que la première étape vers une normalisation de la situation était le respect par Israël des différentes résolutions des Nations Unies, de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice concernant le mur, et de la Convention de Genève de 1949.


Par ailleurs, il a estimé que le retrait d’Israël de tous les territoires palestiniens occupés, ainsi que le retour des réfugiés dans leur région d’origine, étaient des conditions sine qua non à l’établissement de la paix au Moyen-Orient.  Soulignant le fait que la violence n’entraînait que plus de violence, il a appelé les parties concernées à cesser tout recours à la violence et à favoriser un dialogue politique constructif.  Il s’est félicité du travail effectué par le Quatuor pour faire avancer le processus de paix dans la région, et a dit que l’Indonésie croyait que des rencontres régulières entre les dirigeants des deux parties concernées étaient importantes pour l’établissement de relations de confiance.  À cet égard, il a rappelé que les Palestiniens devaient surmonter leurs différences afin de pouvoir se présenter unis aux différentes rencontres prévues pour le processus de paix.  Enfin, il a rappelé que l’établissement de la paix et de la stabilité dans la région nécessiterait des efforts de la part des deux parties concernées.


M. FAISAL AL-HENZAB (Qatar) a souligné que l’occupation était déjà en soi une violation des droits du peuple palestinien.  Il est temps d’y mettre fin, a-t-il dit, en indiquant que la prochaine conférence de paix prévue aux États-Unis, avait fait naître une lueur d’espoir.  Le recours excessif à la force a pour conséquence que les femmes et les enfants sont les premiers à souffrir de la situation qui prévaut actuellement, a-t-il indiqué.  M. Al-Henzab a aussi mis en cause les fouilles effectuées par Israël à Al Qods (Jérusalem), et qui pourraient fragiliser les fondations de la mosquée Al-Aqsa.  Il a indiqué que le Qatar se félicitait que trois experts internationaux aient été chargés d’examiner les conséquences de l’érection du mur de séparation.  Le Qatar estime qu’il convient de donner des moyens de fonctionnement au Comité spécial tant que l’occupation se poursuit, a dit le représentant.


Droits de réponse


Le représentant de la Syrie a exercé son droit de réponse.  Il a rappelé que le représentant d’Israël avait notamment accusé le Comité spécial d’être antisémite.  Ceci revient à accuser l’ONU de l’être, a estimé le représentant syrien.  Cette accusation est étrange compte tenu du fait que c’est cette Organisation qui a donné sa légitimité internationale à Israël, a-t-il déclaré.  D’autre part, il s’est demandé pourquoi Israël ne laissait pas le Comité spécial se rendre dans les territoires occupés si cette puissance occupante s’estime innocente des accusations portées à son égard, comme elle le prétend.  Il a estimé que ce refus était le signe clair qu’Israël ne souhaitait pas que l’on prenne connaissance avec précision des actions qu’il mène dans les territoires palestiniens occupés et dans le Golan syrien occupé.  Le représentant a déclaré qu’Israël mettait également en place des pratiques dignes des méthodes nazies qui avaient été précédemment employées lors de la Deuxième Guerre mondiale.  Ces pratiques, illégales et interdites, ne peuvent pas être mises en place sans que personne ne s’en rende compte, et ce n’est pas pour rien que la Quatrième Commission accorde trois jours de débats à l’étude de la question des réfugiés palestiniens, a-t-il conclu.


Exerçant son droit de réponse, l’Observatrice de la Palestine a déclaré qu’il n’était pas étonnant d’entendre le genre de propos qu’a tenus la délégation israélienne.  Son représentant, a-t-elle demandé, peut-il commenter la question dont nous sommes saisis? Peut-il dire si le rapport du Comité spécial est exact?  Israël peut-il rechercher les nobles idéaux de la paix tout en poursuivant ses pratiques illégales?  Est-ce irréaliste, ici à l’ONU, de demander le respect des droits de l’homme, et du droit international? a-t-elle encore demandé.  L’ONU peut-elle continuer à jouer un rôle central pour aider le peuple palestinien à obtenir la pleine jouissance de ses droits?


La représentante a déclaré que l’on attendait d’un État Membre qu’il s’acquitte de ses obligations et ne soit pas un « État renégat ».  Quelles que soient les déformations de la situation présentée par Israël, les motifs sécuritaires ne peuvent justifier la confiscation des terres et les crimes de guerre, a-t-elle souligné, en regrettant les tentatives d’exploitation qui sont faites des conflits interpalestiniens.  Il s’agit, a-t-elle noté, d’un chapitre triste et pénible, et l’urgence pour nous est de rétablir notre unité nationale.  Nous continuerons de tout mettre en œuvre pour résoudre cette question, a-t-elle ajouté, mais nous ne sommes pas surpris de ces ingérences israéliennes.  Nous ne nous ingérons pas, pour notre part, dans les affaires intérieures israéliennes, qu’elles soient politiques, sociales, ou de corruption par exemple, a-t-elle relevé.  Israël devrait donc cesser de tenter d’exploiter la situation actuelle et devrait concentrer son énergie sur le respect du droit en s’engageant en faveur du processus de paix, a conclu la représentante de la Mission d’observation de la Palestine.


Exerçant son droit de réponse, le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne s’est déclaré sidérer par l’intervention d’Israël, surtout lorsque le représentant de ce pays déclare que le Comité spécial est une entité marginale, insignifiante, et que ses rapports sont partiaux.  Il a rappelé qu’Israël avait volontairement refusé de coopérer avec le Comité et que c’était l’intransigeance d’Israël qui empêchait l’exécution totale du mandat du Comité spécial.  La question qui se pose à nous est un problème d’occupation », a-t-il déclaré.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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