LES DÉLÉGATIONS SONT UNAMINES À CONDAMNER LA MILITARISATION DE L’ESPACE DEVANT LA QUATRIÈME COMMISSION
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Quatrième Commission
11e séance – après-midi
LES DÉLÉGATIONS SONT UNAMINES À CONDAMNER LA MILITARISATION DE L’ESPACE DEVANT LA QUATRIÈME COMMISSION
Les États se félicitent de l’avancement du Programme SPIDER, destiné à mieux gérer les effets des catastrophes naturelles
La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a poursuivi cet après-midi son débat général sur les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique et la coopération internationale qui y a trait. Au cours de ce débat, la plupart des délégations se sont félicitées de l’élaboration du Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d'origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d'urgence (SPIDER) en ce qui concerne la gestion des catastrophes et les interventions d'urgence.
La représentante de l’Allemagne a exprimé la conviction que SPIDER représentait une initiative clef pour l’application des technologies spatiales au service de tous les États, et plus particulièrement des pays en développement. Potentiellement, a-t-elle souligné, ce programme peut accroître les efforts de coordination déployés au niveau international pour réduire l’impact des catastrophes naturelles et autres.
Tous les États Membres qui se sont exprimés cet après-midi ont réitéré par ailleurs leur opposition au déploiement d’armements dans l’espace extra-atmosphérique. La délégation de la Chine a rappelé à cet égard que lors de la dernière session de la Conférence sur le désarmement, son pays et la Fédération de Russie avaient fait circuler un projet de traité destiné à prévenir le déploiement d’armements dans l’espace ainsi que la menace du recours à la force contre des objets placés en orbite extra-atmosphérique. La représentante de la Fédération de Russie a souligné qu’il était urgent de parvenir à un accord international consacrant l’interdiction absolue des armements spatiaux. D’une manière plus générale, ce pays et plusieurs autres ont estimé qu’il était important de continuer à développer le droit spatial par l’élaboration d’une convention de l’ONU qui réglementerait l’ensemble des activités humaines dans l’espace.
Allant dans le même sens, le représentant de la Malaisie, qui a rappelé qu’un citoyen de son pays venait d’effectuer un séjour à bord de la Station spatiale internationale (ISS), a souligné que son pays estimait que l’ONU devait continuer à jouer un rôle central dans l’avancement de la coopération internationale dans l’exploration pacifique et l’utilisation de l’espace. L’espace est « une province de toute l’humanité », a quant à lui souligné le représentant du Portugal qui s’exprimait au nom de l’Union européenne.
La prochaine réunion plénière de la Quatrième Commission sera annoncée dans le Journal.
COOPÉRATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE
Déclarations
Mme CHEN PEIJIE (Chine) a constaté que l’espace n’était pas important seulement dans le cadre des stratégies nationales et sécuritaires. En tant que réserve de ressources pour un développement durable, et en tant que foyer d’avancées technologiques et scientifiques, il devenait aussi un facteur de croissance pour l’économie mondiale, a-t-elle estimé. Cinquante ans après le début de l’exploration spatiale, on peut prédire que les 50 prochaines années donneront lieu à une accélération dans ce domaine, les activités spatiales connaissant encore de plus grandes avancées, a prédit Mme Chen Peijie.
La représentante de la Chine a souligné que l’exploration et l’exploitation de l’espace à des fins pacifiques devait être l’un des principes les plus importants que tout État se devait de respecter. Toute pratique contredisant cette attitude, comme la militarisation et l’armement de l’espace, va à l’encontre du sens de l’histoire, a-t-elle dit. Pour combler le plus vite possible le hiatus existant actuellement dans le droit international à cet égard, la Chine est convaincue que la meilleure chose à faire est de négocier un instrument légal international pertinent afin d’empêcher l’armement –et la course aux armements– dans l’espace. La représentante a rappelé que lors de la dernière session cette année de la Conférence sur le désarmement, son pays et la Fédération de Russie avaient fait circuler un projet de traité destiné à prévenir le déploiement d’armements dans l’espace, ainsi que la menace du recours à la force contre des objets placés dans la zone extra-atmosphérique. Jusqu’à présent, a-t-elle indiqué, nous avons reçu des réactions positives d’un certain nombre d’États et nous avons bon espoir d’en avoir d’autres.
Mme Chen a conclu son propos en évoquant une affaire examinée en mars 2007 par la justice chinoise concernant deux sociétés qui commercialisaient des acquisitions de terrains sur la lune. S’appuyant sur le Traité sur l’espace extra-atmosphérique (Traité sur les principes régissant les activités des Etats en matière d'exploration et d'utilisation de l'espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autre corps célestes), un tribunal de Beijing leur a interdit de poursuivre cette pratique, ce qui démontre, selon la représentante de la Chine, que son pays est déterminé à remplir ses obligations. La signification de cet événement, a-t-elle ajouté, est aussi importante du point de vue de la protection du statut de la Lune en tant qu’héritage commun de l’humanité.
Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a rappelé que son pays avait posé les fondations d’une industrie spatiale dont la vocation sera de produire des vaisseaux spatiaux. Le Kazakhstan est convaincu que les questions environnementales doivent être placées au centre de la coopération internationale, ce qui exige une application large des réalisations de la science et de la technologie spatiales modernes. Mme Aitimova a cité l’assèchement de la mer d’Aral, qu’elle a qualifié de « catastrophe environnementale d’échelle planétaire ». La science et la technologie spatiales permettent d’assurer la surveillance environnementale de cette région de grande importance, a-t-elle souligné. La poursuite de la dégradation de l’environnement de la mer d’Aral et de sa région affecte en effet gravement la vie et la santé des populations, a-t-elle indiqué. Mme Aitimova a aussi cité le cas de la région de Semipalatinsk, théâtre des essais nucléaires soviétiques pendant la course aux armements est-ouest, et dont la population a subi les retombées de quelque 500 tests nucléaires. Le Kazakhstan est convaincu que dans ce cas, la coopération multilatérale aurait permis de mieux faire face à la situation à laquelle font face ces populations. Le cadre d’une telle coopération est déjà en place dans la résolution pertinente de l’Assemblée générale dont le potentiel n’a pas encore été entièrement exploité, a estimé la représentante.
Mme MICHELLE JOSEPH (Sainte-Lucie) a déclaré que l’exploitation et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique devaient se faire au bénéfice de toute l’humanité, et que l’on devait s’assurer que ces ressources nouvelles et les compétences technologiques permettant d’y avoir accès soient utilisées pour favoriser le développement, et en particulier celui des pays en voie de développement. Elle s’est félicitée des relations existant entre la Commission pour le développement durable et le Comité sur l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique. Elle a reconnu les efforts louables de ce dernier visant à établir des liens plus étroits entre les technologies spatiales et le processus de développement économique et social, sur des questions telles que la recherche, l’alerte précoce et la télédétection, sujets qui sont tout à fait pertinents pour les États insulaires en développement. Mme Joseph a déclaré que la possible mise en place d’une entité internationale, dédiée à coordonner et à maximiser l’utilisation et l’efficacité des services spatiaux pour la gestion des catastrophes, avait une signification toute particulière pour les petits États insulaires qui subissent fortement les conséquences des catastrophes naturelles.
Concernant les débris spatiaux, Mme Joseph s’est inquiétée de leur nombre croissant, et a cité un article du New York Times, datant du mois de février dernier, qui mettait en garde contre d’éventuelles collisions de ces débris avec des engins spatiaux, ce qui pourrait réduire ces derniers en morceaux, créant une réaction en chaîne aux proportions incertaines. Elle a estimé que des mesures devaient être prises au niveau international pour informer le public sur cette possible « crise orbitale imminente » qui aurait inévitablement des conséquences sur les systèmes de gestion des catastrophes qui sont basés dans l’espace. Or, ces systèmes sont utilisés par la communauté internationale dans le but d’atténuer la crise que connait la terre elle-même à cause des changements climatiques, a-t-elle mis en garde. Évoquant les recommandations de la cinquième Conférence spatiale des Amériques, qui s’est tenue en Équateur en 2006, elle a apporté tout son soutien à l’initiative consistant à établir, dans les pays de la région, des entités spatiales nationales qui seraient les précurseurs d’un futur organe régional de coopération spatiale. « Ce sont les choix que fait aujourd’hui la communauté internationale dans ce domaine qui détermineront l’avenir de notre planète et du développement durable », a-t-elle conclu.
M. RAMESHWAR ORAON (Inde) a déclaré que le Comité pour l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique avait grandement contribué à renforcer la coopération spatiale internationale et avait favorisé le maintien du caractère pacifique de l’espace extra-atmosphérique. Au vu des extraordinaires aventures spatiales qui attendent le monde pour les 50 prochaines années, l’Inde est convaincue que la coopération internationale jouera, à cet égard, un rôle encore plus important que cela n’a été le cas depuis le lancement de Spoutnik, a dit M. Oraon. Il s’est dit « ravi » que le sous-comité pour les questions scientifiques et techniques du Comité, ait permis de dégager un consensus sur le
document concernant les orientations sur l’atténuation des risques posés par les débris spatiaux. Il a estimé qu’il s’agissait là de la plus importante avancée dans la mise en œuvre des recommandations d’UNISPACE III. Il a également relevé le travail accompli par le sous-comité des questions juridiques en ce qui concerne la création d’un régime juridique pour la gestion de l’espace extra-atmosphérique.
M. Oraon a rappelé que le Programme spatial indien continuait à mettre l’accent sur une utilisation des technologies spatiales en vue de favoriser le développement économique et social. De même, il a précisé que son pays accordait beaucoup d’importance à la coopération internationale sur ces sujets. Ainsi, en 2006, un atelier, parrainé par les Nations Unies, l’Inde, et les États-Unis, s’est réuni en Inde sur le thème de la « Télémédecine pour la reconstruction de l’Afghanistan ». Le représentant indien a dit que l’Inde accordait une importance particulière au partage de son expertise sur les technologies spatiales avec les pays en voie de développement. La création du Centre pour l’éducation technologique et les sciences spatiales de la région Asie/Pacifique illustre ce point, a-t-il estimé. Grâce à ce centre, 708 élèves, venant de30 pays d’Asie-Pacifique, ont pu bénéficier des programmes de doctorat qui y sont prévus.
Le représentant indien a mis en garde contre le déploiement d’armes dans l’espace extra-atmosphérique, ce qui remettrait en cause le consensus international sur l’utilisation pacifique de cet espace. Par conséquent, il a plaidé en faveur d’une coopération encore plus forte sur la question, et a dit apporter son soutien à un engagement multilatéral qui éviterait la militarisation de l’espace et plaiderait en faveur de plus de transparence sur les activités qui y sont menées.
M. JORGE DE LEMOS GODINHO (Portugal), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne et de plusieurs autres États européens, a souligné que la science et la technologie spatiales pouvaient contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans les domaines de la protection de l’environnement et de l’éradication de la pauvreté, tout en permettant d’atteindre les objectifs du Sommet mondial sur le développement durable. Selon l’orateur, plus la communauté internationale dépend de l’espace pour son développement économique et scientifique ainsi que pour sa sécurité, plus il est important de s’assurer que l’espace constitue un milieu sûr et sécurisé.
L’Union européenne reconnaît que tous les États ont la responsabilité de s’assurer que les activités spatiales soient réalisées dans l’intérêt du maintien de la paix et de la sécurité internationale de manière à empêcher toute course aux armements dans l’espace. L’espace est « la province » de toute l’humanité, a-t-il souligné. Le représentant a ensuite attiré l’attention sur deux questions d’importance, selon lui: la commercialisation croissante de l’espace et sa pollution par des débris spatiaux. Les activités commerciales doivent être régies par des cadres juridiques nationaux et internationaux, a-t-il souligné. Quant à la pollution par les objets, divers résultant des activités spatiales, l’UE se félicite du fait que le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique ait entériné récemment les recommandations relatives à la création d’un code de conduite en ce domaine. L’Union européenne est convaincue que la coopération internationale dans le domaine spatial est absolument essentielle. Elle constate une convergence de vue grandissante en ce qui à trait à l’élaboration de mesures destinées à renforcer la transparence, la confiance, et
la sécurité, dans les usages pacifiques de l’espace. Elle estime par conséquent que l’universalisation et la mise en œuvre complète de tous les accords et traités est de la plus haute importance. Enfin, l’Union européenne attache une grande importance au chapitre concernant la prévention de la course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique dans le cadre de la Conférence sur le désarmement.
Mme KANYARAT BHANTHUMNAVIN (Thaïlande), qui s’est exprimée au nom de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), a déclaré que malgré les nombreuses avancées constatées dans le domaine de l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique, beaucoup restait à faire, car il faut garder à l’esprit que les technologies spatiales et les bénéfices qui en découlent doivent uniquement être utilisés à des fins pacifiques. Se félicitant des progrès faits durant l’année passée sur l’établissement d’organisations de coopération régionale en Afrique, Amérique latine et Asie/Pacifique, elle a déclaré que son pays était impatient de pouvoir devenir un membre actif de ce réseau mondial.
Les États de l’ANASE ayant particulièrement souffert des effets du tsunami de décembre 2004, Mme Bhunthumnavin a réitéré leur engagement dans la promotion de la coopération concernant les systèmes de gestion des catastrophes dans la région d’Asie du Sud-Est. Elle a réaffirmé l’engagement de l’ANASE en faveur d’une utilisation strictement pacifique de l’espace extra-atmosphérique, rappelant ici la capacité de l’être humain à « transformer des sources de potentiel en quelque chose de meurtrier ». Elle a déclaré que son pays souhaitait activement utiliser ses communications satellitaires pour promouvoir l’éducation à longue-distance, de façon à ce que les enfants résidant dans des régions reculées puissent recevoir la même éducation que ceux des régions favorisées. Enfin, elle a estimé que les activités et les technologies spatiales pouvaient grandement bénéficier à toute l’humanité et qu’elles seraient incontestablement une des caractéristiques de nos vies futures.
M. ALEXANDER NANTA LINGGI (Malaisie) a souligné que le fait qu’un citoyen malaisien ait effectué tout récemment un séjour dans la Station spatiale internationale montrait que l’exploration spatiale n’était pas seulement réservée à un certain nombre de pays, et qu’il était possible pour des pays en développement tels que la Malaisie de faire de même si l’on entendait sérieusement œuvrer au bien commun. Le représentant, qui a énuméré les expériences médicales réalisées à bord de l’ISS par l’astronaute malaisien, le Dr Sheikh Muszaphar Shukor, a souligné que c’était un exemple de l’engagement de son pays en faveur de la coopération internationale dans le cadre de l’utilisation pacifique de l’espace pour le bien de l’humanité.
L’orateur a souligné que son pays était attaché au fait que l’ONU joue un rôle central et qu’elle reste au cœur de l’avancement de la coopération internationale dans l’exploration pacifique et l’utilisation de l’espace. La Malaisie estime par ailleurs que l’introduction d’armes dans l’espace, non seulement aggraverait la menace que présentent déjà de nombreux débris en orbite, mais quelle saperait sérieusement les efforts visant la poursuite d’une utilisation pacifique de l’espace.
Mme ANNA LYUBALINA (Fédération de Russie) s’est félicitée des succès atteints dans le domaine de la coopération internationale par le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, en particulier en ce qui concerne les débris spatiaux et le Programme SPIDER. Par ailleurs, a rappelé la représentante, la Fédération de Russie est opposée à l’introduction d’armes dans l’espace et estime urgent de parvenir à un accord international à cet égard. Il est important de continuer à développer le droit spatial par l’élaboration d’une convention de l’ONU qui réglementerait toutes les activités humaines conduites en orbite, a-t-elle conclu.
M. NORIYUKI NAKANO (Japon) a déclaré que le Japon participait activement, avec tous les pays concernés, au programme de la Station Spatiale Internationale. Il a dit espérer que la communauté internationale utilisera Kibo, un module expérimental japonais qui sera embarqué à bord d’un vaisseau américain l’année prochaine, et en retirera de grands bénéfices scientifiques. Il a rappelé que son pays avait participé à bon nombre d’activités qui mettent en œuvre la coopération internationale, ce qui est notamment le cas du projet asiatique « Sentinelle », qui utilise les données satellitaires pour développer les efforts de gestion des catastrophes dans la région Asie/Pacifique où plusieurs catastrophes naturelles se sont produites récemment. Il a rappelé que ce projet avait été lancé par le biais du forum de l’Agence spatiale de la région Asie/Pacifique,
M. Nakano a déclaré que son pays contribuait de manière significative à la mise en œuvre des recommandations d’UNISPACE III et contribuera certainement à l’application des recommandations contenues dans la Déclaration de Vienne. Il a réaffirmé le soutien du Japon aux Orientations des Nations Unies sur l’atténuation des débris spatiaux, qui ont été adoptées par le sous-comité scientifique et technique en février dernier. Le Japon a contribué à l’élaboration de ces Orientations et est en train de développer ses propres normes et standards en la matière, a-t-il rappelé. Sur cette question, il a lancé un appel fort à toutes les parties concernées pour qu’elles utilisent leurs technologies spatiales de manière à respecter les recommandations du sous-comité, et il a ici exprimé toute son inquiétude vis-à-vis de la destruction intentionnelle d’un satellite qui a eu lieu en janvier 2007. L’année 2007 étant l’Année internationale de l’héliophysique, il a déclaré que son pays comptait jouer un rôle actif dans le programme des manifestations prévues. Il a par ailleurs rappelé que Tokyo avait, d’ores et déjà, accueilli en juin dernier, le troisième Atelier ONU/ESA/NASA sur l’héliophysique et les sciences spatiales de base. « Nous croyons fermement que le Japon peut contribuer de manière significative à la prospérité collective en participant à la coopération internationale sur les activités spatiales », a-t-il conclu.
M. ABEL MOSES MAJOK (Soudan) a souligné que la technologie spatiale était devenue importante même pour les pays en développement qui n’ont pas toujours les ressources nécessaires pour satisfaire leurs besoins de base. Que ce soit dans les domaines des télécommunications, de l’éducation, de l’analphabétisme, des changements climatiques, de la protection environnementale, des inondations, des sécheresses, de l’alerte précoce en cas de catastrophe, de la télésanté, des technologies pourraient contribuer à la croissance économique et sociale, ainsi qu’au développement durable, a-t-il indiqué.
Par ailleurs, le Soudan estime qu’il bénéficie de sa participation au Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique. Il se félicite des efforts effectués par le Comité, particulièrement dans le lancement du Programme SPIDER, tout en soulignant qu’il souhaite une gestion totalement transparente de ce programme. Enfin, le Soudan est opposé à l’envoi d’armes dans l’espace, a dit M. Majok.
Mme CORNELIA RIESS (Allemagne) a déclaré que l’Allemagne était convaincue que le Programme SPIDER représentera une initiative clef pour l’application des technologies spatiales au service, plus particulièrement, des pays en voie de développement. Elle a considéré que SPIDER avait le potentiel d’accroître significativement les efforts de coordination internationale pour réduire l’impact des catastrophes dans le monde. Elle a précisé que ce programme ne faisait absolument pas double emploi avec ceux déjà existants, mais qu’il permettait d’accroître le potentiel de ces programmes en les rendant encore plus accessibles aux pays en développement, qui sont ceux le plus durement touchés par les catastrophes naturelles. SPIDER contribuera donc au succès des différentes initiatives internationales qui visent à une meilleure utilisation des informations collectées dans l’espace, ce qui est le cas du Réseau mondial de systèmes d’observation de la Terre (GEOSS) et de la Charte internationale « espace et catastrophes majeures », a-t-elle rappelé.
Mme Riess a tenu à s’attarder sur le fait que le Programme SPIDER aura un bureau à Bonn qui sera soutenu par le Gouvernement allemand à hauteur de 215 000 dollars américains par an, avec des infrastructures et des bureaux. Elle a précisé que cette aide se poursuivrait jusqu’en 2011. Ce bureau aura « la tâche très importante » de mettre en place un système de compilation des informations pertinentes au regard de la prévention de catastrophes, et de les rendre accessibles à tous, 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. « Ce sera là le cœur de SPIDER», a-t-elle conclu.
M. HILARIO G. DAVIDE (Philippines) a souligné que son pays souhaitait la mise en œuvre des actions annoncées par le Sommet mondial sur le développement durable. Celles-ci, a-t-il rappelé, ouvrent des possibilités intéressantes pour les pays en développement. Celles-ci, en particulier, touchent à des sujets tels que la désertification et l’utilisation de l’espace pour le développement durable, notamment des possibilités d’observation et de collecte de données qui pourraient aider la gestion des cultures et des récoltes.
L’orateur s’est félicité des progrès effectués pour que le Programme SPIDER devienne opérationnel. Les Philippines estiment que la coopération internationale est essentielle dans l’assistance aux pays en développement, notamment en ce qui concerne le développement des programmes susceptibles d’être liés à l’espace. Elles se félicitent en particulier du rôle joué par certains acteurs régionaux comme le forum de l’Agence spatiale régionale Asie/Pacifique.
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