UN RÉÉQUILIBRAGE DE L’INFORMATION AU NIVEAU MONDIAL EST INDISPENSABLE, AFFIRMENT PLUSIEURS DÉLÉGATIONS DEVANT LA QUATRIÈME COMMISSION
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Quatrième Commission
8e séance – matin
UN RÉÉQUILIBRAGE DE L’INFORMATION AU NIVEAU MONDIAL EST INDISPENSABLE, AFFIRMENT PLUSIEURS DÉLÉGATIONS DEVANT LA QUATRIÈME COMMISSION
L’ONU doit mieux défendre ses réalisations et son image face aux informations erronées que font courir ses détracteurs, soulignent plusieurs intervenants
La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a poursuivi son débat sur les questions relatives à l’information ce matin. De nombreuses délégations ont à nouveau évoqué la fracture numérique, certaines dénonçant le flot d’informations à sens unique qui va du Nord vers le Sud et que le représentant du Cameroun a accusé de donner de l’Afrique une « image figée et caricaturale ». La société de l’information dont on parle beaucoup ces dernières années, « contribue à la dilution de certains repère culturels, à la destruction, et même à la disparition de certaines sociétés », a-t-il ajouté, tandis que la plupart des autres intervenants appelaient de leurs vœux une meilleure concrétisation du multilinguisme et un respect de la diversité des points de vue et des analyses au sein des Nations Unies.
Le représentant de la République dominicaine a dénoncé, au nom du Groupe de Rio pour lequel il s’exprimait, l’utilisation par l’ONU de seulement deux langues de travail (anglais et français) avec, a-t-il remarqué, la « tendance progressive à n’utiliser de plus en plus qu’une seule des deux ». La délégation marocaine a estimé qu’il était « primordial de renforcer le multilinguisme » si l’on entendait favoriser l’accessibilité et la compréhension qu’ont les populations des activités de l’ONU.
Concernant la fracture numérique, la représentante de Cuba, qui a dénoncé les « agressions télévisuelles et radiophoniques » dont son pays était la cible de la part des États-Unis, a rappelé que l’écart technologique Nord-Sud ne cessait de croître. Elle a estimé qu’il était difficile de parler des technologies de l’information dans un monde où deux milliards d’individus ignorent ce qu’est l’Internet. Soutenue par l’avis de la délégation iranienne, elle a affirmé que l’information transmise par les pays développés était trop souvent mensongère et déconnectée de l’actualité des pays en développement: « En réalité, ce monopole vise à ternir l’image et à porter atteinte aux intérêts des pays qui ne sont pas les alliés déclarés des grandes puissances », a estimé la délégation de l’Iran. Cuba et l’Iran ont lancé un appel à la création d’un nouvel ordre mondial de l’information. Pour ce faire, certains intervenants ont demandé la mise en œuvre des résolutions du Sommet mondial sur la société de l’information.
Concernant plus spécifiquement la politique d’information des Nations Unies, plusieurs États Membres, tout en rendant hommage au travail du Département de l’information (DPI), ont fait part de leur préoccupation concernant la « rationalisation » du réseau des centres d’information de l’ONU. Ainsi, le représentant du Cameroun a cité le cas du Centre d’information de Yaoundé « dont l’action en direction des pays francophones de la région revêt une importance particulière » et qui « devrait non seulement être maintenu, mais renforcé ». Sur le contenu, la représentante de la Fédération de Russie a estimé que ces centres devaient se montrer plus réactifs lorsque circulent des informations erronées sur les activités de l’ONU. Le représentant de Trinité-et-Tobago, qui s’exprimait au nom des pays de la CARICOM, a souligné que le travail d’information du DPI devait veiller à corriger les informations mensongères que répandent les détracteurs de l’ONU, afin que l’Organisation jouisse d’un plus grand soutien: « Le travail de l’ONU dans les domaines de la prévention des conflits, du maintien de la paix, du développement et des droits de l’homme est trop important pour que l’on s’abstienne d’en parler », a-t-il souligné.
La prochaine réunion de la Quatrième Commission aura lieu lundi, 22 octobre, à 15 heures.
QUESTIONS RELATIVES À L ’INFORMATION
Débat général
Mme DIANE LOO (Singapour) a noté que les « nouveaux médias » (blogs, podcasts, etc.) étaient en train de devenir une importante source d’information alternative. Il nous faut apprendre à les gérer, a dit la représentante, en notant que le DPI ne peut échapper à l’emprise de ces technologies. Il doit à la fois utiliser les moyens traditionnels d’information et les nouvelles technologies pour atteindre un public plus large, a dit Mme Loo. Elle a cité l’exemple des programmes radiophoniques de l’ONU qui peuvent atteindre 300 millions de personnes, via Internet en particulier. Malgré l’abondance d’informations disponibles, le problème de la crédibilité de ce qui est véhiculé demeure entier, a cependant estimé la représentante.
C’est une arme à double tranchant, a-t-elle ajouté, une source d’information tellement abondante qu’elle peut à la fois éclairer et obscurcir. Le tri entre le bon grain et l’ivraie est difficile à faire. Nous disposons certainement d’informations à un rythme plus rapide, mais cela ne garantit pas leur fiabilité, a-t-elle ajouté. Pour autant, être fiable ne dispense pas d’être rapide, autrement le vide est comblé instantanément par d’autres qui peuvent fournir aussi bien des faits établis que des fausses informations, a relevé Mme Loo. En conséquence, une bonne stratégie de communication doit se soucier de faire parvenir le message à son public de manière exacte et crédible, a souligné la représentante singapourienne. Nous nous attendons, a-t-elle conclu, à ce que le DPI continue d’exploiter les nouvelles technologies de la communication pour faire passer son message.
Mme ILEANA BÁRBARA NÚÑEZ MORDOCHE (Cuba) a rappelé que l’écart technologique entre les pays du Nord et ceux du Sud ne cessait de croître. Elle a estimé qu’il était difficile de parler des technologies de l’information dans un monde où plus de deux milliards d’individus ne savent même pas ce qu’est l’Internet. Considérant que l’information transmise par les pays développés était trop souvent mensongère et déconnectée de l’actualité des pays en voie de développement, elle a plaidé en faveur d’un « nouvel ordre mondial de l’information ». Mme Mordoche a considéré que les pays en voie de développement devaient bénéficier d’une attention particulière de la part du système d’information des Nations Unies. Dans cette optique, elle a appelé au renforcement du rôle des centres d’information des Nations Unies dans la diffusion d’informations afin que soient prises en compte les spécificités de l’audience à laquelle l’information est destinée. La représentante cubaine a par ailleurs rappelé que, compte tenu de l’importance de la population analphabète, il fallait continuer à diffuser l’information par le biais de moyens traditionnels tels que la radio.
Mme Mordoche a dénoncé les « agressions télévisuelles et radiophoniques » dont Cuba était la cible de la part des États-Unis. Elle a qualifié ces agressions comme des actes contraires aux principes du droit international qui régulent les relations entre États. Elle a également fait référence à l’Union internationale des télécommunications (UIT), qui a établi des principes de conduite en la matière. « Lors de sa visite à Cuba en février dernier, l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’UIT a pu lui-même constater la véracité des arguments précédemment avancés », a déclaré Mme Mordoche. En conclusion, la représentante cubaine a réitéré ses condamnations à l’encontre des États-Unis et a rappelé que le choix du type d’information que les Cubains souhaitaient recevoir doit être exprimé par une décision souveraine de leur pays et non pas par « celle de ceux qui, au sein du Gouvernement américain, gaspillent l’argent des contribuables et complotent avec des terroristes contre la Révolution cubaine ».
M. JUAN ISIDRO MARTINEZ (République dominicaine), qui s’est exprimé au nom du Groupe de Rio, a déclaré reconnaître le rôle du DPI dans la promotion d’une image positive de l’ONU et de ses objectifs. Il a salué l’étroite collaboration qui existe entre le DPI et le Département des opérations de maintien de la paix, collaboration qui contribue, de façon notable, à une meilleure compréhension des missions de maintien de la paix et à leur promotion à travers le monde. À cet égard, M. Isidro Martinez a encouragé le DPI à intensifier ce flux d’information en direction des pays contributeurs de troupes, comme cela a été indiqué dans le rapport du Secrétaire général adjoint, M. Kiyo Akasaka. Le représentant dominicain a souligné les efforts poursuivis par le DPI pour assurer un traitement équitable des langues officielles des Nations Unies sur le site Web de l’ONU, mais a déclaré qu’il restait encore beaucoup à faire dans ce domaine.
Il a rappelé que tous les bureaux des Nations Unies avaient pour obligation de transmettre leurs informations dans chacune des langues officielles de l’ONU et a, par conséquent, appelé le DPI à rendre ses communiqués de presse disponibles en espagnol. M. Isidro Martinez a évoqué le rapport du Comité de l’information qui demande à ce que des propositions lui soient faites pour améliorer la diffusion des communiqués de presse par leur publication dans d’autres langues que celles actuellement utilisées. « Le Groupe de Rio attend avec un grand intérêt la présentation de ces propositions », a déclaré le représentant dominicain. Il a également rappelé que le DPI devait continuer à utiliser les moyens de communication traditionnels pour la diffusion de son message, car ces derniers sont la seule solution permettant d’atteindre les pays en voie de développement. De même, il faut tirer profit de la connaissance et de l’expérience de la population locale en l’impliquant davantage dans cette activité, a dit le représentant. Il a estimé que l’essor de l’Internet représentait un défi pour l’ONU car, de nos jours, « il n’est plus possible de continuer à fonctionner avec seulement deux langues, et encore moins avec une seule, comme cela a encore tendance à se produire », a-t-il conclu.
M. FARHANE AZZEDINE (Maroc), qui s’est associé à la déclaration faite par le Pakistan au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que le Département de l’information, qui fournit un effort considérable, devrait l’accroître davantage « afin de porter et projeter une image positive des Nations Unies ». Le représentant a appelé au renforcement des centres d’information de l’ONU, plus particulièrement dans les pays en développement où l’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication reste limité. Il a estimé que la politique de rationalisation et d’amélioration du réseau des centres d’information devrait prendre en considération la situation de chaque centre.
Le représentant du Maroc a dit que le DPI devrait accorder plus d’attention et d’importance à la situation des pays en développement, notamment ceux qui se trouvent en Afrique. « Car la fracture numérique est telle que le DPI ne peut se contenter d’Internet pour diffuser les informations concernant les activités onusiennes », a-t-il indiqué.
La délégation marocaine estime « primordial de renforcer le multilinguisme » si l’on entend favoriser l’accessibilité des populations aux activités de l’ONU. Elle engage en outre à « réfléchir à une optimisation de la page Web » de l’Organisation, « en termes d’une meilleure accessibilité par la mise en place d’une structure d’évaluation des informations publiées, à même de répondre aux attentes des internautes. Le Maroc estime par ailleurs que « la politique onusienne en matière d’information et de communication devrait s’articuler autour de l’instauration d’un système de distribution et de diffusion de l’information qui fonctionne de manière plus équitable, impartiale, efficiente et opportune », a dit l’intervenant.
En conclusion, le représentant du Maroc a souligné « l’importance de l’observation du principe de l’obligation de réserve et de neutralité lors de la rédaction des communiqués de presse relatifs aux réunions des divers organes de l’ONU, de même que la nécessité de respecter la concordance et la conformité des informations diffusées dans toutes les langues officielles de l’ONU, ce qui contribuerait à la cohésion des organes des Nations Unies.
M. HOSSEIN MALEKI (République islamique d’Iran) a déclaré que la mission la plus importante du Département de l’information était de fournir au public une information exacte, globale et dans les délais, au sujet des tâches et des responsabilités de l’ONU, d’une manière qui ne soit pas biaisée et qui soit transparente. Il a qualifié de « vital » le rôle du Comité de l’information. Dans le monde d’aujourd’hui, il est nécessaire, a-t-il noté, d’avoir une politique efficace en matière d’information permettant une meilleure compréhension entre les peuples, en jetant des ponts entre les sociétés, les cultures et les religions. La République islamique d’Iran encourage le DPI à améliorer son infrastructure technologique afin d’améliorer ses activités dans les domaines intéressant particulièrement les pays en développement. Ces derniers pâtissent en effet, selon l’orateur, d’une situation où les médias sont monopolisés de manière injuste, inéquitable et partiale par un certain groupe de pays. Il est regrettable, a-t-il ajouté, que certains pays développés, profitant de l’avantage que leur procure leur monopole dans les technologies de communication modernes, s’efforcent continuellement de déformer les faits et de fabriquer des événements et des réalités concernant particulièrement les pays en développement. En vérité, ce monopole vise à ternir l’image et à porter atteinte aux intérêts des pays qui ne figurent pas parmi les alliés des grandes puissances, a accusé M. Maleki. Il est impératif en conséquence de répondre à ce défi par une dissémination juste et équilibrée de l’information. Le DPI a un rôle à jouer dans ce domaine, a souligné l’intervenant, qui a proposé que le Département organise un séminaire sur le déséquilibre actuel.
Après avoir souligné le rôle essentiel des centres d’information des Nations Unies, M. Maleki s’est prononcé en faveur du multilinguisme, en utilisant en particulier comme vecteurs certaines langues qui ne figurent pas parmi les langues officielles de l’ONU mais qui sont néanmoins parlées par des populations nombreuses. Il a souhaité que le DPI alloue des ressources et des moyens techniques à des programmes d’information produits dans ces langues. Il a rendu hommage au Centre d’information de l’ONU de Téhéran pour l’attention qu’il porte au persan, et pour le fait qu’il ait développé son site dans cette langue. Le représentant iranien a appelé le DPI à persévérer dans sa culture de l’évaluation, et l’a appelé à examiner l’efficacité des centres d’information de l’ONU. Il a appelé par ailleurs le DPI à jouer son rôle dans la promotion du respect des cultures, des religions et des civilisations.
M. MARTIN BELINGA-EBOUTOU (Cameroun) a estimé que la société de l’information véhiculait souvent « un système d’à priori divers, porteur d’incompréhensions de tous genres » qui peuvent expliquer au moins en partie certaines situations d’intolérance et d’incompréhension mutuelle ». Le représentant a regretté le traitement qu’accordent les médias à l’Afrique. L’image du continent qui est généralement véhiculée est celle d’une Afrique « figée et caricaturale », a ajouté l’orateur, reprenant une citation du chef de l’État camerounais, Paul Biya.
Le représentant du Cameroun a estimé, par ailleurs, que les médias jouant un rôle essentiel en tant que « puissants leviers de circulation culturelle », la société de l’information contribuait « à la dilution de certains repères culturels, à la destruction, et même à la disparition de certaines sociétés ». Car « tout en dénigrant certaines cultures, elle survalorise d’autres schémas culturels et les érige en modèle », a dénoncé M. Belinga-Eboutou. Le représentant a cité « la marginalisation informationnelle grandissante d’une majorité de pays » dénoncée en 1999 par le Programme des Nations Unies pour le développement.
Pour le Cameroun, « la bataille » que mènent les pays du Sud « s’avère périlleuse et peut-être même perdue d’avance si rien n’est fait », a dit M. Belinga-Eboutou, en appelant une fois encore à la mise en œuvre des résolutions du dernier Sommet mondial sur la société de l’information qui préconisait diverses actions pour réduire la fracture numérique.
L’orateur a ensuite rendu hommage au travail du DPI, ainsi qu’à celui des centres d’information des Nations Unies. Il a toutefois exprimé des réserves sur l’entreprise de « rationalisation » de ces centres: « Ledit programme doit être opéré au cas par cas », a-t-il souligné, et en particulier « ne doit pas porter préjudice à l’existence et au fonctionnement du Centre de Yaoundé (...) qui devrait non seulement être maintenu mais renforcé ».
Mme MARI MIYOSHI (Japon) s’est félicitée des efforts déployés par le Département de l’information pour la promotion des sujets relatifs aux changements climatiques et aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et l’a exhorté à poursuivre ces efforts. Elle a rappelé que, grâce au rôle joué par le Centre d’information des Nations Unies de Tokyo, la campagne « Stand-Up » sur la réalisation des OMD et la lutte contre la pauvreté avait réuni environ 48 000 »habitants de Tokyo, participant ainsi à la sensibilisation de la population japonaise sur la question des OMD. Mme Miyoshi a rappelé qu’il était maintenant temps d’agir sur cette problématique, et a souligné le rôle que doivent y jouer les Nations Unies et les États Membres, notamment à travers leur coopération avec les activités connexes du DPI.
La prospérité et le développement mondial passent par le développement de l’Afrique, a rappelé Mme Miyoshi. Pour que l’Afrique devienne un continent dynamique, la réalisation des OMD doit y être une priorité, et les questions touchant aux changements climatiques doivent être prises en compte. Dans cette optique, elle a rappelé que le Japon accueillerait prochainement la quatrième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique, se déclarant convaincue qu’une coopération internationale sur ce sujet permettra d’apporter la paix et la prospérité sur le continent africain. Enfin, elle a appelé le DPI à continuer à assumer les responsabilités qui lui incombent en tant que porteur du message de l’ONU. Pour atteindre ses objectifs, le DPI doit « utiliser de manière efficace les soixante-trois centres d’information que comptent les Nations Unies », a-t-elle conclu.
M. YUSSEF F. KANAAN, Observateur de la Palestine, a souligné l’importance des programmes d’information touchant à la question palestinienne tant que celle-ci n’est pas résolue. Ceux-ci contribuent de façon effective à une amélioration propice au dialogue et allant dans un sens permettant au peuple palestinien d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination, a estimé l’observateur.
Il s’est félicité en particulier des séminaires sur le Moyen-Orient et la Palestine organisés par le DPI. Il s’est aussi félicité du programme de formation de journalistes dont profitent des Palestiniens malgré les entraves mises par les autorités israéliennes. Récemment elles ont empêché des journalistes palestiniens de quitter la bande de Gaza pour obtenir un visa du consulat des États-Unis qui leur aurait permis de participer à une réunion organisée par le DPI à New York.
L’observateur a réitéré le rôle important du DPI et l’a exhorté à être véritablement la voix des États Membres des Nations Unies.
M. NAY WIN (Myanmar) a déclaré que sa délégation s’associait pleinement à la déclaration faite par la Thaïlande. Il a rappelé que les pays en développement étaient conscients de la nécessité d’utiliser davantage les technologies d’information et de communication (TIC), mais que l’insuffisance des ressources et des technologies disponibles dans ces pays les en empêchait. Pour cette raison, il a salué le travail du DPI qui, a-t-il espéré, aidera à réduire la fracture numérique entre les pays développés et les pays en voie de développement. Il a estimé que les efforts déployés par les pays en voie de développement, pour améliorer la qualité de vie de leur population, ne se voyaient pas accorder l’attention des médias internationaux. Il a par ailleurs dénoncé la diffusion, par ces médias, d’informations erronées, ce qui ne fait que détourner l’attention du public des vrais problèmes, a-t-il mis en garde.
Le représentant a tenu à souligner la pertinence du rôle des centres d’information des Nations Unies qui sont une source d’information extraordinaire pour les populations locales, ce qui permet une meilleure compréhension du travail des Nations Unies. Dans un monde où de grands défis sont à relever, il a déclaré que la compréhension du travail de l’ONU par les jeunes des populations de chaque pays était indispensables afin d’éviter de futurs « malentendus ». À cet égard, le rôle du DPI est vital, a-t-il estimé. Il a par conséquent déclaré que sa délégation appuyait sans réserve le travail du Département ainsi qu’un meilleur ciblage de ses travaux et de sa stratégie.
M. AMR KAMAL ELDIN ELSHERBINI (Égypte) a évoqué le rôle important de l’ONU dans la correction du déséquilibre mondial des flux d’information. Le multilinguisme et la recherche d’un équilibre entre les six langues officielles de l’ONU sont essentiels, a souligné l’orateur. Par ailleurs, le Comité de l’information doit intensifier son activité afin de contribuer à ce que les médias véhiculent des informations objectives révélant la réalité de la situation au Proche-Orient et qui pourraient contribuer aux efforts visant à mettre un terme à l’occupation israélienne.
Concernant plus précisément la rationalisation des centres d’information des Nations Unies, le représentant de l’Égypte a souligné la nécessité de continuer d’examiner cette question avec l’objectif de maintenir la structure médiatique de l’ONU dans le monde, sans perdre de vue une gestion saine et rationnelle des moyens. L’orateur a pris note de la recommandation du Secrétaire général pour que les centres du Caire, de Mexico et de Pretoria jouent un rôle pivot dans chacune de leur région.
La délégation égyptienne a conclu en exprimant son souhait que le message médiatique de l’ONU soit mieux à même de favoriser les efforts de dialogue et de compréhension entre les civilisations. Ce message devrait contribuer à l’élimination de la confusion entretenue entre terrorisme et résistance armée légitime des peuples occupés, a dit le représentant, en ajoutant que le message onusien doit aussi permettre de combler le fossé Nord-Sud.
Mme MARIA V. ZAKHAROVA (Fédération de Russie) a déclaré qu’un des moyens d’assurer la réalisation efficace des objectifs du Département de l’information était l’interaction entre le DPI et les autres agences de l’ONU. Elle a souligné les efforts faits par le DPI pour la mise en œuvre de sa stratégie consistant à couvrir bon nombre des activités et des objectifs poursuivis par les Nations Unies, dans le but d’atteindre un public le plus large possible. Elle a estimé qu’il était important de couvrir le plus largement possible des thématiques aussi importantes que celles du développement, des nouvelles menaces, de la prévention des conflits, des efforts de maintien de la paix, et du dialogue entre les civilisations. Elle a appuyé le processus en cours de rationalisation des activités des centres d’information des Nations Unies, basé sur une approche à trois volets. Elle a déclaré qu’il était important que ces centres mettent au point des supports de communication dans les langues parlées par la population locale et organisent des manifestations pour et avec la participation de la société civile du pays concerné.
Elle a rappelé qu’il fallait mettre en œuvre le principe du multilinguisme, notamment en ce qui concerne les supports radiophoniques et numériques utilisés pour la diffusion de l’information. Elle a plaidé en faveur du renforcement du potentiel des sites Web non anglophones. La représentante russe a appuyé le travail de développement du site Web des Nations Unies dans les langues officielles de l’ONU, ainsi que les progrès faits dans le secteur audiovisuel du Département. Elle a plaidé en faveur de l’utilisation des nouvelles technologies de communication, mais a rappelé qu’il ne fallait pas négliger les moyens traditionnels car « il ne faut pas oublier l’inégalité de l’accès aux nouvelles technologies ». Elle a plaidé en faveur d’un suivi efficace de l’information pour éviter la diffusion de nouvelles inexactes sur les activités de l’Organisation. Concernant le programme et les manifestations organisés par le DPI pour la journée de commémoration de l’Holocauste, elle a déclaré que les produits d’information y afférant devaient inclure une information complète et exhaustive sur le sujet. Elle a donc condamné la tendance, dans certains pays, à « détruire les monuments consacrés à ceux qui se sont battus aux côtés des forces de coalition ».
M. ELMER G. CATO (Philippines) a d’abord exprimé ses condoléances au Pakistan après l’attentat qui visait Mme Benazir Bhutto, et a dénoncé « les forces de la haine » qui ont aussi commis un attentat meurtrier à Manille ce matin. Il a poursuivi en estimant que la diffusion du message de l’ONU au reste du monde n’était pas une tâche facile, tout en se disant « impressionné » par le travail du Département de l’information qui joue « un rôle vital » en faveur d’un monde plus pacifique.
Compte tenu de l’importante participation des Philippines aux missions de maintien de la paix, le représentant a souhaité que le DPI travaille de façon plus étroite avec le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) pour parler de l’action des Casques bleus et des risques qu’ils prennent. Le DPI ne doit pas seulement s’intéresser aux pays accueillant des Casques bleus mais aussi à ceux qui fournissent des troupes, a-t-il souligné.
M. PHILIP SEALY (Trinité-et-Tobago) s’est exprimé au nom des 14 États membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM). Il a déclaré que le Département de l’information avait un important rôle à jouer dans la diffusion d’informations ayant trait aux activités de l’ONU, et surtout auprès des populations jeunes. « Le DPI a pour mission de faire connaître au monde entier les vrais défis auxquels fait aujourd’hui face l’ONU », a-t-il souligné. Tout en reconnaissant les opportunités qu’offrent les nouvelles technologies de l’information et de la communication, M. Sealy a tenu à rappeler que les moyens traditionnels de communication, tels que la radio, était la solution la plus adéquate à adopter pour bon nombre de pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et des Caraïbes. Il a appelé le DPI à faire un rapport sur la diffusion d’informations relatives à la décolonisation au sein des territoires non autonomes, et à mettre en place les structures nécessaires pour que les centres d’information des Nations Unies concernés puissent participer à cette diffusion.
Rappelant que le Gouvernement de Trinité-et-Tobago avait récemment revu à la baisse le coût de location des locaux du Centre de formation de l’ONU à Port of Spain, M. Sealy a précisé que les ressources qui seront allouées à ce centre par les Nations Unies pourront donc servir à la modernisation de ses systèmes de communication et d’information. Il a également demandé à ce que des efforts soient faits, aussi bien au Siège de l’ONU qu’au niveau des centres d’information, pour que l’initiative intitulée « Dix sujets dont le monde devrait davantage entendre parler » puisse être diffusée plus largement et reprise dans les différents médias du monde.
Il a plaidé en faveur de plus de ressources pour le DPI, afin que celui-ci puisse s’acquitter efficacement des mandats qui lui ont été confiés par l’Assemblée générale. Il a déclaré que les États membres de la CARICOM se félicitaient du lancement, par le DPI et le Bureau des affaires de désarmement, d’un site Internet consacré au désarmement et à la non-prolifération. Il a cependant souligné que la majorité des informations y figurant étaient caduques et a appelé le DPI à remédier au plus vite à cette situation. Enfin, évoquant la question de l’esclavage et du trafic transatlantique d’esclaves M. Sealy a remercié le DPI pour son soutien sur ce sujet et l’a appelé à tenir compte de cette problématique dans le prochain numéro de la Chronique des Nations Unies qui traitera de la discrimination raciale. En conclusion, le représentant de Trinité-et-Tobago a demandé au DPI de continuer à « transmettre l’histoire des Nations Unies, même à ceux qui ne veulent pas l’entendre ».
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel