CONFÉRENCE DE PRESSE DE L’ANCIEN PRÉSIDENT DU LIBAN, AMIN GEMAYEL: 9 FÉVRIER 2007
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE L’ANCIEN PRÉSIDENT DU LIBAN, AMIN GEMAYEL: 9 FÉVRIER 2007
L’ancien Président libanais, Amin Gemayel, a confirmé aujourd’hui l’engagement de son pays à mettre en place un Tribunal spécial « pour établir la vérité sur les assassinats politiques dont le Liban détient le record mondial ». S’exprimant au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue ce matin au Siège de l’ONU, celui qui a dirigé le pays du Cèdre, de 1982 à 1988, a confié qu’à ce jour, les enquêtes n’ont pas encore identifié les auteurs et les commanditaires de l’assassinat, le 21 novembre 2006, de son fils, Pierre Gemayel, Ministre de l’industrie dans le Gouvernement de Fouad Siniora.
Le Gouvernement est engagé dans la recherche de la vérité et pas dans la vengeance, a assuré Amin Gemayel, affirmant que la lutte contre l’impunité devait être perçue comme le socle de la sécurité et de la stabilité du Liban, et de la région dans son ensemble. La pérennité du système et des institutions démocratiques dépendent de la manière dont la justice est rendue, a-t-il insisté.
Après le feu vert du Conseil de sécurité, le 21 novembre 2006; l’ONU et le Gouvernement libanais ont signé l’Accord sur la création du Tribunal chargé d’enquêter sur les attentats perpétrés entre le 1er octobre 2004 et le 12 décembre 2005. La création de cette juridiction fait suite aux recommandations de la Commission d’enquête établie le 7 avril 2005 par le Conseil de sécurité pour faire la lumière sur le meurtre, le 14 février 2005, de l'ex-Premier Ministre libanais Rafik Hariri et de 22 autres personnes. En outre le Tribunal pourrait, au cours de son enquête, conclure que d’autres attentats sont liés à l’assassinat de Rafik Hariri ou « sont similaires par leur nature ou leur gravité », comme l’affirme le rapport du Secrétaire général sur la question*.
Établie en vertu du Chapitre VI et non du Chapitre VII de la Charte de l’ONU, « comme c’est la norme », cette juridiction est indispensable, compte tenu du fait que la souveraineté et les institutions libanaises ont été foulées au pied pendant 15 ans et que le système judiciaire libanais avait subi une domination et une ingérence préjudiciables, a souligné l’ancien Président libanais.
L’ex-Président a ainsi imputé l’origine des troubles au Liban à la « dimension régionale ». Le pays, a-t-il dit, est au centre d’un conflit régional et aujourd’hui encore certains partis libanais ne cachent pas leurs accointances avec la Syrie et l’Iran, a-t-il affirmé. Reconnaissant que ces partis opposaient la plus grande résistance à la création d’un Tribunal spécial, Amin Gemayel a néanmoins rappelé que le Liban était un pays démocratique, dont le Parlement et le Gouvernement issus des urnes avaient, en toute liberté, approuvé la création du Tribunal.
Évoquant les revendications du mouvement d’opposition qui exige la démission des institutions actuelles, l’ancien Président a répondu qu’on ne pouvait pas dissoudre un Parlement chaque fois que la rue grogne. « Au nom de l’alternance, laissons aux institutions le temps de faire leurs preuves », a-t-il conseillé.
Outre la création du Tribunal spécial, M. Gemayel a identifié comme autre priorité le rétablissement de l’autorité de l’État dans l’ensemble du territoire, conformément au Plan en sept points du Premier Ministre et à la résolution 1701 adoptée par le Conseil de sécurité le 11 août 2006. La mise en œuvre de ces dispositions, dont le désarmement de toutes « les forces non officielles », repose sur l’appui que la communauté internationale accordera au Liban, a prévenu l’ancien Président.
* S/2006/983
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