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Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DE MARTTI AHTISAARI, ENVOYÉ SPÉCIAL CHARGÉ DE SUPERVISER LES POURPARLERS SUR LE STATUT FINAL DU KOSOVO

8 février 2007
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DE MARTTI AHTISAARI, ENVOYÉ SPÉCIAL CHARGÉ DE SUPERVISER LES POURPARLERS SUR LE STATUT FINAL DU KOSOVO


L’Envoyé spécial du Secrétaire général chargé de superviser les pourparlers sur le statut final du Kosovo, Martti Ahtisaari, a annoncé ce matin qu’il espérait pouvoir présenter ses propositions finales au Conseil de sécurité avant la fin du mois de mars.  Le Conseil prendrait alors une décision sur la base du document qui lui aura été soumis.  M. Ahtisaari a présenté ses propositions aux parties le 2 février dernier à Belgrade et Pristina. 


Il s’agit d’une solution de compromis qui est l’aboutissement d’une année de consultations avec les parties, a-t-il précisé.  M. Ahtisaari a également annoncé avoir l’intention d’inviter les parties à une nouvelle série de consultations dans les semaines à venir.  Affirmant qu’il était disposé à examiner des amendements constructifs et à intégrer des solutions de compromis agréées par les parties, il a précisé que cette période de consultations était importante et qu’il voulait donner l’occasion à chacun de présenter son point de vue.  C’est à l’issue de ce processus que M. Ahtisaari devrait finaliser ses propositions détaillées sur le statut du territoire, qu’il soumettra à l’examen du Conseil de sécurité.  Il a, par ailleurs, indiqué que cette question avait également fait l’objet de consultations intenses avec des acteurs internationaux clefs comme le Groupe de contact, l’Union européenne et l’OTAN.  Ceux-ci ont été impliqués à chaque étape et ont fourni un soutien important au processus.


Revenant sur ses propositions sur le statut futur du Kosovo, M. Ahtisaari a indiqué qu’elles avaient pour but de jeter les bases d’un Kosovo viable et stable, au sein duquel Albanais, Serbes et autres communautés vivraient dans la dignité, la sécurité et dans un environnement économique durable.  Il s’agit aussi de faire en sorte que le Kosovo contribue à l’avenir à la sécurité et à la stabilité de la région, a précisé l’Envoyé spécial, soulignant que les propositions contenaient des dispositions spécifiques visant à garantir les droits des communautés non albanaises du Kosovo, notamment en matière de représentation à l’Assemblée du Kosovo, au Gouvernement et dans les instances judiciaires.  Un certain nombre de nouvelles municipalités à majorité serbe seraient établies, dotées de compétences supplémentaires, en particulier dans les domaines de l’éducation et de la santé publique, a-t-il ajouté, précisant que plus de 40 zones de protection des sites culturels et religieux seraient en outre délimitées pour garantir que l’Église orthodoxe serbe demeure une communauté religieuse bien vivante. 


Compte tenu de la situation économique précaire qui règne dans la région, les propositions pour le statut futur du Kosovo contiennent également des mesures de promotion d’un développement économique durable, a poursuivi M. Ahtisaari, y compris celles qui autoriseraient le Kosovo à faire acte de candidature auprès des organisations internationales, notamment les institutions financières internationales.


Affirmant que l’engagement de la communauté internationale était une condition indispensable au succès de cette entreprise, l’Envoyé spécial a dit avoir proposé la création d’une représentation civile internationale chargée de suivre l’application des mesures.  La KFOR continuerait d’assurer la sécurité du territoire en soutenant ainsi les institutions du Kosovo aussi longtemps que nécessaire, a-t-il dit.  À ce propos, M. Ahtisaari a salué le soutien important que lui ont accordé l’Union européenne, présidée par l’Allemagne, et le Groupe de contact, qui compte la Fédération de Russie.


Répondant à une question sur l’inclusion d’amendements au document, M. Ahtisaari a précisé avoir proposé que cette semaine soit consacrée à clarifier le document qui compte 58 pages.  Nous aimerions rencontrer les parties à Vienne le 13 février prochain, a-t-il ajouté, mais nous comprenons que Belgrade a besoin de davantage de temps, compte tenu du fait que le Parlement serbe doit nommer une nouvelle équipe de négociation, a-t-il dit.  Ce n’est qu’ensuite que je déciderai de la manière de revoir le calendrier, l’idéal étant de présenter le plan au Conseil de sécurité dans le courant du mois de mars, a poursuivi l’Envoyé spécial.


À la question de savoir si le Kosovo pourrait encourager d’autres mouvements sécessionnistes, en particulier dans les territoires de l’ancienne Union soviétique, comme le Haut-Karabach, l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, l’Envoyé spécial a répondu que les séparatistes n’avaient pas besoin du Kosovo pour le faire.  Chaque cas est unique et le Kosovo a sa propre histoire, a-t-il souligné, en affirmant qu’il fallait connaître l’histoire de cette région depuis 1989 pour saisir le sens de ses propositions et solutions.  Pour parvenir à une véritable réconciliation, il faudra à son avis que chacun accepte ses responsabilités, et les nouvelles autorités démocratiquement élues auront un rôle très important à jouer dans ce domaine.


Répondant à une question sur la possibilité pour le Kosovo de devenir membre des Nations Unies, il a précisé que cette question serait clarifiée lors de la présentation de ses propositions finales.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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