CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT DU RAPPORT MONDIAL DE SUIVI 2008 DE L’UNESCO SUR L’ÉDUCATION POUR TOUS
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT DU RAPPORT MONDIAL DE SUIVI 2008 DE L’UNESCO SUR L’ÉDUCATION POUR TOUS
Malgré les progrès significatifs réalisés pour assurer l’enseignement primaire à tous, des efforts restent encore à fournir pour répondre aux besoins des 72 millions d’enfants (10% des effectifs mondiaux) privés d’éducation primaire alors que 800 millions d’adultes sont analphabètes (un adulte sur cinq dont une femme sur quatre).
C’est en substance le message qu’a transmis ce matin au Siège des Nations Unies, M. Nicholas Burnett, Directeur général adjoint pour l’éducation, de l’UNESCO, lors d’une conférence de presse sur le lancement aujourd’hui du Rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous, 2008, et sous-titré « L’éducation pour tous en 2015: un objectif accessible? »
Ce rapport annuel, a-t-il également précisé, évalue à mi-parcours les progrès vers les six objectifs clefs en matière d’éducation des enfants, jeunes et adultes, définis en 2000 à Dakar et d’ici à 2015. Il a estimé qu’il faudrait ajouter 7 milliards de dollars d’aide extérieure aux quatre milliards existants pour permettre aux pays à faible revenu d’atteindre leurs objectifs d’éducation pour tous, notamment l’objectif de l’éducation primaire universelle. Il a prévenu que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne pourraient être atteints sans l’alphabétisation des populations.
Les pays en développement, a-t-il indiqué, ont augmenté considérablement les dépenses publiques en faveur de l’éducation primaire. Cette augmentation, a-t-il ajouté, est renforcée par une augmentation sensible de l’aide en faveur de l’éducation primaire, qui a surtout bénéficié aux jeunes filles, et qui a permis de réduire de 24 millions le nombre d’enfants non scolarisés en primaire, entre 1999 et 2005. Il s’est cependant inquiété de la qualité de l’éducation dispensée dans certains cas, en notant que seuls 63% des enfants achevaient le cycle primaire en Afrique subsaharienne et 78% en Asie du Sud et de l’Ouest, avec des disparités importantes entre régions rurales et urbaines.
Illustrant les progrès observés entre 1999 et 2005, il a cité une scolarisation des enfants du primaire en augmentation de 36% pour l’Afrique subsaharienne et de 22% pour l’Asie du Sud et de l’Ouest. Il s’est réjoui que ce soit les deux régions du monde ayant le moins progressé dans la réalisation des OMD qui aient enregistré les plus grands progrès. Il a noté que 18 des 25 pays ayant marqué les plus grands progrès en termes de scolarisation primaire étaient des pays de l’Afrique subsaharienne parmi lesquels l’Éthiopie, le Yémen, le Mozambique et la République-Unie de Tanzanie.
Alors que le nombre total des élèves scolarisés en primaire a augmenté, celui des filles a encore augmenté plus rapidement, a-t-il ajouté, en précisant que l’objectif de la parité entre les sexes à l’école était atteint en 2005 par près de deux tiers des 129 pays pour lesquels l’UNESCO possède des statistiques. Il a indiqué que 17 nouveaux pays avaient atteint la parité entre les sexes à l’école primaire depuis l’adoption des objectifs de Dakar en 2000, mentionnant les progrès impressionnants du Yémen, de l’Éthiopie, de la Guinée et du Bénin.
Répondant aux questions des journalistes, M. Burnett a défini l’alphabétisation comme la capacité de lire sans difficulté des phrases simples. Il a estimé que cela dépendait moins de la définition de l’alphabétisation que des moyens de mesurer la réalité de cette alphabétisation, alors que les statistiques dont nous disposons reposent souvent sur de simples déclarations et non sur des tests.
Toujours dans le cadre d’échanges avec la presse, le Directeur adjoint de l’UNESCO a présenté la Chine comme le pays où les plus importants progrès avaient été réalisés en matière d’alphabétisation grâce à des programmes ciblés financés par des ressources nationales. Citant des progrès mitigés à l’échelle de l’Asie, il a mentionné le cas de l’Inde qui, bien qu’ayant réalisé des progrès significatifs en matière de scolarisation, n’avait pas vu reculer le nombre total d’analphabètes de manière conséquente.
S’agissant de la répartition de l’aide, M. Burnett a particulièrement cité la France, l’Allemagne et le Japon, principaux donateurs en termes d’aide à l’éducation, mais qui n’accordaient qu’une petite partie de cette aide à l’éducation primaire. Il a salué les nouvelles annonces de contributions faites par des fondations ou pays du Moyen-Orient qui souhaitent désormais soutenir l’éducation. Par ailleurs, il a rappelé que si l’UNESCO n’était pas une institution de financement, elle faisait partie d’une coalition plus large intitulée « éducation pour tous » qui comprenait des organismes de financement.
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