CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA CAMPAGNE POUR LE CONTRÔLE DES ARMES
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA CAMPAGNE POUR LE CONTRÔLE DES ARMES
Les anciens commandants des forces des missions des Nations Unies en République démocratique du Congo (RDC) et en Haïti ont joint leurs voix à celles de militants de la Campagne sur le contrôle des armes, mardi matin à New York, pour appeler à des progrès en faveur de l’élaboration d’un traité complet sur le commerce des armes.
Lors d’une conférence de presse commune, au Siège des Nations Unies, le général de division Patrick Cammaert, ancien commandant de la Force de la Mission de l’ONU en RDC (MONUC), a décrit les horreurs causées par l’utilisation des armes issues de ce commerce aux mains des milices. Sans un contrôle renforcé des armes, les programmes de désarmement des missions de maintien de la paix sont voués à l’échec, a-t-il affirmé.
« C’était comme si l’on épongeait le sol pendant que le robinet restait ouvert », a-t-il déclaré, expliquant que ces groupes se réarmaient aussitôt après avoir été débarrassés de leurs armes. « Si l’on peut tourner un peu le robinet, cela donnera à des populations comme celles de la RDC une chance de retrouver de la stabilité », a-t-il ajouté.
Cette conférence de presse rassemblait également des militants de la Campagne sur le contrôle des armes, lancée conjointement par Amnesty International, le Réseau d’action international contre les armes légères et Oxfam International. Ce groupe, invité par le Royaume-Uni, pays que représentait l’Ambassadeur pour le contrôle des armes, John Duncan, comprenait le brigadier général Robin Gagnon, ancien commandant de la Force de la Mission de transition de l’ONU en Haïti, le lieutenant général B.S. Malik, membre d’une cellule de réflexion indienne sur la défense et les études stratégiques, Anna MacDonald, d’Oxfam, et Janine di Giovanni, correspondante sur la guerre pour le quotidien londonien « The Times » et le magazine « Vanity Fair ».
En décembre 2006, 153 gouvernements, contre un seul, se sont prononcés à l’Assemblée générale en faveur de l’élaboration d’un traité international sur le commerce des armes, a rappelé Mme MacDonald. À l’issue de ce vote, le Secrétaire général avait demandé aux États Membres de soumettre leurs vues sur la faisabilité, la portée et paramètres d’un tel traité. À ce jour, 97 États ont répondu à cette requête.
Ces réponses devraient constituer une partie du débat, alors que la Première Commission de l’Assemblée générale, qui est chargée du désarmement et de la sécurité internationale, a entamé ses discussions cette semaine, a-t-elle ajouté. L’année prochaine, une vingtaine de représentants commenceront à rédiger les détails du projet de traité.
Les armes légères font un millier de morts par jour, a rappelé Mme MacDonald, pour qui un traité sur le contrôle des armes n’est pas le souhait des seules organisations humanitaires, comme le démontre, aujourd’hui, a-t-elle précisé, la présence de responsables militaires et politiques.
Le brigadier général Robin Gagnon a observé de son côté que la prolifération des armes légères avait eu des effets dévastateurs sur les initiatives de reconstruction. En Haïti, ces armes ont par exemple découragé les efforts visant à instaurer la sécurité et à rendre la dignité à la population de Cité soleil, où la police est régulièrement attaquée par des gangs. « La prolifération des armes compromet les germes du redressement », a-t-il assuré.
Selon l’Ambassadeur Duncan, un traité pourrait, pour la première fois, fournir un cadre universel qui renforcerait la gamme des contrôles nationaux et régionaux en vigueur. Le but, a-t-il expliqué, n’est pas de restreindre la possession individuelle des armes ou de fixer des contraintes sur les programmes de défense nationaux, mais de rendre le commerce des armes responsable.
M. Duncan a ainsi indiqué s’être exprimé devant la National Rifle Association (NRA) et des organisations similaires pour leur préciser qu’une telle réglementation n’affecterait pas leur industrie si cette dernière était développée de façon responsable.
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