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CCP/25

LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX ADOPTE LE CADRE DE COOPÉRATION EN SIERRA LEONE

12/12/2007
Assemblée généraleCCP/25
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de consolidation de la paix

Deuxième session

Formation Sierra Leone

1er séance – matin


LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX ADOPTE LE CADRE DE COOPÉRATION EN SIERRA LEONE


La Commission de consolidation de la paix (CCP) a adopté, ce matin, au cours de l’examen de sa configuration en Sierra Leone, le Cadre de coopération pour la consolidation de la paix dans ce pays*, en présence de la Ministre sierra-léonaise des affaires étrangères et de la coopération internationale, Mme Zainab Bangura, du Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, M. Haile Menkerios, et du Représentant spécial du Secrétaire général pour la Sierra Leone, M. Victor Angelo.


Conjointement élaboré par le Gouvernement sierra-léonais, ses partenaires et les membres de la configuration de la Sierra Leone de la Commission de consolidation de la paix, le Cadre décrit les mesures concrètes que le Gouvernement et la Commission s’engagent à prendre pour faire face aux principaux défis et menaces touchant le maintien et la consolidation de la paix.


Ce Cadre repose sur trois principes fondamentaux: tout d’abord, la prise en main par le pays, qui reconnaît que la responsabilité et la maîtrise de la consolidation de la paix et du développement incombent au premier chef au Gouvernement et au peuple sierra-léonais; ensuite, la responsabilité mutuelle partagée par ces derniers et leurs partenaires internationaux; et enfin, l’engagement durable et fiable de la part de l’ensemble des parties prenantes.


Les domaines d’action prioritaires identifiés dans le Cadre sont la création d’emplois et l’émancipation des jeunes, la réforme des secteurs de la justice et de la sécurité, la consolidation de la démocratie et la bonne gouvernance, le renforcement des capacités et enfin le secteur énergétique.


Se félicitant de la détermination du Gouvernement sierra-léonais à honorer ses engagements, le Représentant spécial du Secrétaire général a cependant regretté que les progrès en matière de démocratisation, qui se sont notamment traduits par l’élection en septembre 2007d’Ernest Bai Koroma à la présidence du pays, ne s’accompagnent pas de progrès comparables en matière de gouvernance, de croissance économique et de parité.


M. Angelo a recommandé au Gouvernement de la Sierra Leone de concentrer les ressources sur le renforcement des capacités de développement national.  Des appels ont donc été lancés en faveur d’un élargissement de la base des donateurs.  La représentante de la société civile en Sierra Leone, Mme Memunatu Pratt, a rappelé cependant aux bailleurs de fonds la nécessité de respecter les priorités établies.  L’une de ces priorités vise à appuyer les travaux de la Commission électorale nationale, a indiqué M. John Ohiorhenuan, du Programme des Nations Unies pour le développement du (PNUD), qui a rappelé que la prochaine échéance était la tenue d’élections locales en 2008.


Mme Bangura a annoncé que son gouvernement comptait en priorité revitaliser le secteur de l’énergie, et en particulier le sous-secteur de l’électricité, qui est en crise en Sierra Leone.  Cette crise a été identifiée comme l’un des principaux obstacles à la croissance et à la reprise économiques, dont dépend étroitement la consolidation de la paix, a souligné de son côté la Ministre de l’énergie, qui s’exprimait en duplex depuis Freetown.


La production et la distribution d’électricité à un prix abordable contribueraient largement à créer des emplois, à générer des recettes publiques, à réduire la pauvreté et assurer de manière générale le relèvement du pays, a-t-elle précisé.  Cela permettrait également à la population de vivre enfin dans un climat de paix, cinq ans après la fin du conflit, ont souligné avec insistance les délégations de l’Inde et de l’Angola.


La Ministre des affaires étrangères a en revanche souhaité que soit réexaminée la proposition du Cadre visant à séparer les fonctions de Procureur général et de Ministre de la justice.  Elle a également soulevé les problèmes constitutionnels qui seront posés par l’élaboration d’une nouvelle stratégie globale donnant autorité à la Commission de lutte contre la corruption pour engager des poursuites en toute indépendance.  Appuyant cette observation, le représentant de l’Égypte a rappelé, à l’instar de nombreux autres intervenants, que le Cadre est un document qui peut être modifié conjointement par le Gouvernement sierra-léonais et la Commission de consolidation de la paix.


Enfin, les représentants de la Guinée-Bissau et du Nigéria se sont félicités que le Cadre prenne en compte les aspects sous-régionaux de la consolidation de la paix en Sierra Leone, étroitement liée aux événements dans le bassin du fleuve Mano, qui comprend la Guinée, le Libéria, la Côte d’Ivoire et la Sierra Leone.  Depuis des décennies, en effet, toute instabilité dans l’un de ces pays se propage à ses voisins et les zones frontalières servent bien souvent de refuge aux milices armées.


Créée en 2005, la Commission de consolidation de la paix a pour mandat de conseiller et de proposer des stratégies intégrées de consolidation de la paix et de rétablissement après un conflit; d’aider à assurer un financement prévisible pour les premières activités de rétablissement et un investissement financier soutenu pour les moyen et long termes; de prolonger la période d’attention de la communauté internationale en faveur de l’entreprise de rétablissement au lendemain d’un conflit; et de développer des pratiques optimales sur des questions qui nécessitent une intense collaboration entre les acteurs politiques, militaires, humanitaires et du développement.  À ce jour, le Burundi et la Sierra Leone sont les deux seuls pays inscrits à l’ordre du jour de la Commission.


Les représentants des États Membres suivants de la Commission de consolidation de la paix ont également pris la parole: Burundi, Brésil, Chili, El Salvador, États-Unis, France, Indonésie, Irlande, Jamaïque, Japon, Luxembourg, Norvège, Royaume-Uni, Sri Lanka et Suède.  Les observateurs du Secrétariat du Commonwealth et de la Commission européenne sont également intervenus.


*PBC/2/SLE/1


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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