CCP/16

LES ÉLECTIONS DU MOIS D’AOÛT SONT DÉTERMINANTES POUR LA PAIX ET LA DÉMOCRATIE EN SIERRA LEONE, SOULIGNE LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX

22/06/2007
Assemblée généraleCCP/16
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la consolidation de la paix

Configuration en Sierra Leone

5e séance - matin


LES ÉLECTIONS DU MOIS D’AOÛT SONT DÉTERMINANTES POUR LA PAIX ET LA DÉMOCRATIE EN SIERRA LEONE, SOULIGNE LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX


Elle examine un projet de stratégie intégrée pour la consolidation de la paix, jugé comme un véritable « Pacte pour la Sierra Leone »


La Commission de consolidation de la paix a adopté, ce matin, au cours de l’examen de sa configuration en Sierra Leone, une déclaration présidentielle*, telle qu’oralement amendée, aux termes de laquelle elle souligne que tout au long des travaux qu’elle a menés avec la Sierra Leone, elle a reconnu que les élections présidentielles et parlementaires prévues le 11 août prochain dans ce pays y constitueront une étape déterminante dans la consolidation de la paix et de la démocratie.


La réunion tenue ce matin par la Commission a eu lieu alors que le Parlement de la Sierra Leone vient d’adopter une importante législation sur les droits des femmes et des enfants, et que le Tribunal spécial pour la Sierra Leone vient juste de reconnaître coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité trois anciens dirigeants du Conseil révolutionnaire des forces armées.  C’est la première fois qu’une juridiction internationale condamne le recrutement d’enfants soldats et le mariage forcé dans le cadre d’une situation de conflit armé.


Les membres de la Commission ont débuté la réunion par l’examen d’un projet de stratégie intégrée pour la consolidation de la paix en Sierra Leone*.  Ce projet de stratégie intégrée a été préparé par le Gouvernement sierra-léonais à partir de suggestions faites par la Commission et par les représentants de la communauté internationale dans le pays.  La version préliminaire a fait l’objet d’un échange de vues, opéré en duplex, entre les membres de la Commission et des responsables sierra-léonais s’exprimant depuis Freetown, avec, à leurs cotés, des représentants de la société civile et de la communauté des donateurs.


M. Ahmed Dumbya, Conseiller spécial auprès du Président de la Sierra Leone, a déclaré que ce projet de stratégie intégrée, fruit de consultations intensives entre toutes les parties prenantes, s’efforçait de répondre aux attentes de la Commission.  M. Victor da Silva Angelo, Représentant exécutif du Bureau intégré des Nations Unies en Sierra Leone (BINUSIL), a souligné la conformité du contenu du document avec les objectifs que la Commission a fixés pour la Sierra Leone et avec le succès des consultations qui ont présidé à son élaboration.


Ce projet de stratégie, véritable « Pacte pour la Sierra Leone », s’appuie sur trois principes fondamentaux: le principe d’appropriation nationale, qui reconnaît au Gouvernement et au peuple sierra-léonais la responsabilité première des efforts de consolidation de la paix et de développement; celui de la responsabilité mutuelle, qui identifie l’importance d’un partenariat solide entre le Gouvernement et ses partenaires internationaux; et enfin celui de l’engagement durable des parties prenantes dans un processus par définition de long terme.


Ce cadre de coopération doit mettre en priorité l’accent sur le respect des droits de l’homme et sur l’amélioration des infrastructures de base, a fait observer la représentante de l’Allemagne, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne.  Le lien entre infrastructures et développement a été longuement souligné par les représentants de la Banque mondiale, de l’Inde et de la Chine, qui est un des donateurs les plus impliqués dans la reconstruction de la Sierra Leone.


Plusieurs délégations ont affirmé que la priorité à ce stade était la préparation des élections, qui mobilise déjà une grande partie des ressources disponibles.  L’une des préoccupations des délégations a justement porté sur les difficultés du Gouvernement sierra-léonais à réunir les fonds indispensables au financement de la Commission électorale nationale et à la rémunération des 30 000 personnes qui seront impliquées dans les préparatifs des scrutins.


M. Dumbya a indiqué que le Gouvernement redoublait d’efforts pour réunir les 3 millions de dollars de recettes fiscales qui sont destinées à combler le déficit actuel en matière de budget.  Si l’argent nécessaire n’était pas disponible, la crédibilité de la Commission électorale pourrait en pâtir, a prévenu la représentante du Royaume-Uni.  Jusqu’à présent, les préparatifs des scrutins se déroulent aussi bien que possible, a assuré Victor Angelo, qui a salué la « maturité » démontrée par les partis politiques sierra-léonais lors des primaires.


Si la représentante britannique a estimé qu’il ne fallait pas perdre de temps dans l’application du « Pacte pour la Sierra Leone », le représentant de l’Inde a pour sa part estimé qu’il fallait se « hâter lentement ».  Le Président de la Commission de consolidation de la paix a d’ailleurs annoncé que le Pacte, qui serait révisé en fonction des commentaires faits aujourd’hui, ne serait adopté qu’au lendemain des élections.  Les représentants du Japon et du Brésil ont souhaité que le partenariat entre le Gouvernement sierra-léonais et la communauté des donateurs soit consacré dans ce texte comme « l’axiome fondamental » de la coopération.


En réponse aux préoccupations de la Commission, les représentants du Gouvernement sierra-léonais ont assuré que les programmes proposés par le texte de projet de stratégie intégrée évitaient les doubles emplois avec les programmes qui sont déjà en cours de mise en œuvre dans le pays.  La délégation des États-Unis a toutefois estimé qu’il serait bienvenu que le projet de stratégie fasse explicitement référence à l’agriculture, qui reste le principal secteur d’activités économiques en Sierra Leone.  La représentante de la société civile a de son côté suggéré, à l’instar du Président de la Commission, que le prochain gouvernement sierra-léonais soit tenu par l’obligation de respecter les dispositions du « Pacte ».


Créée en 2005, la Commission de consolidation de la paix** a pour mandat de conseiller et de proposer des stratégies intégrées de consolidation de la paix et de rétablissement après un conflit; d’aider à assurer un financement prévisible pour les premières activités de rétablissement et un investissement financier soutenu pour le moyen et long termes; de prolonger la période d’attention de la communauté internationale en faveur de l’entreprise de rétablissement au lendemain d’un conflit; et de développer des pratiques optimales sur des questions qui nécessitent une intense collaboration entre les acteurs politiques, militaires, humanitaires et du développement.  À l’heure actuelle, le Burundi et la Sierra Leone sont les deux seuls pays inscrits à l’ordre du jour de la Commission.


* Ces deux textes figurent dans des documents de travail non disponibles en langue française. 


** Voir le site www.un.org/french/peace/peacebuilding/index.shtml


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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