CCP/15

LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX ADOPTE LE CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET LA STABILITÉ DU BURUNDI

20/06/2007
Assemblée généraleCCP/15
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Commission de consolidation de la paix

Configuration au Burundi

5e séance - matin


LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX ADOPTE LE CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET LA STABILITÉ DU BURUNDI


Le Ministre burundais de la bonne gouvernance annonce le retour à Bujumbura, du chef du PAPIPEHUTU-FNL pour surveiller la mise en œuvre de l’Accord de cessez-le-feu


Lors d’une réunion en duplex avec Bujumbura, la capitale du Burundi, la Commission de consolidation de la paix a décidé, ce matin, de transmettre au Conseil de sécurité, à l’Assemblée générale et au Conseil économique et social (ECOSOC), le « Cadre stratégique pour la consolidation de la paix au Burundi ».


Le Cadre, dans lequel l’importance de l’appropriation nationale et la responsabilité première du Gouvernement et du peuple burundais sont dûment reconnus, établit six objectifs prioritaires tout en identifiant les défis et les menaces qui pèsent sur leur réalisation. 


Les six objectifs sont la promotion de la bonne gouvernance; la réforme du secteur de la sécurité; l’accès équitable à la justice, la promotion des droits de l’homme et la lutte contre l’impunité; la recherche de solutions durables à l’accès à la terre et le relèvement social et économique des populations affectées par la guerre et les conflits; l’intégration d’une perspective sexospécifique; et la mise en œuvre de l’Accord global de cessez-le-feu entre le Gouvernement burundais et le PALIPEHUTU-FNL.


Concernant ce dernier point, le Ministre de la bonne gouvernance et de l’inspection générale du Burundi a attiré l’attention de la Commission sur la rencontre, intervenue le 17 juin à Dar es-Salaam, entre son Président et le leader du PALIPEHUTU-FNL, Agathon Rwasa. 


Ce dernier s’est engagé à rentrer à Bujumbura pour suivre l’application de l’Accord de cessez-le-feu dont la première étape sera la libération des prisonniers politiques et de guerre de son mouvement.  L’autre évènement marquant, a poursuivi Venant Kamana, a été la signature, le 18 juin, de l’Accord d’adhésion du Burundi à la Communauté d’Afrique de l’Est.


Le Ministre a aussi rappelé que son pays est l’hôte du Secrétariat exécutif de la Conférence internationale sur la paix, la sécurité, la démocratie et le développement dans la région des Grands Lacs, avant de mettre l’accent sur la relance de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL). 


Un environnement favorable à la paix et au développement durable s’installe donc progressivement au Burundi, a dit le Ministre burundais de la bonne gouvernance et de l’inspection générale, qui a appelé les partenaires à honorer, cette fois-ci, leurs engagements.  Les retards résultant des conditions posées par les donateurs avaient suscité des frustrations et étouffé les espoirs dans le cœur des Burundais. 


Le Ministre s’est donc réjoui qu’aujourd’hui, ces conditions soient remplies et qu’une bonne partie de la communauté internationale soit prête à se mobiliser pour aider son pays à se relever.  Il convient maintenant d’aller vite et de passer des procédures à l’action, a voulu M. Kamana.   


Le Cadre stratégique a été établi dans le cadre d’intenses consultations entre la Commission de consolidation de la paix, le Gouvernement du Burundi, le Bureau des Nations Unies au Burundi (BUNUB) et les partenaires locaux.  Comme l’a dit le Ministre de la bonne gouvernance et de l’inspection générale, en s’en félicitant, le document intègre les recommandations finales que son pays a faites le 27 avril dernier, après les discussions qu’il a eues avec les partenaires locaux dont les organisations de femmes, les confessions religieuses, les partis politiques, les représentants au Burundi des partenaires bilatéraux et multilatéraux.  C’est le premier document d’une telle importance auquel la société civile a été étroitement associée, a reconnu un représentant de cette partie prenante.


La prochaine étape sera le développement d’un mécanisme de suivi pour permettre au Burundi et à la Commission de consolidation d’évaluer régulièrement les progrès.  La première évaluation devant intervenir à l’automne, il s’agira, dès maintenant, de développer une « cartographie » des activités afin d’identifier les « fossés » entre ces dernières et les besoins liés à chaque objectif.  Il s’agira aussi de faire des recommandations sur la manière de surmonter les obstacles, de développer des indicateurs et de déterminer le moment où les obstacles à la stabilité du pays auront disparu.


L’importance d’un tel mécanisme a été soulignée par les représentants des pays suivants: Égypte, Allemagne (au nom de l’Union européenne, République-Unie de Tanzanie, France, Rwanda, Royaume-Uni, Pakistan, Japon, Pays-Bas, Brésil, Danemark, Croatie, République tchèque, Inde, Jamaïque, Nigéria et des États-Unis).  Le représentant de la Commission européenne a également pris la parole.


Le Cadre stratégique est un moyen et pas une fin, a commenté, depuis Bujumbura, Youssef Mahmoud, Représentant exécutif du Secrétaire général et chef du Bureau intégré des Nations Unies au Burundi (BINUB).  Il faut se garder de faire de la perfection l’ennemi du bien, a-t-il ajouté, en appelant la Commission à épargner au Burundi les lourdeurs bureaucratiques, notamment la multiplication des rapports.


C’est en 2001 que le Burundi s’est embarqué dans un processus de paix et de reconstruction des institutions nationales.  Ce processus a été marqué par l’Accord d’Arusha de 2000 et l’Accord de cessez-le-feu de 2003 qui ont permis la cessation du conflit et la mise en place, en 2005, d’institutions démocratiquement élues.  Toutefois, ce n’est qu’en 2006 que le PALIHUTU-FNL a signé l’Accord de cessez-le-feu. 


Créée en 2005, la Commission de consolidation de la paix* a pour mandat de conseiller et de proposer des stratégies intégrées de consolidation de la paix et de rétablissement après un conflit; d’aider à assurer un financement prévisible pour les premières activités de rétablissement et un investissement financier soutenu pour le moyen et long terme; de prolonger la période d’attention de la communauté internationale en faveur de l’entreprise de rétablissement au lendemain d’un conflit; et de développer des pratiques optimales sur des questions qui nécessitent une intense collaboration entre les acteurs politiques, militaires, humanitaires et du développement.  Pour le moment, le Burundi et la Sierra Leone sont les deux seuls pays inscrits à l’ordre du jour de la Commission.


* www.un.org/french/peace/peacebuilding/index.shtml


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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