LA PREMIÈRE COMMISSION ENCOURAGE LA PRISE DE MESURES POUR PRÉVENIR LE TERRORISME RADIOLOGIQUE
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Première Commission
25e séance – après-midi
LA PREMIÈRE COMMISSION ENCOURAGE LA PRISE DE MESURES POUR PRÉVENIR LE TERRORISME RADIOLOGIQUE
Elle achève sa session; son Président souligne l’intensité des travaux
La Première Commission (désarmement et sécurité internationale) a achevé aujourd’hui, les travaux de sa soixante-deuxième session en approuvant ses trois derniers projets de résolution.
Les délégations ont notamment arrêté un texte pressant les États Membres de prendre les mesures nationales requises pour prévenir l’acquisition et l’emploi par des terroristes de matières et de sources radioactives ainsi que les attaques terroristes contre des centrales et installations nucléaires qui se traduiraient par des émissions de ce type.
Le représentant de la France, coauteur du projet de résolution, a précisé que le texte déposé cette année visait à appeler les États à renforcer leurs capacités nationales de détection des trafics illicites de matières radioactives, et a salué les efforts entrepris au plan national ou international pour rechercher, localiser et sécuriser les sources non sécurisées et/ou les sources non contrôlées, dites « sources orphelines ».
« Ce projet de résolution, fruit de consultations constructives, traite de ce sujet essentiel pour l’ensemble de la communauté internationale qu’est la prévention du terrorisme radiologique », a encore indiqué le délégué français.
Un autre projet de résolution, adopté à l’issue d’un vote, invite le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique, à cibler ses activités sur les priorités identifiées dans les recommandations du mécanisme consultatif pour la réorganisation de ce Centre, cela en tenant compte de la disponibilité des ressources financières. Si l’Assemblée générale entérinait ce texte, elle recommanderait que des coûts en personnel supplémentaire, ainsi que ceux de fonctionnement, soient financés au moyen du budget ordinaire. Actuellement, le financement de l’ensemble des activités du Centre, qui a son siège à Lomé (Togo), est assuré par des contributions volontaires, celles-ci étant en diminution.
La représentante des États-Unis a indiqué que son pays avait voté contre ce texte, impliquant à ses yeux de trop nombreux coûts qui ne devraient pas être imputés au budget ordinaire de l’ONU mais être supportés par des contributions volontaires. De son côté, le représentant de l’Allemagne a souligné avoir voté en faveur du projet de résolution considéré, car son pays appuie les activités des centres régionaux des Nations Unies pour la paix et le désarmement. Il a toutefois estimé que la création des nouveaux postes que demande la résolution relève de la compétence de la Cinquième Commission.
Le troisième texte adopté aujourd’hui porte sur l’importance de mesures de confiance à l’échelon régional en Afrique centrale.
La Commission a ensuite entendu la déclaration de clôture de son Président Paul Badji (Sénégal).
Avec l’intervention de près d’une centaine de délégations au cours des débats et l’adoption de 52 projets de résolution et de décision -dont 28 ont fait l’objet d’un vote- la Commission a été « l’instance où se fécondent les idées en vue de la prise de mesures aptes à faire avancer la cause du désarmement et de la sécurité internationale », a déclaré M. Badji.
Celui-ci a noté que les délégations avaient pris très au sérieux les problèmes posés par les armes de destruction massive, cette lourde préoccupation pouvant être mesurée selon lui par le nombre de résolutions adoptées par la Commission sur ces questions ainsi que par le temps que les États Membres ont consacré à leur examen.
Le Président de la Première Commission a également relevé l’accent mis par les pays sur les actions à mener contre l’utilisation des armes légères et de petit calibre, dont il a rappelé les effets « inhumains ». Il a en outre souligné la haute facture des discussions tenues dans le cadre des débats thématiques et sur la participation active de la société civile dans l’élaboration d’un traité sur le commerce des armes.
« La Commission a célébré plusieurs événements, a encore dit M. Badji, notamment le dixième anniversaire de la Convention sur les armes chimiques, le dixième anniversaire de l’ouverture à la signature de la Convention sur l’interdiction des mines et le quarantième Anniversaire du Traité sur l’espace extra-atmosphérique ».
Le Président de la Commission a, enfin, constaté la persistance de divergences sur les questions relatives aux armes nucléaires, ajoutant qu’il souhaitait que les négociations futures, à Genève et dans d’autres enceintes du désarmement, permettent d’avancer dans ce domaine.
Les délégations de la République arabe syrienne, du Maroc, de l’Indonésie, au nom du Mouvement des non alignés, du Portugal, au nom de l’Union européenne et du Nigéria, au nom du Groupe des États d’Afrique ont appuyé ces propos, en réaffirmant leur conviction que seules des solutions multilatérales, conformes à la lettre et à l’esprit de la Charte des Nations Unies, demeurent le moyen viable de traiter des questions de désarmement et de sécurité internationale.
La Première Commission a adopté le programme de travail de sa soixante-troisième session*. Elle se réunira en mai ou juin 2008 pour élire son prochain président.
* Document publié sous la cote A/C.1/62/CRP.5
DÉCISIONS SUR TOUS LES PROJETS DE RÉSOLUTION DÉPOSÉS AU TITRE DES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR
AUTRES ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE
Déclarations avant adoption
Le représentant de la France a déclaré au sujet de la résolution A/C.1/62/L.46/Rev.1, que le texte déposé cette année visait à appeler les États à renforcer leurs capacités nationales de détection des trafics illicites de matières radioactives et à saluer les efforts entrepris au plan national ou international pour rechercher, localiser et sécuriser les sources non sécurisées, les sources non contrôlées, dites sources orphelines. Ce projet de résolution, fruit de consultations constructives, traite de ce sujet essentiel pour l’ensemble de la communauté internationale qu’est la prévention du terrorisme radiologique.
Le représentant de Cuba a expliqué, s’agissant du projet de résolution A/C.1/62/L.46/Rev.1, que sa délégation partageait les préoccupations qui y sont exprimées. Il est important que tout projet sur cette question importante soit préparé avec soin pour conserver les consensus entre États Membres. Les consultations qui ont présidé à la version finale de ce texte ont été longues et difficiles, au point que cette version finale a été disponible il y a quelques heures seulement. Le représentant a estimé que ce processus avait été trop compliqué. Les changements introduits ont permis à Cuba d’accepter ce texte, dont le libellé d’origine était trop ambigu en ce qu’il laissait la porte ouvertes à des actions unilatérales. Les stratégies pour empêcher les terroristes de mettre la main sur des armes de destruction massive ou des matières radioactives doivent reposer sur des actions et efforts multilatéraux conduits dans le respect du droit international.
Adoption
Prévention de l’acquisition de matières ou de sources radioactives par des terroristes (A/C.1/62/L.46/Rev.1)
Par ce texte, adopté sans vote et tel qu’amendé, l’Assemblée générale presserait les États Membres de prendre et de renforcer, en tant que de besoin, les mesures nationales requises pour prévenir l’acquisition et l’emploi par des terroristes de matières et de sources radioactives ainsi que les attaques terroristes contre des centrales et installations nucléaires qui se traduiraient par des émissions radioactives.
Elle encouragerait les États Membres à renforcer leurs capacités nationales en se dotant de moyens de détection et de structures et systèmes connexes appropriés, y compris en faisant appel à la coopération et à l’assistance internationales conformément au droit et aux règlements internationaux, en vue de mettre en évidence et prévenir le trafic illicite de matières et de sources radioactives.
L’Assemblée générale inviterait les États Membres, notamment les États producteurs et fournisseurs de sources radioactives, à soutenir et entériner les efforts de l’Agence internationale de l’énergie atomique visant à renforcer la sûreté des sources radioactives.
Déclarations après adoption
Le représentant de l’Inde a indiqué que le projet de résolution A/C.1/62/L.46/Rev.1 reflète la préoccupation des États Membres de l’ONU quant à la menace que représente la possibilité de l’acquisition par des terroristes des armes de destruction massive et des matières visées par ce texte.
Le représentant de la Barbade, au nom des États de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a estimé que la lutte contre le terrorisme était importante pour les pays de la région des Caraïbes. Depuis longtemps, nous demandons que cesse la circulation dans nos eaux territoriales de matières radioactives, cette présence attisant le risque d’une attaque terroriste ou d’un accident nucléaire qui aurait des effets inimaginables sur les populations et sur l’environnement. Certains coauteurs du texte ont estimé qu’au prétexte qu’aucun incident de ce type n’a encore eu lieu, ces pratiques sont sûres. Nous nous élevons contre cette position et réaffirmons que les pays concernés doivent s’abstenir de faire circuler des navires particulièrement vulnérables aux abords de nos côtes.
La représentante du Venezuela a indiqué que sa délégation s’était jointe au consensus sur le projet de résolution A/C.1/62/L.46/Rev.1. Nous réaffirmons par ce biais, notre rejet du terrorisme sous toutes ses formes et manifestations. Toutefois, l’objectif final de nos efforts doit être l’élimination totale de toutes les armes de destruction massive.
DÉSARMEMENT RÉGIONAL ET SÉCURITÉ
Adoption
Mesures de confiance à l’échelon régional: activités du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale ( A/C.1/62/L.52/Rev.1)
Aux termes de ce texte, adopté sans vote et tel que révisé oralement, l’Assemblée générale réaffirmerait son soutien aux efforts visant à promouvoir les mesures de confiance aux niveaux régional et sous-régional afin d’atténuer les tensions et les conflits en Afrique centrale et de promouvoir la paix, la stabilité et le développement durables dans la sous-région.
Elle encouragerait les États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale à poursuivre leurs efforts visant à rendre le mécanisme d’alerte rapide en Afrique centrale pleinement opérationnel comme instrument d’analyse, et de suivi de la situation politique dans la sous-région dans le cadre de la prévention des crises et des conflits armés.
L’Assemblée générale prierait instamment les États Membres, ainsi que les organisations intergouvernementales et non gouvernementales, de soutenir efficacement les activités du Comité consultatif permanent, par le biais de contributions volontaires au Fonds d’affectation spéciale pour le Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale.
MÉCANISME DE DÉSARMEMENT
Déclarations avant adoption
Le représentant du Nigéria, au nom du Groupe des États d’Afrique a estimé à propos du projet de résolution A/C.1/62/L.24/Rev.1, que la capacité du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique à s’acquitter de son mandat était entravée par le manque de financements. Il n’y a pas de sources fiables de financements qui assureraient sa durabilité opérationnelle, a-t-il estimé. Il a jugé que ce Centre s’était avéré extrêmement utile dans les efforts de désarmement dans la région. Il a estimé que le Centre, après la réforme envisagée, devrait être plus efficace et plus dynamique. Il a souligné que plusieurs paragraphes du projet de résolution avaient été révisés pour permettre de trouver un terrain d’entente. On a essayé de réduire les incidences financières à un minimum, a-t-il dit.
Le représentant de l’Indonésie, au nom du Mouvement des pays non alignés, a souligné le rôle important que peut jouer le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique, étant donné les nombreux défis auxquels le continent fait face. Le Mouvement veut souligner son appui aux efforts des États africains pour le bon fonctionnement du Centre régional, a-t-il ajouté. Il a souligné que la capacité du Centre à poursuivre son mandat est entravée par le manque de ressources. Il a indiqué que les non-alignés apportent un soutien ferme au projet de résolution.
Adoption
Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique (A/C.1/62/L.24/Rev.1)
Aux termes de ce projet de résolution, adopté par 164 voix, une contre (États-Unis) et 5 abstentions (Australie, Canada, Israël, Japon, Royaume-Uni), l’Assemblée générale inviterait le Centre régional à cibler ses activités sur les priorités identifiées dans les recommandations du mécanisme consultatif pour la réorganisation du Centre, en tenant compte de la disponibilité des ressources financières. Elle recommanderait que trois postes supplémentaires [un poste d’administrateur de la classe P-3 et deux postes d’agent des services généraux (autres classes)], soient ajoutés à la structure du Centre, et financés au moyen du budget ordinaire, ainsi que recommandé par le mécanisme consultatif. Elle recommanderait également que les coûts de fonctionnement du Centre soient financés au moyen du budget ordinaire. L’Assemblée générale demanderait aussi instamment à tous les États, ainsi qu’à toutes les organisations gouvernementales et non gouvernementales et fondations internationales, de verser des contributions volontaires en vue de renforcer les programmes et les activités du Centre régional et d’en faciliter l’exécution. Elle prierait également le Secrétaire général de faciliter la coopération étroite entre le Centre régional et l’Union africaine, en particulier dans les domaines de la paix, de la sécurité et du développement, et de continuer d’apporter une assistance en vue de stabiliser la situation financière du Centre.
Déclarations après adoption
La représentante des États-Unis a souligné que son pays avait voté contre le projet de résolution A/C.1/62/L.24/Rev.1 car il entraîne, selon elle, de nombreux coûts. Ces coûts ne devraient pas être imputés au budget de l’ONU mais être supportés par des contributions volontaires, a-t-elle estimé.
Le représentant du Japon a expliqué pourquoi son pays s’était abstenu sur le texte A/C.1/62/L.24/Rev.1. Le Japon est lui aussi préoccupé par le fait que le Centre régional, en dépit d’un travail positif, est entravé par la diminution des contributions volontaires, a-t-il dit. Mais, a-t-il ajouté, le budget de l’ONU ne cesse d’augmenter et son pays est opposé aux incidences budgétaires de ce projet de résolution.
Le représentant du Canada a expliqué pourquoi son pays s’était abstenu sur le projet de résolution A/C.1/62/L.24/Rev.1. Il a déclaré que cette abstention ne signifiait pas un manque d’appui aux objectifs de ce Centre régional. Il a souligné que son pays avait fourni des stagiaires au Centre mais il s’est dit préoccupé par les paragraphes 4 et 5 du texte. Selon lui, c’est à la Cinquième Commission de se prononcer sur toutes les questions budgétaires.
Le représentant de l’Australie, qui s’est abstenue sur le projet de résolution A/C.1/62/L.24/Rev.1, a déclaré que son pays appuyait les activités du Centre régional mais a estimé que les questions budgétaires étaient laissées en principe à la Cinquième Commission.
La représentante du Royaume-Uni a déclaré que son pays s’était abstenu, avec réticence, sur le projet de résolution A/C.1/62/L.24/Rev.1. Elle a dit reconnaître les efforts importants pour obtenir un consensus sur ce texte. Elle a souligné les travaux précieux des centres régionaux des Nations Unies pour la paix et de désarmement, mais a estimé que les coûts de fonctionnement devaient être financés par des contributions volontaires et non pas sur le budget régulier de l’ONU.
Le représentant de l’Allemagne a souligné avoir voté en faveur du projet de résolution A/C.1/62/L.24/Rev.1 car son pays appuyait les activités des centres régionaux des Nations Unies pour la paix et le désarmement. Il a toutefois souligné qu’il avait des réserves importantes sur les paragraphes 4 et 5 du texte, estimant que la création de nouveaux postes était de la compétence de la Cinquième Commission.
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