LE COMITÉ CHARGÉ DE LA DÉCOLONISATION SE FÉLICITE DE LA TENUE EN OCTOBRE PROCHAIN D’UN NOUVEAU RÉFÉRENDUM D’AUTODÉTERMINATION AUX TOKÉLAOU
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Comité spécial chargé d’étudier la situation
sur l’application de la Déclaration sur l’octroi
de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux
9e séance – matin
LE COMITÉ CHARGÉ DE LA DÉCOLONISATION SE FÉLICITE DE LA TENUE EN OCTOBRE PROCHAIN D’UN NOUVEAU RÉFÉRENDUM D’AUTODÉTERMINATION AUX TOKÉLAOU
Le Comité achève sa session sans se prononcer sur la nomination d’un expert indépendant chargé d’analyser les progrès des territoires non autonomes vers l’autodétermination
Le Comité spécial chargé de la décolonisation* a achevé ce matin les travaux de sa session 2007 en adoptant son rapport final** ainsi qu’une série de décisions. Il s’est ainsi félicité*** que le Fono, organe législatif des Tokélaou, ait décidé d’organiser du 20 au 24 octobre 2007, un nouveau référendum sur le statut final de ce territoire non autonome du Pacifique-Sud administré par la Nouvelle-Zélande. Le référendum de 2006 n’avait pas permis d’obtenir la majorité des deux tiers des suffrages requis pour modifier le statut des Tokélaou.
« Tokélaou doit-il devenir un territoire autonome en libre association avec la Nouvelle-Zélande sur la base de la Constitution et du Traité? ». C’est sur cette question que portera le référendum, a indiqué le Chef des Tokélaou. Ulu O Tokélaou, a rappelé que les projets de constitution et de traité ont été approuvés par le Fono en 2005. Des Comités de référendum ont été mis en place pour informer la population des enjeux du référendum par le biais de visites de suivi.
Les modalités de la coopération avec la Nouvelle-Zélande et le lien de confiance ne se sont pas développés en une nuit, mais sont le fruit d’un long travail, a souligné Ulu O Tokélaou. En 2003, une déclaration conjointe d’accord de partenariat a été signée qui permet aux deux parties de tirer les bénéfices de ce lien. La déclaration a été suivie d’un Accord d’appui économique pour la période allant de 2004 à 2007 et la Nouvelle-Zélande vient de proposer d’autres arrangements pour les trois prochaines années.
L’un des objectifs à long terme est l’indépendance énergétique des trois atolls que sont les Fakaofo, Nukunonu et Atafu. Avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Gouvernement compte voir si la centrale électrique de chacun des trois atolls peut fonctionner avec une combinaison d’énergie solaire et d’énergie tirée de l’huile de noix de coco. Attirant l’attention du Comité sur les menaces posées par la montée du niveau de la mer et le réchauffement de la planète, Ulu O Tokélaou a appelé la communauté internationale à prendre des mesures urgentes pour atténuer l’impact de ces phénomènes, tout en n’oubliant de rendre hommage au travail effectué par les agences des Nations Unies.
Le référendum, a-t-il conclu, marquera la fin d’un long parcours amorcé en 1976 par la première mission des Nations Unies sur le territoire. Je ne sais pas ce que le peuple décidera mais le Gouvernement des Tokélaou est fermement engagé en faveur du processus d’autodétermination.
L’Administrateur des Tokélaou, M. David Payton, présentant le point de vue de la Puissance administrante, a confirmé le plein appui de son gouvernement à la tenue du référendum d’autodétermination. Il a confirmé la proposition de son gouvernement de financer le voyage de deux membres de la Division électorale du Département des affaires politiques de l’ONU. La conduite du référendum est importante, a ajouté celui-ci, mais il est également crucial de garantir que les habitants seront en mesure de voter en ayant une bonne compréhension des enjeux.
L’Administrateur a également fait part du processus de consultations mené auprès de la diaspora et dont les membres ne sont pas habilités à voter car ils ne se trouvent par sur le territoire. La Nouvelle-Zélande a, par ailleurs, déployé des efforts importants pour que les Tokélaou disposent des systèmes d’appui et des infrastructures nécessaires au développement, qu’il s’agisse des transports, des structures hospitalières ou scolaires. Un train de mesures économiques pour les trois prochaines années a ainsi été mis en place, a indiqué, à son tour, l’Administrateur.
Il serait toutefois erroné de penser que le chemin à venir sera sans encombre, a–t-il toutefois prévenu. Quels que soient les résultats du référendum, les Tokélaou et son peuple continuent de connaître de nombreux défis importants en raison des changements climatiques et en particulier la montée du niveau de la mer et les cyclones, a-t-il lui aussi alerté. Un autre défi pour les Tokélaou sera de représenter les intérêts des habitants du territoire et de ceux qui l’ont quitté. Les membres de la famille des Tokélaou doivent travailler main dans la main pour assurer un futur viable aux futures générations.
La Présidente du Comité, Mme Margaret Ferrari, a déclaré que le référendum de 2006 avait été une étape importante et que le cas des Tokélaou est un exemple brillant de la coopération entre un territoire et sa puissance administrante. Nous souhaitons que les Tokélaou servent d’exemple aux autres territoires se trouvant dans la même situation. Nous apporterons toute l’aide que le système des Nations Unies est à même d’apporter.
Le Comité a, par ailleurs, envisagé de se réunir en Comité plénier en février et mars 2008 selon que de besoin, puis de juin à juillet, pendant 30 séances. Il a décidé par ailleurs d’organiser, en 2008, dans la région du Pacifique, un séminaire à l’intention de tous les représentants des territoires non autonomes.
Le Comité a en outre recommandé à l’Assemblée générale de continuer de faciliter la participation des représentants des territoires non autonomes à ses travaux au Siège comme il est dit dans le Plan d’action de la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme. Il a aussi décidé de recommander à l’Assemblée générale de l’autoriser à continuer à être représenté aux séminaires, réunions et conférences organisés par les organismes des Nations Unies et autres organisations s’occupant de la décolonisation.
Le Comité n’a pas été en mesure en revanche d’adopter un projet de décision sur la nomination d’un expert indépendant en raison de l’opposition des représentants de la Fédération de Russie et de la Papouasie-Nouvelle-Guinée qui ont souhaité obtenir au préalable des précisions sur les incidences budgétaires d’une telle décision. L’expert aurait été chargé d’analyser les progrès enregistrés par les territoires non autonomes vers leur autodétermination.
Le Comité a aussi adopté le rapport de son Séminaire dans les Caraïbes****. Le représentant de Saint-Vincent-et-les-Grenadines a fustigé des membres du Comité qui, pendant le Séminaire, ont, selon lui, sapé le principe de l’autodétermination, qui est pourtant un droit de l’homme fondamental. Nous avons toutefois décidé de ne pas nous opposer à l’adoption de ce rapport, a-t-il dit.
La Présidente du Comité a signalé qu’il restait deux ans et demi avant la fin de la deuxième Décennie internationale sur l’élimination du colonialisme. Elle a engagé les membres du Comité à obtenir des résultats concrets. Il est clair que nous attendons avec impatience une décision relative au processus d’autodétermination des Tokélaou et les résultats de cette session montrent que nous avons bien progressé dans nos travaux. La voie à suivre devra reposer sur des solutions novatrices et une véritable volonté de coopération, a-t-elle conclu.
* Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux
** A/AC.109/2007/L.14
*** A/AC.109/2007/L.15, projet de résolution présenté par la Papouasie-Nouvelle-Guinée et adopté sans vote.
**** A/AC.109/2007/CRP.2
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