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AG/AB/3802

LE PAIEMENT INTÉGRAL, À TEMPS ET SANS CONDITIONS, DES CONTRIBUTIONS EST ESSENTIEL AU BON FONCTIONNEMENT DE L’ONU, ESTIMENT LES DÉLÉGATIONS DE LA CINQUIÈME COMMISSION

25/05/2007
Assemblée généraleAG/AB/3802
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission

Deuxième partie de la reprise de session

53e séance - matin


LE PAIEMENT INTÉGRAL, À TEMPS ET SANS CONDITIONS, DES CONTRIBUTIONS EST ESSENTIEL AU BON FONCTIONNEMENT DE L’ONU, ESTIMENT LES DÉLÉGATIONS DE LA CINQUIÈME COMMISSION


Malgré des appels répétés aux États Membres pour qu’ils s’acquittent de leurs contributions en totalité, dans les délais impartis et sans conditions, le montant de ces contributions non réglées ou versées avec retard ne cesse d’augmenter.  C’est le constat qu’ont fait, ce matin, les délégations de la Cinquième Commission (chargée des questions administratives et financières) qui reprenaient l’examen de la situation financière de l’Organisation des Nations Unies en 2006.  La Secrétaire générale adjointe à la gestion, Mme Alicia Barcena, avait présenté cette situation devant la Cinquième Commission, le 18 mai dernier*.


Dans son exposé, Mme Barcena avait insisté sur la situation fragile du budget ordinaire des Nations Unies, notant que les contributions non acquittées à ce titre étaient passées de 333 millions de dollars à la fin 2005 à 361 millions à la fin 2006, soit une augmentation de 28 millions.  Commentant aujourd’hui ces chiffres, la délégation de l’Allemagne, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, et celle du Pakistan, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, ont estimé que le non-paiement ou le paiement avec retard des mises en recouvrement, qui semblent être habituels pour certains États Membres, étaient inacceptables. 


À cet égard, plusieurs délégations ont noté que l’essentiel des arriérés de paiement était dû par un petit groupe d’États Membres.  Le représentant de Cuba a rappelé que lors du Sommet mondial de 2005, les États Membres s’étaient engagés à assurer, dans les délais raisonnables, des ressources adéquates à l’Organisation, regrettant qu’à nouveau cette année, le principal contributeur, les États-Unis, n’avait pas honoré ses obligations.  Les délégations ont en effet rappelé que seul le paiement en intégralité, dans les délais impartis et sans conditions des contributions des États Membres permettraient d’assurer le bon fonctionnement de l’Organisation, en particulier au moment où ses activités et ses mandats se multiplient. 


Alors que le représentant de la République dominicaine, au nom du Groupe de Rio, a noté les difficultés de certains pays à s’acquitter de leurs obligations financières à l’égard de l’ONU, la représentante du Canada, qui s’exprimait également au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, a suggéré que la Cinquième Commission recommande, pour alléger ces charges, une discipline budgétaire, des priorités et l’élimination des doubles emplois au sein des Nations Unies. 


En outre, certaines délégations ont particulièrement insisté sur l’importance pour les États Membres de s’acquitter de leurs obligations financières en ce qui concerne les opérations de maintien de la paix, domaine pour lequel les arriérés de contributions s’élevaient à 1,9 milliard de dollars à la fin 2006.  Rappelant aussi que la dette de l’Organisation à l’égard des pays contributeurs de troupes atteignait un milliard de dollars à la fin 2006, le représentant de l’Allemagne a qualifié cette situation de « cercle vicieux ».  Le représentant du Pakistan s’est également inquiété de cette situation, indiquant que selon des estimations, cette dette augmentera de 589 millions d’ici à la fin de 2007.  Selon lui, le remboursement des pays contributeurs de troupes doit constituer une des priorités financières de l’ONU.  


Les délégations de la Cinquième Commission ont aussi lancé un appel à tous les États Membres afin qu’ils s’acquittent de leurs obligations financières conformément à la Charte des Nations Unies.


Outre ceux déjà cité, les représentants de la République de Corée et de l’Égypte ont pris la parole au cours des débats de ce matin.


La prochaine réunion de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal.  


*     Voir notre communiqué de presse publié sous la cote AG/AB/3800 ainsi que le document A/61/556/Add.1.



AMÉLIORATION DE LA SITUATION FINANCIÈRE DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES


Débat général


Avant d’entendre les déclarations des délégations, M. WARREN SACH, Contrôleur des Nations Unies, a mis à jour les informations fournies par Mme Alicia Barcena, Secrétaire générale adjointe à la gestion, le 18 mai dernier, sur la situation financière de l’ONU.  Il a indiqué que l’Afrique du Sud et l’Iraq venaient s’ajouter à la liste des pays ayant versé intégralement leurs contributions.  Il a également indiqué que la Colombie et l’Argentine avaient payé leurs contributions au titre du Plan-cadre d’équipement avant la date butoir, ce qui amenait à 50 États Membres le nombre de pays s’étant acquittés de cette obligation.  L’Ouganda a aussi effectué, la semaine dernière, ses versements en totalité pour le Plan-cadre d’équipement, a-t-il dit, précisant que ce paiement a été effectué après l’échéance prévue.  


M. THOMAS THOMMA (Allemagne), au nom de l’Union européenne, a souligné qu’il incombait à chaque État Membre de payer ses contributions intégralement, à temps et sans conditions.  Il a noté que si la situation financière de l’ONU pour 2006 était dans l’ensemble meilleure qu’en 2006, certaines préoccupations persistaient.  Il a constaté que la situation du budget ordinaire était fragile et que 53 États Membres n’avaient toujours pas versé leurs contributions à ce titre, dont trois États Membres qui représentaient 90% des sommes non acquittées.  S’agissant du financement des opérations de maintien de la paix, il a rappelé que le total des contributions non acquittées s’élevait à près de 1,9 milliard à la fin 2006.  Il a estimé que ces arriérés avaient un impact négatif sur l’efficacité des missions et retardaient le remboursement des pays contributeurs de troupes, qualifiant cette situation de « cercle vicieux ».  « C’est pour cette raison que l’Union européenne insiste sur la nécessité de payer les contributions intégralement et à temps », a-t-il dit.  Pour l’Union européenne, la rétention de fonds en raison d’un paiement régulièrement en retard ou même du non-paiement des contributions par certains États Membres n’est pas acceptable. 


Par ailleurs, en ce qui concerne le Plan-cadre d’équipement, le représentant de l’Allemagne a souligné la grande importance que l’Union européenne attache à ce projet.  Il s’est félicité que 168 États Membres aient effectué des paiements pour le Plan-cadre d’équipement, d’un montant total de 331 millions de dollars.  En outre, il a affirmé que l’Organisation ne pourrait s’acquitter de ses tâches multiples que si tous les États Membres s’acquittaient de leur obligation de payer leurs contributions intégralement, dans les délais impartis et sans conditions.  Il a rappelé que l’Union européenne représentait environ 40% de toutes les contributions aux Nations Unies et a souhaité que le Secrétariat fasse preuve de la volonté nécessaire pour utiliser les ressources des États Membres de manière responsable et efficace. 


M. IMTIAZ HUSSAIN (Pakistan), prenant la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que le paiement des contributions en totalité, à temps et sans conditions, selon la capacité de paiement des États Membres, était une condition préalable au fonctionnement de l’Organisation.  Il s’est félicité que la situation financière pour 2006 se soit améliorée mais a fait part de son inquiétude quant à la situation du budget ordinaire au 16 mai 2007, une situation plus fragile qu’à la même date en 2006.  Par ailleurs, il a souligné les incidences négatives du non-paiement ou du versement tardif des contributions sur le fonctionnement des opérations de maintien de la paix.  À cet égard, il a réaffirmé l’importance de la mise en œuvre des mandats de maintien de la paix et a appelé les États Membres à payer leurs contributions en intégralité et à temps. 


Le représentant a également fait part de sa grande préoccupation concernant la dette d’un milliard de dollars des Nations Unies envers les pays fournisseurs de troupes, de personnel de police et de matériel.  Il a noté que cette dette augmentera de 589 millions d’ici à la fin de 2007.  Il a estimé que les remboursements aux pays fournisseurs de troupes et de matériel devaient constituer une des priorités financières de l’ONU.  Tout en se félicitant du travail effectué par les deux Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda, il a espéré que, comme en 2006, les États Membres continueront à régler leurs contributions à ce titre en 2007.  Il a en outre souhaité que le Plan-cadre d’équipement soit mis en œuvre sans délai et dans le cadre des échéances prévues.  Enfin, il a souligné l’engagement du Groupe des 77 et de la Chine à payer ses contributions intégralement, à temps et sans conditions, tout en soulignant la situation des pays qui ne pouvaient respecter leurs obligations en raison de conditions économiques et sociales qu’ils ne peuvent contrôler.  Il a conclu en exhortant tous les États Membres, en particulier le contributeur principal, à renouveler leur engagement pour honorer leurs obligations en vertu de la Charte des Nations Unies. 


Mme SHANNON-MARIE SONI (Canada), intervenant également au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), a indiqué que, comme chaque année en pareille occasion, le CANZ demandait instamment aux États Membres de respecter leurs obligations, en vertu de la Charte, de verser leurs contributions en totalité, dans les délais impartis en temps opportun et sans conditions.  La représentante a ensuite regretté que les sommes dues aux Nations unies par leurs propres membres continuent d’augmenter, ce que le CANZ considère comme « inadmissible ». 


Tout en comprenant que des gouvernements puissent éprouver des difficultés à respecter toutes leurs obligations financières, Mme Soni a proposé que la Cinquième Commission recommande des priorités et l’élimination de doubles emplois au sein des Nations Unies afin d’alléger ces charges financières par une discipline budgétaire.


M. OLIVIO FERMIN (République dominicaine), au nom du Groupe de Rio, a déclaré que les indicateurs financiers pour 2006 soulignaient une amélioration de situation des Nations Unies par rapport à 2005.  Toutefois, a-t-il ajouté, la situation reste précaire, qui exige notamment des prêts entre différents comptes pour assurer le fonctionnement des opérations de maintien de la paix et des Tribunaux pénaux internationaux.  Le représentant a ensuite dit que si l’on veut que l’ONU s’acquitte de ses mandats, elle devrait œuvrer davantage pour que chaque État Membre remplisse ses obligations dans les délais impartis.  M. Fermin a proposé que les retards dans les paiements soient expliqués par les pays, qu’il s’agisse de difficultés budgétaires internes, ou de priorités accordées à d’autres domaines essentiels comme la lutte contre la pauvreté et les secours humanitaires peuvent expliquer. 


Le représentant a par ailleurs indiqué que les pays du Groupe de Rio avaient, dans leur grande majorité, pu s’acquitter de leurs obligations financières, « non sans faire de nombreux et douloureux sacrifices ».  Il a encore noté que l’augmentation de la dette de l’ONU à l’égard des pays fournisseurs de contingents dans le cadre des opérations de maintien de la paix risquait d’augmenter au cours de 2007.  M. Fermin a souhaité que ces paiements soient dûment assurés pour permettre aux pays concernés de continuer de participer à la réalisation des mandats de maintien de la paix.


M. CHOI HONG-GHI (République de Corée) a déclaré que sa délégation était préoccupée par le montant total élevé des contributions non acquittées au titre des opérations de maintien de la paix, soit plus d’1,8 milliard de dollars.  Il a ajouté que de tels retards avaient pour conséquence d’entraver gravement la réalisation des mandats de certaines des opérations les plus importantes de l’ONU.  En outre, les restrictions visant à empêcher le recours abusif aux Fonds de réserve constituent un frein supplémentaire aux opérations de maintien de la paix, a-t-il dit.  C’est pourquoi, le représentant a appelé tous les États Membres concernés à verser la totalité de leurs contributions, en temps voulu et sans conditions. 


Le représentant a ensuite déploré que la dette de l’ONU à l’égard de certains États Membres risque de s’élever, d’ici à la fin de l’année, à 589 millions de dollars.  Qualifiant ce problème de « cercle vicieux », il a estimé que si les États Membres sont invités à augmenter la part de leurs contributions en fonction d’une augmentation des besoins, ceux-ci doivent, en retour, être assurés que les fonds non utilisés leur seront rendus en temps voulu. 


Par ailleurs, le représentant s’est déclaré préoccupé par la situation financière des deux Tribunaux pénaux internationaux qui, a-t-il dit, s’est sérieusement détériorée, les mises en recouvrement non acquittées étant passées de 25 millions à la fin de l’année 2005 à 51 millions à la fin de l’année 2006.  Il a également regretté qu’en ce qui concerne le Plan-cadre d’équipement, seulement 48 États Membres aient versé l’intégralité de leurs contributions à ce titre et, qu’à l’inverse, 24 États Membres n’aient encore rien versé à ce jour.  Le représentant a ainsi encouragé tous les pays à remplir leurs obligations financières à l’égard de l’Organisation. 


M. HESHAM AFIFI (Égypte) a rappelé que dans sa présentation, Mme Barcena avait indiqué que le Secrétariat avait l’intention d’informer les États Membres sur l’évolution de la mise en œuvre du Plan-Cadre d’équipement.  Il a également noté que la résolution adoptée par l'Assemblée générale, en décembre dernier, sur ce projet de rénovation, avait mis en place des arrangements spéciaux pour son financement afin d’éviter les retards et, par conséquent, une majoration des coûts.  Sa délégation, a dit le représentant, attend cette réunion d’information organisée par le Secrétariat afin de connaître l’état actuel des contributions pour le financement de ces travaux et la capacité du Secréterait à démarrer ce projet.  Le représentant a souhaité que ces informations soient fournies avec transparence et clarté, dès que possible. 


M. PABLO VERTI OLIVA (Cuba) a salué la légère amélioration de la situation financière de l’ONU, cette année par rapport à l’année passée.  Cependant, il a fait observer que cette situation demeurait préoccupante car, a-t-il dit, dépendre dans ces proportions du versement des contributions d’un si petit nombre d’États Membres alimente la précarité.  Le représentant a ensuite évoqué les engagements financiers pris en vertu du Document final du Sommet mondial de 2005.  Il a relevé qu’au chapitre des réformes, les États Membres s’étaient alors fermement engagés à fournir à l’Organisation, dans les délais impartis, des ressources adéquates de sorte qu’elle soit toujours en mesure d’œuvrer à la concrétisation de ses objectifs.  Or, a fait remarquer le représentant, les données dont nous disposons indiquent que le principal contributeur n’a, cette année encore, pas honoré ses engagements.  Comment les États-Unis, dont la quote-part de 22% devrait lui être favorable, continuent-ils de manquer à leurs engagements? a demandé le représentant cubain.  Par ailleurs, ce dernier a indiqué que son pays s’acquittera très prochainement le paiement intégral de ses obligations financières à l’égard de l’ONU et, ce, malgré les difficultés économiques et financières auxquelles est confronté Cuba en raison du blocus imposé par les États-Unis depuis plus de 40 ans.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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