LA CINQUIÈME COMMISSION AUTORISE « À TITRE EXCEPTIONNEL » L’OUVERTURE D’UN CRÉDIT DE 190 000 DOLLARS AU PROFIT DE L’INSTITUT DE LA PROMOTION DE LA FEMME (INSTRAW)
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Cinquième Commission
46e séance – matin
LA CINQUIÈME COMMISSION AUTORISE « À TITRE EXCEPTIONNEL » L’OUVERTURE D’UN CRÉDIT DE 190 000 DOLLARS AU PROFIT DE L’INSTITUT DE LA PROMOTION DE LA FEMME (INSTRAW)
La Commission administrative et budgétaire (Cinquième Commission) a achevé, ce matin, la première partie de sa reprise de session par l’adoption sans vote d’un texte qui, « à titre exceptionnel », autorise le Secrétaire général à ouvrir un crédit d’un montant de 190 000 dollars, pour financer l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW). Cette ouverture de crédit doit se faire au titre du budget-programme pour l’exercice biennal 2006-2007.*
Hôte de l’Institut, la République dominicaine a, au nom du Groupe de Rio, regretté que la Commission n’ait pu donner suite à la requête du Conseil exécutif de l’Institut. Dans le projet de résolution qu’ils ont fini par retirer, vendredi dernier, après l’avoir présenté la veille, le Mexique et le Pakistan suggéraient un montant de 857 800 dollars, conformément à la requête du Conseil exécutif. Ils se sont heurtés à l’opposition de plusieurs délégations qui leur ont reproché la présentation d’un texte qui, contrairement aux pratiques de la Commission, ne s’appuyait ni sur une recommandation du Secrétaire général, ni sur une analyse du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).
Aujourd’hui, le représentant de la République dominicaine a souligné la qualité du travail de l’Institut auquel il faut absolument fournir une bonne base financière et des subventions solides qui lui permettent de poursuivre ses activités. Le représentant du Mexique a, de son côté, espéré que le rapport sur la situation financière de l’INSTRAW demandé au Secrétariat, dans la décision adoptée aujourd’hui, permettra de répondre au mieux aux attentes de l’Institut.
Ce rapport sera examiné lors de la seconde partie de la reprise de session de la Commission, qui aura lieu en mai, à des dates qu’il reste à déterminer. Par une autre décision, adoptée sans vote, la Commission a également reporté à la seconde partie de sa reprise de session, l’examen des activités du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) et celui des investissements à faire dans les technologies de l’information et des communications.**
La décision sur le financement de l’INSTRAW a suscité de nombreux commentaires. Aussi, le représentant de l’Allemagne, a-t-il, au nom de l’Union européenne, souligné les principes directeurs de la Commission, que sont « l’amitié et la confiance ». Le respect de ces principes, s’est-il réjoui, a permis l’adoption sans vote de la décision. Il a tout de même appelé les délégations à respecter à l’avenir les pratiques de la Commission. Il est en effet contraire aux procédures, a expliqué le représentant des États-Unis, de présenter d’une manière « soudaine et inattendue » un texte, l’avant-dernier jour d’une session de quatre semaines et sur une question non inscrite à l’ordre du jour.
Le représentant des États-Unis, qui s’est dissocié du consensus, a ajouté que l’absence d’un rapport du Secrétariat contenant un argumentaire motivé, précis et complet, conjuguée à l’absence d’une évaluation approfondie et d’une recommandation du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sont tout aussi contraires aux procédures de la Commission.
Malgré les appels de plusieurs délégations au strict respect des procédures, la Commission vient de démontrer, a encore accusé le représentant américain, qu’elle est prête à ignorer sa propre pratique quand il s’agit de sauver une organisation dont les donateurs n’ont pas tenu leurs promesses de contributions. Si, a-t-il poursuivi, le Conseil exécutif de l’INSTRAW peut approuver un programme de travail d’un budget de 1, 525 million alors qu’il ne dispose que d’un montant de 325 011 dollars, il est peut-être temps qu’il repense ses priorités en fonction des contributions financières disponibles.
Les subventions n’ont pas vocation à être un rituel annuel, a tenu à préciser le représentant, en espérant que la Commission fera preuve de la même célérité lorsqu’elle se prononcera sur les propositions de réforme de l’ONU. Les activités de l’INSTRAW doivent être financées par des contributions volontaires, conformément à son statut, a dit, à son tour, le représentant du Japon. Le fait, a-t-il estimé, de recourir au budget ordinaire de l’ONU fait naître des doutes importants sur la discipline budgétaire de l’Institut.
La décision de la Commission est exceptionnelle et doit être la dernière de ce type, a prévenu le représentant japonais, en souhaitant qu’une solution soit trouvée dans le cadre de la réforme des Nations Unies, y compris une transformation complète de l’Institut. Les propos du représentant japonais ont été appuyés par son homologue du Canada, qui s’exprimait au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Il faut que ce soit la dernière subvention de ce type, a-t-elle également voulu, en appelant, à son tour, les délégations à respecter plus strictement les méthodes de travail de la Commission.
Coauteur, avec son homologue du Mexique, de la première mouture du projet de décision, le représentant du Pakistan s’est, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, félicité de l’issue des négociations sur une question « complexe et rendue plus complexe encore » par les interventions faites aujourd’hui. L’Institut, a-t-il rappelé, appuyé ainsi par le représentant de l’Algérie, doit promouvoir un des objectifs essentiels de l’ONU, à savoir la parité totale entre hommes et femmes. La recherche et la formation pouvant permettre la réalisation de cet objectif, il est difficile de comprendre, a estimé le représentant, que des délégations ne puissent appuyer cet Institut.
Le Pakistan, a-t-il ajouté, n’a jamais voulu s’écarter de la pratique de la Commission. Mais, confronté à un cas de force majeure, il a fallu trouver une solution. Le compromis d’aujourd’hui ne répond pas aux attentes de l’Institut, a regretté, à son tour, le représentant, en appelant de ses vœux un débat approfondi sur cet organisme dont le statut établit clairement ses relations avec l’ONU et l’autorise à la solliciter financièrement. Il est donc préoccupant, a insisté le représentant, de voir la manière dont le statut est interprété par certaines délégations. Il a espéré que le rapport du Secrétaire général et les commentaires que fera le CCQAB conduiront à des décisions fondées permettant à l’Institut de remplir son mandat « important ».
*La cote de la décision n’est pas encore officiellement établie
**A/C.5/61/L.45
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