BAN KI-MOON DÉVELOPPE DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SA VISION D’UN SYSTÈME DES NATIONS UNIES PLUS COHÉRENT
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Assemblée générale
Soixante et unième session
94e séance plénière – après-midi
BAN KI-MOON DÉVELOPPE DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SA VISION D’UN SYSTÈME DES NATIONS UNIES PLUS COHÉRENT
Une ONU plus cohérente et plus efficace. C’est dans le contexte du programme élargi de réforme de l’Organisation, que le Secrétaire général, Ban Ki-moon, a présenté, cet après-midi à l’Assemblée générale, les grandes lignes de sa vision d’un fonctionnement unifié du système des Nations Unies dans les domaines du développement, de l’aide humanitaire et de l’environnement.
M. Ban Ki-moon, dans le rapport qu’il a soumis aux États Membres, a décrit la façon dont il envisage les recommandationsdu Groupe de haut niveau sur la cohérence de l’action du système des Nations Unies*, qu’avait créé son prédécesseur, Kofi Annan. Ces recommandations, a-t-il dit, méritent le plein engagement de tous. Il a ainsi insisté sur l’importance des propositions visant à améliorer l’efficience, la transparence et la responsabilité, zones d’action constituant, a-t-il précisé, le cœur de la réforme des Nations Unies et la pierre angulaire de ses priorités.
La réussite de l’approche « Une seule ONU » doit passer par une action étroitement coordonnée entre l’Organisation et les États Membres, et ce, afin que les leçons apprises à l’échelle des pays en matière de transparence facilitent les efforts futurs, a encore déclaré M. Ban Ki-moon.
Le Secrétaire général a appelé de ses vœux un système des Nations Unies cohérent, « dans l’intérêt de tous les pays ». Selon lui, les pays en développement bénéficieraient d’une assistance de meilleure qualité, tandis que les pays développés seraient en mesure de justifier clairement de la manière avec laquelle leurs ressources ont été utilisées.
Tous les États Membres souhaitent que les Nations Unies soient plus efficaces et puissent au mieux s’acquitter des promesses qu’elles font au monde, comme celle de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, avait auparavant souligné, en inaugurant le débat, la Présidente de l’Assemblée générale, Sheikha Haya Rashed Al Khalifa (Bahreïn).
Dans le Document final du Sommet mondial de septembre 2005**, les chefs d’État et de gouvernement, reconnaissant que le système des Nations Unies « représente un vivier unique de compétences et de ressources pour les questions mondiales », avaient en effet invité le Secrétaire général à « entreprendre de renforcer encore la gestion et la coordination des activités opérationnelles », en particulier « des propositions visant à créer des entités plus étroitement gérées dans le domaine du développement, de l’aide humanitaire et de l’environnement ». En février 2006, Kofi Annan avait alors demandé à un groupe d’éminentes personnalités internationales, des dirigeants d’États Membres et des responsables d’institutions de développement, passés ou actuels, de l’aider à répondre à cette requête.
Les 15 experts de haut niveau de ce Groupe, coprésidé par trois Premiers Ministres, Shaukat Aziz (Pakistan), Luísa Dias Diogo (Mozambique) et Jens Stoltenberg (Norvège), avaient remis leur Étude au Secrétaire général en novembre 2006. Intitulé « Unis dans l’action », leur rapport était assorti d’une série de recommandations, ambitieuses et réalistes, qui visent à faire en sorte que l’ONU fonctionne de façon unifiée, partout dans le monde, dans les domaines du développement, de l’aide humanitaire et de l’environnement, et en tenant compte des questions intersectorielles que sont l’égalité des sexes, le développement durable et les droits de l’homme.
Lors du débat qui a suivi la présentation du rapport du Secrétaire général, la plupart des pays ont souligné la nécessité de faire converger l’examen des mesures proposées par le Groupe de haut niveau et les processus de réforme de l’ONU en cours. Pour le représentant du Pakistan, Munir Akram, la réforme des activités opérationnelles de l’ONU pour le développement doit être guidée par l’examen intergouvernemental, tel que convenu et en tenant compte de la résolution 59/250 de l’Assemblée générale. À cet égard, la réforme de ces opérations doit pouvoir s’appuyer sur un financement adéquat, a ajouté le délégué, qui intervenait en outre au nom du Comité mixte de coordination, du Groupe des 77 et du Mouvement des pays non alignés.
La Ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie de la France, Brigitte Girardin, a, comme nombre de chefs de délégation, soutenu l’objectif d’unité prôné par le Groupe de haut niveau, cet objectif devant permettre de donner vie au principe d’appropriation des programmes par le pays, ce qui, a-t-elle précisé, nécessitera notamment l’adaptation des donateurs. Il faut que l’expertise de l’ONU soit mieux exploitée au niveau des pays, a observé son homologue de l’Allemagne, au nom de l’Union européenne.
Selon l’Inde, la réforme doit avoir pour objectif de favoriser un système plus réceptif aux besoins des pays en développement. La cohérence, l’approche « Une seule ONU » ne sont pas une fin en soi, a jugé son représentant, pour qui il ne faut pas imposer une camisole de force aux Nations Unies et les détourner de leur travail sur les questions humanitaires.
Les Ministres de la coopération économique et du développement de l’Allemagne (au nom de l’Union européenne), et de la coopération, du développement et de la francophonie de la France ont pris la parole. Les représentants du Pakistan, au nom du Groupe des 77 et de la Chine et du Mouvement des pays non alignés, du Rwanda (au nom également de la Belgique, du Cap-Vert, du Danemark, de l’Érythrée, de la Suède et de la République-Unie de Tanzanie), du Canada (au nom également de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande), du Japon, de l’Indonésie, de la Fédération de Russie, du Royaume-Uni et de l’Inde se sont aussi exprimés.
L’Assemblée générale poursuivra son débat sur ce thème, demain mardi 17 avril à 10 heures.
* Rapport contenu dans le document publié sous la cote A/61/583
** Document publié sous la cote A/60/L.1
SUITE À DONNER AUX TEXTES ISSUS DU SOMMET DU MILLÉNAIRE
Rapport du Secrétaire général sur les recommandations contenues dans le rapport du Groupe de haut niveau sur la cohérence de l’action du système des Nations Unies dans le domaine du développement, de l’aide humanitaire et de la protection de l’environnement (A/61/836)
Dans ce rapport, le Secrétaire général exprime son large soutien au principe d’une Organisation plus vigoureuse et plus cohérente ainsi qu’aux recommandations du Groupe de haut niveau sur la cohérence de l’action du système des Nations Unies qui figurent dans son rapport intitulé « Unis dans l’action ». Il donne un aperçu de la manière dont il envisage les recommandations du Groupe de haut niveau dans le contexte du programme élargi de réforme de l’ONU et propose les éléments d’un processus visant à examiner les moyens d’étudier le rapport du Groupe au niveau intergouvernemental.
Dans un monde toujours plus interdépendant, l’ONU doit être cohérente et forte pour relever les nombreux défis mondiaux et répondre à des besoins très divers, souligne Ban Ki-moon. Toutefois, selon lui, l’ONU n’est pas structurée de manière optimale et a un besoin urgent de plus de cohérence et de synergie, de manière à pouvoir agir en tant qu’entité unique dépassant la somme de ses parties. Elle devrait mettre à profit son universalité, sa neutralité et sa capacité d’agir dans les domaines de la sécurité, du développement et de l’aide humanitaire et faire preuve de plus d’efficacité dans ses fonctions fédératrices, normatives et de plaidoyer, et dans ses rôles d’expert, de superviseur, de coordonnateur et d’administrateur de programmes. De même, ajoute le Secrétaire général, elle devrait répondre aux divers besoins, intervenir en tant qu’entité unique au niveau des pays et mettre en place les mécanismes de gouvernance, de gestion et de financement nécessaire pour appuyer ces efforts.
Le Secrétaire général rappelle que le Groupe de haut niveau envisage un système des Nations Unies dont la cohérence serait considérablement accrue, ce qui, écrit-il, lui semble correspondre parfaitement aux exigences et aux objectifs des États Membres, ainsi qu’aux préoccupations qu’ils nourrissent et continuent d’exprimer. Cette vision exige, selon lui, de surmonter les fragmentations et de rassembler les nombreux moyens à la disposition du système afin que les organismes unissent leur action à tous les niveaux, et en particulier au niveau des pays, compte tenu du principe de l’appropriation des programmes par les pays. Il s’agit là d’un point essentiel, estime-t-il, précisant que la véritable mesure du succès pour l’ONU ne réside pas dans le nombre de promesses faites mais dans le nombre de programmes exécutés en faveur des pays qui ont le plus besoin de nous.
M. Ban Ki-moon observe en outre que le Groupe souligne à juste titre la nécessité pour le système des Nations Unies d’axer son action sur les résultats, l’exécution et la responsabilité. Cet impératif d’efficience, de transparence et de responsabilisation est également au cœur des demandes des États Membres concernant la réforme de l’Organisation, assure-t-il, ajoutant qu’elle constitue une pierre angulaire de ses propres priorités pour elle.
Le Secrétaire général considère notamment, dans son rapport, qu’un certain nombre de questions concernant l’élaboration de l’approche « Une ONU » devront être examinées, en particulier le concept central de maîtrise des programmes par les pays, les pouvoirs et la responsabilité du coordonnateur résident des Nations Unies et le rôle du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en tant qu’administrateur du système des coordonnateurs résidents, d’une part, et dans sa fonction de programmation, de l’autre.
Selon M. Ban Ki-moon, les recommandations du Groupe donnent en outre un nouvel élan à la réforme des pratiques de fonctionnement de l’ONU qui vise à améliorer sensiblement les prestations et les résultats. Elles sont, dit-il, en parfaite concordance avec ses priorités dans des domaines comme la transparence, la responsabilisation, l’efficacité et la valorisation des ressources humaines, y compris la promotion de la mobilité du personnel, et devraient être activement mises en œuvre dans toutes les instances concernées. Il est indispensable de moderniser les procédures en matière de planification des ressources humaines, de services communs et d’évaluation, et d’assurer leur totale compatibilité, si l’on veut que le concept d’une Organisation plus unie et plus cohérente devienne réalité, écrit-il.
S’agissant de la proposition relative à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes, et notamment la création d’un poste de Secrétaire général adjoint à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes, dont le titulaire dirigerait une structure unique renforcée, M. Ban Ki-moon souligne qu’il attendra les résultats des délibérations et consultations approfondies des États Membres, afin d’être guidé par le processus intergouvernemental.
Le Secrétaire général indique par ailleurs qu’il examinera comme il convient la proposition du Groupe tendant à ce qu’il crée une équipe spéciale indépendante afin d’éliminer les doubles emplois au sein du système des Nations Unies et de consolider les entités des Nations Unies.
Le Secrétaire général affirme avoir l’intention de travailler en étroite consultation avec les États Membres, le Président de l’Assemblée générale et les organes intergouvernementaux concernés lesquels joueront un rôle critique dans la suite donnée au rapport. Dans ce contexte, il a demandé au Sous Secrétaire général de superviser et d’appuyer l’application du programme de réforme visant à renforcer la cohérence à l’échelle du système.
Déclarations
SHEIKHA HAYA RASHED AL KHALIFA (Bahreïn), Présidente de la soixante et unième session de l’Assemblée générale, a estimé que tous les États Membres souhaitaient que les Nations Unies soient plus efficaces et puissent au mieux s’acquitter des promesses qu’elles font au monde, comme celle de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement. Alors que nous nous rapprochons du point médian qui mène à 2015, l’ONU est l’endroit unique permettant de parvenir à ces objectifs, a-t-elle affirmé. Les Nations Unies doivent se renforcer pour s’assurer qu’elles sont bien équipées pour répondre aux défis mondiaux, a-t-elle ajouté. Sheikha Haya a considéré en outre que des efforts constructifs et collectifs du système des Nations Unies et des États Membres seraient nécessaires en vue de renforcer l’impact de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes. Enfin, selon la Présidente, l’occasion est importante de s’inspirer de l’objectif commun de renforcer le système des Nations Unies, afin qu’il demeure au cœur du système de développement multilatéral.
M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, présentant son rapport sur la suite à donner aux textes issus du Sommet du Millénaire, a estimé que les recommandations du Groupe de haut niveau sur la cohérence de l’action du système des Nations Unies dans le domaine du développement, de l’aide humanitaire et de la protection de l’environnement méritaient le plein engagement de tous. Évoquant ses rencontres sur la question avec les États Membres, Ban Ki-moon a indiqué que celles-ci avaient contribué à renforcer la détermination collective en vue de faire de l’ONU une entité unique et plus efficace. Il s’est déclaré convaincu qu’il est nécessaire de placer les recommandations du Groupe dans le contexte général de réforme de l’Organisation afin de tirer avantage du processus en cours. En même temps, a-t-il précisé, il faut trouver un juste équilibre entre l’impulsion devant mener au changement et le respect des considérations émanant de l’examen intergouvernemental. Le Secrétaire général a par ailleurs insisté sur l’importance des recommandations du Groupe dans les domaines de l’efficience, de la transparence et de la responsabilité, ceux-ci constituant, a-t-il précisé, « le cœur de la réforme des Nations Unies est la pierre angulaire de mes priorités ».
En ce qui concerne l’approche « Une ONU », le Secrétaire général a jugé que sa réussite devait passer par une action étroitement coordonnée entre l’Organisation et les États Membres, et ce, pour que les leçons apprises à l’échelle des pays en matière de transparence facilitent les efforts futurs. Pour ce qui est de la refonte du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination, M. Ban Ki-moon a expliqué que celle-ci devait faire de cet organe un mécanisme de consultation de haut niveau plus efficace et transparent. S’agissant de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de la femme, il a souscrit à la recommandation du Groupe selon laquelle il faudrait mettre sur pied une structure unique visant à atteindre les objectifs de l’ONU en la matière. En ce qui concerne la gouvernance, le Secrétaire général a déclaré qu’à ce stade, des discussions approfondies étaient nécessaires, notamment sur les propositions du Groupe touchant au renforcement du Conseil économique et social (ECOSOC).
Enfin, le Secrétaire général a appelé de ses vœux un système des Nations Unies cohérent, « dans l’intérêt de tous les pays ». Il a ainsi estimé que les pays en développement bénéficieraient d’une assistance de meilleure qualité, et que les pays développés seraient en mesure de justifier clairement de la manière avec laquelle leurs ressources ont été utilisées.
M. MUNIR AKRAM (Pakistan), au nom du Comité mixte de coordination, du Groupe des 77 et du Mouvement des pays non alignés, a réaffirmé l’importance que sa délégation accordait au développement économique et social et à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Nous soulignons la nécessité de renforcer les partenariats internationaux et l’appropriation des programmes par les pays, a-t-il ajouté. Le Comité a toujours mis l’accent sur le fait que le développement de la coopération menée sous l’égide de l’ONU devait s’effectuer sur une base volontaire avec les pays intéressés et en tenant compte des besoins et priorités définis par ces derniers. Dans ce cadre, a ajouté M. Akram, la réforme des activités opérationnelles de l’ONU pour le développement doit être guidée par l’examen intergouvernemental, tel que convenu et en tenant compte de la résolution 59/250 de l’Assemblée générale. À cet égard, le représentant a jugé que la réforme de ces opérations devait pouvoir s’appuyer sur un financement adéquat. Le Comité souhaite que cette question soit au centre des discussions à venir, a encore dit M. Akram. Enfin, ce dernier a plaidé pour des délibérations approfondies en ce qui concerne la mise en œuvre des recommandations du Groupe de haut niveau, et ce, afin d’éviter des prises de décisions « trop hâtives ».
Mme HEIDEMARIE WIECZOREK-ZEUL, Ministre de la coopération économique et du développement de l’Allemagne, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a observé que le système d’activités opérationnelles des Nations Unies était unique en son genre dans le mandat visant à éradiquer la pauvreté, à assurer le développement durable, à prévenir les conflits et en matière de consolidation de la paix. La composition universelle de l’ONU, sa neutralité, son indépendance politique lui donnent un rôle particulièrement important, a-t-elle affirmé. Pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, il faut une ONU encore plus efficace, a-t-elle poursuivi. Il faut que l’expertise de l’ONU soit mieux exploitée au niveau des pays, a-t-elle dit. L’Union européenne souscrit à la vision du Groupe de haut niveau quant à l’unité dans l’action. L’architecture de genre de l’ONU doit être renforcée pour des raisons normatives et opérationnelles, a également souligné la Ministre. Selon elle, la parité entre les sexes et l’autonomisation des femmes sont en particulier essentielles pour lutter contre le VIH/sida, la pauvreté et améliorer le bien être social. De même, elle a estimé que des considérations environnementales devaient être mieux intégrées dans les activités opérationnelles de l’ONU sur le terrain.
Mme BRIGITTE GIRARDIN, Ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie de la France, a déclaré que son pays était convaincu que les Nations Unies ont une vocation à assurer la synthèse entre les questions de paix, de sécurité et de développement. Elle a ajouté que la France adhérait à l’objectif d’unité prôné par le Groupe de haut niveau, cet objectif devant permettre de donner vie au principe d’appropriation des programmes par le pays, ce qui, a-t-elle précisé, nécessitera notamment l’adaptation des donateurs. Dans le domaine de l’environnement, Mme Girardin a estimé que le renforcement du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) préconisé par le Groupe correspondait à la volonté de sa délégation de doter l’ONU d’un pôle environnemental fort, à savoir une Organisation des Nations Unies pour le développement. En matière humanitaire, le Groupe a relevé, à juste titre, l’importance de renforcer la coordination entre tous les acteurs afin de mieux gérer la transition de l’urgence au développement et à consolider les capacités de prévention et d’alerte précoce, a poursuivi la Ministre. Cette dernière, s’agissant de l’égalité entre les hommes et les femmes, a indiqué que son pays appuyait la recommandation du Groupe de confier à une secrétaire générale adjointe la direction d’une entité spécifique chargée de ces questions. À cet égard, elle a estimé que les discussions intergouvernementales devraient tenir compte de la contribution du Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population et de l’UNICEF dans le domaine de la promotion des femmes.
De l’avis de la Ministre déléguée, il est nécessaire, comme le suggère le Secrétaire général, de faire converger l’examen des mesures proposées par le Groupe de haut niveau et les processus de réforme de l’ONU en cours, et ce, afin d’éviter les chevauchements. Il est par exemple incontestable, a-t-elle expliqué, que la revue triennale des activités opérationnelles permet de couvrir une grande part du volet développement. Mme Girardin a conclu en affirmant que le renforcement de l’efficacité des activités de l’ONU était une condition pour que celle-ci, « forte de son universalité et garante du multilatéralisme », conserve son rôle unique au service du développement.
M. JOSEPH NSENGIMANA (Rwanda), qui s’exprimait également au nom de la Belgique, du Danemark et de la Suède, pays donateurs, et de l’Érythrée, du Cap-Vert et de la République Unie de Tanzanie, pays où ont lieu des expériences pilotes de l’ONU, a encouragé toutes les institutions des Nations Unies et toutes les autres parties prenantes, en particulier la société civile et le secteur privé, à agir en tant que partenaires actifs dans ce processus de réformes. Le représentant a également exhorté les bailleurs de fonds à fournir une assistance aux cadres budgétaires des pays pilotes. « Unis dans l’action » n’est pas un exercice de réduction des coûts, mais vise à promouvoir la flexibilité, la cohérence et la consolidation de l’Organisation afin de faciliter la prise en compte des besoins des pays. Toute réforme institutionnelle doit être établie dans le cadre d’un processus transparent et évalué, surtout à l’aune de sa valeur ajoutée, concrètement au niveau national, a-t-il dit. Le représentant a, entre autres, affirmé que sa délégation souscrivait à la proposition visant à renforcer l’intégration des droits de l’homme dans toutes les activités de développement.
M. JOHN MCNEE (Canada), au nom du CANZ (Canada, Australie et Nouvelle-Zélande), a déclaré que le rapport du Groupe de haut niveau constituait une contribution importante à la réforme globale du système de l’ONU. En effet, a-t-il ajouté, les recommandations du rapport ajoutent une impulsion aux efforts de réforme en cours tout en étant porteuses d’une véritable valeur ajoutée. Elles proposent des moyens de réduire la fragmentation et de maximiser l’impact des travaux de l’ONU dans les domaines du développement, de l’aide humanitaire et de l’environnement, et surtout au niveau des pays, a expliqué le représentant. Ce dernier s’est également félicité de l’accent mis par le Groupe sur la nécessité de rendre le système onusien davantage axé sur les résultats, plus efficace et responsable. Il a précisé que pour les délégations du CANZ, le processus d’examen doit être assez souple pour éviter les désaccords dans certains domaines et pour ne pas gêner les progrès dans d’autres domaines où le consensus existe déjà. En outre, de l’avis de M. McNee, il est important, dans le déroulement du processus, de faire correspondre la prise de décisions sur les recommandations du Groupe avec les organismes ou intervenants onusiens appropriés.
Le représentant a par ailleurs appuyé les projets pilotes engagés dans le cadre de la réforme « Une seule ONU », qui, a-t-il précisé, sont importants pour accroître la cohérence et améliorer l’exécution des programmes de l’ONU au niveau des pays. En ce qui concerne les droits humains, le représentant a jugé que l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes étaient des éléments essentiels. C’est pourquoi, a dit M. McNee, il est nécessaire de renforcer l’architecture de l’ONU en la matière et, dans cette optique, les délégations du CANZ appuient la proposition du Groupe de haut niveau de créer un nouveau poste de secrétaire général adjoint.
M. KENZO OSHIMA (Japon) s’est dit convaincu que les États Membres étaient prêts à entamer au niveau intergouvernemental la discussion sur le rapport du Groupe de haut niveau. Le facteur temps est un élément crucial, a-t-il dit, précisant que la communauté internationale se trouvait à mi-chemin du terme fixé pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Le représentant a indiqué que son pays était d’accord avec le Secrétaire général pour estimer que le rapport du Groupe devait être examiné dans le cadre du processus de réforme en cours. Il a en outre souligné la nécessité d’insister davantage sur les questions liées au changement climatique et au réchauffement, en raison des menaces qu’ils font porter en matière de sécurité humaine. L’Assemblée générale devrait consacrer un débat plus ciblé sur cette question et le Secrétaire général pourrait faire des recommandations sur la façon dont le système des Nations Unies répondrait au défi mondial posé par le changement climatique d’une manière plus efficace et plus cohérente, a-t-il ajouté.
Mme ADIYATWIDI ADIWOSO ASMADY (Indonésie) a estimé qu’au moment du tsunami de décembre 2004, les Nations Unies étaient intervenues rapidement mais de manière pas toujours cohérente et coordonnée. La coordination entre les institutions des Nations Unies, la communauté des donateurs, les organisations non gouvernementales, le service privé et les gouvernements affectés par ce genre de catastrophe doit être améliorée, a ajouté la représentante. Il convient de doter les programmes de pays des fonds adéquats, de simplifier le cadre administratif dans lequel s’insèrent ces programmes qui, a précisé la représentante, doivent être alignés sur ceux des Nations Unies.
De l’avis de la représentante, la réforme en cours des Nations Unies ne doit pas modifier la nature des opérations de l’ONU, ces opérations devant rester universelles, déployées sur une base volontaire et dans un cadre multilatéral. Les opérations de l’ONU doivent surtout tenir compte au plus près des besoins et es priorités établies par les pays récipiendaires de l’aide de la communauté internationale. La représentante a conclu en formant le souhait que la cohérence, l’efficacité et l’efficience du système rénové des Nations Unies contribuent à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.
M. NIKOLAY V. CHULKOV (Fédération de Russie) a approuvé les recommandations du Groupe du haut niveau visant à augmenter la cohérence de l’activité du système des Nations Unies. Toutefois, selon lui, ce rapport ne doit pas constituer un seul paquet, les recommandations devant être examinées séparément et selon leur propre utilité. L’idée de créer une « seule ONU » pour exécuter les programmes de l’ONU au niveau des pays est intéressante, a-t-il dit, mais cette démarche, a-t-il précisé, ne permettra pas de régler tous les problèmes et pose d’autres questions sur la cohérence et la coordination avec les activités de Bretton Woods. Le représentant a en outre considéré que l’assistance technique dans le domaine des droits de l’homme ne pouvait se faire que si les États Membres le demandaient. Les forums principaux en matière des droits de l’homme sont le Conseil des droits de l’homme et la Troisième Commission de l’Assemblée générale, a-t-il dit. La proposition visant à mettre de l’ordre dans les institutions de défense de l’égalité entre les sexes mérite toute l’attention et une étude approfondie, a-t-il également souligné. La fonction normative doit appartenir aux États et le Secrétariat doit être responsable face à ceci, a-t-il poursuivi. Le contraire serait inadmissible, a-t-il dit. Le représentant a, de même, affirmé qu’il ne voyait pas l’utilité des propositions du Groupe de haut niveau concernant respectivement l’établissement d’un groupe de travail indépendant pour éliminer les chevauchements et le lancement d’une évaluation indépendante du système actuel des Nations Unies de gouvernance environnementale internationale.
M. EMYR JONES PARRY (Royaume-Uni) a estimé que l’ensemble du système international de développement devait changer et que, à cette fin, le rapport du Groupe de haut niveau offrait une base solide pour que les Nations Unies avancent dans ce sens. En ce qui concerne l’approche axée sur les résultats, le représentant a noté que plus la demande d’aide augmente, plus les pays récipiendaires doivent être en mesure de recevoir toutes les garanties en matière de transparence de la part des donateurs et des États partenaires du développement. Le représentant a par ailleurs plaidé pour un financement durable des institutions les plus engagées dans la mise en œuvre des réformes prônées par le Groupe de haut niveau. Il a évoqué également les partenariats à long terme mis en place sur 10 ans par son pays en collaboration étroite avec le Mozambique, le Rwanda, le Ghana et la Sierra Leone. Un engagement de ce type, a-t-il ajouté, est affaire de confiance réciproque et non pas de conditionnalité. En ce qui concerne le domaine de la gouvernance, il a souhaité que puisse voir le jour un conseil du développement durable qui, fonctionnant sous les auspices du Conseil économique et social, permettrait la mise en œuvre efficace de l’approche « Une ONU ».
M. NIRUPAM SEN (Inde) a estimé regrettable que le Secrétariat ne sache toujours pas ce qui devrait être fait concrètement pour réaliser les recommandations du Groupe de haut niveau. Le représentant a jugé difficile de se prononcer sur les recommandations du Groupe de haut niveau alors que les résultats des tests pilotes n’ont pas été publiés. Il a ainsi affirmé que les États Membres seront en mesure de se prononcer sur les recommandations pendant leur examen intergouvernemental. Selon lui, la réforme doit avoir pour objectif de favoriser un système plus réceptif aux besoins des pays en développement. Le représentant a également abordé la question des coûts de l’amélioration du système des Nations Unies, jugeant qu’il manquait, à cet égard, d’informations. La cohérence, l’approche « Une seule ONU » ne sont pas une fin en soi, a-t-il par ailleurs assuré. Selon lui, il ne faut pas imposer une camisole de force à l’ONU et la détourner de son travail sur les questions humanitaires.
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