SG/SM/10589-CS/8806-AFR/1416

PAR LA PRÉSENCE DE TROIS MISSIONS ET D’UN BUREAU D’APPUI POUR LA CONSOLIDATION DE LA PAIX, L’ONU MANIFESTE SA VOLONTÉ DE METTRE FIN À LA VIOLENCE EN AFRIQUE DE L’OUEST, SOULIGNE KOFI ANNAN

10/08/2006
Secrétaire généralSG/SM/10589
CS/8806
AFR/1416
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PAR LA PRÉSENCE DE TROIS MISSIONS ET D’UN BUREAU D’APPUI POUR LA CONSOLIDATION DE LA PAIX, L’ONU MANIFESTE SA VOLONTÉ DE METTRE FIN À LA VIOLENCE EN AFRIQUE DE L’OUEST, SOULIGNE KOFI ANNAN


On trouvera ci-après la déclaration liminaire du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, à l’occasion du débat public tenu hier au Conseil de sécurité sur la consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest:


Permettez-moi tout d’abord de vous féliciter, Monsieur le Président, et de féliciter votre délégation d’avoir organisé cet important débat.


Alors que, comme vous l’avez déjà dit, nous demeurons vivement préoccupés par les événements au Moyen-Orient, je suis heureux que nous nous soyons réunis aujourd’hui à l’occasion de ce débat sur la consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest.  Permettez-moi de souhaiter la bienvenue aux ministres qui sont parmi nous, ainsi qu’au Secrétaire exécutif de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, M. Ibn Chambas.


Permettez-moi aussi de me réjouir de la présence de mon Représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest, M. Ahmedou Ould-Abdallah.  Je suis certain de me faire l’interprète de tous en le remerciant pour ses efforts inlassables et en saluant l’importante contribution qu’il a apportée à ce jour.


Mesdames et Messieurs, la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest ne connaissent ni la stabilité politique ni la prospérité.  La région continue de souffrir de graves carences dans le domaine de la gouvernance, ce qui l’empêche de tirer parti de ses ressources naturelles abondantes et d’exploiter son potentiel sur le plan du développement économique et social.


Nous ne connaissons que trop bien les liens étroits qui existent entre les différents conflits en Afrique de l’Ouest et nous avons appris à nos dépens qu’il nous fallait aborder ces derniers de façon globale.  En effet, l’insécurité ne connaît pas les frontières.


Ces conflits qui, souvent, débutent dans un seul pays, s’étendent rapidement aux pays voisins, posant ainsi un problème régional.  À ce propos, je pense que nous devons saluer la volonté des dirigeants des pays d’Afrique de l’Ouest de s’impliquer dans le règlement de ces conflits.  En effet, il était courant d’entendre dire « nous n’intervenons pas, car il s’agit d’une affaire interne qui concerne uniquement tel ou tel pays ».  Malheureusement, comme je viens de le dire, ce type de problème ne reste pas longtemps confiné à un seul pays.  Il donne naissance à des flux de réfugiés.  Il crée une instabilité dans la région, qui fait fuir les investisseurs.  Ainsi, ce qui commence par un problème limité à un pays devient immanquablement un problème régional.  C’est pourquoi je suis heureux que les pays s’impliquent.  Il me semble en effet particulièrement important que nous nous attachions à régler les conflits de la région si nous voulons être en mesure de nous atteler à la tâche primordiale qu’est le développement économique et social.


Afin que la paix l’emporte durablement, nous nous efforçons de mettre en œuvre des initiatives concrètes visant à la consolider, notamment sous la forme de processus de réconciliation et d’instauration de la confiance ainsi que de mécanismes propres à renforcer l’état de droit.  Ces efforts sont indispensables pour venir en aide à des pays sortant d’un conflit qui les a fragilisés, comme la Sierra Leone, le Libéria et la Guinée-Bissau.


Les initiatives prises au plan international pour faire face aux situations d’après conflit ont trop souvent pâti des mêmes faiblesses – fonds insuffisants, manque de coordination et tendance de la communauté internationale à se retirer trop tôt.  Ces défauts peuvent réduire à néant des résultats obtenus difficilement et compromettre les efforts déployés pour construire un État solide et une société stable.


C’est la raison pour laquelle vous tous, États Membres, avez décidé d’établir la Commission de consolidation de la paix de l’Organisation des Nations Unies, qui a tenu sa première session en juin.  C’est également pour toutes ces raisons que l’ONU a établi le Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest, situé à Dakar, et l’a chargé d’élaborer une stratégie pour la région.


Le travail que nous avons à faire suppose des efforts incessants en vue de prévenir les conflits.  L’appui apporté par l’ONU au Nigéria et au Cameroun lorsque ceux-ci sont parvenus, en juin dernier, à un accord sur les modalités de mise en œuvre d’un règlement du différend qui les opposait depuis 40 ans à propos de la péninsule de Bakassi, en est un bon exemple.


Par la présence de trois missions de maintien de la paix et d’un bureau d’appui pour la consolidation de la paix dans la sous-région, l’ONU manifeste sa volonté de mettre fin au cycle de la violence qui a brisé tant de vies et détruit tant d’infrastructures.


Nous sommes résolus à continuer d’unir nos efforts à ceux des États Membres de la sous-région afin de parvenir à instaurer une paix durable.  Vous pouvez compter sur nous.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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