LE SIDA DEMEURE LE PLUS GRAND OBSTACLE AU DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE ET SEUL UN ENGAGEMENT TOTAL ET PROLONGÉ PERMETTRA DE LE VAINCRE, SOULIGNE KOFI ANNAN
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LE SIDA DEMEURE LE PLUS GRAND OBSTACLE AU DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE ET SEUL UN ENGAGEMENT TOTAL ET PROLONGÉ PERMETTRA DE LE VAINCRE, SOULIGNE KOFI ANNAN
Vous trouverez ci-après le texte intégral du message du Secrétaire général au Sommet spécial de l’Union africaine sur le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, à Abuja (Nigéria), le 4 mai :
Il y a cinq ans, nous nous sommes réunis ici à Abuja à l’occasion du Sommet africain sur le VIH/sida, la tuberculose et les autres maladies infectieuses. J’avais déclaré alors que ce moment était porteur d’un grand espoir, parce que j’étais convaincu que le Sommet marquait un tournant dans notre réaction face au plus grand obstacle au développement de notre époque.
Cinq ans plus tard, ma conviction se voit justifiée.
Nous avons assisté à un tournant au niveau de l’engagement. Dans plus de 20 pays africains, la lutte contre le sida est aujourd’hui menée personnellement par les chefs d’État ou de gouvernement, ou par leurs adjoints. Six pays africains ont atteint ou presque l’objectif fixé à Abuja en 2001, qui était de consacrer 15 % de leur budget national à la santé, et un tiers des nations africaines y consacrent au moins 10 %. La session extraordinaire de 2001 de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies a débouché sur la Déclaration d’engagement, et les partenaires de l’Afrique ont véritablement contribué au trésor de guerre dont j’avais affirmé la nécessité à Abuja il y a cinq ans, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Des engagements ambitieux ont également été pris par le Groupe des Huit et d’autres gouvernements donateurs, en particulier concernant l’allègement de la dette, l’augmentation de l’aide au développement et le commerce équitable.
Nous avons aussi assisté à un tournant au niveau des avancées sur le terrain. Un nombre toujours croissant de pays africains enregistrent actuellement une forte baisse des nouvelles infections à VIH. Et au cours des deux dernières années, le nombre d’Africains bénéficiant d’un traitement antirétroviral a été multiplié par huit.
Mais n’allons pas imaginer que l’épidémie de sida s’estompe toute seule, ni que la gravité exceptionnelle de son impact a diminué. Le sida demeure le plus grand obstacle au développement en Afrique et tant que nous ne l’aurons pas surmonté, il nous sera impossible d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement. Cela signifie que nous ne pouvons pas prendre le risque de réduire, ne serait-ce que d’un iota, l’importance que nous accordons à la lutte contre le sida, en Afrique et à travers le monde. Tel est le message central du rapport que j’ai présenté aux États Membres de l’ONU sur la mise en œuvre à l’échelle mondiale de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida.
Le plan de marche pour les prochaines années est clair. Il est exposé dans l’évaluation par ONUSIDA des activités visant à développer la prévention, les soins, le traitement et les services d’accompagnement en matière de VIH, intitulée « Vers l’accès universel ». Ce document rend compte des vastes débats publics organisés dans plus de 100 pays à revenu faible et intermédiaire. Je souhaite mettre l’accent sur une question prioritaire qui transcende toutes les autres: si nous voulons gagner cette guerre, nous devons nous assurer que notre action va dans le sens de la promotion de l’égalité entre les sexes et de tous les droits de l’homme pour tous, y compris pour les personnes dont nous désapprouvons, à titre personnel, les inclinations, le comportement ou les choix de vie.
Nous devons également en faire davantage dans la lutte contre la tuberculose, considérée comme un problème urgent par les ministres de la santé africains et première cause de décès parmi les personnes séropositives. Je conjure les dirigeants présents à ce sommet de s’engager à appliquer intégralement le plan de lutte contre la tuberculose du Partenariat mondial Halte à la tuberculose. Cette initiative offre une marche à suivre pour faire reculer la maladie et réduire la mortalité grâce au développement des programmes de traitement et de prévention.
La lutte contre le paludisme ne sera pas en reste. Les ressources affectées à la lutte contre cette maladie en Afrique ont notablement augmenté et certains pays ont accompli des progrès considérables. Le paludisme continue cependant d’emporter plus d’un million d’Africains chaque année et de peser réellement sur la croissance économique. Pour atteindre l’objectif commun de réduction de moitié de la mortalité imputable au paludisme d’ici à 2010, il faut renforcer davantage les systèmes de santé et élargir l’accès aux thérapies et aux moustiquaires imprégnées d’insecticides, notamment celui des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans.
Des années d’adversité vous ont appris que le dynamisme des hommes d’État fait toute la différence. C’est pourquoi la lutte contre le sida reste ma priorité personnelle et pourquoi je compte sur vous pour qu’elle reste la vôtre. Je vous engage tous à participer à la réunion de haut niveau sur le VIH/sida qui débutera dans quatre semaines et à y faire entendre une voix puissante et solidaire.
C’est véritablement la détermination des dirigeants de l’Afrique qui nous a portés jusqu’ici. Seul un engagement total et prolongé de votre part nous permettra d’arriver à destination, d’éradiquer le sida en Afrique et de mener une action réellement efficace contre le fléau des maladies mortelles.
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