En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/10434-GA/PAL/1005

KOFI ANNAN DEMANDE À NOUVEAU AUX DEUX PARTIES DE RESPECTER LES OBLIGATIONS QUE LEUR IMPOSE LE DROIT INTERNATIONAL ET DE S’ABSTENIR D’ACTIONS POUVANT METTRE DES CIVILS EN PÉRIL

26 avril 2006
Secrétaire généralSG/SM/10434
GA/PAL/1005
Department of Public Information • News and Media Division • New York

KOFI ANNAN DEMANDE À NOUVEAU AUX DEUX PARTIES DE RESPECTER LES OBLIGATIONS QUE LEUR IMPOSE LE DROIT INTERNATIONAL ET DE S’ABSTENIR D’ACTIONS POUVANT METTRE DES CIVILS EN PÉRIL


Vous trouverez ci-après le texte du message du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, au Séminaire des Nations Unies sur l’assistance au peuple palestinien, dont lecture a été donnée par Mme Angela Kane, Sous-Secrétaire générale au Département des affaires politiques, au Caire le 26 avril:


Je suis heureux de saluer les participants à ce Séminaire des Nations Unies sur l’assistance au peuple palestinien, organisé sous les auspices du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.


Ce séminaire se tient à un moment critique. Le peuple palestinien connaît actuellement une phase de transition politique majeure, alors que le processus de paix est dans une impasse, que la violence continue et que la situation humanitaire s’aggrave.


En janvier dernier, le monde a assisté aux élections au Conseil législatif palestinien, lesquelles ont marqué une étape importante dans la quête de la démocratie et de l’autodétermination que continue de poursuivre le peuple palestinien. Je respecte la décision de ce dernier. J’espère aussi que le nouveau cabinet de l’Autorité palestinienne s’emploiera à satisfaire l’aspiration de ce peuple à la paix et à un État que le Président Abbas a clairement exprimée.


Pour cette raison, je demande à l’Autorité palestinienne de réaffirmer l’attachement des Palestiniens au principe de la non-violence, de la reconnaissance du droit d’Israël à l’existence et de l’acceptation des accords et des obligations précédemment souscrits, y compris la Feuille de route. Ces principes et les résolutions de l’ONU forment le soubassement de l’action menée pour faire prévaloir une solution prévoyant deux États. C’est pourquoi le Conseil de sécurité et le Quatuor leur attachent une telle importance, et c’est pourquoi également les partenaires régionaux s’emploient à faire en sorte que le nouveau gouvernement s’aligne sur l’Initiative de paix arabe.


Les Israéliens ont eux aussi élu de nouveaux dirigeants. Je demande instamment au nouveau Gouvernement israélien de respecter ses engagements, y compris ceux qui figurent dans la Feuille de route. Je demande à Israël de mettre fin à ses activités d’implantation et autres actions susceptibles de préjuger l’issue des questions touchant au statut définitif, et je l’encourage à reconnaître qu’un règlement pacifique du conflit ne peut pas être imposé de manière unilatérale ou hors du cadre d’une paix régionale globale.


Je demeure extrêmement préoccupé par l’intensification de la violence, notamment les attaques à la roquette et les attentats-suicides du côté palestinien, ainsi que les frappes aériennes, les tirs d’artillerie et les opérations au sol du côté israélien. Cette violence a fait des morts et des blessés de part et d’autre, suscitant colère et désir de revanche. Je demande à nouveau aux deux parties de respecter les obligations que leur impose le droit international et de s’abstenir de toute nouvelle action qui pourrait envenimer la situation et mettre des civils en péril.


Je suis également préoccupé par la perspective d’une nouvelle détérioration des conditions de vie du peuple palestinien. Nous voyons se conjuguer plusieurs facteurs qui risquent de déboucher sur une grave crise humanitaire. D’importants donateurs ont cessé d’apporter un appui direct à l’Autorité palestinienne, Israël continue de refuser de verser à celle-ci les impôts qu’il collecte pour son compte conformément au Protocole de Paris et la contraction de l’activité économique réduira probablement les recettes fiscales d’origine interne. L’opération irrégulière menée au point de passage de Karni et les bouclages internes en Cisjordanie entravent la circulation des personnes et des marchandises, aggravant la pauvreté et le chômage. C’est une source de difficultés et d’humiliations quotidiennes pour la population palestinienne, tout comme la construction d’une barrière dans le territoire palestinien occupé, qui se poursuit au mépris de l’avis consultatif donné par la Cour internationale de Justice.


L’ONU s’est exprimée à maintes reprises sur ces questions qui la préoccupent et continue de rappeler à Israël les obligations que le droit international lui impose en tant que puissance occupante. Je demande aux deux parties de faire des efforts pour que l’accord réglant les déplacements et le passage conclu en novembre dernier soit appliqué, afin notamment d’assurer le bon fonctionnement du point de passage des marchandises à Karni, une nécessité vitale pour l’économie de la bande de Gaza. Et j’exhorte instamment la communauté internationale des donateurs à trouver des moyens efficaces de maintenir et de renforcer son appui au peuple palestinien.


Je voudrais en ce moment critique dire un mot du travail accompli par l’ONU, qui mène un grand nombre d’activités diverses dans tout le territoire palestinien occupé. Au vu des événements récents, il me paraît probable que ces activités vont prendre de l’ampleur. Les organismes des Nations Unies continueront de s’acquitter de leur mission, chacun conformément à son mandat. Il doit être bien clair pour tous, cependant, que c’est l’Autorité palestinienne qui fournit l’essentiel des services de base sans lesquels on ne pourra éviter une crise humanitaire. L’ONU et les ONG ne sont pas en mesure de combler le vide que laisserait une défaillance des institutions de l’Autorité palestinienne. Qui plus est, ces institutions sont les fondations sur lesquelles on espère édifier un État palestinien. En tenant compte de toutes ces considérations, l’Organisation continuera de rechercher, en concertation avec ses partenaires et les parties intéressées, les moyens de satisfaire les besoins des Palestiniens.


Parallèlement, la communauté internationale doit s’attacher à promouvoir la création de deux États, la solution dont dépendent la paix et la sécurité des deux peuples concernés et de la région. Cela suppose à la fois une ferme adhésion aux principes fondamentaux et la capacité de s’adapter de manière créative à l’évolution rapide de la situation. L’ONU continuera d’appuyer les initiatives internationales visant à mettre un terme à une occupation qui dure depuis 1967 et à parvenir à un règlement juste, durable et global qui permette de rétablir la paix, la stabilité et la prospérité au Moyen-Orient.


C’est dans cet esprit que je forme des vœux pour le succès de votre séminaire.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.