LES DÉLÉGATIONS IDENTIFIENT DES PRIORITÉS POUR LA PROCHAINE SESSION DE LA CDD, DONT LA COOPÉRATION SUD-SUD ET LE DÉVELOPPEMENT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES
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Commission du développement durable
Quatorzième session
20e et 21e séances – matin & après-midi
LES DÉLÉGATIONS IDENTIFIENT DES PRIORITÉS POUR LA PROCHAINE SESSION DE LA CDD, DONT LA COOPÉRATION SUD-SUD ET LE DÉVELOPPEMENT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES
Elle élit également les membres du Bureau de sa quinzième session
Lors de la dernière journée des travaux de sa quatorzième session, la Commission du développement durable (CDD) a identifié quelques pistes à suivre pour progresser dans les quatre domaines thématiques examinés ces deux dernières semaines: l’énergie au service du développement durable, développement industriel, pollution atmosphérique et changements climatiques. Les délégations ont en effet mis l’accent sur les priorités qu’elles souhaitaient voir traitées à l’occasion de la quinzième session de la CDD (CDD-15) qui se tiendra du 30 avril au 11 mai 2007. Conformément à la nouvelle organisation de travail de cycle biannuel adoptée par la CDD il y a 3 ans, la CDD-15 sera consacrée à la formulation de recommandations politiques pour surmonter les contraintes et mettre en œuvre les solutions mises en avant lors de la session d’examen qui a pris fin aujourd’hui.
Achevant ce matin le débat de haut niveau sur le thème de « la voie à suivre », de nombreux ministres, pour la plupart des secteurs de l’énergie et de l’environnement, ont souligné l’importance de mieux évaluer le potentiel des énergies renouvelables lors de la CDD-15. Plusieurs représentants, à l’instar de celui de Sainte-Lucie, ont fait valoir le coût élevé de certaines sources d’énergies nouvelles et ont, par conséquent, demandé un renforcement des transferts de technologies et du financement dans ce domaine. Reconnaissant leur dépendance face aux combustibles fossiles, une majorité de délégations ont défini comme une priorité le développement de mécanismes propres et efficaces d’utilisation de ces énergies.
Les délégations ont également mis l’accent sur l’importance de la coopération Sud-Sud pour traiter des questions d’énergie, de développement industriel et de protection de l’environnement. Ainsi, le représentant du Brésil s’est dit convaincu que des pays qui partageaient les mêmes conditions socioéconomiques souffraient souvent des mêmes problèmes et pouvaient donc s’entraider dans la recherche de solutions appropriées. Enfin, la représentante du Canada a insisté, aux côtés d’autres délégations, sur la nécessité de définir des objectifs réalistes afin de progresser lors de la CDD-15.
Par ailleurs, cet après-midi, les délégations ont pris connaissance de la deuxième partie du résumé des travaux de la quatorzième session, préparé par son Président. S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la représentante de la Jamaïque a estimé que ce résumé avait le potentiel de saper le multilatéralisme au profit d’une libéralisation sans frein. La représentante de l’Autriche, prenant la parole au nom de l’Union européenne, a pour sa part attiré l’attention sur l’importance d’adopter une approche transsectorielle de ces questions dans la perspective de la CDD-15.
Avant de conclure ses travaux, la Commission du développement durable a adopté l’ordre du jour provisoire de sa quinzième session*, ainsi que le rapport de la Commission sur les travaux de sa quatorzième session**.
À l’issue de cette adoption, la CDD a ouvert sa quinzième session en procédant à l’élection de son Bureau. M. Abdullah Bin Hamad Al-Attiyah, Ministre de l’énergie et de l’industrie du Qatar, a été élu par acclamation Président de cette session. Assurant qu’il s’emploierait à faire de la CDD-15 une réussite, il a rappelé que les défis qui s’annonçaient étaient cruciaux pour améliorer l’accès aux services énergétiques, éliminer la pauvreté, lutter contre le changement climatique et promouvoir le développement industriel. Œuvrons ensemble pour surmonter les contraintes et promouvoir les meilleures pratiques afin de parvenir à des résultats tangibles en faveur du développement durable, a-t-il déclaré. M. Alain Edouard Traoré (Burkina Faso), pour le Groupe des États d’Afrique; M. Jiři Hlavaček (République tchèque), pour le Groupe des États d’Europe orientale; et Mme Frances Lisson (Australie), pour le Groupe des États d’États d’Europe et autres Étatsont été également élus par acclamation aux postes de Vice-Présidents. Le quatrième Vice-Président, candidat du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, sera élu à une date ultérieure.
Les ministres et représentants des pays suivants ont pris la parole aujourd’hui: Estonie, Singapour, Suisse, Italie, Saint-Siège, Turquie, Iraq, Égypte, Portugal, Philippines, Cap-Vert, Cuba, Îles Salomon, Bhoutan, Kirghizstan, Luxembourg, Azerbaïdjan, Jamaïque, Trinité-et-Tobago, Mozambique, Brésil, République islamique d’Iran, Canada, Sierra Leone, Espagne, Burundi, Zambie, Malaisie, Costa Rica, Saint-Vincent-et-les Grenadines (au nom de la Communauté des Caraïbes), Sainte-Lucie, Jamahiriya arabe libyenne, Tonga, Népal, Guyana, Ghana, Sénégal et El Salvador.
La Commission a également entendu les interventions de clôture des grands groupes sur leur rôle et leur contribution dans la réalisation des objectifs des quatre domaines thématiques examinés lors de cette session. Les représentants des groupes suivants se sont exprimés: enfants et jeunes, milieu des affaires et industrie, agriculteurs, peuples autochtones, autorités locales, organisations non gouvernementales, communautés scientifique et technologique, syndicats des travailleurs et du commerce, femmes.
* E/CN.17/23006/L.1
** E/CN.17/2006/L.2
MODULE THÉMATIQUE DU CYCLE D’APPLICATION 2006/2007
- L’énergie au service du développement durable
- Développement industriel
- Pollution atmosphérique/atmosphère
- Changements climatiques
« LA VOIE À SUIVRE »
Débat de haut niveau
Mme ANNIKA VELTHUT, Secrétaire générale au Ministère de l’environnement de l’Estonie, a déclaré qu’il fallait adopter des approches souples et pragmatiques pour prendre en compte les différences qui se posent aux pays dans les domaines énergétiques. Parmi les mesures les plus efficaces prises par son pays, il a cité la recherche d’énergies renouvelables, surtout éolienne. L’Estonie a également lancé une réforme d’impôts écologiques. La taxe sur le CO2 et autres sont des exemples prometteurs dans ce domaine.
M. HAZRI HASSAN, Directeur des relations internationales au Ministère de l’environnement de Singapour, a rappelé que le Gouvernement de son pays avait donné, dans les années 1960 et 70, la priorité au développement industriel rapide par le passé. Toutefois, nous n’avons pas tenu compte de la protection de l’environnement et des impacts sur la santé publique, a-t-il regretté. Il a affirmé que le développement durable faisait désormais partie des objectifs de son Gouvernement. Il a insisté sur le principe d’efficacité énergétique et a aussi fait part des stratégies visant à réduire la pollution dans le pays. Il a constaté que Singapour était très vulnérable à la pollution transfrontière et travaillait avec ses voisins pour trouver des solutions à ce problème. Dans ce contexte, il a insisté sur la nécessité d’établir et de respecter des normes d’émissions plus strictes et de trouver des énergies plus propres. Par ailleurs, il a souligné l’importance de sensibiliser le public sur cette question. Enfin, il a assuré que son pays continuerait à chercher des solutions novatrices pour fournir des énergies plus propres en faveur du développement.
M. SERGE CHAPPATTE (Suisse) a déclaré que bien qu’il n’y ait pas d’Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ayant trait à l’énergie, cette dernière était une condition sine qua non et préalable aux huit OMD. La clef de ce cycle de la Commission du développement durable consiste à déclencher une palette d’activités à mettre en œuvre afin d’atteindre les buts et les engagements pris à Johannesburg. Le représentant a ajouté que le secteur des énergies renouvelables offrait un parfait tremplin pour une telle démarche. En outre, le transfert de technologies et les flux d’investissements fournissent une assise durable aux infrastructures énergétiques des pays en développement, a conclu le représentant.
M. ALDO MANTOVANI (Italie) a déclaré que qu’il fallait identifier une approche appropriée pour prendre les décisions nécessaires en termes énergétiques lors de la CDD-15. Il a affirmé que les conséquences du changement climatique menaçaient l’existence même de certains pays vulnérables. On ne peut ignorer l’appel à l’action des PEID ou des pays africains victimes de la détérioration de leur sol, a-t-il insisté. Parmi les priorités, il a indiqué qu’il faudrait créer un cadre d’investissement à long terme afin de développer des technologies durables permettant de répondre aux demandes croissantes en énergie dans le monde. De plus, il a souhaité que tous les pays œuvrent ensemble pour explorer des sources d’énergie novatrices, pour stimuler le capital privé et partager les connaissances techniques. Par ailleurs, il a souligné l’importance des questions commerciales et d’une conclusion réussie du Cycle de Doha, estimant qu’il faudrait élaborer des normes communes dans ce domaine et soutenir la libéralisation commerciale. Enfin, il a insisté sur l’importance du Processus de Marrakech auquel l’Italie participe activement.
Mgr CELESTINO MIGLIORE, Observateur du Saint-Siège, a estimé que l’énergie occupait un rôle central dans la mise en œuvre du développement durable. Alors que dans le monde, plus de 1,6 milliard de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité, il a indiqué qu’améliorer l’accès à des services énergétiques fiables, bon marché et respectueux de l’environnement constituerait l’un des principaux défis à relever pour aboutir à l’éradication de la pauvreté et accomplir les Objectifs du Millénaire pour le développement. À cet égard, il a plaidé pour davantage de recherche dans le domaine des cellules photovoltaïques solaires, expliquant qu’elles semblaient disposer d’un potentiel quasiment illimité tant en matière de chauffage, d’éclairage que de transport.
Rappelant que le changement climatique qu’avait connu la terre depuis l’ère préindustrielle pouvait être démontrée, l’Observateur du Saint-Siège a cependant expliqué que même si les émissions de gaz à effet de serre venaient à se stabiliser, le réchauffement climatique et la montée du niveau de la mer se poursuivraient pendant plusieurs siècles. Au vu des circonstances, il a estimé que la transformation du Programme des Nations Unies pour l’environnement en l’Organisation des Nations Unies pour l’environnement lui semblait prudente et appropriée en vue d’aboutir à une approche véritablement intégrée du développement durable qui, a-t-il estimé, conférerait une importance égale tant à la notion de « développement » qu’à son qualificatif « durable ».
M. BAKI ILKIN (Turquie) a rappelé l’importance critique de l’énergie pour réaliser les trois piliers du développement durable. L’énergie est un instrument puissant pour lutter contre la pauvreté, a-t-il poursuivi. Notant que le cadre en matière énergétique devait être constamment réévalué, il a estimé que les gouvernements devaient ajuster leurs politiques en prenant en compte la hausse anticipée de 60% de la demande en combustibles fossiles au cours des à 30 prochaines années. Il a aussi affirmé que les politiques nationales devaient prendre en compte les mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Enfin, il a affirmé que, pour parvenir aux objectifs de développement durable, il faudrait traiter des questions de l’aide financière, du renforcement des capacités et des transferts de technologies à l’échelle mondiale. Une action coordonnée est essentielle pour trouver des solutions aux défis qui se présentent en matière de développement durable.
M. HAMID EL-BAYATI (Iraq) a déclaré que différents combustibles étaient à l’origine de la pollution atmosphérique et que seule la recherche d’énergies renouvelables pouvait en atténuer les effets. Du fait de guerres internationales et de conflits internes, l’Iraq est très endetté et ne peut de ce fait mener à bien son développement socioéconomique. L’aide d’autres pays lui est donc nécessaire pour remettre en état des infrastructures énergétiques, que des actes terroristes ont endommagées, ainsi que pour aider l’Iraq a lutter contre le terrorisme et donc à réaliser les objectifs du Plan de mise en œuvre de Johannesburg.
M. MAGED GEORGE ELIAS, Ministre des affaires environnementales de l’Égypte, a déclaré que la mise au point de sources propres d’énergie constituait l’un des piliers du développement durable dans le pays. Il a expliqué qu’on anticipait une hausse de la demande en énergie de 6 à 7% par an, en raison du développement industriel du pays et que l’Égypte se penchait donc sur les nouvelles sources d’énergie pour y répondre. Le monde a besoin de nouvelles politiques énergétiques, a-t-il estimé soulignant qu’il fallait réduire les émissions provenant des combustibles fossiles. De plus, il a fait valoir que les réserves stratégiques actuelles diminuaient, que les prix augmentaient et qu’il existait trop de dégradation environnementale résultant de ces combustibles. Il a assuré que son pays avait pris de nombreuses mesures pour protéger l’environnement et visait à mettre fin aux émissions de gaz à effets de serre tout en appuyant les activités de reboisement, notamment pour augmenter la ceinture verte autour du Caire afin d’atténuer la pollution atmosphérique. Enfin, il a aussi noté que l’Égypte augmentait les activités pédagogiques et les programmes favorables à l’efficacité énergétique, sujet qui fera bientôt partie des livres scolaires.
M. JOÃO SALGUEIRO (Portugal) considère qu’il faut mettre davantage l’accent sur l’efficacité énergétique, la compétitivité et la recherche d’énergies renouvelables et propres à l’heure où un quart de la population mondiale n’a toujours pas accès à l’électricité. La Commission du développement durable peut jouer un rôle important à cet égard, a-t-il estimé. Le Portugal a actualisé sa stratégie pour le développement durable, qui a débouché sur des résultats concrets: le pays occupe ainsi la deuxième position dans le monde pour la croissance des capacités d’énergie éolienne. En outre, plus de 4 milliards d’euros ont été versés en faveur de la recherche de ce type d’énergies. Les changements climatiques nécessitent des initiatives d’atténuation dans le monde entier. Le Portugal est fermement attaché au renforcement de la coopération avec les pays en développement dans ce domaine.
Mme MARGARITA R. SONGCO, Directrice de l’Autorité nationale du développement des Philippines, a fait valoir que ce pays cherchait la viabilité des sources énergétiques, soulignant notamment qu’il était l’un des plus grands utilisateurs d’énergie géothermique dans le monde. Elle a mis l’accent sur les efforts du pays pour réduire la pollution atmosphérique et s’est félicitée des échanges d’informations ainsi que des partenariats dans ce domaine. Toutefois, elle a noté la persistance de nombreux obstacles qui peuvent, selon elle, être résolus par une action collective de la communauté internationale. Parmi ces défis, elle a particulièrement insisté sur la nécessité d’augmenter le financement ainsi que d’élaborer et transférer des technologies plus propres. Notant que le monde continuera de dépendre des combustibles fossiles dans l’avenir, elle a souhaité des innovations pour réduire le coût actuellement élevé des énergies renouvelables. Soulignant qu’il était important de trouver les moyens de reproduire les pratiques optimales, elle a affirmé que son pays continuerait à défendre les engagements pris à Rio de Janeiro et à Johannesburg, souhaitant des partenariats plus nombreux pour parvenir à des résultats plus rapides.
Mme MARIA DE FATIMA LIMA DA VEIGA (Cap-Vert) a déclaré que son pays avait mis en place un ensemble de réformes pour moderniser son système énergétique et entrepris de gérer son potentiel en matière d’énergies renouvelables, notamment éolienne et solaire. En outre, de grands instruments contraignants sur le plan juridique ont été signés et ratifiés par le pays. Nous saluons toutes les initiatives déjà prises dans le cadre de la coopération Sud-Sud, comme l’augmentation de l’accès aux marchés des petits États insulaires en développement, auxquels il faut accorder une attention particulière. À cet égard, les programmes, fonds et agences des Nations Unies ont un rôle essentiel à jouer, a souligné la représentante.
M. RODRIGO MALMIERCA DIAZ (Cuba) a noté la dépendance actuelle du monde face aux combustibles fossiles tout en s’inquiétant de leurs effets sur l’environnement et la santé publique. Il a affirmé que les pays développés devaient assumer les obligations qui leur incombent à cet égard. Son pays, a-t-il déclaré, s’est engagé pour améliorer l’environnement national, régional et mondial et travaille aussi à l’établissement d’un modèle régional de coopération afin de répondre aux défis de justice sociale et du droit au développement durable des peuples. Dans ce contexte, il a particulièrement insisté sur la nécessité d’accroître la coopération Sud-Sud. Par ailleurs, il a remarqué que Cuba s’était doté de stratégies pour parvenir à un modèle de développement en harmonie avec la nature, modèle qui passe notamment par l’efficacité énergétique. Au cours de l’année à venir, a-t-il poursuivi, la communauté internationale doit faire preuve d’une ferme volonté politique pour mobiliser les ressources et favoriser l’accès à la technologie qui permettra de réduire les effets des catastrophes naturelles, a-t-il conclu.
M. COLLIN D. BECK (Îles Salomon) a déclaré que son Gouvernement s’efforçait d’aider les populations des zones rurales à réorienter les exportations de noix de coco vers la fabrication de biocarburants et le développement de l’énergie hydroélectrique. Des ressources financières nouvelles devront cependant être mises en œuvre pour élargir la base économique de notre population, qui est obligée d’abattre des arbres pour envoyer ses enfants à l’école. Par ailleurs, le représentant a souhaité que la Journée des petits États insulaires en développement soit officialisée à l’avenir par la Commission du développement durable. Il faut en outre que toutes les institutions et programmes des Nations Unies coordonnent leurs actions en faveur de ces pays, a insisté le représentant.
M. DASHO NADO RINCHLEN, Ministre à la Commission nationale de l’environnement du Bhoutan, a expliqué que la philosophie du développement de son pays reposait sur quatre piliers: la promotion de la culture, la bonne gouvernance, la conservation de l’environnement et le développement durable. Rappelant que le Bhoutan était un pays montagneux sans littoral, il a indiqué que le pays bénéficiait de nombreuses sources d’eau qui lui permettaient de produire et d’exporter de l’électricité. Il a estimé que l’énergie constituait la clef du développement social et économique. Nous souhaitons fournir l’électricité à tous d’ici à 2020, notamment pour réduire la consommation de bois de chauffe, a-t-il annoncé en regrettant que le Bhoutan soit actuellement l’un des plus grands consommateurs de bois de chauffe par habitant. Par ailleurs, il a déploré que les énergies renouvelables soient pour l’instant trop coûteuses et peu accessibles pour les pays les moins avancés (PMA). Ces sources d’énergies nouvelles doivent être encouragées, a-t-il conclu, et l’Aide publique au développement (APD) est essentielle pour rendre l’énergie accessible à tous.
M. KADYRBEK SARBAEV, Ministre des affaires étrangères du Kirghizistan, a rappelé que son pays avait été choisi comme pays modèle pour la gestion efficace de ses ressources énergétiques. Le Gouvernement kirghize étudie actuellement avec ses partenaires la possibilité de mettre en place des chauffages solaires, ce qui permettra de réduire l’exploitation des ressources naturelles, comme la pollution atmosphérique. Pays montagneux et isolé, le Kirghizstan a besoin de partenariats pour surmonter les difficultés liées à son relief. Le pays participe également à un projet pilote dans l’application de technologies propres dans l’exploitation du charbon. Par ailleurs, conformément à ses obligations relatives à la Convention cadre sur le changement climatique, le Kirghizistan a rendu un premier rapport sur cette question et est en train d’en préparer un second. En outre, un projet de renforcement institutionnel est également en cours pour le développement durable, a ajouté le Ministre.
M. LUCIEN LUX, Ministre de l’environnement du Luxembourg, s’est associé aux remarques du représentant de l’Autriche, qui s’était exprimé au nom de l’Union européenne. Dans un scénario de lutte efficace et immédiate contre le réchauffement global, les bénéfices en matière de dommages évités l’emporteront à terme très largement sur les coûts des politiques de réduction des émissions, a-t-il affirmé, soulignant l’importance d’aboutir à des mesures politiques et des actions concrètes pour faire face à la pollution de l’air et aux changements climatiques. Rappelant que lors de la récente Conférence de Montréal, la communauté internationale avait affirmé qu’elle continuerait la voie « Kyoto », M. Lux a évoqué les mesures prises par le Luxembourg en la matière, notamment l’introduction d’un prélèvement sur les ventes de carburants routiers pour financer la mise en œuvre de mesures de réduction des émissions au niveau national.
Kyoto n’étant qu’un premier pas, le Ministre luxembourgeois de l’environnement a estimé qu’il faudrait mettre en place un nouveau régime climatique multilatéral à la fois équitable et efficace d’un point de vue environnemental et économique. Selon le Ministre, le groupe des pays industrialisés devrait assumer des réductions importantes de gaz à effet de serre –de 15 à 30% d’ici à 2020, et de 60 à 80% à l’horizon 2050 par rapport aux valeurs de référence prévues dans le Protocole de Kyoto– compte tenu des écarts d’émission par habitant et de la responsabilité historique de ces pays. M. Lux a néanmoins indiqué que pour atteindre ces objectifs, les pays développés devraient continuer à se montrer solidaires envers les pays en développement, souvent les plus exposés aux conséquences du changement climatique, estimant que la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement devait contribuer à améliorer la sécurité environnementale et les équilibres écologiques.
M. YASHAR ALIYEV (Azerbaïdjan) a souligné l’importance de la sécurité énergétique tout en insistant sur la nécessité de protéger l’environnement. En tant que pays producteur de pétrole et de gaz, il a estimé qu’il faudrait être réaliste quant aux capacités financières et techniques des pays en développement ainsi que sur les tendances de consommation mondiale qui resteront centrées sur les combustibles fossiles. Il a jugé essentiel de faciliter l’accès des pays producteurs et consommateurs à des techniques moins polluantes et abordables pour les combustibles fossiles. Notant l’apport clef que constitue l’énergie dans la croissance, il a affirmé qu’il faudrait examiner l’efficacité énergétique et prendre des mesures politiques nationales en faveur de cette rationalisation. Il a déclaré que son pays continuerait à contribuer à la sécurité énergétique régionale et appuierait la diversification des sources d’approvisionnement de l’énergie au niveau mondial. Enfin, il a indiqué que pour que ce cycle de la CDD soit un succès, il faudrait avant tout se concentrer sur des objectifs pragmatiques et réalisables.
M. DEVON ROWE, Secrétaire permanent du Ministère du Gouvernement local et de l’environnement de la Jamaïque, a souligné l’existence de besoins en matière de recherche d’énergies renouvelables pour les pays en développement. Cela ne signifie pas seulement la recherche de technologies appropriées mais aussi une évaluation de leurs capacités énergétiques. Dans ce cadre, la coopération Sud-Sud peut aider à commercialiser les énergies renouvelables et à assurer les transferts de technologies et de savoir-faire, a souligné M. Rowe. L’impact de l’utilisation de ces énergies sur l’environnement ne saurait être sous-estimée. Ainsi, une ferme éolienne de 20 mégawatts a été ouverte en Jamaïque.
Mme PENELOPE BECKLES, Ministre des services publics et de l’environnement de Trinité-et-Tobago, a fait valoir que le pays avait élaboré une stratégie visant à promouvoir la croissance économique nationale tout en préservant l’environnement. S’agissant de l’énergie, elle a souligné les efforts en cours pour augmenter l’efficacité énergétique et réduire la pollution atmosphérique en passant à des énergies plus propres, dont le gaz naturel. Parmi les autres mesures entreprises par Trinité-et-Tobago, elle a cité un « fonds vert » pour financer les projets écologiques. De plus, elle a assuré que son pays portait une attention particulière à l’accès des communautés rurales à l’énergie. Le réseau électrique est constamment modernisé pour faire face à la demande croissante qui accompagne le développement du pays, a-t-elle noté. En ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, elle a entre autres indiqué que son pays possédait notamment un programme pour augmenter la couverture forestière nationale et avait mis en place des normes pour les véhicules. Soulignant l’engagement de son pays en faveur des technologies moins polluantes et les énergies propres, elle a demandé de nouvelles ressources consacrées uniquement à leur développement. Enfin, elle a insisté sur le rôle des partenariats sur le plan régional et d’une coopération Sud-Sud améliorée.
M. LUCIANO DE CASTRO, Ministre la coordination et des affaires environnementales du Mozambique, a estimé que la disponibilité des ressources énergétiques du pays (hydroélectricité, gaz naturel, charbon et biomasse) jouerait un rôle déterminant dans l’éducation de la pauvreté. Le pays a des potentiels importants en matière d’énergie, mais pour que le pays devienne autonome sur ce point, il faut davantage d’investissements en vue de renforcer les infrastructures existantes. Le Mozambique a également réaffirmé qu’il fallait renforcer les partenariats en faveur de la recherche des énergies renouvelables dans les pays en développement.
M. CLAUDIO LANGONE, Ministre de l’environnement du Brésil, a centré son intervention sur les biocombustibles. Il a fait valoir la grande expérience de son pays dans ce domaine et a estimé que cela pourrait permettre de tirer des leçons importantes et de partager des bons procédés. Il a notamment suggéré que l’utilisation de biocombustibles était une réelle occasion de créer des partenariats productifs dans ce domaine. Toutefois, il a regretté que le potentiel des biocombustibles ne soit pas exploité, en raison d’entraves politiques et économiques. Ces entraves sont inexplicables lorsqu’on examine les bienfaits de l’utilisation de la biomasse quant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, a-t-il insisté. Il a notamment fait remarquer que les véhicules à combustible mixte représentaient 60% des ventes de véhicules neufs au Brésil. Notant l’importance de la coopération Sud-Sud, il a affirmé que celle-ci pouvait donner des résultats très positifs. Les échanges entre deux pays qui ont la même réalité socioéconomique et donc les mêmes défis peuvent être très fructueux, a-t-il fait observer.
S’exprimant au nom des États membres de l’Organisation économique (ECO), M. HAMID CHITCHIAN, Vice-Ministre de l’énergie de la République islamique d’Iran, a indiqué que cette organisation avait adopté plusieurs mesures pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et créé une direction commune pour le développement durable.
Mme KAREN KRAFT-SLOAN, Ambassadrice pour l’environnement du Canada, a affirmé qu’il fallait augmenter l’accès à des services d’énergie fiables, abordables et respectueux de l’environnement. Elle a estimé que certains obstacles, comme les lacunes des structures de gouvernances relevaient de la compétence des gouvernements nationaux, mais d’autres questions, comme le manque de financement ou les technologies désuètes, exigeaient des efforts de tous. Elle a affirmé que l’Aide publique au développement pouvait servir à apporter une contribution catalytique à la transformation économique à long terme, ce qui à son tour, pouvait faire augmenter les flux d’investissements. Par ailleurs, elle a souligné l’importance des moyens de mise en œuvre novateurs, comme le partenariat public/privé, pour favoriser le développement durable. De plus, elle a estimé qu’il faudrait encourager les échanges et l’application de technologies propres aux niveaux national et international, notamment afin d’aider les pays en développement à sauter l’étape du développement à forte intensité d’émissions. S’agissant des résultats de la CDD, la représentante a déclaré que l’ordre du jour des deux sessions devrait porter sur un groupe de priorités choisies avec soin qui auront des chances de progrès aux nouvelles négociations intergouvernementales de l’année prochaine.
M. IBRAHIM SESAY, Vice-Ministre pour le développement et la planification économique de la Sierra Leone, a déclaré que les PME manquaient de ressources et étaient donc obligées de mobiliser des capitaux pour s’approvisionner en énergie, ce qui a augmenté leurs coûts de production. Il faut donc lancer des projets visant à rationaliser et à rendre plus efficaces les capacités énergiques du secteur privé. Le transport est par ailleurs une source majeure de pollution en Sierra Leone, où la plupart des véhicules sont vieux et émettent de ce fait des gaz à effet de serre considérables. En conclusion, le représentant a déclaré que l’énergie pour le développement durable restait un défi pour les pays en développement, où 2 milliards de personnes étaient privées d’accès. L’aide de partenaires internationaux est donc nécessaire pour le relever.
M. JAIME ALEJANDRE, Directeur général de la qualité de l’environnement de l’Espagne, a déclaré que l’efficacité énergétique devrait être à la base des politiques futures en matière d’énergie. De plus, il a souhaité des mesures pour encourager le développement des technologies propres et des sources d’énergies durables. Celles-ci présentent un réel potentiel pour le développement durable des pays en développement, a-t-il précisé. Il a soutenu qu’en matière de protection de l’environnement, il faudrait promouvoir les instruments de marché, comme les subventions. S’agissant du changement climatique, il a expliqué que l’Espagne souffrait d’une désertification accélérée et a souligné l’importance des plans d’adaptation. Par ailleurs, il a noté qu’il faudrait régler la question des transports ainsi que celle de la qualité de l’air des villes, sujet clef pour l’Espagne. Enfin, il a identifié la transparence et la participation des citoyens comme des éléments clefs pour l’élaboration et la mise en œuvre des politiques environnementales.
M. JOSEPH NTAKIRUTIMANA (Burundi) a indiqué qu’en dépit des progrès accomplis en direction des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), beaucoup de pays africains, comme le sien, étaient confrontés aux terribles effets du changement climatique. L’absence d’infrastructures adaptées oblige en outre beaucoup d’entreprises à fonctionner sur des groupes électrogènes et les populations à utiliser du bois de chauffe. Pour remédier à cette situation, le Burundi s’est lancé dans des projets de reboisement du territoire et de modernisation de centrales électriques. Il a invité en conclusion les bailleurs de fonds tels le Fonds mondial pour l’environnement à apporter les financements nécessaires.
M. MOSES SAYELA WALUBITA (Zambie) a estimé qu’Action 21 et le Programme d’action de Johannesburg avaient donné la voie à suivre en matière de développement durable. Toutefois, il a regretté le manque de progrès quant au changement climatique et la sécurité énergétique. Il a souligné les propres défis de la Zambie à intégrer le développement durable, dont le niveau élevé de pauvreté et les lacunes des cadres juridiques et administratifs. De plus, il a noté le manque de coordination des politiques de différents secteurs, tout en soulignant les déficiences dans les capacités institutionnelles nationales. Notant que l’efficacité énergétique permettait d’accroître la croissance économique et la compétitivité, il a affirmé que les pays en développement avaient toutefois besoin de financement supplémentaire, de meilleurs transferts des technologies ainsi que de renforcer leurs capacités pour mettre en œuvre les objectifs de Johannesburg. Enfin, il a appelé toutes les parties à mettre en œuvre leurs engagements en matière de réduction de la pollution pour le bien de l’humanité.
M. RADZI RAHMAN (Malaisie) a déclaré que son pays s’était embarqué dans une mission nationale, une politique et un cadre de mise en œuvre mettant l’accent sur ses efforts pour devenir un pays développées d’ici à 2020. Des efforts ont également été déployés pour renforcer son secteur énergétique, notamment par la recherche d’énergies renouvelables. Nous pensons que les efforts nationaux sont déterminants pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et la Malaisie s’est beaucoup investie dans le renforcement de son secteur énergétique. Cependant, ces initiatives doivent être renforcées par l’Aide publique au développement (APD), actuellement insuffisante, a indiqué le représentant.
M. JORGE BALLESTERO (Costa Rica) a regretté que le processus de développement économique actuel passe trop souvent par la destruction des forêts tropicales. Prenant l’exemple du Protocole de Kyoto, il a souhaité qu’une même approche soit adoptée pour les forêts tropicales en alignant les stimulants de marché et le développement durable. Il a déploré que ce Protocole donne des stimulants pour les forêts déjà détruites mais ne reconnaisse pas celles qui sont préservées. Affirmant qu’il serait préférable de prévenir que de guérir, il a demandé que ces efforts soient pris en compte. C’est dans cet objectif que le Costa Rica s’est allié à d’autres pays possédant des forêts tropicales, a-t-il poursuivi. Par ailleurs, il a souligné que les pays en développement avaient besoin de revenus novateurs pour surmonter les structures discriminatoires du commerce qui existent actuellement. Il faut incorporer au marché les services fournis par l’écosystème, a-t-il précisé.
S’exprimant au nom des États membres de la CARICOM, M. JERROLL THOMPSON, Ministre des télécommunications, de la science, de la technologie et de l’industrie de Saint-Vincent-et-les Grenadines, a indiqué qu’en dépit de très faibles émissions de gaz à effets de serre, l’archipel était tout particulièrement touché par le changement climatique. Ce phénomène contraint donc les petits États insulaires en développement à réformer leurs économies afin de renforcer leur compétitivité et leur croissance économique. Cependant, a ajouté le représentant, les pays des Caraïbes restent vulnérables aux chocs extérieurs et souffrent notamment de la flambée des prix du pétrole. Du coup, les membres de la CARICOM ont renforcé leur coopération économique en prenant des initiatives communes, notamment dans le domaine des énergies renouvelables. Leur potentiel à cet égard est particulièrement riche, comme en témoigne un certain nombre de projets s’appuyant sur l’énergie solaire.
M. FERGUSON THEOPHILUS JOHN, Ministre du développement, de l’environnement et de l’habitat de Sainte-Lucie, a fait part des efforts de son pays depuis 1999 pour s’engager dans la voie de l’énergie durable. Il a par exemple expliqué que les énergies renouvelables étaient incluses dans le plan national énergétique et que son pays s’attachait à attirer des investissements dans le domaine énergétique dans la perspective d’un développement durable. Il faudrait, a-t-il préconisé, tirer les enseignements de l’exemple de la Barbade en ce qui concerne l’énergie solaire. Le Ministre a toutefois regretté que le coût des technologies associées à cette source d’énergie, et des installations notamment, soit trop élevé pour son pays. Le Gouvernement avait toutefois introduit des incitations fiscales pour promouvoir l’utilisation de chauffe-eau solaires. Enfin, il a souligné que le pays souhaitait également s’intéresser au potentiel des biocombustibles et a souligné le rôle crucial de la coopération Sud-Sud pour développer des initiatives dans ce domaine.
M. ABDUL HAKIM EL-WAER (Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré que l’énergie était le moteur des stratégies de développement durable des pays en développement. Son pays s’est pour sa part engagé à atteindre les objectifs prévus par Action 21 en s’efforçant de mettre en œuvre le développement durable dans tous les secteurs et de dépolluer l’air. Elle a également ratifié le Protocole de Kyoto. La Libye a également remplacé l’essence avec plomb par de l’essence sans plomb et du diesel à faible teneur en sulfure. Elle a aussi créé de petits projets d’énergies renouvelables, notamment éolienne, mais elle favoriserait l’utilisation des combustibles fossiles, qui continueront d’être la clef du succès pour les pays en développement. En outre, elle a mis en place un gazoduc qui permet d’utiliser le gaz naturel propre et de l’acheminer vers les pays européens.
Mme FEKITAMOELOA ‘UTOIKAMANA (Tonga) a déclaré que son pays s’employait à poursuivre ses objectifs de développement durable avec la collaboration de ses partenaires bilatéraux et multilatéraux. En ce qui concerne la pollution atmosphérique, elle a fait valoir que Tonga avait participé à l’application du Protocole de Montréal dans la région du Pacifique et espérait des appuis institutionnels afin de continuer à mettre ne œuvre des projets dans ce domaine. Elle a aussi noté que son pays s’employait à lutter contre les changements climatiques, notamment en fournissant une assistance basée sur l’adaptation aux communautés locales qui souffrent de l’érosion des zones côtières et de la montée du niveau de la mer. Dans ce contexte, elle a souligné la nécessité d’un programme d’aide publique au développement pour assurer de futurs projets dans ce domaine ainsi que le besoin de Tonga de recevoir une assistance technique et scientifique quant aux changements climatiques. Enfin, elle a exprimé la reconnaissance de son pays à l’égard du FEM, du PNUE, du PNUD et du Forum des îles du Pacifique, entre autres, pour leur assistance financière et technique généreuse qui a contribué au succès des projets entrepris à Tonga.
M. ARJUN BAHADUR THAPA (Népal) a indiqué que son pays était Partie à 16 instruments internationaux relatifs au développement durable, une perspective complètement intégrée aux politiques du nouveau Gouvernement démocratique népalais, qui est plus que jamais déterminé à renforcer les énergies renouvelables. Le bois de chauffe et l’énergie organique constituant les moyens de base pour les populations, des projets alternatifs ont permis d’électrifier les zones rurales et de réduire la dépendance aux combustibles fossiles et la pollution atmosphérique, a précisé le représentant.
M. GEORGE TALBOT (Guyana), intervenant au nom du Groupe de Rio, a affirmé que les discussions de la CDD avaient permis de tirer des enseignements des expériences nationales. Il faut maintenant saisir les occasions pour mettre en œuvre les meilleures pratiques, a-t-il ajouté. Soulignant l’importance d’un développement durable et axé sur la personne humaine, il a estimé que cette tâche nécessitait une coopération internationale accrue dans le domaine des transferts de technologies plus propres, celui des sources d’énergie de substitutions ainsi que du financement plus prévisible dans les projets. Par ailleurs, en ce qui concerne la question du changement climatique, il a souhaité que les problèmes soient résolus de manière intégrée. Citant les dégâts catastrophiques des changements climatiques dans la région d’Amérique latine, il a fait valoir que la vulnérabilité des pays en développement méritait un appui accrû de la part de la communauté internationale.
M. EDWARD OSEI NSENKYIRE (Ghana) a rappelé que son pays poursuivait des politiques et des plans visant à améliorer le sort de populations rurales et à faire reculer la pauvreté, notamment par l’attribution de crédits visant à encourager la création de micro-entreprises et des petites entreprises. Cependant, la plupart du temps, ces populations, en particulier les femmes, se retrouvent dans une situation de dépendance à l’égard de la biomasse. Il faut donc lui substituer des énergies renouvelables en partenariat avec des pays de la sous-région. Par ailleurs, le Ghana a pris des mesures pour enrayer l’extension du Sahel vers le Sud telles que la plantation d’arbres et la conservation des sols.
M. ABOUBACRY DEMBA LOM, Directeur de la planification nationale et de la coordination régionale du Sénégal, a déclaré que dans le domaine de l’énergie, l’accès aux services énergétiques demeure encore un problème malgré la progression du taux d’électrification rurale qui est passé de 6% en 2000 à 12,5% en 2004, alors que pour le milieu urbain n’est que de 55%. Le Sénégal connaît une forte dépendance énergétique qui constitue un goulot d’étranglement pour l’économie. Il a ajouté que son pays soutenait toute initiative visant à diversifier les sources d’énergie et à développer les énergies renouvelables. Le Gouvernement a mis en place une nouvelle politique énergétique qui vise entre autres à développer les capacités de production, à assurer le financement des activités de développement du secteur énergétique et à renforcer l’accès aux services énergétiques dans les zones rurales.
Mme MARIA GALLARDO HERNANDEZ (El Salvador) a déclaré que l’énergie était un élément clef du développement durable, tout en reconnaissant que l’utilisation de combustibles fossiles avait une influence néfaste sur le changement climatique. El Salvador estime donc qu’il est urgent de promouvoir les sources d’énergie renouvelables. Notre condition de pays en développement nous impose cependant des limites sur le plan du financement et de la modernisation des infrastructures, a ajouté la représentante. Les besoins énergétiques d’Amérique centrale sont nombreux; 35% de la population du continent n’ayant pas accès à l’électricité. Nous considérons que l’appui de la communauté internationale est nécessaire à des prix et à des conditions plus justes, a ajouté Mme Hernandez, qui a réitéré en conclusion la nécessité de mettre en place des projets associant le secteur privé.
Commentaires des délégations sur le résumé du Président
Ouvrant le dialogue pour connaître les commentaires des délégations sur son résumé des travaux de la quatorzième session de la CDD, le Président a d’abord donné la parole à la représentante de l’Afrique du Sud qui s’exprimait au nom du Groupe des 77. Celle-ci, tout comme la représentant du Qatar, s’est dite déçue que le texte ne mette pas l’accent sur la Stratégie de Maurice ou sur les besoins spécifiques des pays les moins avancés, des pays sans littoral en développement et de l’Afrique. De plus, elle a affirmé que le résumé avait le potentiel de saper le multilatéralisme au profit d’une libéralisation sans frein. Pour sa part, le représentant du Brésil a souhaité une référence plus marquée à la coopération entre institutions et a suggéré la création, au sein des Nations Unies, d’une organisation pour traiter de la question de l’énergie. Le Koweït a cependant estimé que la création d’une instance supplémentaire n’était pas pertinente dans la mesure où cette question n’avait pas été examinée dans le cadre de cette session.
Par ailleurs, la représentante de l’Argentine a regretté que les préoccupations de l’Amérique latine ne soient pas bien reflétées dans ce texte. Ainsi, elle a demandé le renforcement du processus régional préparatoire dans la perspective de la CDD-15. Le représentant de l’Inde a souhaité que le texte fasse mention de la nécessité de donner un espace politique pour les pays en développement en ce qui concerne leurs choix énergétiques. L’Azerbaïdjan s’est déclaré enfin déçu de l’absence de référence aux transferts de technologies à l’alinéa j) du paragraphe 36.
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