En cours au Siège de l'ONU

ENV/DEV/895

LA CDD ENTAME SON DÉBAT DE HAUT NIVEAU PAR UN DIALOGUE ENTRE MINISTRES, CHEFS D’ENTREPRISES ET INSTITUTIONS FINANCIÈRES INTERNATIONALES

10 mai 2006
Conseil économique et socialENV/DEV/895
Department of Public Information • News and Media Division • New York

Commission du développement durable

Quatorzième session

16e et 17e séances – matin & après-midi


LA CDD ENTAME SON DÉBAT DE HAUT NIVEAU PAR UN DIALOGUE ENTRE MINISTRES, CHEFS D’ENTREPRISES ET INSTITUTIONS FINANCIÈRES INTERNATIONALES


Les délégations ont également insisté sur la difficulté de concilier croissance économique et protection environnementale pour les pays en développement


« Nous devons lancer une révolution de l’efficience énergétique », a déclaré ce matin le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, devant de nombreux ministres réunis à l’occasion de l’ouverture du débat de haut niveau de la Commission du développement durable (CDD).  Dénonçant le gaspillage énergétique, il a entre autres demandé une utilisation plus systématique des techniques offrant un meilleur rendement et a suggéré que les pays investissent davantage dans les sources d’énergie renouvelables qui restent « lamentablement sous-exploitées ». 


Dans son allocution, le Secrétaire général a par ailleurs affirmé qu’il existait désormais des manières écologiquement rationnelles de s’industrialiser.  Les pays en développement ne devraient pas être condamnés par le poids de la tradition ou de leur pauvreté à répéter ce qu’ont fait leurs prédécesseurs, a-t-il insisté, soulignant que les pays développés avaient le devoir d’aider ces États à renforcer leurs capacités et à améliorer leurs techniques et leur savoir-faire.  Afin de combiner développement industriel, efficacité énergétique et protection de l’environnement, M. Annan a également fait valoir l’importance de la participation de tous: gouvernements, secteur privé, marchés financiers, société civile, et même, particuliers. 


La Commission du développement durable a ensuite entendu les interventions de ministres, de chefs d’entreprise et de représentants d’institution financière internationale.  Au cours de ce dialogue interactif, les ministres, principalement de l’énergie, ont fait part de leur expérience nationale respective.  Ceux de l’Afrique du Sud, du Qatar et de la Chine ont ainsi souligné l’importance de mettre en place un environnement propice aux investissements dans le secteur de l’énergie.  De plus, à l’instar de la Sous-Secrétaire d’État américaine, ils ont insisté sur la nécessité de multiplier les partenariats entre le secteur privé et le secteur public afin de faciliter l’accès à l’énergie pour tous, et d’étendre l’utilisation des techniques modernes à prix modérés.  Les hauts fonctionnaires gouvernementaux ont aussi mis l’accent sur la difficulté de mobiliser des fonds pour assurer la croissance industrielle tout en protégeant l’environnement, soulignant parmi les solutions le rôle de facilitateur des gouvernements dans ce domaine.


De même, les chefs d’entreprise participant à ce dialogue ont insisté sur le rôle de ces partenariats entre secteur privé et secteur public.  La plupart d’entre eux ont également affirmé que les entreprises à travers le monde étaient désormais bien engagées dans la réalisation des objectifs de développement durable.  Le Président-Directeur général d’Eksom, une compagnie énergétique sud-africaine ou encore celui de Hinopak Motors Ltd, une compagnie pakistanaise, ont mis de l’avant l’importance de l’efficacité énergétique à la fois pour les utilisateurs et les entreprises puisque cette rationalisation réduit les frais et les coûts de l’énergie.  Plusieurs entrepreneurs ont également souligné l’importance des sources d’énergie renouvelables, et tout particulièrement de la coopération dans ce secteur.  Quant aux représentants des institutions financières internationales, ils ont fait part des moyens pour supprimer les obstacles qui entravent l’accès des pauvres à l’énergie. 


Plus tard dans l’après-midi, la Commission du développement durable a entendu une intervention de M. Pascal Lamy, Directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), par message vidéo.  Celui-ci a constaté que les besoins énergétiques augmenteront de 60% d’ici à 2030 et qu’il fallait ajuster les politiques énergétiques pour répondre à cette demande croissante sans pour autant mettre en danger l’environnement ou la santé humaine.  Se félicitant que le secteur énergétique soit de plus en plus sujet à la concurrence, il a assuré que l’ouverture de ce marché n’était pas synonyme de dérégularisation, pourvu que cela soit fait de manière non discriminatoire selon les règles de l’OMC.  Enfin, il a estimé que la suppression des obstacles commerciaux sur les biens pouvait promouvoir des énergies propres et des techniques novatrices énergétiques.


Enfin, les délégations sont intervenues sur le thème de « La voie à suivre » en matière de politiques énergétiques.  Nombre d’entre elles ont fait valoir qu’une politique énergétique viable était une condition préalable à la réalisation des objectifs de développement, y compris ceux issus du Sommet mondial sur le développement durable de 2002 ainsi que les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Reconnaissant ce point de vue, la plupart des pays en développement ont toutefois rappelé les défis auxquels ils sont confrontés dans l’accomplissement de cette tâche et ont demandé le respect des engagements souscrits au niveau international. 


Au cours de la journée, les ministres, secrétaires d’État ou autres hauts fonctionnaires des pays suivants ont pris la parole: Afrique du Sud, Qatar, Pays-Bas, États-Unis, Chine, Égypte, Autriche, Gabon, Qatar, Chine, Allemagne, Pays-Bas, Islande, Irlande, Australie, Indonésie, Émirats arabes unis, Nauru, Serbie-et-Monténégro, Botswana, Bangladesh, Nigéria, Bénin, Ouganda, Arabie saoudite, Suède, Israël, Bélarus, Bulgarie, Tuvalu, République islamique d’Iran, Thaïlande, Israël, Hongrie, Danemark, République de Corée, France et Arménie.


Les représentants des entreprises suivantes se sont également exprimés: Eskom, World Business Council for Sustainable Development (WBCSD), Royal Dutch Shell plc, Vatenfall, Qatar Industries, Enel, ABN-AMRO, EDF et Hinopak Motors Ltd.  Sont aussi intervenus les représentants des organismes internationaux suivants: Global Environment Facility, Banque mondiale, Organisation mondiale du commerce et Commission européenne.


La Commission du développement durable poursuivra son dialogue de haut niveau, demain, jeudi 11 mai, à 10 heures. 


MODULE THÉMATIQUE DU CYCLE D’APPLICATION 2006/2007

-     L’énergie au service du développement durable

-     Développement industriel

-     Pollution atmosphérique/atmosphère

-     Changements climatiques


Débat de haut niveau


Allocution


M. KOFI ANNAN, Secrétaire général de l’ONU, a déclaré que l’énergie était l’un des piliers sur lesquels se fondaient les économies et nos sociétés, dont la solidité est de plus en plus incertaine.  C’est pourquoi il faut lancer une révolution de l’efficience énergétique, a-t-il souligné, à l’heure où une centrale classique gaspille 65% de l’énergie qu’elle produit.  Il nous faut retenir et exploiter cette chaleur perdue, utiliser davantage de véhicules hybrides et recourir plus souvent aux techniques offrant un meilleur rendement et aussi réduire la pollution par les combustibles solides, par exemple en utilisant du charbon « propre ».  Faisant ensuite observer que les sources renouvelables d’énergie restaient lamentablement sous-exploitées, M. Annan a encouragé les pays à investir davantage dans celles qui sont bien connues, comme le vent, l’eau et le soleil, et de s’efforcer d’étudier et de mettre en valeur celles qui promettent d’être fructueuses à plus long terme, comme les marées, la conversion thermique, l’hydrogène et les cellules à combustible.


Par ailleurs, les pays en développement ne devraient pas être condamnés par le poids de la tradition ou de leur pauvreté à répéter ce qu’on fait leurs prédécesseurs, surtout lorsque d’autres solutions sont possibles, a prévenu le Secrétaire général.  Mais il y a des façons écologiquement rationnelles de leur permettre de s’industrialiser, a-t-il précisé.  Dans ce contexte, les pays développés ont le devoir de les seconder en les aidant à renforcer leurs capacités, leur transmettre techniques et savoir-faire et favoriser leur dynamique par de nouveaux dispositifs financiers.


Tous les pays doivent participer au marché des bons d’émission de carbone et recourir à des instruments plus souples comme le Mécanisme pour un développement propre de Kyoto pour soutenir les projets de développement durable respectueux du climat dans les pays en développement, a poursuivi M. Annan.  Le changement climatique ne doit pas être considéré comme une problématique à part: ce qui est fait pour l’atténuer et s’y adapter doit s’intégrer dans les stratégies nationales de développement durable, a affirmé le Secrétaire général.  Mais pour réaliser cette entreprise ambitieuse, il faudra la participation aussi bien des marchés financiers, des banques, des entreprises privées, des industries, de la société civile, des particuliers eux-mêmes, qui ont tous un rôle à jouer, a ajouté le Secrétaire général en conclusion.  (Pour lire le discours intégral, voir notre communiqué de presse SG/SM/10455)


DIALOGUE MINISTÉRIEL INTERACTIF AVEC DES CHEFS D’ENTREPRISE: « CHANGER LES CHOSES »


Mme LINDIWE HENDRICKS, Ministre de l’énergie et des ressources minières de l’Afrique du Sud, a fait part de l’expérience de son pays quant au rôle que les entreprises privées peuvent jouer pour mettre en œuvre les engagements du Sommet de Johannesburg.  Elle a estimé que la mobilisation des ressources financières était l’un des défis les plus important.  La Ministre a souligné que le renforcement de la participation du secteur privé et les fonds ainsi apportés permettront de maximiser les effets des projets d’infrastructures énergétiques.  Reconnaissant le rôle critique du secteur privé, elle a toutefois noté un certain nombre de contraintes dans ce domaine, jugeant notamment qu’il fallait accélérer les investissements pour fournir aux communautés rurales des services énergétiques.  L’insécurité énergétique actuelle nous rend conscients de la nécessité d’une efficacité accrue: nous continuons de consommer de plus en plus avec un impact important sur nos systèmes sociaux et écologiques, a-t-elle poursuivi.  Elle a ainsi estimé qu’il fallait, sans attendre, investir davantage dans les nouvelles connaissances. 


Mme Hendricks a insisté sur le rôle des partenariats entre gouvernements, secteur privé et ONG.  Dans cette perspective, elle a suggéré qu’il importait de tirer les leçons et de reproduire les solutions qui ont fait leur preuve.  Elle a aussi souhaité que le secteur privé mette en place des normes d’évaluation pour l’environnement et que les institutions financières multilatérales trouvent des manières novatrices de mesurer le risque à l’égard des investissements pour le développement durable.


M. ABDULLAH BIN HAMAD AL-ATTIYAH, Second Vice-premier Ministre et Ministre de l’énergie et de l’industrie, Ministre de l’électricité et de l’eau du Qatar, a souligné la nécessité pour les gouvernements d’instaurer un cadre favorable aux investissements du secteur privé dans le domaine énergétique.  Dans ce cadre, le Qatar a développé de nombreux partenariats en vue d’exploiter les sources de gaz naturel du pays, parmi les plus importantes au monde, et de les mettre sur le marché mondial.  Le pays a donc investi 60 milliards de dollars dans le gaz naturel et dans sa mise à disposition par des tankers.  La production de gaz liquide atteindra 77 millions de tonnes par an d’ici au début 2012.  Par ailleurs, le secteur privé du Qatar a adapté des projets privés dans le pays et à l’extérieur du pays, en favorisant les transferts de technologies et de savoir-faire, a conclu le Ministre.


Mme AGNES VAN ARDENNE, Ministre de l’aide au développement des Pays-Bas, a rappelé que moins d’un quart des Africains bénéficiaient de l’électricité et que la quête de l’énergie était quotidienne dans une large partie du monde en développement.  Prenant en exemple son pays, elle a souligné les actions concrètes qui peuvent être prises dans le domaine de l’énergie.  Elle a rappelé que son pays s’était engagé, lors de la première Conférence de l’énergie au service du développement en 2004, à fournir des services d’énergie modernes à 10 millions de personnes d’ici à 2015.  Elle s’est félicitée que ce projet soit en bonne voie, notamment grâce aux partenariats entre le secteur privé et le secteur public et avec les ONG.  Elle a aussi indiqué que dans ce cadre, les Pays-Bas allaient cibler leurs efforts sur les femmes.  Elle a appelé les pays donateurs à faire de même et à se fixer des objectifs concrets en faveur des pauvres. 


S’agissant du secteur privé, Mme Van Ardenne a demandé aux entreprises d’investir dans des services d’énergie modernes en faveur des pauvres ainsi que dans les énergies propres pour assurer le futur des générations à venir.  Par ailleurs, la Ministre des Pays-Bas a insisté sur le rôle de chef de file de la Banque mondiale dans le domaine de l’énergie.  Se félicitant du Cadre d’investissement pour les énergies propres de cette institution, elle a toutefois souhaité que la question de l’accès à l’énergie pour les pauvres soit mieux adressée.  Elle a appelé la Fédération de Russie, qui exerce actuellement la présidence du G-8, à faire de cette question une priorité. 


Mme PAULA DOBRIANSKY, Sous-Secrétaire d’État à la démocratie et aux affaires mondiales des États-Unis, a déclaré que son Gouvernement mettait de plus en plus l’accent sur les énergies renouvelables afin de réduire la dépendance du pays aux combustibles fossiles.  L’énergie est en effet, avec l’éducation, un préalable à la croissance économique, a-t-elle affirmé.  Aussi faut-il multiplier les partenariats en ce domaine et faciliter l’accès à l’énergie et aux techniques les plus modernes à prix modéré.  Des alternatives moins chères et plus fiables sont d’ores et déjà commercialisées auprès du grand public, a indiqué Mme Dobriansky, qui a fait valoir qu’au cours de ces cinq dernières années, le prix des énergies solaire et éolienne avait diminué.  Des partenariats de recherche dans le domaine de l’hydrogène et du nucléaire ont également permis d’élargir l’accès aux énergies propres.  Des cadres régulateurs sont cependant indispensables pour encourager le secteur privé à jouer son rôle dans la recherche d’énergies prometteuses qui vont transformer nos vies, a conclu Mme Dobriansky.


M. DU YING, Vice-Président de la Commission du développement national et de la réforme de la Chine, a estimé que le renforcement des échanges et de la coopération entre gouvernements et entreprises démontrait que le développement durable n’était plus simplement confiné aux simples consultations politiques.  Reconnaissant le rôle positif de la mondialisation pour la croissance économique, il a cependant souhaité que l’on accorde une attention accrue aux défis que celle-ci pose au développement durable.  Il a affirmé que la communauté internationale devait élaborer un environnement économique propice et que la coopération internationale devait être renforcée dans le domaine du transfert des connaissances notamment.  En tant que pays en développement, a-t-il poursuivi, la Chine subit d’énormes pressions quant à son développement économique et la protection environnementale.  Il a expliqué que tout en augmentant ses activités économiques depuis 30 ans, le pays avait promulgué des lois strictes et des règlements afin de préserver l’énergie et protéger l’environnement.  La Chine vise à réduire sa consommation d’énergie et à diminuer ses émissions de polluants dans les cinq prochaines années, a-t-il assuré.  M. Ying a expliqué que pour atteindre ces objectifs, le pays devait optimiser davantage ses structures industrielles, faire de la conservation des ressources une politique nationale et protéger les écosystèmes et l’environnement.  Enfin, il a fait valoir que son pays se tenait prêt à échanger et coopérer avec d’autres États dans ces domaines, afin de promouvoir la sécurité énergétique et le développement durable dans le monde. 


M. HASSAN AHMAD YOUNES, Ministre de l’électricité de l’Égypte, a déclaré que son pays avait décidé de privatiser l’électricité dans les années 70 pour permettre la participation plus active du secteur privé.  Dans ce contexte, un certain nombre de règles ont été adoptées pour réglementer le marché.  De récentes législations permettront en outre des investissements accrus dans le domaine des partenariats publics/privés et de favoriser la libre concurrence.  De nombreuses perspectives s’ouvrent aujourd’hui au secteur privé, que l’Égypte encourage à vendre et à distribuer directement l’électricité aux clients, ainsi qu’à investir dans le domaine éolien.  De grands projets industriels favoriseront également la construction de grandes centrales.  Enfin, le Ministre a déclaré qu’au début des années 90, l’Égypte avait commencé à étudier les capacités énergétiques existantes en vue de renforcer la production nationale.


M. VALLI MOOSA, Président d’Eskom et de Business Action for Energy (Afrique du Sud), a déclaré que la Commission du développement durable (CDD) devrait se féliciter car son message, à savoir que le développement durable était aussi l’affaire des entreprises, était maintenant largement répandu dans le monde des affaires.  Toutefois, il s’est interrogé sur la situation actuelle de l’accès à l’énergie.  Il n’y a aucune raison pour que quiconque aujourd’hui vive sans source fiable d’énergie, a-t-il affirmé.  Il a de plus estimé que l’accès à l’énergie était un préalable à la croissance économique et que sans cet accès et sans l’élargissement des infrastructures, la croissance serait ralentie.  En tant qu’entrepreneur, il a souhaité des interactions plus importantes avec les gouvernements afin, notamment, de réduire le coût des investissement dans les pays pauvres.  Par ailleurs, il a souligné l’importance de l’efficacité énergétique, citant les pénuries d’énergies actuelles dans plusieurs régions du monde.  Les gouvernements et le secteur privé peuvent ensemble déployer une gigantesque campagne d’économie d’énergie, a-t-il soutenu, affirmant que l’efficacité énergétique profitait aux entreprises, puisqu’elle réduit leurs frais, mais aussi aux pauvres, qui dépenseraient ainsi moins pour l’utilisation de l’énergie.


M. TRAVIS ENGEN, Président du groupe World Business Council for Sustainable Development (WBCSD), a déclaré que le secteur privé était l’agent du changement dans les sociétés et notamment dans l’amélioration de la productivité énergétique.  Ce qui est important selon lui, c’est le lien entre l’énergie et le changement climatique.  Certes, des incitations financières peuvent encourager les investissements des grandes entreprises dans ce domaine, mais le problème est davantage celui d’un cadre réglementaire approprié que celui d’un manque de ressources.  Une planification à long terme est donc indispensable, afin que dans les décennies à venir, l’industrie puisse contribuer au développement durable, a–t-il conclu.


M. JOHN HOFMEISTER, Président de Royal Dutch Shell plc, a déclaré que la sécurité énergétique était essentielle et qu’elle passait par la diversification.  Le mélange entre sources classiques et sources novatrices d’énergie est au cœur de notre stratégie, a-t-il fait valoir.  Il a soutenu que pour Shell, il importait de trouver des solutions novatrices énergétiques tout en répondant aux défis sociaux et environnementaux.  Dans cette perspective, il a indiqué que la fourniture de l’énergie à bas prix afin que tous y aient accès était difficile, sans avoir un impact négatif sur l’environnement.  Nous sommes conscients que la solution ne peut se trouver uniquement dans les énergies traditionnelles, a-t-il avoué.  Il a donc mis l’accent sur l’apport des énergies propres, estimant qu’il fallait rendre ses solutions viables et économiques.  Notant que les entreprises ne pouvaient seules fournir les réponses aux développement durable, il a insisté sur les partenariats avec les gouvernements dans le secteur de l’énergie.  Ainsi, il a cité les nombreuses collaborations de sa société dans ce sens, ainsi que l’existence de la Fondation Shell qui apporte, entre autres, une aide au développement des PME en Afrique. 


M. LIARS G. JOSEFSSON, PDG de la société Vatenfall, a déclaré que face aux effets du changement climatique, il fallait fixer un prix réaliste sur le marché mondial des émissions de carbone.  Le développement à long terme peut être mis en place grâce à un système de partage du fardeau, en édifiant un modèle commun qui combine financement et technologie de manière harmonieuse et réaliste.  La difficulté, c’est que les décideurs fassent preuve de la volonté nécessaire en temps voulu.  Face à la nécessité absolue de réduire les émissions de gaz carbonique, les États-Unis et l’Europe, qui en sont les plus grands producteurs, doivent donc montrer la voie aux pays en développement en s’efforçant de réduire leurs émissions.  Le représentant a annoncé en conclusion le lancement prochain par son entreprise d’une initiative adoptée en vue de lutter contre le changement climatique.


M. ABDALLAH SATTA, PDG de Qatar Industries, a avant tout souligné que le Gouvernement du Qatar avait créé un climat d’investissement propice dans le secteur de l’énergie.  L’industrie pétrolière a ensuite créé les bases du développement industriel, a-t-il poursuivi.  Grâce au succès de cette stratégie, il a expliqué que l’économie avait commencé à progressivement se déplacer d’une approche publique vers des partenariats avec des fonds privés plus nombreux.  Il a indiqué que ces collaborations incluaient des partenaires locaux et internationaux qui fournissaient le financement approprié ainsi que des technologies modernes qui permettent à la fois de renforcer les capacités, de maximiser le développement mais aussi de respecter l’environnement.  Enfin, il a expliqué que la compagnie Qatar Industries cherchait à produire une énergie plus propre et à réduire les impacts négatifs de cette production pour la société.  De plus, il a mis l’accent sur l’implication sociale de la compagnie, notant non seulement qu’elle fournissait des emplois mais aussi, qu’elle prenait en compte les besoins spécifiques des populations, notamment en termes de services de santé. 


M. MASSIMO ROMANO, Vice-Président exécutif aux affaires publiques et de régulations de la société Enel, a évoqué la nécessité d’établir des partenariats pour mettre les énergies renouvelables au service du développement durable.  Il a indiqué que dans son pays, l’Italie, son entreprise s’efforçait de couvrir les besoins à un prix raisonnable tant pour le consommateur que pour Enel, de garantir la durée de l’offre et de s’engager au niveau mondial pour faire face aux changements climatiques.  Dans ce cadre, les partenariats publics/privés sont, de l’avis de M. Romano, l’option la plus viable.  Cela peut se faire par des cadres réglementaires appropriés et des incitations publiques en vue d’attirer les investissements dans le domaine de la recherche des énergies renouvelables.  Si le Protocole de Kyoto et le marché européen des émissions de carbone peuvent contribuer à la lutte contre le changement climatique, la société Enel considère cependant que ces instruments ont besoin d’être renforcés.  Ainsi, une inclusion géographique et intersectorielle plus vaste dans le Protocole est, a-t-il estimé, nécessaire, de même qu’une mise en œuvre des technologies là où elles seraient plus efficaces.


M. HERMAN MULDER, Vice-Président du groupe de gestion des risques de ABN AMRO, a affirmé qu’en ce qui concerne le développement durable, les entreprises faisaient partie de la solution mais aussi du problème.  Notant que le secteur privé devait identifier les solutions, il a aussi noté que les partenariats étaient essentiels pour apporter des solutions aux défis de l’énergie.  L’avenir c’est tout de suite, a-t-il lancé.  Sur le plan social, il faut penser grand mais agir à petite échelle et avancer rapidement, a-t-il poursuivi en insistant particulièrement sur les questions de responsabilisation et de transparence.  Par ailleurs, il a déclaré que la question du renforcement des capacités restait en suspens et que celle-ci devait être abordée au niveau local, dans les villages concernés, et non à New York.  Enfin, M. Mulder a mis l’accent sur l’importance des cadres réglementaires auxquels doivent se plier les entreprises dans les différents pays où elles sont présentes.  Il faut que les gouvernements, le secteur privé et les ONG se comprennent sans se fixer d’objectifs trop ambitieux au risque d’être déçus plus tard, a-t-il conclu. 


Mme CLAUDE NAHON, Directrice du développement durable et de l’environnement du groupe EDF, a déclaré qu’il était indispensable que les pays en développement disposent d’un accès à des infrastructures énergétiques efficaces et adaptées à leurs besoins.  Or, les entreprises du secteur privé peuvent élaborer et cofinancer des services adaptés aux besoins et aux capacités des populations locales, mais seulement si les autorités publiques acceptent de conclure des partenariats entre le secteur public et le secteur privé et assument leurs responsabilités.  EDF a, pour sa part, travaillé avec les pays en développement pendant de nombreuses années, notamment sur des projets d’électrification rurale au Mali, en coopération avec le Gouvernement malien et avec l’appui financier de la Banque mondiale.  Les investissements réalisés par le Groupe EDF au Lao ont en outre permis d’entamer la construction d’une centrale hydroélectrique dans l’un des pays les pauvres du monde, pour un coût global de 1,4 milliard de dollars, cofinancé par plusieurs partenaires.  Mme Nahon a déclaré, en conclusion, que l’initiative du Pacte mondial auquel EDF a adhéré en 2001 pourra créer la différence et compléter l’action menée par les gouvernements.


M. FASIHUL KARIM SIDDIQI, Directeur de Hinopak Motors Ltd, Karachi, présentant la stratégie de son pays, le Pakistan, en matière d’énergie, a précisé que l’approche adoptée intégrait le développement durable et se fondait sur des politiques cohérentes tout en mettant l’accent sur les sources alternatives d’énergies, y compris les sources renouvelables comme éolienne et solaire.  Il a indiqué que le Pakistan s’attachait actuellement à améliorer son efficacité énergétique et à réduire les émissions de gaz polluants.  Par ailleurs, il a estimé qu’il fallait renforcer la participation des communautés locales aux projets de développement durable et améliorer les infrastructures par le biais de partenariats entre secteurs privé et public.  Le Gouvernement du Pakistan s’emploie à renforcer son action par un pacte global lancé en 2005 et signé par 50 entreprises qui se sont engagées à respecter les principes du Pacte mondial de l’ONU, a-t-il précisé.  Selon lui, ce pacte permettra de renforcer la responsabilité sociale des entreprises dans le pays et leur donnera aussi un avantage compétitif.


M. LEN GOOD, PDG de Global Environment Facility, a déclaré que cet organisme financier avait lancé 150 projets afin de promouvoir l’efficience énergétique dans les pays en développement.  Nous le faisons en supprimant les barrières de type réglementaires, financières, infrastructurelles et technologiques, qui se dressent sur la voie des investissements, a expliqué le représentant, et empêchent les populations démunies d’accéder à l’énergie.  À l’avenir, nous travaillerons à la suppression de ces obstacles en mettant l’accent sur une gamme plus large de technologies d’énergies renouvelables.  Nous l’avons fait par exemple en Inde avec l’énergie géothermique et en Chine avec l’hydrogène, a précisé M. Good.  Un grand nombre de programmes de renforcement des capacités locales à prix modéré est également en cours et l’organisme souhaite renforcer son dialogue avec les entreprises du secteur privé en proposant l’ouverture d’un fonds spécial.


Mme KATHY SIERRA, Vice-Présidente pour l’infrastructure à la Banque mondiale, a rappelé que l’accès à l’énergie pour les pauvres était indispensable pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Cela doit être un des piliers des programmes d’action en matière d’énergie, a-t-elle insisté.  Elle a souligné que la communauté internationale devait dégager et mobiliser des sommes très importantes afin d’améliorer les conditions énergétiques dans les pays pauvres.  À cet égard, elle a fait valoir l’importance des partenariats entre secteur privé et secteur public pour y parvenir.  Ces partenariats vont stimuler l’économie et aussi promouvoir l’introduction de nouvelles technologies, a-t-elle soutenu.  S’agissant des obstacles à l’investissement, Mme Sierra a indiqué que pour réduire les réticences, la Banque mondiale conseillait notamment, d’encourager des politiques visant à réduire les coûts des transactions ou la mise en place d’instruments d’atténuation des risques des investissements.  Il faut aussi utiliser le levier du financement public pour améliorer le financement privé, a-t-elle suggéré.  L’utilisation de l’énergie pour soutenir la croissance économique, l’accès des pauvres aux sources d’énergie et la protection de l’environnement ne sont pas des objectifs contraires, a-t-elle soutenu, affirmant qu’il existait des solutions ou toutes les parties peuvent être gagnantes.


Échange de vues


Plusieurs délégations ont émis l’espoir que les bailleurs de fonds respecteront leur engagement de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement, ce qui permettra notamment de financer des projets technologiques dans le domaine énergétique dans les pays en développement.  Selon la représentante des ONG, les entreprises privilégient cependant trop la recherche des profits à court terme en dehors de toute perspective de développement durable.  Il est, selon elle, indispensable de renoncer au plus vite aux énergies polluantes au profit des énergies renouvelables.  La République dominicaine a évoqué pour sa part la proposition du Président Fernandez de convoquer un sommet de dirigeants mondiaux pour trouver une solution à la flambée des prix du pétrole qui porte, selon lui, atteinte au développement d’un certain nombre de pays.


LA VOIE À SUIVRE


Déclarations


M. PASCAL LAMY, Directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), s’est exprimé devant la Commission du développement durable par message vidéo.  Il a regretté que les politiques énergétiques adoptées à travers le monde aient eu un impact négatif sur l’environnement et sur la santé humaine.  Si les schémas économiques actuels se poursuivent, a-t-il indiqué, on estime que les besoins énergétiques augmenteront de 60% d’ici à 2030.  Pour faire face à cette demande croissante, il a affirmé qu’il fallait ajuster les politiques énergétiques afin de répondre à ces besoins sans mettre en danger l’environnement ou la santé humaine.  Il a ajouté que le commerce avait un rôle important à jouer dans les politiques énergétiques puisque c’était une source de revenus ou une manière d’augmenter la sécurité énergétique d’un pays par exemple.  M. Lamy a indiqué que l’OMC avait commencé à élaborer une architecture pour traiter du commerce énergétique et que celle-ci évoluerait selon les membres de l’Organisation.  Il a ainsi fait remarquer que l’Arabie saoudite venait de rejoindre l’OMC et que d’autres producteurs, comme la Fédération de Russie et l’Algérie y accéderaient sous peu.


Par ailleurs, le Directeur général de l’OMC a rappelé que le Cycle de Doha se penchait sur l’Ouverture du commerce non seulement pour les biens mais aussi pour les services.  Dans cette perspective, il a appelé les membres à poursuivre leurs négociations sur les questions énergétiques.  Le secteur de l’énergie est de plus en plus sujet à une concurrence croissante, s’est-il félicité.  Soulignant que des milliards de personnes n’avaient pas un accès suffisant à l’énergie, il a assuré que l’ouverture du marché de l’énergie n’était pas synonyme de dérégularisation, pourvu que cela soit fait de manière non discriminatoire selon les règles de l’OMC.  M. Lamy a fait valoir que la suppression des obstacles sur les biens pouvait promouvoir des énergies propres et des techniques novatrices énergétiques.  Enfin, il a souhaité une plus grande cohérence entre les différents régimes de droit international, particulièrement celui du commerce international et celui de l’environnement, afin d’améliorer la gouvernance mondiale. 


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. MARTHINUS VAN SCHALKWYK, Ministre de l’environnement et du tourisme de l’Afrique du Sud, a déclaré que l’éradication de la pauvreté était la tâche la plus urgente du XXIe siècle.  La CDD doit donc continuer d’être le lieu où les trois piliers du développement durable seront examinés chaque année.  Toutefois, le représentant s’est déclaré déçu par le manque de volonté pour trouver les moyens de parvenir à réaliser le développement durable.  Il s’est cependant félicité des efforts déployés par les pays occidentaux pour annuler la dette, pays qu’il a appelés à fournir des efforts financiers.  Un programme robuste de développement international doit être mis en œuvre pour aider les pays en développement à surmonter leurs difficultés.  Nous devons chercher des moyens de renforcer la coordination pour réduire les coûts et favoriser les transferts de technologies en faveur de ces pays.


S’exprimant au nom de l’Union européenne, M. JOSEF PRÖLL, Ministre de l’agriculture, des forêts de l’environnement et de la gestion des eaux de l’Autriche, a déclaré qu’il fallait entreprendre une action concrète pour proposer des services énergétiques fiables, abordables et respectueux de l’environnement, en particulier dans les pays en développement où l’éradication de la pauvreté en dépend.  À cet égard, l’Union européenne a adopté de nombreuses mesures, notamment pour réduire l’émission des gaz à effet de serre.  La responsabilité politique fondamentale revient toutefois aux gouvernements, qui doivent mettre en place des cadres appropriés, a déclaré le Ministre.  En outre, les insuffisances dans la capacité, l’innovation technique et la coopération des petites et moyennes entreprises, ainsi qu’un usage inefficace des ressources nécessitent des mesures plus fortes, a conclu M. Pröll.


Mme GEORGETTE KOKO, Vice-première Ministre et Ministre de l’environnement, de la protection de la nature, de la recherche et de la technologie du Gabon, a souligné que son pays venait de créer la Commission nationale pour le développement durable dont la mission est d’aider le Gouvernement à élaborer des stratégies nationales.  Elle a fait part de différents programmes mis en place par son Gouvernement qui portent sur la protection de l’environnement ou encore le partage équitable des revenus tirés de l’exploitation des ressources naturelles.  Elle a aussi fait observer que le Gabon avait adopté une nouvelle politique énergétique axée sur l’hydroélectricité, l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables.  S’agissant de la pollution atmosphérique, la Ministre a fait savoir que son pays avait interdit la consommation d’essence au plomb sur le matché national depuis le 1er janvier 2006.  De plus, le pays a classé 11% de sa superficie en parcs nationaux afin de lutter contre les changements climatiques, a-t-elle ajouté.  Toutefois, elle a affirmé que malgré ces efforts, le Gabon avait besoin de mobiliser davantage de moyens humains, technologiques et financiers pour honorer ses engagements en matière de développement durable.  C’est pourquoi Mme Koko a sollicité l’implication plus franche et plus solidaire des partenaires de développement. 


M. AL-ATTIYAH, Second Vice-premier Ministre et Ministre de l’énergie et de l’industrie, Ministre de l’électricité et de l’eau du Qatar, a souligné qu’il était nécessaire de poursuivre le dialogue entre pays en développement et pays développés pour renforcer les partenariats au service du développement durable.  Il faut également mettre en place les politiques énergétiques susceptibles de renforcer les capacités locales et de proposer à l’usager des services à des prix abordables.


M. YING, Vice-Président de la Commission du développement national et de la réforme de la Chine, a affirmé que la volonté politique et l’action concrète devaient être au coeur de la mise en œuvre du Plan de Johannesburg.  Il a affirmé que la communauté internationale devait aider à la création d’un environnement économique favorable et prendre en compte les demandes légitimes des pays en développement.  Rappelant que son pays était très peuplé, il a expliqué que la Chine subissait des pressions énormes quant à son développement économique et social.  Il a déclaré que son pays s’était engagé dans la voie du développement durable en contrôlant sa croissance démographique et en protégeant son environnement.  Par ailleurs, il a rappelé que la Chine était à la fois un grand producteur et un grand consommateur d’énergie.  À l’avenir, a-t-il ajouté, la Chine continuera à adopter des politiques visant la conservation de l’énergie, la diversification énergétique et l’élaboration d’un approvisionnement énergétique stable et propre.  Enfin, il a noté que son pays souhaitait renforcer le dialogue et la coopération sur l’énergie et joindre ses efforts à d’autres pays pour garantir la sécurité et la stabilité énergétique mondiale. 


M. SIGMAR GABRIEL, Ministre de l’environnement, de la protection de la nature et de la sûreté nucléaire de l’Allemagne, a déclaré que seule une révolution énergétique permettrait de sortir de la crise qui menace le développement industriel à long terme des pays en développement comme des pays développés.  Nous devons nous fixer des objectifs chiffrés et prendre des mesures en matière de renforcement des capacités nationales, a-t-il ajouté.  Il faudrait en outre des initiatives concrètes pour diffuser le mécanisme de développement propre du Protocole de Kyoto, qui permettrait d’assurer des transferts de technologies et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.  Sans quoi les générations suivantes feront face à des conséquences terribles, a conclu le Ministre.


M. PIETER VAN GEEL, Secrétaire d’État au Logement, à l’aménagement du territoire et à l’environnement des Pays-Bas, a indiqué que les trois questions évoquées lors de cette session de la Commission du développement durable, à savoir l’énergie, le développement industriel, la pollution atmosphérique et le climat, étaient essentielles en matière de développement durable.  Il a dégagé trois éléments indispensables au développement durable: une démarche cohérente qui entraînerait un approvisionnement en énergie stable pour le développement industriel tant des pays développés que des pays en développement ainsi que l’accès des pauvres aux services énergétiques; un renforcement des capacités qui accroîtrait le niveau des connaissances et des compétences aux niveaux local et national en conjuguant le renforcement des capacités à des projets réels, par exemple dans le domaine de l’énergie; enfin, l’établissement d’un climat propice aux investissements tant au niveau national qu’international, avec un panachage plus efficace d’apports du secteur public et du secteur privé et l’utilisation plus efficiente des forces du marché, ce qui permettrait, a-t-il estimé, de gérer le prix du carbone et de financer par ce biais la croissance économique des pays en développement. 


Mme SIGRIDUR ANNA THORDARDOTTIR, Ministre de l’environnement de l’Islande, a déclaré que les défis du développement durable et du changement climatique devaient être relevés conjointement, en donnant la priorité à la recherche des énergies renouvelables et en particulier de celles provenant des ressources naturelles locales.  En Islande, les énergies géothermique et hydraulique ont permis de réduire considérablement l’émission des gaz à effet de serre, tout en soutenant la croissance économique, a fait valoir la Ministre.


M. DICK ROCHE, Ministre de l’environnement, du patrimoine et des collectivités locales de l’Irlande, a souligné les liens qui unissaient les thèmes abordés lors de cette quatorzième session de la CDD.  Il a affirmé que ces questions environnementales et économiques n’étaient pas contradictoires.  Il faut changer de schémas de production et de consommation, a-t-il poursuivi, tout en souhaitant que les engagements d’Action 21 soient mis en œuvre largement et rapidement.


M. IAN CAMPBELL, Ministre de l’environnement et du patrimoine de l’Australie, a déclaré que selon les stades de développement atteints par les pays, les réponses devaient être différentes.  Si les mesures environnementales doivent devenir une priorité des pays en développement, elles doivent aussi pouvoir stimuler la croissance économique.  Pour lutter contre la pauvreté, l’Australie s’est engagée, de son côté, à repenser son développement industriel et à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, en remplaçant de plus en plus souvent les combustibles par des énergies éolienne ou solaire.  Mais il a déclaré que les choses se feraient au rythme requis et que nous entrons dans un monde hybride, où coexisteront plusieurs types de production.


M. PURNOMO YUSGIANTORO, Ministre de l’énergie et des ressources minérales de l’Indonésie, a déclaré qu’il fallait maintenir le délicat équilibre qui existe entre les questions abordées lors de cette session par la CDD afin de garantir le développement durable.  Il a indiqué que le développement industriel était central au développement des États et que l’Indonésie mettait l’accent sur un cadre d’investissements attrayant pour encourager une forte base industrielle et la diversification de son économie.  Ceci ne devrait pas toutefois se faire sans réfléchir aux conséquences pour l’environnement, a-t-il argué.  Il a ainsi fait part de la volonté de son pays de réduire sa dépendance à l’égard des combustibles fossiles et d’utiliser des sources d’énergies renouvelables.  Il a précisé que ces objectifs seraient accomplis par décrets présidentiels.  Par ailleurs, il a fait valoir que l’Indonésie avait fait de l’amélioration de la qualité de l’air en ville une priorité nationale.  Il a également indiqué que son pays était prêt à partager ses bonnes pratiques avec d’autres pays qui font face aux défis de l’efficacité énergétique.  L’Indonésie, a-t-il ajouté, a aussi lancé un grand programme de sensibilisation et d’éducation pour favoriser l’efficacité énergétique.  S’agissant enfin de financement, le Ministre a souligné le coût des énergies propres et demandé une meilleure coopération internationale dans ce domaine, sans quoi les progrès seront lents et incertains selon lui. 


M. MOHAMMED SAID AL-KINDI, Ministre de l’environnement et de l’eau des Émirats arabes unis, a déclaré que son pays s’était engagé dans un projet de société s’appuyant sur le respect de l’environnement et le développement humain, où les besoins énergétiques devraient être intégralement couverts.  À cet égard, des mesures ont été mises en œuvre par le Gouvernement pour rationaliser le fonctionnement des stations pétrolières et des centrales électriques.  Dans ce contexte, les Émirats arabes unis ont  également ratifié un système de contrôle de l’air et du gaz naturel et adopté une stratégie prévoyant la réduction des émissions de gaz à effet de serre.  Notre politique économique nationale a aussi permis aux industries de transformation de parvenir à un rythme de croissance très élevé dans le secteur non pétrolier, a ajouté le Ministre.


M. DAVID W. ANDEANG, Ministre des affaires étrangères et du commerce de Nauru, a indiqué que la recherche de sources d’énergies renouvelables était essentielle pour son pays.  À cet égard, Nauru a déjà intégré des initiatives dans ce domaine dans ses objectifs de développement durable.  Il a affirmé que le soutien des partenaires était indispensable pour des États comme le sien.  Les partenariats doivent être renforcés pour le développement du secteur privé, élément clef de la croissance, a-t-il ajouté.  Par ailleurs, il a souhaité davantage d’efforts en matière de lutte contre la pollution et une engagement mondial afin d’aider les petits États à s’adapter aux changements climatiques.  Il a souligné que le processus d’accès aux fonds comme le FEM, devrait être simplifié au maximum, car les petits États doivent pour l’instant y consacrer des fonds considérables alors qu’il n’en ont pas les moyens.  Insistant sur la pertinence de la Stratégie de Maurice, il s’est félicité de l’inclusion d’une journée consacrée aux petits États insulaires en développement dans la présente session et a demandé que cela soit inscrit à l’ordre du jour des prochaines sessions. 


M. ALEXANDER POPOVIC, Ministre de la science et de la protection environnementale de Serbie-et-Monténégro, a souligné que le manque d’efficacité énergétique constituait la première cause de pollution du pays.  Des investissements supplémentaires sont donc nécessaires pour améliorer les systèmes de distribution endommagés par les bombardements de l’OTAN et prévenir ainsi le gaspillage.  À cette fin, une aide financière et technique devrait donc être fournie à travers une action coordonnée des organismes internationaux et des partenaires financiers.


M. ONKOKAME K. MOKAILA, Ministre de l’environnement, de la faune et du tourisme du Botswana, a pris la parole au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADEC).  Il a expliqué que la région avait adopté un plan de développement stratégique afin de développer une coopération économique active et édifier un avenir plus équitable pour toute la région.  Il a noté que la SADEC avait fait beaucoup de progrès pour optimiser les ressources énergétiques.  De plus, il a fait part des efforts de la SADEC pour éliminer progressivement l’essence à plomb dans la région.  Toutefois, il a regretté le manque de technologies efficaces ainsi que l’absence de diffusion des sources d’énergies nouvelles et renouvelables dans ces pays pour mieux gérer l’énergie et limiter les impacts sur l’environnement.  Il a identifié des obstacles importants comme les coûts élevés de la mise en place de l’électricité en zone rurale ou la persistance de l’utilisation des combustibles solides par les ménages qui n’ont pas accès aux sources d’énergies commerciales.  Ceci a de graves répercussions dans les pays de la SADEC sur le tourisme et la santé par exemple, a-t-il soutenu.  Enfin, il a appelé les partenaires de développement à renforcer les partenariats existants conformément au Plan de mise en oeuvre de Johannesburg et à tenir compte des engagements du Consensus de Monterrey. 


M. ZAFRUL ISLAM CHOWDHURY, Secrétaire d’État à l’environnement et aux forêts du Bangladesh, a déclaré qu’en dépit de progrès significatifs, le monde était encore loin de réaliser les objectifs qu’il s’était fixés pour réduire la pauvreté, notamment en Asie et en Afrique, deux continents confrontés à un manque de ressources énergétiques, lié notamment au prix des hydrocarbures.  C’est pourquoi il faut mettre l’accent sur des investissements accrus dans la recherche d’énergies renouvelables, moins chères, plus propres et susceptibles de se développer dans les zones rurales.  Le développement économique entraîne une combustion polluante pour l’environnement, vis-à-vis de laquelle les pays développés doivent exercer une plus grande responsabilité, dans la mesure où ils sont les premiers responsables de l’émission des gaz à effet de serre.  Un suivi systématique des gaz polluants et de la qualité de l’air doit également être mené en coopération avec les organismes internationaux habilités, a poursuivi le Ministre, pour qui le monde industrialisé doit apporter un financement initial et les États Membres respecter les protocoles et les traités en vigueur.


Mme HELEN ESENUE, Ministre de l’environnement du Nigéria, a déclaré que son pays avait pour objectif d’améliorer l’efficacité de toutes les sources d’énergie.  En 2008, nous souhaitons mettre fin au gaz brûlé à la torchère, a-t-elle ajouté. Elle a aussi fait part du plan-cadre énergétique de son pays qui cible l’utilisation accrue des énergies renouvelables.  Par ailleurs, soulignant le rôle du secteur privé, elle a noté que son Gouvernement s’attachait à agir comme un facilitateur dans ce domaine, notamment en coordonnant les activités des PME à travers tout le pays.  S’agissant des changements climatiques et de la pollution de l’air, elle a indiqué que le Nigéria effectuait de nombreux efforts dans ces domaines, dont un projet de « ceinture verte » qui vise à rétablir la qualité des terres arides pour les rendre productives et habitables.  Toutefois, elle a regretté que les efforts du Nigéria pour le développement durable soient entravés par des contraintes telle que le manque d’infrastructure et de connaissances techniques notamment.  Notre succès dans la réalisation des objectifs de développement durable dépendra dans une large mesure de la tenue des engagements pris par toutes les parties, pays développés comme pays en développement, a-t-elle conclu. 


M. JEAN-PIERRE BABATOUNDE, Ministre de l’environnement et de la protection de la nature du Bénin, a d’abord évoqué le problème de la pollution atmosphérique dans son pays, en particulier dans les grandes agglomérations, dont le coût est évalué à 1,2 % du PIB.  Pour y remédier, son Gouvernement a eu recours à des actions telles que l’élaboration d’une politique de mobilité urbaine, des campagnes d’information, de communication et de formation, le contrôle des gaz d’échappement et de la qualité de l’air, le passage à l’essence sans plomb et la limitation de l’importation des véhicules usagés, entre autres.


En ce qui concerne les principales sources d’énergie, le Ministre a précisé qu’au niveau des énergies conventionnelles (électricité et produits pétroliers), la consommation en produits pétroliers représentait près de 95% contre 5% pour l’électricité, cette situation étant le reflet d’un bas niveau d’accès des populations aux sources d’énergie moderne et d’un développement encore embryonnaire des secteurs de production de biens et de services, en particulier dans le secteur industriel, le Bénin ne disposant pas de raffinerie de pétrole et la presque totalité de l’énergie électrique consommée (90%) étant importée des pays voisins, à savoir la Côte d’Ivoire et le Ghana.  Il a indiqué que son pays a élaboré une stratégie industrielle, en association avec le secteur privé, qui est axée sur les points suivants: la sécurisation juridique et judiciaire des investissements, la réforme du système de financement, la compétitivité de l’industrie (recherche des avantages comparatifs par rapport aux concurrents dans la sous-région et le marché international), l’environnement sous-régional en terme d’appartenance aux institutions d’intégration que sont la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest et l’Union économique et monétaire ouest-africaine, et les infrastructures de base, avec le développement des réseaux de communication et la viabilisation des sites industriels.


M. OTAFIIRE KAHINDA, Ministre de l’eau, de la terre et de l’environnement de l’Ouganda, a déclaré que les défis qui se posaient aujourd’hui étaient les suivants: un manque de financement des développeurs; un manque de recherche et de développement; et une insuffisance technique dans les initiatives de développement.  Or, l’augmentation du prix du pétrole a entraîné un impact négatif sur les ressources hydrauliques.  Les pays africains sont confrontés à la pauvreté et à un changement climatique qui réduit la disponibilité de l’eau potable, affecte les secteurs de l’agriculture, de la santé et des infrastructures et des transports.  La voie à suivre est donc de réduire les émissions de gaz à effet de serre, a préconisé le Ministre.


M. TORKI BIN NASSER AL-SAUD, Directeur de l’Agence de la météorologie et de protection de l’environnement d’Arabie saoudite, a insisté sur l’importance de stimuler un dialogue constant sur les questions énergétiques au sein de la communauté internationale, notamment entre consommateurs et producteurs de pétrole.  Il a estimé que le monde était confronté aux défis que pose la croissance des besoins énergétiques.  Dans ce contexte, a-t-il poursuivi, toutes les formes d’énergie sont importantes.  Toutefois, il a mis en garde contre le fait de mettre l’accent sur des sources alternatives d’énergie qui ne sont pas viables économiquement.  Il serait préférable, a-t-il souligné, de se concentrer et développer des sources d’énergies traditionnelles plus propres et efficaces en ayant à l’esprit leur avantage comparatif.  Rappelant que les combustibles fossiles resteront prioritaires dans les années à venir, il a dit qu’il fallait être réaliste et s’employait à trouver les solutions relatives à cette énergie. 


Mme MONA SAHLIN, Ministre du développement durable de la Suède a indiqué que la maîtrise de l’énergie était le défi à relever pour la communauté internationale, alors qu’elle est directement liée à la question de l’éradication de la pauvreté.  Nous devons également impliquer les femmes dans tous les aspects du développement durable en leur donnant accès à des énergies fiables qui ne les mettent pas en danger.  Il faudrait ainsi émanciper les femmes à tous les niveaux pour qu’elles n’aient plus jamais à aller chercher du bois de chauffe pendant des heures, a insisté la Ministre.


Mme HENDRICKS, Ministre de l’énergie et des ressources minières de l’Afrique du Sud, a estimé que les changements climatiques devaient être intégrés dans les programmes nationaux de développement alors qu’au niveau international, des mécanismes de financement et un soutien technique devraient seconder les pays en développement.  Par ailleurs, elle a insisté sur le rôle des technologies pour progresser dans le domaine des ressources naturelles et de leur utilisation rationnelle.  Elle a affirmé que l’accès à l’énergie et l’efficacité énergétique étaient des éléments centraux à la croissance économique, au développement industriel, à l’éradication de la pauvreté et à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il faut donc créer des programmes et des pratiques favorisant l’utilisation des énergies renouvelables, a-t-elle poursuivi.  Les femmes et les enfants sont les plus touchés par le manque d’accès à l’énergie et il faut donc les cibler en priorité.  Rappelant que son pays avait accueilli le Sommet mondial sur le développement durable en 2002, elle a insisté sur la nécessité pour les États d’honorer les engagements pris à Johannesburg et d’agir rapidement dans ce sens.  Il faut trouver des solutions novatrices et pratiques aux problèmes auxquels sont confrontés les pays en développement dans la mise en œuvre du Plan de Johannesburg, a-t-elle souligné, rappelant qu’il nous incombe d’assurer un meilleur avenir pour les générations futures. 


Mme VALERIE BRACHYA, Directrice générale adjointe des politiques et de la planification au Ministère de l’environnement d’Israël, a indiqué que son nouveau Gouvernement avait pris la décision pour la première fois d’intégrer le développement durable dans son ordre du jour politique.  Le changement majeur dans la politique énergétique d’Israël a été l’introduction du gaz naturel, qui permettra de couvrir 50% des besoins en électricité d’ici à une décennie.  Le charbon sera également utilisé pour fournir de l’électricité, d’où la nécessité d’améliorer les technologies d’épuration du charbon, a ajouté Mme Brachya.


Mme TATIANA STARCHENKO, Ministre de l’économie du Bélarus, a rappelé la situation environnementale fragile de son pays en raison, entre autres, de l’utilisation répandue de technologies désuètes dans le domaine industriel.  Toutefois, elle a expliqué que son pays possédait des avantages, comme les ressources humaines et des infrastructures développées, afin de mettre en œuvre sa stratégie nationale pour le développement durable.  Elle a noté que son pays avait réussi à faire progresser son système industriel, base de l’économie nationale et facteur essentiel pour parvenir à un développement durable.  Par ailleurs, elle a fait remarquer que son pays participait activement à la coopération internationale en matière de protection de l’environnement.  Enfin, elle a souhaité souligner l’inquiétude de son Gouvernement quant au projet d’un des pays voisins d’enfouir des déchets et de stocker des combustibles nucléaires à proximité d’une partie naturelle protégée du Bélarus. 


M. JORDAN DARDOV, Vice-Ministre de l’environnement et de l’eau de Bulgarie, a déclaré que face aux dangers posés par le changement climatique à long terme, le pays avait ratifié la Convention sur le changement climatique, ainsi que le Protocole de Kyoto, qui devra être renforcé à l’avenir.  Il a ajouté que le droit à un environnement sain et propice est un objectif qui doit être atteint par une gestion rationnelle des ressources et en mettant l’accent sur la promotion des énergies durables et renouvelables.


M. SAUFATU SOPOANGA, Ministre du travail et de l’énergie, des transports et des communications de Tuvalu, a demandé la création d’un mécanisme d’évaluation de la Stratégie de Maurice.  S’inquiétant de la hausse anticipée de l’essence à Tuvalu, il a souligné qu’il faut un nouveau système énergétique pour son pays.  Il a expliqué que la distance entre les neufs petites îles qui constituent Tuvalu rend cette tâche difficile.  Il nous parait donc essentiel de trouver des énergies renouvelables peu coûteuses, locales et appropriées à nos besoins spécifiques, a-t-il précisé.  Dénonçant les conséquences des changements climatiques, il a indiqué que l’utilisation des combustibles fossiles avait des effets réels, immédiats et catastrophiques pour des petites îles comme Tuvalu.  Par ailleurs, il a estimé que l’expérience du FEM avec les petits États insulaires en développement pour accélérer l’accès au financement serait critique.  Le Fonds d’adaptation du Protocole de Kyoto doit être consacré à la mise en œuvre de projets d’adaptation dans les pays les plus vulnérables, a-t-il poursuivi.  Il a en outre appelé tous les pays à ratifier ce Protocole et à prendre des mesures pour réduire d’urgence leurs émissions de gaz à effet de serre.  Enfin, il a estimé que la présence des Nations Unies à Tuvalu permettrait à ce pays de progresser plus rapidement dans la réalisation de ces objectifs de développement durable. 


M. HAMID CHITCHIAN, Vice-Ministre de l’énergie de la République islamique d’Iran, a déclaré que pour éliminer les nombreux obstacles qui se posent aux niveaux national, régional et international dans le domaine de l’accès aux énergies, son Gouvernement avait pris des mesures, notamment dans le renforcement des capacités énergétiques.  Ainsi, l’Iran a connu de nombreux succès dans le domaine énergétique: 100% des populations des zones urbaines et 99% en zones rurales sont ainsi fournies en électricité et plusieurs centrales fonctionnent à base d’énergies renouvelables, notamment hydroélectrique et éolienne.


M. PETIPONG PUNGBUN NA AYUDHYA, Secrétaire permanent du Ministère des ressources naturelles et de l’environnement de la Thaïlande, a expliqué que les défis environnementaux représentaient un énorme défi pour de nombreux pays en développement alors qu’ils doivent également assurer leur développement industriel.  Il a mis l’accent sur les efforts de la Thaïlande pour sensibiliser le public afin de faire comprendre l’importance de la protection de l’environnement, notamment par le biais de l’éducation.  Pour y parvenir, il a fait valoir le travail étroit de son Gouvernement avec la société civile et le secteur privé.  Enfin, il a estimé que les mesures prises par son Gouvernement pour attirer des financements et des investissements devraient être renforcées par une utilisation optimisée de l’aide publique au développement (APD) et par les ressources nationales.  Il est également urgent que ces soutiens financiers soient utilisés pour promouvoir le renforcement des capacités ainsi que la diffusion des informations pertinentes. 


M. LEE KYOO-YONG, Vice-Ministre de l’environnement de la Corée, a indiqué que les défis auxquels étaient confrontés les États aujourd’hui nécessitaient une stratégie intégrée et cohérente, qui incorpore une dimension énergétique aux politiques nationales.  En outre, le manque de ressources financières et de technologies modernes constitue des obstacles supplémentaires, comme de faibles infrastructures, pour les pays en développement.


M. ISTVAN ORY, Secrétaire d’État du Ministère de l’environnement et de la gestion de l’eau de la Hongrie, a souligné l’importance de parvenir à un consensus sur la coopération future européenne dans le domaine de l’énergie.  La prévention est un élément de base de la politique énergétique, a-t-il poursuivi, et le potentiel est important dans les pays de la région.  Il a aussi jugé essentiel d’accroître la part des énergies renouvelables qui réduisent les risques de sécurité d’approvisionnement ainsi que les effets négatifs sur l’environnement.  Enfin, il a suggéré que les gouvernements envisagent des politiques pour créer des marchés aux nouvelles technologies, en précisant que cela ne se ferait pas sans une coopération efficace. 


M. STAVROS DIMAS, Commissaire à l’environnement à la Communauté européenne, a fait état de trois défis à relever.  Il est tout d’abord nécessaire, a-t-il dit, de faire face à la question des plus de 1,4 milliard de personnes qui sont toujours privées d’accès à l’électricité.  Ensuite, une action urgente doit être menée pour limiter l’impact environnemental de la production et de la consommation d’énergie.  Enfin, il est nécessaire de fournir durablement des services énergétiques durables auprès des populations.  Ces dernières années, la production d’énergie mondiale avait débouché sur des prix élevés pour les ressources énergétiques.  La Commission du développement durable devra donc identifier des options pour faire face à ces problèmes de façon intégrée en se réorientant de toute urgence vers la production d’énergies renouvelables.  La Commission a à sa disposition plusieurs outils pour parvenir à des schémas viables de production et de consommation, notamment l’Initiative énergétique de l’Union européenne, qui promeut l’accès des pauvre à l’énergie en Afrique, en Amérique latine et dans le Pacifique.


M. THOMAS BECKER, Chef de département au Ministère de l’environnement du Danemark, a déclaré qu’en dépit des préoccupations liées à l’environnement, les pays en développement avaient aussi un droit légitime à la croissance économique.  Il a suggéré de mettre l’accent sur les énergies renouvelables et sur l’efficacité énergétique.  Ces deux mesures sont des solutions importantes pour les problèmes auxquels nous faisons face aujourd’hui, a-t-il insisté.  Il s’est cependant inquiété des nombreux obstacles au développement des technologies dans le domaine des énergies propres et nouvelles.  Enfin, il a souhaité que l’année prochaine, lorsque la Commission du développement durable passerait aux décisions politiques, un mécanisme de suivi soit mis en place pour évaluer la manière dont les engagements en matière énergétique et environnementale sont tenus. 


M. DENYS GAUER, Ambassadeur délégué à l’environnement de la France, a d’abord précisé qu’il fallait agir sur la demande, et que le premier effort possible dans les pays développés, comme dans les pays en développement, devrait porter sur les économies d’énergie, ce qui passe par une volonté politique, par la sensibilisation des consommateurs, par des incitations publiques, et par un effort accru de recherche dans les technologies plus efficaces et aussi par des transferts de technologies.  Il a également indiqué qu’il fallait agir sur l’offre, en diversifiant le bouquet énergétique, avec un nouveau développement des énergies renouvelables, de type éolien, hydraulique, solaire, géothermique, biomasse, maintenir le recours à l’énergie nucléaire qui fournit aujourd’hui 80% de l’électricité de son pays sans émissions de gaz à effet de serre, et prévoir un effort accru de recherche sur le captage et le stockage de carbone, condition nécessaire au développement de centrales à charbon « propre ».


M. Gauer a déclaré que son pays soutenait un renforcement de la dimension énergie-climat dans les programmes d’aide publique au développement, consacrait plus de 300 millions d’euros par an d’aide à ce secteur, et plaidait pour une mise en cohérence systématique des politiques de coopération au développement avec la lutte contre le changement climatique.  Il a insisté qu’il faudrait optimiser le rôle des pouvoirs publics par rapport au secteur privé, et que s’agissant des instruments de politiques publiques et de la coordination avec tous les opérateurs concernés, son pays estimait que tous les instruments de politiques publiques devaient être mobilisés: développement de la recherche, réglementation plus rigoureuse, incitations financières, notamment fiscales.  Enfin, il a rappelé que ces changements supposaient d’importants investissements privés, qui devaient prendre en compte la  contrainte carbone, et qu’il était essentiel que les politiques publiques et les négociations internationales en cours permettent d’instaurer un prix de la tonne de carbone évitée pour orienter ces choix économiques.


M. ARMEN BAIBOURTIAN, Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Arménie, a déclaré que des marchés ouverts et compétitifs étaient nécessaires pour mettre en œuvre des politiques énergétiques et durables.  C’est aussi un élément fondamental de la mise en œuvre des programmes d’éradication de la pauvreté.  Le Ministre a ensuite indiqué que la stratégie de développement, adoptée en juin 2005 par son Gouvernement, avait pour principal objectif d’élaborer des systèmes énergétiques fiables d’ici à 2015.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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