ECOSOC: RÉUNION SUR LA MOBILISATION DES RESSOURCES ET LA CRÉATION
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Conseil économique et social
Session de fond de 2006 – après-midi
ECOSOC: RÉUNION SUR LA MOBILISATION DES RESSOURCES ET LA CRÉATION
D'UN ENVIRONNEMENT PROPICE À L'ÉRADICATION DE LA PAUVRETÉ
(Publié tel que reçu)
GENÈVE, 20 juillet (Service d’information des Nations Unies) -- Le Conseil économique et social a tenu, cet après-midi, une réunion-débat sur «La mobilisation des ressources et la création d'un environnement propice à l'éradication de la pauvreté dans les pays les moins avancés: application de la Déclaration ministérielle de 2004», après avoir conclu son débat sur l'application du Programme d'action en faveur des pays les moins avancés et la suite donnée à la Conférence internationale sur le financement du développement.
Dans une déclaration liminaire à la réunion-débat, M. Anwarul Chowdhury, Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés, a invité le Conseil à envisager des solutions créatives pour les PMA, comme le microcrédit ou le partenariat public-privé.
La réunion débat était animée par Mme Mandeep Bains, Conseillère principale en matière de politiques pour la Campagne des Nations Unies pour le Millénaire. Les panélistes étaient M. Séidou Imorou Mako, Directeur de l'urbanisme et de l'assainissement au Ministère de l'environnement, de l'habitat et de l'aménagement urbain du Bénin; M. Arjun K. Karki, Président de LDC Watch; M. Simon Scott, Administrateur principal du Comité d'aide au développement de l'Organisation de coopération et de développement économiques.
M. Scott a notamment affirmé que, malgré les retards préoccupants pris par de nombreux pays face à leurs engagements, le volume de l'aide aux pays les moins avancés s'était sensiblement accru depuis 2000. Les projets mis en œuvre par certains de ces pays pour créer un environnement favorable à la réduction de la pauvreté, comme l'expérience-pilote menée par le Bénin pour assurer la reconnaissance des droits de propriété et encourager l'accès des plus vulnérables aux biens fonciers, envoient également des signes encourageants.
Malgré ces notes positives, plusieurs intervenants ont rappelé que si des progrès ont été constatés, les objectifs du Programme de Bruxelles n'ont pas été atteints. Une volonté politique insuffisante a été citée comme principale cause de cette situation. Du côté de la responsabilité des PMA, la corruption généralisée et une participation insuffisante de la société civile ont été mentionnées comme des freins à l'amélioration de la situation.
Au cours du débat, auquel ont participé les représentants du Bénin, de la Tanzanie, de la Guinée-Bissau et du Bangladesh, les solutions évoquées ont inclus l'annulation de la dette, l'affectation de dons plutôt que de prêts, une gestion plus efficace des ressources, la transformation des ressources en capitaux utilisables, les partenariats public-privé, la mobilisation des financements locaux existants et des ressources de la diaspora, ainsi que le prélèvement d'une taxe sur chaque baril de pétrole. Des intervenants ont fait remarquer que les PMA étaient d'abord confrontés au problème consistant à trouver des ressources avant de pouvoir se préoccuper de leur utilisation rationnelle. La bonne gouvernance et la transparence ont enfin été mentionnées de manière récurrente comme, étant des exigences incontournables pour obtenir la confiance des donateurs.
En début de séance, le Conseil a entendu les dernières interventions sur l'application du Programme d'action en faveur des pays les moins avancés et la suite donnée à la Conférence internationale sur le financement du développement. Sont intervenus les délégations du Lesotho et d'Haïti, ainsi que les représentants de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture et du Fonds monétaire international.
Le Conseil économique et social poursuivra ses travaux, demain matin, à 10h15, pour examiner notamment des projets de résolution sur les organisations non gouvernementales.
Fin du débat sur la suite donnée à la Conférence internationale sur le financement du développement
M. MOTHAE MARUPING (Lesotho) a rappelé les tendances inquiétantes en matière de propagation du VIH/sida, qui en font un enjeu majeur pour les pays les moins avancés, la situation restant décourageante. Le représentant a aussi souligné la nécessité de cesser de stigmatiser les États les plus défavorisés. Certains États sont vus comme incapables d'atteindre certains objectifs. L’impossibilité d'atteindre les objectifs de développement et de bonne gouvernance demande que l'assistance technique s'accompagne de mesures de longue durée. Les ressources humaines sont un autre problème qui pourrait être traité notamment par un renforcement des capacités des femmes. Des problèmes de migration vers les pays de l'OCDE existent aussi, dont il faut s'efforcer de comprendre les causes profondes. Le représentant du Lesotho a souligné que le résultat des négociations de Doha revêt une importance particulière pour les pays les moins avancés; il faut œuvrer à ouvrir les frontières aux produits du Sud et augmenter l'aide directe au développement.
M. LÉO MÉRORÈS (Haïti) a déclaré que le rapport du Secrétaire général sur l'application du Programme d'action en faveur des pays les moins avancés expose clairement les progrès réalisés dans la réalisation du programme d'action de Bruxelles, et a salué les efforts des pays du Nord qui ont augmenté leurs contributions. M. Mérorès a aussi relevé que le rapport ne cache pas que beaucoup reste à accomplir, qu'il s'agisse de réduction de la dette ou d'aide spécifique aux États visant à les aider à résoudre leurs difficultés, notamment s'agissant du renforcement de l'infrastructure ou de la gouvernance. Le Conseil devrait s'intéresser de près à cet aspect du développement des pays les moins avancés.
MME MASOUMED SAHAMI (Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement - CNUCED) a présenté l'expérience de son organisation dans le soutien au programme d'action de Bruxelles. La CNUCED a ainsi mené des activités institutionnelles, intergouvernementales, techniques et de fond. Dans le contexte du rapport du Secrétaire général, la CNUCED a procédé à une évaluation des objectifs fixés ainsi de leur réalisation dans une série de pays. Les résultats seront présentés ultérieurement à l'Assemblée générale. Le CNUCED, a affirmé sa représentante, souhaite participer pleinement à la mise en œuvre des objectifs de Bruxelles ces prochaines années. Comme l'indique le rapport du Secrétaire général, on doit reconnaître l'engagement massif des pays les moins avancés et des donateurs au sein d'un véritable partenariat. Des progrès importants ont été réalisés en matière de réduction de la dette ou de l'ouverture des marchés. Cependant, les résultats sont très variables selon les États. La moitié des pays les moins avancés est très en retard s'agissant de la réalisation des objectifs en matière d'infrastructures routières, et tous restent vulnérables aux aléas climatiques et au renchérissement des matières premières, ainsi qu'à des difficultés dans le domaine de l'emploi, a dit la représentante de la CNUCED. Les études de cas menées par la CNUCED montrent que de nouvelles stratégies globales doivent être adoptées pour permettre une croissance économique régulière, et non plus par à-coups. Au plan international, la qualité de l'assistance doit être améliorée grâce à une meilleure coordination et une meilleure gestion par les institutions internationales. Ces cinq prochaines années, il faudra veiller à accroître la capacité de production des pays les moins avancés, a dit la représentante de la CNUCED, ceci afin d'améliorer, en dernière analyse, les conditions de vie des populations.
MME INGEBORG BREINES, (Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture), a abordé les problèmes auxquels sont confrontés les pays les moins avancés sous l'angle culturel. Elle a évoqué, à cet égard, l'Alliance mondiale pour la diversité culturelle, qui est un programme de l'UNESCO visant à renforcer les industries culturelles (livre et édition, cinéma, musique, artisanat, multimédia) dans les pays en voie de développement et les pays en transition, afin de contribuer à l'extension des marchés locaux et favoriser l'accès aux marchés mondiaux. L'originalité de ce programme, a-t-elle expliqué, réside dans l'association de la société civile et des secteurs public et privé. Elle a rappelé que les produits culturels représentent aujourd'hui 7% des biens produits, tout en notant qu'il existe, dans ce domaine également, un clivage entre pays riches et pays pauvres. C'est pourquoi, il est nécessaire de mettre en place des mesures préventives et normatives, afin de promouvoir la diversité culturelle. Mme Breines a enfin relevé que les initiatives mises en place dans le domaine culturel contribuent à renforcer la solidarité internationale.
M. REINHARD MUNZBERG (Fonds monétaire international - FMI) a déclaré que, dans le cadre de la suite donnée à la Conférence de Monterrey, le dialogue entre les institutions de Bretton Woods et l'ECOSOC constitue l'un des principaux forums de coopération sur le suivi. Le FMI s'est engagé à ce que ce dialogue soit productif, mais des problèmes d'organisation restent à régler. Le représentant a dit qu'il fallait déterminer un échéancier et prendre en compte certaines contraintes de temps propres au FMI. Par ailleurs, l'identité des acteurs du dialogue n'est pas claire, a dit le représentant du FMI. Il faut mieux se déterminer sur ce point, ce qui permettra au FMI de mieux se préparer. Le programme de travail devra aussi faire preuve d'une concertation préalable. Les questions à l'ordre du jour devront concerner Monterrey ainsi que les sujets d'actualité, a aussi fait valoir le représentant. Il a rappelé que le Fonds s'efforce d'aider les pays les moins avancés concernés par la déclaration de Bruxelles. Il est important de prendre en compte, à cet égard les stratégies nationales, ainsi que d'améliorer les conditions locales et d'agir dans le domaine de la réduction de la dette.
Réunion-débat sur le thème de la mobilisation des ressources et la création d'un environnement propice à l'éradication de la pauvreté dans les pays les moins avancés
Introduction et présentation du débat
Ouvrant le débat, M. ANWARUL K.CHOWDHURY, Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, a rappelé que l'Assemblée générale allait tenir une réunion de haut niveau sur le suivi intermédiaire de l'application du Programme d'action de Bruxelles pour la décennie 2001-2010 - application à laquelle l'ECOSOC a contribué de diverses manières. Il a jugé essentielle l'initiative intitulée «Transformer les actifs en capitaux utilisables» lancée par le Président du Bénin. Face aux préoccupations de plus en plus fréquemment exprimées de voir les pays les moins avancés (PMA) ne pas atteindre les objectifs du Programme de Bruxelles et, donc, les objectifs du Millénaire pour le développement en 2015, M. Chowdhury a dit sa conviction qu'au vu de la volonté politique affirmée, ces objectifs seraient atteints.
Le présent débat, a poursuivi le Secrétaire général adjoint, a pour but d'évaluer les progrès accomplis pour la mobilisation des ressources en faveur de l'éradication de la pauvreté depuis la Déclaration ministérielle de 2004, mais aussi d'appréhender les nouveaux défis qui pourraient affecter l'application des sept engagements pris à Bruxelles en mai 2001, particulièrement dans la perspective des pays les moins avancés. M. Chowdhury a évoqué un certain nombre de solutions créatives, telles que le partenariat public/privé ou le microcrédit, qui sont particulièrement pertinentes pour les pays les moins avancés.
L'animatrice du débat, Mme MANDEEP BAINS, Conseillère principale en matière de politiques pour la Campagne des Nations Unies pour le Millénaire, a fait observer qu'elle s'occupe habituellement du suivi des objectifs du Millénaire pour le développement, dont les progrès sont lents et clairsemés. Des progrès ont toutefois été enregistrés à mi-chemin du délai imparti, a-t-elle souligné. Elle a rappelé qu'un examen des progrès accomplis sera effectué à New York au mois de septembre prochain. Mme Bains a insisté sur les principaux domaines d'action que sont la réduction de la dette internationale et les investissements directs étrangers et privés. Elle a également mis l'accent sur l'importance de la création d'un environnement propice, tant au plan national qu'international. L'aide publique doit prendre la forme de dons, a ajouté Mme Bains. L'efficacité de l'aide doit être renforcée dans un cadre politique international et en ayant recours à un système de financement à l'intention des pays les moins avancés.
M. SIMON SCOTT, Administrateur principal et Directeur de la Division des statistiques et du suivi au secrétariat du Comité d'aide au développement de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a présenté des chiffres et tableaux statistiques relatifs à l'aide aux pays les moins avancés, soulignant que ces données sont plutôt encourageantes. L'aide aux PMA s'est sensiblement accrue, depuis 2000, stimulée, entre autres, par les apports des États-Unis et de la France, a-t-il fait observer. En 2004, cette aide aux PMA a représenté un tiers de l'aide totale. Malgré ces signes positifs, M. Scott a mis en garde contre les retards pris par de nombreux pays pour ce qui est de remplir leurs engagements. M. Scott a aussi constaté que les plus petits donateurs tendent à consacrer une plus grande proportion de leurs dons aux PMA. Il a relevé que ce sont essentiellement les secteurs sociaux qui ont bénéficié de l'aide. Pour ce qui est de la qualité de l'aide, a ajouté M. Scott, 12 indicateurs serviront à évaluer l'aide de manière à en améliorer l'efficacité.
La modératrice, Mme BAINS a fait remarquer que 2006 est une année particulièrement importante en ce qu'elle marque la première étape du renouvellement des engagements des bailleurs de fonds. Certains indicateurs sociaux attestent de progrès réels dans les pays les moins avancés, ce qui témoigne de l'importance que les bailleurs de fonds accordent au secteur social. L'une des raisons de la stagnation de l'aide des donateurs est qu'ils jugent peu propice la situation intérieure de certains États.
M. SÉIDOU IMOROU MAKO, Directeur de l'urbanisme et de l'assainissement au Ministère de l'environnement, de l'habitat et de l'aménagement urbain du Bénin, a décrit l'expérience de son pays dans le domaine de la propriété foncière. L'accès à la terre est une priorité mondiale en matière de développement, a-t-il souligné. Il a indiqué que la situation foncière au Bénin se caractérise par une insécurité généralisée qui entraîne une spéculation galopante et la remise en cause du droit de propriété. Les titres qui prédominent sont les «permis d'habiter», qui ne confèrent aucune garantie à leurs détenteurs, a-t-il précisé. En milieu rural, la propriété est basée sur des contrats oraux, donc peu fiables. Dès 1998, une étude a montré que le coût de l'insécurité foncière dans les villes s'élevait à plus de deux milliards de francs CFA. L'initiative lancée au Bénin dans le domaine de la propriété foncière vise plusieurs objectifs, a expliqué M. Mako: favoriser l'acquisition foncière formelle afin d'accroître la production; reconnaître les droits de propriété des populations; accroître leur capacité d'accès aux crédits immobiliers; améliorer le taux de recouvrement des impôts; créer des cadastres urbains, entre autres. La réforme est en cours d'application, avec notamment la transformation des permis d'habiter en titres de propriété et la création de plans fonciers ruraux, a précisé M. Mako. Il a souligné que le Bénin bénéficie de l'appui de la Coalition mondiale pour l'accès à la terre et du Gouvernement des États-Unis, dans le cadre du programme «Millenium Challenge Account» qui vise à la transformation des actifs en capitaux utilisables et poursuit les mêmes objectifs que la réforme foncière, à savoir la garantie des droits de propriété et la facilitation de l'accès au capital et, donc, le renforcement des capacités des pauvres. Cette approche devrait être étendue à d'autres pays les moins avancés, a estimé M. Mako.
M. ARJUN KARKI, Président de LDC Watch, chargé de coordonner les efforts pour créer un environnement favorable à l'éradication de la pauvreté dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d'action de Bruxelles, a constaté que, de manière générale, les objectifs visés par le Programme n'avaient pas été atteints. L'effort pour y remédier, a-t-il dit, relève essentiellement d'une volonté politique qui fait encore trop largement défaut. Il a relevé la nécessité d'assurer la qualité de l'aide et non seulement le volume. Il faut que les pays les plus pauvres soient responsables des programmes; l'aide ne doit pas viser à satisfaire les intérêts des donateurs. Les ressources doivent servir au développement social et non pas à nourrir les guerres, a-t-il dit. Il a aussi mis l'accent sur le rôle important qui revient aux femmes dans la promotion du commerce, et qui est encore insuffisamment reconnu. Des efforts concertés sont nécessaires pour l'élimination de la dette. L'investissement étranger n'est pas suffisant; chaque investissement devrait contribuer au développement. Du côté de la responsabilité des PMA, il a déploré la corruption généralisée, l'insuffisante association de la société civile, le manque de contrôle et d'évaluation des programmes. Il a appelé à initier une campagne mondiale de sensibilisation, au travers, notamment, de comités parlementaires, d'ambassadeurs extraordinaires, qui pourraient contribuer à redoubler d'efforts et à agir de manière concertée.
Discussion
Un représentant a déclaré que les pays les moins avancés étaient marginalisés dans l'économie mondiale, une tendance à laquelle le Programme d'action de Bruxelles entend mettre un terme par des changements structurels et une mobilisation de capitaux. Des progrès irréfutables ont été accomplis par les pays donateurs, a souligné un autre intervenant, 36% des dons étant destinés au secteur social et à l'éducation de base, ainsi qu'il ressort de l'exposé de l'OCDE. Certes, le montant de l'aide publique directe n'est pas encore suffisant et les pays les moins avancés doivent améliorer les conditions de gouvernance à même de rassurer les donateurs. La question de la gestion efficace des ressources a été aussi évoquée, ainsi que le problème de la mise en œuvre des stratégies nationales et des investissements dans les services sociaux.
Un intervenant a insisté sur la nécessité de mobiliser les financements locaux existants au profit des projets de développement. Cette mobilisation n'est toutefois qu'une modalité de l'action pour le développement, a relativisé un autre représentant, qui a estimé qu'il fallait procéder à des analyses beaucoup plus détaillées des objectifs à atteindre et donc de l'affectation de ces ressources; un bon exemple de fixation d'un objectif concret a été donné dans la présentation sur le droit foncier au logement. Toujours au sujet de la mobilisation des ressources, un représentant a relevé certaines propositions déjà formulées, comme le prélèvement d'une taxe sur chaque baril de pétrole. Il a été suggéré que l'ECOSOC explore d'autres pistes dans ce domaine.
M. SCOTT est revenu sur l'écart qui reste à combler dans le domaine financier pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre du Programme de Bruxelles et des objectifs du Millénaire. Il a rappelé que, sur la base de ces objectifs et des recommandations dont ils sont accompagnés, le premier pilier est constitué par les ressources internes; celles-ci sont certes faibles dans les PMA, mais, progressivement, elles peuvent s'accroître. Il s'agit, a-t-il dit, de trouver les mécanismes appropriés pour mobiliser ces ressources.
M. MAKO a relevé le manque de suivi qui prévalait au niveau des donateurs et a invité d'autres pays à suivre l'expérience du Bénin dans ce domaine.
M. KARKI a de nouveau insisté sur l'aspect qualitatif de l'aide. Il a voulu savoir dans quels domaines spécifiques on a essayé d'accroître l'aide. Il a noté que le bailleur de fonds a des objectifs politiques qui ne sont pas forcément conformes au Programme de Bruxelles. Il a affirmé que le problème ne se situait pas au niveau de l'insuffisance des ressources; «les ressources existent» a-t-il insisté, «ce qui manque, c'est la volonté politique». Il a exprimé la nécessité de réaliser un véritable partenariat et une participation authentique pour assurer la maîtrise par les PMA de leurs programmes. De manière générale, il a exprimé le sentiment qu'il y avait beaucoup de discussions, mais peu d'action et de volonté politique véritables.
M. CHOWDHURY, concluant le débat, a fait valoir que la performance de l'aide au développement conditionne tous les progrès. L'expérience montre que tout pays qui fonctionne selon des normes communément acceptées parvient généralement à ses fins. Il convient de faire preuve d'esprit d'innovation pour imaginer de nouvelles sources de financement. Il n'y a pas beaucoup de transparence concernant les travaux des instances regroupant les pays les moins avancés et les bailleurs de fonds: le contenu de ces discussions devrait être rendu public, a estimé M. Chowdhury. La mobilisation des ressources dépend de la bonne gouvernance, dont dépendent à leur tour les taux de recouvrement fiscal, a rappelé le Secrétaire général adjoint. La réduction de la dette est une autre ressource dont peuvent aussi disposer les pays pour l'application de leurs programmes, tout comme l'aide humanitaire accordée aux États confrontés à des catastrophes. En dernière analyse cependant, il faut toujours viser à atteindre progressivement l'indépendance à l'égard de l'aide au développement, a dit M. Chowdhury.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel