À L'APPROCHE DES ÉLECTIONS TIMORAISES, LES MEMBRES DU CONSEIL RECONNAISSENT LA NÉCESSITÉ D’UNE PRÉSENCE DE L'ONU APRÈS LE DÉPART DU BUREAU ACTUEL
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Conseil de sécurité
5432e séance – matin
À L'APPROCHE DES ÉLECTIONS TIMORAISES, LES MEMBRES DU CONSEIL RECONNAISSENT LA NÉCESSITÉ D’UNE PRÉSENCE DE L'ONU APRÈS LE DÉPART DU BUREAU ACTUEL
« Au Timor-Leste, la démocratie demeure fragile et la sécurité instable », a prévenu le Représentant spécial du Secrétaire général dans ce pays dont l’analyse a été appuyée par le Ministre timorais des affaires étrangères, José Ramos-Horta, lors de la présentation, ce matin, aux membres du Conseil de sécurité, du rapport de fin de mandat sur le Bureau des Nations Unies au Timor-Leste (BUNUTIL). Pour remplacer le Bureau, dont le mandat expire le 21 mai prochain, Sukehiro Hasegawa a plaidé pour la création, pour une période de 12 mois, d'un petit bureau intégré des Nations Unies qui serait doté de composantes civile, de police, et militaire.
« Alors que de grands progrès ont été enregistrés par les dirigeants et le peuple du Timor-Leste, les institutions étatiques sont en butte aux revendications des différents groupes et doivent faire face aux aspirations de la population, auxquelles il faut ajouter les risques potentiels liés à l'organisation, en 2007, des premières élections présidentielles et législatives organisées depuis l'indépendance survenue en 1999 », a encore dit le Représentant spécial.
Le Ministre timorais des affaires étrangères et de la coopération a décrit quant à lui une situation dans laquelle la police nationale n'a pas encore la maturité et le professionnalisme requis pour résister à l'influence des partis politiques. Ces forces ont montré, par ailleurs, leur incapacité à agir, de manière décisive et rapide, dans les situation de crises, comme en attestent les émeutes qui ont impliqué, vendredi dernier à Dili, le « Groupe de 594 soldats », et qui ont causé la mort de cinq personnes et des dégâts matériels et psychologiques importants, a dit le Ministre.
M. Ramos-Horta a aussi décrit une situation dans laquelle les ressources du Bureau du Procureur général souffrent toujours d’un déficit budgétaire, alors que le Bureau de l'Ombudsman et le Parlement continuent d’avoir besoin de conseillers en matière de droits de l'homme. Le Ministre des affaires étrangères a également dit craindre des frictions à la frontière avec l'Indonésie pendant et après les élections. A ce propos, le représentant de l'Indonésie a annoncé au Conseil que la démarcation du 1% de la longueur de la frontière qui n’avait pas encore été délimitée devrait intervenir au mois d'août, et a dit attendre avec impatience la finalisation d'un nouvel arrangement sur la gestion de la frontière entre son pays et le Timor-Leste.
Tel que proposé par le Secrétaire général, le petit bureau intégré de l'ONU au Timor-Leste serait composé de six sections respectivement chargées du soutien et des conseils en matière électorale; du suivi des progrès accomplis dans la consolidation de la paix et de la démocratie; de la formation des forces de police; du soutien aux forces armées; du renforcement des grandes institutions de l'État; et de la promotion du respect des droits de l'homme au sein des institutions publiques et de la société civile.
Ces propositions ont été accueillies favorablement par la plupart des membres du Conseil de sécurité qui ont reconnu, à l'instar, du représentant de la France, la nécessité de conserver les acquis d'un réel succès des Nations Unies en matière de consolidation de la paix. Bien qu'adhérant à la position de la majorité des délégations, la représentante du Danemark a estimé que la taille du bureau intégré devrait être réduite pour accélérer la « timorisation » des institutions publiques.
Seul à aller à contre-courant de l'avis général, le représentant des États-Unis a invoqué sa grande préoccupation face aux émeutes qui ont lieu dernièrement à Dili pour expliquer pourquoi il juge « inapproprié » le plan du Secrétaire général. Il a proposé la prorogation, pour une durée d'un mois -résolution technique- du mandat du BUNUTIL. Il serait sage, en effet, de revoir les propositions à la lumière de la situation actuelle, a estimé à cet égard le représentant du Portugal. Tout mandat accordé à une nouvelle entité onusienne au Timor-Leste devrait être ciblé, prévoir des ressources humaines suffisantes et être financé par le budget ordinaire de l'ONU, a estimé, à son tour, le représentant de l'Australie. De nombreux membres du Conseil ont jugé bon de souligner leur disposition à travailler, de manière constructive, pour parvenir au consensus sur cette question.
Avant de devenir l’hôte du BUNUTIL en 2005, le Timor-Leste avait accueilli successivement, depuis 1999, la Mission des Nations Unies au Timor oriental (MINUTO), la Force multinationale (INTERFET), l’Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental (ATNUTO) et la Mission d’appui des Nations Unies au Timor oriental (MANUTO).
Outre le Représentant spécial du Secrétaire général, le Ministre timorais des affaires étrangères et de la coopération, et les 15 membres du Conseil, les pays suivants ont pris la parole: Singapour, Autriche (au nom de l'Union européenne), Portugal, Australie, Nouvelle-Zélande, Brésil, Malaisie, Thaïlande et Indonésie.
LA SITUATION AU TIMOR-LESTE
Rapport de fin de mandat sur le Bureau des Nations Unies au Timor-Leste, établi par le Secrétaire général pour la période allant du 14 janvier au 12 avril 2006
Rapport S/2006/251
Dans ce rapport soumis en application de la résolution 1599 (2005) du Conseil de sécurité, le Secrétaire général rend compte des principaux faits nouveaux survenus depuis son précédent rapport datant du 17 janvier 2006 (publié sous la cote S/2006/24), ainsi que de l’exécution du mandat du Bureau des Nations Unies au Timor-Leste (BUNUTIL), qui prend fin le 20 mai 2006. Il suggère d’établir, pour un an, un bureau intégré des Nations Unies dans le pays, en tant que relais, pour donner suite aux demandes exprimées par le Gouvernement du Timor-Leste.
Le Secrétaire général s’inquiète dans ce rapport d’incidents qui ont eu lieu durant la période traitée, et notamment de manifestations de soldats qui se disent victimes de discrimination, ainsi que de tensions à la frontière entre le Timor-Leste et l’Indonésie. La paix et la démocratie doivent encore être consolidées dans ce pays, affirme-t-il. À cet égard, il rend hommage au travail effectué par le BUNUTIL dans l’appui à la mise en place des institutions étatiques essentielles; au renforcement de la police timoraise et du Groupe des gardes frontière; ainsi qu’au respect des règles de gouvernance démocratique et des droits de l’homme. Le Secrétaire général se félicite également des progrès accomplis dans la transition vers un cadre d’assistance en faveur du développement durable.
De nombreux progrès ont été accomplis au Timor-Leste, estime le Secrétaire général. Mais il relève qu’avec notamment l’indicateur du développement humain le plus faible parmi les pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), le Timor-Leste a encore besoin de l’assistance des Nations Unies. Conformément à la sollicitation du Gouvernement de ce pays, Kofi Annan recommande donc la création d’un petit bureau intégré des Nations Unies pour une période de 12 mois, à compter du 21 mai 2006, qui sera doté d’une composante civile, d’une composante de police, et d’une composante militaire. Étant donné les investissements considérables auxquels l’ONU a procédé au Timor-Leste depuis plus de six ans, il est dans l’intérêt de la communauté internationale d’aider le pays à consolider les acquis, conclut le Secrétaire général.
Déclarations
M. SUKEHIRO HASEGAWA, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies au Timor-Leste (BUNUTIL), a déclaré que le Conseil de sécurité doit désormais répondre aux demandes présentées par les autorités timoraises et visant le maintien d'une présence de l'ONU au Timor-Leste après la clôture du Bureau. « Il est important pour les membres du Conseil de revoir leurs perceptions et les hypothèses qu’ils ont élaborées sur la situation », a-t-il estimé. La semaine dernière, a poursuivi M. Hasegawa, des troubles ont éclaté à la suite des décisions relatives à la situation des soldats révoqués. Les dégâts matériels causés sont faibles, si on les compare à ceux des évènements de 1994, a indiqué le Représentant spécial en notant toutefois que l'impact psychologique sur la population a été immense. Des milliers de personnes ont cherché refuge dans les églises et des bâtiments publics à Dili. D'autres se sont réfugiés dans les montagnes et les districts périphériques, a-t-il indiqué en ajoutant que la BUNITIL continuera à suivre les plaintes qui ont été déposées concernant des violations du respect des droits de l'homme. « Il est impératif de renforcer les capacités du Ministère de la défense et des forces armées » a recommandé M. Hasegawa. Concernant le programme de renforcement des capacités institutionnelles, il a dit que des succès avaient été obtenus en la matière. S'agissant des forces de police, il a indiqué que les conseillers à la formation ont achevé une série de programmes relatifs aux forces communautaires et aux forces spécialisées. Mais il demeure nécessaire de renforcer le programme de formation pour que les personnels en bénéficiant atteignent le niveau de compétence nécessaire, a-t-il dit en recommandant le renforcement du bureau de déontologie des forces de police et d'autres mécanismes des droits de l'homme. La communauté internationale doit poursuivre l'aide qu’elle fournit en ce domaine.
Les conseillers humanitaires et les conseillers à la formation ont aussi travaillé au perfectionnement du Groupe des garde-frontières, qui continue de rencontrer des difficultés à opérer sur 174 kilomètres de frontières avec un effectif réduit, un équipement rudimentaire et peu de formation, a relevé le Représentant spécial. Concernant les droits de l'homme, il a félicité le Gouvernement du Timor-Leste pour les progrès remarquables qu’il a accomplis, comme l'ouverture au public du bureau du Provedor ou la ratification de sept traités sur les droits de l'homme. Le Représentant spécial a estimé que la présence des Nations Unies sera des plus importantes pour aider le pays à maintenir la paix et la stabilité, dans la perspective des élections nationales en 2007. Le Gouvernement a agi très vite pour parachever les projets de lois électorales avant soumission au Parlement, a-t-il indiqué en insistant pour qu’un soutien additionnel soit fourni à toutes les institutions concernées.
Pour parvenir à un processus crédible, la Commission électorale nationale doit pouvoir se doter de toutes les ressources humaines et matérielles dont elle a besoin. La transparence du processus électoral aura naturellement une incidence sur les perspectives de développement d'un système démocratique solide, a estimé M. Hasegawa. La présence de forces de police des Nations Unies sera essentielle avant et pendant la campagne électorale, car l'impartialité des policiers locaux ne peut encore être garantie, a-t-il dit. Attirant l'attention sur les propositions du Secrétaire général en la matière, le Représentant spécial a souligné que les maux dont souffrent actuellement les forces armées timoraises montrent qu'il faut absolument que leurs capacités administratives soient améliorées. Alors que de grands progrès ont été enregistrés par les dirigeants et le peuple du Timor-Leste, les institutions étatiques sont en butte aux revendications de différents groupes et doivent faire face aux aspirations de la population, sans oublier les risques potentiels liés à l'organisation des premières élections organisées au niveau national depuis l'indépendance en 1999, a fait remarquer le Représentant spécial du Secrétaire général en soulignant que la démocratie reste fragile et la sécurité instable au Timor-Leste.
M. JOSÉ RAMOS-HORTA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Timor-Leste, a plaidé en faveur d’une présence robuste des Nations Unies au Timor-Leste jusqu’en mai 2007, et qui ait les moyens de relever les défis que connaît le pays. Il a rendu hommage aux missions successives des Nations Unies qui ont permis de consolider la paix et de promouvoir le développement au Timor-Leste. Les évènements qui se sont passés à Dili la semaine dernière ont tiré la sonnette d’alarme pour les dirigeants du Timor-Leste ainsi que pour la communauté internationale, a dit M. Ramos-Horta. Des mesures préventives doivent être prises de toute urgence pour prévenir un retour au chaos, à la violence et à l’instabilité, a-t-il estimé.
Le Ministre timorais a ensuite détaillé les récents développements politiques qu’a connus son pays, ainsi que ceux qui sont survenus en matière de sécurité. Il a souligné le rôle de médiation qu’il a joué auprès des dirigeants des groupes militaires à l’origine des incidents de Dili. Ceux-ci ont exprimé leur détermination à travailler avec le Gouvernement, et la perception que nous avons eu après l’analyse de ces violences est que les organisateurs des manifestations en avaient perdu le contrôle, a dit M. Ramos-Horta. En fait, un groupe de « casseurs » a pris en otage la manifestation et son ordre du jour, a précisé M. Ramos-Horta. Bien que la situation se soit calmée depuis, un mouvement de panique a créé un exode des populations hors de Dili vers les districts, a-t-il indiqué. Le Ministre a ensuite informé les membres du Conseil qu’il enverrait une invitation aux rapporteurs pertinents des Nations Unies pour qu’ils mènent une enquête complète sur les allégations selon lesquelles cinq personnes auraient péri au cours de cet incident.
Au moment où nous nous exprimons ici, la peur est palpable à Dili parmi des individus traumatisés par les violences qui viennent d’y avoir lieu. Des préoccupations ont été exprimées au sujet de la capacité de la Force de police nationale à maintenir l’ordre, et des questions existent sur la cohésion au sein de ce qui reste du F-FTDL, a dit M. Ramos-Horta en rassurant toutefois le Conseil sur les capacités des dirigeants du Timor-Leste à relever les nouveaux défis auxquels ils font face. En fait, malgré cette éruption de violence, le Gouvernement a déjà pris des mesures en vue de la préparation des élections prochaines, a-t-il indiqué. Dans ce cadre, la fragilité de l’environnement politique et les défis qui se posent à la stabilité, à la primauté du droit et au respect des droits de l’homme, exigent une présence de l’ONU, a-t-il recommandé. Une telle décision est entre vos mains, et sera de nature à influencer le cours du destin de mon pays, a-t-il conclu en s’adressant aux membres du Conseil de sécurité.
M. FERNANDO APPARICIO DA SILVA (Argentine) a estimé que la paix et la démocratie n’étaient pas encore consolidées au Timor-Leste et qu’il était par conséquent fondamental d’assurer une présence continue des Nations Unies sur place par le biais d’un Bureau intégré. Nous rappelons l’importance que les élections aient lieu avant le 20 mai 2007, a-t-il poursuivi, sans perdre de vue que des incidents peuvent perturber ce processus et en appuyant le pays face à d’éventuelles tentatives de déstabilisation. À cet égard, il a demandé au Représentant spécial des informations supplémentaires sur les causes profondes des récents évènements qui se sont passés à Dili.
Le représentant a également salué le rapprochement entre le Timor-Leste et l’Indonésie et souligné la nécessité de renforcer l’unité policière à la frontière. Le système judiciaire doit aussi être renforcé dans un souci de consolidation de la paix et de construction de la démocratie, a-t-il ajouté, estimant en outre essentiel de promouvoir le développement économique à tous les niveaux, afin de combattre la pauvreté. Reconnaissant les multiples progrès obtenus par le Timor-Leste, il a enfin déclaré qu’une nouvelle mission de l’ONU sur place permettrait d’attirer une attention accrue sur la construction de la paix, de la démocratie et d’un développement durable dans le pays.
M. JEAN-MARC DE LA SABLIÈRE (France) a noté que la situation du Timor-Leste paraît globalement stabilisée et que les différentes missions des Nations Unies qui s’y sont succédées apparaissent comme un succès exemplaire de l'Organisation. Les acquis doivent être préservés alors que les incertitudes demeurent, a noté M. de La Sablière. Il est clair qu'un appui international reste nécessaire, a-t-il souligné, en ajoutant que les derniers évènements plaident en ce sens.
Le représentant a dit avoir étudié avec attention les propositions du Secrétaire général et jugé qu'elles répondent aux demandes des autorités timoraises. Il s'est donc dit favorable à la création d'un petit bureau intégré des Nations Unies, en soulignant l'importance de la Section des droits de l'homme pour assurer des progrès dans le processus de réconciliation. Dans cette phase de consolidation de la paix, les Nations Unies ne doivent pas agir seules, a-t-il estimé. « Les autorités timoraises doivent poursuivre leur engagement tout comme les nombreux partenaires bilatéraux, multilatéraux et régionaux et ce, pour permettre une transition en douceur vers la pleine stabilité », a dit M. de La Sablière. Le représentant a aussi reconnu les immenses progrès accomplis par le BUNUTIL. La stabilisation est bien engagée et « nous devons saluer un nouveau succès en matière de consolidation de la paix », a-t-il insisté.
M. KENZO OSHIMA (Japon) s'est lui aussi félicité des progrès enregistrés dans le domaine de la consolidation de la paix. Il a jugé qu'un soutien approprié de la part des Nations Unies et de la communauté internationale est nécessaire afin de s'assurer que les élections au Timor-Leste soient libres, justes et se déroulent dans des conditions de sécurité. Il a donc appuyé les propositions du Secrétaire général, en exprimant la disposition de son pays à entamer des négociations avec ses homologues du Conseil, de manière constructive. En tant que bailleur de fonds important, le Japon restera fermement engagé aux côtés du Timor-Leste dans les domaines des élections, de la stabilisation et du développement économique et social, a conclu le représentant.
M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER(Qatar) a estimé que le chemin parcouru par le Timor-Leste est la preuve éclatante que les ressources investies par les Nations Unies commencent à porter leurs fruits. Il a dit examiner avec beaucoup d'attention les propositions du Secrétaire général, en jugeant qu'elles sont de nature à aider le pays à franchir le dernier pas vers la paix, l'entente, la démocratie et la prospérité. Le Timor-Leste aura besoin, à l'approche des élections, de bénéficier de l'expertise acquise par les Nations Unies en matière électorale, a indiqué le représentant. En outre, la police timoraise, qui est toujours une force naissante, ne dispose pas des ressources humaines et matérielles suffisantes, notamment au niveau du commandement, a-t-il relevé. Il a souhaité voir achever le tracé des frontières terrestres entre le Timor-Leste et l'Indonésie, avant de se féliciter de la dernière rencontre entre les Présidents des deux pays. « Puisse l'exemple du Timor-Leste témoigner du succès des Nations Unies », a souhaité le représentant.
M. OSWALDO DE RIVERO (Pérou) a salué les progrès réalisés en matière de démocratie et de mise en place d’un État de droit au Timor-Leste. Il a cependant rappelé qu’il existait toujours peu de perspective de viabilité économique dans le pays, compte tenu de la pauvreté qui y règne. Avec un tel niveau de pauvreté, il n’est pas étonnant que le Timor-Leste connaisse des problèmes de sécurité, a-t-il déclaré. À cet égard, M. de Rivero a estimé que le Gouvernement du Timor-Leste devait présenter un programme de développement qui bénéficie à toute sa population.
Le représentant a apporté son appui aux recommandations du Secrétaire général concernant la création d’un bureau intégré des Nations Unies dans la perspective de l’organisation des élections en 2007, et afin d’appuyer les mécanismes nationaux pour la protection des droits de l’homme. Si le Timor-Leste a fait des progrès dans la mise en place d’institutions dans les domaines de la police et de la justice, ces dernières manquent de personnels qualifiés, a-t-il cependant rappelé, en estimant que ces structures sont nécessaires à un processus de réconciliation dans le pays.
M. KONSTANTIN K. DOLGOV(Fédération de Russie) s'est, à son tour, félicité des progrès réalisés au Timor-Leste, tout en reconnaissant que le pays continue d'avoir besoin de beaucoup d'aide de la part de la communauté internationale pour assurer la paix, la stabilité et le développement durable. Il a dit suivre de près l'évolution des relations entre le Timor-Leste et l'Indonésie, en particulier les discussions concernant les violations des droits de l'homme commises pendant le processus d'indépendance. Appuyant les demandes des autorités timoraises, il a soutenu, en conséquence, les recommandations du Secrétaire général.
M. WILLIAM BRENCICK (États-Unis) s'est dit inquiet par les dernières émeutes, avant d'estimer, en conséquence, que les propositions du Secrétaire général ne sont pas appropriées. Il s'est prononcé pour la prorogation pour un mois du mandat du BUNUTIL.
M. PETER BURIAN (Slovaquie) a salué les progrès faits au Timor-Leste tout en reconnaissant que de nombreux défis se posent encore, comme l’avaient démontré les récents évènements de violence qui se sont déroulés à la frontière avec l’Indonésie. Les Nations Unies doivent continuer à accorder une attention étroite à la situation au Timor-Leste afin de consolider les avancées auxquelles elles ont grandement contribuées, a-t-il déclaré. Le nouveau Bureau intégré des Nations Unies devrait aider le Gouvernement timorais dans l’organisation des élections, mais aussi dans la consolidation des institutions judiciaires et de police du pays. Le représentant s’est en outre félicité de l’amélioration des relations avec l’Indonésie, appelant les deux pays à poursuivre leur rapprochement. Il a également souligné la nécessité de mettre en place des mécanismes de justice permettant d’amorcer la réconciliation au Timor-Leste.
M. ADAMANTIOS VASSILAKIS (Grèce) a mis l'accent sur les reculs troublants constatés dans la situation générale au Timor-Leste. Il a, à cet égard, cité l'impunité dont jouissent les responsables des violations des droits de l'homme ou encore les manifestations violentes qui ont suivi la révocation de quelque 600 soldats. Prenant note des demandes formulées par les autorités timoraises, il a jugé les propositions du Secrétaire général bien réfléchies, bien structurées et répondant adéquatement aux défis qui restent à relever. Le représentant a dit vouloir travailler avec les autres membres du Conseil pour parvenir à un consensus.
Mme ELLEN MARGRETHE LØJ (Danemark) a déclaré que les récents évènements violents au Timor-Leste montraient que, malgré l’amélioration globale de la situation dans le pays, les Nations Unies ne devaient pas perdre de vue la tâche qui restait à accomplir. Elle a estimé que les institutions de gouvernance, de police et du groupe de garde-frontières avaient été renforcées dans le pays. La prochaine étape majeure est celle des élections présidentielles et législatives prévues en 2007, a-t-elle poursuivi, rappelant que cette étape exigeait un soutien international pour consolider la démocratie au Timor-Leste. La taille de la présence internationale doit être limitée et laisser les Timorais aux commandes, a-t-elle ajouté, exprimant le soutien de sa délégation à la nouvelle mission proposée par le Secrétaire général des Nations Unies.
La représentante s’est également déclarée favorable à l’assistance des Nations Unies en matière de renforcement de la capacité et des mécanismes nationaux du Timor-Leste dans la promotion de la justice et de la réconciliation, espérant que le rapport du Secrétaire général sur la question sera rendu public dès que possible. Le Gouvernement timorais, les Nations Unies et leurs partenaires bilatéraux et multilatéraux de développement devront travailler main dans la main pour assurer le consolidement de la paix, du développement et de la démocratie dans le pays, a-t-elle conclu.
M. EMYR JONES PARRY (Royaume-Uni) a déclaré que les récents évènements de violence montraient qu’il ne fallait pas considérer comme acquis les progrès qui ont été réalisés. La communauté internationale doit jouer le rôle qui est le sien pour rester aux côtés du Timor-Leste. Édifier la paix n’est jamais aisé, a-t-il rappelé, estimant qu’il fallait être engagés et unis dans l’aide au peuple du Timor-Leste. Il est important de reconnaître les progrès qui ont été réalisés notamment dans les rapports avec l’Indonésie mais de nouveaux efforts doivent être faits, notamment dans la gestion d’institutions comme la police et la justice, a-t-il affirmé, estimant fondamental d’intensifier l’appui international au Gouvernement timorais dans la consolidation des institutions locales et apportant son soutien à la mission de suivi recommandée par le Secrétaire général. Nous demeurons engagés à travailler avec le Gouvernement du Timor-Leste pour parvenir à un avenir stable, pacifique et démocratique pour le peuple de ce pays, a-t-il conclu.
M. AUGUSTINE P. MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) a dit avoir suivi de près les « impressionnants » résultats enregistrés par le Timor-Leste. Il a appelé ses homologues du Conseil à tenir compte de la jeunesse et de la fragilité des institutions qui continuent de nécessiter l’appui international, en particulier à l'approche des élections. Les Nations Unies se doivent d'aider le pays dans tous les domaines. Une attention spéciale doit être accordée à l'organisation des élections, notamment à l'élément logistique. Le représentant a donc appuyé les propositions du Secrétaire général. Les émeutes de Dili, qui ont fait cinq morts et provoqué des dégâts matériels, sont une source de grande préoccupation au moment même où le Timor-Leste était perçu comme un succès et un modèle à imiter. Les résultats demeurent fragiles, c’est pourquoi il faut poursuivre l'aide notamment en matière de sécurité, a insisté le représentant en regrettant que ces émeutes aient troublé un tableau qui autrement aurait été brillant.
M. ZHANG YISHAN (Chine) a rappelé que le Timor-Leste allait bientôt fêter le quatrième anniversaire de son indépendance, et a salué les progrès qui ont été accomplis depuis l’édification de cette nouvelle nation. C’est un modèle exemplaire de l’action des Nations Unies, a déclaré le représentant en soulignant toutefois que le Timor-Leste demeurait l’un des États les plus jeunes et les plus pauvres du monde, et que la situation y restait précaire, comme l’ont démontré les récentes flambées de violence. Il faut être patient et redoubler d’efforts lorsque le succès est à portée de main, a-t-il ajouté, en apportant le soutien de sa délégation aux recommandations du Secrétaire général concernant la poursuite de l’implication des Nations Unies au Timor-Leste.
M. NANA EFFAH-APENTENG (Ghana) a estimé qu'il n'est pas de prix trop élevé pour la paix et la stabilité qui sont deux éléments étayés par la bonne gouvernance, l'état de droit et l'amélioration des conditions de vie. Attirant l'attention sur les défis liés à la mise en place d'institutions publiques fortes, le représentant a, à son tour, évoqué les émeutes de vendredi dernier avant d'appeler à plus de transparence et à plus d'inclusion. Il a donc appuyé les propositions du Secrétaire général, en pensant que seules les Nations Unies peuvent contribuer à gérer un processus aussi fragile qui exige l'établissement d'un équilibre entre la stabilité et la coopération fructueuse entre le Timor-Leste et l'Indonésie. Le représentant a d'ailleurs salué les deux pays pour faire évoluer leur relation dans le bons sens. À ce stade, a-t-il dit, le temps presse et il faut préserver les acquis. L'ONU doit rester engagé même au-delà de 2007 et veiller à la mise en œuvre de programmes de renforcement des capacités. Il ne sera pas dit que la communauté internationale a laissé tomber le Timor-Leste, a souhaité le représentant.
M. BASILE IKOUÉBÉ (Congo) a souligné le courage et la détermination dont fait preuve le peuple du Timor-Leste dans une situation qui reste complexe et fragile. Nous demeurons préoccupés par les récents incidents qui risquent de fragiliser davantage cette nation, particulièrement à l’approche des élections qui y sont prévues, a souligné le représentant, qui a ensuite estimé que la communauté internationale devait poursuivre ses efforts de coopération avec le Gouvernement du Timor-Leste. M. Ikouébé a apporté le soutien de sa délégation à la création d’un bureau intégré des Nations Unies au Timor-Leste. Ce serait à nos yeux un minimum, a-t-il poursuivi, en estimant que le Conseil de sécurité devait agir dans le cadre d’un engagement à long terme au Timor-Leste.
M. KEVIN CHEOK (Singapour) a lancé un appel urgent au Conseil de sécurité pour qu'il appuie les recommandations du Secrétaire général. Il s'agit, a-t-il dit, de propositions réalistes qui reflètent la situation actuelle au Timor-Leste. Il ne s'agit en aucun cas de la prorogation automatique d'un mandat, mais bien de la convergence d'intérêts entre une nouvelle nation qui souhaite se consolider, et une communauté internationale qui peut l'aider en ce sens. Nous parlons d'engagements, a insisté le représentant, en appelant à ce que les acquis du Timor-Leste ne soient pas compromis. Si les circonstances le permettent, a-t-il suggéré, le Timor-Leste pourrait même être inscrit à l'ordre du jour de la Commission de consolidation de la paix pour continuer à bénéficier d'un appui après les 12 mois proposés pour le mandat du futur bureau intégré de l’ONU proposé par le Secrétaire général.
M. GERHARD PFANZELTER (Autriche), s’exprimant au nom de l’Union européenne, des pays candidats et des pays associés, s’est félicité du travail accompli par la Mission des Nations Unies au Timor-Leste et notamment du transfert au Gouvernement de fonctions vitales comme la trésorerie et les droits de l’homme et la justice. Toutefois, comme l’a montré la violence qui a éclaté récemment entre les Forces de défense timoraises, la situation est loin d’être stable. Nous convenons avec le Secrétaire général que les Forces de police timoraises sont encore naissantes et manquent d’expérience et de ressources. De plus, les allégations de mauvais traitements et d’intimidation par la police sont en augmentation. Il reste aussi beaucoup à faire pour ce qui est de garantir l’obligation de reddition et la transparence des institutions d’État. Abordant la question des élections, il a insisté sur la nécessité d’en garantir la transparence et le caractère inclusif. Toutefois, les élections présidentielles et parlementaires de 2007 et la création d’un environnement stable constitueront un défi de taille. Nous sommes d’accord pour dire que le soutien international lors du processus électoral sera décisif.
Le représentant a estimé que la proposition du Secrétaire général visant à établir un bureau intégré des Nations Unies au Timor-Leste pour une période d’un an était une bonne base de travail pour évoquer la nature d’une mission de suivi qui tienne compte des demandes du Gouvernement timorais et des exigences établies par le Conseil de sécurité le 29 mars dernier. Comme nous l’avons répété à plusieurs reprises, nous sommes convaincus qu’il faut que la justice prévale pour les cas les plus graves de violation des droits de l’homme commis en 1999. Nous accueillons favorablement dans ce contexte l’intention du Secrétaire général de soumettre un rapport sur l’administration de la justice et sur la réconciliation au Timor-Leste. L’avenir du Timor-Leste, a encore ajouté le représentant, se jouera également sur le plan économique et les efforts que déploie le pays pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement méritent le maintien de l’aide de la part des pays donateurs.
M. JOÃO MANUEL GUERRA SALGUEIRO (Portugal) a estimé que depuis 1999 jusqu’à ce jour, le Timor-Leste était le plus grand succès des Nations Unies. Il a salué à cet égard les progrès impressionnants de ce pays en matière de gouvernance et de mise en place de ses institutions, soulignant la solidarité du peuple portugais avec celui du Timor-Leste ainsi que la contribution financière apportée par son pays, qui s’étend à l’éducation, la santé et la protection sociale. Il a en outre déclaré que les élections législatives et présidentielles à venir constitueraient un test majeur pour le pays.
Le représentant a estimé que la création d’un bureau intégré des Nations Unies au Timor-Leste et les recommandations du Secrétaire général sur la question représentaient les propositions minimales pour faire face aux défis auxquels le pays est confronté. Il a notamment insisté sur les incidents alarmants qui ont révélé des problèmes permanents dans les forces de sécurité, appelant à un soutien continu des Nations Unies au Gouvernement du Timor-Leste en la matière. Il a également rappelé la nécessité que tous les crimes commis dans le pays soient traduits en justice. En outre, il a estimé qu’il ne fallait pas compter sur les revenus potentiels tirés de l’exploitation du gaz et du pétrole comme des solutions miraculeuses pour sortir le Timor-Leste de la pauvreté. Il n’est pas encore temps de laisser le Timor-Leste sans le soutien du Conseil de sécurité, a-t-il conclu, appelant à tout faire pour renforcer la démocratie fragile du pays le plus récent du monde.
M. ROBERT HILL (Australie) a annoncé qu'en janvier dernier, son pays a conclu un traité bilatéral concernant les arrangements maritimes sur la mer du Timor. La ratification de ces arrangements permettra au Timor-Leste de récolter des milliards de dollars de revenus supplémentaires propres à améliorer sensiblement le bien-être de sa population, a estimé M. Hill. Le représentant s'est aussi félicité que le pays ait été capable de résoudre les problèmes liés à sa frontière avec l'Indonésie. Concernant l'avenir, M. Hill a souligné la nécessité de reconnaître que les défis que doit relever le Timor-Leste sont domestiques par nature, et que l'assistance internationale doit se concentrer sur l'appui au développement d'institutions et de politiques durables qui viendraient en appui à la nouvelle démocratie, à la stabilité politique, à l'état de droit, à la sécurité, et à la croissance économique.
Symboliquement et pratiquement, il est important que les Nations Unies et la communauté internationale restent aux côtés du Timor-Leste, a insisté le représentant australien. Face aux divergences de vues sur le maintien d'une présence de l'ONU, M. Hill a appelé les membres du Conseil de sécurité à tenir dûment compte des vœux des autorités timoraises. Si le Conseil décide de créer une autre présence au Timor-Leste après le BUNUTIL, il devrait s'attacher à ce que son mandat soit précis et son personnel complet. Cette présence de l’ONU devrait être financée sur les ressources du budget ordinaire, a estimé le représentant avant d'exprimer la disposition de son pays à envisager une contribution à cette démarche.
Mme ROSEMARY BANKS (Nouvelle-Zélande) a rappelé que les évènements qui se sont produits récemment à Dili témoignaient de la fragilité du Timor-Leste et soulignent le rôle crucial que doit jouer la communauté internationale à ses côtés. Tout en soutenant les recommandations du Secrétaire général, elle a estimé que ni les dispositions actuelles, ni la proposition d’un bureau intégré ne garantissaient la paix et la sécurité dans le pays. Elle a notamment déclaré qu’il fallait à la fois soutenir la mise en place des institutions et le développement économique et social du Timor-Leste, ainsi que s’assurer que tous les crimes commis au Timor oriental en 1999 soient traduits en justice. Soulignant l’assistance apportée par son pays en matière de formation de la police et des militaires timorais, elle a affirmé qu’il était important que le système des Nations Unies et la communauté internationale envoient un message de soutien et d’assistance à long terme au Timor-Leste.
M. RONALDO MOTA SARDENBERG (Brésil) a souligné le caractère « crucial » d'une assistance continue des Nations Unies au Timor-Leste. Qualifiant les propositions du Secrétaire général de « minimum requis », le représentant a prévenu que la situation demeure fragile. Il faudrait bien davantage que la simple coopération bilatérale pour permettre au Timor-Leste de surmonter les obstacles actuels. Le représentant a, en outre, jugé que toute réduction des activités de l'ONU pourrait être interprétée par ceux qui ne se conforment pas aux principes et aux pratiques démocratiques comme un signe de la baisse de l'engagement international au Timor-Leste.
Il reste encore à tracer les frontières entre le Timor-Leste et l'Indonésie et à améliorer les institutions chargées de la sécurité, a-t-il souligné au titre des défis à relever. Les Nations Unies ne sont pas en état de gaspiller les investissements humains et financiers auxquels elles ont consentis au cours des dernières années. Aucune économie budgétaire ne pourrait justifier le risque d'une résurgence des tensions qui conduirait inévitablement à plus de souffrances humaines et à des dépenses plus élevées. Les récentes émeutes confirment le caractère volatile de la situation politique et les risques d'un retour à l'instabilité avant les élections de 2007. Le Conseil de sécurité doit envoyer un message d'appui fort et sans équivoque au Timor-Leste, a conclu le représentant.
M. ALI HAMIDON (Malaisie) a estimé que les activités des Nations Unies au Timor-Leste continuaient d’ouvrir des perspectives de progrès et des espoirs de développement durable dans le pays. Il a souligné le rôle remarquable joué par l’Organisation dans la consolidation de la paix sur le terrain, ainsi que dans les progrès accomplis par le Timor-Leste dans la réduction de la pauvreté et la promotion du développement économique. Ces avancées ont été possibles grâce aux efforts conjoints du Gouvernement, du peuple timorais et de la communauté internationale, a estimé M. Hamidon.
Le représentant a ensuite déclaré que les élections présidentielles et législatives prévues en 2007 seraient une étape significative et un test de la maturité démocratique du peuple du Timor-Leste. La poursuite d’une présence des Nations Unies est non seulement nécessaire pour soutenir ce processus, mais aussi pour avoir une influence stabilisatrice sur tous les secteurs de la société pendant cette période, a ajouté le représentant de la Malaisie en exhortant le Gouvernement du Timor-Leste à contenir tout incident violent et à lui trouver des solutions. Enfin, il a salué le rapprochement entre le Timor-Leste et l’Indonésie.
M. KHUNYING LAXANACHANTORN LAOHAPHAN (Thaïlande) s’est félicité des développements positifs au Timor-Leste tout en reconnaissant qu’il reste encore du chemin à parcourir. Le représentant a insisté sur la dimension développement, un sujet qui selon lui n’a pas bénéficié de l’attention nécessaire, et qui constitue le visage humain de l’aide de la communauté internationale. Toute aide serait sans signification si l’on ne garantit pas la sécurité et le bien-être des Timorais. Il a assuré le Conseil de sécurité de la détermination de son pays à coopérer sur le front technique et économique. En 2003, son pays a signé un mémorandum d’accord portant sur la coopération économique et technique qui porte sur 10 domaines tels que l’édification des capacités, la sécurité, l’agriculture, le tourisme, l’économie et les technologies géographiques. Nous sommes également disposés à fournir une aide en coopération avec les institutions du système des Nations Unies. S’agissant du rôle futur des Nations Unie au Timor-Leste, le représentant a estimé qu’il était encore prématuré d’envisager un retrait total. Les récents évènements ont montré que la situation est encore instable. Nous soutenons dans ce contexte la recommandation du Secrétaire général visant à établir dans le pays un bureau des Nations Unies de taille réduite.
M. REZLAN I. JENIE (Indonésie) a, comme d’autres délégations, appuyé le maintien d'une présence de l'ONU au Timor-Leste, en particulier à l'approche des élections. Le représentant a ensuite fait part de l'« excellent » niveau des relations entre son pays et le Timor-Leste. Les rapports entre les Présidents indonésien et timorais ne cessent de se renforcer, tout comme la coopération bilatérale, comme en atteste les progrès enregistrés dans les domaines politique, juridique, économique, commercial, des investissements, culturel, de la santé, ou encore de l'éducation, a dit M. Jenie. S'agissant de la frontière entre les deux pays, le représentant indonésien s'est dit heureux d'annoncer que la démarcation du 1% restant de la frontière devrait intervenir au mois d'août. L'Indonésie s'attend aussi à la finalisation d'un nouvel arrangement pour la gestion de la frontière, qui devrait remplacer l'arrangement militaire qui a expiré en juin 2005, a-t-il souligné. Entre-temps, la coopération dans le domaine de la sécurité de la frontière continue de se renforcer comme en témoigne l'absence d'incidents récents, a indiqué M. Jenie.
Répondant aux questions du représentant de l’Argentine concernant les causes des incidents survenus à Dili, le Représentant spécial du Secrétaire général en a identifié trois, qu’il a jugées fondamentales. Il y a eu un problème institutionnel, en raison d’un manque de politique et de principes de gestion des ressources humaines dans l’armée, a-t-il estimé en citant ensuite la pauvreté et le chômage, qui frappent particulièrement les jeunes. La troisième cause des incidents de Dili est la mentalité de certains groupes, qui usent de violence pour gagner de l’influence auprès de la population, a dit M. Hasegawa en indiquant que ce phénomène naissant exige une action déterminée et continue des Nations Unies.
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