LE COMITÉ SCIENTIFIQUE POUR L’ÉTUDE DES EFFETS DES RAYONNEMENTS IONISANTS APPELLE LA QUATRIÈME COMMISSION À STOPPER L’HÉMORRAGIE BUDGÉTAIRE
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Quatrième Commission
17e séance – matin
LE COMITÉ SCIENTIFIQUE POUR L’ÉTUDE DES EFFETS DES RAYONNEMENTS IONISANTS APPELLE LA QUATRIÈME COMMISSION À STOPPER L’HÉMORRAGIE BUDGÉTAIRE
La crise financière à laquelle nous sommes confrontés entrave nos efforts, a déclaré, aujourd’hui, le Secrétaire du Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants devant la Quatrième Commission (questions politiques spéciales et de décolonisation), l’enjoignant à faire cesser l’hémorragie budgétaire dont le Comité est victime. En effet, depuis une trentaine d’années, le budget du Comité est en baisse constante, a-t-il souligné.
Même si le Comité est rattaché au Programme des Nations Unies pour l’environnement, son financement dépend du budget ordinaire des Nations Unies, a précisé le Secrétaire, appelant à rétablir les postes supprimés dans les années 1990. Les contraintes budgétaires l’ont notamment empêché de présenter son rapport à l’occasion du vingtième anniversaire de Tchernobyl, ne lui permettant pas de dissiper la confusion médiatique qui a prévalu lors de cette commémoration concernant le nombre de morts provoqués par cette catastrophe.
Créé en 1955, le Comité compte aujourd’hui 21 membres, des scientifiques, pour la plupart, mais aussi des pays observateurs et des organisations non gouvernementales s’intéressant à ces questions. Le Secrétaire a notamment énuméré ses cinq publications, cette année, sur l’étude épidémiologique des cancers dans les populations exposées aux radiations à Hiroshima et Nagasaki, les maladies cardiovasculaires, les effets indirects des rayonnements, leurs effets sur le système immunitaire et les effets du radon.
Plusieurs délégations, à l’instar de celles de Cuba ou de l’Argentine, ont partagé les inquiétudes du Comité sur la question de son financement, compte tenu de la nécessité de continuer à étudier les effets des rayonnements, même à faible dose, et d’établir des normes en matière d’exposition. En plus du renforcement de son budget, le représentant du Japon a souligné la nécessité, pour le Comité, de développer des mécanismes de financement alternatifs.
Le représentant des Îles Marshall a rappelé les conséquences des essais nucléaires menés sur le territoire par les États-Unis, en particulier sur les atolls Bikini. La Quatrième Commission doit continuer à nous soutenir pour mettre en lumière les effets dévastateurs des essais mais aussi pour arriver à un consensus sur cette question, a-t-il demandé. Les activités du Comité dans ce domaine sont appréciées pour leur professionnalisme et leur indépendance, a souligné le représentant de l’Ukraine.
La représentante du Bélarus a, pour sa part, estimé qu’un élargissement de la composition du Comité pourrait permettre de le revitaliser indiquant, tout comme le représentant du Pakistan, que son pays souhaitait le rejoindre dès que possible.
Les délégations suivantes ont pris la parole au cours du débat général: Finlande, au nom de l’Union européenne, Bélarus, Cuba, République arabe syrienne, Japon, Myanmar, Pakistan, Inde, Argentine, Îles Marshall et Ukraine.
La séance prévue demain ayant été annulée, la Commission reprendra ses travaux lundi 30 octobre à 10 heures. Elle entendra, notamment, le Recteur de l’Université pour la paix, Julia Marton-Lefèvre.
EFFETS DES RAYONNEMENTS IONISANTS
Présentation du rapport du Comité
M. MALCOLM CRICK, Secrétaire du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants, a rappelé qu’il y avait actuellement 21 États Membres représentés au sein du Comité, des scientifiques pour la plupart mais aussi des pays observateurs et des organisations non gouvernementales s’intéressant à ces questions. Il a précisé que le financement du Comité provenait du budget régulier des Nations Unies et non du Programme des Nations Unies pour l’environnement dont il fait partie. Le Secrétariat a également recours à des experts.
Dans les années 1970, toutes les questions liées au radon avaient été soulevées pour la première fois au niveau international par le Comité, a-t-il indiqué. Une autre de ses fonctions est de fixer des seuils de protection aux rayonnements ainsi que d’étudier la gestion des connaissances au niveau international concernant les effets sur la santé. Le Comité recueille des données auprès des États et des organisations non gouvernementales.
Il a, par ailleurs, estimé qu’il fallait améliorer la capacité du Comité à communiquer avec le grand public avant de présenter des graphiques épidémiologiques sur les effets des radiations sur la santé, en termes de cancers ou de maladies cardiovasculaires. Plus le taux de radiations est élevé, plus le cas de cancers est élevé mais les cancers peuvent être dus à d’autres facteurs, a-t-il indiqué, ajoutant qu’il était impossible d’attribuer une maladie directement aux rayonnements. Le Secrétaire a néanmoins souligné une augmentation du nombre des cas de cancers de la thyroïde chez les enfants qui ont bu du lait autour de Tchernobyl, en Ukraine, après la catastrophe de la centrale nucléaire.
Le rapport contient cinq annexes scientifiques, a précisé le Secrétaire, concernant l’épidémiologie de cancers chez les populations exposées après les catastrophes d’Hiroshima et Nagasaki, les maladies cardiovasculaires, les effets non ciblés ou effets indirects des doses de rayonnement sur les cellules, les effets des radiations sur le système immunitaire et les risques du radon.
La prochaine session du Comité est prévue du 21 au 25 mai 2007, a enfin indiqué le Secrétaire, avant de faire part de son inquiétude concernant la faiblesse du budget qui lui est alloué. Au cours des 30 dernières années, la tendance est à la baisse; en outre, a-t-il dit, il y a une diminution de l’assistance gratuite, notamment en personnels, qu’offraient auparavant certains instituts.
Il a déploré l’effet préjudiciable de ces contraintes budgétaires estimant qu’elles empêchaient la diffusion du rapport du Comité à l’occasion de l’anniversaire de Tchernobyl, ce qui a contribué, à son avis, à la confusion médiatique sur le nombre de victimes de la catastrophe. Il s’est prononcé pour le rétablissement des postes supprimés dans les années 1990 et a proposé la création d’un Fonds d’affectation spécial pour recevoir des contributions extrabudgétaires tout en accordant sa préférence à un réajustement du budget ordinaire. La crise financière à laquelle nous sommes confrontés fait obstacle à nos efforts, a-t-il conclu.
Mme CLARE GATEHOUSE (Australie), en sa qualité de Présidente de la 54e session du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants, a introduit un projet de résolution sur la question.
Depuis sa mise en place par l’Assemblée générale en 1955, le Comité a rempli la fonction essentielle d’entreprendre un examen scientifique des sources et des effets des rayonnements, a-t-elle souligné, certifiant que le rôle du Comité avait été adapté, depuis, aux nouveaux défis qui se sont présentés en matière d’exposition aux radiations.
Cette année a marqué le 20e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, a rappelé la représentante, saluant la contribution du Comité à l’examen des effets des rayonnements ionisants, notamment sur la santé. Elle a toutefois rappelé que le niveau de financement du Comité était insuffisant pour qu’il remplisse son rôle avec l’efficacité requise, surtout dans les nouveaux domaines essentiels que sont les effets des matières radioactives, du rôle du nucléaire pour arriver à la sécurité énergétique ou de la gestion des déchets.
Le projet de résolution invite, par conséquent, le Comité à poursuivre son travail sur toutes ces questions et prie le Programme des Nations Unies pour l’environnement de continuer à lui apporter son soutien, notamment au niveau de son financement.
Débat général
Mme HELI KANERVA (Finlande), au nom de l’Union européenne, a rappelé qu’avril dernier a marqué le 20e anniversaire de l’accident de Tchernobyl. Elle a indiqué que l’Union européenne attachait une grande importance aux travaux du Comité, notamment ses études sur les effets à long terme des rayons ionisants sur l’environnement et la santé ainsi que sa contribution à l’élaboration de normes internationales sur ces questions. Elle a salué la participation du Comité au Forum de Tchernobyl et à la médiatisation de cet événement, notamment par l’entremise de son site Internet. Se félicitant de la participation de nombreuses organisations et institutions internationales, dont l’OMS, l’AIEA, le PNUE à la réunion annuelle du Comité, la représentante a déploré, en revanche, la diminution des ressources financières du Comité scientifique, a-t-elle ajouté, alors même qu’elle doit faire face à une multiplication des défis. Il faudra remédier à cette situation car, a-t-elle indiqué, les travaux du Comité offrent des informations indépendantes et indispensables à la communauté scientifique et au grand public. Elle a estimé qu’une solution à ce déficit chronique pourrait être l’augmentation du nombre de membres du Comité, ce qui permettrait d’alléger ses difficultés financières.
Mme G. BUBNOVSKAYA (Bélarus) a rappelé que l’accident de Tchernobyl était la plus grande catastrophe nucléaire de l’histoire. Mon pays a été la principale victime de ses effets et ses scientifiques sont prêts à partager les travaux de recherche qui ont été faits depuis, a-t-elle dit. Soulignant l’importance toute particulière que son pays accordait aux travaux de ce Comité, la représentante a indiqué que Bélarus avait l’intention d’en devenir membre. En attendant, a-t-il précisé, un groupe de travail a été formé pour étudier notre participation au Comité. Au cours de ces dernières années, des progrès considérables ont été faits dans l’étude des rayonnements ionisants et un élargissement de la composition du Comité pourrait permettre de revitaliser son action, a-t-elle enfin estimé.
Mme REBECA HERNÁNDEZ TOLEDANO (Cuba) a rappelé que cette année marque le cinquantième anniversaire de la première session du Comité scientifique des Nations Unies sur les effets des rayons ionisants. Affirmant qu’il existait aujourd’hui dans le monde 27 000 armes nucléaires, dont la moitié immédiatement utilisables, elle a exhorté tous les pays à œuvrer pour l’élimination complète des armes nucléaires. Elle a, par ailleurs, indiqué que Cuba avait aidé l’Ukraine à faire face aux conséquences de l’accident de la centrale nucléaire d’il y a 20 ans. Par ailleurs, il y a 16 ans, a-t-elle précisé, les deux pays ont entrepris un programme conjoint de réhabilitation nucléaire, destiné notamment aux enfants. C’est ainsi que, malgré le blocus économique contre son pays, Cuba a offert des soins à plus de 18 000 enfants et 3 000 adultes dans le cadre de cet accord, a-t-elle rappelé. En outre, 10 000 Ukrainiens ont bénéficié d’un suivi médical dans un sanatorium en Crimée, dans le cadre d’un programme de coopération supervisé par des spécialistes cubains. La représentante a, par ailleurs, exhorté les pays à une coopération soutenue dans le cadre du Comité, tout en déplorant ses difficultés financières.
M. MANAR TALEB (République arabe syrienne) a appelé le Comité à préserver son indépendance et appuyé sa demande au Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) de réviser et de renforcer son financement, soulignant la nécessité de lui permettre de disposer des fonds essentiels à son bon fonctionnement. La République arabe syrienne estime que les techniques nucléaires devaient être utilisées pour le développement et s’inquiète des difficultés imposées aux pays en développement qui souhaitent développer ces techniques à des fins pacifiques, sous couvert de vérification, a-t-il déclaré. La Syrie a été parmi les premiers pays à appeler à faire du Moyen-Orient une zone dénucléarisée, et le fait qu’Israël soit le seul pays à disposer de ces armes dans la région, sans contrôle et sans avoir ratifié le Traité de non-prolifération peut avoir des retombées graves, en terme de sécurité et même d’environnement, a-t-il précisé. Les peuples de la région ont le droit de savoir si les centrales nucléaires israéliennes sont sûres, et ce qui s’y passe, a poursuivi le représentant, estimant que l’absence de contrôle constituait une menace pour les pays voisins et le reste du monde. La communauté internationale doit donc faire pression sur Israël pour qu’elle place ses huit installations nucléaires sous la surveillance de l’AIEA (Agence internationale sur l’énergie atomique). Le représentant s’est aussi inquiété qu’Israël enfouisse ses déchets nucléaires dans le plateau du Golan sans aucune réaction de la communauté internationale.
M. TAKEOMI YAMAMOTO (Japon) a affirmé que la création du Comité scientifique en 1955 avait permis de suivre, de façon continue, les sources et les effets des rayonnements ionisants. Rappelant que le rôle prioritaire du Comité était de dresser le bilan de la situation, il a salué le travail du Comité en matière d’exposition aux effets ionisants, notamment dans le cas des maladies non cancéreuses et concernant les effets sur l’environnement. Les gouvernements et les organisations internationales se fient maintenant au travail du Comité pour établir scientifiquement les risques reliés à la radiation, pour adopter des mesures de protection et de sécurité contre les radiations, établir des normes et procédures et réguler les sources de radiation, a-t-il dit. En outre, au sein du système des Nations Unies, ces informations sont utilisées par l’AIEA pour établir des normes statutaires en matière de santé et leur application, a dit le représentant. En conclusion, il a plaidé pour que le Comité puisse poursuivre ses travaux et exhorté le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) à resserrer ses liens avec le Comité.
M. AUNG LYNN (Myanmar) a déclaré que le plus grave accident nucléaire, survenu à Tchernobyl il y a 20 ans, avait souligné le besoin de garantir que le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des rayonnements ionisants puisse accomplir sa mission avec succès. Ce Comité joue, en effet, un rôle prépondérant pour protéger la santé des personnes et l’environnement. À ce titre, il incombe à la Communauté internationale de soutenir cette organisation, a-t-il dit.
Le représentant a, par ailleurs, affirmé que le danger des radiations ne concernait pas seulement les pays touchés par la catastrophe de Tchernobyl mais tous les autres également, compte tenu de l’augmentation des sources de radiations et du danger des essais nucléaires. En revanche, il s’est félicité des nombreuses applications positives de la technologie nucléaire en médecine, en science et à titre de ressources énergétiques. Dans cette optique, mon pays travaille avec l’AIEA dans le cadre de projets régionaux, a déclaré son représentant.
M. ASIM IFTIKHAR AHMAD (Pakistan) a souligné que le Comité avait rendu de nombreux services à la communauté scientifique au cours des 50 dernières années. Rappelant la qualité de son travail, son indépendance et l’autorité scientifique dont il a su s’investir au cours des années, il a estimé que ce travail avait su bénéficier à l’ensemble de la communauté internationale. Soulignant que son pays était disposé à partager ses compétences scientifiques dans le domaine radioactif, les travaux entrepris dans ce domaine l’ayant placé à l’avant-garde de la recherche sur le plan international. Il a également rappelé le vif intérêt du Pakistan à faire partie du Comité pour apporter sa contribution et son expérience aux travaux de celui-ci.
M. DIEGO DESMOURES (Argentine) a indiqué que le rapport du Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants avait conclu qu’il n’était pas nécessaire de réviser les estimations du risque posé par l’exposition aux rayons ionisants sur les maladies cancéreuses et les effets héréditaires. Cette conclusion est particulièrement importante car elle confirme que les régulations en matière de protection et de sécurité sont établies sur des bases d’estimation de risque correctes, a-t-il estimé. M. Desmoures a également noté, avec satisfaction, que le Comité avait accepté, à la demande du Gouvernement argentin, d’effectuer une étude approfondie sur les effets nuisibles des rayons ionisants faibles. Ce problème concerne tous les types d’exposition aux rayons ionisants et n’est pas limité aux effets de l’accident de Tchernobyl, a-t-il précisé.
M. ALFRED CAPELLE (Îles Marshall) a indiqué que les effets des rayonnements atomiques inquiétaient au plus haut point les populations des Îles Marshall, affirmant que 67 bombes atomiques et à hydrogène avaient été larguées entre 1946 et 1958 dans la région par les États-Unis, sans oublier les essais Bravo dans l’atoll des Îles Bikini, qui ont exposé les Îles Marshall à 15 mégatonnes de radiation. Le Représentant a rappelé que les déchets radioactifs se sont propagé dans l’ensemble des îles, exhortant les États Membres à créer les conditions favorables pour que le Comité soit capable de continuer son travail concernant les effets sociaux et environnementaux néfastes des essais atomiques. Affirmant que le degré de contamination des Îles Marshall avait été évalué de façon contradictoire, le représentant a estimé que les études et recherches du Comité permettraient à son pays de mieux orienter ses efforts, car, pour le moment, les autorités peinaient à adopter des mesures claires en matière de santé publique, d’environnement, voire de repeuplement. Il a également invité l’ONU à doter le Comité d’un budget proportionnel aux défis scientifiques que celui-ci doit relever et pour qu’il puisse remplir son mandat de manière satisfaisante.
M. PETRO DATSENKO (Ukraine) a déclaré que le Comité scientifique pour l'étude des effets des rayonnements ionisants avait un rôle crucial à jouer alors que l’humanité s’apprête à élargir son utilisation des radiations, notamment à des fins médicales et énergétiques. Il a remercié le Comité d’avoir participé à l’évaluation des radiations consécutives à l’accident de Tchernobyl. Selon les conclusions scientifiques, l’énorme majorité de la population de la région n’a pas à craindre de répercussions négatives pour sa santé, a-t-il indiqué, s’interrogeant toutefois sur le nombre de décès consécutifs à cet accident. Il est impossible d’évaluer avec précision le nombre de personnes ayant succombé à un cancer lié à l’accident et pourtant, le nombre de cancers de la thyroïde a augmenté de façon spectaculaire, a-t-il précisé.
M. Datsenko a félicité le Comité pour avoir introduit la notion d’influence de l’exposition chronique à un faible niveau sur les futures générations. L’Ukraine souhaite coopérer avec chacun des 21 pays membres du Comité pour établir une base scientifique aux découvertes spectaculaires qu’elle a effectuées alors que les effets de l’accident de Tchernobyl continuent d’affecter la vie des Ukrainiens, mais aussi des habitants de l’hémisphère Nord. Le niveau de radiation ayant diminué dans plusieurs zones autour de Tchernobyl, à l’exception de la zone d’exclusion, l’Ukraine souhaite désormais travailler au relèvement économique de la région, a-t-il déclaré. À cette fin, elle a besoin de la collaboration du Comité afin de pouvoir évaluer les risques radiologiques subsistants. Il est donc indispensable que le Comité dispose d’un budget adéquat, a-t-il précisé.
Rapport du Comité scientifique des Nations Unies sur l’étude des effets des rayonnements ionisants (A/61/46)
Ce rapport porte sur les travaux de la cinquante-quatrième session du Comité, qui a eu lieu à Vienne du 29 mai au 2 juin 2006. Ce Comité évalue les conséquences de l’exposition aux rayonnements ionisants, leurs effets sur la santé humaine et sur l’environnement et détermine les éléments permettant de réduire leurs effets.
Le rapport relève notamment des problèmes liés à la communication autour du vingtième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, en avril 2006, qui ont contribué à créer la confusion sur l’estimation des décès liés à la radio-exposition. En dehors des décès prématurés des travailleurs intervenus sur le site en urgence, le Comité souligne qu’il est impossible d’attribuer un seul décès aux effets tardifs de la radio exposition.
Le Comité compte aussi optimiser son travail de mise à jour de ses propres évaluations sur Tchernobyl, travail qui ne sera pas possible sans une participation accrue des scientifiques du Bélarus, de la Fédération de Russie et de l’Ukraine, ce qui nécessitera une augmentation de ses ressources.
Le rapport fait état de nouveaux résultats publiés dans le cadre d’une étude basée sur les riverains de la Tetcha (Fédération de Russie) exposés aux rejets radioactifs de la centrale de Mayak, et sur les personnes exposées aux retombées des essais nucléaires de Semipalatinsk (Kazakhstan), ainsi que d’autres régions ayant des niveaux élevés de rayonnement naturel.
Le rapport du Comité contient également un rapport scientifique qui donne les conclusions des études épidémiologiques sur le lien entre les rayonnements et le cancer, ainsi qu’avec d’autres affections non cancéreuses comme les maladies cardiovasculaires.
Les rayonnements ionisants peuvent avoir des effets autant inhibiteurs que stimulants sur le système immunitaire, relève en outre le rapport. Il évalue également les effets de l’exposition au radon dans les foyers et sur le lieu de travail, un gaz radioactif chimiquement inerte omniprésent dans l’atmosphère.
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