UN RÉFERENDUM D’AUTODÉTERMINATION AU SAHARA OCCIDENTAL EST LA SEULE MANIÈRE POUR SORTIR DE L’IMPASSE, SOULIGNENT DE NOMBREUSES DÉLÉGATIONS DEVANT LA QUATRIÈME COMMISSION
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Quatrième Commission
3e séance – après-midi
UN RÉFERENDUM D’AUTODÉTERMINATION AU SAHARA OCCIDENTAL EST LA SEULE MANIÈRE POUR SORTIR DE L’IMPASSE, SOULIGNENT DE NOMBREUSES DÉLÉGATIONS DEVANT LA QUATRIÈME COMMISSION
Nous refusons que le temps qui passe brouille la mémoire collective concernant l’histoire de la population du Sahara occidental et sa quête de liberté, a déclaré le représentant du Botswana devant la Quatrième Commission (chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation) qui poursuivait, cet après-midi, son débat général sur l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Comme lui, de nombreuses autres délégations ont dénoncé la persistance du statu quo dans ce territoire, malgré les nombreuses réaffirmations par les Nations Unies, du droit à l’autodétermination de la population sahraouie.
Dénonçant les actes unilatéraux, les fausses promesses et les tergiversations de la puissance occupante au Sahara occidental, ainsi que la poursuite d’une politique de terreur, le représentant de l’Algérie a estimé que le règlement juste et définitif de ce conflit était celui qui garantirait au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination à travers l’organisation d’un référendum libre et sans contrainte. Plusieurs délégations africaines, à l’instar de l’Ouganda, ont souligné la position commune de l’Union africaine et des pays non alignés sur cette question, qui reconnaît le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Le représentant du Sénégal a, pour sa part, rendu hommage à la bonne volonté et à l’ouverture du Maroc pour arriver à une solution dans ce dossier et souligné que le maintien du statu quo ne saurait constituer une solution viable. Le Plan de paix de James Baker est toujours d’actualité, a affirmé le représentant de l’Afrique du Sud, appelant le Maroc, « pays ami », à respecter les résolutions des Nations Unies sur cette question.
Plusieurs délégations ont également insisté sur la nécessité d’accélérer le processus de décolonisation dans les territoires, alors que la Deuxième Décennie de l’élimination de la Colonisation est déjà dans sa deuxième moitié. Le représentant de la Dominique a notamment déploré qu’un seul territoire ait atteint la pleine autogouvernance ces 15 dernières années. Le colonialisme ne doit pas être acceptable, a-t-il insisté.
Seule délégation d’une Puissance administrante à s’exprimer, aujourd’hui, la représentante du Royaume-Uni a assuré que la politique de son pays envers les territoires d’outre-mer qu’il administre reposait sur la volonté des citoyens de chacun de ses territoires de déterminer s’ils souhaitent conserver leur lien avec la Puissance administrante.
Les délégations du Royaume-Uni, du Pakistan, de l’Inde, de l’Algérie, de la Chine, de l’Indonésie, de la Namibie, du Sénégal, de la République islamique d’Iran, du Botswana, de Fidji, du Venezuela, de la Dominique, de la République du Congo, de l’Afrique du Sud, du Gabon et de l’Ouganda se sont tour à tour exprimées.
En fin de séance, le Royaume-Uni, l’Inde et le Pakistan ont exercé leur droit de réponse.
La Quatrième Commission reprendra son débat général sur toutes les questions relatives à la décolonisation, mercredi 4 octobre, à 15 heures.
SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS RELATIFS À LA DÉCOLONISATION
Déclarations
Mme SAKEENA ALAM (Royaume-Uni) a rappelé que la politique de son pays envers les territoires d’outre-mer qu’il administre reposait sur la volonté affichée par les citoyens de chacun de ses territoires de déterminer s’ils souhaitent conserver leur lien avec la métropole. Le Royaume-Uni maintient le dialogue avec les représentants de ces territoires démocratiquement élus et poursuit la modernisation constitutionnelle et l’examen de ses obligations envers les territoires, a-t-elle indiqué. C’est le cas notamment pour Montserrat, les Îles Vierges britanniques et Caïman, a souligné la représentante, indiquant aussi qu’une nouvelle constitution pour les Îles Turques et Caïques était entrée en vigueur le 9 août dernier et qu’un référendum serait proposé à Gibraltar sur une nouvelle constitution en cours de rédaction. Le Royaume-Uni continue de promouvoir la transparence économique et politique, de réduire leur vulnérabilité, d’appuyer le développement et la protection de l’environnement et de renforcer leurs efforts de coopération avec la Commission européenne, a-t-elle conclu.
M. ASIM IFTIKAHR AHMAD (Pakistan) a rappelé que le soutien des Puissances administrantes doit créer les conditions nécessaires pour que les populations des territoires non autonomes puissent exercer leur droit inaliénable à l’autonomie. Il a rappelé le rôle central des institutions des Nations Unies, qui doivent accroître l’aide qu’elles accordent à ces territoires, et a déploré qu’à ce jour seules quelques-unes soient engagées dans ces efforts. Le représentant a par ailleurs cité en exemple la coopération et l’engagement du Gouvernement néo-zélandais dans le cas des Îles Tokélaou, qui devrait à son avis inspirer toutes les Puissances administrantes.
Le représentant a aussi rappelé que la domination et l’occupation étrangère ne concernaient pas uniquement les territoires non autonomes, comme l’a récemment démontré le cas du Liban. Il a rappelé également que le Conseil de sécurité avait adopté plusieurs résolutions qui reconnaissaient le droit à l’autodétermination des populations du Jammu-et-Cachemire, région qui faisait l’objet d’un différend entre l’Inde et le Pakistan et dont le règlement était indispensable à l’établissement d’une paix durable en Asie du Sud. Il a indiqué que le Pakistan avait engagé le dialogue avec l’Inde sur cette question et souhaité que la récente rencontre entre le Président de son pays et le Premier Ministre indien à la Havane, à Cuba, puisse contribuer au relancement du processus de paix et au règlement de cette question.
M. KPK KUMARAN (Inde) a rappelé que bien que 80 pays aient été retirés de la liste des territoires non autonomes, 16 autres continuaient d’y figurer, alors que l’on entamait la sixième année de la Deuxième Décennie pour l’éradication du colonialisme. Il s’est prononcé pour la prise en considération des différents stades de développement de chaque territoire dans le processus de décision, de manière à leur permettre de développer leurs propres institutions économiques et politiques. Cette approche du cas par cas, a-t-il dit, est souhaitable afin de maximiser les progrès réalisés dans chaque territoire.
Il a également insisté sur l’importance des campagnes d’information des populations autochtones, affirmant que pour qu’il y ait des avancées sur les plans constitutionnel et politique, il convenait de mettre les populations au courant des différentes options à leur disposition, l’indépendance, la libre association ou l’intégration à un État. Il a souligné le rôle central joué par les missions des Nations Unies dans ces territoires et la tenue de séminaires régionaux sur ces questions comme moyen de sensibiliser les opinions.
Le représentant de l’Inde a aussi souligné le rôle crucial des Puissances administrantes en citant à titre d’exemple, le cas des Îles Tokélaou et le référendum qui s’y était tenu en février 2006, grâce à la précieuse collaboration de la Nouvelle-Zélande. Ce type de collaboration permettra d’achever définitivement le processus de décolonisation, a-t-il conclu.
M. YOUCEF YOUSFI (Algérie) a salué le référendum historique qui a eu lieu du 11 au 16 février dans les îles Tokélaou et souligné qu’un autre peuple, le dernier qui reste à décoloniser en Afrique, attendait toujours de pouvoir exercer son droit à l’autodétermination. Le Sahara occidental a vu son processus de décolonisation brutalement contrarié en 1975 lorsqu’il a été envahi, occupé et dépecé par son voisin du Nord et depuis, le droit de son peuple à l’autodétermination s’est trouvé chaque fois contrarié par les actes unilatéraux, les fausses promesses et les tergiversations de la puissance occupante, a-t-il affirmé, dénonçant la détermination de cette puissance occupante à empêcher le peuple sahraoui à exercer ce droit. Le représentant a estimé que les espoirs nés au lendemain de la conclusion en 1997 des Accords de Houston pour faciliter la tenue d’un référendum d’autodétermination étaient restés sans lendemain.
Le Maroc voudrait aujourd’hui entraîner la communauté internationale hors de la légalité internationale et faire table rase de tout ce qui a été acquis par le peuple sahraoui et consacré par les Nations Unies en proposant un plan d’autonomie interne sous souveraineté marocaine, « de toute évidence mort-né », a-t-il dénoncé, évoquant une politique de terreur et des violations graves des droits de l’homme. Le règlement juste et définitif du conflit du Sahara occidental est celui qui garantit au peuple sahraoui l’exercice de son droit à l’autodétermination à travers l’organisation d’un référendum libre et sans contrainte, a-t-il insisté, appelant le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités. En l’absence de nouveaux développements depuis l’adoption de la résolution 60/114 de décembre 2005, cette résolution et sa validité devraient être reconduites en l’état afin que l’esprit de consensus qui a de tout temps animé les travaux de cette Commission continue de prévaloir, a conclu M. Yousfi.
M. LU ZHENMIN (Chine) a estimé que la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux adoptée en 1960, avait accéléré vigoureusement la décolonisation dans le monde. Deux millions de personnes continuent néanmoins de vivre dans les 16 territoires non autonomes encore existants et c’est la responsabilité des États Membres des Nations Unies de les aider à exercer leur droit à l’autodétermination, a-t-il ajouté, saluant le renforcement des liens entre le Comité spécial et les territoires et assurant de la coopération constante de la Chine avec le Comité.
M. S. PANGGABEAN (Indonésie) a rappelé que la question de la décolonisation était complexe, qui n’a cessé d’évoluer avec le temps et qui nécessite des solutions et des approches nouvelles et originales. Bien qu’il n’y ait pas de critères universels pour régler définitivement cette question, je ne puis que constater la lenteur du processus de décolonisation cas par cas des 16 territoires non autonomes restants, a-t-il indiqué. En conséquence, a-t-il déploré, l’objectif visant à mener à bien ce processus pendant cette décennie n’a pas été atteint.
Le représentant a estimé que les programmes de sensibilisation à l’intention des populations vivant dans les territoires non autonomes souffraient d’un déficit d’informations et souhaité que ceux-ci puissent susciter un éveil politique des populations sur ces questions. Le représentant a rappelé par ailleurs que la décolonisation constituait à la fois un processus politique et de développement, pour la réalisation de laquelle la contribution des Nations Unies et de ses institutions spécialisées était indispensable, notamment en matière d’éducation.
Il a rappelé l’importance des séminaires régionaux et salué le fait que le Gouvernement de Fidji accueille un séminaire régional sur la question en novembre 2006. Ces séminaires suscitent des échanges d’idées productifs, a-t-il dit, et jouent un rôle capital dans la prise de conscience des différents défis reliés au processus de décolonisation. Il a rappelé qu’en tant qu’ancienne colonie, l’Indonésie était très attachée à l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, exprimant l’espoir que le XXIe siècle soit un siècle libre de tout colonialisme.
M. KAIRE MBUENDE (Namibie) a souligné que le droit des peuples à l’autodétermination était un droit fondamental qui figurait dans la Charte des Nations Unies. La décolonisation peut être portée au crédit des Nations Unies, a-t-il estimé, jugeant surprenant que l’on parle encore de ce sujet au XXIe siècle. La promesse de l’élimination du colonialisme avant 2010 ne semble pas pouvoir être tenue, a-t-il déploré, ce qui constitue à ses yeux une menace et un problème pour tous les États Membres. Le processus doit être accéléré, a-t-il affirmé, faisant part de sa préoccupation face au manque d’information donnée par certaines Puissances administrantes.
L’indépendance de la Namibie a été le fruit d’efforts concertés, notamment des Nations Unies, et nous nous engageons à rester actifs tant que le colonialisme perdurera, a poursuivi le représentant. Charité bien ordonnée commence par soi-même, a-t-il rappelé, soulignant qu’en Afrique, la situation au Sahara occidental constituait une violation claire des droits du peuple sahraoui. Un référendum libre et équitable doit être tenu dans ce territoire, a-t-il enfin déclaré.
M. PAUL BADJI (Sénégal) a salué les progrès réalisés dans le dossier du Sahara occidental, avec la récente nomination d’un nouveau Représentant du Secrétaire général pour la région, la coopération active de la MINURSO pour le démarquage et le déminage des zones à risque, les activités de surveillance de la MINURSO et la libération de prisonniers marocains, qui constituent à son avis la voie la plus indiquée pour sortir de l’impasse actuelle. Il a rappelé que la recherche d’un règlement définitif et durable de cette question, restait tributaire d’une entente entre le Maroc et l’Algérie, deux pays unis par le destin, l’histoire et la géographie et ajouté que le maintien du statu quo ne saurait constituer une solution viable. Un engagement plus prononcé de la communauté internationale est essentiel, a-t-il précisé.
Le représentant a félicité l’attitude de bonne volonté et d’ouverture affichée par le Maroc pour arriver à une solution sur la question du Sahara occidental et salué l’initiative de ce pays d’inviter des notables sahraouis à s’associer aux consultations dans le cadre d’un projet d’autonomie touchant le Sahara occidental, projet qui serait soumis prochainement aux Nations Unies. Le Représentant du Sénégal a par ailleurs salué la reprise du programme d’échange de visites familiales et l’instauration d’un climat de stabilité grâce à la MINURSO.
M. ALI ABOLHASSANI (République islamique d’Iran) a estimé que la question de la décolonisation devait demeurer une priorité à l’ordre du jour des Nations Unies. Le succès des Nations Unies ne saurait être complet dans ce domaine avec des millions de personnes qui continuent de vivre sous l’ombre du colonialisme, a-t-il déclaré. Tout retrait de la liste des territoires non autonomes doit être accompagné d’un réel processus de décolonisation transparent qui assure aux populations le droit de pouvoir décider librement, et en toute connaissance de cause, de leur avenir, a-t-il souligné, insistant à cet égard sur la nécessité d’un accès à une information libre pour les pays et les peuples coloniaux, « une obligation » des puissances administrantes. Le représentant a salué dans cette perspective l’envoi de missions de visites du Comité spécial dans les territoires non autonomes et insisté sur la nécessaire coopération des Puissances administrantes à ses travaux.
Les conditions économiques, politiques, sociales et éducatives doivent aussi être détaillées à l’intention du Comité spécial, a-t-il poursuivi. Le développement des territoires non autonomes dans tous ces domaines est de la responsabilité des Puissances administrantes, a-t-il affirmé, dans l’intérêt et le respect des populations, notamment des populations autochtones de ces territoires. La question des installations et des activités militaires de certaines puissances dans les territoires qui portent atteinte aux droits et aux intérêts des populations continue d’être une source de préoccupation majeure, a-t-il en outre indiqué.
M. SAMUEL OUTLULE (Botswana) a réaffirmé le droit à la liberté et à la justice de la population sahraouie, soulignant qu’aucune balle n’avait été tirée pour obtenir l’indépendance de son pays et qu’il était donc possible qu’il en soit de même pour le Sahara occidental. Il est profondément regrettable que cette question soit encore à l’ordre du jour des Nations Unies, a-t-il ajouté, faisant part de son refus de laisser le temps brouiller la mémoire collective sur ce dossier et appelant le Maroc à permettre à la population sahraouie d’exercer son droit à décider de son avenir. Le représentant a rappelé l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice en octobre 1975 ainsi que différentes résolutions de l’Assemblée générale qui soulignent le droit à l’autodétermination du Sahara occidental. L’Assemblée générale, le Conseil de sécurité, la Cour internationale de Justice et l’Union africaine ont tous une position claire et commune qui doit être appliquée, et les Nations Unies ont la responsabilité de trouver une solution pacifique à ce conflit, a-t-il insisté, estimant qu’aucun État Membre ne devait être autorisé à faire fi des décisions de l’Organisation et appelant à la tenue d’un référendum libre, juste et impartial au Sahara occidental qui comprenne l’option de l’intégration au Maroc, si telle est la volonté de la population.
M. SIMIONE ROKOLAQA (Fidji) a exhorté les Nations Unies à redoubler d’efforts pour l’accession à l’indépendance des 16 territoires non autonomes restants, précisant que son pays appréciait les offres de bourses des États Membres, car elles reflétaient à ses yeux la volonté d’aider les populations à obtenir une éducation, élément indispensable à l’amélioration des conditions d’existence. Le représentant a par ailleurs salué le travail des missions de visites dans les territoires, car elles facilitaient les échanges d’idées et la diffusion d’informations utiles aux populations.
Rappelant que le processus de décolonisation exigeait par ailleurs un dialogue constant entre les Puissances administrantes et les territoires concernés, le représentant a salué l’aide que la France a apportée au peuple de la Nouvelle-Calédonie, ainsi que le rôle des séminaires régionaux consacrés aux territoires.
S’agissant du Sahara occidental, le représentant a rappelé la nécessité de la reprise du dialogue sur la question et lancé un appel à toutes les parties intéressées pour qu’elles reviennent à la table des négociations. La situation du Sahara occidental sera sans issue, tant que les parties ne négocieront pas, a-t-il dit.
M. F. A. CARDENAS (Venezuela) a souligné que son pays avait pu récupérer sa liberté grâce à des sacrifices. Notre nouvelle Constitution met l’accent sur la solidarité internationale avec les peuples qui luttent pour leur liberté et sur le droit des territoires à revendiquer leur liberté face aux puissances colonialistes, a-t-il poursuivi, soulignant l’orientation révolutionnaire de cette nouvelle Constitution. Le Gouvernement du Venezuela a toujours eu un impact décisif sur les travaux du Comité spécial et rejette tout type de domination coloniale et d’ingérence extérieure, a-t-il ajouté.
Le représentant a affirmé que tous les États devaient respecter le droit à l’autodétermination. Les Puissances administrantes doivent, en outre, tout mettre en œuvre pour garantir le droit à l’indépendance des territoires non autonomes ainsi que leur droit à disposer de leurs ressources naturelles et de leurs terres. Les organismes spécialisés des Nations Unies doivent aussi fournir l’aide aux territoires non autonomes, a-t-il rappelé. Les Îles Malouines, de Géorgie du Sud et de Sandwich du Sud sont partie intégrante de l’Argentine, a-t-il estimé, rappelant que le principe d’autodétermination ne pouvait s’appliquer dans ce cas car la population avait été remplacée par la puissance occupante. Le représentant s’est aussi déclaré favorable à l’indépendance de Porto Rico.
M. CRISPIN S. GREGOIRE (Dominique), au nom de la Communauté des Caraïbes, a déclaré que le travail des Nations Unies en matière de décolonisation restait incomplet et qu’une attention et des ressources insuffisantes avaient été accordées à cette question. Les États de la CARICOM continuent de sentir les effets de ce dossier inachevé et de plaider pour une pleine autonomie des sept territoires non autonomes des Caraïbes qui y ont été intégrés, a—t-il souligné, estimant que l’interaction avec la communauté internationale devait constituer la base pour arriver à l’autonomie, ce que la CARICOM essayait de faire à son niveau, ainsi qu’au sein du Conseil économique et social (ECOSOC).
Bien que plus de cinq ans se soient écoulés dans la Deuxième Décennie pour l’élimination de la colonisation, les progrès ont été insuffisants et il faut prendre les mesures nécessaires pour que le colonialisme disparaisse le plus rapidement possible, a insisté le représentant. Il y a des mesures concrètes à prendre, notamment la mise en application du Plan d’action car il n’y a qu’un seul des territoires non autonomes qui ait réussi à atteindre la pleine autogouvernance ces 15 dernières années avec les procédures actuelles, a—t-il insisté. Chaque situation doit être abordée au cas par cas avec la coopération des Puissances administrantes, le Comité spécial, la communauté internationale et le Secrétaire général qui doivent s’assurer que le processus avance rapidement, a-t-il indiqué. En outre, il a fait part de sa préoccupation face au blocage de la situation au Sahara occidental qui représente, à ses yeux, une menace pour la stabilité de la région. Le colonialisme ne doit pas être acceptable pour la communauté internationale, a-t-il enfin insisté.
M. JOSEPH OKIO (République du Congo) a rappelé l’engagement de la communauté internationale, dans le cadre de la Déclaration du Millénaire, d’appuyer tous les efforts visant à promouvoir le droit à l’autodétermination des peuples et des territoires non autonomes. Le représentant a salué le travail des Nations Unies en faveur de la décolonisation, mais déploré que l’élimination du colonialisme soit inachevée. Il a rappelé que les missions de visite aux Bermudes et aux Îles Turques et Caïques en avril 2006 avaient révélé un manque d’information, notamment sur les différentes options qu’offre le droit à l’autodétermination. Il a par ailleurs rappelé qu’aucun progrès ne pouvait être accompli sans la pleine coopération des Puissances administrantes et s’est prononcé pour l’intensification du travail d’information et de formation en direction des peuples sous domination.
Le représentant a donc appelé au renforcement de la coopération entre le Comité de la décolonisation et les Puissances administrantes, et salué l’idée de nommer un expert indépendant chargé d’aider le Comité à mieux suivre la situation dans les territoires. Il s’agit d’une proposition ingénieuse, qui mériterait un examen minutieux, a-t-il précisé.
M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud) a rappelé que la République démocratique arabe sahraouie était membre de l’Union africaine et que le Royaume du Maroc était un pays africain ami. Tous deux doivent trouver un moyen de résoudre leur différend, a-t-il estimé. Le Sahara occidental est l’une des dernières colonies du monde et sa population n’est toujours pas autorisée à exercer son droit à l’autodétermination, a-t-il déploré, estimant que le Plan de paix de James Baker énonçait une solution juste à ce problème et que ce Plan restait d’actualité. D’ailleurs, il a souligné que le nouvel Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies avait lui-même déclaré qu’il ne voyait pas pourquoi il faudrait rédiger un nouveau plan de paix qui serait de toute façon voué à l’échec, car rejeté par le Maroc à moins qu’il n’exclue l’idée d’un référendum.
L’impasse perdurera tant que le peuple sahraoui ne pourra pas exercer son droit à l’autodétermination qui passe par un référendum, a poursuivi le représentant, dénonçant le non-respect par le Maroc des résolutions des Nations Unies sur le Sahara occidental. Se félicitant de la libération de plusieurs prisonniers par le Front POLISARIO et regrettant la répression de la fête qui a suivi la libération par le Roi du Maroc de plusieurs militants sahraouis, il a aussi salué la reprise du programme d’échanges et de visites et une diminution du nombre des violations militaires sur le terrain, formulant l’espoir que les Nations Unies ne souscriraient pas à un plan qui remettrait en cause le droit fondamental du peuple sahraoui à choisir sa propre destinée.
M. M. R. ONANGA NDIAYE (Gabon) a affirmé que dans la sixième année de la Deuxième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme il fallait redoubler d’efforts en matière de formation et d’information, au bénéfice des territoires non autonomes, dans le souci de faire avancer leur progrès économique et social. S’agissant du Sahara occidental, le Gabon déplore la lenteur des progrès réalisés sur ce dossier, malgré les efforts inlassables déployés par le Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan et ses Envoyés spéciaux dans cette région, a-t-il dit, en souhaitant une coopération sincère et pleine de toutes les parties intéressées au règlement de ce différend.
Mme NORAH LEMA KATABARWA (Ouganda) a estimé tout à fait triste qu’au XXIe siècle il y ait encore des territoires qui n’ont toujours pas les mêmes droits que les autres. Il est donc fondamental que notre Commission continue à travailler, a-t-elle affirmé. Comment parler de dignité humaine et de bonne gouvernance lorsque les droits de l’homme fondamentaux des peuples colonisés sont bafoués, s’est-elle interrogée.
Concernant le cas du Sahara occidental, la représentante s’est ralliée à la position commune des pays non alignés et de l’Union africaine et demandé que cette question soit résolue dans une coopération avec les Nations Unies. Cette Commission doit pouvoir dire, au plus vite, qu’elle s’est acquittée pleinement de son mandat, a-t-elle souligné.
Droits de réponse
La représentante du Royaume-Uni a rappelé la position de son pays sur les Îles Falkland, selon laquelle il ne pouvait y avoir de négociation tant que l’Île ne le demanderait pas.
Le représentant de l’Inde a pour sa part estimé que la référence du Pakistan à l’État du Cachemire n’avait pas sa place dans ces débats.
Le représentant du Pakistan a déclaré que l’autodétermination du peuple du Cachemire n’avait été qu’une énonciation des faits. Ce qui a été dit par l’Inde est une mauvaise interprétation de notre déclaration, a-t-il ajouté.
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