En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DE MAHMOUD AHMADINEJAD, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D’IRAN

21/09/2006
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DE MAHMOUD AHMADINEJAD, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D’IRAN


Certains des problèmes les plus graves auxquels font face aujourd’hui les peuples et les nations sont dus à l’ordre imposé au monde après la Deuxième Guerre mondiale, a déclaré ce matin le Président de la République islamique d’Iran, Mahmoud Ahmadinejad, au cours de la conférence de presse qu’il a donnée au Siège de l’ONU.


Dans cet ordre inique, a-t-il poursuivi, certains croient qu’ils sont supérieurs aux autres et qu’ils ont plus de droits que les autres peuples et nations.  Quand on observe le Conseil de sécurité, ce sont ses membres les plus puissants et les plus influents qui, en même temps qu’ils provoquent des conflits, prétendent aussi en dicter les résolutions pour étendre encore plus leur domination et leur exploitation du reste du monde, a ajouté le Président iranien dans son introduction.  Ce système injuste et inacceptable doit être revu, a insisté M. Ahmadinejad.


Comment peut-on accepter que des peuples, qui ne sont en rien responsables de ce qui s’est passé pendant la Deuxième Guerre mondiale, doivent aujourd’hui payer le prix des crimes qui ont été commis pendant cette période, bien loin de leur Terre? a demandé le Président iranien, en estimant que tant que le monde vivra dans ces injustices actuelles, les instabilités et les conflits qui l’affectent ne prendront pas fin.  L’Iran est un pays de paix qui appelle tous les États à travailler ensemble pour créer un monde plus juste, a-t-il dit, en invitant les médias à jouer un rôle positif dans ce changement.  


À un correspondant de presse qui lui a demandé si l’Iran voulait acquérir l’arme nucléaire, le Président iranien a répondu que la question du nucléaire iranien, qui est une question technique et de développement, avait été transformée en question politique par le Gouvernement des États-Unis.  « Ça fait plus de 25  ans que les États-Unis s’attaquent à l’Iran », a dit Mahmoud Ahmadinejad.  « Le dictateur qu’ils ont aujourd’hui renversé du pouvoir en Iraq, et qui était leur créature, a attaqué l’Iran sur leur ordre, quand il les servait ».  Sans raisons valables, a-t-il ajouté, les États-Unis ont unilatéralement mis fin à leurs relations diplomatiques avec l’Iran et ont imposé des mesures d’embargo.  N’est-il pas suffisamment clair qu’ils se servent aujourd’hui de la question nucléaire pour pousser le reste des États à imposer des sanctions contre l’Iran et à l’isoler? a demandé M. Ahmadinejad. 


L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a témoigné que les activités de recherche nucléaire de l’Iran, qui sont légitimes sous les termes du Traité de non prolifération (TNP), n’ont pas violé le Traité, a dit le Président iranien.  Interrogé sur les raisons qui pousseraient les États-Unis à vouloir s’en prendre à son pays, il a dit que ce qui inquiétait le Gouvernement américain ce n’est certainement pas la perspective du développement de l’arme nucléaire au Moyen-Orient « puisqu’une entité de la région la détient déjà, en intimide ses voisins, et que cela ne semble inquiéter personne ».  Ce que veulent les États-Unis, c’est empêcher la modernisation et le développement de l’Iran, a accusé le Président Ahmadinejad. 


Concernant la réponse apportée par son gouvernement aux propositions faites par les trois pays européens (Allemagne, France et Royaume-Uni) sur le programme nucléaire iranien, M. Ahmadinejad a dit qu’il avait été surpris que le Conseil de sécurité ait adopté une résolution imposant une date limite à l’Iran pour l’arrêt de ses activités d’enrichissement d’uranium.  Cette résolution a été adoptée alors que nous préparions notre réponse aux propositions européennes, a-t-il expliqué.  Un puissant membre du Conseil, qui ne veut sans doute pas un règlement pacifique de la question, a certainement imposé ce texte aux autres, a indiqué le Président de l’Iran. 


D’autre part, a-t-il ajouté, le Gouvernement américain est mal placé pour donner des leçons ou jouer au gendarme.  Il est lui-même en train de développer des armes nucléaires de nouvelle génération, plus puissantes et plus meurtrières que tout ce qu’on a connu.  Les États-Unis ne sont-ils pas en train de violer ouvertement le TNP et le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN)? a-t-il demandé.  « Qui leur demande des comptes? Où est donc la justice? Que fait l’AIEA? Pourquoi ne vérifie-t-elle pas les arsenaux américains? Le peut-elle seulement? », a demandé le Président iranien.


Répondant à une question sur la confiance réciproque que son pays devrait établir avec la communauté internationale, M. Ahmadinejad a estimé que l’Iran n’avait aucune preuve de confiance ou de transparence à donner à quiconque.  L’Iran n’a jamais attaqué aucun pays, a-t-il dit.  L’Iran n’a de troupes d’occupation nulle part, et n’a jamais eu la moindre ambition d’expansion territoriale ou d’exploitation de ressources qui ne soient pas les siennes, a souligné le Président.  Nous savons tous qui sont les vrais terroristes, a-t-il dit.  Et parlant d’agression et d’occupation, a-t-il poursuivi, pourquoi les Palestiniens souffriraient-ils aujourd’hui pour les péchés des autres?  L’Iran a proposé qu’un référendum soit organisé en Palestine pour permettre au peuple légitime de cette terre de choisir son destin.  Pourquoi leur refuse-t-on toute idée d’autodétermination? a demandé le Président iranien.  Ceux qu’on fait venir des quatre coins du monde pour imposer une entité à la région ont-ils plus droit à la Terre de Palestine que les Palestiniens déplacés par la force?  M. Ahmadinejad a ensuite déclaré qu’on n’avait « jamais vu un tel crime dans l’histoire du monde ».


Interrogé sur la situation au Liban, le Président iranien a dit que toute conscience humaine devrait condamner « l’agression barbare » dont vient d’être victime le peuple libanais.  Ce n’est pas en lançant des attaques personnelles contre le Président de l’Iran que les Sionistes et leurs soutiens résoudront leurs problèmes, qu’ils ont eux-mêmes créés, a-t-il dit.  L’Iran ne se mêle pas des affaires du Liban.  C’est aux Libanais de les régler.  L’Iran apporte son soutien moral et spirituel à ceux qui partagent sa foi.  Est-ce un crime? a-t-il répondu à une journaliste qui lui demandait si l’Iran respecterait l’application de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité, et notamment l’embargo imposé à tout transfert d’armes en faveur du Hezbollah.


L’Iran veut-il obtenir des garanties de sécurité avant d’accepter des négociations sur son programme nucléaire?  À cette question, M. Ahmadinejad a répondu que depuis l’agression iraquienne contre son pays, les différents gouvernements iraniens avaient doté l’Iran de moyens de défense efficaces.  « Nous n’avons pas besoin de garantie particulière.  Allié à Saddam Hussein, l’Occident n’a pas pu nous vaincre.  Nous négocierons quand des conditions justes auront été réunies », a-t-il indiqué. 


Interrogé sur ses discours, au cours desquels il aurait déclaré « qu’Israël doit être éliminé de la carte du Moyen-Orient », M. Ahamadinejad s’est étonné qu’une phrase « sortie de son contexte » ait été « transformée en acte d’accusation qui l’attend à chaque rencontre avec la presse ».  Accusant le « lobby sioniste » d’être derrière ces manipulations, le Président iranien a dit qu’il n’était pas anti-Juif.  « Les sionistes ne sont ni des juifs, ni des chrétiens, ni des musulmans, ni des athées.  Ils ne pratiquent aucune religion, et la plus grande escroquerie qu’ils y aient réussi à commettre, c’est de faire croire qu’ils défendent les juifs », a déclaré le Président iranien, pour qui les sionistes ont toujours existé et ne sont mus que par des appétits de pouvoir et d’argent.


Un journaliste lui ayant demandé de s’expliquer sur les arrestations dont seraient victimes des groupes d’étudiants, de femmes, et des intellectuels à Téhéran, le Président a répondu que l’Iran, qui compte 68 millions d’habitants, a 0,1% de sa population dans ses prisons.  Le Gouvernement des États-Unis a enfermé 3 millions de ses citoyens, a-t-il poursuivi, surtout ressortissants de minorités, dans ses prisons.  « Où est donc la justice?  Où sont les droits de l’homme, et où sont les vrais bourreaux? », a-t-il demandé, en insistant que ceux qui veulent donner des leçons aux autres devraient d’abord apprendre à connaître les autres peuples et à accepter les différences.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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