En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/3870

LA TROISIÈME COMMISSION TENTE DE RENFORCER LE PROGRAMME DE PRÉVENTION DE LA TRAITE DES FEMMES ET DES FILLES

09/11/2006
Assemblée généraleAG/SHC/3870
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

43e séance – après-midi


LA TROISIÈME COMMISSION TENTE DE RENFORCER LE PROGRAMME DE PRÉVENTION DE LA TRAITE DES FEMMES ET DES FILLES


Par ailleurs, certaines délégations dénoncent la présentation de projets de résolution ciblant des pays spécifiques


      La Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission) a, cet après-midi, tenté de renforcer le Programme des Nations Unies pour la prévention de la traite des femmes et des filles, en adoptant sans vote un projet de résolution* qui sera ensuite transmis à l’Assemblée générale pour une adoption finale.  


Suite au vote, le représentant du Saint-Siège a rappelé que la traite des êtres humains est une atteinte choquante à la dignité du droit humain et un affront fondamental aux valeurs que partagent toutes les cultures.  


La représentante du Venezuela a salué la ratification de ce protocole qui constitue, selon elle, une nouvelle avancée en matière de protection des droits des victimes de la traite.  Elle a rappelé que le phénomène de la traite doit être combattu avec la coopération et la collaboration de tous les pays dans le cadre de la coresponsabilité des pays d’origine, de transit et de destination.


Quant au représentant du Bélarus, il a noté que le trafic des jeunes femmes et filles est en fait un négoce.  Tant que tous les États n’auront pas pris des mesures pour lutter contre ce négoce fondé sur les larmes et le sang, le trafic continuera à prospérer, a-t-il dit.  Il a également rappelé que certaines victimes de la traite sont ensuite victimes de poursuites judiciaires pour avoir participé à ce commerce illicite. 


Par ailleurs, la Commission a été saisie de 14 projets de résolutions portant, entre autres, sur la situation des droits de l’homme dans certains pays, dont la République populaire démocratique de Corée, le Myanmar, l’Ouzbékistan, le Bélarus, la République islamique d’Iran, les États-Unis et le Canada.  Les représentants de la République populaire démocratique de Corée, du Bélarus, du Myanmar et de l’Ouzbékistan ont tous rejeté, d’une manière ou d’une autre, le texte de projet de résolution dont a été sujet leur pays respectif.  Il s’agit d’une tentative d’ingérence grossière dans les affaires d’un État souverain, sous le prétexte fallacieux de la défense des droits de l’homme, a estimé le représentant du Bélarus.


Les autres projets de résolution portaient sur la discrimination religieuse; la mondialisation; la promotion d’un dialogue sur les droits de l’homme; les exécutions extrajudiciaires; les détentions secrètes; le droit du peuple palestinien à l’autodétermination; le Bureau du Haut Commissaire pour les droits de l’homme ainsi que sur la promotion et la protection des droits de l’homme.


La Commission reprendra demain à 15h, suite à une intervention du Président du Conseil des droits de l’homme, son débat général sur le rapport du Conseil.


* (A/C.3/61/L.11/Rev.1)



DROIT DES PEUPLES A L’AUTODETERMINATION


Présentant le projet de résolution sur le droit du peuple palestinien à l’autodétermination (A/C.3/61/L.51), le représentant de l’Égypte a expliqué que ce texte n’a pas été modifié par rapport à celui de l’année dernière mais simplement mis à jour.  Il contient 10 paragraphes préambulaires et deux paragraphes du dispositif.  Le texte mentionne l’avis de la Cour internationale de Justice au sujet du mur de séparation dans le territoire palestinien occupé.  Ce texte demande la reprise rapide du processus de paix au Moyen-Orient afin de promouvoir une résolution durable au conflit, et réaffirme le droit du peuple palestinien à l’autodétermination.  Le représentant a cité les souffrances du peuple palestinien en notant que le retrait de Gaza n’avait pas mené à l’amélioration des conditions de vie de ce peuple. 


QUESTIONS RELATIVES AUX DROITS DE L’HOMME, Y COMPRIS LES DIVERS MOYENS DE MIEUX ASSURER L’EXERCICE EFFECTIF DES DROITS DE L’HOMME ET DES LIBERT É S FONDAMENTALES


Présentant le projet de résolution sur la Mondialisation et ses effets sur le plein exercice de tous les droits de l’homme (A/C.3/61/L.20), le représentant de l’É gypte a noté qu’au cours des cycles historiques, les droits de l’homme ont souvent été ignorés.  Nous devons briser ce cycle de l’échec, a-t-il dit.  Le représentant a également indiqué que ce texte avait été élaboré pour faire face aux effets de la mondialisation sur les êtres humains.  Nous ne portons pas de jugements, mais voulons mieux comprendre ce processus et optimiser la capacité qu’ont les êtres humains de jouir pleinement de leurs droits.  Il a indiqué qu’aucun changement n’avait été porté à ce texte, déjà présenté l’année dernière.  Le texte rappelle le rôle de l’état dans la promotion et le respect des droits de l’homme et la nécessité d’établir un ordre international plus démocratique.  Le représentant a fait état des différents points de vue qui existent à ce sujet, et a espéré que ceux-ci seront progressivement éliminés.


Présentant le projet de résolution sur l’Élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction (A/C.3/61/L.25), la représentante de la Finlande, au nom de l’Union européenne et des pays associés, a indiqué que 25 ans se sont écoulés depuis l’adoption de la Déclaration sur l’élimination de toutes les formes d’intolérance.  Depuis, a-t-elle déclaré, nous nous sommes activement engagés à promouvoir une plus grande tolérance et le dialogue dans le cadre de nombreuses instances comme l’OSCE ou de l’UNESCO.  Ce projet de texte est un outil important pour protéger le droit de chacun à la liberté de religion et de conviction.  Le texte repose sur celui de l’année dernière qui avait fait l’objet d’un consensus.  Il souligne également le rôle de l’éduction comme moyen constructif de promouvoir la connaissance et la confiance dans l’autre.


Présentant le projet de résolution sur l’Inadmissibilité des violations des droits de l’homme par la pratique de la détention secrète et des transferts illicites dans la lutte antiterroriste (A/C.3/61/L.30), le représentant du Bélarus a indiqué que ce nouveau document porte sur un défi récent qui retire aux détenus suspectés de terrorisme, leur droits les plus fondamentaux.  Cette pratique a été condamnée par de nombreuses instances juridiques, a-t-il indiqué.  Ce projet de résolution a pour but d’empêcher cette pratique au niveau mondial et comprend plusieurs suggestions à cet effet.


Présentant le texte du projet de résolution sur la Promotion d’un dialogue sur les droits de l’homme fondé sur l’égalité et le respect mutuel (A/C.3/61/L.31), tel qu’amendé oralement, le représentant du Bélarus a déclaré que les droits de l’homme constituent une question délicate mais que malheureusement ce facteur est souvent utilisé à des fins politiques par certains pays.  Certains en effet ont recours aux résolutions à des fins politiques pour viser certains pays.  Ceci créé une atmosphère de méfiance et de confrontation entre pays.  La protection des doits de l’homme doit être régie par deux critères, la non sélectivité et l’impartialité. 


Présentant le projet de résolution sur les Arrangements régionaux pour la promotion et la protection des droits de l’homme (A/C.3/61/L.32), le représentant de la Belgique a rappelé que la Conférence de Vienne avait indiqué que les arrangements internationaux jouent un rôle fondamental dans la promotion et la protection des droits de l’homme.  Ce projet de résolution relève les progrès significatifs réalisés dans diverses parties du monde et s’appuie sur le rapport du Secrétaire général (A/61/513).  Le représentant a noté que ce texte souligne l’importance de la coopération et l’assistance du Bureau des droits de l’homme dans le renforcement des programmes régionaux et illustre les efforts considérables que différents pays consacrent à une amélioration constante de la protection et promotion des droits de l’homme.


Présentant le projet de résolution sur les Exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires (A/C.3/61/L.45), le représentant de la Suède a indiqué que le texte avait été restructuré et simplifié dans le cadre des efforts en cours pour rationnaliser le travail de la Commission.  Le paragraphe 2 du dispositif constitue le cœur du projet en ce qu’il demande aux gouvernements de mettre un terme à cette pratique.


Présentant le projet de résolution sur la Situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC) (A/C.3/61/L.37), la représentante de la Finlande, parlant au nom de l’Union européenne, a indiqué que sa délégation aurait souhaité discuter avec les autorités de la RPDC à ce sujet.  Le texte est une présentation aussi équilibrée que possible sur la situation des droits de l’homme dans ce pays.  Ce texte fait état une fois de plus de violations graves et systématiques des droits de l’homme qui se perpétuent, dues à l’absence de système juridique dans le pays.  La représentante a ainsi évoqué, entre autres, les restrictions en matière de liberté d’expression et de religion, la problématique des enlèvements et la malnutrition de la population.  Elle a regretté que la RPDC ait refusé de coopérer avec la Haut-Commissaire pour les droits de l’homme, mais a toutefois noté que des contacts très limités entre la RPDC et certains organes de suivi de traité pourraient préparer le terrain pour un début d’engagement.  Mais il reste beaucoup à faire pour que cet engagement soit véritable, a-t-elle estimé.  Le but de ce texte est de promouvoir l’amélioration de la situation des droits de l’homme dans ce pays.


Le représentant de la RPDC a indiqué que son gouvernement rejette catégoriquement ce projet de résolution, hostile à son pays.  Nous estimons que l’Union européenne bloque toute possibilité de résolution en présentant ce projet en complot avec le Japon et les États-Unis, a-t-il soutenu.  Ce texte, élaboré à des fins politiques malhonnêtes, complique la situation, aggrave les tensions et est entièrement contraire à l’initiative de faire du Conseil des droits de l’homme un organe bénéficiant de la confiance de tous les États Membres.  En faisant adopter de force ce texte depuis 2003, la Finlande poursuit la confrontation, a-t-il estimé.  Son objectif sinistre et absurde est d’isoler la RPDC en diffusant une compréhension fausse de la situation des droits de l’homme dans notre pays.  Pourquoi l’Union européenne ne parle-t-elle pas de ce que font les États-Unis en Iraq ou du massacre de civiles et d’innocents au Liban par les forces israéliennes?  Si nos populations ne sont pas dans la prospérité, elles ne connaissent pas pour autant les maux que sont le chômage et la prostitution, a-t-il poursuivi.  La politique de deux poids deux mesures de l’Union européenne est également évidente en ce qui concerne la question des enlèvements.  Ce document repose sur des préjugés et des informations fausses qui n’ont rien à voir avec la réalité de notre pays.  La RPDC votera contre tous les projets de résolutions qui visent les pays en voie de développement.


Présentant le projet de texte tel qu’oralement amendé sur la Situation des droits de l’homme au Myanmar (A/C.3/61/L.38), la représentante de la Finlande, au nom de l’Union européenne et des pays associés, a indiqué que ce texte est l’objet d’un processus en cours entre les coauteurs et le Myanmar lui-même.  L’année qui s’est écoulée, a-t-elle ajouté, a vu des développements positifs dans le pays, ce qui montre que les résolutions adoptées par l’Assemblée générale ont un impact sur la situation des droits de l’homme.  Nous nous félicitons de la volonté du Myanmar de coopérer avec les Nations Unies pour ce qui est de la lutte contre l’enrôlement de mineurs dans les forces armées.  Le Gouvernement a aussi renforcé la lutte contre le travail forcé.  Nous sommes toutefois préoccupés par un certain nombre de questions.  Il n’y a en effet pas de progrès en matière de démocratie.  Le nombre de prisonniers politiques est estimé à 1 185, et ces derniers mois les membres de la Ligue nationale pour la démocratie ont connu des pressions importantes, y compris AungSan Suu Kyi, qui a vu son assignation à résidence prolongée de 12 mois.  Les relations entre le pays et les Nations Unies ne se sont pas améliorées et le Rapporteur spécial n’a pas été en mesure de visiter le pays depuis novembre 2003.


Le représentant du Myanmar a présenté une motion d’ordre en réfutant la notion de processus consultatif évoquée par la représentante de la Finlande.  Il a précisé que le texte a été présenté à sa délégation la veille de sa présentation à la Commission, ce qui rend les négociations difficiles.  Ce texte est complètement inacceptable.  S’il y a eu des échanges de vues, a-t-il soutenu, nous ne pouvons pas dire que nous sommes arrivés à de véritables consultations.


Présentant le projet de résolution sur la Situation des droits de l’homme en Ouzbékistan (A/C.3/61/L.39), le représentant des États-Unis a indiqué que le Gouvernement ouzbek n’avait pas répondu à la résolution de 2005, traitant de la préoccupation de la communauté internationale quant à la détérioration des droits de l’homme en Ouzbékistan.  Ce pays n’a pas répondu aux appels d’enquêtes approfondies sur les événements d’Andijan.  Certains activistes des droits de l’homme ont été envoyés dans des hôpitaux psychiatriques et des journalistes et dissidents ont été persécutés.  Le représentant a appelé à une reprise du dialogue entre l’Ouzbékistan et la communauté internationale.  Il a également demandé au Gouvernement ouzbek d’assurer l’accès des membres d’organisations internationales comme la Croix-Rouge aux personnes détenues en Ouzbékistan.


Le représentant de l’Ouzbékistan a estimé que les faits évoqués dans ce projet de résolution ne correspondent pas à la réalité, sont sans fondement, et reflète de profonds préjugés.  Selon lui, ce texte violerait une procédure de confidentialité.  En effet, selon le Conseil économique et social (ECOSOC), le document 1503 doit être confidentiel tant que le Gouvernement ouzbek n’a pas été informé ou n’a demandé que le document soit rendu public.  Le représentant a également attiré l’attention sur le fait que la présentation d’une résolution sur l’Ouzbékistan avait déjà été examinée par le Conseil des droits de l’homme et que cet organe s’était engagé à poursuivre son examen dans la confidentialité.  La présentation du projet de résolution va à l’encontre de la décision prise par un organe de l’Assemblée générale, a-t-il estimé.


Présentant le projet de résolution sur la Situation des droits de l’homme au Bélarus (A/.C3/61/L.40), le représentant des États-Unis a expliqué que la situation dans ce pays continue de se dégrader.  Le Gouvernement n’a pris aucune mesure pour mettre en œuvre les recommandations du Rapporteur spécial ni celles du représentant de l’OSCE sur la liberté des médias.  Nous exhortons la communauté internationale à manifester son inquiétude, a-t-il déclaré.  Le représentant a contesté les résultats des récentes élections et a dénoncé la répression que subissent les opposants politiques et les militants des droits de l’homme.  


Le représentant du Bélarus a rejeté ce texte sur le fond comme sur la forme, en précisant qu’il s’agit d’une tentative d’ingérence grossière dans les affaires d’un État souverain sous le prétexte fallacieux de la défense des droits de l’homme.  Ces méthodes ont mené à l’échec de la Commission des droits de l’homme et elles menacent maintenant les travaux de cette Commission et les travaux futurs du Conseil des droits de l’homme.  Mais en dépit de toutes les pressions, nous sommes prêts à défendre les principes d’impartialité et de coopération internationale dans ce domaine et nous utiliserons à cette occasion les initiatives proposées par notre délégation.  Les résolutions portant sur un pays en particulier minent les efforts des États Membres pour trouver un mécanisme efficace de défense des droits de l’homme.


Le représentant de la Fédération de Russie a regretté l’absence de critères au sein de la troisième Commission pour l’examen de situations de pays, ce qui mène ensuite à la présentation de résolutions arbitraires.  La situation des droits de l’homme au Bélarus ne mérite pas qu’un projet de résolution soit présenté à ce sujet.  Ce projet de résolution est présenté alors que les autorités bélarussiennes continuent de rétablir le dialogue avec les organismes régionaux et internationaux qui s’occupent de la promotion des droits de l’homme.


Présentant le projet de résolution sur la Situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran (A/C.3/61/L.41), le représentant du Canada a noté que la communauté internationale avait relevé une dégradation marquée de l’action du Gouvernement iranien en matière de protection de la personne et de la promotion des droits humains.  Il a exhorté le Gouvernement iranien à prendre des mesures pour rectifier cette situation.  Lorsqu’un gouvernement ne coopère pas et ne fait preuve d’aucun engagement pour améliorer la situation des droits de l’homme dans son pays, la communauté internationale doit exprimer son opinion, a-t-il poursuivi.  Il nous tarde de voir le jour où un tel projet ne sera plus nécessaire, le Gouvernement iranien ayant pris les mesures adéquates.


Le représentant du Bélarus, présentant le projet de résolution sur la situation de la démocratie et des droits de l’homme aux États-Unis (A/C.3/61/L.42), a déclaré que ce texte ne tient pas compte des grands et des puissants et ne craint pas de déranger.  Il appelle honnêtement l’attention de l’Assemblée générale sur les abus des droits de l’homme commis dans le pays le plus  puissant au monde.  Il faudrait être naïf pour croire que nos accusations puissent susciter la coopération de ce pays, a-t-il reconnu, mais nous présentons ce texte modeste pour signaler que quelque chose ne va pas dans les relations internationales. 


Présentant le projet de résolution sur la Situation des peuples autochtones et des immigrants au Canada (A/C.3/61/L.43), la représentante de la République islamique d’Iran a indiqué que malgré sa position de refus sur la présentation de projets de résolution portant sur des pays spécifiques, sa délégation avait estimé important de porter l’attention de la communauté internationale sur la situation des droits de l’homme des autochtones et des immigrants au Canada.  Sa délégation est préoccupée par les disparités importantes qui séparent les aborigènes du reste de la population; par la situation des femmes détenues au Canada; par divers aspects du droit à l’immigration qui donnent, entre autres, aux autorités une très large latitude pour ce qui est de la détention des étrangers; et par le taux élevé de suicides et de prostitution dans les populations autochtones.  La représentante a demandé au Gouvernement canadien de réduire les écarts entre aborigènes et le reste de la population, d’améliorer le système juridique, et de respecter les obligations contractées au titre des différents instruments auxquels il a adhéré.  La situation « assez déplorable » des droits de l’homme au Canada mérite d’être mieux connue, a-t-elle estimé.


RAPPORT DU HAUT COMMISSAIRE POUR LES R É FUGI É S, QUESTIONS RELATIVES AUX R É FUGI É S, AUX RAPATRI É S ET AUX D É PLAC É S ET QUESTIONS HUMANITAIRES 


Le représentant de la Finlande, au nom de l’Union européenne et des pays associés, a présenté le projet de résolution relatif au Bureau du Haut Commissaire pour les réfugiés (A/C.3/61/L.52).  Ce texte, a-t-il expliqué, a pour but de renforcer l’appui de l’Assemblée générale aux travaux du Haut Commissariat en lui fournissant des directives.  Le texte reflète le travail entrepris par le Haut Commissariat et son Comité exécutif et met l’accent sur les développements récents, et notamment la protection internationale.  Le projet condamne tout acte mettant en danger la vie et la sécurité des demandeurs d’asile et des personnes déplacées.  Il déplore la pratique du refoulement des demandeurs d’asile et des réfugiés.  Il demande l’élargissement de la base des donateurs au Haut Commissariat.  


Adoption de projet de résolution


Aux termes du projet de résolution sur la Traite des femmes et des filles (A/C.3/61/L11/Rev.1), adopté sans vote et tel qu’oralement amendé, l’Assemblée générale exhorterait les gouvernements à éliminer la demande de femmes et de filles victimes de la traite des êtres humains aux fins d’exploitation sous toutes ses formes.  Elle exhorterait également les gouvernements à prendre les mesures voulues pour s’attaquer aux conditions qui accroissent la vulnérabilité à la traite et les engagerait à mettre au point et à faire appliquer des mesures efficaces, pour combattre et éliminer toutes les formes de traite des femmes et des filles.  L’Assemblée engagerait également les gouvernements à envisager de signer et ratifier, et les États parties à appliquer  les instruments juridiques des Nations Unies portant sur la question.  Elle demanderaità tous les gouvernements d’ériger en infraction pénale toutes les formes de traite des êtres humains, compte tenu de sa recrudescence à des fins d’exploitation sexuelle et de tourisme sexuel.


Par ailleurs, l’Assemblée engageraitles gouvernements à prendre toutes les mesures voulues pour s’assurer que les victimes de ces pratiques ne fassent pas l’objet de sanctions du fait de leur situation.  Elle prierait instamment les gouvernements concernés d’apporter leur soutien et d’affecter des ressources aux programmes destinés à renforcer l’action préventive ainsi qu’à des programmes d’ensemble visant à assurer la réadaptation physique et psychologique des victimes de la traite et leur réinsertion dans la société et de prendre des dispositions pour que le traitement des victimes de la traite respecte pleinement les droits fondamentaux de ces victimes.  L’Assemblée demanderait instammentaux gouvernements de renforcer leurs programmes de lutte contre la traite des êtres humains en intensifiant leur coopération tant bilatérale que régionale et internationale et en ayant recours à des méthodes novatrices et aux meilleures pratiques.  Elle leur demanderait égalementd’assurer ou d’améliorer la formation des responsables des services répressifs et judiciaires, du personnel des services d’immigration et des autres fonctionnaires compétents en vue de prévenir et combattre la traite des êtres humains.


Suite au vote, le représentant du Saint-Siège a rappelé que la traite des êtres humains est une atteinte choquante à la dignité du droit humain et un affront fondamental aux valeurs que partagent toutes les cultures.  Il a encouragé tous les États à prendre au sérieux toutes les recommandations figurant dans cette résolution.


Le représentant du Bélarus a estimé que ce document était équilibré.  Le trafic des jeunes femmes et filles est un négoce.  Tant que tous les États n’auront pas pris des mesures pour lutter contre ce négoce fondé sur les larmes et le sang, le trafic continuera de prospérer.  Il a exhorté tous les États à prendre les mesures effectives pour éliminer ce commerce et les profits qu’il engendre.  Il a également fait part de l’importance de protéger et de réhabiliter les femmes et filles qui souffrent de ce commerce.  Cependant, certaines sont la victime de poursuites judiciaires pour avoir participé à ce commerce illicite.


La représentante du Venezuela a salué la ratification du protocole qui constitue une nouvelle avancée en matière de protection des droits.  Son application nous demande de porter une attention spéciale aux femmes et aux filles car elles sont les plus vulnérables face à ce phénomène.  Elle a rappelé que le phénomène de la traite doit être combattu avec la coopération et la collaboration de tous les pays dans le cadre de la coresponsabilité des pays d’origine, de transit et de destination.


Le représentant de la Colombie a estimé que la protection des droits des victimes est essentielle, et qu’il était important de les intégrer dans cette résolution.  Il a ensuite préconisé le rajout d’un paragraphe sur le rapatriement, afin de protéger les droits des victimes de la traite au cours de tout le processus du rapatriement.


Documentation


Mesures prises et progrès réalisés pour ce qui est du suivi de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing et des textes issus de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale (Rapport du Secrétaire général A/61/174)


Le rapport examine les dispositions prises par l’Assemblée à sa soixantième session pour promouvoir la réalisation de l’égalité des sexes dans le cadre de sa stratégie visant à assurer la prise en compte systématique de cet objectif, en évaluant la mesure dans laquelle ses résolutions ont tenu compte de l’égalité des sexes et fait des recommandations concrètes en la matière.  Le rapport examine aussi dans une optique antisexiste les textes issus de grandes réunions, notamment du Sommet mondial de 2005, de la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l’information et de la Réunion de haut niveau sur le VIH/sida.  Le rapport examine aussi dans quelle mesure la documentation présentée à l’Assemblée fournit un intérêt favorable à l’égalité des sexes dans les débats et les textes issus de l’Assemblée générale. 


Dans la déclaration qu’elle a adoptée à sa quarante-neuvième session en 2005, la Commission de la condition de la femme a souligné que l’application intégrale de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing est essentielle pour atteindre les objectifs de développement convenus au niveau international, y compris ceux énoncés dans la Déclaration du Millénaire.  La Commission a insisté sur la nécessité d’assurer l’intégration de la problématique hommes-femmes lors du Sommet mondial de 2005.  La Déclaration a été transmise par l’intermédiaire du Conseil économique et social à l’Assemblée générale qui l’a accueillie avec satisfaction.


En outre, les États Membres se sont engagés à faire en sorte que les femmes enceintes aient accès aux soins prénataux et que les femmes vivant avec le VIH puissent accéder davantage à un traitement efficace afin de réduire la transmission materno-fœtale.  Ils se sont aussi engagés à fournir un soutien aux femmes, notamment dans les soins aux enfants vivant avec le VIH/sida.  Tous les États sont priés d’adopter toutes les mesures et les réformes juridiques nécessaires pour que les petites filles jouissent pleinement et sur un pied d’égalité de tous les droits de la personne, y compris en relation avec le mariage; de promouvoir l’accès de tous sur un pied d’égalité aux services de base; de promulguer des lois visant à protéger les filles contre toutes les formes de violence et d’assurer la protection des filles touchées par les conflits armés, en particulier de les protéger contre le VIH/sida.


Dans le cadre juridique, aucune des résolutions n’a accordé une attention particulière aux questions de sexospécificités ou à la promotion de la femme.  Enfin, le rapport dans l’une de ses recommandations demande que les rapports du Secrétaire général présentés à l’Assemblée et à ses organes subsidiaires facilitent l’élaboration de politiques soucieuses de l’égalité des sexes en procédant systématiquement à une analyse qualitative des sexospécificités, et en particulier en proposant des conclusions et recommandations concrètes pour des actions visant à assurer l’égalité des sexes et la promotion de la femme.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.