En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/3869

LA TROISIÈME COMMISSION ACHÈVE SON DÉBAT SUR LES RÉFUGIÉS ET LES PERSONNES DÉPLACÉES

08/11/2006
Assemblée généraleAG/SHC/3869
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

42e séance – matin


LA TROISIÈME COMMISSION ACHÈVE SON DÉBAT SUR LES RÉFUGIÉS ET LES PERSONNES DÉPLACÉES


La Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission) a achevé, ce matin, son débat qu’elle consacre depuis hier aux réfugiés, aux rapatriés, aux déplacés et aux questions humanitaires.  


Avant de présenter la politique de leur pays en matière de protection des réfugiés et des personnes déplacées, les délégations ont commenté le rapport du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. António Guterres.  Celui-ci avait présenté hier les grands axes de la réforme du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), devant lui permettre de renforcer ses activités de protection en faveur de 20,8 millions de personnes.


Dans l’ensemble, les délégations ont rendu hommage à l’excellent travail réalisé par le HCR et ont appuyé l’accent que le Haut Commissaire entend mettre sur la protection des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays.  Les délégations ont ainsi soutenu l’approche de « responsabilité modulaire » qui permet de faire face aux situations de déplacement interne avec une plus grande prévisibilité.  Ils ont aussi appuyé les réformes amorcées par le Haut Commissaire au plan de la structure et de la gestion.  Le but ultime est d’accroître la part des ressources du HCR consacrée aux opérations sur le terrain et d’améliorer la qualité des moyens de subsistance et des autres services assurés aux réfugiés.


Faisant part de son expérience nationale, le représentant de l’Angola a expliqué que plus de 4 millions de personnes déplacées ont ainsi été réintégrées dans leur foyer au cours des quatre dernières années de paix qu’a connues le pays, soit un tiers de la population.  Les priorités du Gouvernement, à l’heure actuelle, portent sur la poursuite de l’action antimines, celle-ci constituant un obstacle à la réintégration des réfugiés, la formation professionnelle des anciens combattants et la sécurité alimentaire.  En Colombie, a expliqué sa représentante, une loi prévoit désormais des mesures permettant la restituion de biens confisqués de manière illégale.  Une politique de démobilisation de plus de 40 000 personnes appartenant à des groupes violents a également été mise en place.


Contrairement aux réfugiés, les personnes déplacées ne disposent pas de convention internationale pour assurer leur protection, a ajouté le représentant du Comité international de la Croix-Rouge.  Évoquant la vulnérabilité particulière des personnes déplacées en raison de leur séparation brutale du reste de leur famille et de la perte de leur source de revenu, le représentant a précisé que les

États et les autorités sous lesquelles les personnes déplacées se trouvent avaient la responsabilité première de garantir leur protection.  Le représentant de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a insisté pour que les États Membres mettent en place des procédures humaines de demande d’asile.


En fin de séance, la Commission avait été saisie des projets de résolution suivants: prise d’otage et augmentation du nombre de membres du Comité exécutif du Programme du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.*


Les représentants des pays et organisation suivants ont également pris la parole: République islamique d’Iran, République de Corée, Fédération de Russie, Thaïlande, Zambie, Algérie, Mauritanie, Azerbaïdjan, Inde, Venezuela, Koweït, Soudan, Érythrée, Géorgie, Éthiopie, Saint-Siège et Organisation internationale pour la migration.


Demain matin, à partir de 10 heures, la Commission entamera son examen de la planification des programmes au sein des Nations Unies.


*projets de résolution portant respectivement la cote A/C.3/61/L.44 et A/C.3/61/L.47


RAPPORT DU HAUT COMMISSAIRE DES NATIONS UNIES POUR LES RÉFUGIÉS, QUESTIONS RELATIVES AUX RÉFUGIÉS, AUX RAPATRIÉS ET AUX DÉPLACÉS ET QUESTIONS HUMANITAIRES


Suite et fin du débat général


M. HOSSEIN LOTFI (République islamique d’Iran) a indiqué que son pays avait accueilli de nombreux réfugiés en dépit de ressources limitées et du manque d’assistance internationale.  Les incidences négatives pour l’Iran sont allées au-delà du plan purement économique, et ont eu un effet sur la situation sociale et sécuritaire du pays.  Il y a actuellement 920 000 réfugiés afghans vivant en Iran.  Ils ont besoin d’une aide internationale adéquate et ne doivent pas être oubliés, a-t-il estimé.  M. Lotfi a souligné l’importance d’instaurer des programmes de rapatriement volontaire, qui constituent la solution la plus durable au problème des réfugiés afghans.  Il a indiqué que 1,46 millions d’Afghans avaient ainsi retrouvé leur patrie depuis avril 2002.  Cependant, il faut organiser des conditions nécessaires en Afghanistan pour pouvoir poursuivre le rapatriement.  Le représentant a souligné que la complexité de la situation des réfugiés afghans, tout particulièrement dans les pays limitrophes, exige l’application de solutions précises et bien conçues.  Nous attendons de la communauté internationale qu’elle tienne ses promesses, a-t-il déclaré.


Le représentant a ensuite évoqué la situation des réfugiés iraquiens se trouvant en Iran.  Après le changement du régime politique, nombre d’entre eux ont souhaité rentrer chez eux.  Mais à l’heure actuelle, cette tendance a baissé, du fait de la situation sécuritaire du pays.  De nombreux programmes de rapatriement ont été annulés.  Le représentant a estimé qu’il est important d’aider le rapatriement des réfugiés iraquiens et d’assurer leur bonne réinsertion chez eux.  Le problème des réfugiés est une responsabilité internationale, a-t-il rappelé. 


Mme CHO (République de Corée) a estimé que la question des réfugiés à l’intérieur de leur propre pays est un défi immense auquel devra faire face la communauté internationale.  Celle-ci a la responsabilité de fournir une protection physique internationale d’urgence à ces personnes.  Pour relever ces défis, le renforcement du Haut Commissariat pour les réfugiés est de la plus grande importance.  Nous soutenons le processus de réforme visant à rendre le Haut Commissariat plus efficace sur la base d’une obligation de résultats, d’un mécanisme de surveillance efficace et de la mise en œuvre d’activités de terrain.  Les ressources financières doivent être utilisées de manière efficace, d’autant plus qu’elles ne sont pas importantes.  Une fois ce processus de réforme achevé, a-t-elle dit, nous disposerons d’un Haut Commissariat plus mobile, intégré et aux compétences multiples.


M. BORIS CHERNENKO (Fédération de Russie) a estimé que la coopération internationale dans le domaine humanitaire représente un maillon important pour renforcer la stabilité et appuyer la paix dans le monde.  Il a indiqué que son pays cherche à renforcer sa coopération avec le HCR.  Par ailleurs, la communauté internationale doit faire des efforts pour renforcer la tendance à la baisse des flux de réfugiés.  Il est indispensable de trouver des réponses adéquates, relevant du droit international et du respect du principe de non-ingérence, a-t-il poursuivi.  Il a lancé un appel aux organisations internationales, les exhortant à

lutter contre le terrorisme et éliminer toute possibilité d’abus du système international.  M. Chernenko a ensuite noté qu’un nombre croissant de réfugiés venaient de pays en développement.  Ce sont des migrants économiques qui ne nécessitent pas une protection internationale, a-t-il estimé.  Il a évoqué le rôle positif que le HCR avait eu sur la coopération internationale qui est le mécanisme le plus efficace pour réglementer les flux migratoires.  M. Chernenko a ensuite indiqué qu’il était important d’accroître l’efficacité des allocations budgétaires et d’élargir la base des donateurs.


M. GIZA GASPAR MARTINUS (Angola) s’est associé à la déclaration faite hier par le représentant de la République démocratique du Congo au nom de la Communauté pour le développement des pays de l’Afrique australe (SADC).  Nous reconnaissons que la protection des réfugiés et des personnes déplacées est de notre propre responsabilité et à cette fin nous avons alloué des ressources financières pour appuyer la phase finale du processus de rapatriement que nous espérons achever à la fin de cette année.  Plus de 4 millions de personnes déplacées ont ainsi été réintégrées dans leur foyer au cours des quatre dernières années de paix qu’a connues le pays, soit un tiers de la population qui a été réintégré dans les activités économiques du pays.  Les priorités du Gouvernement à l’heure actuelle portent sur la poursuite de l’action antimines, celle-ci constituant un obstacle à la réintégration des réfugiés, la formation professionnelle et la sécurité alimentaire.  Pour relancer la production agricole et garantir la sécurité alimentaire, le Gouvernement a lancé un vaste processus de réhabilitation de la production agricole, notamment par la stimulation de la production.  La formation professionnelle des anciens soldats permettra également de faciliter leur réinsertion, mais nous demandons l’aide de la communauté internationale pour achever le processus de démobilisation des anciens combattants.


Mme KHUNYING LAXANACHANTORN LAOHAPHAN (Thaïlande) a estimé que le fait que le nombre de réfugiés ait baissé ces derniers temps ne signifie pas que le nombre de personnes obligées de fuir par peur de persécutions a diminué.  Le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays est devenu un problème de par le monde.  Par ailleurs, la mondialisation pose d’autant plus de défis à l’axe migration–asile et il est souvent difficile de faire la différence entre ces deux catégories de mouvement de personnes.  La Thaïlande salue donc le Plan d’action du HCR qui vise les mouvements migratoires mixtes.


La représentante a ensuite indiqué que son pays, avec l’aide du HCR, avait accueilli de nombreux réfugiés au cours des décennies passées.  La Thaïlande aide actuellement plus de 100 000 personnes installées le long de sa frontière avec le Myanmar.  Elle a noté que le rapatriement volontaire représente la meilleure solution et la plus durable au problème des réfugiés, mais que malheureusement il n’est pas toujours possible de mettre en œuvre des mesures à cet effet.  Mme Laohaphan a donc indiqué son appréciation envers les États-Unis, le Canada et l’Australie qui ont participé au partage des charges avec la Thaïlande en acceptant de réinstaller des réfugiés sur leur territoire.  Elle a également plaidé pour une politique de prévention dont, a-t-elle dit, il ne faut pas uniquement parler, mais appliquer.  La représentante a ensuite indiqué que les donateurs doivent redoubler d’efforts pour créer des possibilités d’emploi et de développement.  Il faut également tenir compte des liens entre la paix et la sécurité, le développement des droits de l’homme et l’humanitaire.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a indiqué que son gouvernement collaborait activement avec les diverses institutions chargées de prêter assistance aux personnes déplacées et aux réfugiés, notamment avec le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) sur la base d’une interaction permanente.  L’Agence présidentielle pour l’action sociale collabore régulièrement avec le HCR.  Dans son bilan de la politique publique en matière de protection des réfugiés, le bureau exécutif du HCR en Colombie a conclu que le Gouvernement s’est engagé à assurer une protection complète des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays.  Le bureau a reconnu que l’État accorde une place de choix à la situation des personnes déplacées dans sa politique gouvernementale.  La Colombie continue à prendre des mesures novatrices et elle a créé la Commission nationale de réconciliation, garantissant la compensation accordée aux victimes des déplacements forcés.  Une loi prévoit aussi des mesures permettant la restitution de biens confisqués de manière illégale.  La politique de démobilisation de plus de 40 000 personnes appartenant à des groupes violents fait partie de cette volonté de protection de la société et de l’amélioration des conditions de vie des Colombiens.


Mme PATRICIA KONDOLO (République de Zambie) a fait part de sa préoccupation quant au nombre très élevé –13 millions– de personnes déplacées se trouvant en Afrique.  Cela représente plus de la moitié des personnes déplacées du monde.  Elle a ensuite indiqué que lorsque le pays hôte confronte un fort influx de réfugiés et que les ressources de celui-ci sont inadéquates, le rapatriement volontaire constitue la solution la plus durable au problème.  La représentante a ensuite évoqué le programme de rapatriement angolais du HCR.  Il est important d’éliminer les conditions qui provoquent le déplacement, a-t-elle poursuivi.  Par ailleurs, la Zambie a mis en œuvre un programme de réduction de pauvreté qui vise à la fois la population locale ainsi que les réfugiés se trouvant sur le territoire zambien.  La représentante a aussi signalé que son pays soutenait l’établissement d’un nouvel ordre humanitaire international, afin de prendre en compte les changements quant à la situation humanitaire mondiale.  Il faut résoudre de toute urgence le problème des personnes déplacées, car leur nombre dépasse désormais celui des réfugiés, a-t-elle indiqué.  Il faut également s’attaquer aux problèmes socioéconomiques des pays en développement et soutenir les programmes de réduction de pauvreté et de développement à long terme.


Mme SALIMA ABDELHAK (Algérie) a relevé que la réforme structurelle et de gestion du HCR intervient dans le cadre d’une baisse de ses ressources et donc d’une augmentation de la précarité de ses opérations.  Cette question est une source de préoccupation pour la délégation algérienne, en raison des écarts importants générés dans l’aide fournie aux réfugiés, notamment en Afrique, où l’aide est fournie sur une base minimum alors que les besoins sont énormes.  La représentante a expliqué que son pays a accueilli de nombreux réfugiés, qu’elle l’est encore et qu’elle continuera de l’être pour des milliers de réfugiés, en attendant leur retour chez eux dans la dignité.  Plusieurs milliers de réfugiés palestiniens se sont réfugiés en Algérie, certains s’y sont installés et se sont intégrés.  Elle a, par ailleurs, exprimé son incompréhension face à la décision du HCR et du PAM de réduire l’aide offerte aux refugiés sahraouis, ces deux agences ayant estimé que le nombre de sahraouis devant recevoir une assistance était de 90 000 alors que ce chiffre dans le passé avait atteint les 155 000 depuis 2000 et 158 000 depuis 2004.  Il est urgent de réévaluer le nombre de réfugiés sahraouis, a-t-elle estimé.


Mme FARAH ADJALOVA (Azerbaïdjan) a estimé que seul un HCR plus souple, plus fort et plus efficace saura faire face au défi actuel que représente le problème des réfugiés.  Par ailleurs, la situation des personnes déplacées à l’intérieur de leur pays est particulièrement préoccupante.  Les organisations de l’ONU doivent renforcer leur coopération et revitaliser leur collaboration pour améliorer l’action internationale à leur égard.  La représentante a ensuite fait part de la collaboration de son pays avec le HCR et de la visite de M. Guterres en Azerbaïdjan.  L’Azerbaïdjan continue à redoubler d’efforts pour améliorer les conditions de vie des populations déplacées, établissant ainsi des villages temporaires disposant d’une bonne infrastructure et de services de santé et d’éducation.  Il faut raviver la collaboration internationale et répondre au problème de déplacement à long terme provoqué par des conflits qui perdurent, a-t-elle poursuivi.


M. LY (Mauritanie) a indiqué que les changements politiques profonds engagés en août 2005 avaient permis à des milliers de réfugiés mauritaniens de regagner leur foyer et de participer à l’édification de la nation.  Tout Mauritanien peut, à tout moment, rentrer dans son pays et jouir pleinement de tous ses droits, grâce aux nombreuses réformes économiques, juridiques et administratives mises en place.  Nous demandons que ces réalités soient prises en compte et intégrées au rapport du Rapporteur spécial, a déclaré le représentant.  


M. MUFTU MOHAMMED SAYEED (Inde) a estimé que la protection doit être la base du travail du HCR et que plus d’attention devait être accordée au problème des personnes déplacées.  Cependant, le HCR ne doit pas pour autant négliger les réfugiés.  Le représentant a aussi estimé que le HCR devait porter une plus grande attention aux flux migratoires mixtes, conséquences de la mondialisation.  Il importe donc de différencier les réfugiés des migrants économiques afin de mieux subvenir à leurs besoins.  M. Sayeed a aussi appelé à une intensification des moyens mis en œuvre pour trouver une solution durable aux différentes situations dans lesquelles se trouvent les réfugiés.  L’Inde préconise l’application d’une approche « 4-R »: rapatriement, réintégration, réhabilitation et relèvement.  Par ailleurs, l’extrême pauvreté et le manque de ressources adéquates pour le développement économique et social sont aussi parmi les causes profondes du problème des réfugiés.  Leur protection doit prendre en compte ce contexte socioéconomique, a-t-il estimé.  Par ailleurs, M. Sayeed a salué les efforts du Haut Commissaire en matière de réforme gestionnaire et structurelle du HCR.


Mme PETERSEN (Venezuela) s’est félicitée de l’excellent travail réalisé par le HCR.  Le Venezuela apprécie au plus haut point le travail effectué sur son territoire par le Haut Commissariat ainsi que les activités menées dans les autres pays d’Amérique du Sud marqués par les conflits armés, notamment en Colombie, a précisé la représentante.  Celle-ci a ajouté que la Constitution du Venezuela garantit une procédure administrative juste envers les réfugiés.  Nous disposons aussi d’une loi organique sur les réfugiés et les demandeurs d’asile, qui précise que toute personne a le droit de demander l’asile conformément au protocole de 1961 sur le statut des réfugiés.  Nous interdisons le refoulement ainsi que toute action discriminatoire et garantissons l’unité de la famille de réfugiés.  Nous avons crée une Commission nationale pour les réfugiés et des bureaux décentralisés dans les États frontaliers avec la Colombie.  Nous constatons à l’heure actuelle une tendance qui veut que de nombreux citoyens colombiens, victimes du conflit armé, ont trouvé refuge au Venezuela au cours des quatre dernières années.  Ainsi, les activités du HCR revêtent non seulement une importance considérable pour les réfugiés mais aussi pour les pays d’accueil.  


M. AL-SHEHAB (Koweït) a rappelé que le rapport du HCR indique que le nombre de réfugiés est à son plus bas depuis 25 ans, fait qu’il a salué.  Il a signalé que le Koweït accorde une attention particulière au problème des réfugiés.  Il faut procéder à une intensification de recherche pour trouver des solutions permanentes au problème, a-t-il estimé.  Le représentant a également lancé un appel à la communauté internationale, l’exhortant à procurer l’assistance morale et financière pour sauvegarder la vie de quelques 21 millions de réfugiés.  Il a ensuite indiqué qu’en 2006, le Koweït a versé une contribution volontaire de trois quarts de million de dollars au HCR.  Son pays répond également aux besoins des réfugiés palestiniens et de la population libanaise, suite aux attaques israéliennes et verse une aide aux réfugiés se trouvant en Inde et au Pakistan.  En conclusion, M. Al-Shehab a tenu à saluer les efforts du personnel du HCR.


M. TAHA (Soudan) a indiqué que depuis son indépendance en 1951, son pays a toujours été à l’avant-garde des activités de protection et d’accueil des réfugiés.  Mais l’interruption de l’aide fournie aux réfugiés par le HCR et la décision de la communauté internationale de renoncer à assumer ses responsabilités ont mené à l’augmentation du fardeau que doit porter le Soudan.  La signature de l’Accord de paix global et de l’Accord de paix pour le Darfour favorisait une amorce de retour sur une base volontaire des déplacés à l’intérieur des frontières et aux réfugiés vivant dans les pays voisins.  Il a indiqué que son pays aspirait à un partenariat effectif avec le HCR et les institutions des Nations Unies, sur la base du partage des charges pour passer de l’étape de secours à celle de la mise en œuvre de projets de reconstruction.


M. AMANUEL GIORGIO (É rythrée) a rappelé qu’un nombre disproportionné de personnes déplacées se trouvent en Afrique et a constaté que les personnes rapatriées n’ont souvent pas un appui adéquat pour assurer leur bonne réinsertion.  Une aide supplémentaire est donc nécessaire.  Les gouvernements ont pris des engagements, mais la partage du fardeau manque, a-t-il estimé.  Le lien entre les zones d’instabilité et l’augmentation des personnes déplacées et des réfugiés est évident, a-t-il poursuivi.  Qui plus est, le manque de coordination et de collaboration entre les agences des Nations Unies n’envoie pas le bon signal pour traiter des causes profondes du problème des réfugiés.  Le rapatriement volontaire et des conditions de réinsertion s’imposent.  Le représentant a ensuite indiqué que l’Érythrée compte traiter les causes profondes de ce problème.


Mme TAMAR TCHITANAVA (Géorgie) a indiqué que la question des réfugiés et des personnes déplacées était proéminente dans son pays en raison des activités sécessionnistes des deux provinces de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud.  Ainsi, quelques 300 000 Géorgiens ont été expulsés de leur foyer, tandis qu’une campagne de génocide et de nettoyage avait eu lieu.  En raison de l’absence de règlement politique 15 ans après la fin des hostilités, ces personnes vivent encore dans des foyers temporaires surpeuplés.  La représentante a regretté que le processus de rapatriement lancé par le HCR ait été bloqué par les séparatistes.  Des retours sur une base volontaire ont eu lieu dans le district de Gali, où la situation des droits de l’homme est extrêmement précaire et la plupart des violations enregistrées interviennent dans la zone sous contrôle des Casques bleus russes.  Pour légitimer leur régime et modifier la composition démographique de ces régions, les séparatistes forcent ceux qui rentrent dans leurs foyers à prendre la « nationalité » abkhaze ou à s’enrôler dans les forces « abkhazes ».  Un génocide culturel a également cours, se traduisant par l’interdiction de l’enseignement de la langue géorgienne dans les écoles du district de Gali.  La Géorgie, pour sa part, met en œuvre, à l’heure actuelle, des mesures pour améliorer les conditions de vie des réfugiés et des personnes déplacées et faciliter leur intégration à la société géorgienne.


Mme LULIT ZEWDIE G/MARIAM (É thiopie) a estimé que la situation tragique dans laquelle se trouvent les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays exige une coopération urgente de la part de la communauté internationale.  La représentante a indiqué que plus de 100 000 réfugiés se trouvaient actuellement dans son pays et que la majorité d’entre eux venaient du sud du Soudan, suite aux conflits de 1983 et de 1993.  La représentante a ensuite évoqué les conséquences que peuvent avoir les réfugiés sur un pays hôte disposant de peu de ressources pour faire face à la dégradation de l’environnement, au déboisement, à l’érosion du sol et à la destruction des infrastructures dans les camps de réfugiés et aux alentours.  L’envergure de ce problème souligne à quel point le continent africain a besoin d’aide pour répondre au problème des réfugiés.  Les pays africains doivent également répondre aux causes profondes du problème et œuvrer pour instaurer la paix, la stabilité, la démocratie et le développement économique de par le continent.  Par ailleurs, la représentante a tenu à faire part de sa préoccupation quant au manque de financement adéquat pour répondre aux besoins des réfugiés.  Elle a lancé un appel à la communauté internationale, l’exhortant à assurer un financement qui aiderait directement les réfugiés. 


M. CELESTINO MIGLIORE (Saint-Siège) a estimé que les actions menées par le Haut Commissariat pour les réfugiés en faveur des personnes déplacées dans leurs propres frontières constituaient un développement positif.  Il s’est félicité, dans ce contexte, de l’adoption par le HCR des Principes directeurs relatifs aux déplacements internes, qui est la manifestation de la volonté de la communauté internationale à assumer sa responsabilité de protéger ceux qui se trouvent dans le besoin.  Mais la protection exige plus qu’un simple cadre juridique: il faudrait également la volonté politique et la coopération entre États.  Malheureusement, a regretté le représentant, nous assistons à une détérioration du concept juridique de demandeur d’asile dans certains États, qui accordent la priorité aux lois nationales et aux accords bilatéraux sur les lois internationales.  De plus, l’accès à l’asile est devenu de plus en plus ardu en raison des flux de population au statut mixte.  De plus, les programmes en faveur de ces personnes ne reçoivent pas suffisamment de ressources financières.


M. LUCA DALL’OGLIO (Organisation internationale pour les migrations – OIM) a centré son intervention sur la collaboration entre le HCR et l’OIM.  Les deux organisations coopèrent pour apporter une réponse aux crises humanitaires qui découlent des mouvements de population mixtes.  Le HCR doit ainsi s’assurer que les demandeurs d’asile ont accès à des procédures adéquates pour déterminer leur statut, tandis que l’OIM s’assure que la législation gestionnaire en matière migratoire ainsi que les pratiques de mise en œuvre, concordent avec les dispositions internationales en vigueur.  La coopération entre l’OIM et le HCR touche aussi à la mise en œuvre de l’approche modulaire (« Management Cluster ») au sein du Comité permanent interorganisations.  Le HCR dirige le Camp Coordination et le Camp Management Cluster pour les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays à la suite d’un conflit armé, tandis que l’OIM dirige les opérations pour les personnes déplacées suite à un désastre naturel.


M. MICHAEL SCHULZ (Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge) a salué les efforts continus du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés pour procurer assistance et protection aux demandeurs d’asile, aux réfugiés et aux personnes déplacées à l’intérieur de leur pays.  Il a fait part de son soutien à l’initiative du HCR, qui reconnaît que les gouvernements ne peuvent assurer leur responsabilité en matière de protection des réfugiés sans renforcement des capacités.  M. Schulz a ensuite noté avec regret que de nombreux pays ne disposaient pas de ressources suffisantes pour procéder à la détermination du statut des réfugiés se trouvant sur leur territoire.  Des personnes confrontées à un risque probable de persécution risquent ainsi d’être obligées de retourner dans le pays duquel elles ont pris la fuite.  Il a indiqué que la problématique de l’asile était une des priorités des gouvernements africains et des pays méditerranéens.  De plus, ces derniers ont mis le doigt sur un problème particulièrement préoccupant, à savoir la situation des personnes se déplaçant sans papiers et dans des conditions extrêmement dangereuses.  M. Schulz a indiqué que nombre de ces défis figureront à l’ordre du jour de la Conférence internationale de 2007 de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.  Nos États membres doivent maintenir des procédures qui permettent aux gens de faire part de leur demande d’asile dans des conditions humaines.  Il est inadmissible que des personnes possédant des motifs d’asile valables soient refoulées vers leur pays d’origine sans avoir été informées de leur droit à l’asile.  Par ailleurs, M. Schulz a estimé que l’autonomisation de la femme leur permettrait de se protéger des violences sexospécifiques, du VIH/sida, de la traite et de la discrimination.


Droit de réponse


Le représentant de la Fédération de Russie, répondant à la représentante de la Géorgie, a estimé que sa déclaration ne facilite pas l’établissement de relations civilisées entre les deux pays.  Avant tout, il est indispensable de cesser cette rhétorique hostile et les provocations pour mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité.


Présentation de projets de résolution


Le représentant de l’Estonie, présentant au nom du Costa Rica le projet de texte sur l’augmentation des membres du Comité exécutif du Programme du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (A/C.3/61/L.47), a expliqué que ce texte tend à faire passer à 72 le nombre de membres du Comité exécutif.  Le Costa Rica et l’Estonie ont demandé à faire partie de ce groupe afin de contribuer à trouver une solution aux problèmes que connaissant les réfugies.  Nous estimons, a-t-il dit, que le HCR joue un rôle irremplaçable.  L’Estonie, en tant que pays émergent donateur au HCR, est déterminée à participer aux activités de la communauté internationale, mais il est nécessaire de mettre en œuvre des actions mieux orchestrées pour atteindre les objectifs fixés dans les grandes conférences internationales.  C’est la raison pour laquelle l’Estonie a jusqu’à présent choisi de faire des contributions volontaires.


Présentant le projet de résolution sur les prises d’otage (A/C.3/61/L.41) le représentant de la Fédération de Russie a indiqué que la dernière fois que l’Assemblée générale a examiné cette question remonte à 2002 et depuis aucun progrès n’a été réalisé.  Évoquant la prise d’otage dans la ville russe de Beslan, crime barbare et inhumain, le représentant a signalé que les terroristes n’avaient aucun sens moral et tentaient de justifier leurs actes par de prétendues violations de leurs droits de l’homme.  Franchement, il est difficile de trouver une explication plus sacrilège que celle-ci.  En adoptant ce texte, la communauté internationale enverra un message clair aux terroristes. 



Documentation


Rapport du Comité exécutif du Programme du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (A/61/12/Add.1)


Le rapport fait état de la décision générale du Comité exécutif sur les questions relatives à l’administration, aux finances et aux programmes.  Selon les termes de la décision, le Comité exécutif approuve les programmes et budgets pour les programmes régionaux, les programmes globaux et le Siège au titre du budget-programme annuel pour 2007, s’élevant à 1 032 926 300 dollars, y compris la contribution du budget ordinaire des Nations Unies au titre des dépenses du Siège, une réserve des opérations de 89 356 900 (soit 10% des activités programmées), et 50 millions de dollars pour « les activités nouvelles ou additionnelles – liées au mandat ».  Le Comité note que ces crédits, ajoutés au crédit de 10 millions de dollars pour les administrateurs auxiliaires, portent le total des besoins pour 2007 à 1 042 926 300 dollars.  Il autorise le Haut Commissaire, dans le cadre de la dotation totale, à procéder à des ajustements entre les programmes des budgets régionaux, des programmes globaux et ceux du Siège.  Le Comité demande instamment aux États Membres de répondre avec générosité et diligence, et dans un esprit de solidarité, à ses appels de fonds pour couvrir le budget-programme annuel approuvé pour 2007.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.