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AG/DSI/3323

APRÈS SON ANNONCE D’UN ESSAI NUCLÉAIRE, LA RPDC SOMMÉE DE RETOURNER À LA TABLE DES POURPARLERS PAR LES DÉLÉGATIONS DE LA PREMIÈRE COMMISSION

9/10/06
Assemblée généraleAG/DSI/3323
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

7e & 8e séances – matin & après-midi


APRÈS SON ANNONCE D’UN ESSAI NUCLÉAIRE, LA RPDC SOMMÉE DE RETOURNER À LA TABLE DES POURPARLERS PAR LES DÉLÉGATIONS DE LA PREMIÈRE COMMISSION


La République islamique d’Iran défend le bien-fondé de son programme nucléaire 


Après l’annonce d’un essai nucléaire souterrain auquel la République populaire démocratique de Corée (RPDC) dit avoir procédé, plusieurs délégations de la Première Commission réunie, aujourd’hui, pour achever son débat général, ont réagi vivement à cet acte que beaucoup ont jugé indéfendable. 


Le représentant du Japon a condamné avec vigueur ce qu’il a estimé être un événement représentant un défi majeur à la sécurité de son pays et, au-delà, une atteinte grave au régime international du Traité de non-prolifération (TNP). 


« Par ce geste, a-t-il renchéri, la Corée du Nord viole la Déclaration de Pyongyang, la Déclaration conjointe issue des Pourparlers à Six ainsi que l’intégralité des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne ».  Le représentant a estimé que cet événement changeait, de manière dramatique, le paysage sécuritaire mondial.  C’est pourquoi il a exhorté Pyongyang à mettre pleinement en œuvre la Déclaration conjointe - par laquelle la RPDC s’était engagée, en septembre 2005, à abandonner son programme nucléaire militaire - et à revenir, sans délai, dans le cadre du régime du TNP et des garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). 


L’Union européenne (UE), par la voix de la présidence finlandaise, a fait savoir qu’elle travaillait déjà avec la communauté internationale pour définir une réponse appropriée à cet acte provocateur.  « Défiant les déclarations du Conseil de Sécurité du 6 octobre dernier et les appels de la communauté internationale, cet essai menace la stabilité de la région et représente une menace sérieuse pour la sécurité mondiale », a déclaré son représentant.


À l’instar du Japon, l’UE a invité la RPDC à annoncer qu’elle renonce à l’arme atomique et à retourner, sans condition préalable, à la table des Pourparlers à Six.


La délégation de Pyongyang avait auparavant déclaré que l’ordre international ne changerait pas tant que quelques États puissants resteraient autorisés à posséder l’arme nucléaire et à exercer des menaces sur les États non dotés de l’arme atomique.


« Le fait qu’une politique de deux poids deux mesures soit appliquée dans le cadre des grands traités internationaux de désarmement les rend caducs », a affirmé M. Pak Gil Yon. 


Ce dernier a fustigé le comportement des États-Unis dans la gestion du dossier nucléaire de son pays.  « Les États-Unis accusent la RPDC de posséder l’arme nucléaire et la désignent comme l’une de ses cibles d’attaque préventive », a encore dit le représentant.


Il a, par ailleurs, déploré que plusieurs pays appellent la RPDC à abandonner son programme nucléaire, négligeant d’après lui l’origine de la crise dans la péninsule coréenne.  « Ces pays cherchent seulement à flatter les États-Unis, plutôt que de chercher une réelle issue à la crise », a lancé M. Pak Gil Yon. 


Celui-ci a affirmé que dénucléarisation de la péninsule, par la voie du dialogue et de la négociation, demeurait l’objectif prioritaire de le RPDC.  M. Pak Gil Yon a toutefois prévenu que les autorités de son pays camperaient sur leurs positions tant que les États-Unis continueront d’appliquer des sanctions économiques et exerceront des pressions à tous les niveaux.


La République islamique d’Iran est également intervenue pour défendre son programme nucléaire.


Son représentant, M. Reza Najafi, avait préalablement noté que le seul obstacle à l’établissement d’une zone dénucléarisée au Moyen-Orient était la non-adhésion d’Israël au TNP et la poursuite, par ce pays, du développement de ses activités nucléaires « clandestines » appuyées par les États-Unis.  M. Najafi a, en outre, affirmé que les États-Unis étaient, de tous les pays du monde, celui maintenant le stock le plus vaste de têtes nucléaires. 


Regrettant que les États-Unis continuent de surcroît de transférer des technologies et matériels nucléaires connexes vers des États non membres du TNP, il a ensuite rappelé que la technologie nucléaire s’appliquait à bon escient notamment dans les domaines de l’agriculture et de la médecine.


M. Najafi a, par ailleurs, affirmé que la République islamique d’Iran, en qualité de partie au TNP, rejetait la totalité des allégations trompeuses des États-Unis sur la nature de ses activités nucléaires.  « Tous les rapports pertinents de l’AIEA, depuis 2003, ont confirmé le caractère pacifique de ces activités », a-t-il dit.


La Première Commission a par ailleurs entamé, cet après-midi, son débat thématique.  Elle a entendu les déclarations de Tibor Toth, Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, Nobuaki Tanaka, Secrétaire général adjoint aux affaires de désarmement, Sergei Ordzhonikidze, Secrétaire général de la Conférence du désarmement et Rogelio Pfirter, Directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.  Leurs interventions ont été suivies d’un échange de vues informel avec les délégations.


Outre celles déjà citées, les délégations suivantes ont pris la parole: Albanie, Gabon, Éthiopie, Yémen, Bahreïn, Géorgie, Togo, Bénin, Ukraine, République du Congo, Ouzbékistan, Jordanie, Andorre, Comité internationale de la Croix Rouge.


La République de Corée, la Nouvelle-Zélande et l’Arménie ont exercé leur droit de réponse. 


Dans des remarques de clôture de ce débat général auquel 100 États Membres ont participé, la Présidente de la Commission, Mme Mona Juul a dit avoir relevé des positions de base communes dans les interventions, ceci en dépit du climat de méfiance qui prévaut actuellement.


La Première Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 10 octobre, à 10 heures.  Un échange de vues est prévu sur le thème des armes nucléaires. Les délégations sont également invitées à présenter leurs projets de résolution et de décision.


FIN DU DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE


Déclarations


M. LUBLIN DILJA (Albanie) a déclaré qu’un consensus international plus large sur les questions de désarmement était nécessaire pour répondre aux nouvelles menaces pesant sur la paix et la sécurité internationales.  Cette tâche, a-t-il dit, est complexe et pluridimensionnelle, en particulier s’agissant de la lutte contre le terrorisme.  Le représentant a salué à ce propos l’adoption récente par l’Assemblée générale de la Stratégie antiterroriste mondiale et il a jugé indispensable de finaliser une convention d’ensemble sur ce sujet. 


M. Dilja a par ailleurs estimé que la résolution 1540 du Conseil de sécurité était la mesure appropriée pour faire face au risque de prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs.  L’Albanie renouvelle son engagement à l’égard de tous les traités auxquels elle est partie, y compris le Traité de non-prolifération (TNP), pierre angulaire de tout régime de non-prolifération et de désarmement, a-t-il encore dit.  Il a ajouté que son pays souscrivait aux activités de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Nous sommes en outre d’avis que le rôle du Conseil de sécurité doit être renforcé pour que la communauté internationale puisse réagir promptement aux menaces nucléaires. 


Le représentant a condamné l’essai nucléaire auquel aurait procédé hier la République populaire démocratique de Corée.  Il a qualifié cet acte de déplorable et a souhaité que la communauté internationale, par le biais de l’ONU, exerce les pressions nécessaires pour ramener au bon sens et à la raison le régime nord coréen. 


En ce qui concerne les armes légères et de petit calibre (ALPC), le représentant a indiqué que leur prolifération continuait de saper la paix, la sécurité et le bien-être de millions de personnes.  Il a dit que son pays, confronté au cours des années 1990 à la circulation massive des ALPC avait renforcé ses capacités internes de contrôle de ces armes.  À ce titre, il a jugé essentielle la consolidation de la coopération régionale sur la question, précisant que les initiatives régionales et nationales de destruction des armes collectées constituaient les mesures les plus efficaces entreprises à ce jour.


M. ALFRED MOUNGARA-MOUSSOTSI (Gabon) a déclaré que 60 ans après que l’Assemblée générale s’est engagée à éliminer l’arme atomique, les armes de destruction massive continuent de poser de graves problèmes de sécurité internationale.  Non seulement les doctrines de défense stratégique basées sur l’utilisation de ce type d’armes n’ont pas disparu, mais encore de nouvelles armes plus perfectionnées continuent d’être produites, a-t-il dit.


En ce qui concerne les armes classiques, et plus particulièrement les armes légères et de petit calibre(ALPC), l’échec de la Conférence d’examen du Programme d’action relatif aux armes légères a constitué un important recul, a estimé le représentant.  Ceci est d’autant plus regrettable qu’un an plus tôt, l’adoption de l’instrument international sur le marquage et le traçage des ALPC comme les consultations en vue de la négociation d’un instrument juridique sur le courtage avaient suscité de l’espoir d’une lutte plus large et mieux coordonnée.


Le terrorisme et les défis qu’ils posent n’autorisent aucun laxisme, a poursuivi le représentant du Gabon.  À son avis, il faut aller plus loin que l’adoption de la résolution 1540 du Conseil de sécurité.  Dans ce cadre, il a mentionné la nécessité de commencer des négociations pour aboutir à l’adoption d’un instrument contraignant, interdisant la production de matières fissiles à des fins militaires.


Le représentant s’est encore dit préoccupé par les déchets nucléaires, y compris ceux des utilisations pacifiques de l’énergie atomique.  Il a préconisé un renforcement des contrôles pour réduire les chances des groupuscules terroristes de fabrique des « bombes sales ».  Il conviendrait aussi de veiller à un contrôle plus strict de la circulation des matériaux chimiques à double usage, a-t-il dit.


M. DESALEGN ALEMU (Éthiopie) a rappelé que les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies en matière de paix et de sécurité s’appuyaient sur la promotion de la diplomatie multilatérale.  Il a ajouté que désarmement et développement étaient liés.  C’est pourquoi, a-t-il indiqué, l’Éthiopie s’est engagée sur la voie de la paix en s’attaquant à l’extrême pauvreté depuis la chute du régime militaire il y a 15 ans.  Le représentant a rappelé par ailleurs que son pays avait signé et ratifié les principaux instruments internationaux de désarmement général et de non-prolifération et souligné les efforts entrepris par l’Éthiopie pour mettre pleinement en œuvre le Programme visant à prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre (ALPC).  Dans ce cadre, la législation nationale a été renforcée pour permettre un contrôle plus efficace de la circulation des armes légères et de leurs munitions, a-t-il précisé.  Il a par ailleurs lancé un appel à la communauté internationale pour que celle-ci intensifie son appui aux pays en développement, notamment en matière de capacités institutionnelles. 


Il a fait savoir que l’Éthiopie avait activement participé à l’élaboration du projet de convention sur les mines antipersonnel. En tant que partie à la Convention d’Ottawa, son pays prend régulièrement des mesures concrètes pour aider les victimes à se réinsérer dans la société  éthiopienne, a-t-il dit. Appelant de nouveau à un accroissement de l’aide internationale pour mener à bien ces activités, le représentant a déclaré que son pays ne produisait plus de mines depuis 1991, année de la chute du régime dictatorial.   


M. ISMAIL MOHAMED YAHYA ALMAABRI (Yémen) a dit espérer sincèrement que cette Commission réussira à atteindre ses objectifs élevés et que ses travaux permettront de sortir du climat de pessimisme qui prévaut dans le secteur du désarmement.  Il a ensuite réaffirmé le droit de tous les pays à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  En revanche, l’élimination de l’arme nucléaire doit rester un de nos objectifs prioritaires, a-t-il souligné.  Nous y parviendrons surtout si nous abandonnons la politique de deux poids deux mesures, a-t-il affirmé.  Il a ensuite soutenu la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  La poursuite des conflits et de la course à l’armement dans cette région menace non seulement sa stabilité, mais aussi celle du reste du monde, a-t-il mis en avant.  Le représentant a dit que son gouvernement est préoccupé par le fait qu’Israël n’ait pas adhéré au TNP.  Pour faire un pas en direction du désarmement et de la non-prolifération, la Commission doit se battre pour relancer les mécanismes multilatéraux, a-t-il conclu.


Mme AISHA AL-KHALIFA (Bahreïn) a estimé que la course aux armements se poursuivait dans les faits, faute d’union véritable entre les grandes puissances, précisant que la problématique des armes de destruction massive suscitait les plus graves inquiétudes, notamment dans région du Moyen-Orient.  Les atteintes à la paix et à la sécurité y sont constantes, du fait de l’utilisation ou de la menace du recours de ces armes dévastatrices, a-t-elle affirmé.


La représentante a rappelé que les pays de la région appelaient chaque année la création d’une zone dénucléarisée dans la région.  Il est temps, a-t-elle dit, que la communauté internationale exerce les pressions nécessaires pour qu’Israël adhère au Traité de non-prolifération (TNP).  La création d’une telle zone serait un moyen plus efficace pour empêcher la prolifération horizontale et verticale d’armes de destruction massive (ADM) dans cette partie troublée du globe. 


Mme Al-Khalifa a en outre indiqué que son pays était partie au TNP et au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN), et qu’il avait engagé tous les efforts requis pour appliquer pleinement la résolution 1540 du Conseil de sécurité. 


Elle a invité par ailleurs les autorités iraniennes à coopérer avec l’AIEA, en précisant que le règlement du dossier nucléaire de ce pays ne devait pas aboutir à la remise en question du droit de tous les États Membres à utiliser l’énergie atomique à des fins pacifiques.


M. IRAKLI ALASANIA (Géorgie) a dit que de la marine militaire de la Fédération de Russie avaient procédé à des exercices militaires à grande échelle à proximité des eaux territoriales de la Géorgie fin septembre.  Il a affirmé que de telles actions avaient des conséquences négatives pour le commerce et l’économie de son pays.  Cela a également provoqué des dégâts écologiques dans l’environnement marin.  Malgré les demandes et plaintes répétées de la Géorgie, la Fédération de Russie a recommencé, hier dimanche, de nouveaux exercices dans les eaux territoriales de la Géorgie à seulement cinq lieux nautiques des côtes, ce qui constitue une claire violation des lois nationales et internationales en la matière.  Le représentant a demandé à la Fédération de Russie de quitter immédiatement les eaux de la Géorgie.


Il s’est ensuite arrêté à deux régions de son pays, qui cherchent à faire sécession: l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud.  Il a souligné que connaissant le manque de moyens des séparatistes, il était clair qui les finançait, les armait et leur fournissait une expertise.  D’importants exercices militaires se sont déroulés la semaine dernière en Abkhazie.  La Géorgie a pu suivre l’ensemble des exercices auxquels participaient de nombreux blindés sur les chaînes de télévision de la Fédération de Russie.  Le plus inquiétant, c’est que ces exercices se sont déroulés devant la force de maintien de la paix de la Communauté des États indépendants et ce n’est pas la première fois.  De cette manière, ces armes et des munitions sont en train d’être accumulées dans ces régions sans qu’elles soient répertoriées dans le Registre des Nations Unies des armes conventionnelles.  Le représentant a réitéré que l’accumulation d’armes représente une menace majeure pour la stabilité de la région.  Il a encore souligné sur la présence de militaires russes dans la base de Gudauta, rappelant que ces personnels auraient dû quitter les lieux en 2001 déjà.


M. TCHABODE ADJAGBA (Togo) a rappelé que son pays a toujours prôné le principe d’un désarmement général et complet, sous un contrôle international.  Les évènements auxquels nous assistons, en particulier dans la péninsule coréenne, font planer une menace sérieuse sur la paix et la sécurité internationales, a-t-il ajouté.  Il a insisté sur le risque de voir les acteurs non étatiques se procurer les armes de destruction massive afin de perpétrer des attentats terroristes aux conséquences catastrophiques, et déploré les sommes astronomiques que certains pays accordent à la course aux armements.  Il faut, a-t-il dit, tout mettre en œuvre pour sortir les négociations internationales de l’impasse et pour remettre le désarmement au centre des priorités de la communauté internationale.


Le représentant a souligné les ravages que causent, notamment en Afrique, les armes légères.  Il a invité la communauté internationale à soutenir les efforts déployés au plan régional citant l’adoption, en juin 2006, par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la Convention sur les armes légères et de petit calibre, leurs munitions et autres matériels.  À ses yeux, les centres régionaux de désarmement ont un rôle capital à jouer dans la lutte contre ce type d’armes.


Dans ce contexte, le représentant a évoqué la situation difficile que traverse le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique.  Cette institution fait face à des difficultés chroniques de trésorerie à propos desquelles le mécanisme consultatif mis en place par le Secrétaire général, n’a pas réussi à trouver des solutions, a-t-il.


Le peu de ressources humaines dont dispose le Centre régional fait qu’il n’arrive pas à concevoir et à exécuter des programmes susceptibles de susciter des contributions volontaires de pays et organismes donateurs.


M. JEAN-MARIE EHOUZOU (Bénin) a jugé que la situation actuelle dans le domaine du désarmement était due à l’absence d’une réelle volonté politique des États Membres d’engager un dialogue sincère.  Il a exhorté tous les pays dotés d’armes nucléaires et autres types d’armes de destruction massive à appliquer scrupuleusement les accords de désarmement en vigueur.  Il a estimé que l’élimination effective des stocks d’armes faisant l’objet d’accords bilatéraux ou multilatéraux, contribuerait grandement à prévenir l’acquisition d’armes de destruction massive par des terroristes.  Le Bénin rejette sans réserve toute tentative de modernisation de ces armes, a encore dit le représentant, ainsi que la banalisation de l’arme atomique et les nouvelles doctrines géostratégiques qui en admettent le recours.  Il a ajouté que les États non dotés de l’arme nucléaire devaient faire montre de volonté quant au respect de leurs engagements découlant de l’esprit et de la lettre du Traité de non-prolifération.  À ses yeux, le renoncement à l’acquisition de l’arme atomique devrait aller de pair avec le bénéfice d’une coopération sans réserve dans le domaine de la promotion de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins de développement. 


M. Ehouzou a ensuite dit que son pays accordait une place importante à la lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre (ALPC).  Il a ainsi souhaité que, après l’échec de la Conférence d’examen de l’application du Programme d’action des Nations Unies sur ces armes, la Première Commission servirait de cadre pour l’adoption d’un mécanisme de surveillance multilatérale de la mise en œuvre dudit programme.


Enfin, le représentant a estimé qu’il existait un lien entre le développement et le désarmement.  C’est pourquoi, a-t-il dit, la communauté internationale devrait se mobiliser pour bannir l’engloutissement des richesses générées dans la mise au point d’armes de destruction massive.  La réduction des budgets militaires offrirait des marges de manœuvre pour une lutte plus efficace contre la pauvreté et la concrétisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a conclu M. Ehouzou.


M. YURIY POLUREZ (Ukraine) a déclaré que la sécurité internationale passait par le renforcement des instruments juridiques négocié dans les assises multilatérales.  À son avis, la communauté internationale, dans son action pour éviter la prolifération des armes de destruction massive, doit accorder la priorité à la prévention.  Le représentant a défendu tous les grands traités en matière de désarmement et de non-prolifération, leur application, leur extension et leur renforcement.  Il a insisté sur l’importance du Traité d’interdiction des essais nucléaires souhaitant une adhésion universelle à ce texte le plus rapidement possible.


L’Ukraine est sensible au problème des armes légères et est en faveur de la destruction des stocks.  L’héritage soviétique de millions de tonnes d’armes conventionnelles et de munitions pose d’importants problèmes de sécurité, de santé et d’environnement.  L’explosion en août dernier du dépôt de Novobohdanivka illustre parfaitement cet exemple.  L’Ukraine, a dit son représentant, soutient aussi l’initiative en faveur d’un traité international sur le commerce des armes qui définirait des normes communes, ce qui permettrait de prévenir leur prolifération.  Le représentant a encore indiqué que le Parlement de son pays avait approuvé la ratification de la Convention d’Ottawa l’année dernière.


M. LUC JOSEPH OKIO (République du Congo) a noté que tandis que les budgets militaires étaient en augmentation constante, la question du désarmement suscitait, aujourd’hui, les plus profondes divisions.  Le non-respect des engagements en matière de désarmement nucléaire risquait d’inciter à la prolifération des armes de destruction massive tant redoutée, a-t-il ajouté. 


Le représentant a déploré l’échec de la Conférence d’examen sur les progrès accomplis dans l’exécution du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre (ALPC).  Le Congo appelle tous les États à s’engager à nouveau avec détermination et dans un esprit de solidarité afin de surmonter les actuelles difficultés de parcours, a-t-il dit.  M. Okio a ensuite exhorté les États à œuvrer dans le sens de l’universalisation de la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, conclue à Ottawa.  Il s’est dit favorable, sur toutes ces questions, à une action multilatérale.


Le représentant a, en outre, estimé que la Commission de consolidation de la paix devrait jouer un rôle utile dans la coordination des activités de reconstruction des pays qui, comme le Congo, sortent d’un conflit.


M. PAK GIL YON (République populaire démocratique de Corée) a déclaré que le risque d’une guerre nucléaire augmente chaque jour.  À ses yeux, le désarmement nucléaire et la non-prolifération sont inextricablement liés.  La non-prolifération sans désarmement n’a pas de sens, a déclaré le représentant.  L’ordre international ne changera pas tant que quelques grands États peuvent posséder l’arme nucléaire et menacent les petits États désarmés.  Le fait qu’une politique de deux poids, deux mesures soit appliquée dans le secteur des grands traités internationaux de désarmement les rend tout simplement caducs.


La question du nucléaire dans la péninsule coréenne sur laquelle les pleins feux sont braqués, est le résultat de la politique hostile menée par les États-Unis à l’encontre de la RPDC depuis plus d’un demi-siècle.  Les États-Unis menacent la RPDC avec des armes nucléaires et l’ont désignée comme l’une de leurs cibles d’attaque préventive, l’accusant de posséder l’arme nucléaire.  L’histoire a montré que seul un État qui peut se défendre parvient à protéger sa dignité, sa souveraineté et son indépendance.  Le monde actuel est une jungle, a dit le représentant, invitant à faire preuve de réalisme.  Et le tir d’un missile ou d’un essai nucléaire est toléré aussi longtemps que les États-Unis l’approuvent.


Pendant les débats généraux de la Première Commission, plusieurs pays ont appelé la RDPC à abandonner son programme nucléaire, négligeant l’origine de la crise nucléaire dans la péninsule coréenne.  Ces pays cherchent seulement à flatter les États-Unis, plutôt que de chercher une réelle issue à la crise, a souligné le représentant.  La logique en vogue actuellement veut qu’un usage préventif de l’arme nucléaire des États-Unis est considéré comme garant de la paix et de la sécurité mondiale tandis que la réaction de la péninsule coréenne est analysée comme les menaçant.  La dénucléarisation dans la péninsule est notre but ultime, a dit le représentant.  Il a poursuivi en soulignant que la RPDC veut parvenir à la dénucléarisation de la RPDC grâce au dialogue et la négociation comme nous l’avons fait le 19 septembre dans une Déclaration conjointe.  Cependant, a-t-il ajouté, à peine la Déclaration conjointe avait-elle été faite publiquement que les États-Unis ont appliqué des sanctions économiques et ont augmenté la pression à tous les niveaux.  De plus, selon le représentant, les États-Unis font obstacle à l’application de la Déclaration commune par les moyens tels que le chantage et les menaces telles que les vastes manœuvres militaires, prenant la RDPC pour cible.


M. ALISHER VOHIDOV (Ouzbékistan) a déclaré que le développement durable en Asie centrale dépendait, comme partout ailleurs dans le monde, de la bonne compréhension de la nature des menaces contre la paix et la sécurité.  Il a expliqué que dans la région, les dangers étaient principalement liés au risque de détournement d’armes nucléaires par des groupes non étatiques.  C’est pourquoi il s’est félicité de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale, preuve de la volonté des États d’assurer la paix et sécurité dans la région et de créer les conditions d’essor économique et sociale de leur peuple, a-t-il dit.


Le représentant a ajouté que les zones exemptes d’armes nucléaires permettraient concrètement de renforcer la stabilité au niveau régional et mondial.  Il a à cet égard salué le rôle de la société civile et l’appui de l’ONU dans le processus d’établissement de la zone dénucléarisée en Asie centrale.  Il a considéré que cet acte représentait une avancée significative et symbolique dans le contexte actuel de crise du régime de non-prolifération.  Il a ainsi déploré le fait que cette avancée n’ait pas été pas mentionnée par le représentant du Département des affaires de désarmement lors de sa déclaration devant la Première Commission.


M. MEHDI DANESH-YAZDI (République islamique d’Iran) a regretté la persistance du développement de nouveaux types d’armes de destruction massive (ADM).  Il a plaidé pour l’universalisation des trois principaux instruments juridiques de non-prolifération, c’est-à-dire le TNP et les conventions sur l’interdiction des armes biologiques et chimiques. Sur ce dernier point, il a rappelé que son pays avait fait l’amère expérience de l’utilisation contre son peuple d’armes chimiques par le régime iraquien de Saddam Hussein.  Il s’est félicité de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale, la première située dans l’hémisphère nord, a-t-il fait remarquer.  Le représentant a déploré qu’une telle zone n’ait toujours pas été établie au Moyen-Orient, et ce, 30 ans après l’adoption de la résolution pertinente de l’Assemblée générale encourageant à la création de ces outils importants de désarmement nucléaire. 


M. Danesh-Yazdi a ensuite noté que le seul obstacle à l’établissement d’une zone dénucléarisée au Moyen-Orient était la non-adhésion d’Israël au TNP et la poursuite, par ce pays, du développement de ses activités nucléaires clandestines appuyées par les États-Unis.  Ce même régime, n’est pas partie aux conventions sur l’interdiction des armes biologiques et chimiques, a par ailleurs dit le représentant. 


Il a stigmatisé l’ironie du régime israélien, qui, alors qu’il foule au pied le droit international, s’insurge du développement du programme nucléaire iranien mené à des fins pacifiques, a dit M. Danesh-Yazdi.  Ce dernier a également fait remarquer que les États-Unis étaient de tous les pays du monde, celui maintenant le stock le plus vaste de têtes nucléaires.  Ce pays poursuit l’amélioration de ses arsenaux d’armes de destruction massive, notamment en développant ses installations de production des matières fissiles, a dit le représentant.  Regrettant que les États-Unis continuent, en outre, de transférer des technologies et matériels nucléaires connexes vers des États non membres du TNP, il a exhorté la communauté internationale à tout mettre en œuvre pour que soient respectées les obligations convenues dans le cadre des Conférences d’examen du TNP de 1995 et 2000.


M. Danesh-Yazdi a s’est ensuite livré à un plaidoyer pour le droit inaliénable des États parties au TNP d’utiliser à des fins pacifiques l’énergie nucléaire.  Il a rappelé que la technologie nucléaire s’appliquait à bon escient dans les domaines de l’agriculture et de la médecine.  Le représentant a aussi justifié le programme nucléaire de son pays par le fait que les traités internationaux étaient basés sur le partage équitable des droits et des obligations.  C’est en ce sens qu’il a jugé que le non-respect des dispositions du TNP et du régime de garanties de l’AIEA par Israël aurait dû entrainer une condamnation unanime et la mise en œuvre de sanctions.


M. Danesh-Yazdi a conclu en disant que son pays, en qualité de Partie au TNP ayant le droit inconditionnel d’utiliser à des fins de développement l’énergie nucléaire, rejetait la totalité des allégations trompeuses des États-Unis sur la nature des activités iraniennes dans ce domaine. Tous les rapports pertinents de l’AIEA depuis 2003 ont confirmé le caractère pacifique du programme nucléaire de l’Iran, a-t-il dit.


Mme SAJA MAJALI (Jordanie) a relevé que son pays est favorable au désarmement et à la non-prolifération en soutenant tous les outils internationaux en la matière.  Elle a défendu en revanche le droit inaliénable des pays à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  Selon elle, tout problème intervenant dans ce domaine devait être réglé de manière pacifique et diplomatique.


Selon la représentante, la création de zones exemptes d’armes nucléaires est un autre moyen pour parvenir au désarmement nucléaire.  Établir une telle zone au Moyen-Orient est d’une importance vitale, a-t-elle affirmé avant d’inviter Israël à rejoindre le club du TNP.  Il faut éviter que les armes nucléaires ne tombent dans les mains des terroristes, a insisté la représentante.  Elle a salué à ce titre, la récente adoption de la Convention pour la suppression des actes de terrorisme nucléaire, qualifiée de pas important.  Reste que seule l’élimination totale de telles armes permettra d’assurer la sécurité, a-t-elle conclu.


M. JULIAN VILA COMA (Andorre) a dit que son petit pays, sans armée, vivait en paix depuis 700 ans.  Andorre ne fabrique pas d’armes, ni n’en achète, ni n’en exporte.  La question du désarmement et de la non-prolifération est d’une grande importance pour nous, a-t-il affirmé, car la sécurité d’un petit pays n’est garantie que par la volonté commune des pays de vivre en paix.  C’est pourquoi Andorre se fait un fervent défenseur du désarmement et du pacifisme dans les forums internationaux.  Deux problèmes dans le domaine nucléaire font l’objet de graves préoccupations, a dit le représentant.  Il a exhorté toutes les parties participant aux pourparlers concernant le programme nucléaire iranien à faire leur possible pour que la question soit réglée dans un cadre diplomatique.  De même, il a exhorté les participants aux Pourparlers à Six sur la péninsule coréenne à reprendre le dialogue.


Mme CRISTINA PELLANDINI, Comité internationale de la Croix Rouge, a estimé qu’en matière de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre (ALPC), il convenait de renforcer d’urgence les régimes de contrôle en vigueur.  Les initiatives aux niveaux régional et national demeurent un moyen efficace d’intensifier cette action, a-t-elle dit.  La représentante a estimé que la prochaine étape était la mise en place d’un instrument international sur le commerce des ALPC.  Un tel outil, a-t-elle dit, permettrait d’encadrer plus rigoureusement la régulation des transferts des ALPC, en tenant davantage compte de la dimension humanitaire de la lutte contre ces arsenaux.  La représentante a ensuite rappelé que l’un des temps forts de la prochaine Conférence d’examen de la Convention sur les armes inhumaines serait l’entrée en vigueur du Protocole relatif aux restes explosifs de guerre.  C’est pourquoi, la représentante a exhorté tous les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier cet instrument.  Elle a, par ailleurs, regretté le peu de progrès accomplis sur la question des engins non explosés dans le cadre de la Convention sur les armes inhumaines.  Ces munitions doivent être soumises à une régulation, a-t-elle estimé.  S’agissant de la Convention sur les armes biologiques, elle a exhorté tous les États à œuvrer plus énergiquement à l’application de cet instrument dans le but de répondre plus efficacement aux nouveaux défis qui lui sont lancés.  


Droits de réponse


Le représentant de l’Arménie s’est insurgé contre les allégations faites par l’Azerbaïdjan, vendredi, dans un droit de réponse.  Les dépenses militaires de ce pays ont été multipliées par huit ces dernières années, a-t-il affirmé.  Il est ensuite revenu sur les importations, par l’Azerbaïdjan, de chars et de systèmes d’artillerie dépassant les niveaux autorisés.


Le représentant du Japon est intervenu pour condamner avec fermeté l’essai nucléaire auquel aurait procédé, hier, la République populaire démocratique de Corée.  Cet acte s’inscrit, en outre, dans un programme d’accumulation de missiles balistiques qui constitue un problème extrêmement grave, un défi lancé tout au moins à la sécurité du Japon.  Nous protestons contre ces agissements inqualifiables, et le Japon prendra les mesures strictes qui s’imposent contre ce pays. 


Le représentant du Japon a ajouté que l’essai nucléaire coréen représentait un défi sans précédent au régime du TNP.  Par ce geste, a-t-il renchéri, la Corée du Nord viole la Déclaration de Pyongyang, la Déclaration conjointe issue des Pourparlers à Six ainsi que l’intégralité des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne. 


Le représentant a estimé que cet événement changeait de manière dramatique le paysage sécuritaire mondial.  Il a exhorté la communauté internationale à tout mettre en œuvre pour que soit appliquée la résolution 1695 du Conseil de sécurité.  Il a également exhorté les autorités nord-coréennes à mettre pleinement en œuvre la Déclaration conjointe, par laquelle elles s’étaient engagées à abandonner leur programme nucléaire militaire, et à revenir dans le cadre du régime du TNP et des garanties de l’AIEA.


La représentante de la Finlande, au nom de l’Union européenne, a condamné fermement le test nucléaire de la RPDC.  Cet acte provocateur est tout à fait inacceptable, a déclaré le représentant de la Finlande.  L’UE travaille avec la communauté internationale pour définir une réponse appropriée et décisive.  Il s’agit d’une violation flagrante de la Déclaration de dénucléarisation de la péninsule coréenne nord-sud de décembre 1991.  De plus, cela contrevient totalement à la résolution 1695 du Conseil de sécurité.


La représentante a invité fermement la RPDC à annoncer qu’elle renonce à procéder à des essais nucléaires ainsi qu’à l’arme nucléaire, à retourner à la table des Pourparlers à Six sans condition préalable. La Présidente de l’UE a demandé à la RPDC de travailler à l’application de la Déclaration commune de septembre 2005.


Le représentant de la République de Corée a réagi à l’annonce de l'essai nucléaire nord-coréen en faisant part de son indignation.  Devant cette situation très grave, a-t-il dit, nous appelons la communauté internationale à prendre les mesures qui s’imposent.  Le représentant a qualifié cet acte de menace pour la paix et la sécurité humaine dans la péninsule coréenne et dans la région toute entière.


Pyongyang vient de piétiner les efforts engagés pour résoudre pacifiquement le dossier nucléaire coréen.  Sa conduite représente un non-respect de la Déclaration conjointe issue des Pourparlers à Six et de la résolution 1695 du Conseil de sécurité.  Face à cet acte qu’il a jugé injustifiable, le représentant a exhorté les autorités nord-coréennes à abandonner sans délais la totalité de leurs armes nucléaires, à revenir au TNP et à respecter les normes du droit internationales en matière de sécurité.     


Le représentant de la Nouvelle-Zélande a relevé que le représentant de la RPDC avait déclaré que les pays ne condamnaient Pyongyang uniquement pour plaire aux USA.  Le représentant de la Nouvelle-Zélande s’est clairement insurgé devant ces allégations.  Il faut parvenir à une résolution pacifique de cette crise, a-t-il poursuivi, et a invité la RDPC à revenir à la table des négociations et à s’abstenir de tout acte provocateur.


Mme MONA JUUL, Présidente de la Commission, a constaté que 100 pays se sont exprimés pendant la première semaine consacrée au débat général.  La qualité et le nombre des interventions ont été plus élevés que les années précédentes, a-t-elle souligné.  Elle a relevé que la grande majorité des intervenants regrettaient le manque de progrès dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération.  Mais dans le même temps, ils ont souhaité que les dossiers avancent pendant les travaux de cette Première Commission et se sont déclarés prêts à faire des efforts en ce sens.


La Présidente a également noté l’attente élevée pour la prochaine Conférence de revue du TNP et qualifié cela d’encourageant.  Elle a aussi retenu l’espoir exprimé que la Conférence d’examen sur la Convention d’interdiction des armes biologiques, en décembre, permettra de faire avancer l’agenda sur ce type d’armes.  Toutes les délégations sont préoccupées par les armes nucléaires, les menaces de  prolifération, notamment la politique nucléaire de la RPDC.  Elle a affirmé que l’appel au désarmement lancé par la plupart des intervenants n’a pas été une surprise pour elle.  Les ALPC n’ont pas été oubliées et la Présidente a senti que l’appel à un contrôle du trafic illégal des ALPC est consensuel.


L’époque actuelle est caractérisée par la méfiance, a-t-elle noté.  Mais elle a tenu à souligner que, parallèlement, elle a aussi relevé des bases communes, qui pourront, a-t-elle espéré, se développer pendant les débats thématiques et les consultations sur les projets de résolution.


La « machinerie multilatérale » pour le contrôle des armes a besoin d’importantes améliorations.  « Nous pouvons faire mieux et devons faire mieux, à l’image de ce qui a été exprimé de façon consensuelle pendant les débats généraux », a-t-elle conclu.


D éclarations d’experts des Nations Unies sur le désarmement et la sécurité internationale


M. TIBOR TOTH, Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire du Traité d’interdiction des essais nucléaires (TICEN), a relevé que la Commission existe depuis 10 ans.  À l’occasion de cet anniversaire, nous regrettons vivement l’essai qui vient d’être réalisé par la RPDC, a-t-il déclaré.  Le TICEN a été signé et ratifié par plus d’une centaine de pays, mais la signature et la ratification de 44 États cités dans l’annexe 2, sont nécessaires pour qu’il entre en vigueur.  Parmi eux, seulement 34 ont fait le nécessaire.  Nous sommes dans une phase cruciale de la tâche de surveillance, a poursuivi M.Toth.  Il a indiqué que 62% des réseaux de surveillance ont déjà été mis en place.  Selon lui, la tâche de maintien du régime de surveillance va prendre de plus en plus d’importance.  Le TICEN est doté d’un régime de vérification des essais nucléaires et les données récoltées vont jusqu’au centre international de Vienne où elles sont analysées.


Les inspections sur les sites sont un autre élément clef de la vérification.  Il faudrait qu’à partir de 2008, davantage de visites puissent être menées, a dit M.Toth.  Le TICEN permet aussi aux États de participer pleinement aux vérifications.  Le réseau de surveillance a également un rôle à jouer en cas de catastrophes naturelles, comme dans le cas d’un tsunami.  Mais instaurer un régime de vérification n’est pas possible sans le financement des États parties.  Les derniers événements nous rappellent les réalités dans lesquelles nous travaillons, a-t-il relevé.  Les États, qui figurent à l’annexe 2, doivent absolument signer le TICEN, a réitéré M.Toth.  Il a espéré que les événements actuels mettront en exergue la nécessité de signer et ratifier le TICEN.


M. NOBUAKI TANAKA, Secrétaire général adjoint aux affaires de désarmement, a fait part de sa préoccupation après l’annonce par la République populaire démocratique de Corée de l’essai nucléaire souterrain auquel ce pays aurait procédé hier.  Il s’agit d’une violation des normes internationales et du moratoire sur les essais nucléaires, a-t-il affirmé.  Le système des Nations Unies a été crée pour servir les intérêts communs en matière de sécurité, en contrôlant  notamment les matériaux sensibles qui pourraient servir de vecteurs aux armes atomiques d’États mal intentionnés.  Il a plaidé pour un renforcement de la  collaboration entre tous les États dans le contexte actuel.


M. Tanaka a ensuite déclaré que toutes les grandes questions de désarmement et de sécurité internationale devaient être envisagées dans le cadre d’une action commune multilatérale.  Devant des défis mondiaux, il nous faut trouver des solutions concertées à ce niveau, a-t-il lancé.


Il a ensuite expliqué comment fonctionne le Département des affaires de désarmement de l’ONU.  Nous agissons en collaboration de plus en plus étroite avec les entités régionales, et ce, en vue d’agir au mieux dans l’intérêt de la société civile, a-t-il dit.  Les efforts conjoints déployés sur le terrain ont pour objectif de renforcer l’état de droit dans les pays les plus affaiblis en matière de sécurité, a précisé M. Tanaka.  Ce dernier a préconisé de consolider la coordination entre les Nations Unies et les grandes organisations internationales, en particulier dans le domaine du contrôle et de l’éradication des armes nucléaires et chimiques.  Il a expliqué que cet effort devait permettre d’éviter des chevauchements et, ce faisant, de crédibiliser et légitimer l’action collective, actuellement mise en mal. 


M. Tanaka a également évoqué les activités du Secrétariat de l’ONU dans la facilitation des discussions et négociations relatives au combat contre la circulation illicite des armes légères, l’assistance humanitaire, la lutte antimine, la destruction d’armes et munitions collectées et la promotion de programmes de développement.  Il a rappelé la vocation de point focal du Département des affaires de désarmement qui, en liaison avec l’AIEA, promeut par ailleurs des ateliers et séminaires destinées à encourager les parties à signer un protocole additionnel.


Le Département appuie en outre administrativement la création des zones exemptes d’armes nucléaires.  À cet égard, M. Tanaka a salué l’établissement d’une zone de ce type en Asie centrale, la première du genre instituée dans hémisphère nord.


En conclusion, et en référence aux dossiers nucléaires coréen et iranien, il a plaidé pour une collaboration plus étroite entre l’AIEA et le Conseil de sécurité.  Ce dernier est le mécanisme qui peut définir les atteintes à la paix et les actes d’agression.  Les attributions du Conseil doivent être renforcées car il n’existe pas de mécanismes alternatifs aux pouvoirs aussi larges.


M. SERGEI ORDZHONIKIDZE, Secrétaire général de la Conférence du désarmement, a dit que c’est la première fois qu’un représentant de cet organe a un dialogue interactif avec la Première Commission.  Ce dialogue sera utile pour les travaux de la Conférence, a-t-il dit, car cela nous permettra de resserrer les liens.  Nous n’avons pas assez d’imagination pour sortir de l’impasse actuelle, a-t-il encore dit. Cette Conférence peut elle même exister une année supplémentaire, s’est-il demandé.  Notant les difficultés pour parvenir à un consensus, quel que soit le sujet abordé, l’intervenant s’est interrogé sur le bien-fondé de cette règle, rappelant que la Commission Blix avait proposé de travailler avec la règle de la majorité des deux tiers.  De l’avis de l’intervenant, il ne sera pas possible de sortir de l’impasse dans un proche avenir car la modification du règlement intérieur ne semble pas être à l’ordre du jour. 


Après l’essai nucléaire nord-coréen, il est encore plus urgent de commencer les négociations sur le Traité sur l’arrêt de la production de matières fissiles, a poursuivi l’intervenant, mettant toutefois en doute l’efficacité d’un nouveau débat en plénière de la Conférence, dont l’issue pourrait être à nouveau décourageante.  Certains pays pensent que s’il n’y a pas de progrès dans la façon de travailler de la Conférence du désarmement, et que les négociations devraient se développer dans d’autres enceintes comme celle du Conseil de sécurité par exemple, a dit le Secrétaire général de la Conférence de désarmement.  Il a suggéré la mise en place d’un groupe d’experts qui pourraient préparer les travaux et ainsi faciliter les discussions.  Il a enfin encouragé le prochain président sud-africain de la Conférence du désarmement de faire preuve d’audace et de souplesse, en ce qui concerne les questions à l’ordre du jour, suggérant de laisser un espace pour des sujets nouveaux.


Le Secrétaire général de la Conférence a mentionné une proposition du Groupe des Cinq Ambassadeurs.  Pour lui, il faudrait une nouvelle proposition, sans couplage entre les quatre questions actuellement au programme de la Conférence.


M. ROGELIO PFIRTER, Directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, a dit que le dixièmeanniversaire de l’entrée en force de la Convention sur les armes chimiques et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, qui vise à son application, sera célébré l’an prochain le 29 avril 2007.  La Convention s’est imposée comme un instrument crédible et unique pour la destruction et la non-prolifération de toute une catégorie d’armes de destruction massive.  Nous restons concentrés sur notre objectif qui est de faire disparaître complètement les armes chimiques de la planète, a-t-il dit.  Cela est possible car à ce jour, nous comptons 180 États membres.


Si nous sommes satisfaits de résultats, nous sommes conscients qu’il nous reste beaucoup à accomplir, a-t-il souligné.  Un petit nombre de pays, 15, doit encore nous rejoindre et certains d’entre eux sont situés dans des régions sensibles du monde.  Et c’est précisément dans ces régions en conflit que nous avons besoin d’être sûrs que personne n’aura recours à l’arme chimique.


Concrètement, des États parties vont détruire près de 71 000 tonnes d’agents chimiques de guerre et près de neuf millions de munitions.  La destruction de 14 700 tonnes dans six États parties a déjà été vérifiée, ce qui représente 20% des armes chimiques déclarées dans le monde.  Et près d’un quart des munitions (2,6 millions) déclarées ont aussi été détruites.  En plus des armes et des munitions, près de 65  usines d’armement chimique ont été démantelées dans 12 États parties.  Leur destruction ou leur transformation en usine aux activités légales a été vérifiée par les inspecteurs de l’OIAC dans 87% des cas.  Les dernières inspections sont prévues d’ici la fin 2008.


Le contrôle est essentiel, car son absence peut mener à une nouvelle prolifération et multiplie les risques que ces armes ne tombent dans les mains des terroristes.  À ce jour, la Convention couvre plus de 98% de l’industrie chimique et 90% de la population.  Il est clair pourtant qu’il reste beaucoup à faire dans certains pays afin d’assurer une véritable application de la Convention sur leur territoire.  L’intervenant a donc invité tous les États Membres à appliquer strictement cette Convention.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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