AG/COL/3140

LE COMITÉ DES VINGT-QUATRE RÉAFFIME QUE LE CONFLIT DE SOUVERAINETÉ ENTRE L’ARGENTINE ET LE ROYAUME-UNI SUR LES ÎLES FALKLAND (MALVINAS) DOIT ÊTRE RÉGLÉ PAR DES MOYENS PACIFIQUES

15 juin 2006
Assemblée généraleAG/COL/3140
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité spécial chargé d’étudier la situation

sur l’application de la Déclaration sur l’octroi

de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux        

11e séance – matin


LE COMITÉ DES VINGT-QUATRE RÉAFFIME QUE LE CONFLIT DE SOUVERAINETÉ ENTRE L’ARGENTINE ET LE ROYAUME-UNI SUR LES ÎLES FALKLAND (MALVINAS) DOIT ÊTRE RÉGLÉ PAR DES MOYENS PACIFIQUES


Réaffirmantque les parties doivent tenir compte des intérêts de la population des Îles Falkland (Malvinas), le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux –ou Comité des Vingt-Quatre- a priéles Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni de consolider le processus de coopération en cours, en reprenant leurs négociations afin de trouver, dans les meilleurs délais, une solution pacifique au conflit de souveraineté relatif à cette question.  


C’est ce que contenait en substance le projet de résolution relatif à la question des Îles Falkland (Malvinas), qu’il a adopté sans vote. 


Le Comité avait auparavant entendu des pétitionnaires et des délégations d’États Membres exprimer leur position sur le différend opposant les Gouvernements argentin et britannique.  


S’exprimant en qualité de représentant du Conseil législatif du territoire, M. Richard Stevens a expliqué que les relations avec le Royaume-Uni avaient permis, depuis le conflit de 1982, de développer de manière considérable plusieurs secteurs de la vie économique et sociale des Îles Falkland.  « Nous avons pu moderniser notre Gouvernement et notre économie, basée sur l’agriculture.  Le secteur privé est en plein développement, notre réseau routier est en voie d’achèvement et l’accès à l’université se démocratise », a-t-il indiqué.  Aux yeux de M. Richard Davis, autre pétitionnaire représentant le Conseil législatif des Îles Falkland, la communauté internationale ne doit pas accepter les velléités de quasi-contrôle de l’Argentine sur le territoire considéré.  Les pétitionnaires ont ensuite demandé au Comité spécial de les aider à exercer leur droit à l’autodétermination.  « Nous sommes victimes d’un différend entre deux États Membres », ont-ils lancé. 


Souhaitant maintenir l’association entre les Îles Falkland et ses deux pays dans l’intérêt de la population locale, ils ont rejeté le projet de résolution proposé par la Bolivie, le Chili, Cuba et le Venezuela.  « Comment approuver une résolution qui ne mentionne nulle part notre droit à l’autodétermination? » a lancé M. Davis.  


De son côté, le Ministre argentin des affaires étrangères et du commerce international, M. Jorge Taiana, a estimé que la question des Îles Malvinas comportait deux dimensions, l’une portant sur l’applicabilité du principe d’intégrité territoriale, l’autre sur le fait que le Royaume-Uni refuse d’entendre les appels à la négociation de la communauté internationale. 


Selon lui, l’applicabilité du principe d’autodétermination est rendue impossible par le fait que seuls des nationaux de la puissance coloniale vivent sur ce territoire « annexé de force ».  Déplorant le manque de volonté politique du Royaume-Uni qui, en refusant de retourner à la table des négociations, « bloque le processus de décolonisation », M. Taiana a en outre stigmatisé les actions unilatérales menées les autorités britanniques sur place.  « La présence de l’armée britannique sur place, sa mainmise dans l’organisation des pêches notamment, ne constituent pas des actions constructives et justes », a-t-il estimé.  C’est en ce sens qu’il a invité le Gouvernement britannique à reprendre les négociations en vue de parvenir, par des moyens pacifiques, à un règlement acceptable par tous de la question des Îles Malvinas.  


Cet appel a trouvé un écho favorable auprès des autres États Membres qui ont pris la parole.  Tous ont plaidé en faveur de la reprise des négociations par les deux pays en vue de régler tous les aspects relatifs à l’avenir de ce territoire et d’appliquer, dans les meilleurs délais, les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale sur cette question.  


Le Comité spécial reprendra ses travaux demain, vendredi 16 juin, à 10 heures.  


Audition de pétitionnaires


M. RICHARD STEVENS, représentant du Conseil législatif des Îles Falkland, a déclaré que les choix opérés par le Gouvernement des Falkland (Malvinas) n’étaient pas dictés par une puissance coloniale.  Ces choix sont pris par le biais d’un système élu de gouvernance, véritable émanation de la volonté du peuple.  Notre société est une société multiculturelle et tolérante, et nous pourrions faire plus, si nous avions davantage de liberté. 


Nos relations avec le Royaume-Uni reposent sur ce postulat mais notre mode vie est freiné tout autant par ces relations.  Poursuivant, le pétitionnaire a expliqué que le conflit de 1982 avait laissé des traces mais que, également, des choses positives en avaient découlé.  Nous avons pu moderniser notre Gouvernement et notre économie, basée sur l’agriculture.  Le secteur privé est en plein développement et notre réseau routier est en voie d’achèvement.  L’accès à l’université se démocratise, ont ajouté les représentants, et notre pays voit des sociétés se développer rapidement avec le retour des élites sur son sol. 


Intervenant aussi au nom du Conseil législatif des Îles Falkland, M. RICHARD DEVIS a noté que s’agissant des progrès sociaux, de véritables services de santé étaient à présent opérationnels, ce qui n’était pas le cas avant le conflit de 1982.  De manière générale, la confiance de la population dans l’avenir est au plus haut.  Notre démocratie évolue, ce qui montre finalement que nous ne sommes pas une colonie.  C’est pourquoi, la communauté internationale ne doit pas accepter les velléités de quasi-contrôle de l’Argentine sur notre territoire.  Nous voulons une relation normale et fructueuse avec ce pays, à même de nous faire prospérer.  Nous ne voulons pas, à l’inverse, d’une annexion déguisée et qui s’exercerait sous le prétexte d’une manipulation des faits historiques qui va à l’encontre de l’esprit de la Charte des Nations Unies. 


Les pétitionnaires ont ensuite demandé au Comité de les aider à exercer leur droit à l’autodétermination.  Nous sommes victimes d’un différend entre deux États Membres, ont-ils lancé.  Nous souhaitons vivement maintenir notre association avec ses deux pays, mais en décidant dans tous les cas des intérêts à défendre pour le seul bien de notre peuple.  Dans ce cadre, ont-ils ajouté, comment approuver une résolution qui ne mentionne nulle part notre droit à l’autodétermination?  Depuis son adoption, la résolution L.7 n’a impulsé aucune action concrète.  Ce droit, la communauté internationale en convient largement, nous revient absolument.  Or, l’Argentine continue à dénier le caractère distinctif de notre identité culturelle.  Parce qu’aux yeux de ce pays nous ne sommes pas un peuple autochtone, on veut nous retirer l’ensemble des droits fondamentaux.  Nous sommes une communauté vivante, multiculturelle et dynamique, qui s’efforce de tirer profit dans un esprit fraternel de l’association volontaire qui nous unit au Royaume-Uni.  Cette association n’a rien d’un colonialisme moderne, elle découle d’un choix fait en connaissance de toutes les options qui s’offrent à nous.  Et ce n’est pas Westminster qui désire nous faire changer de gouvernement contre notre volonté, ce qui est moralement inacceptable, mais le Gouvernement argentin.


En conclusion, les pétitionnaires ont redit que la résolution dont le Comité était aujourd’hui saisi était incompatible avec les principes de la Charte des Nations Unies.  L’adoption annuelle de ce projet de résolution n’est rien d’autre qu’un rituel inefficace, qui ne reconnaît pas nos droits en tant que peuple.  Ce texte inacceptable fait fi de l’opinion du peuple même qui y est mentionné. 


Mme MARÍA ANGÉLICA VERNET, pétitionnaire individuelle, a affirmé qu’elle était issue d’une famille qui vivait dans les Îles Malvinas jusqu’à ce qu’elle en soit expulsée par les forces britanniques en 1833.  Elle a détaillé notamment l’histoire du Gouverneur Vernet dans les Îles Malvinas et l’évolution qui a amené aux premières installations d’habitants sur le territoire, insistant sur l’intérêt et le soutien des autorités de Buenos Aires à ces installations.  La population établie par Vernet dans les Îles était multinationale mais avec une prédominance claire d’Argentins avant que le Royaume-Uni ne la remplace pour justifier l’illégalité de son occupation, a indiqué la pétitionnaire.  Le présumé droit à l’autodétermination n’est pas valable car les habitants des Îles Malvinas ne sont pas un peuple ou une nation distincte, ils ne sont pas différents des Britanniques, ils sont eux-mêmes de la métropole, a-t-elle déclaré, affirmant que les Nations Unies leur reconnaissaient des droits à l’exception de celui à l’autodétermination.  L’État argentin avait intégré ce territoire, en tant que territoire argentin, je suis convaincue des droits souverains de l’Argentine sur ce territoire, a-t-elle conclu, appelant à des négociations pour mettre un terme à une situation coloniale qui est une insulte pour tout le continent américain. 


Mme DOLORES REYNOLDS, pétitionnaire individuelle, a indiqué qu’elle était la descendante directe du Révérend Thomas Bridges, dont le nom est étroitement lié à l’histoire des Îles Malvinas.  La mobilité entre les îles et la Terre de Feu en Argentine était très importante, a-t-elle indiqué, affirmant que les Britanniques ont expulsé et remplacé la population des îles afin de couper ces liens qui existaient entre l’Argentine et les Malvinas.  De nombreux citoyens britanniques, qui sont arrivés dans les îles après 1833, comprenaient les liens puissants qui existaient avec l’Argentine, au-delà de la proximité géographique, et n’étaient pas d’accord avec la politique coloniale du Royaume-Uni, qui avait pour but de contrecarrer les justes réclamations de souveraineté de l’Argentine, a assuré la pétitionnaire.  Les descendants britanniques qui vivent aujourd’hui en Argentine depuis de nombreuses générations ont apporté beaucoup au pays et vivent en pleine harmonie avec ceux d’autres descendances, a-t-elle déclaré, affirmant qu’il en serait de même pour la population de nationalité britannique vivant dans les Îles Malvinas, Géorgie du Sud et Sandwich du Sud lorsque l’Argentine y aura retrouvé pacifiquement sa souveraineté. 


Déclarations des États Membres


M. HERALDO MUÑOZ (Chili), au nom de la Bolivie, de Cuba et du Venezuela, a présenté le projet de résolution A/AC.109/2006/L.8 qui reflète, à ses yeux, les principaux éléments de la doctrine développée par les Nations Unies sur la question des Îles Falkland (Malvinas).  Ce projet de résolution rappelle en effet qu’il s’agit là d’une question coloniale spécifique et particulière entre deux États, l’Argentine et le Royaume-Uni, qui revendiquent tous deux la souveraineté sur le territoire.  Le seul moyen de mettre fin à cette situation est de consolider un processus de dialogue et de coopération dans le cadre de négociations entre ces deux pays. 


Le représentant a déploré qu’il n’ait pas été possible jusque là d’initier des négociations diplomatiques directes entre les parties et rappelé le soutien de l’Amérique latine aux droits de l’Argentine sur cette question de souveraineté.  Le maintien de situations coloniales au XXIème siècle est un anachronisme inexplicable auquel il faut mettre fin, a-t-il insisté, estimant qu’il n’y avait aucune raison de continuer à repousser la recherche d’une solution sur la question des Îles Falkland (Malvinas).  


M. JORGE TAIANA, Ministre des affaires étrangères et du commerce international de l’Argentine, a déclaré que son pays était très actif sur le front de la décolonisation.  Nous coopérons régulièrement avec le Comité spécial et nous participons activement aux travaux de la Quatrième Commission.  Le Ministre argentin a poursuivi en disant que, selon lui, la question des Îles Malvinas comportait deux dimensions, l’une portant sur l’applicabilité du principe d’intégrité territoriale, l’autre sur le fait que le Royaume-Uni refuse d’entendre les appels répétés de la communauté internationale. 


Dans le cas du principe d’autodétermination, il convient de faire en sorte que celui-ci ne s’exerce pas en vue de transformer une possession illégitime en souveraineté.  Dans le cas de la question des Îles Malvinas, a-t-il fait remarquer, l’applicabilité du principe d’autodétermination est rendue impossible par le fait que seuls des nationaux de la puissance coloniale vivent sur ce territoire annexé de force et en violation du droit international.  Commentant le projet de résolution L.8, l’intervenant a noté que c’était le règlement de la dispute entre l’Argentine et le Royaume-Uni qui pourrait, seul, régler la question des Îles Malvinas, et ce, conformément aux termes de la Charte des Nations Unies et de la résolution 1514.  Se référant à la résolution 2065 portant aussi sur cette question, M. Taiana, a noté que le texte parlait d’« intérêts » de la population concernée et non de leurs « souhaits », ce qui confirme que le droit à l’autodétermination n’est pas applicable dans ce cas.  En effet, a jugé le Ministre argentin, la population des Îles Malvinas est une population britannique installée dans le but d’établir sur place une colonie.  Il s’agit donc, en l’espèce, d’un territoire colonial et non pas d’un peuple colonisé. 


M. Taiana a poursuivi, en rappelant que depuis des décennies, la communauté internationale presse le Gouvernement britannique de négocier avec l’Argentine en vue de parvenir à un règlement pacifique de la question des Îles Malvinas.  Pour le Ministre argentin, le refus obstiné de relancer ce cycle de négociations bloque le processus de décolonisation.  Ce manque de volonté politique devrait inquiéter les Nations Unies.  Le Royaume-Uni, a-t-il estimé, privilégie une approche unilatérale qui a des répercussions sur la vie quotidienne dans les Îles Malvinas.  La présence de l’armée britannique sur place, l’exploitation abusive des ressources maritimes -sa mainmise dans l’organisation des pêches notamment- ne constituent pas des actions constructives et justes.  Elles se situent même en marge du droit international.  Ces actions affectent gravement la coopération entre nos deux pays et sapent, ce faisant, le processus de négociations sur la souveraineté des Îles Malvinas.  Dans un tel contexte, a conclu M. Taiana, l’Argentine attend toujours que le Gouvernement du Royaume-Uni retourne à la table de négociations.  Ces négociations, a-t-il précisé, devront se tenir dans un esprit constructif, de respect mutuel et en tenant compte au premier chef des intérêts de la population des Îles Malvinas. 


M. RONALDO SARDENBERG (Brésil) a qualifié de coloniale la situation dans les Îles Malvinas.  Le différend sur la souveraineté de ce territoire doit être réglé pacifiquement, conformément aux dispositions de la Charte de l’ONU et aux résolutions pertinentes, a-t-il estimé.  Nous appuyons le Gouvernement argentin et souhaitons vivement que reprenne le dialogue entre le Royaume-Uni et l’Argentine.  Cela a été demandé à plusieurs reprises par les Nations Unies et les pays du continent sud-américain.  Dans cette région, a ajouté le représentant, les situations coloniales sont incompatibles avec les idéaux qui régissent nos pays, notamment en matière de coopération et de sécurité.  Pour le représentant brésilien, il est souhaitable que le projet de résolution L. 7 soit adopté sans vote.  Ce texte constitue un excellent cadre de travail pour parvenir pacifiquement à une solution acceptable et durable pour tous de la question des Îles Malvinas, a dit M. Mota Sardenberg. 


M. ELADIO LOIZAGA (Paraguay), s’exprimant au nom du MERCOSUR et des États associés, a rappelé que le MERCOSUR et les États associés soutenaient l’Argentine dans son droit légitime de souveraineté sur les Îles Malvinas, réaffirmant la nécessité de maintenir une pleine vigilance aux principes de la Charte des Nations Unies garantissant le non-recours à la menace ou à l’usage de la force dans les relations internationales.  Il a en outre souligné l’importance du droit à l’autodétermination des peuples et au principe de l’intégrité territorialee.  


La réclamation de l’Argentine a reçu de nombreux appuis au sein de forums internationaux, a-t-il affirmé, citant notamment la Déclaration de Brasilia du 11 mai 2005, la Réunion ministérielle entre le Groupe de Rio et l’Union européenne au Luxembourg du 27 mai 2005 et la Déclaration du Groupe des 77 à Doha le 16 juin 2005.  Nous sommes convaincus de la nécessité que les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni reprennent les négociations afin de trouver au plus vite un règlement pacifique, juste et définitif à cette question, a-t-il conclu. 


M. HUGO PEREYRA (Pérou) a estimé que la décolonisation était l’une des plus grandes réussites des Nations Unies, soulignant l’attachement de son pays au principe d’autodétermination des peuples.  Toutefois, le cas des Îles Malvinas est différent de la plupart des autres territoires traités par le Comité spécial, la solution ici est de reconnaître la souveraineté de l’Argentine sur les Îles Malvinas, Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et sur les zones maritimes qui les entourent, a-t-il déclaré, assurant qu’il s’agissait d’une conclusion basée sur l’histoire, la géographie et le droit. 


Les parties impliquées doivent ouvrir des négociations sur cette question au plus vite, a poursuivi le représentant, rappelant que les négociations de souveraineté n’étaient pas faciles et exigeaient de la patience, de l’imagination et surtout de la bonne foi.  Il n’y a pas d’autre choix que des négociations entre les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni, a-t-il conclu. 


M. FREDERICO PERAZZA, (Uruguay) s’est déclaré convaincu du bien-fondé de la demande argentine, qu’il considère légitime historiquement et juridiquement.  Nous réaffirmons notre appui à la position du Gouvernement argentin, qui réclame la souveraineté, tout en encourageant les parties à reprendre les négociations.  Le cœur du problème, a poursuivi le représentant, est qu’en aucune manière les habitants des Îles ne peuvent choisir d’être sujet britannique en territoire argentin.  À cet égard, jamais l’Argentine n’a remis en cause le droit de poursuivre librement le développement économique et culturel du territoire par sa population.  Rien ne laisse entendre que le Gouvernement argentin le fera après avoir récupéré la souveraineté des Îles Malvinas.  C’est pourquoi, a conclu le représentant, nous appuyons le projet de résolution sur la question et souhaitons qu’il sera adopté par consensus. 


M. ZHANG YISHAN (Chine) a indiqué que la position de son pays sur cette question demeurait la même: les problèmes de souveraineté territoriale entre pays doivent être réglés par des négociations pacifiques.  Il a en outre espéré que les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni agiraient conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale, poursuivraient leur dialogue constructif et travailleraient à une solution rapide, pacifique et juste à cette question. 


M. RUPERT DAVIES (Sierra Leone) a réaffirmé l’engagement de sa délégation à soutenir le peuple des Îles Falkland (Malvinas) dans le règlement de cette question.  La population est la seule habilitée à demander l’autodétermination et toute solution qui irait contre ses aspirations serait une violation des droits humains et des principes énoncés par la Charte des Nations Unies, a-t-il estimé. 


M. MILAD ATIEH (République arabe syrienne) a reconnu la bonne foi de l’Argentine quant à sa volonté de régler, par les voies pacifiques, la question de la souveraineté des Îles Malvinas.  L’intérêt que porte l’Argentine aux travaux et au mandat du Comité spécial, ainsi que son refus de l’occupation étrangère forcent admiration et respect.  Nous appuyons le projet de résolution sur cette question des Îles Malvinas, et nous souhaitons qu’elle soit adoptée par consensus.  Ce texte reconfirme le rôle capital que joue le communauté internationale dans le règlement des dernières situations coloniales, et ce, par les moyens pacifiques conformes à l’esprit de la Charte de l’ONU.  La reprise des négociations entre l’Argentine et le Royaume-Uni ne peut aboutir qu’à une solution appropriée et juste. 


M. SANGA PANGGABEAN (Indonésie) a indiqué que son pays avait toujours jugé important que le Comité spécial reconnaisse qu’aucun critère universel ne pouvait s’appliquer systématiquement à tous les cas de colonisation.  Par exemple, dans la situation qui nous occupe, nous sommes d’avis que le principe fondamental devant s’appliquer est celui de l’intégrité territorialee.  Nous encourageons dans ce contexte les deux pays concernés à reprendre sans délai les négociations sur le différend portant sur la souveraineté des Îles Falkland/Malvinas. 


M. JUAN ANTONIO YÁÑEZ-BARNUEVO (Espagne) a jugé qu’il était vital que les Gouvernements argentin et britannique reprennent les négociations en vue de trouver rapidement une solution acceptable par tous et conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies et aux dispositions de la Charte, y compris le principe d’intégrité territorialee. 


M. JAVIER LOAYZA BAREA (Bolivie) a rappelé que son pays appuyait les droits légitimes de souveraineté de l’Argentine sur les Îles Malvinas et encourageait toute initiative pour régler cette question.  Il est important que les parties reprennent des négociations, a-t-il ajouté, se félicitant que le Comité spécial encourage le multilatéralisme pour les questions qu’il examine.  Il a enfin appelé à une entente constructive, estimant que toute négociation entre l’Argentine et le Royaume-Uni permettrait aux deux pays de développer leurs relations bilatérales et multilatérales. 


M. ISIKIA SAVUA (Fidji) a rappelé qu’il n’existait pas de solution unique aux différentes situations de colonialisme qui perdurent.  Toutefois, le principe d’autodétermination nous guide, a-t-il assuré, rappelant que le processus était toujours difficile et qu’il exigeait des discussions et un dialogue entre le pouvoir administrant et les peuples des territoires.  La question des Îles Falkland est à l’ordre du jour des Nations Unies depuis plus de 40 ans, a poursuivi le représentant, estimant que leur population avait atteint un haut niveau de développement et montré qu’elle était en mesure de créer un environnement favorable pour arriver à leur objectif d’autodétermination.  


Tout en reconnaissant l’intérêt politique et les aspirations de la population des Îles, ma délégation ne peut ignorer que le processus d’autodétermination n’est possible que grâce à la pleine participation et coopération des pouvoirs coloniaux impliqués, en l’occurrence les Gouvernements du Royaume-Uni et de l’Argentine, a-t-il déclaré, appelant à l’ouverture de négociations sur la question.  Le représentant a néanmoins insisté sur la nécessité de prendre en considération les préoccupations et les souhaits de la population des Îles Falkland (Malvinas) dans ce processus, estimant que le Comité spécial devait être prêt à se rendre en mission spéciale dans le territoire au cas où il y serait invité. 


M. RODRIGO MALMIERCA DIAZ (Cuba) a déploré qu’une solution définitive à la question importante des Îles Falkland ne semble pas plus proche aujourd’hui.  Depuis les tous débuts de son existence, en tant que nation indépendante en 1816, l’Argentine avait exprimé sa ferme volonté politique d’exercer sa souveraineté sur les archipels et les zones maritimes de l’Atlantique rendus par l’Espagne, mais cela avait été usurpé en 1833 par l’expulsion des autorités et de la population des Îles Malvinas par les forces britanniques, a-t-il déclaré, réaffirmant le soutien de Cuba à la souveraineté de l’Argentine sur ce territoire.  


Le représentant a appelé à une solution négociée, juste et définitive dans les plus brefs délais qui prenne en compte à la fois le respect de l’intégrité territorialee de l’Argentine et la reconnaissance des intérêts des habitants de ces Îles.  Dans cette perspective, il a exhorté le Royaume-Uni à répondre aux appels répétés du Comité spécial pour la tenue de négociations directes avec l’Argentine.  Aucune action unilatérale ne saurait être menée tant qu’une solution définitive n’est pas trouvée, a-t-il ajouté, faisant part de sa préoccupation face à certaines actions menées unilatéralement par le Royaume-Uni.  


M. FRANCISCO JAVIER ARIAS CÁRDENAS (Venezuela) a rappelé le soutien de sa délégation au droit légitime de souveraineté de l’Argentine sur les Îles Malvinas au regard des principes de droit international qui régissent sa politique étrangère.  Il faut maintenir l’unité nécessaire à la solidarité pour que cesse une occupation imposée par la force par l’Empire britannique en 1833, a-t-il souligné, estimant qu’il s’agissait d’une blessure importante contre la patrie latino-américaine.  Il a appelé les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni à reprendre les négociations pour trouver une solution pacifique à la controverse qui permette de préserver l’unité politico-territoriale de l’Argentine.  Le représentant a indiqué qu’encourager et consolider l’intégration latino-américaine et l’intégrité nationale des pays d’Amérique latine qui ont été victimes de l’expansion impérialiste faisait partie du mandat de la Constitution de la République bolivienne du Venezuela. 


Mme RUTH ROUSE (Grenade) a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur du droit à l’autodétermination.  Dans ce contexte, nous demandons aux deux États concernés de reprendre les négociations, en vue de parvenir à la meilleure solution possible dans l’intérêt de la population des Îles Malvinas. 


M. ALBERT SITNIKOV (Fédération de Russie) a déclaré que son pays appuyait le projet de résolution proposé par la Bolivie, le Chili, Cuba et le Venezuela.  Nous souhaitons que ce texte soit adopté par consensus, et, comme par le passé, nous appelons les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni à retourner à la table des négociations.


M. LUC OKIO (République du Congo) a lui aussi appelé à un retour des deux États concernés à la table des négociations.  Il s’agit là de la seule voie à suivre pour parvenir à un règlement du conflit de souveraineté des Îles Falkland/Malvinas.  À cette fin, nous souhaitons également que le projet de résolution soit adopté par consensus.  Gageons également que ce texte sera suivi des faits. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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