DES PÉTITIONNAIRES DEMANDENT AU COMITÉ DES VINGT-QUATRE QUE LA QUESTION DE PORTO RICO SOIT À NOUVEAU INSCRITE À L’ORDRE DU JOUR DES NATIONS UNIES
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Comité spécial chargé d’étudier la situation
surl’application de la Déclaration sur l’octroi
del’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux
10e séance – matin
DES PÉTITIONNAIRES DEMANDENT AU COMITÉ DES VINGT-QUATRE QUE LA QUESTION DE PORTO RICO SOIT À NOUVEAU INSCRITE À L’ORDRE DU JOUR DES NATIONS UNIES
Le Comité spécial sur la décolonisation –Comité des Vingt-Quatre- a entendu aujourd’hui les derniers pétitionnaires sur la question des Porto Rico. Plusieurs questions principales sont ressorties des débats menés depuis hier, en particulier la possibilité de réinscrire la question de Porto Rico à l’ordre du jour des Nations Unies, bien que le territoire ait été retiré en 1952 de la liste des territoires non autonomes de l’Organisation. Le Comité demande certaines clarifications aux États-Unis, le pouvoir administrant à Porto Rico, notamment sur ces questions de statut.
Par ailleurs, plusieurs méthodes pour permettre à Porto Rico d’exercer son droit à l’autodétermination ont été évoquées, tout comme les questions de la reconnaissance des liens historiques et culturels entre Porto Rico et l’Amérique latine et les Caraïbes, et de l’élargissement de l’implication du territoire au sein des organisations internationales. Les problématiques liées à l’Île de Vieques et à sa décontamination, ainsi que celles liées à l’impact des multinationales sur l’économie portoricaine ont aussi été abordées.
Dans l’intérêt de clarifier la situation, à la fois pour le peuple de Porto Rico et pour les Nations Unies, cette question doit être prise dûment en considération par l’Assemblée générale, a conclu le Président du Comité spécial, M. Julian Hunte (Sainte-Lucie), afin que le peuple de Porto Rico puisse avancer en vue d’exercer pleinement son droit à l’autodétermination. Reconnaissant que de nombreuses questions soulevées ne rentraient pas dans le cadre du mandat du Comité, il a néanmoins estimé que ce dernier pouvait formuler des observations importantes sur la marche à suivre dans ce dossier.
M. Manuel Rivera, représentant de l’association Portoricains unis en action, a estimé que les derniers mois de 2005 et le début de 2006 avaient fait émerger de nouveaux défis pour les Portoricains dans leur lutte pour l’indépendance suite à une vague de violence et d’infractions aux droits de l’homme commises par le FBI incluant des agressions physiques, le saccage des habitations de plusieurs militants et même un assassinat prémédité. On a maintenu dans l’ignorance de ce complot les membres du gouvernement local, a-t-il accusé, mettant en cause directement les institutions militaires et gouvernementales américaines. Ces mêmes actes ont été perpétrés il y a 30 ans dans tout le reste de l’Amérique latine, notamment au Chili, a-t-il affirmé, estimant que le processus d’autodétermination du peuple portoricain devait s’accompagner du respect des droits de l’homme, ce qui, à ses yeux, passe par la libération des prisonniers politiques. Ce processus doit aussi inclure les portoricains vivant aux États-Unis. Le pétitionnaire a estimé que le Gouvernement américain faisait tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher le peuple portoricain d’avoir accès à l’indépendance. Il est temps que la communauté internationale considère comme une priorité la question de Porto Rico, a-t-il conclu.
Mme Anita Velez-Mitchell, représentante de Primavida, Inc., a déclaré que Porto Rico devait être traité comme un trésor par les États-Unis, évoquant le patrimoine culturel que cette île avait apporté à l’Amérique du Nord. Le territoire a été envahi par de nombreux clandestins venus avec de faux papiers, s’est-t-elle inquiétée, demandant une immigration mieux contrôlée par le Gouvernement américain, et insistant sur la richesse que constituent la double culture et la double langue pour les États-Unis.
M. Philip Aroyo, représentant des Jeunes employés de la démocratie de Porto Rico, a expliqué, que dès l’origine, le statut d’association mis en place par le Congrès américain ne constituait pas une solution définitive. Les options relatives au processus d’autodétermination étaient d’emblée ouvertes. L’ONU a, au fil des résolutions et décisions adoptées, encouragé la poursuite de ce processus en appuyant l’adoption d’une constitution au niveau local donnant un fort degré d’autonomie au territoire considéré. Il est maintenant temps que l’administration américaine éclaircisse les options en matière de statut qui s’offrent au peuple portoricain. Dans ce contexte, a poursuivi l’intervenant, le récent rapport de la Maison Blanche marque une avancée. Pour M. Aroyo, ce document représente un cadre qui est fondé juridique. Il est à même de faire aboutir plus vite le processus de décolonisation de l’île. Dans tous les cas, il contient plusieurs alternatives dont il faut tenir compte, sachant que, sous toutes ses formes, le système actuel d’association est devenu obsolète. Il faut doter Portor Rico d’un statut non territorial, autonome et pleinement démocratique au niveau national, a dit le pétitionnaire.
Le Comité spécial reprendra ses travaux en plénière à une date qui sera annoncée dans le Journal.
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