LE CONTRÔLEUR DES NATIONS UNIES BROSSE UN TABLEAU MITIGÉ DE LA SITUATION FINANCIÈRE DE L’ONU
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Cinquième Commission
15e séance – matin
LE CONTRÔLEUR DES NATIONS UNIES BROSSE UN TABLEAU MITIGÉ DE LA SITUATION FINANCIÈRE DE L’ONU
La situation du budget ordinaire des Nations Unies est incertaine et dépendra, pour 2006, des mesures prises dans les prochaines semaines par un petit nombre de pays, a déclaré ce matin M. Warren Sach, Contrôleur des Nations Unies, qui présentait, devant la Cinquième Commission (administrative et budgétaire), la situation financière de l’ONU au 31 octobre 2006. Il a, par ailleurs, noté que la situation financière des opérations de maintien de la paix et les liquidités disponibles étaient, elles aussi, tributaires des versements qu’effectueront quelques États Membres.
La seule manière dont ces questions peuvent être résolues est de s’assurer que les États Membres s’acquittent de leurs obligations financières en totalité et dans les délais, a-t-il insisté, en rendant hommage aux 23 pays qui ont versé toutes leurs contributions au 31 octobre 2006.
Dans sa déclaration, M. Sach a rappelé que la santé financière de l’ONU reposait sur quatre indicateurs: les contributions perçues, les contributions dues par les États Membres, les liquidités disponibles et la dette des Nations Unies envers les États Membres. Il a ainsi constaté que ceux-ci présentaient, cette année, un tableau mitigé. Alors qu’on s’attend à des liquidités supplémentaires pour le Plan-cadre d’équipement et à une baisse des contributions non réglées en matière de maintien de la paix, le budget ordinaire demeure incertain et on prévoit une augmentation de la dette de l’ONU envers les États Membres.
S’agissant du budget ordinaire, M. Sach a expliqué que bien que le montant des contributions dues était en diminution de 58 millions de dollars par rapport à la fin de 2005, ces sommes non acquittées totalisaient encore 661 millions de dollars. Il a regretté que le nombre d’États Membres ayant payé leurs contributions au titre du budget ordinaire en totalité, soit en diminution. Seuls 122 pays avaient payé celles-ci au 31 octobre 2006, contre 130, l’année précédente. Il a ainsi exhorté les États Membres qui ne l’avaient pas encore fait, à payer la totalité de ces contributions pour 2006, le plus rapidement possible.
Le Contrôleur a, de plus, souligné que 95% des 661 millions dus se rapportaient aux contributions non réglées de seulement quatre pays: le Japon, le Brésil, l’Argentine et les États-Unis. Ce dernier pays, à lui seul, doit 80% de cette somme, a-t-il précisé.
En outre, il a indiqué qu’il en était de même en ce qui concerne les liquidités disponibles à la fin de 2006. Il a fait remarquer que, selon la décision qui sera prise sur le budget national des États-Unis, l’Organisation devra peut-être emprunter plus de 200 millions dollars des comptes de réserve d’ici à la fin décembre. En revanche, si les États-Unis versent leurs contributions pour 2006 dans leur totalité, nous pourrions avoir un solde de liquidités similaire à celui de la fin de 2005, a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, M. Sach a affirmé que la situation financière des opérations de maintien de la paix dépendait, elle aussi, des dispositions que prendraient quelques pays avant la fin de l’année. Notant qu’on prévoyait une baisse de 350 millions de dollars des contributions non réglées par rapport à 2005, il a toutefois relevé que le total de ces sommes non versées s’élevait à 2,5 milliards de dollars, dont plus de la moitié était due par deux États Membres, les États-Unis et le Japon.
En outre, M. Sach a constaté que les liquidités disponibles pour les opérations de maintien de la paix se chiffraient à plus de 1,6 milliard de dollars. Toutefois, il a rappelé que l’utilisation de ces sommes faisait l’objet de restrictions puisque, seules les ressources des missions clôturées pouvaient servir à financer un emprunt entre missions. En fait, sur cette somme, seuls 41 millions proviennent de missions achevées, a-t-il noté, affirmant qu’il s’agissait d’une très faible marge. À cet égard, il a expliqué que le Secrétaire général avait proposé la consolidation des comptes de maintien de la paix pour une gestion plus efficace des liquidités disponibles et que, cette question devait être examinée lors de la reprise de session de la soixante et unième session.
Le Contrôleur a, par ailleurs, fait savoir que la dette envers les États Membres avait augmenté de 300 millions de dollars cette année, par rapport à 2005. Cette situation est due, essentiellement, au déploiement complet de troupes à l’ONUCI et à la MINUS, ainsi qu’aux troupes additionnelles à la MONUC, à l’expansion de la FINUL et à l’établissement de la MINUT. Il a rappelé que le Secrétaire général était résolu à remplir ses obligations envers les pays contributeurs de troupes et d’équipements mais que, ces remboursements dépendaient des États Membres qui devaient eux-mêmes honorer leurs propres obligations financières.
Par ailleurs, il a fait valoir que les situations financières du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) étaient relativement saines et que les contributions en suspens avaient diminué, cette année, de 18 millions de dollars. Il a toutefois noté que 106 pays n’avaient pas réglé leurs obligations financières à l’un ou aux deux tribunaux et que, les États-Unis, à eux seuls, étaient responsables pour les deux tiers des 55 millions de dollars non payés par les États Membres.
M. Sach a, enfin, souligné que l’ONU avait reçu 86 millions des 152 millions nécessaires aux activités préparatoires du plan-cadre d’équipement et a exhorté les États Membres à verser rapidement leurs contributions pour garantir l’exécution de ce projet dans les délais établis.
Suite à cette présentation, la Cinquième Commission a repris l’examen du rapport sur les activités du Bureau des services de contrôle interne (BSCI)*. Répondant aux questions préalablement posées par le représentant de Singapour sur la réforme des achats**, Mme Inga-Britt Ahlenius, Secrétaire générale adjointe au Bureau des services de contrôle interne, a indiqué que les sept rapports du Groupe de travail sur les achats avaient été présentés aux directeurs de programmes pertinents et qu’il lui revenait de décider s’ils seraient transmis aux États Membres. Concernant les enquêtes en cours sur les deux membres du personnel, elle a précisé que les rapports qui en seront issus seraient présentés au Secrétaire général adjoint du Département de la gestion et au Vice-Secrétaire général.
Par ailleurs, concernant le rapport de Deloitte & Touche, elle a indiqué que le BSCI n’était pas d’accord avec sa conclusion selon laquelle les organes de contrôle existants, dont le BCSI, géraient certains risques mais n’étaient pas efficaces pour prévenir toutes les formes de corruption. Gérer les risques relève exclusivement de la responsabilité de l’administration, a-t-elle affirmé, et non de celle du BSCI, puisqu’il se doit de rester indépendant. Elle a déclaré qu’en dépit de contraintes de ressources, le BSCI avait très largement contrôlé les activités d’achats de l’Organisation et formulé des recommandations pour prévenir les risques. L’étude de Deloitte & Touche constituait une évaluation et non un audit, a-t-elle conclu. Enfin, répondant à une question additionnelle du représentant de Singapour, qui s’inquiétait de l’impact qu’aurait la démission du Secrétaire général adjoint à la gestion, sur les délais, Mme Ahlenius a indiqué qu’un Secrétaire général adjoint par intérim allait lui succéder temporairement.
Cet après-midi, la Cinquième Commission poursuivra son débat sur la gestion des ressources humaines.
* Voir notre communiqué du 11 octobre 2006, publié sous la cote AG/AB/3755 pour
la présentation de ce rapport.
** Voir notre communiqué du 23 octobre 2006, publié sous la cote AG/AB/3760
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