LA CINQUIEME COMMISSION EXAMINE LE FINANCEMENT DE LA MISSION DE L’ONU POUR LA STABILISATION EN HAITI ET CELUI DE LA MISSION DES NATIONS UNIES AU SOUDAN
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Cinquième Commission
57e séance – matin
LA CINQUIEME COMMISSION EXAMINE LE FINANCEMENT DE LA MISSION DE L’ONU POUR LA STABILISATION EN HAITI ET CELUI DE LA MISSION DES NATIONS UNIES AU SOUDAN
La Commission administrative et budgétaire (Cinquième Commission) a, ce matin, examiné le financement de la Mission de l’ONU pour la stabilisation des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH) et de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS).
Créée en avril 2004, la MINUSTAH a pour mandat de promouvoir un climat stable, sûr, et propice au bon déroulement du processus constitutionnel et politique en Haïti; d’aider le Gouvernement de transition à surveiller, restructurer et réformer la Police nationale haïtienne; d’aider au rétablissement et au maintien de l’état de droit, de la sécurité publique et de l’ordre public en Haïti; d’appuyer le processus constitutionnel et politique en cours en Haïti et de soutenir les efforts de promotion et de défense des droits de l’homme.
La Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS), qui entre dans sa deuxième année, a pour mandat, quant à elle, d’apporter un soutien à la mise en œuvre de l'Accord de paix global, notamment en vérifiant l'application de l'Accord de cessez-le-feu; en observant les mouvements des groupes armés et le redéploiement des forces dans les zones où la MINUS est déployée conformément à l'Accord de cessez-le-feu; et en aidant à mettre en place le programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion prévu par l'Accord de paix global.
Le Contrôleur des Nations Unies, M. Warren Sach, a précisé aux délégations que le budget de la MINUSTAH pour l’exercice allant du 1er juillet 2006 au 30 juin 2007 était estimé à 490,6 millions de dollars, ce qui représente une réduction d’environ 5% par rapport au crédit ouvert en faveur de la Mission pour la période 2005/2006. Cette baisse, a indiqué M. Sach, est attribuable à la réduction du coût des rations, ainsi qu’à des besoins moindres en infrastructures. Le Président du Comité consultatif sur les questions administratives et budgétaires (CCQAB), M. Rajat Saha, a pour sa part précisé que ce Comité recommandait une réduction de 385 000 dollars du budget proposé.
S’agissant de la MINUS, Warren Sach, a indiqué que le budget de cette Mission pour l’exercice allant du 1er juillet 2006 au 30 juin 2007, était estimé à 1,081 milliard de dollars, ce qui représente une augmentation de 112,2 millions de dollars par rapport à l’exercice précédent, dont le crédit ouvert pour la période 2005-2006 s’élevait à 969,5 millions de dollars. Le Président du CCQAB, Rajat Saha, a précisé qu’au moment où la MINUS entre dans sa deuxième année, il est indispensable d’en améliorer les projections budgétaires.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole au cours de cette réunion de la Commission: Bahamas (au nom de la CARICOM), Australie (au nom du CANZ), et États-Unis.
La prochaine réunion de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal.
FINANCEMENT DE LA MISSION DES NATIONS UNIES POUR LA STABILISATION EN HAITI (MINUSTAH)
Présentation de rapports
M. WARREN SACH, Contrôleur des Nations Unies, a présenté les deux rapports du Secrétaire général relatif à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti. S’agissant du rapport sur l’exécution du budget de la MINUSTAH pour l’exercice allant du 1er juillet 2004 au 30 juin 2005 (publié sous la cote A/60/646), il a rappelé que l'Assemblée générale avait ouvert un crédit de 379 millions de dollars à cette Mission pour la période 2004-2005. Le montant total des dépenses pour cette même période s’est élevé à 377,2 millions générant un solde inutilisé de 1,8 million, a-t-il indiqué. Il a expliqué que ce solde était du, entre autres, à une baisse des coûts de voyage du personnel militaire et à une baisse de l’utilisation des hélicoptères en raison de retards dans le déploiement des troupes. Il a aussi souligné que le projet de résolution sur le financement de la MINUSTAH refléterait un crédit aux États Membres d’une somme totale de 6,6 millions de dollars, comprenant le solde inutilisé de 1,8 millions et d’autres recettes de 4,8 millions.
Concernant le rapport sur le budget de la MINUSTAH pour l’exercice allant du 1er juillet 2006 au 30 juin 2007 (publié sous la cote A/60/728), M. Sach a noté que ce budget était estimé à 490,6 millions de dollars, ce qui se traduit par une réduction d’environ 5% par rapport au crédit ouvert pour la période 2005/2006. Cette baisse, a-t-il fait valoir, est attribuable aux coûts des rations, dont les prix ont baissé, ainsi qu’à des besoins moindres en infrastructures en raison de l’achèvement des grands projets initiés dans ce domaine.
M. RAJAT SAHA, Président du Comité consultatif sur les questions administratives et budgétaires (CCQAB), a pour sa part présenté le rapport produit par ce Comité sur le financement de la MINUSTAH (publié sous la cote A/60/869). Il a souligné que le Comité recommandait une réduction de 385 000 dollars par rapport au budget proposé. Il a indiqué que cette réduction était liée aux recommandations faites sur les postes et sur l’emploi de consultants. Il a recommandé que la Mission supprime un poste de niveau P-4 et effectue un reclassement à un niveau inférieur de trois postes de niveau P-5. Il s’est aussi inquiété de voir que la Mission avait recours à des services de consultants pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration (DDR) alors que 56 postes affectés à ces tâches avaient été mis à la disposition de la MINUSTAH par l’Assemblée générale. Il a estimé que le CCQAB n’avait pas reçu d’informations convaincantes démontrant que ce travail ne pouvait être exécuté par le personnel existant au sein de la Mission et qui possède une expertise avérée en matière de DDR. Ainsi, il a souligné que le CCQAB ne recommandait pas l’approbation de ressources pour l’emploi de ces consultants. M. Saha s’est dit par ailleurs préoccupé par les besoins relatifs à l’emploi des interprètes et a recommandé un passage de leur statut contractuel à des postes permanents. Le coût en serait moins important, a-t-il insisté. Enfin, il a rappelé que le CCQAB avait déjà demandé une réduction des coûts de voyage de l’administration et a regretté que ce budget ait été dépassé pour la période 2005-2006. Le budget proposé pour les voyages en 2006-2007 doit être utilisé prudemment, a-t-il argué.
Déclaration
M. FRANK DAVIS (Bahamas), qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a rappelé que le 7 février 2006, le peuple haïtien avait montré qu’il voulait être gouverné par une personne de son choix. Avec le rétablissement de l’ordre constitutionnel en Haïti, a-t-il poursuivi, la Communauté des Caraïbes attend avec intérêt que le pays reprenne sa juste place dans les organes et réunions de la CARICOM. Il a affirmé que la CARICOM était prête à accompagner le Gouvernement et le peuple d’Haïti alors qu’ils font face à nombreux défis dans leur quête pour un développement économique, politique et social durable. Insistant sur l’importance de la sécurité et de la stabilité dans ce cadre, il a estimé qu’il fallait non seulement un engagement du peuple et du Gouvernement haïtiens, mais aussi de la communauté internationale. À cet égard, il a déclaré que le soutien fourni sur le terrain par la MINUSTAH devait être poursuivi. La présence et la contribution de la Mission ont été des facteurs clefs pour la stabilisation du pays et la réussite du processus électoral, a-t-il argué.
M. Davis s’est félicité de voir que les recommandations du Secrétaire général et du CCQAB étaient suivies par la MINUSTAH. Il a ainsi souligné les efforts continuellement déployés pour examiner les besoins en personnel, et a estimé, en accord avec le CCQAB, que la formation professionnelle du personnel national constituait une contribution importante pour le renforcement des capacités du pays. Il s’est aussi dit en faveur de la création d’une radio des Nations Unies en Haïti et a appuyé les efforts de la MINUSTAH pour mettre en place une capacité électorale permanente. Enfin, il a indiqué que la CARICOM s’employait à faciliter l’intégration d’Haïti aux différents programmes et institutions qui coordonnent le fonctionnement de cette Communauté. Il a invité le Président Préval à faire part à la CARICOM de ses attentes quant à la nature précise de l’assistance qu’il souhaite recevoir.
FINANCEMENT DE LA MISSION DES NATIONS UNIES AU SOUDAN (MINUS)
Présentation de rapports
Présentant les rapports du Secrétaire général sur l’exécution du budget de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) pour l’exercice allant du 1er juillet 2004 au 30 juin 2005 (publié sous la cote A/60/626), le Contrôleur des Nations Unies, M. Warren Sach, a indiqué que par sa résolution 60/122 du 8 décembre 2005, l’Assemblée générale avait ouvert, aux fins de la mise en place de la Mission, un crédit d’un montant brut de 222 millions de dollars pour le maintien de la MINUS pour la période allant de 2004 à 2005. Les dépenses totales encourues au cours de cette période se sont élevées à 218,8 millions de dollars, ce qui se traduit par un solde inutilisé de 3,2 millions de dollars en raison des délais pris dans le déploiement d’équipements, a indiqué M. Sach. Mais ces économies ont été également partiellement réduites par des besoins supplémentaires, comme l’achat d’unités préfabriquées et l’acquisition, non budgétisée, de groupes électrogènes, a-t-il souligné. Il a précisé que le projet de résolution qu’adoptera l’Assemblée générale sur le financement de la MINUS tiendra compte d’une somme à porter au crédit des États Membres, qui s’élève à 2 millions de dollars.
Passant à la présentation du rapport publié sous la cote A/60/726, qui est relatif au budget de la Mission des Nations Unies au Soudan pour l’exercice allant du 1er juillet 2006 au 30 juin 2007, M. Sach a rappelé que ce budget est estimé à 1,81 milliard de dollars, ce qui représente une augmentation de 112,2 millions de dollars par rapport à l’exercice précédent, et se traduit par un crédit ouvert pour la période 2005-2006 d’un montant de 969,5 millions de dollars. Cette augmentation est attribuable au plein déploiement du personnel international et de postes supplémentaires proposés; au déploiement complet des contingents militaires, de police civile, et par l’attribution d’un montant plus élevé aux activités de soutien aux processus de DDR. Cette augmentation est compensée en partie par des besoins inferieurs en matière d’infrastructures, d’achat de matériel et de carburant pour les opérations aériennes, a indiqué M. Sach. Le projet de résolution concernant ce budget tiendra compte de l’exclusion des dispositions liées aux charges de l’assurance maladie, a-t-il déclaré.
Déclarations
Le Président du Comité consultatif sur les questions administratives et budgétaires (CCQAB), M. RAJAT SAHA, a ensuite indiqué que le Comité recommandait une diminution de 594 300 dollars du budget de la MINUS. Le coût du financement de la Mission pour la période allant de juillet 2006 à juin 2007 pourrait être réexaminé, comme le prévoit le rapport du Secrétaire général, a dit M. Saha, en indiquant que ces prévisions de dépenses seront déposées le plus rapidement. Au moment où la MINUS entre dans sa deuxième année, le Comité insiste pour que les hypothèses budgétaires liées à son fonctionnement soient améliorées. Le Comité soutient d’autre part les propositions visant à se servir de moyens de transport fluviaux, et se dit en faveur de méthodes plus efficaces de transport au sud du Soudan en particulier, a dit le Président du CCQAB.
M. PETER STONE (Australie), qui s’exprimait au nom des pays du Groupe CANZ que sont le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, a estimé qu’une expansion de la MINUS pourrait amener la Commission à examiner sous peu un budget révisé. « Nous espérons qu’une expansion de la Mission sera prise en considération dans les décisions prises en matière de recrutement et de gestion. La nature à long terme de la Mission exige la pleine intégration du secteur de la police civile, et des personnels militaires et humanitaires », a dit M. Stone. Nous encourageons le Secrétaire général à continuer à creuser l’idée d’une mission intégrée, a poursuivi le représentant. « Nous nous rallions au CCQAB pour nous féliciter des efforts de la Mission en vue de parvenir à un budget basé sur les résultats. Pour une Mission d’une telle ampleur, il faut une ligne de responsabilités bien définie », a-t-il poursuivi. Le représentant australien a également appuyé l’idée de recruter du personnel local, ainsi que l’idée de faire des économies en empruntant les voies fluviales plutôt qu’ariennes pour le transport. Il a aussi appuyé l’idée de partager le matériel avec d’autres organisations.
M. DAVID TRAYSTMAN (États-Unis) a déclaré que la MINUS avait encore beaucoup de défis à relever, et il a souligné la nécessité d’appuyer la Mission et le dialogue avec les partenaires locaux au Soudan. Cette Mission devra disposer d’un leadership fort, a déclaré M. Traystman. « Il sera important de comprendre quelle sera la répartition du travail entre par exemple le Bureau stratégique et le Bureau du chef du personnel », a-t-il relevé, en notant avec satisfaction la proposition visant à transférer davantage de matériels par voie fluviale ainsi que la détermination de la Mission à coopérer avec d’autres organismes présents sur le terrain. Les États-Unis demandent des précisions sur le partage des responsabilités et sur le processus de DDR. Il semble en effet que la MINUS mène des activités qui seraient davantage du ressort des organisations humanitaires, a ajouté le représentant.
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