En cours au Siège de l'ONU

AG/AB/3728

LA CINQUIÈME COMMISSION POURSUIT L’EXAMEN DE LA RÉFORME DE L’ONU ET DES 23 PROPOSITIONS CONTENUES DANS LE RAPPORT « INVESTIR DANS L’ONU »

4/04/2006
Assemblée généraleAG/AB/3728
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission

45e séance – matin


LA CINQUIÈME COMMISSION POURSUIT L’EXAMEN DE LA RÉFORME DE L’ONU ET DES 23 PROPOSITIONS CONTENUES DANS LE RAPPORT « INVESTIR DANS L’ONU »


Selon des délégations, la réforme ne doit pas altérer le caractère intergouvernemental de l’ONU ni entraver les pouvoirs de l'Assemblée générale


Poursuivant ce matin l’examen entamé hier* du rapport du Secrétaire général  intitulé « Investir dans l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour lui donner les moyens de sa vocation mondiale**» et de ses 23 propositions pour renforcer l’efficacité des Nations Unies, la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) a entendu des déclarations des représentants du Pakistan et du Nigéria qui ont souhaité que la réforme en cours ne vienne en aucun cas atténuer le caractère intergouvernemental de l’ONU, ni entraver le rôle de contrôle et l’autorité de l'Assemblée générale.  Cette dernière doit notamment prévenir que ces réformes n’aboutissent pas sans impliquer le personnel de l’Organisation, qui en est l’atout le plus considérable.


Plusieurs délégations ont mentionné que la responsabilisation était un élément clef de la réforme en souhaitant que l’on mette en place des objectifs qui permettront d’évaluer les performances du Secrétariat.  Dans le contexte de ces débats, elles ont souligné l’importance du rapport complémentaire et détaillé du Secrétaire général attendu le mois prochain, ainsi que celui portant sur la gestion des ressources humaines attendu au mois de septembre 2006.  « Il faut que les États Membres se concentrent sur l’octroi de directives stratégiques pour contribuer à la qualité de ce rapport détaillé », ont-elles insisté.  


Le représentant de la Fédération de Russie, quant à lui, s’est étonné de la hâte avec laquelle le Secrétariat envisageait, sans concertation avec les États Membres qui sont les premiers clients des services linguistiques et de traduction, de délocaliser ces services avec tous les risques que cela comporte en termes de qualité.  Sur un tout autre domaine, il a estimé, contrairement à l’avis du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) que la distribution des fonctions entre le Secrétaire général et le Vice-Secrétaire général, dépassait les prérogatives du Secrétaire général.


La délégation de la République de Corée, divisant en trois catégories les 23 propositions du Secrétaire général -celles de la prérogative du Secrétaire général n’exigeant pas l’approbation de l'Assemblée; celles de la prérogative du Secrétaire général avec des incidences financières exigeant l’intervention de l'Assemblée; et celles exigeant une décision de l'Assemblée- a demandé au Secrétaire général de mettre en œuvre rapidement les propositions dépendant exclusivement de sa prérogative en tant que chef de l’administration de l’ONU.


Après avoir examiné le projet de programme de travail de la Commission du 3 au 14 avril, la représentante de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s’est dite préoccupée de l’insuffisance des services de conférence, tout en prenant note des efforts du Secrétariat de tenir des séances d’ici jeudi 6 et vendredi 7 avril.  


Parmi les autres questions soulevées aujourd’hui figuraient notamment les prestations du personnel sur le terrain, le renforcement du Fonds de roulement, la création d’un Fonds de réserve pour les fluctuations monétaires, l’imposition d’intérêts sur les arriérés ou encore les organes d’experts, la transparence du processus de sélection des cadres, les achats dans les opérations de maintien de la paix, ou encore le projet contesté de Bureau de la gestion du changement.    


De son côté, le représentant de l’Égypte a déclaré que ses préoccupations rejoignaient celles qui avaient été soulevées hier par la Norvège et l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77, et aujourd’hui par les délégations du Pakistan et du Nigéria.   


En fin de séance, le Président de la Commission, M. John W. Ashe (Antigua-et-Barbuda), a indiqué que les négociations concernant le Plan-cadre d’équipement étaient allées aussi loin que possible et qu’un projet de résolution sur la question serait présenté prochainement.  


La prochaine réunion de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal.


*     voir communiqué AG/AB/3727 du 3 avril 2006

**    rapport A/60/692 du Secrétaire général



RÉFORMES DES NATIONS UNIES: MESURES ET PROPOSITIONS


Déclarations


M. SUL KYUNG-HOON (République de Corée) a divisé les 23 propositions du Secrétaire général visant à réformer le Secrétariat en trois catégories: celles relevant de la prérogative du Secrétaire général et n’exigeant pas l’approbation de l'Assemblée générale; celles relevant de la prérogative du Secrétaire général avec des incidences financières exigeant l’intervention de l'Assemblée générale; et celles exigeant une décision de l'Assemblée.  Il a demandé au Secrétaire général de mettre en œuvre les propositions dépendant exclusivement de ses prérogatives en tant que chef de l’administration de l’ONU.


Par ailleurs, il a appelé les États Membres à se concentrer sur l’octroi de directives stratégiques pour contribuer à la qualité du rapport complémentaire et détaillé attendu pour mai 2006.  Avec nos directives concertées, a-t-il ajouté, je suis certain que le Secrétariat présentera des directives très claires d’ici au mois de mai.  À l’instar du CCQAB, il a déclaré que la responsabilisation était un élément clef de la réforme en souhaitant que l’on mette en place des objectifs qui permettront d’évaluer les performances du Secrétariat. 


M. IMTIAZ HUSSAIN (Pakistan) a soulevé plusieurs questions visant à obtenir des clarifications sur la portée et les incidences de cette réforme.  Il a tout d’abord souhaité que cette réforme ne porte pas atteinte au caractère intergouvernemental de l’ONU.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’une plus grande responsabilisation.  Il a demandé que le processus de réforme en cours ne vienne pas saper le rôle de contrôle et l’autorité de l'Assemblée générale.  La réforme de la gestion intéresse particulièrement l'Assemblée, il a demandé des précisions sur le statut sur la publication des rapports demandés dans le domaine de cette réforme.    


Il a souligné l’importance du rapport complet sur la gestion des ressources humaines qui doit être publié d’ici le mois de septembre.  Il a noté que l’idée d’établir un Bureau de la gestion du changement n’avait pas été bien reçue et continuait de susciter des questions quant à son rôle et à son financement.  Il a demandé des précisions sur les projets d’intégration du personnel du Siège et sur le terrain et des plus amples détails sur le cadre des futurs objectifs de la mobilité du personnel.  Dans le même ordre d’idées, il a demandé des précisions sur les éléments principaux de la planification des carrières, en souhaitant savoir si le personnel du terrain serait amené à être transformé en personnel de Secrétariat. 


En outre, le représentant a également demandé comment le processus de sélection des cadres pouvait être rendu plus transparent en souhaitant des précisions sur le caractère inadéquat de récents investissements dans les technologies de l’information.  S’agissant des achats, il a proposé que l'Assemblée suive les achats de tous les fonds et programmes de l’ONU.  Il a estimé qu’une plus grande autorisation d’engagement des dépenses des opérations de paix représentait une atteinte aux prérogatives de l'Assemblée générale.  Enfin, il a souhaité que les délais arrêtés pour les travaux de la Cinquième Commission ne soient qu’indicatifs.


M. ANDREY V. KOVALENKO (Fédération de Russie) a souhaité de plus amples précisions sur le fonctionnement des Nations Unies dans le domaine de la finance et de la gestion du personnel.  Il a appuyé les recommandations générales du CCQAB sur les principaux paramètres du rapport devant être présenté au mois de mai.  Il a souhaité que les propositions sur la modification de politiques et de dispositions en matière de règles financières et règlement du personnel soient assorties d’explications sur les moyens d’améliorer l’efficacité du Secrétariat.  Pour ce qui est de questions comme les prestations du personnel sur le terrain, le renforcement du Fonds de roulement, la création d’un Fonds de réserve pour les fluctuations monétaires, l’imposition d’intérêts sur les arriérés ou encore les organes d’experts, il a estimé qu’il ne fallait pas affaiblir mais renforcer les mécanismes de contrôle à la disposition des États Membres pour mesurer la bonne utilisation des ressources confiées au Secrétariat.


Quant à la redistribution des fonctions entre le Secrétaire général et Vice-Secrétaire général, il a estimé, contrairement au CCQAB, que cette question dépassait les prérogatives du Secrétaire général.  S’agissant des propositions de délocalisation de certaines fonctions du Secrétariat, il a déclaré que cette question nécessitait un examen sérieux en estimant qu’on ne pouvait simplement proposer que cela soit décidé par le Secrétariat.  Il s’est étonné de la hâte avec laquelle le Secrétariat envisageait, sans concertation avec les États Membres qui sont les premiers clients des services linguistiques et de traduction, de délocaliser ces services avec tous les risques que cela comporte en terme de qualité.  


Mme NONYE UDO (Nigéria) a pensé qu’une analyse attentive de la manière à laquelle devrait être la base de la conception de l’architecture future des Nations Unies.  Seule une ONU forte puissante et bien ciblée pourra répondre aux attentes placées en elle.  La représentante a appuyé la réforme dans la mesure où elle permet d’atteindre les objectifs d’une Organisation plus forte et plus efficace répondant aux aspirations de tous les peuples sur la terre.  Pour que ces réformes aboutissent, il ne faut pas manquer d’impliquer le personnel de l’Organisation qui en est l’atout le plus considérable.  La nature intergouvernementale unique de l’Organisation des Nations Unies doit être préservée. 


M. YASSER ELNAGGAR (Égypte) a fait sienne la déclaration exprimée hier par le Groupe des 77.  Il a précisé que les questions, qu’il souhaitait soulever, avaient été abordées hier par les délégations du Pakistan, du Nigéria et de la Norvège.  Il a souhaité que la Cinquième Commission se prononce le plus rapidement possible sur les propositions du Secrétaire général. 


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme KAREN LOCK (Afrique du Sud) a fait remarquer que la Commission n’avait pas terminé d’examiner en profondeur les propositions de réforme présentées par le Secrétaire général en demandant des précisions sur la suite des travaux.   Elle a demandé comment le Président de la Commission voyait les progrès potentiels sur cette question.  Compte tenu du programme de travail de la semaine à venir, elle s’est dite préoccupée de l’insuffisance des services de conférence, tout en prenant acte des efforts du Secrétariat de tenir des séances jeudi 6 et vendredi 7 avril.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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