ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES PARTENAIRES EN DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE APPELÉS À TENIR LEURS ENGAGEMENTS
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Assemblée générale
soixante et unième session
30e séance plénière - matin
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES PARTENAIRES EN DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE APPELÉS À TENIR LEURS ENGAGEMENTS
L’Assemblée générale a achevé, ce matin, son débat entamé la veille sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD)*, les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique** ainsi que la Décennie pour faire reculer le paludisme***.
Comme hier, nombre de délégations se sont félicitées des progrès réalisés depuis le lancement, il y a cinq ans, du NEPAD, une orientation choisie par et pour le continent africain, assortie de principes de bonne gouvernance pour lesquels ont promis d’opter ses différents États membres.
Cependant, bien que soient relevées de réelles avancées également dans l’appui apporté au NEPAD par les partenaires de l’Afrique, certains engagements pris par ces derniers ne sont toujours pas suivis d’actions concrètes, ont observé plusieurs pays africains. Mettre l’Afrique sur la voie irréversible d’une croissance soutenue et du développement durable suppose des actions coordonnées et complémentaires de la part des partenaires de développement, a souligné le représentant angolais, constatant, par exemple, des niveaux d’aide publique au développement (APD) significativement en-deçà de l’objectif de 0,7% du PIB.
Son homologue congolais a appelé les partenaires au développement à honorer leurs engagements en matière d’aide dans des délais raisonnables et à améliorer la coordination des activités des organismes des Nations Unies qui soutiennent le développement de l’Afrique.
Quelques délégations ont fait part, à cet égard, des efforts qu’ils fournissaient en faveur du développement africain. Les États-Unis sont et resteront à la pointe de l’effort entrepris par le G-8, a assuré ainsi leur représentant. En 2005, a-t-il souligné, l’aide publique au développement (APD) des États-Unis a augmenté de 27% par rapport à 2004, tandis que de 2000 à 2005, l’aide à l’Afrique avait augmenté de 250%, pour s’établir à 4,1 milliards de dollars.
Pour cette même année 2005, le volume du commerce bilatéral entre la Chine et l’Afrique a atteint 39,7 milliards de dollars, a indiqué, de son côté, le délégué chinois. Celui-ci a également souligné l’importance que pourrait prendre une coopération Sud-Sud en termes de développement. Une telle coopération, forte de tradition historique et portée par un nouvel élan, pourrait dégager un très fort potentiel, a-t-il expliqué.
Par ailleurs, le Bénin a estimé que l’une des causes exogènes des conflits en Afrique portait sur la prolifération et la circulation illégale des armes en provenance des sources extérieures à l’Afrique. La communauté internationale ne peut plus continuer à faire la sourde oreille face à la détresse des populations qui en sont victimes, a-t-il affirmé, ajoutant que le développement n’était possible que dans un environnement apaisé.
Les représentants des États Membres suivants ont pris la parole: Thaïlande, Chine, Bénin, Venezuela, Congo, États-Unis, Israël et Angola. Les observateurs du Saint-Siège et de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge se sont également exprimés.
La prochaine séance plénière de l’Assemblée générale, cet après-midi, sera consacrée à la nomination du Secrétaire général des Nations Unies qui succèdera à Kofi Annan, le 1er janvier 2007.
*A/61/212
** A/61/213
*** A/61/218 et A/61/218/Corr. 1
DÉCENNIE POUR FAIRE RECULER LE PALUDISME DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT, PARTICULIÈREMENT EN AFRIQUE (2001-2010); NEPAD: PROGRÈS ACCOMPLIS DANS LA MISE EN ŒUVRE ET APPUI INTERNATIONAL; LES CAUSES DES CONFLITS ET LA PROMOTION D’UNE PAIX ET D’UN DÉVELOPPEMENT DURABLES
Débat commun
Mme SANSANEE SAHUSSARUNGSI (Thaïlande) a déclaré que la Thaïlande avait, ces dernières années, intensifié ses efforts de coopération avec les pays africains. L’année 2005-2006 a été désignée comme celle de l’Afrique pour servir de fil directeur aux politiques bilatérales ou trilatérales des programmes de coopération entre les pays donateurs et les organisations internationales, avec pour objectif principal la mise en place en Afrique d’un développement durable, particulièrement dans le secteur des ressources humaines de développement.
Inspiré du principe de développement autonome, et avec pour objectif d’aider l’Afrique à diversifier ses activités productives de base, la Thaïlande a fourni un certain nombre de programmes d’assistance technique dans une très large variété de secteurs d’intérêt public. La coopération d’une centaine d’équipes éducatives a été offerte pour la formation ou l’échange d’experts, dans des secteurs tels que l’agriculture, le développement rural, le développement des industries de service, ou encore les petites et moyennes entreprises. Dans le secteur de la santé, a-t-elle ajouté, la Thaïlande a également coopéré en offrant une assistance technique pour la lutte contre le VIH/sida et le paludisme. Les experts thaïlandais ont transféré un savoir technologique précieux, utile à la fabrication de médicaments. Nous pouvons constater les résultats de ces efforts, a dit le représentant, donnant l’exemple de la Tanzanie qui dispose maintenant d’un médicament antipaludique d’un prix abordable. Elle a souhaité que ce type de coopération s’étende à toute l’Afrique.
M. LIU ZHENMIN (Chine) a rappelé que la Chine avait vigoureusement appuyé l’Afrique pour la mise en place du NEPAD. Ainsi, le Forum de la coopération Chine-Afrique qui s’est tenu en 2000 a partagé les vues du NEPAD en promouvant les bénéfices mutuels de la coopération et du développement en commun. La Chine a de son côté présenté un large éventail de mesures afin de venir en aide aux pays africains. Parmi celles-ci, a-t-il ajouté, nous avons pris des mesures pratiques pour faire valoir du point de vue commercial un traitement préférentiel s’appliquant aux produits venus d’Afrique. En 2005, a-t-il précisé, le volume du commerce bilatéral entre Chine et Afrique a ainsi atteint 39,746 milliards de dollars. Le Gouvernement chinois a également initié 63 projets d’aide destinés à 48 pays africains et régions, envoyé 54 lots de marchandises et soutenu le développement agricole, les infrastructures, la formation en ressources humaines et la coopération médicale. Il a également adopté une mesure exonérant des droits de douane pour certains produits de 25 pays africains classés dans les pays les moins avancés, et ceci depuis le 1er janvier 2006.
Le représentant a par ailleurs souligné l’importance que pourrait prendre une coopération Sud-Sud en termes de développement. Il y a autant de pays en développement, a-t-il dit, que de spécialités en divers domaines. Une telle coopération, forte de tradition historique et portée par un nouvel élan, pourrait dégager un très fort potentiel. Sur ces bases, a-t-il ajouté, la Chine va fortement appuyer cette coopération Sud-Sud et faire tout ce qu’elle pourra pour la mise en œuvre du NEPAD.
M. JEAN-MARIE EHOUZOU (Bénin) a constaté que, malgré l’engagement des pays africains ces dernières années dans de profondes réformes institutionnelles afin de créer un environnement propice au développement, les résultats escomptés ne sont toujours pas à la mesure des objectifs fixés. Il a estimé que l’un des premiers outils pour enclencher le processus du développement est incontestablement la bonne gouvernance. Il a renouvelé son attachement à la démocratie, à la primauté du droit et au respect des droits de l’homme, conditions nécessaires selon le représentant pour la mise en place d’un environnement propice pour le développement durable.
L’une des causes exogènes des conflits en Afrique porte sur la prolifération et la circulation illégale des armes en provenance des sources extérieures à l’Afrique, a-t-il poursuivi. À cet égard, il a estimé que la communauté internationale ne peut plus continuer à faire la sourde oreille face à la détresse des populations qui en sont victimes. Il s’est dit fermement convaincu de la nécessité d’un règlement pacifique des conflits et de relations de bon voisinage, le développement n’étant possible que dans un environnement apaisé.
Concernant la réalisation du NEPAD, il importe, selon M. Ehouzou, que le soutien de la communauté internationale vise la réalisation de programmes identifiés dans des délais raisonnables. Il a appelé à une augmentation de l’aide publique au développement, un accroissement des investissements étrangers directs et le renforcement des capacités productives des pays africains. Des efforts doivent également être poursuivis dans le domaine de la bonne gestion de la dette extérieure, a-t-il ajouté, avant de conclure en appelant à la responsabilité et à la solidarité des partenaires bilatéraux et multilatéraux pour régler les problèmes des pays africains.
M. FRANCISCO JAVIER ARIAS CÁRDENAS (Venezuela) a affirmé que son pays offrait son soutien et sa coopération pour intensifier tous les programmes d’aide et de coopération visant à améliorer les conditions économiques et sociales de l’Afrique. C’est là, un pilier de la sécurité et de la paix internationales, a-t-il dit. La solidarité active des peuples est un jeu dans lequel chacun a à gagner, a-t-il estimé. Selon lui, le système des Nations Unies est un ensemble approprié pour amener la communauté internationale à appuyer le NEPAD. Le représentant a appuyé l’idée selon laquelle les programmes des Nations Unies pour l’Afrique doivent établir un cadre intégré de soutien à l’Union africaine. Il a indiqué que son pays s’efforçait d’établir un lien permanent avec les pays d’Afrique et avait établi des relations diplomatiques avec 12 pays de plus du continent l’an dernier. Le Venezuela, a-t-il poursuivi, souhaite lutter avec l’Afrique contre la désertification. Il a aussi augmenté le volume de son aide humanitaire. Le Venezuela, a-t-il conclu, est solidaire des pays en développement et fait siens leurs objectifs légitimes, pour un monde fondé sur des relations de justice.
M. JEAN-MARIE BOSSINA (Congo) a déclaré que des progrès en vue du développement ont été accomplis malgré l’ampleur des défis tels l’exploitation illégale des ressources naturelles, le chômage des jeunes ou encore le trafic illégal des armes légères et de petit calibre. Les résultats de ces efforts déployés par les pays africains seraient durables s’ils bénéficiaient de l’appui nécessaire des partenaires, a poursuivi le représentant. À cet égard, le représentant a dit attendre que les progrès enregistrés en matière d’allégement de la dette soient étendus à l’aide officielle au développement ou au commerce.
En vue d’une impulsion nouvelle à donner à la mise en œuvre du NEPAD, il a souscrit aux grandes orientations suggérées par le Secrétaire général, à savoir notamment le renforcement du soutien à l’Afrique en adoptant des mesures concrètes, le règlement des questions institutionnelles en intégrant le NEPAD dans les structures et mécanismes de l’Union africaine, le soutien au secteur privé ou encore l’aide à l’Afrique pour diversifier son économie. Il a également appelé les partenaires au développement à honorer leurs engagements en matière d’aide dans des délais raisonnables et à améliorer la coordination des activités des organismes des Nations Unies qui soutiennent le développement de l’Afrique.
M. THOMAS P. SCOTT (États-Unis) a félicité les pays africains, membres du NEPAD, pour leurs efforts fournis au cours des cinq dernières années. Le soutien au NEPAD est un élément clef de l’assistance américaine aux pays africains, a-t-il dit. Au cours des cinq dernières années, le Gouvernement américain a collaboré avec le NEPAD, notamment dans les domaines de l’agriculture, de l’infrastructure du pouvoir et du développement commercial, a-t-il ajouté. Le représentant a affirmé que son pays était et resterait à la pointe de l’effort fourni par le G-8 en faveur du développement africain. En 2005, a-t-il souligné, l’aide publique au développement (APD) des États-Unis a augmenté de 27% par rapport à 2004. De 2000 à 2005, a-t-il précisé, l’aide à l’Afrique a augmenté de 250%, pour atteindre 4,1 milliards de dollars. À titre d’exemple, le représentant a cité le succès de la coopération avec le Ghana. Selon lui, l’Union africaine établit un cadre solide pour la politique économique, fondé sur les principes du NEPAD. Les États-Unis sont déterminés à appuyer les initiatives importantes du NEPAD, particulièrement le Mécanisme d’évaluation par les pairs, a-t-il dit. Le représentant a également indiqué que son pays était engagé dans le Programme africain de développement agricole (CCADP), autre aspect du NEPAD.
Rappelant l’engagement pris en juin 2005, par le Président américain George Bush, de réduire l’incidence du paludisme dans le monde de 50%, il a affirmé que son pays avait entamé de nouveaux programmes de lutte contre cette maladie dans six pays durement touchés. Quatre pays supplémentaires bénéficieront de cette aide en 2007, et cinq autres en 2008, l’objectif étant d’atteindre plus de 175 millions de personnes dans 15 pays.
M. DANIEL CARMON (Israël) a déclaré que le rapport mettait en exergue le nouvel élan du développement de l’Afrique mais également les défis et contraintes auxquels est confronté le continent. Il a soutenu le principe selon lequel il faut respecter les engagements pris, principe que son pays honore, a-t-il affirmé. M. Carmon a réitéré son soutien aux initiatives de développement adoptées par l’Union africaine. Il s’est, par ailleurs, félicité de l’adhésion des 25 pays africains au Mécanisme africain de réévaluation par les pairs et a exprimé le souhait que d’autres pays s’y associent.
Son pays a toujours considéré ses relations avec l’Afrique comme une priorité a-t-il poursuivi. Il a en ce sens indiqué qu’Israël, dans sa politique en faveur du NEPAD, proposait son expérience et expertise dans les domaines de la sécurité alimentaire, de l’autonomisation des femmes, de l’éducation et de la santé, et ce, bilatéralement ou dans le cadre des fonds et programmes pour le développement de l’ONU. Il a, à cet égard, indiqué que son pays avait annulé la dette de nombreux pays et continuera à faire de même avec d’autres. Il a par ailleurs cité plusieurs initiatives à l’instar du Centre israélien pour la coopération internationale (MASHAV) qui collabore avec l’Éthiopie pour soutenir le développement agricole éthiopien. Il a, par la suite, évoqué son appui dans le domaine de la santé, en particulier dans la lutte contre le paludisme et le VIH/sida, et ce, sous forme de formation pour remédier à la crise des ressources humaines dans ce secteur.
M. ISMAEL ABRAĂO GASPAR MARTINS (Angola) a affirmé que, malgré les progrès réalisés depuis le lancement du NEPAD, il y a cinq ans, des défis subsistaient sur la voie du suivi des engagements. Le représentant a estimé que le Mécanisme d’évaluation par les pairs était un instrument important pour faire progresser les réformes dans la gouvernance et le développement économique et social ainsi que pour le renforcement des capacités nécessaires pour appliquer des plans de développement nationaux. Selon lui, mettre l’Afrique sur la voie irréversible d’une croissance soutenue et du développement durable nécessite des actions coordonnées et complémentaires de la part des partenaires du développement. Il s’est dit préoccupé par le manque de progrès dans l’élimination des subventions agricoles qui entravent la capacité de l’Afrique à s’intégrer dans l’économie mondiale. Les niveaux d’aide publique au développement restent significativement en-dessous de l’objectif de 0,7% du PIB, a-t-il également regretté. Enfin, le représentant s’est félicité des efforts et des initiatives en cours visant à combattre le paludisme, espérant, là aussi, que les promesses soient converties en actes.
Mgr. CELESTINO MIGLIORE (Saint-Siège) a déclaré que la force du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) est sa capacité à conjuguer les partenariats entre les Gouvernements africains et ses peuples et entre le secteur privé et la société civile. C’est pourquoi, selon le représentant, il y a un besoin urgent de poursuivre la créativité dans ce domaine. Il s’est prononcé, à cet égard, en faveur d’une nouvelle culture politique, en particulier dans le domaine de la coopération internationale, et ce pour atteindre le bien commun. Il a demandé à ce que soient palliées la lenteur à honorer les engagements en matière d’aide publique au développement (APD), la question de la dette extérieure et la réticence à octroyer des conditions spécifiques aux pays concernés dans le domaine des relations commerciales internationales. Plus spécifiquement, il a exhorté les gouvernements à honorer leurs promesses relatives à l’allègement ou annulation de la dette et à l’allocation de 0.7% de leur PNB à l’APD.
Il a, par la suite, qualifié l’éducation pour les filles et les garçons d’essentiel à la réalisation des objectifs pour le développement et a reconnu avant de conclure l’importance de protéger l’environnement naturel pour les générations futures.
M. ENCHO GOSPODINOV, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a souligné que de plus en plus, ces sociétés étaient appréciées par les gouvernements respectifs, de par le rôle qu’elles pouvaient jouer en faveur du développement, prodiguant par exemple des soins de santé et participant aux programmes d’hygiène, tout en formant et en déployant un contingent considérable de volontaires. Le fait que ces sociétés puissent opérer en auxiliaires auprès des autorités publiques en vue de la réalisation des objectifs et programmes est le garant de leur succès.
Ainsi, au Niger par exemple, nous avons travaillé avec le Ministre de la santé, la Société nationale de la Croix-Rouge et d’autres partenaires pour la distribution de deux millions de moustiquaires aux mères et enfants de moins de cinq ans, ainsi que pour la vaccination de ces derniers contre la poliomyélite à travers tout le pays, a dit le représentant. Aujourd’hui, dit-il, nous avons élargi notre champ d’expérience, y compris dans les pays d’Afrique infectés par le choléra. Nous avons fait travailler ensemble les sociétés de la Croix-Rouge, du Croissant-Rouge, ministères de la santé, Organisation mondiale de la santé (OMS) et des organisations telles que Médecins sans frontières ainsi que des acteurs locaux pour traiter cette maladie en sensibilisant la population aux problèmes de santé. De même, avons-nous pu améliorer la qualité de l’eau et les conditions sanitaires. Notre approche du traitement des maladies reflète, a-t-il ajouté, notre gestion des désastres et des situations d’urgence. Il est clair, a-t-il dit, que la seule assistance économique reste insuffisante. En plus de cela, il faut impliquer les communautés locales dans le dessein des interventions afin qu’ils apprennent à créer un potentiel d’action. Ceci est vital pour une vision à long terme du développement.
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