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AG/10506

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: INQUIÉTUDES FACE AUX DANGERS QU’AFFRONTENT LES NOUVELLES DÉMOCRATIES, ET MENACES DE LA PAUVRETÉ ET DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

22/9/2006
Assemblée généraleAG/10506
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

soixante et unième session

16e & 17e séances plénières

matin & après-midi


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: INQUIÉTUDES FACE AUX DANGERS QU’AFFRONTENT LES NOUVELLES DÉMOCRATIES, ET MENACES DE LA PAUVRETÉ ET DU CHANGEMENT CLIMATIQUE


La délégation du Royaume-Uni tire la sonnette d’alarme face au réchauffement climatique qui menace d’engloutir Londres, Manhattan, le Caire ou Singapour sous les eaux


Les dangers auxquels font face certaines nouvelles démocraties; la nécessité de conduire à terme la réforme des Nations Unies et du Conseil de sécurité; et les menaces que créent la pauvreté et les vulnérabilités économiques et écologiques, ont été évoquées aujourd’hui par des chefs d’État, de Gouvernement, et des ministres et des officiels de haut rang, qui se sont exprimés au cours du débat général de la soixante et unième session de l’Assemblée générale. 


« Malgré les attaques de plus en plus féroces des terroristes, le Gouvernement de l’Iraq réaffirme sa volonté de promouvoir la réconciliation nationale », a ainsi déclaré ce matin Jalal Talabani, Président de l’Iraq, devant l’Assemblée générale des Nations Unies.  Après avoir indiqué que les parties au Gouvernement iraquien avaient lancé un processus qui leur permettrait de créer un État démocratique, fédéral et pluraliste au bénéfice de tous les Iraquiens, M. Talabani s’est félicité du consensus national ainsi atteint.  Ce consensus a reçu le soutien de toutes les parties et de toutes formations politiques reconnues et représentatives du peuple de l’Iraq, a-t-il souligné.  « Nous demandons à toutes les instances arabes et aux différentes puissances de notre région de respecter la voie choisie par les Iraquiens, et espérons qu’elles mettront fin à tout soutien aux forces terroristes et aux groupes qui se battent pour défendre l’ancien ordre fasciste », a déclaré le Président Talabani.  Concernant la sécurité de l’Iraq, il a souligné qu’il ne serait possible d’envisager un départ graduel des forces multinationales « qui ont libéré l’Iraq de la plus grande dictature de l’histoire », que quand son pays aurait reconstitué des forces de défense capables d’assurer sa sécurité.


Dans son allocution devant l’Assemblée, le Président de la Géorgie, Mikhail Saakashvili, a pour sa part regretté qu’en dépit des transformations profondes et positives que son pays a connues depuis trois ans à la suite d’une révolution pacifique, des obstacles continuent de s’y opposer à la paix durable.  « Nous avons malheureusement hérité d’une violence liée à des conflits territoriaux non résolus », a indiqué M. Saakashvili à l’Assemblée en accusant son « voisin du Nord », la Fédération de Russie, d’avoir annexé les régions d’Abkhazie et d’Ossétie.  M. Saakashvili a rejeté l’action des forces russes de maintien de la paix, qu’il a accusé de duplicité, dans ces territoires.  Les « soi-disant forces russes de maintien de la paix » ont en réalité attisé les conflits entre d’un côté, la Géorgie, et de l’autre, l’Ossétie et l’Abkhazie, a-t-il dit.  Le Président géorgien a, de ce fait, demandé une intervention des « nations responsables », des Nations Unies, de l’Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE), et de l’Union européenne, afin de faciliter un dialogue entre Géorgiens, Abkhaziens et Ossètes, et de mettre fin aux conflits séparatistes que connaît son pays.


Au cours de leurs interventions, le Président de Nauru, le Vice-Président des Palaos ainsi que les Premiers Ministres de Maurice, du Bhoutan, et la Secrétaire aux affaires étrangères du Royaume-Uni, ont attiré l’attention sur les questions de développement, et notamment sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  À cet égard, ils ont tous regretté le constat fait la semaine dernière par les participants à la Réunion de haut niveau pour l’évaluation de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles, selon lequel de nombreux pays en développement, dont des pays les moins avancés (PMA), ne pourront pas réaliser les OMD dans les temps impartis.  À ce sujet, Ravinchandra Ramgoolam, le Premier Ministre de Maurice a estimé que les retards constatés dans la réalisation des OMD en Afrique subsaharienne y montraient une aggravation de la pauvreté.  Cette pauvreté va devenir endémique dans certaines régions et s’y transmettre de génération en génération, a estimé M. Ramgoolam.


« Il n’y aura pas de sécurité ou de stabilité mondiales si des millions de personnes continuent à souffrir de la faim, de la pauvreté, des inégalités et des maladies », a averti quant à elle Mme Margaret Beckett, Secrétaire d’État aux affaires étrangères du Royaume-Uni.  « Il faut qu’un système commercial international plus juste et plus équitable, qui soit plus sensible aux besoins des économies vulnérables et de celles de petite taille, émerge des négociations du Cycle de Doha pour que nous puissions arrêter la dégradation de la situation », a renchéri M. Ramgoolam.  Pour le Premier Ministre de Maurice et les dirigeants des autres délégations représentant des petits États insulaires et des pays enclavés en développement, les déséquilibres qui existent dans les organes internationaux de prise de décision sont aussi en partie responsables des instabilités et des injustices qui affectent les petits pays.  Ces dirigeants se sont accordés pour dire qu’il est temps que soit menée à terme une réforme du Conseil de sécurité qui donne des voix permanentes à l’Afrique, à l’Amérique latine, et aux Caraïbes.


Attirant l’attention de l’Assemblée générale sur « une menace à la sécurité internationale que les États ne résoudront pas en faisant la politique de l’autruche ou en faisant la politique du chacun pour soi », la Ministre britannique a dit que le monde irait à sa perte si on ne trouvait pas de solution à la question du changement climatique et du réchauffement de la planète.  Nous allons vers un désastre si nous ne mettons pas fin à l’usage immodéré des énergies fossiles, a dit Mme Beckett, en mettant en garde que la montée du niveau des océans, causée par le réchauffement climatique, détruirait notamment des grands centres de la civilisation actuelle « dont Londres, Shanghai, Singapour, le Caire, Amsterdam ou Manhattan ». 


Parlant des défis à relever pour préserver la sécurité internationale, plusieurs délégations, dont celles de la Chine, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et d’Oman, ont réaffirmé leur soutien à la mise en œuvre de la résolution 1701 au Liban, à la relance du processus de paix au Moyen-Orient, et à une résolution pacifique de la question nucléaire iranienne.  Frank-Walter Steinmeir, Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, dont les forces sont présentes en ce moment au Liban, dans les Balkans, dans la reconstruction de l’Afghanistan, dans l’assistance au retour à la paix au Darfour et en République démocratique du Congo, a souligné que la présence de son pays ne s’inscrit pas dans une quelconque campagne lancée par l’Occident contre l’Islam.  Tout en soutenant au Moyen-Orient la mise en œuvre de la Feuille de route du Quatuor, l’Allemagne tient à ce que le droit à l’existence d’Israël ne soit remis en cause par aucune partie, et que celui des Palestiniens à un État souverain leur soit pleinement reconnu.  Concernant le nucléaire iranien, M. Li Zhaoxing, Ministre des affaires étrangères de la République populaire de Chine, a indiqué que son pays soutenait le maintien du régime international de non-prolifération dans un cadre qui respecte le droit légitime des États à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Le règlement du dossier iranien par la voie pacifique est la meilleure à choisir, car elle correspond aux intérêts de toutes les parties, a dit le Ministre.


En dehors des personnalités citées ci-dessus, les représentants de haut niveau des pays dont la liste suit ont aussi pris la parole au cours du débat général de l’Assemblée: Danemark, Liechtenstein, Îles Salomon, États fédérés de Micronésie, Turquie, Luxembourg, Bulgarie, Bahreïn, Nouvelle-Zélande, Grèce, Singapour, Philippines, Burkina Faso, Kazakhstan, Tchad, Roumanie, Kirghizistan, Brunéi Darussalam, Nicaragua, Maroc Rwanda et Arabie saoudite.  Les représentants de Chypre et de la République islamique d’Iran ont exercé leur droit de réponse.


L’Assemblée générale poursuivra son débat général lundi, le 25 septembre, à 10 heures.


SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL


Déclarations


M. MIKHEIL SAAKASHVILI, Président de la Géorgie, a insisté sur les transformations profondes qu’a connues son pays depuis trois ans à la suite de la révolution démocratique et pacifique qui a ouvert une ère de progrès.  Nous avons éliminé la corruption, nous luttons contre la criminalité en consentant un investissement important dans l’éducation et les soins de santé.  Aujourd’hui, a affirmé le Président géorgien, les citoyens récoltent le fruit de la sécurité humaine, des libertés et des opportunités.  Et dans deux semaines, nous franchirons une étape supplémentaire dans l’exercice de la démocratie lors de la tenue d’élections locales.  Par ailleurs, les réformes judiciaires continuent tandis que l’édification des capacités locales et le plein emploi constituent des objectifs importants du gouvernement.  Le Président a expliqué que son objectif était de faire de la Géorgie un voisin européen modèle en insistant sur le fait que son pays était une nation européenne.  Dans les prochains jours, a précisé le Président, mon gouvernement signera un plan d’action dans le cadre de la politique européenne de voisinage. 


Le Président géorgien a par ailleurs fait état d’obstacles à une paix durable dans son pays, mentionnant notamment des tentatives de miner le processus de réformes démocratiques.  Une vérité douloureuse veut malheureusement que nous avons hérité de la violence liée aux conflits territoriaux non résolus.  Cet héritage est directement responsable des violations systématiques des droits de l’homme fondamentaux d’une grande majorité de la population.  Imaginez simplement que les enfants victimes d’une telle sauvagerie ne sont pas autorisés à apprendre et parler leur langue maternelle.  Imaginez que les personnes âgées ne sont pas autorisées à recevoir des soins de santé adéquats, que les jeunes ne peuvent pas recevoir une éducation digne de ce nom, que des centaines de milliers de personnes ne peuvent pas retourner dans leur foyer dont ils ont été chassés dans le cadre d’opérations d’épuration ethnique.  Les faits veulent que ces régions ont été annexées par notre voisin du Nord, la Fédération de Russie, en violation totale du droit international.  Aujourd’hui, a demandé le Président, lequel d’entre vous accepterait et tolèrerait une telle ingérence?


Le Président a souligné les lacunes que comportaient, selon lui, les processus actuels de maintien de la paix.  Les rapports fournis par l’OSCE montrent de quelle manière les forces russes sur le terrain n’ont fait que perpétuer les conflits plutôt que de les résoudre et comment ces forces ont abusé des principes de neutralité, d’impartialité et de confiance.  Depuis le déploiement en Abkhazie, en Géorgie, des soldats de la paix russes, plus de 2 000 citoyens géorgiens ont perdu leur vie et plus de 8 000 maisons géorgiennes ont été détruites.  Depuis plus de 12 ans, les soldats de la paix russes ont été dans l’incapacité de faciliter le retour de plus de 250 000 personnes déplacées alors que cela faisait partie explicitement de leur mandat.


En Ossétie du Sud, 18 opérations militaires illégales ont été menées avec du matériel illégal et ceci avec la participation directe des prétendus soldats de la paix russes.  Les nations responsables ont l’obligation d’agir en conséquence et notre gouvernement croit fermement qu’il faut remplacer et transformer le cadre actuel des négociations et du maintien de la paix en Abkhazie et en Ossétie du Sud.  Les éléments essentiels doivent porter sur la démilitarisation de ces territoires et l’engagement actif des Nations Unies, de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe OSCE), de l’Union européenne et d’autres organisations internationales ainsi que la tenue d’un dialogue direct sur le terrain entre Géorgiens et Abkhaziens, Géorgiens et Ossétiens du Sud.


M. LUDWIG SCOTTY, Président de Nauru, a souligné qu’en tant que petit État insulaire en développement, Nauru restait avant tout concerné par le développement.  Il a fait observer à ce sujet que peu d’actions avaient été entreprises pour mettre en œuvre la Stratégie de Maurice, citant notamment l’absence de réduction notable des émissions de gaz depuis le Protocole de Kyoto. 


Il a également fait remarquer que son pays ne cautionnait pas les menaces contre la dignité humaine, et notamment la remise en cause de l’holocauste et l’appel à l’élimination d’un État Membre de l’Organisation des Nations Unies, et demandé qu’un redressement judiciaire soit prononcé à la suite des violations des règles de procédure de l’Assemblée générale qui se sont produites la semaine dernière.


« L’utilisation de ruses de procédures dans le but de nier aux États Membres leur droit à participer au débat soulève la question de l’universalité au sein des Nations Unies », a-t-il poursuivi.  Il a préconisé que plus de voix soient accordées à la communauté internationale, et notamment aux représentants des pays en développement ou de pays capables de représenter les intérêts des pays en développement.  C’est pourquoi il a appelé à une réforme rapide du Conseil de sécurité et à l’octroi du statut de membre permanent au Japon, au Brésil, à l’Inde et à l’Allemagne.


M. Scotty a en outre insisté sur la nécessité de forger un partenariat global en vue de faciliter la mise en application du Consensus de Monterrey et de la Stratégie de Maurice.  Il a rappelé qu’il était temps de renforcer les mécanismes permettant de mesurer si l’aide au développement contribuait effectivement à favoriser la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  « Nous continuons à être défavorisés par les offres d’aide au développement assorties de conditions irréalistes », a-t-il souligné, indiquant que parfois l’aide est utilisée à des fins d’ingérence dans son pays.  Soulignant que son pays restait vulnérable en raison notamment de son éloignement géographique, de ses capacités institutionnelles faibles et de l’insuffisance des investissements étrangers directs, il a déploré que l’ONU ne soit pas présente physiquement dans la région.  Cette absence rend notre combat en faveur du développement plus difficile encore, a-t-il conclu.


M. JALAL TALABANI, Président de la République d’Iraq, a déclaré que l’Iraq continuait courageusement de s’orienter vers la construction d’un État démocratique, fédéral, et pluraliste, au sein duquel des générations d’Iraquiens opprimés veulent regagner leur dignité, leur liberté, et « rejoindre le monde civilisé ».  Nous réaffirmons notre volonté d’aller vers la réconciliation nationale.  Le processus que nous avons engagé à cet égard fait des progrès avec le soutien de toutes les parties et des formations politiques reconnues.  Les démarches accomplies à ce jour ont permis de créer un consensus national, et ont reçu le soutien de toutes les forces politiques représentatives des populations iraquiennes.  Nous avons adopté une feuille de route qui nous permettra de trouver une solution aux questions en suspens.  Cette feuille de route inclut les termes de la nouvelle Constitution de l’Iraq et la création de régions fédérales, et elle trace la voie qui permettra de mettre fin à l’existence des milices; de régler la question de l’exploitation du pétrole, ainsi que celles liées à l’ancien régime baath.  La feuille de route comprend aussi des propositions concernant le nouveau drapeau de l’Iraq, ainsi qu’un nouvel hymne et des emblèmes nationaux.


Nous demandons aux parties arabes et aux différentes puissances régionales de respecter le processus que nous mettons en place en Iraq, et nous espérons qu’ils mettront fin à tout soutien aux forces terroristes, ainsi qu’à l’idéologie du « Takfir », et à tous les groupes qui se battent pour défendre l’ancien ordre fasciste, a poursuivi M. Talabani.  L’Iraq demande aussi à ses voisins de pendre les mesures nécessaires pour fermer leurs frontières aux groupes qui s’infiltrent sur son territoire.  Le Premier Ministre a réaffirmé que l’Iraq respectera la sécurité des pays voisins et le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures de ces pays.  Le territoire de l’Iraq ne servira jamais de base de départ à quiconque voudrait porter atteinte à la stabilité ou à la sécurité de ses voisins, a indiqué le Président Talabani.  Mais nous tenons aussi à déclarer, devant l’opinion internationale, que la patience du peuple iraquien a des limites, et que nous sommes lassés de voir couler le sang des Iraquiens, qu’ils soient femmes, enfants, hommes ou vieillards.  L’Iraq est fatigué de subir des attaques de la part de ceux qui tuent sa population, détruisent ses infrastructures, et ses mosquées; et mettent des obstacles à la reconstruction de son armée et de ses forces de sécurité pour l’empêcher de recouvrer sa sécurité et sa souveraineté.  Les dirigeants iraquiens ne se tairont plus devant ces abus, a affirmé M. Talabani.  Malgré leurs attaques de plus en plus féroces, nous vaincrons les terroristes, a-t-il ajouté.


Reconstruire les forces de sécurité iraquiennes est une question cruciale, et ce n’est qu’une fois que nous aurons atteint cet objectif et que nous disposerons de forces nationales capables d’assurer la stabilité de notre pays qu’on pourra parler d’un retrait graduel des forces multinationales qui nous soutiennent, a dit le Président de l’Iraq.  Après avoir exprimé ses remerciements à ces forces « qui ont libéré l’Iraq de la pire dictature que le monde ait jamais connue », M. Talabani a remercié le Président George Bush qui a « ouvert la porte à la création d’un Iraq démocratique, fédéral et pluraliste qui sera en paix avec lui-même et avec le reste du monde ».  Parlant des armes de destruction massive, M. Talabani a dit que l’Iraq était en faveur d’un Moyen-Orient exempte de ce type d’armements.  L’Iraq réaffirme son respect du Traité de non-prolifération (TNP) et a l’intention de ratifier la Convention internationale contre les armes chimiques, a-t-il ajouté.  L’Iraq espère également que les Nations Unies reviendront sur son territoire pour le soutenir dans ses efforts de reconstruction, et nous nous félicitons de la création du Pacte international pour l’Iraq qui, à travers un soutien accru de la communauté internationale, nous permettra de nous lancer dans un développement durable et de réellement faire partie de la communauté internationale, a dit le Président iraquien.  L’annulation de certaines obligations, notamment le paiement des réparations imposées à l’Iraq du fait des agressions de l’ancien régime contre les pays voisins, faciliterait le redémarrage de l’économie du nouvel Iraq, a plaidé M. Talabani.


M. NAVINCHANDRA RAMGOOLAM, Premier Ministre de Maurice, a estimé qu'il y avait aujourd'hui un consensus global pour reconnaître que l'épicentre de l'insécurité et de l'instabilité dans le monde se situait au Moyen-Orient.  Il a par ailleurs rappelé son soutien à une solution qui comprendrait la coexistence d'un État palestinien et d'Israël.  Il a salué l'adoption par l'Assemblée générale de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Jugeant déplorable la non-représentation de l'Afrique, de l'Amérique latine et des Caraïbes au sein des membres permanents du Conseil de sécurité, il a aussi insisté sur l'absence moralement et politiquement inacceptable à ce stade de la démocratie la plus peuplée du monde, l'Inde.  Élu de son côté au Conseil des droits de l'homme, Maurice a appelé à en faire un organe efficace et crédible.


Trente-huit ans après son indépendance, le pays n'a toujours pas pu exercer sa souveraineté sur l'archipel des Chagos, y compris Diego Garcia, subtilisé et dépeuplé au mépris des droits de l'homme par le pouvoir colonial de l'époque pour des raisons militaires, a assuré le Premier Ministre, appelant le Royaume-Uni à poursuivre un dialogue constructif sur cette question.  La mise en place d'une Commission franco-mauricienne pour une gestion partagée de la zone de l'île Tromelin est un premier pas dans la bonne direction dans cet autre dossier, a-t-il ajouté. 


M. Ramgoolam a estimé que les progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire de Développement étaient inférieurs aux attentes et que la pauvreté continuait de régner, de génération en génération, dans de nombreuses régions du monde, en particulier en Afrique subsaharienne.  La lutte contre la pauvreté est de plus en plus complexe, exigeant une approche globale qui s'attaque aussi aux maladies telles que le paludisme, le VIH/sida, la tuberculose ou encore la grippe aviaire.  À cet égard, il a salué le lancement d'UNITAID, initié par la France et le Brésil et rejoint spontanément par Maurice.  Le Premier Ministre a évoqué la menace trop longtemps ignorée que font peser les changements climatiques sur l'humanité, notamment leurs conséquences sur la prolifération de certaines maladies comme le paludisme. 


Un système commercial multilatéral, qui soit juste et équitable et qui permette de répondre aux besoins spécifiques des économies vulnérables et de petites tailles, doit émerger du Cycle de Doha, a-t-il enfin souligné, indiquant que Maurice avait entrepris des réformes économiques afin de s'adapter aux réalités nouvelles de l'économie internationale.  Pour arriver à dégager des ressources pour les OMD et créer des sociétés stables sur le long terme, nous ne devons plus nous contenter de parler de nobles intentions, a-t-il estimé.  Il a déclaré que Maurice consacrait par exemple 12% de son budget national à un Programme d'autonomisation, destiné à financer l'aide et l'équipement des plus pauvres.


M. LYONPO KHANDU WANGCHUK, Premier Ministre du Bhoutan, a rappelé qu’en cette ère de globalisation et d’avancées technologiques, la communauté internationale doit unir ses forces pour sortir la majorité de la population mondiale du cercle vicieux de la pauvreté et de la misère.  Il a, à cet égard, exhorté les États Membres concernés à montrer une plus grande volonté politique pour régler les problèmes de commerce, d’accès aux marchés et de transfert de technologies ainsi que tous les autres problèmes qui entravent le développement.


Il a regretté que l’examen à mi-parcours du Programme d’action de Bruxelles effectué la semaine dernière dans cette enceinte ait montré que peu de progrès ont été réalisés.  Il a, à cet égard, fait observer que l’aide publique au développement (APD) est cruciale pour aider les pays les moins avancés à atteindre les objectifs prévus dans ce programme, soulignant que pour de nombreux pays - comme le sien-, l’APD constitue la principale source de financement du développement. 


Faisant référence au Sommet sur les pays enclavés en développement tenu le 14 septembre dernier à la Havane (Cuba), il a souhaité que la communauté internationale reconnaisse les problèmes que doivent affronter ces pays et apporte son soutien au Programme d’action d’Almaty. 


Le Premier Ministre a estimé que le Conseil de sécurité devait être réformé en vue de refléter les réalités et les défis contemporains.  Il s’est également réjoui de l’adoption récente de la Stratégie antiterroriste mondiale, soulignant qu’il faut maintenant la mettre en œuvre.  S’agissant du conflit au Moyen-Orient, il a estimé que les derniers événements montrent l’urgence de trouver une solution.  Il a appelé toutes les parties concernées, ainsi que toutes les autres en position d’aider, à s’ِemployer sans relâche à rechercher une solution juste.


Enfin, il a attiré l’attention de l’Assemblée générale sur les progrès effectués par son pays, soulignant notamment que le Bhoutan va devenir une démocratie parlementaire en 2008.  M. Wangchuk a également rappelé la philosophie du développement de son pays qui considère le « bonheur national brut » plutôt que le produit national brut et indiqué que son pays était prêt à partager cette philosophie.


M. ELIAS CAMSEK CHIN, Vice-Président des Palaos, a affirmé que bien généralement perçu comme un paradis de palmiers et de brises océanes, son pays était confronté à de nombreux défis en tant que petit État insulaire en développement.  Il a rappelé que les mesures prises par d'autres pays, même lointains, avaient des conséquences profondes sur les petits États insulaires, notamment la pêche au chalutage de fond en eaux profondes, responsable de 95% des dégâts infligés à l'écosystème de monts marins dans le monde.  Les Palaos ont interdit cette pratique irresponsable au niveau national et proposé, avec ses voisins de Tuvalu, des Îles Marshall et de la Micronésie, une interdiction intérimaire sur le chalutage de fond non réglementé.  Mon pays attend que des mesures similaires soient prises dans les eaux internationales, a-t-il dit.


Le blanchiment du corail, l'élévation du niveau de la mer et la modification des migrations des poissons menacent l’avenir des Palaos et des autres petits États insulaires, a poursuivi le Vice-Président.  Renverser cette tendance est l'une de nos priorités, en exhortant la communauté internationale à prendre des mesures agressives pour réduire les émissions responsables du réchauffement climatique mondial.  L'initiative appelée le Défi micronésien assure la protection de 462 espèces de corail, soit 58% de tous les coraux recensés, et les Palaos répondent à leurs obligations internationales en participant à des missions régionales et internationales.  Toutefois, le pays a besoin des Nations Unies pour assurer la santé de ses récifs et de ses fonds marins, indispensables à sa survie, a-t-il indiqué. 


Dans cette perspective, l'harmonisation des activités des agences environnementales des Nations Unies peut permettre de mieux répondre aux besoins des petits États, a estimé M. Chin, saluant l'ouverture annoncée de huit bureaux d'une coalition du PNUD, de l'UNICEF et du FNUAP dans des îles Pacifiques, notamment dans les Palaos.  Cela nous fournira un élément dont nous avons besoin pour notre développement durable, à savoir le renforcement de nos capacités locales, a-t-il conclu.  


            Mme MARGARET BECKETT, Membre du Parlement et Secrétaire d’État aux affaires étrangères et aux affaires du Commonwealth du Royaume-Uni, a déclaré que les Nations Unies font aujourd’hui face à plusieurs crises à travers le monde.  Au Moyen-Orient, l’ONU joue un rôle vital dans la stabilisation du Sud-Liban.  Des troupes européennes y sont déployées aux côtés de soldats venus de pays du Moyen-Orient, d’Asie et d’Afrique.  Il est essentiel que tous les États Membres s’acquittent des obligations en vertu des résolutions 1559, 1680 et 1701 du Conseil de sécurité, si nous voulons aider le Liban à devenir un pays démocratique et stable, a dit Mme Beckett.  Elle a ensuite cité les autres conflits auxquels la communauté internationale doit trouver des solutions, dont ceux de l’Iraq, de l’Afghanistan et du Darfour.  Concernant ce dernier, Mme Beckett s’est félicitée de la décision de l’Union africaine d’avoir prorogé le mandat de sa Mission au Soudan (MUAS).  Mais cette solution n’est que temporaire, a-t-elle estimé, en demandant au Président soudanais, Omar Al-Bashir, de donner le feu vert au déploiement d’une force internationale qui serait composée de troupes fournies par des pays musulmans, des pays asiatiques et des pays africains.  La responsabilité finale de la sécurité des populations du Darfour incombera, en dernier ressort, au Gouvernement du Soudan, a rappelé Mme Beckett.  S’agissant de la question du nucléaire en Iran, elle a souligné la nécessité pour la communauté internationale de faire preuve de détermination et d’exhorter le Gouvernement de l’Iran à accepter les propositions qui lui ont été faites par le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, la Chine, la Fédération de Russie et les États-Unis.  « Il est essentiel que l’Iran développe des relations normales avec le reste du monde », a estimé Mme Beckett.


Passant ensuite aux questions de développement, la Secrétaire d’État britannique a dit qu’il fallait augmenter le soutien nécessaire à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il n’y aura pas de stabilité et de sécurité mondiales si des millions de personnes continuent à souffrir de la faim, de la pauvreté, des inégalités, et des maladies.  Elle a également déclaré que l’avenir du monde sera menacé si on ne trouve pas de solution à la question du réchauffement de la planète et du changement climatique.  « Si nous faisons la politique de l’autruche et du chacun pour soi, nous irons tous vers un désastre », a-t-elle averti.  La montée du niveau des océans risque de détruire certains des grands centres urbains de notre civilisation actuelle, dont Londres, Shanghai, Singapour, Amsterdam, le Caire, ou Manhattan.  La question climatique est une menace à la sécurité internationale, a estimé Mme Beckett, en invitant les pays à réduire leur usage de combustibles polluants, et notamment, d’hydrocarbures.  Si la croissance de la Chine est un bienfait pour le peuple chinois et pour l’économie mondiale, il serait sans doute également sage, pour la Chine, de réduire sa consommation d’énergie fossile, a préconisé Mme Beckett.  Le monde dispose de la technologie qui lui permettrait de passer d’une économie basée sur l’usage d’une énergie polluante à une économie faisant usage de sources d’énergie propres, a-t-elle fait remarquer.


M. LI ZHAOXING, Ministre des affaires étrangères de la Chine, a détaillé, dans un premier temps, la politique de son pays relative à la péninsule coréenne.  La Chine, a—t-il expliqué, a toujours été attachée au maintien de la paix et de la stabilité dans la péninsule, à la transformation de celle-ci en une zone non nucléaire et à l’avancement des Pourparlers à Six.  Les antagonismes persistants, ainsi que l’absence de confiance entre les pays concernés, sont les principales causes des difficultés que nous rencontrons dans la gestion de cette question.  Les différentes parties doivent faire preuve de patience, de réalisme et de sagesse et réduire leur divergence à travers le dialogue.  Les Pourparlers à Six demeurent un mécanisme efficace de renforcement de la compréhension et de la confiance, a insisté le Ministre, qui a souhaité leur rapide reprise.  Nous espérons que les parties agiront dans le même sens et conjugueront leurs efforts pour la reprise des Pourparlers à Six et la mise en œuvre progressive de la déclaration commune.  Voici la seule solution réaliste au règlement du problème nucléaire dans la péninsule coréenne.


Abordant le dossier nucléaire iranien, le Ministre s’est prononcé pour le maintien du régime international de non-prolifération nucléaire tout en déclarant que les droits légitimes des divers pays à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire doivent être pleinement respectés, sous réserve toutefois du respect de leurs obligations internationales qui en découlent.  Le règlement du dossier iranien par voie de négociations diplomatiques est la meilleure option, car elle correspond aux intérêts des uns et des autres, a ajouté le Ministre.  La Chine espère voir les différentes parties persévérer dans la voie d’une solution pacifique, en faisant preuve de patience et de retenue.


S’agissant du conflit libano-israélien, a précisé le Ministre, la Chine souhaite que les parties respectent rigoureusement la résolution 1701 du Conseil de sécurité et qu’elles s’entendent le plus tôt possible sur un cadre de règlement politique qui soit juste et durable.  M. Zhaoxing a, par ailleurs, fait part de son soutien à une candidature asiatique pour le poste de Secrétaire général, certain de la capacité du continent à proposer un candidat compétent et prestigieux.


Le Ministre est revenu sur la création du Conseil des droits de l’homme qui, selon lui, doit se pencher davantage sur les cas de violations grossières et massives des droits de l’homme provoquées par les conflits armés.  Le Conseil doit aussi soutenir la communauté internationale en l’amenant à redoubler d’efforts dans la prévention des conflits, la reconstruction de la paix et la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes.  Le Conseil, a dit le Ministre, doit prêter une attention égale aux droits économiques, sociaux et culturels et pousser la communauté internationale et les différents organismes de l’ONU à prendre les mesures efficaces de nature à aider les différents pays à réaliser leur droit au développement.  Le Conseil doit accorder une attention particulière aux droits des groupes vulnérables et promouvoir, sans relâche, le dialogue et la coopération sur un pied d’égalité, éliminer la politique de deux poids deux mesures et la politisation des questions à examiner.


M. PER STIG MØELLER, Ministre des affaires étrangères du Danemark, a souhaité attirer l’attention sur l’accélération à un rythme sans précédent de l’interdépendance et de la mondialisation, soulignant notamment que ces phénomènes ont entraîné un changement du concept de souveraineté, tout comme les frontières entre politique intérieure et extérieure.  Pour faire face aux défis auxquels est confrontée la communauté internationale, nous avons plus que jamais besoin d’une Organisation des Nations Unies dynamique et proactive, a-t-il fait observer, soulignant l’importance que celle-ci s’adapte pour faire face à ces nouveaux défis de manière efficace.  Il a à cet égard estimé que le Conseil des droits de l’homme et la Commission de consolidation de la paix, organes récemment créés, aideront l’Organisation dans ses tâches.  Faisant plus spécifiquement référence au Conseil des droits de l’homme, il a appelé à éviter de politiser son travail, insistant sur l’importance de veiller, dans un esprit de coopération, à ce que cet organe parvienne à ses objectifs.  Il a souhaité une adoption rapide de la déclaration sur les droits des personnes handicapées.  Le Ministre s’est également inquiété de la résurgence de la notion de respect de la souveraineté nationale comme justification de l’inaction et de la paralysie dans les affaires internationales.  Le respect de la souveraineté ne peut pas devenir un prétexte pour tolérer des violations massives des droits de l’homme, a-t-il insisté.


S’agissant de la situation au Moyen-Orient, il a estimé qu’il faut redoubler d’efforts, afin de parvenir à une solution durable et globale de ce conflit tragique.  S’agissant du Soudan, il a regretté que la décision du Conseil de sécurité de continuer les préparatifs pour l’envoi d’une force des Nations Unies pour relayer la force de l’Union africaine et cesser le carnage de civils au Darfour ait généré une critique acérée de la part du Gouvernement soudanais et ait été considérée comme du néocolonialisme et une violation de ses droits souverains.  Quels sont les droits qui sont actuellement violés, a-t-il demandé, ajoutant qu’à son sens c’est le droit de la population du Darfour à être protégé qui est violé.  Il a en conclusion appelé le Soudan à travailler avec la communauté internationale et non contre elle.


Enfin, il a attiré l’attention sur la menace sérieuse que représente la prolifération des armes de destruction massive.  Rappelant que le Conseil de sécurité a déploré à l’unanimité le tir de plusieurs missiles par la République populaire démocratique de Corée, le 4 juillet dernier, il a demandé à Pyongyang de rejoindre la table des Pourparlers à Six.  Soulignant que l’Iran ne s’est pas conformé à la décision du Conseil de sécurité, il a appelé Téhéran à suspendre ses activités d’enrichissement et à accepter de négocier à partir des propositions qui lui ont été faites.  Les armes de destruction massive et le terrorisme forment une combinaison mortelle, a-t-il fait observer, ajoutant que son pays qui préside la Commission contre le terrorisme du Conseil de sécurité œuvre à renforcer la lutte contre le terrorisme par le biais de l’amélioration de la coopération entre le Conseil et les États Membres.


M. YOUSEF BIN AL-ALAWI BIN ABDULLAH, Ministre des affaires étrangères d’Oman, a estimé que cette soixante et unième session se déroulait dans des circonstances difficiles, en raison notamment de la situation très tendue dans les territoires palestiniens occupés du fait des actions perpétrées par Israël.  Il a assuré que l’appel de la Ligue arabe de renvoyer la question du conflit israélo-arabe dans son intégrité devant le Conseil de sécurité témoignait de l’aspiration des États arabes à la paix en tant que base à une coexistence pacifique avec Israël.  Il a aussi appelé les parties iraquiennes à soutenir leur gouvernement national, et la communauté internationale à n’épargner aucun effort dans l’aide aux pays africains. 


Oman s’est, de son côté, assuré que son développement économique et social s’accompagne de mesures de préservation de l’environnement, a indiqué le Ministre, soulignant que son pays avait adopté une approche de planification privilégiant les liens étroits entre le développement, la santé écologique et la protection des ressources naturelles.  Cette session de l’Assemblée générale doit accorder une plus grande place à ces questions, a-t-il estimé. 


Malgré les aspects positifs de la mondialisation, ce phénomène a parfois porté atteinte à de nombreux pays en développement, a également déclaré M. Abdullah, appelant à la mise en place d’un système commercial mondial non discriminatoire et multilatéral dans le cadre du Cycle de Doha.  Enjoignant les institutions internationales, financières, économiques et commerciales à combler le fossé entre les pays développés et en développement, il a assuré que son pays mettait l’homme au centre du développement et avait mis en place de nombreux programmes pour venir en aide aux plus démunis.


Concernant le dossier du nucléaire iranien, le Ministre s’est prononcé en faveur de la poursuite des négociations.  Il a en outre souligné la nécessité d’assurer un équilibre entre les exigences de sécurité et le respect des droits de l’homme pour assurer l’efficacité d’une stratégie internationale de lutte contre le terrorisme.  L’universalité des droits de l’homme ne doit pas jeter un voile sur la diversité légitime des civilisations et des cultures, a-t-il estimé, affirmant qu’Oman encourageait la participation des femmes à la vie politique du pays.  Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de Nations Unies efficaces, a-t-il conclu, soulignant la nécessité d’une réforme de l’Organisation et apportant son soutien à l’élection d’un Secrétaire général asiatique. 


M. FRANK-WALTER STEINMEIER, Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, a déclaré que son pays, dont la paix du territoire a été assurée depuis 1945 par la présence de troupes amies et alliées, est lui-même aujourd’hui engagé aux côtés de l’ONU sur un certain nombre de théâtres de conflits, dont notamment: les Balkans et le Kosovo; participe à des opérations de reconstruction en Afghanistan, la République démocratique du Congo et apporte son soutien aux missions de l’ONU et de l’Union africaine au Soudan.  En outre, a-t-il rappelé, au large des côtes libanaises, les navires allemands assureront le respect de la résolution 1701.  Personne cependant ne devrait penser que l’engagement de l’Allemagne dans les Balkans, au Soudan, au Liban, ou ailleurs, fait partie d’une campagne mondiale lancée par l’Occident contre l’Islam, a assuré M. Steinmeier, en estimant que dans un monde de plus en plus interdépendant, les États doivent intensifier leur coopération et le dialogue.  Il est essentiel qu’au Moyen-Orient, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, la compréhension soit promue, a-t-il fait valoir, et il est temps que toutes les parties surmontent les inimitiés qui existent depuis longtemps dans cette région.  Le droit d’Israël à exister dans la sécurité ne saurait être remis en question, et les Palestiniens ont pour leur part droit à un État, a-t-il affirmé, indiquant que son pays soutenait à cet égard la Feuille de route du Quatuor.


En ce qui concerne l’Afrique, il suffit de jeter un coup d’œil sur la carte du continent pour se rendre compte de l’importance de la stabilité au Soudan et au Congo.  Les problèmes qui déstabilisent l’Afrique ont une répercussion sur l’Europe, a estimé le Ministre allemand.  Au Soudan, le Gouvernement et les groupes rebelles doivent être tenus responsables de la catastrophe humanitaire qui a frappé l’ouest du pays, tout en étant conscients qu’aucune solution durable ne pourrait être trouvée sans l’appui de toutes les parties.  Concernant l’Iran, mon pays a déployé des efforts intensifs au cours des dernières années, aux côtés de la France et du Royaume-Uni, et avec le concours des États-Unis, de la Fédération de Russie et de la Chine, pour trouver une solution acceptable à la question nucléaire.  L’Allemagne souhaite que la recherche de solutions se fasse en concertation avec l’AIEA, a conclu le Ministre.


Mme RITA KIEBER-BECK, Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein, a constaté que la réforme du Conseil de sécurité, un des grands chantiers du Sommet 2005, restait encore d’actualité.  Le Conseil a certes besoin, a-t-elle précisé, de transformations structurelles, mais encore d’une modification de sa composition même pour conserver sa crédibilité au rang mondial.  Il doit refléter plus fidèlement les réalités géopolitiques du XXIe siècle qui sont fondamentalement différentes de celles que l’Organisation a connues lors de sa création.  Elle a ensuite rappelé un élément clef du système des Nations Unies, la priorité accordée par le Secrétaire général à la primauté du droit.  Notre univers mondialisé, a-t-elle poursuivi, au sein duquel des acteurs non étatiques occupent une place de plus en plus importante, a besoin d’être clairement règlementé.  Or, nous observons, à l’inverse, une dangereuse érosion du droit international, en particulier du droit humanitaire.  Cette question du droit international doit rester hautement prioritaire, a-t-elle insisté, dans la gamme de défis auxquels nous faisons face.


A contrario de cette tendance négative, il existe cependant de formidables avancées dans le secteur de la justice internationale.  L’absence d’immunité pour les crimes internationaux est, par exemple, devenue une réalité moderne qui trouve sa meilleure expression dans l’établissement de la cour criminelle internationale.  Toujours sur la question du droit, elle a souligné la complexité des rapports qui associent le droit international et la lutte contre le terrorisme.  Il faut, en premier lieu, adopter une convention afin de régler ce problème et bien comprendre ensuite que le combat contre le terrorisme dans le respect des droits de l’homme et du droit international est assez complémentaire pour se renforcer mutuellement.  En conclusion, elle a rappelé les différents sujets qui feront l’actualité des Nations Unies dans les semaines à venir: la situation au Darfour, le Moyen-Orient, le programme nucléaire de l’Iran, la nomination du prochain Secrétaire général.  Tous ces sujets, a-t-elle précisé, sont traités par le Conseil de sécurité, tandis que l’Assemblée se trouve confinée à un rôle secondaire.  D’après elle, une meilleure division du travail entre les deux organes les plus importants des Nations Unies améliorerait l’efficacité de l’Organisation.


M. MANASSEH SOGAVARE, Premier Ministre des Îles Salomon, a indiqué que la démocratie demeure le fondement du système politique de son pays et attiré l’attention sur la tenue récente d’élections dans son pays.  Il a, à cet égard, rappelé que son pays a eu l’honneur de bénéficier de l’aide de la Division d’assistance électorale du Département des affaires politiques des Nations Unies et de l’appui d’observateurs internationaux.  Il a indiqué qu’en dépit d’un verdict positif déclaré par les observateurs, un incident mineur a généré deux jours d’émeutes.  Cet incident a été la sonnette d’alarme, a-t-il expliqué, et les Îles Salomon se sont rendues compte qu’il fallait faire plus pour le développement.  Il a enfin tenu à souligner que le calme est maintenant revenu et qu’une Commission d’enquête a été mise sur pied.


Comme beaucoup de jeunes démocraties, les Îles Salomon doivent faire face à de nombreux enjeux, a expliqué le Premier Ministre, ajoutant que la gouvernance coûte cher et exige une aide pour la renforcer.  Il a rappelé que la mission d’aide régionale aux Îles Salomon, dirigée par l’Australie, vient de compléter sa troisième année.  Il a, à cet égard, indiqué que son Gouvernement a décidé de renouveler sa mission pour une année supplémentaire, du fait du succès de cette mission qui a réussi à conduire le pays de la fragilité à la stabilité.  Il faut combler ce fossé Nord-Sud, a-t-il préconisé, soulignant que les pays les moins avancés ont des besoins spéciaux et exigent une attention spécifique.  Les Îles Salomon sont un archipel composé de petites communautés disséminées sur près de 900 îles, a rappelé M. Sogavare.  C’est pourquoi le développement durable du pays ne peut être obtenu qu’à travers un partenariat mondial en étant axé sur les communautés rurales, a-t-il fait remarquer.


Le Premier Ministre a estimé que le futur des relations internationales dépendra de la façon dont le changement sera géré.  Il s’est, à cet égard, félicité que les Nations Unies envisagent d’étendre leur présence à la région du Pacifique.  Il s’est également réjoui du projet de création d’un fonds commun entre l’ONU et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), soulignant qu’il permettra de rapprocher le Gouvernement de sa population et d’investir dans des infrastructures au niveau provincial.  Il a enjoint tous les partenaires à améliorer la situation de populations qui ont, à ses yeux, été jusqu’ici ignorées.  Enfin, il a regretté que Taiwan se voie refuser l’entrée aux Nations Unies et exprimé sa déception devant le fait qu’il ait été interdit de parler de cette question la semaine dernière.  Il est temps qu’un débat honnête soit entrepris sur cette question, a-t-il estimé.  


Le Premier Ministre s’est en outre montré préoccupé par les menaces sécuritaires qui pèsent sur ce pays.  L’absence d’accord dans le cadre du Cycle de Doha continue de frapper les économies des petits États insulaires en développement, a-t-il fait observer, espérant qu’une véritable volonté politique puisse assurer l’établissement d’un système commercial multilatéral ouvert, équitable et non discriminatoire.  Enfin, il a fait référence aux diverses perspectives de développement qui ont émergé depuis le Sommet mondial de 2005 citant, à titre d’exemple, l’adoption de la Déclaration sur le VIH/sida.  Il a, à ce titre, émis le souhait que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme mette en place une série de mesures pour la région pacifique.  « Il est moins cher d’investir dans un problème encore petit que de traiter une pandémie complète », a-t-il estimé.


M. REDLEY KILLION, Vice-Président des États fédérés de Micronésie, a déclaré qu’il était conscient de l’énormité de la tâche qui attend la communauté internationale pour mener à bien la réforme de l’Organisation.  Toutefois, de grands progrès ont d’ores et déjà été réalisés comme la création du Conseil des droits de l’homme et la Commission de consolidation de la paix.  Les petits États insulaires en développement du Pacifique ont tout à gagner d’une efficacité accrue de l’Organisation, a jugé le Vice-Président.  Ces réformes devraient permettre à son avis de mieux réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le Vice-Président a accueilli favorablement la décision des Nations Unies de créer des représentations supplémentaires dans le Pacifique, qu’il a estimée mutuellement bénéfique.


Avec une zone économique exclusive importante, les États fédérés de Micronésie attachent une importance considérable à la préservation des fonds marins et de l’écosystème, a-t-il poursuivi.  Forts de cette priorité, nous avons rejoint les rangs de nos voisins pour demander un moratoire et une interdiction de la pêche en eau profonde au grand filet, a-t-il indiqué.  Le Vice-Président a par ailleurs dénoncé les émissions de gaz à effet de serre qui provoquaient les changements climatiques de notre planète.  Au cours d’une seule décennie, nous avons assisté à des catastrophes naturelles sans précédent qui sont directement liés à l’activité humaine, a-t-il dit.  Face à cette situation, la Micronésie continuera de se prononcer en faveur d’actions communes susceptibles d’atténuer les effets négatifs des changements climatiques, fondées sur le principe selon lequel « le pollueur doit payer ».


Passant aux questions de développement, le Vice-Président a déclaré que son pays comptait encore dans une large mesure sur l’aide publique au développement.  Mais l’APD en elle-même n’est pas suffisante, a-t-il ajouté.  Les propositions actuelles permettant de dégager des investissements étrangers directs et forger des partenariats de développement efficaces doivent encore être traduits dans les faits.  Pour qu’elle soit porteuse de sens, la Stratégie de Maurice doit être intégrée à tous les processus en cours placés sous l’égide des Nations Unies, a-t-il conclu.


M. ABDULLAH GÜL, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Turquie, a déclaré que son pays appuyait l’application de la résolution 1701 sur le Liban et exprimé l’espoir que l’esprit du texte se propagerait dans toute la région.  Évoquant la question palestinienne, il a estimé qu’il fallait déployer de nouveaux efforts pour remettre le processus de paix au Moyen-Orient sur les rails au risque d’accentuer le sentiment d’injustice qui prévaut dans la région.  S’agissant de l’Iraq, M. Abdullah Gül a affirmé qu’il était indispensable de s’atteler à l’édification d’un État démocratique et prospère et qu’il incombait au peuple iraquien lui-même d’œuvrer à cette fin.  Il s’est par ailleurs prononcé pour une politique intolérante à l’égard du terrorisme et de ses adeptes, tout en mettant en garde contre la tentation d’amalgamer foi et terrorisme.


Abordant la question chypriote, M. Gül a réitéré l’attachement de son pays à un règlement juste et pacifique, appelant la direction politique chypriote grecque à adhérer à un nouveau partenariat fondé sur l’égalité politique avec la partie chypriote turque et la communauté internationale et à mettre un terme à l’isolement continu de la partie chypriote turque, qui n’a, selon lui, ni justification juridique ou morale.


La Turquie se trouve au cœur de problèmes qui préoccupent la communauté internationale, a poursuivi M. Gül, rappelant son engagement et ses activités pour la paix dans le cadre des Nations Unies, en particulier dans les Balkans, au Moyen-Orient et au Caucase.  Soulignant sa foi en la nécessité d’une coopération internationale pour parvenir à un développement durable, le représentant a annoncé le nouveau rôle de son pays en tant que pays contributeur, l’aide publique au développement allouée par la Turquie ayant atteint les 600 millions de dollars l’an dernier.


M. JEAN ASSELBORN, Vice-Premier Ministre des affaires étrangères et de l’immigration du Luxembourg, a relevé que plus que jamais le Moyen-Orient reste traversé de tensions, dont les affrontements militaires sur la terre libanaise et les bombardements au nord d’Israël n’ont offert que l’exemple le plus récent.  Après le cessez-le-feu, il s’agit d’appuyer l’émergence d’un Liban pleinement souverain et indépendant, qui « exerce sa souveraineté et le monopole de la force armée sur l’ensemble de son territoire », a-t-il souligné.  Le Vice-Premier Ministre a indiqué qu’il s’était rendu à Beyrouth, à Tel-Aviv et à Ramallah et qu’il avait encore une fois constaté combien l’absence d’une paix véritable dans la région affecte négativement les populations civiles en particulier dans les Territoires occupés, où la situation humanitaire se détériore de jour en jour.


S’agissant du terrorisme, M. Asselborn a salué la Stratégie mondiale antiterroriste de l’ONU, adoptée par l’Assemblée générale lors de sa précédente session.  Celle-ci doit agir tant sur les conditions propices à la propagation du terrorisme, que sur la prévention et l’action contre le terrorisme tout en garantissant le respect des droits de l’homme et les règles de l’État de droit.  Le respect du droit s’applique en particulier au traitement de tous les détenus, comme à la problématique des lieux de détentions secrets, a souligné le Vice-Premier Ministre exprimant la position européenne en la matière, réaffirmée par les Ministres des affaires étrangères de l’UE il y a quelques jours.


La menace nucléaire est un autre sujet de préoccupations pour M. Asselborn, en particulier en Corée du Nord et en Iran.  L’UE est en discussion avec l’Iran depuis plus de deux ans en s’appuyant sur une résolution du Conseil de Sécurité, a-t-il rappelé.  C’est en donnant suite à ces demandes, et notamment la suspension de toute activité d’enrichissement, que des négociations en vue de la conclusion d’un accord global pourront être engagées, a-t-il dit.


Au chapitre des réformes, celle du Conseil de sécurité reste indispensable aux yeux du Vice-Premier Ministre du Luxembourg.  Les 192 pays Membres des Nations Unies devraient y être mieux représentés grâce à une augmentation de ses Membres permanents et non permanents, sans toutefois alourdir son fonctionnement par l’attribution du droit de veto.  L’enjeu de la réforme du Conseil de sécurité est de taille, car il s’agit d’augmenter la légitimité de son intervention.  Le Luxembourg a présenté sa candidature à un siège non permanent au Conseil de sécurité pour les années 2013-2014, a-t-il rappelé.


CHEIKH KHALID BIN AHMED AL-KHALIFA, Ministre des affaires étrangères du Bahreïn, a déclaré que l’élection de Sheikha Haya à la présidence de la soixante et unième session de l’Assemblée générale était un honneur pour son Royaume et confirmait les succès importants remportés par les femmes arabes et musulmanes.


Abordant la question du terrorisme que le Ministre a qualifiée de menace la plus dangereuse pour la paix et la sécurité internationales, il a appelé la communauté internationale à fournir de plus grands efforts et a demandé plus de coordination à tous les niveaux pour combattre ce fléau.  Félicitant les Nations Unies pour leurs efforts en la matière, il a affirmé que toute stratégie de lutte antiterroriste ne doit pas empiéter sur les droits de l’homme ni transgresser le droit international.  Le Bahreïn continue ses efforts dans ce domaine, État Partie à 11 accords internationaux sur 12 relatifs à la question.  Il a aussi participé aux initiatives régionales.


Les évènements récents au Moyen-Orient ont fait de la région un abysse dont la dangerosité risque de s’amplifier.  Il importe d’y remédier de manière urgente, la communauté internationale devant faire face à cet effet à des responsabilités spéciales et multiples.  Le Ministre a renouvelé son vœu que ce processus se fasse par le biais d’un nouveau mécanisme permettant d’initier des négociations directes entre les parties.  Préoccupé par les évènements sanglants qui se sont déroulés au Liban, le représentant a souligné son appui à la résolution 1701 du Conseil de sécurité et au Liban.  Il a insisté sur l’importance d’un soutien coordonné de la communauté internationale en particulier de l’ONU, de l’Union européenne et toutes les puissances internationales, non seulement en matière de maintien de la paix mais surtout pour le redressement de l’économie.  À cet égard, la Conférence de Stockholm est une étape dans la bonne direction, a-t-il estimé.  D’autre part, il a renouvelé son appel en faveur d’un règlement pacifique de la querelle entre les Émirats arabes unis et l’Iran au sujet des trois îles de la Grande Tumb, de la Petite Tumb et d’Abou Moussa qui, selon lui, appartiennent aux Émirats.


Sur le thème de la réforme de l’ONU, le Bahreïn s’aligne sur les recommandations du Secrétaire général dans son rapport sur le travail de l’Organisation, notamment sur les questions ayant trait à une représentativité du Conseil de sécurité plus adéquate avec les réalités géopolitiques et à la réaffirmation du rôle central de l’Assemblée générale en tant qu’instance de délibération.


Quant à la question du développement, selon lui, les OMD, véritable Feuille de route pour le développement durable, ne pourront être réalisés que grâce à un partenariat international stratégique entre pays développés et en développement avec le concours des organisations internationales, de la société civile et du secteur privé.


M. IVAILO KALFIN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Bulgarie, a rappelé que son pays avait parcouru un chemin difficile mais réussi vers l'adhésion à l'Union européenne au 1er janvier 2007.  Annonçant la candidature de son pays au Conseil économique et social pour la période 2007-2009, il a appelé à améliorer la coordination des différents organes des Nations Unies et souligné que toute réforme du système de l’ONU serait inachevée sans la réforme du Conseil de sécurité, qui doit en augmenter la représentativité et la légitimité.  L'examen des mandats, le renforcement du Conseil économique et social et une gestion effective sont d'autres domaines où les progrès désirés sont loin d'avoir été atteints, a-t-il estimé, formulant par ailleurs l'espoir que l'adoption récente de la Stratégie antiterroriste mondiale accélèrerait l'adoption du projet de convention générale sur le terrorisme international. 


La Bulgarie poursuit une politique de contrôle effectif des armements et de non-prolifération des armes de destruction massive et de désarmement, a poursuivi le Vice-Premier Ministre, faisant part de sa préoccupation concernant la menace réelle de déstabilisation des instruments juridiques en vigueur, notamment le Traité de non-prolifération des armes nucléaires, en raison du non-respect des engagements et du retrait unilatéral de certains États.  Les questions iranienne et nord-coréenne doivent trouver une solution dans un court délai sur la base des résolutions du Conseil de sécurité pertinentes, a-t-il affirmé.  Les Nations Unies doivent acquérir une capacité suffisante pour être en mesure de déployer des opérations de paix multidimensionnelles ayant pour but non seulement le maintien de la paix, mais aussi le renforcement de la souveraineté d'États et l'établissement des institutions démocratiques qui garantissent la stabilité du processus de paix, a ajouté M. Kalfin.  Il a également insisté sur la nécessité de développer des partenariats effectifs avec les organisations régionales et sous-régionales.  La Bulgarie contribue activement à la sécurité et à la stabilité à long terme de l'Europe du Sud-est, a-t-il enfin assuré, appelant à observer les principes de durabilité, de contrôle, de stabilité régionale et de perspective européenne dans l'élaboration de la décision finale sur le statut du Kosovo.


M. WINSTON PETERS, Ministre des affaires étrangères de Nouvelle-Zélande, a souligné qu’en matière de développement les défis n’ont jamais été aussi importants.  Augmenter l’aide ne sera pas suffisant, nous devons faire preuve de plus d’efficacité, a-t-il estimé, soulignant que chaque dollar dépensé doit faire une différence.  Il a, à cet égard, attiré l’attention sur les facteurs qui entravent le succès de cette entreprise: la mauvaise gouvernance, la corruption et l’inégalité entre les sexes.


Il a fait observer que son pays entretient, avec la région du Pacifique, une relation fondée sur l’histoire, la culture, tout comme des liens économiques et sociaux.  Rappelant que, dans la Déclaration d’Auckland de 2004, les leaders du Pacifique se sont engagés à faire du Pacifique une région respectée pour la qualité de sa gouvernance, sa gestion durable des ressources, ses valeurs démocratiques et sa promotion des droits de l’homme, il a souligné que traduire ces objectifs s’avère difficile en réalité.  Dans le Pacifique, nous avons appris que les problèmes régionaux requièrent des solutions régionales, a expliqué le Ministre.  Il a à ce titre indiqué que les leaders du Forum des Îles du Pacifique ont adopté l’année dernière un Plan régional de coopération pour la région, plan qui prévoit de renforcer la coopération régionale dans le but de promouvoir les quatre objectifs que s’est donné le Forum des Îles du Pacifique: le développement durable, la croissance économique, la sécurité et la bonne gouvernance.  Il a également souligné que toutes les stratégies régionales ont besoin d’un cadre international fort.  Selon lui, la Convention sur les changements climatiques en est un exemple essentiel, a-t-il ajouté.


Les jeunes et fragiles États doivent affronter d’énormes défis, a-t-il poursuivi, citant en exemple les troubles récents survenus au Timor-Leste.  Il a ajouté que la Nouvelle-Zélande a répondu rapidement aux besoins de ce pays en envoyant des forces militaires et policières pour aider à restaurer la stabilité et souligné que cette réponse régionale a été rigoureuse et rapide.  Il a également estimé que le déploiement d’une force de police des Nations Unies s’avère vital pour y assurer la paix et la stabilité à moyen terme.


Enfin, il s’est réjoui de la création du Conseil des droits de l’homme et souhaité qu’il soit fort, efficace, pratique et que ses méthodes de travail soient transparentes et inclusives.  S’agissant de la déclaration sur les droits des peuples autochtones, il a indiqué que son pays avait activement participé aux travaux d’élaboration, espérant en faire un instrument dont l’application permettrait de vraiment améliorer la vie des autochtones.  Il a fait part de sa déception que tel ne soit pas le cas.  À ses yeux, le texte de la déclaration est inadéquat et représente une occasion perdue pour les peuples autochtones du monde, a-t-il estimé.


Mme DORA BAKOYANNIS, Ministre des affaires étrangères de la Grèce, a déclaré que le thème principal de cette session « Créer un partenariat global pour le développement », est opportun.  La traduction, dans les faits, de ce principe doit passer par une participation significative de tous les pays au processus de prise de décision, sur les plans économique et financier.  Le choix récent du Fonds monétaire international d’augmenter les droits de vote de pays comme la Chine et l’Inde constitue un pas dans la bonne direction, a estimé la Ministre.  En revanche, les nouvelles qui nous parviennent au sujet du Cycle de Doha ne sont pas bonnes.  L’horloge tourne et il devient, chaque jour, de plus en plus urgent pour les parties d’aboutir à un accord sur la création d’un système commercial multilatéral plus efficace.  Il est aussi important d’atteindre les Objectifs du Millénaire, et notamment le seuil critique de 0,7% du PIB des États affecté à l’aide publique au développement.  Cet objectif constitue la clef de voûte du partenariat mondial pour le développement que nous nous sommes engagés à former dans les plus brefs délais.  De leurs côtés, a précisé la Ministre, les pays en développement ont besoin de poursuivre des politiques économiques sensées et de mettre en route des réformes qui encouragent la croissance et améliorent la gouvernance.


Abordant la situation dans les Balkans, la Ministre a estimé que le Kosovo méritait encore une attention soutenue.  Les pourparlers sur le statut final sont en cours et nous souhaitons qu’ils produisent des résultats viables de nature à renforcer la sécurité et la stabilité dans la région.  Cela semble toutefois difficile à l’heure actuelle, a jugé la Ministre.  Surmonter cette impasse exigera une diplomatie prudente et patiente.  Notre objectif ne doit pas être compromis par l’imposition d’un calendrier artificiel, a-t-elle insisté.


La Ministre a, en outre, regretté que le problème de Chypre soit encore non résolu.  Au cours des 32 ans de conflit, pendant lequel la Turquie a maintenu son occupation d’un tiers de l’île avec 40 000 troupes, la Grèce a toujours soutenu toutes les initiatives des Nations Unies visant un règlement global.  Nous sommes déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour parvenir à une solution juste et durable sur la base des résolutions du Conseil de sécurité, des valeurs et principes européens.  Nous sommes attachés à une fédération bicommunale.  La Ministre a expliqué, par ailleurs, que la Charte des Nations Unies, et plus particulièrement le principe de règlement pacifique des différends, guidait son pays dans ses efforts pour améliorer ses relations avec la Turquie.  Nous souhaitons que la Turquie en fasse de même, a-t-elle ajouté, afin de renforcer des relations de bon voisinage.


M. GEORGE YEO, Ministre des affaires étrangères de Singapour, a rappelé qu’au niveau régional, certains défis semblent plus faciles à relever.  Il a donné en exemple la réouverture récente du col Nathu La, dans la chaîne himalayenne entre la Chine et l’Inde, après 44 ans d’impasse.  Le Ministre a affirmé croire à de telles solutions parce qu’elles ont l’avantage de constituer des plateformes de rencontre réunissant secteur public et secteur privé.  En collaboration avec les agences spécialisées des Nations Unies, ces plateformes et instances régionales pourraient contribuer de façon remarquable à une gouvernance mondialisée.  Par exemple, l’Association des nations de l’Asie du Sud-est (ANASE) est porteuse d’un projet dit de « Résilience régionale », projet qui regroupe cinq pays non communistes: l’Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande, les Philippines, et Singapour, cinq pays résolus à maintenir la paix entre eux et à se concentrer sur le développement.  Se sont joints ensuite à l’ANASE: le Viet Nam, le Cambodge, le Laos et le Myanmar.  Selon le Ministre, l’ANASE représente une authentique force économique régionale, puisqu’il représente 6% du commerce mondial. 


Revenant à des considérations économiques plus larges, le Ministre a rappelé qu’il était important pour l’ANASE, la Chine, le Japon et la République de Corée, d’entretenir d’excellentes relations commerciales avec les États-Unis, l’Union européenne, la Russie, l’Inde, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, pays avec lesquels elle a négocié ou est en train de négocier des partenariats économiques.  Il a insisté sur le fait que l’ANASE joue un rôle clef en regroupant les pays d’Asie et en les maintenant ouverts sur le monde.  Le Ministre a souligné que l’ANASE est un projet en pleine construction, et que, comme partout ailleurs dans le monde, elle fait aussi face à des problèmes de développement économique, de mouvements séparatistes, de dégradation de l’environnement, de problèmes de sécurité maritime, de divisions ethniques et de pandémies, problèmes qui ne peuvent pas être résolus par l’ANASE seule, mais grâce à la collaboration avec les autres pays et organisations internationales.


M. ALBERTO ROMULO, Ministre des affaires étrangères des Philippines, a déclaré que le Sommet mondial de 2005, qui a eu lieu l’an dernier au Siège avec la participation des dirigeants du monde, avait redonné espoir aux peuples.  Comme il a alors été constaté, la coopération demeure la clef qui permettra d’atteindre les objectifs que la Charte de l’Organisation a fixés pour le mieux-être de l’humanité, a estimé M. Romulo.  Mais, a-t-il poursuivi, la coopération ne doit pas être perçue sous le seul angle d’un transfert de ressources ou de la promotion d’un compromis à atteindre sur les idéaux politiques.  Il est essentiel que, dans le cadre de cette coopération, les peurs, les espoirs et les insécurités des peuples des pays les plus faibles et les moins développés, soient compris et pris en compte.  Tout comme il est important que les pays développés satisfassent les besoins de leurs peuples et assument les responsabilités qu’ils ont à leur égard, il est tout aussi vital que, dans cette coopération, ces mêmes pays comprennent les souffrances des autres peuples, des autres nations, et des travailleurs migrants qui vivent parmi eux, a dit le Ministre.


Rappelant que la migration et le développement avaient été débattus la semaine dernière à l’ONU, M. Romulo a indiqué qu’un dixième de la population des Philippines vit en situation de migrants.  Les Philippines sont le premier fournisseur de main-d’œuvre dans l’industrie des transports maritimes, et on peut trouver des travailleurs philippins partout dans le monde.  Notre pays s’est joint à l’appel lancé en faveur de la création d’un forum global sur la migration et le développement, qui pourrait provisoirement fonctionner en dehors des Nations Unies, pour permettre à la communauté internationale de poursuivre le dialogue engagé sur cette question, a dit M. Romulo.  Les États devraient garder à l’esprit que les textes qu’ils adoptent pour réguler leur immigration affectent des vies humaines, et que les migrants sont des êtres humains qui doivent jouir de tous leurs droits.  Les Philippines invitent donc tous les États Membres à adhérer à la Convention internationale pour les droits des migrants et les membres de leurs familles, afin de réaffirmer l’universalité des droits de l’homme, qui doivent être respectés sans distinction d’origine, de race, de croyance ou de langue.


M. YOUSSOUF OUÉDRAOGO, Ministre des affaires étrangères et de la coopération régionale du Burkina Faso, a, dans un premier temps, articulé sa déclaration autour de la situation en Afrique où, en dépit des efforts déployés, persistent encore des foyers de tension.  Fort heureusement, a–t-il précisé, les armes se sont tues dans certains pays ouvrant la voie à de réelles perspectives de progrès et de développement.  Au Libéria, en Sierra Leone, en Guinée-Bissau et au Burundi, la démocratie et l’édification d’un État de droit sont désormais une réalité.  Nous souhaitons vivement que le processus démocratique en République démocratique du Congo se poursuive avec succès.  De même, nous nous félicitons des progrès réalisés par le dialogue politique intertogolais et réitérons l’appel lancé aux partenaires par le Président Blaise Compaore, facilitateur de ce processus, pour qu’ils apportent l’appui nécessaire à la relance économique de ce pays, a déclaré le Ministre.  Celui-ci a, par ailleurs, estimé que la crise ivoirienne avait atteint un tournant décisif dans son évolution et qu’une solution définitive pourra être trouvée dans les meilleurs délais avec l’engagement ferme et sincère de toutes les parties.


Abordant l’échec du Cycle de Doha, le Ministre a estimé que cette situation doit inciter à rechercher les meilleures voies pour le respect scrupuleux des règles du commerce multilatéral édictées par l’Organisation mondiale du commerce.  Pour le Burkina Faso, qui est pleinement investi dans la défense des producteurs de coton africain, une telle exigence est plus que jamais impérative.  Le développement durable, la lutte contre la pauvreté, l’élimination de la faim et de la précarité constituent des défis à relever.  Au delà des efforts de réduction de la dette et de la mise en œuvre de mécanismes de financement innovants, que nous saluons, la communauté internationale doit œuvrer à l’émergence d’un véritable partenariat Nord-Sud qui garantirait le juste traitement des questions qui préoccupent toutes les régions et tous les pays du monde, a estimé M. Ouedraogo.  Par ailleurs, a ajouté le Ministre, la flambée sans précédent des prix du pétrole et la crise énergétique qu’elle engendre frappent de plein fouet les pays africains.  Cette crise laissera, pendant longtemps, des séquelles sur les économies des pays africains non exportateurs de pétrole comme le Burkina Faso.


M. KASSYMZHOMART TOKAEV, Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan, a estimé que la réforme décidée l'année dernière, la plus radicale de l'histoire des Nations Unies, connaissait des résultats mitigés, avec d'un côté de nouveaux organes créés au sein du système, comme le Conseil des droits de l'homme et la Commission de consolidation de la paix, et de l'autre, une absence d'avancée sur les travaux de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité.  Un retard supplémentaire sur ces questions pourrait avoir des effets négatifs sur les efforts des Nations Unies visant à établir la stabilité internationale, la sécurité et le développement, a-t-il averti. 


De son côté, le Kazakhstan a mis en place en Asie un mécanisme de coopération et de dialogue multilatéral afin de renforcer la sécurité et la stabilité dans la région, notamment par la signature le 8 septembre 2006 du Traité établissant une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale.  Son pays continue d'appeler à la non-prolifération nucléaire, une position qui s'explique par les souffrances infligées à sa population après les essais menés sur le site de Semipalatinsk, fermé il y a quinze ans.  Il est donc temps de faire des efforts coordonnés pour surmonter la crise dans le Traité sur la non-prolifération, et les États concernés doivent assumer leurs obligations en s'engageant à un moratoire sur les explosions  nucléaires expérimentales et en menant des programmes pacifiques dans la transparence.  Le risque de voir des armes de destruction massive tomber entre les mains de terroristes est un sujet de grave préoccupation, a souligné le Ministre.


La crise au Liban a montré que le manque de prévention des conflits continuait de poser un problème, a poursuivi M. Kassymhomart Tokaev, s'inquiétant également de l'explosion du terrorisme international, en Iraq, en Turquie ou à Londres.  Dans ce combat, comme dans la lutte contre le trafic de drogues, aucun pays ne peut agir seul.  Une coopération des États et des agences des Nations Unies est fondamentale, a-t-il rappelé.  Le Kazakhstan, le plus grand pays enclavé du monde, a souligné la nécessité de soutenir les efforts de développement en tenant compte des besoins spécifiques de chaque pays.  Les réformes structurelles ont fait du pays l'un des plus dynamiques, qui reste engagé à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement et à promouvoir la démocratie, a assuré le Ministre, affirmant que le Kazakhstan continuerait de travailler à acheminer par tous les moyens les sources d'énergie dont il dispose et de travailler au développement de liens d'amitié avec ses voisins et avec tous les pays du monde qui en manifesteront le désir.


M. AHMAD ALLAM-MI, Ministre des affaires étrangères, de l'intégration africaine et de la coopération internationale du Tchad, a souligné qu'en plus des attentats terroristes, l'année qui s'écoule avait connu des situations préoccupantes pour de nombreux jeunes États victimes de graves conflits armés.  En dépit des tentatives de déstabilisation et de conquête anticonstitutionnelle du pouvoir, le Tchad a organisé des élections présidentielles libres et transparentes le 3 mai dernier, a-t-il dit.  Mais il est illusoire de croire que mon pays connaîtra sans difficulté la stabilité nécessaire à la consolidation de son État de droit s'il continue de subir les effets pervers de la crise au Darfour, a-t-il déclaré, évoquant les déplacements massifs de population, l'insécurité, les pertes économiques et les dégâts environnementaux qu'entraînent l'exportation de la guerre du Darfour dans le pays.  Les Nations Unies doivent prendre le relais de l'Union africaine au Darfour, a-t-il estimé, et cela ne doit en aucune manière être considéré comme une attitude hostile au Gouvernement du Soudan.  Elle est simplement dictée par le bon sens, car plus que quiconque, le Tchad a tout intérêt à la restauration de la paix au Darfour, a-t-il affirmé.


L'écart entre pays riches et pays pauvres ne fait que se creuser, a poursuivi le Ministre, estimant que les règles et les lois actuelles du marché annihilent la compétitivité de l'économie des pays pauvres.  Rappelant que le Tchad avait connu des démêlés avec la Banque mondiale suite à la révision de la loi 001 sur la gestion des revenus pétroliers, il s'est félicité du dialogue fructueux qui a pu être renoué, ainsi que de la reprise de la coopération.  Nous avons exprimé la révolte du peuple tchadien qui ne tire que 12,5%  des redevances de l'exploitation de sa manne pétrolière, a-t-il soutenu, évoquant la détérioration des relations avec deux membres du consortium pétrolier qui opèrent au Tchad.  Il a estimé que sans droit légitime à participer directement à la production et à la commercialisation de ses ressources, le Tchad verrait son droit souverain foulé aux pieds et son objectif de réduction de la pauvreté annihilé.


M. Ahmad a en outre remercié les organisations qui aident le pays à se débarrasser des nombreuses mines antipersonnel qui demeurent sur son territoire, rappelant que son pays était l'un des plus touchés par ce problème.  L'élargissement du Conseil de sécurité et la réforme des Nations Unies, en général, doivent être opérés pour assurer une représentation équitable de toutes les régions du monde, a-t-il estimé, réitérant son soutien à la position africaine sur la question.


M. MIHAI-RĂZVAN UNGUREANU, Ministre des affaires étrangères de la Roumanie, a exprimé sa reconnaissance à l'ONU pour le soutien qu’elle a apporté à son pays, en particulier durant la période de transition.  Évoquant la réforme de l’Organisation, il a exprimé l’espoir que le Conseil des droits de l'homme récemment établi ferait tout son possible pour garantir le plein respect des droits de l'homme.  La Roumanie a inscrit en priorité l'obligation de respecter les droits de l'homme dans sa Constitution et est fière de participer à ce nouvel organe de l’Organisation, a-t-il indiqué.  Pour ce qui est de la réforme du Conseil de sécurité, M. Ungureanu a indiqué que la Roumanie était disposée à envisager l'augmentation du nombre de ses membres, tout en préservant son efficacité et sa crédibilité.  Les pays de l'Europe de l'Est espèrent avoir leur place dans les négociations à cet égard, a-t-il ajouté.


Abordant la question de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales, le Ministre roumain a indiqué que son pays était engagé dans le processus de coopération régionale en Europe centrale et en Europe du Sud-est, en vue d’assurer la stabilité et la prospérité de la région de la Mer Noire.  La Roumanie participe également aux efforts internationaux d'aide au développement, son aide publique au développement devant atteindre 0,33% de son PNB en 2015, a-t-il précisé.  Le Ministre a en outre fait part de sa préoccupation au sujet des conflits non résolus dont les racines remontent à l'époque soviétique, dont l’exemple le plus frappant est celui de la Transnistrie, région séparatiste de la Moldavie. 


Le Ministre roumain a par ailleurs rappelé que son pays participait activement aux opérations de maintien de la paix, exprimant l’espoir qu’on parviendrait rapidement à une paix durable en Afghanistan et en Iraq.  Il s’est dit encouragé par l’évolution de la situation au Liban et a estimé qu’il serait possible d’arriver à un règlement politique du conflit du Moyen-Orient grâce à l’application de la résolution 1701.  En conclusion, le Ministre a indiqué que son pays accueillerait prochainement le onzième Sommet de la Francophonie, sur le thème des technologies de l'information dans l'éducation.


M. ALIKBEK DJEKSHENKULOV, Ministre des affaires étrangères du Kirghizistan, a déclaré que son pays est engagé dans une nouvelle étape de son développement.  Des efforts sont faits sur le plan des réformes démocratiques et sur le développement de l’économie.  Affirmant l’attachement de son pays aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le Kirghizistan a adopté toutes les normes allant en ce sens.  À cet égard, les dépenses sociales représentent 43%  des dépenses totales, ce qui a permis une diminution de l’ampleur de la pauvreté.  Le Ministre a également fait part des avancées sur le plan de la protection des droits de l’homme, de la réforme de la police, de la justice et des institutions.  Le Kirghizistan a ratifié la convention de lutte contre la corruption, a-t-il poursuivi, et a pris des dispositions nationales en ce sens afin d’assurer la stabilité du pays.


Les problèmes entre les civilisations s’accroissent et les écarts se creusent, a-t-il poursuivi.  Le Kirghizistan propose d’ajouter un neuvième objectif aux OMD, relatif quant à lui au développement dynamique de la communauté locale, la clé de la stabilité résidant dans l’élimination de la corruption et l’inclusion de différents groupes sociaux et ethniques.  Quant au processus de réformes des Nations-Unies, il s’est prononcé en faveur d’une intensification du rôle de l’Assemblée générale et d’un élargissement du Conseil de sécurité pour une meilleure représentation du monde.


Abordant la question de la sécurité et du développement, le Kirghizistan, qui souffre d’une situation géographique défavorable au cœur des montagnes, propose de tenir un deuxième Sommet des montagnes pour débattre du développement durable de ces régions dont l’intitulé serait « Bishkek + 5 ».  Par ailleurs, il a affirmé l’attachement à une politique de désarmement comme principe fondateur de son pays, les zones dénucléarisées étant un mécanisme important pour la sécurité.  Mettant l’accent sur l’importance de la dimension écologique et rappelant que la région et sa population en ont particulièrement soufferts, il a appelé la communauté internationale à renforcer ces projets dans le bassin de la mer d’Aral. 


Le Prince MOHAMED BOLKIAH, Ministre des affaires étrangères et du commerce de Brunéi Darussalam, a centré son intervention sur le projet de réforme des Nations Unies.  Toute réforme devrait être abordée, à son avis, ayant trois questions à l’esprit: Est-ce qu’elle contribue directement aux activités des organes et du personnel de l’ONU?  Est–ce qu’elle est en phase avec les préoccupations quotidiennes des gens?  Et, finalement, reflète-t-elle les priorités, les défis et l’évolution de notre monde?


Nos vies sont de plus en plus dominées par des défis extrêmement complexes dans les domaines scientifique, technologique, économique, politique ou environnemental, a affirmé le Ministre.  Ces défis engagent les 6,5 milliards d’habitants de la planète dont les vies sont de plus en plus interdépendantes.  Il est donc important de ne pas se contenter d’une simple réforme administrative mais de s’assurer que l’ONU sera à même d’affronter les défis du XXIe siècle.


M. NORMAN JOSÉ CALDERA CARDENAL, Ministre des affaires étrangères du Nicaragua, a indiqué que des élections se tiendront dans son pays le 5 novembre prochain pour élire les futurs dirigeants.  Nous avons dû lutter pour défendre la démocratie au Nicaragua et lutter contre la corruption, a-t-il expliqué.  Le Ministre a donc remercié les gouvernements et les organisations qui ont soutenu le pays dans ce processus.  De 2002 à 2005, les recettes budgétaires du Nicaragua ont plus que triplé, a poursuivi le Ministre, ce qui témoigne de la confiance des citoyens dans leur gouvernement et de la transparence des affaires publiques.  Le pays a aussi été choisi par le G-8 pour l'annulation de sa dette extérieure et le Nicaragua peut maintenant se concentrer sur la dette interne, résultat de la faillite frauduleuse des banques il y a cinq ans et demi.  Le rapport de la Banque mondiale place le pays en 67ème position au niveau mondial comme espace favorable aux affaires.  Dans le domaine de la santé, a indiqué le Ministre, les taux de mortalité infantile  des enfants de moins de 5 ans et de la mortalité maternelle ont baissé.  Il a aussi évoqué la politique qui est menée en faveur des émigrés nicaraguayens.  Des efforts particuliers sont faits, grâce aux représentations diplomatiques, pour rapatrier les Nicaraguayens touchés par le trafic de personnes.


Le destin du pays n'est pas distinct de celui de l'Amérique centrale, a déclaré le Ministre.  Il a cité à cet égard l'Accord d'association signé par l'Union européenne et l'Amérique centrale, qui comprend un accord de libre échange.  Le Nicaragua dépense 5,2 dollars par habitant dans le secteur de la défense, ce qui le place en troisième position sur la liste des pays qui dépensent le moins en la matière.  Par ailleurs, a estimé le Ministre, les problèmes auxquels doit faire face l'humanité nécessitent une action collective.  De son avis, les Nations Unies doivent être réformées pour repousser les menaces qui planent sur la sécurité mondiale, ainsi que sur l'environnement et la santé.  Il a estimé que le processus de réforme doit concerner notamment le Conseil de sécurité qui doit être plus représentatif des pays en développement, tant pour les membres permanents que pour les membres non permanents.  Le Ministre a estimé que Taïwan devrait siéger au sein de l'ONU.


M. MOHAMED BENAISSA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc, a rappelé que son pays a joué un rôle important dans le règlement de nombreux conflits internationaux et dans l’établissement de la paix et de la sécurité dans de nombreuses régions.  Toutefois, l’Afrique et le Moyen-Orient souffrent toujours de nombreux conflits, crises économiques et sociales.  À cet égard, il a appelé la communauté internationale et le Conseil de sécurité en particulier, à assumer leurs responsabilités dans la recherche d’une solution globale et durable conformément aux jalons du processus de paix et les résolutions de l’ONU pertinentes.  Concernant le Liban, le Ministre espère que toutes les parties intéressées coopèreront pour aboutir à une solution durable sur la base de l’Accord de Taëf.  Il a espéré également que les Iraquiens conviendront dès que possible d’une conférence pour un accord national iraquien afin de réaliser les réformes institutionnelles garanties de la souveraineté et de la stabilité du pays.  Le Maroc est convaincu que la paix dans la région n’est possible que si les Nations Unies créent un cadre approprié pour éradiquer les causes des tensions et de leur escalade et coordonner les efforts régionaux et internationaux visant à remettre sur rail le processus de paix et l’instauration d’une paix durable.


Par ailleurs, tout en notant la présence de l’Afrique dans de nombreux Programmes des Nations Unies, le Ministre a demandé à ce que l’idée d’un mécanisme international composé d’experts en sécurité et en développement soit examiné, mécanisme qui aurait pour objectif de contrôler la mise en place des programmes concernant le continent.  À cet effet, il a demandé la mise en place cette année d’un dialogue de haut niveau sur le thème « Afrique et développement » pour débattre et lancer des mécanismes qui pourraient garantir la mise en place des initiatives internationales.  Abordant la question du Sahara occidental, M. Benaissa a renouvelé son vœu d’aboutir à un règlement politique durable et acceptable par toutes les parties, soulignant sa volonté de coopérer avec les Nations Unies et annonçant la présentation d’ici peu d’un plan d’autonomie.  À cette fin, des négociations à l’échelle nationale se sont déroulées en 2005, en présence de toutes les parties intéressées, et ce, dans le cadre du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes, dont l’adhésion a été élargi, le mandat renforcé et la structure modernisée.  Évoquant par la suite le processus de réforme des Nations Unies, il a estimé que celui-ci doit se concentrer entre autres sur l’harmonisation de l’ordre du jour avec la communauté internationale et la mise en place des réformes institutionnelles tout en fournissant les ressources nécessaires au bon fonctionnement de l’Organisation.


Mme ROSEMARY MUSEMINALI, Ministre de la coopération du Rwanda, a affirmé qu’il n’y avait pas de danger plus grand pour l’humanité que l’extrême pauvreté.  Elle a rappelé que 40% de la population mondiale, soit 2,5 milliards de personnes, vivaient dans la pauvreté absolue avec moins de 2 dollars par jour, tandis que 800 millions de personnes souffraient de la faim et de la malnutrition.  Évoquant le Sommet mondial 2005 et la Déclaration du Millénaire, elle a estimé qu’il ne faudrait pas attendre à nouveau cinq ans avant de constater qu’aucun progrès n’a été réalisé et de renouveler les mêmes engagements.  Elle s’est également prononcée pour l’harmonisation des objectifs commerciaux et de développement, affirmant qu’un pays comme le sien ne pourra réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement que s’il dispose d’un plus large accès aux marchés des pays développés.


La Ministre a mis l’accent sur la nécessité de respecter les principes de bonne gouvernance en vue de réaliser les objectifs nationaux et internationaux.  Ces principes devraient présider également aux relations avec les partenaires en développement du Rwanda, a-t-elle affirmé.  Selon elle, il convient par ailleurs d’améliorer la qualité et la quantité de l’aide publique au développement (APD), se félicitant de la décision de certains pays développés d’agir dans ce sens.  La Ministre a également salué le rôle de son pays dans les efforts de promotion de la paix et de la sécurité internationales, par le biais de sa participation aux Missions de maintien de la paix de l’ONU et de l’Union africaine au Soudan, au Libéria, en Côte d’Ivoire et aux Comores.


M. FAWZI BIN ABDUL MAJEED SHOBOKSHI (Arabie saoudite) a fait observer que le Moyen-Orient se trouve dans une phase dangereuse en raison de l’émergence de nouvelles crises et la péjoration des crises existantes.  Il a fait référence à l’urgence posée par l’occupation d’Israël dans les territoires palestinien, syrien et libanais, l’instabilité latente de la frontière israélo-libanaise, les défis posés par l’instabilité et la violence en Iraq, ainsi que la question non résolue du programme nucléaire iranien.  L’accumulation des crises et des tensions dans la région ne peut que favoriser un environnement où se développeront extrémisme et terrorisme, avec toutes les conséquences dangereuses et non voulues que cela implique, a-t-il souligné.  Il a insisté sur l’importance d’œuvrer en vue d’un règlement juste et durable du conflit israélo-palestinien, soulignant que l’existence de ce conflit a des effets négatifs sur les chances de règlement des autres crises de la région.  L’occupation de la Palestine par Israël est contraire au droit international, a-t-il poursuivi, soulignant que la communauté internationale ne devrait pas tolérer d’autres échecs dans la résolution de la question de Palestine.  Le règlement du conflit doit se faire par la reconnaissance des droits des Palestiniens et des droits des Israéliens et par l’établissement de deux États vivant côte à côte, a-t-il expliqué, ajoutant que c’est la paix qui assurera la sécurité et non le contraire.  Il a fustigé le recours à l’argument sécuritaire comme prétexte ainsi que l’imposition de mesures unilatérales.  Sa délégation, a-t-il dit, souhaite insister sur l’importance de reconnaître que le processus de paix a souffert à cause de ces exceptions.


S’agissant du récent conflit entre Israël et le Liban, le représentant a regretté que les tragédies et pertes en vies humaines n’aient toujours pas convaincu certains que les solutions militaires ne servent à rien.  Il a réitéré le soutien de son pays au Gouvernement libanais et estimé qu’une des raisons pour lesquelles le Liban est la victime d’invasions répétées, de la part d’Israël, réside dans le fait que l’agresseur n’a jamais été tenu pour responsable.   Il a rappelé que la prolifération d’armes nucléaires entrave sérieusement la sécurité.  « Nous ne pouvons ignorer la menace grave que continuent de poser à la paix et à la sécurité régionale et internationale, les armes, qu’elles soient utilisées dans des guerres entre États ou qu’elles tombent dans les mains de groupes terroristes », a-t-il insisté.  Empêcher de manière effective la prolifération des armes de destruction massive implique l’abandon des doubles standards, a poursuivi le représentant.  Il a à cet égard mis l’accent sur l’importance de démilitariser l’ensemble de la région du Moyen-Orient et rappelé qu’Israël reste le seul pays de la région dont on sait qu’il possède des armes de destruction massive et qui pourtant ne fait l’objet d’aucune inspection.  Faisant référence au droit de tout pays à l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, il a appelé toutes les parties à continuer sur la voie des négociations en vue de parvenir à un règlement pacifique de la question du programme nucléaire iranien.  Enfin, il a espéré que le Gouvernement iranien répondra favorablement aux appels que lancent les Émirats arabes unis pour régler par des moyens pacifiques leur différend territorialº.


En conclusion, le représentant a rappelé qu’il n’existe aucune religion qui avalise le recours à des actions terroristes.  L’Islam, a-t-il souligné, ne peut être qualifiée de religion violente qui soutient le terrorisme.


Droits de réponse


Le représentant de Chypre s’est dit en désaccord avec plusieurs aspects de l’intervention du Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Turquie.  Il a ainsi dénoncé la référence faite par le Ministre à la République du Nord de Chypre, la qualifiant d’inacceptable.  Il a en outre reproché au Ministre turc d’avoir fait référence à un nouveau partenariat fondé sur l’égalité politique, prouvant ainsi, selon lui, que la Turquie a abandonné un accord prévoyant un règlement politique de Chypre.  L’objectif du Ministre est, a-t-il précisé, de contourner la solution de négociations communes.  Il a enfin rejeté des accusations sans fondement, faites par le Ministre turc, selon laquelle les Chypriotes turcs sont isolés. 


Le représentant de la République islamique d’Iran, répliquant aux propos de la Secrétaire d’État aux affaires étrangères du Royaume-Uni, a affirmé que son pays, en tant que victime du terrorisme, était motivé pour combattre ce fléau.  Le Royaume-Uni, a-t-il dit, ferait mieux de faire face au terrorisme d’État qui est pratiqué dans les territoires qui relevaient de son autorité, a-t-il affirmé.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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