L’ASSEMBLÉE COMMÉMORE LE VINGTIÈME ANNIVERSAIRE DE LA CATASTROPHE DE TCHERNOBYL EN ESPÉRANT QUE CE TYPE DE DÉSASTRE NE SE REPRODUISE PLUS
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Assemblée générale
77e séance plénière – matin
L’ASSEMBLÉE COMMÉMORE LE VINGTIÈME ANNIVERSAIRE DE LA CATASTROPHE DE TCHERNOBYL EN ESPÉRANT QUE CE TYPE DE DÉSASTRE NE SE REPRODUISE PLUS
L’Assemblée générale a commémoré ce matin le vingtième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl. Le 26 avril 1986, le réacteur numéro quatre des installations de la centrale nucléaire implantée dans cette localité de l’Ukraine explosait, faisant des milliers de victimes, de blessés et irradiant de retombées radioactives les zones situées autour de la ville.
« Tchernobyl est devenu le symbole d’une grande tragédie humaine et d’un immense désastre écologique », a déclaré ce matin Ali Hamidon, représentant permanent de la Malaisie, qui s’exprimait au nom du Président de l’Assemblée générale. Espérant que ce type de catastrophe ne se reproduirait plus, il s’est félicité des programmes de secours et de reconstruction qui continuent d être menées, 20 ans après, par les agences du système de l’ONU.
Dans son intervention, la Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Anne Veneman, a relevé que les enfants avaient été les premières victimes de la catastrophe. Vingt ans plus tard, les effets des radiations sont visibles à travers le nombre élevé de cancers de la thyroïde dont souffrent aujourd’hui les adolescents et les jeunes adultes des zones touchées par l’explosion du réacteur. Les carences chroniques en iode dont souffrent les enfants nés après le désastre, retardent leur développement mental, a dit Mme Veneman en indiquant que l’UNICEF fournissait des stocks de sels enrichis en iode et encourageait les dispensateurs d’aide internationale et les Gouvernements du Bélarus, de l’Ukraine et de la Fédération de Russie à faire de même.
Dans son intervention, le représentant des États-Unis a dit que son pays avait fourni 235 millions de dollars d’aide aux victimes de la catastrophe au Bélarus, et 528 millions aux victimes vivant en territoire ukrainien. Les États-Unis sont aussi le premier contributeur à la construction d’un deuxième sarcophage autour de l’enceinte abritant les restes radioactifs du réacteur numéro quatre de Tchernobyl, a-t-il précisé. Dans leurs interventions, de nombreuses délégations ont mis l’accent sur la nécessité de renforcer la sûreté des installations nucléaires partout à travers le monde. « Tchernobyl montre que les avancés de la science et de la technologie doivent inciter la communauté internationale à se doter d’un système mondial d’alerte précoce permettant le partage rapide de l’information », a dit le représentant de l’Autriche au nom de l’Union européenne.
Outre celles citées plus haut, les délégations des pays et institutions dont la liste suit ont pris la parole: Bélarus, Fédération de Russie, Ukraine, Ouganda (au nom du Groupe africain), République populaire démocratique lao (au nom du Groupe asiatique), Slovénie (au nom des États d’Europe orientale), Chili (au nom des États d’Amérique latine et des Caraïbes), France (au nom des États d’Europe occidentale et autres États), Japon, Chine, Suisse, Kazakhstan, Argentine, Cuba, Brésil, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Communauté européenne et Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
RÉUNION COMMÉMORATIVE SPÉCIALE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE POUR MARQUER LE VINGTIÈME ANNIVERSAIRE DE LA CATASTROPHE DE TCHERNOBYL
Renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par les organismes des Nations Unies, y compris l’assistance économique spéciale: Renforcement de la coopération internationale et coordination des efforts déployés pour étudier et atténuer le plus possible les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl
Déclarations
M. ALI HAMIDON (Malaisie), Président en exercice de l’Assemblée générale, a déclaré que la communauté internationale commémorait aujourd’hui le 20e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl. Depuis cette catastrophe nucléaire survenue le 26 avril 1986, Tchernobyl est devenu le symbole d’une tragédie humaine et d’un désastre écologique. Nous célébrons aujourd’hui l’héroïsme des personnes qui ont courageusement répondu aux appels au secours des populations sinistrées.
L’aide apportée par le système des Nations Unies après ce désastre s’est surtout orientée dans le domaine humanitaire, en vue d’aider au relèvement des communautés affectées. Plus de 300 000 personnes ont été évacuées des environs de Tchernobyl, a rappelé le représentant du Président de l’Assemblée. Aux cotés des gouvernements, des ONG, des organisations internationales, et des fonds et programmes de l’ONU se sont lancés dans les programmes de secours. Aujourd’hui encore les efforts se poursuivent, et nous devons continuer à répondre aux besoins, nombreux que connaissent encore, 20 ans après le désastre, les populations affectées, a déclaré le représentant.
M. KEMAL DERVIS, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et Coordonnateur de la coopération internationale concernant Tchernobyl, a déclaré que la commémoration du 20e anniversaire du désastre de Tchernobyl avait permis à la fois de rappeler le coût humain considérable qu'il avait entraîné et de faire le point sur les multiples problèmes qui persistent.
Il a ensuite souligné que le plus grand défi que les territoires affectés devaient relever consistait à créer de nouveaux emplois, à encourager les investissements et la croissance économique, à restaurer un sentiment d'autosuffisance au sein des communautés affectées; et à améliorer les conditions de vie existantes au plan local. Enfin, il a appelé à une coopération renforcée entre les trois gouvernements des régions directement touchées, les communautés affectées, les organismes des Nations Unies et les organisations internationales, et a exhorté les États Membres à renouveler leurs contributions financières.
Mme ANNE VENEMAN, Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a déclaré que 20 ans après le désastre, les populations de Tchernobyl souffraient des conséquences médicales de l’irradiation nucléaire à laquelle elles ont été soumises. Ces problèmes seront ressentis par plusieurs générations. Les enfants ont beaucoup plus souffert que les adultes, et les cas de cancer de la thyroïde se multiplient aujourd’hui parmi les gens qui étaient en bas âge à l’époque de la catastrophe. Les carences en iode chroniques dont souffrent ces adolescents les handicapent sur le plan du développement intellectuel.
Plusieurs millions d’enfants sont nés frappés de carences chroniques en iode dans les territoires de la Russie, du Bélarus et de l’Ukraine au cours des 20 années qui ont suivi le désastre de Tchernobyl. L’UNICEF recommande la distribution de sel iodé aux populations des zones affectées. Nous pensons que ce geste simple pourrait favoriser la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans les régions atteintes par les retombées de la catastrophe, a dit la Directrice générale de l’UNICEF.
M. ANDREI DAPKKIUNAS (Bélarus) a rappelé que le coût total du désastre nucléaire de Tchernobyl s'est chiffré à 235 milliards de dollars américains et qu'il a entraîné un effritement majeur du tissu social du pays. Afin d'y remédier, la Conférence internationale de Minsk a appelé à la mise en place d'une Décennie internationale pour la relance et le développement durable des régions touchées par le désastre de Tchernobyl 2006-2016 ainsi qu'à l'élargissement de Comité des Nations Unies sur l’effet scientifique des rayons ionisants pour soutenir les efforts de détection,de suivi et de mise à niveau technologique en matière de cancer et d’affections cardiovasculaires entrepris par le Gouvernement du Bélarus.
L’intervenant a rappelé que l'accident de Tchernobyl ne constituait pas un problème local mais bien un défi de dimensions internationales. Enfin, il a précisé que le Forum de Vienne sur Tchernobyl avait conclu que de plus amples travaux de recherche sur les effets médicaux et environnementaux du désastre de Tchernobyl étaient nécessaires.
M. IGOR SHCHERBAK (Fédération de Russie) a déclaré que la catastrophe de Tchernobyl aurait pu être pire si des gens courageux n’étaient intervenus, parfois au prix de leurs vies, pour en limiter l’impact. À l’heure actuelle, le défi le plus important est celui de la réhabilitation des territoires affectés par les fuites nucléaires. Ces territoires couvrent plus de 50 000 km2 en Fédération de Russie. Nous sommes inquiets pour toutes les populations qui continuent de vivre sur ces terres.
La Fédération de Russie consacre beaucoup d’efforts et de ressources à l’assistance psychologique aux familles affectées par la catastrophe et à la réhabilitation de leur environnement et de l’économie. Nous disposons d’un programme de remise en état de 20 000 hectares de terres arables dans les zones qui avaient subi une irradiation, a déclaré le représentant. La coopération internationale visant à faire face aux effets de Tchernobyl nous a été d’une certaine aide, a-t-il poursuivi en se félicitant du rôle joué par le système de l’ONU dans l’assistance après catastrophe. Cette aide multilatérale est la bienvenue, surtout à un moment où le monde fait face à la multiplication des catastrophes naturelles, a dit le représentant.
M. VLADIMIR KHOLOSHIEV (Ukraine) a d'abord rappelé que plus de 3 millions de personnes ont été touchées par l'accident de Tchernobyl. Douze pourcent du budget national a été consacré directement aux efforts entrepris par le Gouvernement en matière de soins médicaux, d'environnement, d'approvisionnement en aliments non irradiés. Il a rappelé que 70 millions de dollars ont été engagés à sécuriser l’industrie nucléaire.
Il a loué les conclusions auxquelles était parvenue le Forum de Tchernobyl. Il a souhaité que cette séance permette de faire un bilan. Enfin, il a repris les paroles du Président de l'Ukraine, à savoir que la mondialisation des économies aurait une influence considérable sur l'environnement et qu'il était indispensable de garder ce problème à l'esprit.
M. FRANCIS K. BUTAGIRA(Ouganda) a déclaré, au nom des États du Groupe africain, que les États africains appuient les efforts déployés en faveur des populations victimes de la catastrophe de Tchernobyl avec lesquelles ils sont solidaires. Le Groupe africain exhorte la communauté internationale à poursuivre son aide à l’Ukraine, à la Russie et au Bélarus.
M. ALOUNKÈO KITTIKHOUN (République populaire démocratique lao) a déclaré, au nom des États d’Asie, que la commémoration du 20e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl offre à la communauté internationale l’opportunité de réfléchir à l’usage des hautes technologiques et sur sa capacité à faire face aux grands désastres. Tchernobyl a eu un impact mondial. Les pays d’Asie appuient l’aide apportée aux États et aux populations victimes, a dit le représentant en exprimant à ces dernières la solidarité des États et des populations asiatiques.
M. ROMAN KIRN (Slovénie) a parlé au nom du groupe des États d'Europe orientale. Il a d'abord rappelé que des milliers de personnes avaient été touchées par l'accident de Tchernobyl, qui avait entraîné des difficultés économiques sérieuses, un déplacement de personnes et des problèmes de santé chroniques et persistants. Il s’est félicité de l'adoption de la résolution 45/190 par l'Assemblée générale qui a lancé un appel en faveur d'une coopération internationale afin de réduire les conséquences catastrophiques de cet accident.
Enfin, il a insisté pour que la communauté internationale prenne les mesures morales, financières afin de venir en aide aux victimes des zones contaminée par la radioactivité et d'assurer des programmes de développement qui leur permettront de s'engager sur la voie d'un renouveau économique et social.
M. HERALDO MUÑOZ (Chili) a déclaré, au nom des États d’Amérique latine et des Caraïbes, que les populations de ces pays rendaient hommage à la mémoire des victimes de la catastrophe et apportaient tout leur soutien aux survivants. La catastrophe de Tchernobyl doit nous rappeler que la sécurité absolue n’existe pas en matière nucléaire, a dit le représentant. Il s’est félicité des deux conventions de l’AIEA, l’une concernant la sûreté des installations nucléaires, et l’autre définissant un cadre de secours à mettre en œuvre en cas d’accident.
Le représentant a ensuite remercié les organisateurs de l’exposition photographique sur Tchernobyl, dont les photos sont offertes au public dans les locaux de l’ONU. Il est dommage que les progrès de l’humanité aient à passer par des accidents comme celui de Tchernobyl, a ensuite dit le représentant en appelant au renforcement de la capacité d’intervention humanitaire de l’ONU.
M. MICHEL DUCLOS (France), au nom des États du Groupe d’Europe de l’Ouest et autres États, a rappelé qu'il demeurait préoccupé par les problèmes de santé qui affectent la vie de tant de personnes, et qu'il était également attentif aux conséquences environnementales, économiques et sociales de la catastrophe.
Il a précisé qu'il fallait consolider toute action en faveur de la santé des populations, de la réhabilitation et de la sûreté du site de Tchernobyl, et à terme, permettre un développement durable du territoire environnant de Tchernobyl, et qu'il était urgent de débuter les travaux de réalisation de la seconde enceinte de confinement du réacteur No 4 de la centrale nucléaire. Enfin, il a conclu qu'il fallait réaffirmer la détermination à endiguer les effets de Tchernobyl et à prévenir d'autres événements de même nature.
M. RICHARD MILLER (États-Unis) a déclaré que les effets de la catastrophe de Tchernobyl continuent à se faire ressentir dans la région. Des centaines de milliers de personnes ont dû être déplacées, ce qui a perturbé le tissu social des pays affectés et détruit leur infrastructure économique. Les États-Unis ont fourni 235 millions de dollars d’aide aux victimes du Bélarus depuis 1992, sous forme d’équipement sériels médicaux et de secours d’urgence. Dans la même période, les États-Unis ont fourni 582 millions d’aide d’urgence à l’Ukraine, la moitié de cette assistance visant à soulager des enfants.
Notre pays travaille aussi étroitement avec l’Ukraine sur les questions de sûreté nucléaire, a dit M. Miller en indiquant que les travaux de construction d’un deuxième sarcophage autour du réacteur détruit devaient s’achever bientôt. Les États-Unis restent le principal donateur au Fonds pour le sarcophage de Tchernobyl, a indiqué M. Miller.
M. GERHARD PFANZELTER (Autriche), s’exprimant au nom de l'Union européenne, a d'abord rappelé que l'accident de Tchernobyl avait eu des répercussions catastrophiques sur le plan de la santé, de l'environnement et de la société. Il a précisé que l'Union européenne a fourni une assistance sous forme d'une contribution financière de l'ordre de plusieurs millions d'euros, afin de couvrir des domaines aussi divers que l'évaluation et l'atténuation de la contamination environnementale, du suivi des problèmes sanitaires, de l'instauration de programmes sociaux et de stratégies en matière de sûreté nucléaire.
Le représentant a conclu en rappelant que la science n'offrait pas seulement de nouvelles possibilités mais soulevait également de nouveaux défis, et que l'existence d'un système international d'alerte précoce et de partage des informations était devenue essentielle.
M. KENZO OSHIMA (Japon) a déclaré que le monde devait tirer des leçons afin qu’une catastrophe du type de celle de Tchernobyl ne se reproduise pas. Les taux de cancer de la thyroïde semblent être moins élevés que ce que l’on craignait il y a une dizaine d’années, a dit le représentant en appelant cependant à la prudence en ce qui concerne les conséquences environnementales de la catastrophe. Bien que les Gouvernements de Russie, d’Ukraine et du Bélarus aient déployé beaucoup d’efforts avec le soutien de l’ONU, on pourrait faire encore davantage pour prévenir la destruction durable de l’environnement dans les zones touchées par les radiations.
Le Japon, pour sa part, finance des projets à travers le Fonds pour la sécurité humaine créé sous l’égide de l’ONU. Notre pays est heureux d’aider la réhabilitation des zones affectées, car il dispose de l’expérience qu’il a accumulée en matière de lutte contre les effets des radiations nucléaires après les bombardements de Nagasaki et d’Hiroshima.
M. ZHANG YISHAN (Chine) a rappelé que l'accident de Tchernobyl avait profondément bouleversé la vie économique, sociale et sanitaire des régions affectées et que leurs effets se manifestaient toujours. Il a noté avec satisfaction que les Nations Unies soient passées de la phase des secours humanitaires à celle des activités de développement et de reconstruction. Il a ajouté que le Gouvernement chinois était prêt à contribuer financièrement aux organisations internationales dans ce domaine.
M. ANDREAS BAUM (Suisse) a déclaré que les retombées de l’explosion du réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl restent encore difficiles à évaluer, les avis des scientifiques étant partagés. La Suisse n’a pas oublié les souffrances des populations victimes du désastre, et elle soutient les programmes et projets visant à assurer la sûreté de la centrale de Tchernobyl et une aide aux populations touchées.
Avec le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires et le PNUD, le Gouvernement de la Suisse a créé le site Internet www.chernobyl.info, qui sert de pôle de communication et d’information sur la situation qui prévaut dans les zones affectées par la catastrophe il y a 20 ans.
M. YERZHAN KAZYKHANOV (Kazakhstan) a rappelé que l'accident de Tchernobyl avait fait l'objet d'une attention renouvelée dans le monde. Il a précisé que les effets à long terme en matière de santé pour les générations futures étaient encore inconnus. L'un des enseignements les plus importants de cet accident demeure le renforcement de la sécurité nucléaire, avec un accroissement de la collecte et du partage des informations ainsi que de la coopération à établir sur le plan international.
Il a précisé que les institutions de Bretton Woods, les instances gouvernementales, les ONG, et autres entités doivent continuer à fournir une aide médicale, sociale et économique aux régions affectées. Enfin, ce n'est qu'en conjuguant les efforts des diverses parties prenantes qu’il sera possible de s'engager sur la voie de la relance dans tous les domaines.
M. MARCELO SUÁREZ SALVIA (Argentine) a déclaré que l’accident de Tchernobyl avait mis à l’épreuve la communauté internationale et les communautés affectées par la catastrophe. L’Argentine a félicité la Russie, l’Ukraine et le Bélarus pour les efforts qu’ils ont déployés afin de venir en aide à leurs populations dans le besoin. Nous pensons que l’Assemblée générale des Nations Unies devrait jouer un rôle plus important pour régler les questions de secours post-catastrophe, afin de renforcer les actions actuellement menées par l’ONU, a dit le représentant.
M. RODRIGO MALMIERCA DIAZ (Cuba) a déclaré que son pays avait, le 29 mars 1990, commencé le programme humanitaire Terarao destiné aux victimes de la catastrophe de Tchernobyl. Plus de 18 000 enfants et 3 400 adultes ont été reçus dans les installations cubaines. Les jeunes qui arrivent de Tchernobyl avec les maladies les plus variées reçoivent tout type de soins dont la greffe de la moelle pour les malades de leucémie. Nous avons eu des données très intéressantes sur la contamination des nourrissons.
En 1998, nous avons inauguré dans une province de Crimée une clinique chargée de soigner les victimes de la catastrophe. Depuis 1998, a-t-il précisé, plus de 10 000 personnes ont bénéficié de ces installations où travaillent sept médecins cubains. Un véritable esprit de coopération reste essentiel, a-t-il insisté, pour permettre que les nouveaux progrès de la science et de la technologie parviennent à tous les habitants de la planète.
M. RONALDO MOTA SARDENBERG (Brésil) a rappelé que la catastrophe de Tchernobyl était 400 fois plus puissante que la bombe d'Hiroshima en précisant que personne n'avait une idée de l'ampleur de la catastrophe à l’époque de l'accident ni des moyens à déployer alors que le nombre exact des victimes n'est toujours pas connu 20 ans après la catastrophe. Il a salué la générosité des pays voisins qui ont contribué aux efforts humanitaires. Il a déclaré que Tchernobyl était une preuve vivante des risques auxquels le monde est exposé dans le domaine nucléaire et qui prouve que l'industrie nucléaire est capable de tirer les leçons des erreurs du passé.
Il a précisé que le Brésil avait connu un accident nucléaire ayant entraîné la mort de sept personnes en 1997. Tchernobyl, a-t-il insisté, rappelle à quel point il est important de renforcer la coopération sur la base des principes d'humanité et d'impartialité. Enfin, il a précisé que son pays a fourni une aide médicale spécialisée à des enfants de Tchernobyl accueillis au Brésil, notamment grâce au soutien d'une nombreuse population d'origine ukrainienne au Brésil. La menace reste toujours d'actualité avec les armes nucléaires, a-t-il prévenu en souhaitant que l'on mette tout en œuvre pour permettre le désarmement nucléaire.
M. CASTRILLO, Observateur de la Communauté européenne, a rendu hommage aux personnels des services de secours qui ont sacrifié leurs vies au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl. L’Union européenne et notamment la Commission se sont impliquées dans l’aide à la reconstruction des zones touchées par la catastrophe, a indiqué le représentant. Il a ensuite déclaré qu’en plus de l’aide fournie à la reconstruction, la Commission européenne a également versé 1,2 milliards d’euros au renforcement de la sécurité des installations nucléaires de l’espace post-soviétique. Nous espérons que des accidents comme celui de Tchernobyl ne se reproduiront plus, a dit le représentant européen.
M. RAYMOND FORDE, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a rappelé que l’assistance fournie aux communautés affectées par l’accident de Tchernobyl continuait à ce jour et consistait à prodiguer un soutien aux populations isolées en se concentrant notamment sur le dépistage des cancers de la thyroïde, l’approvisionnement en vitamines multiples aux enfants et à l’apport d’un accompagnement psychologique aux personnes touchées.
Eu égard au problème du développement, M. Forde a précisé que les enseignements tirés des activités menées par les organisations humanitaires devaient être étudiés et saisis par les gouvernements et devaient être portés à la connaissance des populations affectées elles-mêmes. Il a loué la coopération qui s’est établie avec le PNUD, ainsi que les initiatives du type du Réseau international de recherche et d’information sur Tchernobyl, le site d’information web sur Tchernobyl, le Programme de coopération pour la réhabilitation et autres entités. Ces initiatives, a-t-il fait remarquer, demeurent les meilleurs vecteurs de renforcement des activités de plaidoyer auprès de la communauté internationale et des gouvernements locaux, mettant en lumière les besoins pertinents et véritable des communautés affectées et leur permettant de se faire entendre par les responsables de l’élaboration des politiques.
Le Président en exercice de l’Assemblée générale, M. HAMIDON, en clôturant la réunion commémorative consacrée à la catastrophe de Tchernobyl, a rappelé que l’un des enseignements principaux à en tirer ne concernait pas seulement l’importance de l’utilisation sûre de l’énergie nucléaire, mais aussi la nécessité impérieuse de fournir au grand public des informations crédibles et transparentes sur toute crise, et d’assurer une participation publique élargie en matière de décisions faisant intervenir des technologies potentiellement dangereuses.
Le Président a loué l’ingénuité et la créativité des efforts entrepris afin de maîtriser l’impact de Tchernobyl, par le biais de mesures adoptées afin de protéger les populations locales de l’irradiation et d’élaborer des activités agricoles sûres dans les régions contaminées. Il a dressé un constat des erreurs commises par les gouvernements et la communauté internationale en matière d’atténuation des effets sur la santé de l’accident. Enfin, il s’est félicité du changement d’orientation des Nations Unies en 2002, qui est passée d’une action humanitaire à une initiative en faveur du développement social et économique.
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