SG/SM/10801-GA/PAL/1026

LA TÂCHE ARDUE SERA DE CONVAINCRE ISRAELIENS ET PALESTINIENS QUE LES PARTISANS DE LA PAIX SONT MAJORITAIRES DANS LES DEUX CAMPS, ESTIME KOFI ANNAN

15/12/2006
Secrétaire généralSG/SM/10801
GA/PAL/1026
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LA TÂCHE ARDUE SERA DE CONVAINCRE ISRAELIENS ET PALESTINIENS QUE LES PARTISANS DE LA PAIX SONT MAJORITAIRES DANS LES DEUX CAMPS, ESTIME KOFI ANNAN


On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, à la Réunion des Nations Unies pour l’Asie en appui aux droits inaliénables du peuple palestinien à Kuala Lumpur, les 15 et 16 décembre 2006.  Ce message a été lu par Mme Angela Kane, Sous-Secrétaire générale aux affaires politiques. 


J’adresse mes salutations à tous les participants à cette réunion organisée sous les auspices du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et mes sincères remerciements au Gouvernement malaisien qui a bien voulu accueillir cette manifestation.


Vous vous réunissez à un moment où le Moyen-Orient fait face à de sombres perspectives.  La situation y est plus complexe, plus fragile et plus dangereuse qu’elle ne l’a été depuis très longtemps et la défiance dans laquelle Israéliens et Palestiniens se tiennent mutuellement est plus grande que jamais. 


La bande de Gaza est devenue le creuset d’une pauvreté et d’une amertume de plus en plus douloureuses malgré le retrait des colonies et des soldats israéliens l’année passée.  En Cisjordanie aussi, la situation est grave.  Les Palestiniens sont profondément consternés par les activités de colonisation, des milliers d’Israéliens vivant encore dans les territoires occupés en 1967 et cette population grossissant de plus d’un millier de colons chaque mois.  Les Palestiniens voient le mur que l’on construit à travers leurs terres en contradiction avec l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice.  Leur souffrance est exacerbée par l’établissement de plus de 500 postes de contrôle qui restreignent leur liberté de circulation, et ils sentent le poids de la présence des Forces de défense israéliennes.  Leur détresse ne cesse de s’accroître et leur volonté de résister à l’occupation aussi.  Parallèlement, l’Autorité palestinienne traverse une crise politique et financière démoralisante et ne voit guère de chance de rétablir l’ordre publique dans les rues palestiniennes.


De leur côté, les Israéliens continuent de vivre dans la peur du terrorisme et constatent que les Palestiniens ne font pas suffisamment d’efforts pour mettre fin aux tirs de roquettes sur le sud d’Israël.  Ils sont alarmés par le fait que, malgré la position claire et sans équivoque du Président Abbas en faveur d’un règlement négocié prévoyant deux États, le Gouvernement palestinien reste, au mieux, ambivalent quant à la solution des deux États et, au pire, refuse de renoncer à la violence et rejette les aspects fondamentaux de l’approche du conflit que la majorité des Palestiniens préfèrent depuis toujours et que consacrent les accords d’Oslo.


Le cessez-le feu intervenu récemment à Gaza et les timides tentatives faites actuellement pour rétablir le dialogue sont les premières lueurs visibles dans un paysage qui, pendant des mois, a été bien sombre.  Il est essentiel que ces efforts soient poursuivis et renforcés par la mise en place d’un processus politique crédible entre les parties, avec l’appui sans réserve de la communauté internationale.


La plupart des Israéliens croient vraiment à la paix avec les Palestiniens
– peut-être pas tout à fait telle que les Palestiniens la voient, mais néanmoins véritable.  La plupart des Palestiniens ne souhaitent pas la destruction d’Israël; ils ne veulent que la fin de l’occupation et leur propre État, peut-être sur un territoire un peu plus grand que ce que les Israéliens voudraient concéder, mais sur un territoire néanmoins limité.


La tâche ardue, pour nous, c’est de convaincre les gens, d’un côté comme de l’autre, que ces majorités existent bel et bien de l’autre côté, tout en montrant que ceux qui mettent des bâtons dans les roues et rejettent toute solution sont très nettement en minorité.  Je crois, pour ma part, que les aspirations fondamentales des deux peuples sont conciliables.


C’est aux parties en présence qu’incombe la responsabilité première de la paix.  Personne ne pourra faire la paix à leur place; personne ne peut leur imposer la paix; personne ne devrait la désirer plus qu’eux-mêmes.  La communauté internationale ne peut pour autant s’exonérer de l’obligation d’exercer son influence pour mettre fin à l’occupation et promouvoir un règlement négocié prévoyant deux États.  Mais il faut que le Quatuor, pour sa part, fasse plus pour redonner foi non seulement en son propre sérieux et en son efficacité, mais aussi dans la Feuille de route.


Dans le même esprit, et comme je l’ai dit au Conseil de sécurité au début de la semaine, je pense que le Comité lui-même doit veiller à ce que ses efforts fassent une différence véritablement positive.  Trop souvent, il est fait peu de cas des travaux de certaines composantes du système des Nations Unies parce qu’elles sont considérées comme faisant systématiquement preuve de parti pris contre Israël, ce qui du coup limite leur capacité de contribuer à mettre fin aux souffrances et à la tragédie que vit le peuple palestinien.  Si l’Organisation des Nations Unies est perçue comme étant trop partiale pour qu’on la laisse jouer un rôle important dans le processus de paix, ce sont aussi bien les Palestiniens que les Israéliens qui en pâtiront.


Lorsque j’ai pris mes fonctions de Secrétaire général en 1997, l’occupation des terres palestiniennes était dans sa trentième année.  Cela constituait en soit une triste réalité mais au moins des progrès avaient été accomplis dans le processus de paix au cours des quatre années précédentes.  Je suis profondément attristé de quitter mes fonctions alors que l’occupation dure depuis maintenant 40 ans.  Engageons-nous tous – les parties elles-mêmes, les pays de la région, la communauté internationale, les acteurs tant étatiques que non étatiques – à redoubler d’efforts pour sortir de l’impasse actuelle et relancer un processus de paix durable répondant au désir de paix de toute la région.  Je vous adresse tous mes vœux pour le succès de cette réunion.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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