En cours au Siège de l'ONU

AG/AB/3771

LA CINQUIÈME COMMISSION APPELLE LES ÉTATS MEMBRES À PAYER LEURS CONTRIBUTIONS POUR ASSURER LA BONNE SANTÉ FINANCIÈRE DE L’ONU FIN 2006

9/11/2006
Assemblée généraleAG/AB/3771
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission

19 séance – matin


LA CINQUIÈME COMMISSION APPELLELES ÉTATS MEMBRES À PAYER LEURS CONTRIBUTIONS POUR ASSURER LA BONNE SANTÉ FINANCIÈRE DE L’ONU FIN 2006


Les délégations de la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) ont insisté, ce matin, sur la nécessité pour tous les États Membres de payer intégralement, à temps et sans conditions, leurs contributions aux Nations Unies.  C’est la seule manière d’assurer une assise financière solide à l’ONU, ont réaffirmé de nombreux représentants, en soulignant l’importance de cette base, particulièrement à l’heure de la réforme.


La Cinquième Commission a en effet repris, aujourd’hui, l’examen de la situation financière de l’ONU pour l’année 2006.  Les délégations ont ainsi formulé leurs propres commentaires suite à la présentation, le 2 novembre dernier*, par le Contrôleur des Nations Unies, M. Warren Sach, d’une situation financière mitigée au 31 octobre 2006, avec des contributions non payées au titre du budget ordinaire s’élevant à 661 millions de dollars.


Nous avons une responsabilité partagée de garantir que l’Organisation reçoive les ressources dont elle a besoin pour mettre en œuvre les mesures de réforme et les divers mandats que nous lui avons confiés, a déclaré la représentante de l’Afrique du Sud, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Comment l’Organisation peut-elle être forte et efficace lorsqu’elle ne dispose pas des moyens adéquats? s’est interrogé le délégué de Singapour, affirmant que les Nations Unies sont aussi fortes que les États Membres le lui permettent. 


Certaines délégations ont estimé que la situation financière précaire de l’Organisation était d’autant plus regrettable qu’elle était imputable à un petit nombre de pays ayant la capacité de s’acquitter de leurs contributions.  Toutefois, la représentante du Japon a rappelé que les États Membres devaient rendre des comptes à leurs propres contribuables et qu’afin de maintenir la confiance et le soutien au niveau national envers les Nations Unies, il était indispensable d’obtenir des résultats concrets dans le domaine de la réforme de la gestion et de l’examen des mandats. 


S’agissant des opérations de maintien de la paix, la majorité des délégations ont aussi déploré la dette croissante de l’Organisation envers les pays contributeurs de troupes et de matériel, due également, à leur avis, au retard ou non-versement des contributions.  Le représentant du Bangladesh a notamment indiqué que les pays contributeurs étaient fréquemment des pays en développement qui étaient largement pénalisés par cette situation.  La représentante de la Finlande a affirmé, pour sa part, que l’Union européenne était favorable à une consolidation des comptes de missions de maintien de la paix afin notamment de faciliter ces remboursements.


Suite à ces interventions, le Contrôleur des Nations Unies, M. Sach, a repris la parole, aujourd’hui, pour appeler les 68 États Membres qui n’avaient pas payé une partie ou la totalité de leurs contributions au budget ordinaire à le faire avant la fin de l’année.  Sinon, a-t-il déclaré, les Nations Unies doivent envisager d’avoir recours à un emprunt de 200 millions de dollars dans les comptes de réserves pour boucler l’année civile en cours.


Par ailleurs, la Cinquième Commission a également examiné, ce matin, le rapport du Secrétaire général sur le Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux** ainsi que le rapport statistique du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (CCS) sur la situation budgétaire et financière des organismes des Nations Unies.


Les délégations dont la liste suit ont pris la parole au cours des débats: Finlande, au nom de l’Union européenne; Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine; République démocratique populaire lao, au nom de l’ANASE; Nouvelle-Zélande, au nom du CANZ; Guyana, au nom du Groupe de Rio; Japon; Koweït; Bangladesh; République de Corée; Chine; Malaisie; Fédération de Russie; Venezuela; Inde; Zambie; Singapour; États-Unis et Cuba. 


M. Warren Sach, Contrôleur des Nations Unies; M. Amir Dossal, Directeur exécutif du Bureau des Nations Unies pour les partenariats internationaux; et M. Remo Lalli, Conseiller interinstitutions pour le budget et les finances du Conseil des chefs de secrétariat (CCS), sont également intervenus.


La Cinquième Commission tiendra sa prochaine réunion demain, vendredi 10 novembre à 10 heures.


* Voir notre communiqué de presse du 2 novembre publié sous la cote AGAB3767. La déclaration du Contrôleur est contenue dans le document publié sous la cote A/61/556.

** document publié sous la cote A/61/189

*** document publié sous la cote A/61/203 et Corr.1


AMÉLIORATION DE LA SITUATION FINANCIÈRE DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES


Débat général


M. WARREN SACH, Contrôleur des Nations Unies, a apporté des précisions et mises à jour de sa déclaration sur la situation financière de l’ONU, présentée le 2 novembre dernier.  Notant qu’il avait omis de citer la République tchèque dans la liste des États Membres ayant versé leurs contributions au 31 octobre 2006, il a énuméré les pays qui s’étaient acquittés de leurs obligations financières depuis cette présentation.  Parmi les contributions reçues, il a indiqué que la Micronésie et la Zambie avaient payé toutes leurs contributions au budget ordinaire depuis le 2 novembre.  De plus, il a noté que ce dernier pays avait également versé ses contributions au titre du financement des tribunaux internationaux.  Enfin, il a précisé que le Koweït, le Portugal et la Zambie avaient payé intégralement leurs contributions aux opérations de maintien de la paix. 


Mme KIRSTI LINTONEN (Finlande), a souligné, au nom de l’Union européenne, qu’il était de la responsabilité de tous les États Membres de payer leurs contributions intégralement et dans les délais fixés.  Tout en notant certaines améliorations des indicateurs financiers, comme l’augmentation des liquidités disponibles pour le Plan-cadre d’équipement, elle s’est inquiétée de la situation incertaine du budget ordinaire.  Elle a rappelé que 70 États Membres n’avaient pas versé leurs contributions à la fin d’octobre 2006, cumulant un total de 661 millions de dollars, dont 95% étaient dus par quatre pays.  De plus, elle a constaté que le montant des contributions non réglées pour les opérations de maintien de la paix s’élevait à 2,5 milliards de dollars.  Cela a un impact négatif sur ces opérations, a-t-elle poursuivi, en soulignant que la dette de l’ONU envers les pays contributeurs de troupes et d’équipement était également imputable au retard dans le paiement des contributions.  


Nous nous retrouvons, année après année, dans un cercle vicieux, a affirmé Mme Lintonen.  Elle a précisé que, quand les contributions n’étaient pas versées ou étaient réglées en retard, l’ONU en était affectée dans ses résultats.  Soulignant la nature imprévisible des opérations de maintien de la paix et leur complexité, y compris dans leur financement, elle a appuyé l’idée de consolider les comptes de ces missions afin d’améliorer les remboursements au titre de contributions de troupes et de rendre les contributions plus prévisibles.  S’agissant des tribunaux internationaux, elle a affirmé que leur situation financière dépendrait du paiement des contributions dues par les États Membres pour l’année en cours.  L’Union européenne est convaincue que les Nations Unies ne peuvent répondre à la multiplication de leurs activités que si les États Membres acceptent leur responsabilité de payer leurs contributions intégralement, à temps et sans conditions, a-t-elle conclu, en soulignant que le résultat final pour 2006 dépendrait, avant tout, des mesures prises par un petit nombre de pays.  


Mme KAREN LOCK (Afrique du Sud), prenant la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé que les États Membres avaient pour responsabilité, de fournir à l’Organisation les moyens dont elle a besoin pour effectuer les réformes qui lui ont été demandées.  Elle a appelé les États Membres concernés à verser leurs arriérés de contribution.  La crise financière a été évitée lorsque le plafonnement des dépenses a été levé en juin 2006, mais les Nations Unies risquent de faire bientôt face à une autre crise financière, sauf si l’État Membre qui a accumulé près de 80% des contributions ordinaires non versées se décide, enfin, à verser sa quote-part, a-t-elle affirmé. L’Organisation risque d’être obligée d’emprunter plus de 200 millions de dollars en puisant dans les comptes de réserve si les États-Unis ne versent pas leur contribution, a-t-elle insisté, avant de rappeler que le taux plafond avait été modifié afin d’aider l’État Membre concerné, sans que celui-ci ait réagi pour autant.


Elle s’est, par ailleurs, préoccupée de la possibilité que l’Organisation ait à faire face à une absence de liquidités d’ici la fin de l’année.  De même, la situation financière des opérations de maintien de la paix sera plus difficile, en début d’année prochaine, qu’elle ne l’était un an auparavant, a-t-elle déploré, car les États Membres ne devront verser leurs quotes-parts qu’en janvier 2007.  De plus, elle a rappelé que la majorité des pays contributeurs de troupes et d’équipements pour les opérations de maintien de la paix étaient des pays en développement, auxquels il ne fallait pas faire subir un fardeau supplémentaire, en raison de l’incapacité de l’Organisation à les rembourser.


M. ALOUNKÈO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao), prenant la parole au nom de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), s’est félicité de la diminution du montant des contributions non payées de 73 millions de dollars et du montant des paiements non payés de 39 millions de dollars, ainsi que de la réduction du montant des quotes-parts non versées de 58 millions de dollars.  Il s’est cependant déclaré préoccupé par le niveau faible des réserves, en espèces, du budget régulier et du budget des opérations de maintien de la paix.  Il est également préoccupant que la stabilité financière de l’Organisation dépende largement de l’action d’un petit nombre d’États dont les contributions représentent 95% du budget total, a-t-il déclaré.  La pratique consistant à prélever, en interne, sur le budget des opérations de maintien de la paix terminées est inacceptable, a-t-il insisté.


Il a ensuite dénoncé l’incapacité persistante des Nations Unies à rembourser les États Membres contributeurs de troupes et d’équipements pour les opérations de maintien de la paix.  Il est regrettable d’apprendre que le montant de cette dette va augmenter à la fin de 2006, a-t-il indiqué.  Enfin, il a rappelé l’importance, pour tous les États Membres, de verser leur contribution à l’Organisation à temps, même si certains de ces pays se heurtent eux-mêmes à des difficultés économiques.


M. PHILLIP TAULA (Nouvelle-Zélande), s’exprimant au nom du CANZ, a rappelé que pour remplir les attentes des États Membres, l’ONU devait bénéficier d’une situation financière stable et saine.  Il a fait part de sa préoccupation quant à la situation mitigée présentée par le Contrôleur, notant que l’Organisation était largement tributaire d’un petit nombre de pays.  Prenant note de la progression de certains indicateurs financiers, il a toutefois regretté que le nombre de pays ayant intégralement versé leurs contributions au 31 octobre 2006 était de 122, contre 130 l’année précédente.  Il a constaté que la majeure partie des contributions non réglées était imputable à un petit nombre d’États Membres, y compris des bailleurs de fonds importants, mais que ceci ne diminuait pas la responsabilité des pays qui avaient des quotes-parts moins élevées.  Il a indiqué que le retard dans les versements générait de l’incertitude et des risques pour la planification financière de l’ONU et appelé tous les États Membres à remplir leurs obligations, conformément à l’Article 17 de la Charte.  Enfin, il a estimé que le fait de maintenir des fonds dans les comptes de missions clôturées pénalisait les États Membres qui avaient payé leurs contributions, par rapport à ceux qui n’avaient pas rempli cette obligation. 


M. TROY TORRINGTON (Guyana), prenant la parole au nom du Groupe de Rio, s’est félicité que le montant des quotes-parts non acquittés ait diminué par rapport à l’année dernière.  Il s’est cependant déclaré préoccupé par la précarité de la situation globale, ainsi que par l’éventuelle nécessité d’avoir à effectuer des prélèvements dans les comptes de réserve.  Par ailleurs, l’absence d’un nouveau barème de quotes-parts risque de créer des retards, a-t-il prévenu. 


Il a ensuite souligné que la bonne santé financière de l’Organisation était vitale pour lui permettre de réaliser ses mandats, avant d’affirmer que les États du Groupe de Rio s’efforçaient de verser leurs quotes-parts, même s’ils rencontraient des difficultés financières.  Enfin, il a rendu hommage aux pays qui se sont acquittés de l’intégralité de leurs contributions.


Mme MISAKO KAJI (Japon), a déclaré que, pour maintenir la confiance et le soutien envers les Nations Unies au niveau national, les gouvernements devaient présenter à leurs contribuables des résultats concrets dans les domaines de la réforme de la gestion et de l’examen des mandats, afin de rendre l’Organisation plus efficace et transparente.  S’agissant des opérations de maintien de la paix, elle a noté l’accroissement du budget global qui pourrait atteindre 5 milliards de dollars, trois fois le budget régulier pour une seule année.  Elle a estimé que l’efficacité de ces opérations devait être garantie par des examens précis du mandat et du budget de chaque mission.  Par ailleurs, elle a rappelé que son pays avait rempli ses obligations financières en dépit d’une situation interne difficile et de l’accroissement important de sa quote-part.  Elle a souligné l’importance de maintenir une discipline et une transparence dans les dépenses effectuées et de continuer le processus de responsabilisation des Nations Unies. 


M. NASER ABDULLAH AL-HAYEN (Koweït), a dénoncé le fait que certains États Membres ne s’acquittaient pas de l’obligation de verser intégralement leur quote-part à l’Organisation.  Ce manquement constitue la principale cause de la crise financière que traversent les Nations Unies, a-t-il assuré.  L’Organisation a su protéger les Koweïtiens en 1990, s’est-il souvenu, appelant à doter l’ONU des moyens financiers qui assurent sa survie. 


Il est évident que certains États Membres, dont le Koweït, se heurtent à des difficultés économiques pour verser leur contribution à l’Organisation, même s’ils sont de bonne foi, a-t-il déclaré, avant de rappeler que le Koweït avait jadis effacé toutes les dettes contractées auprès de lui par les pays les moins avancés.  Enfin, il a réaffirmé le soutien de son pays aux Nations Unies.


M. MUHAMMAD MUHITH (Bangladesh), a déploré que les informations présentées périodiquement par le Contrôleur soient souvent les mêmes, illustrant la fragilité de la santé financière de l’Organisation et, a jugé cette situation inquiétante.  Il s’est également préoccupé de la diminution du nombre de pays n’ayant pas réglé leurs obligations financières au 31 octobre 2006, du montant des contributions non versées et de la somme des liquidités disponibles.  Il a estimé qu’il était essentiel de renforcer l’Organisation en lui fournissant une base financière stable et a appelé les États Membres à payer leurs contributions intégralement, à temps et sans conditions.  En ce qui concerne les opérations de maintien de la paix, il a constaté que seuls 41 millions des 300 millions de dollars restant dans les missions clôturées pouvaient être utilisés pour des emprunts et avances entre missions.  Qualifiant cette pratique de « malsaine », il a estimé qu’on n’y aurait pas recours si les contributions étaient versées à temps.  Par ailleurs, il a noté que le non-remboursement aux pays contributeurs de troupes et de matériel, souvent des pays en développement, aggravait la situation de ces pays.


M. CHO HYUN (République de Corée), a estimé que les améliorations en matière de budget d’opérations de maintien de la paix étaient compromises par les incertitudes qui pèsent sur le budget ordinaire.  Même si les contributions non acquittées ont diminué en ce qui concerne les opérations de maintien de la paix, leur montant va augmenter lorsque l’Assemblée générale adoptera le nouveau barème des quotes-parts, a-t-il prévenu.  Il a donc demandé aux États Membres de s’acquitter de leurs arriérés de contributions, avant d’indiquer que son pays avait élaboré un échéancier de paiement pour résorber ses contributions non acquittées au titre du maintien de la paix avant la fin de 2008.


Il a ensuite évoqué la nécessité de rénover en urgence le bâtiment des Nations Unies à New York.  Abordant la question des dettes contractées par l’Organisation au titre des pays contributeurs de troupes et d’équipement pour le maintien de la paix, le représentant a affirmé que les États Membres ne verseraient les moyens considérables dont l’ONU a besoin que s’ils sont persuadés d’être remboursés dans les délais.  Enfin, il a appelé tous les États Membres à s’acquitter de leurs arriérés de contribution.


M. LIN ZHENMIN (Chine), a estimé que les Nations Unies devaient bénéficier d’une assise financière stable, solide et équilibrée, particulièrement à l’heure du processus de réforme.  Dans ce contexte, il a insisté sur l’obligation des États Membres de payer leurs contributions intégralement, à temps et sans conditions.  Il s’est félicité que certains pays, et notamment ceux en développement, aient effectué des efforts importants pour s’acquitter de leurs obligations financières malgré de nombreuses difficultés.  Il a, par ailleurs, espéré que les pays possédant les arriérés les plus importants prendraient des mesures pratiques pour démontrer leur attachement aux Nations Unies.  Le représentant a aussi rappelé l’importance de progresser dans la réforme financière des Nations Unies et insisté sur la nécessité pour le Secrétariat d’améliorer ses règles et règlements et renforcer sa discipline financière afin de s’assurer de l’efficacité de chaque sou dépensé par les États Membres.  Il a indiqué que la Chine avait, à ce jour, versé 189 millions de dollars en contributions aux activités de l’ONU, ce qui constituait une véritable contribution à une base financière solide pour l’Organisation.  Une base financière stable est indispensable pour que l’ONU puisse remplir ses fonctions et accomplir ses missions, a-t-il poursuivi, en appelant les États Membres à payer leurs contributions. 


M. NAIMUN ASHAKLI MOHAMMAD (Malaisie), a estimé que le succès des réformes de l’Organisation reposait sur le plein versement, par les États Membres, de leurs contributions.  Le montant des arriérés a diminué, a-t-il constaté, avant de déplorer que quatre pays représentaient, à eux seuls, 95% des arriérés, sachant qu’un seul pays concentre 80% du montant. Il les a donc appelés à respecter pleinement leurs obligations. 


Il a ensuite espéré que le nouveau barème de contributions serait fixé avant la fin 2006 et qu’il répartirait équitablement la charge entre les États Membres.  Enfin, il s’est inquiété du retard pris dans la mise en œuvre du plan-cadre d’équipement.


M. ANDREY V. KOVALENKO (Fédération de Russie), a noté que par rapport à 2005, la situation financière des Nations Unies n’était pas plus stable ou prévisible.  Il s’est dit préoccupé par le fait que la majeure partie des contributions dues était attribuable à un petit nombre d’États.  Il a estimé que cela pouvait remettre en cause les efforts de l’Organisation en matière d’opérations de maintien de la paix, notamment.  Il s’est également inquiété des retards de paiement des contributions au titre des opérations de maintien de la paix qui peuvent mener à un accroissement de la dette de l’ONU envers les pays contributeurs de troupes et de matériel.  Enfin, il a appelé les États Membres à s’acquitter intégralement, sans retard et sans conditions, de toutes leurs obligations financières vis-à-vis de l’Organisation. 


Mme CASTILLO (Venezuela), a rappelé que les États Membres devaient se mettre d’accord sur un nouveau barème de répartition avant la fin de l’année, et qu’ils devaient s’acquitter pleinement de leurs contributions.  Certains pays ne réussissent pas à s’acquitter pleinement de leurs contributions en avançant des difficultés financières, ou parce qu’il s’agit de pays en développement.  Cependant, certains des pays qui se heurtent à de telles difficultés réussissent pourtant à respecter leurs obligations, a-t-elle affirmé. 


La représentante a déclaré que son pays, en dépit des tentatives de coups d’État dirigées contre le Gouvernement du Président Chavez, qui ont profondément ébranlé le pays, avait réussi à s’acquitter de ses obligations.  Tel n’est pas le cas de certains pays qui jouissent pourtant d’une grande puissance économique, a-t-elle dénoncé, évoquant l’État qui est le plus grand contributeur au budget de l’ONU et qui refuse de verser cette contribution, peut-être pour s’en servir comme moyen de pression.


M. A. K. S. VIJAYAN (Inde), a affirmé que le paiement intégral, à temps et sans conditions des contributions étaient non seulement une obligation légale, mais également morale.  Il a affirmé qu’il était essentiel de fournir des ressources adéquates à l’ONU pour qu’elle puisse remplir ses mandats, déplorant que ceux qui en avaient les moyens étaient essentiellement responsables du non-paiement de leurs contributions.  Il a rappelé qu’à travers le monde, des millions de personnes dépendaient du travail des Nations Unies et s’est inquiété de la situation incertaine du budget ordinaire, due en grande partie au non-paiement des contributions par un petit nombre d’États Membres.  Si le bailleur de fonds le plus important paie ses contributions à temps, la situation des liquidités disponibles sera similaire à celle fin 2005: sinon, l’ONU devrait emprunter 200 millions de dollars des comptes de réserve, a-t-il dit.  Par ailleurs, il a estimé que la question du financement adéquat des opérations de maintien de la paix n’était pas une simple question comptable.  Il s’agit de la crédibilité des Nations Unies et de leur capacité à remplir les promesses faites par la communauté internationale en matière de résolution de conflit, a-t-il insisté. 


Mme ANNE LUSONGO MTAMBOH (Zambie), s’est inquiétée de ce que l’Organisation puisse être amenée à puiser 200 millions de dollars dans le compte de réserve en raison du non paiement intégral de leurs contributions par de nombreux États Membres.  Si cela peut se comprendre dans le cas de certains États en développement, nous notons que ce sont les principaux États contributeurs qui doivent 80% du montant dû à l’Organisation, a-t-elle relevé. 


Il est paradoxal que les États Membres appellent à la réforme des Nations Unies pour qu’elles deviennent plus efficaces et transparentes, alors qu’eux-mêmes ne font preuve d’aucune efficacité.  De plus, a-t-elle déploré, le non-paiement des contributions dues au titre du maintien de la paix empêche les Nations Unies de rembourser les États contributeurs de troupes, dont la majorité est constituée de pays en développement. 


M. RAZIFF ALJUNIED (Singapour), a relevé que la situation financière de l’Organisation restait fragile, essentiellement en raison des retards de paiement dont se sont rendus coupables plusieurs contributeurs principaux.  La situation financière fragile de l’Organisation ne constitue pas une nouveauté, a-t-il souligné, même si cette situation s’est légèrement améliorée.  Il est ironique que la question étudiée aujourd’hui évoque l’amélioration de la situation financière des Nations Unies, alors que cette situation s’est si peu améliorée, a-t-il insisté, soulignant que le non-paiement de contributions est le fait d’un petit nombre d’États. 


Pourtant d’autres États ont su s’acquitter de leurs obligations, en dépit de leurs difficultés économiques, a-t-il constaté.  Le représentant a estimé que certains États faisaient preuve d’un manque de volonté politique de s’acquitter de leurs obligations, qui a pour conséquence d’empêcher l’Organisation de planifier ses activités.


M. SACH, présentant ses conclusions, a remercié tous les États Membres qui s’étaient acquittés intégralement de leurs obligations financières envers l’ONU.  S’agissant du budget ordinaire, il a indiqué que les Nations Unies devaient envisager la possibilité d’un emprunt en puisant dans les comptes de réserves pour boucler l’année civile en cours.  Il est important que nous essayions d’éviter cette situation, a-t-il affirmé, en lançant un appel aux 68 États Membres qui n’ont pas encore payé une partie ou toutes leurs contributions pour 2006.  De plus, il a indiqué que l’ONU n’était en mesure de faire aucun remboursement aux pays contributeurs de troupes et de matériel au cours du dernier trimestre 2006 du fait de la lenteur du versement des contributions.  Enfin, il a rappelé que l’adoption d’un nouveau barème des quotes-parts, en décembre, était vitale pour permettre à l’Organisation d’effecteur les mises en recouvrement.  Sans barème début 2007, la situation deviendrait rapidement ingérable dans le domaine de la trésorerie, a-t-il insisté.


BUDGET-PROGRAMME DE L’EXERCICE BIENNAL 2006-2007


Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux (A/61/189)


Déclarations


M. AMIR DOSSAL, Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux (FNUPI), a indiqué que son bureau agissait en faveur du développement en incitant des partenaires du secteur privé à s’engager dans cette voie.  Le FNUPI cherche à établir des partenariats novateurs qui contribuent à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le FNUPI reçoit près de deux propositions par jour, et il gère désormais le Fonds des Nations Unies pour la démocratie, également sur la base de partenariats.  M. Dossal a indiqué que 376 projets étaient en cours d’exécution dans 122 pays, et que le partenariat avec la Fondation de Ted Turner se renforçait. 


Pour réussir, le FNUPI doit agir en tant qu’organisme de facilitation et d’accélération, a-t-il indiqué, avant de faire référence aux nombreuses causes que défend cette institution grâce au soutien de sociétés privées, en ayant toujours pour objectif de promouvoir la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le FNUPI a ainsi pu obtenir 100 millions de dollars de plus pour les victimes du Tsunami en Asie du Sud-Est.


Mme LOCK (Afrique du Sud), prenant la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a salué le travail du Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux qui a, à travers sa collaboration avec la Fondation pour les Nations Unies, fourni 809,5 millions de dollars pour des programmes dans les domaines de la santé, d’environnement ou de paix et de sécurité notamment.  Elle s’est félicitée de l’assistance fournie par la Fondation et le FNUPI aux victimes du tsunami dans l’océan Indien et à celles du séisme au Pakistan.  Elle a souligné le rôle du FNUPI qui facilite les partenariats et alliances avec le secteur privé, les fondations et les organisations de la société civile en faveur des activités opérationnelles des Nations Unies, affirmant que ce travail témoignait de la contribution positive que peuvent avoir les partenariats entre secteur privé et secteur public dans le travail des Nations Unies.  Elle a indiqué que les activités du FNUPI jouaient un rôle important s’agissant de la mise en œuvre des engagements pris lors des sommets et conférences des Nations Unies. 


COORDINATION ADMINISTRATIVE ET BUDGÉTAIRE DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES AVEC LES INSTITUTIONS SPÉCIALISÉES ET L’AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE (AIEA)


Introduction et débat général


M. REMO LALLI, Conseiller interinstitutions pour les budgets et les finances du Conseil des chefs de Secrétariat (CCS), a présenté la note du Secrétaire général transmettant le rapport statistique du CCS sur la situation budgétaire et financière des institutions du système des Nations Unies (A/61/203 et Corr.1).  Il a rappelé que six rapports biennaux avaient été élaborés depuis 1991 et que ce rapport était le neuvième.  Sa présentation a été améliorée à la suite de consultations approfondies, sachant que l’enquête biennale a été achevée en juillet 2006 et que la participation à l’enquête a été excellente.  Les données recueillies sont donc de bonne qualité. 


Par ailleurs, il a signalé que le travail s’était davantage concentré sur les ressources extrabudgétaires, et qu’était désormais indiquée la répartition par pays et par organisation.  Enfin, il a souligné que les tableaux répartissaient la présentation entre les ressources ordinaires, les ressources extrabudgétaires, les dépenses totales, les contributions mises en recouvrement et les fonds de roulement. 


M. HITOSHI KOZAKI (Japon), a souligné que ce rapport constituait la seule source de statistiques sur l’ensemble du système et fournissait une contribution précieuse dans l’analyse de la situation budgétaire et financière des organisations du système des Nations Unies.  Se félicitant de la présentation améliorée de ce rapport, il a encouragé le Secrétaire général à poursuivre les efforts dans ce sens, en y incluant notamment des informations régulières sur toutes les contributions et, en mettant l’accent sur les consultations avec le CCS.  Il s’est demandé pourquoi les données relatives aux opérations de maintien de la paix n’étaient pas présentées dans ce rapport et a demandé que cette information vitale y figure à l’avenir.  


M. Lalli, en réponse à cette intervention, a expliqué que des informations sur les opérations de maintien de la paix étaient disponibles dans les tableaux mensuels sur la situation des contributions mises en recouvrement et également dans les données concernant les quotes-parts reçues.  Il a toutefois pris note de la suggestion de la délégation du Japon affirmant que celle-ci serait prise en compte dans les prochains rapports.


M. BRUCE RASHKOW (États-Unis), a évoqué la levée de l’immunité, par le Secrétaire général, d’un membre du Corps commun d’inspection et d’un président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).  Le rapport du CCI évoque la levée d’immunité d’un membre du CCI et la Cinquième Commission reste saisie de la question, a-t-il constaté.  En revanche, elle n’est pas saisie de la question de la levée d’immunité d’un président du CCQAB, qui est poursuivi devant les tribunaux américains.  Les États-Unis acceptent que des réponses soient présentées sur la levée d’immunité du membre du CCI, a-t-il expliqué, mais ils sont préoccupés face à toute demande adressée à la Commission juridique à propos de la levée de l’immunité de l’ancien président du CCQAB.  La demande d’une délégation visant à ce que des informations lui soient fournies sur le sujet, empiète sur le travail des tribunaux, a-t-il conclu.


M. KOVALENKO (Fédération de Russie), a indiqué que sa délégation avait prié le Secrétariat de lui fournir des informations quant à la procédure liée à la levée d’immunité de toute une série de hauts fonctionnaires, dont le Président du CCQAB et le Président du CCI.  Toute délégation a le droit de poser des questions au Secrétariat, a-t-il déclaré, avant de préciser que la question touchait le fonctionnement interne de l’Organisation et le respect, par le Secrétaire général, des règles et procédures établies portant sur la levée de l’immunité de hauts fonctionnaires élus des Nations Unies.  L’examen de ces questions de fonctionnement interne n’a rien à voir avec les poursuites judiciaires qui ont eu lieu dans un État Membre, et elles ne peuvent y être subordonnées, a-t-il déclaré.


Mme LOCK (Afrique du Sud), a déclaré que le Groupe des 77 et de la Chine appuyait le droit des États Membres à poser des questions au Secrétariat.  Elle s’est dite persuadée que la demande de ne pas divulguer certaines informations n’était pas une tentative de censure.  Toutefois, elle a fait part de son attachement aux pratiques établies au sein de la Cinquième Commission et a demandé que ces informations soient fournies, tout en appelant le Secrétariat à faire preuve de prudence dans leur divulgation. 


M. BERTO OLIVA (Cuba), a souligné que le Secrétariat devait être prêt à fournir les informations demandées par les États Membres sans faire preuve d’ingérence dans les procédures judiciaires qui pourraient être entreprises aux États-Unis.  Il a rappelé que ce fonctionnement était la pratique établie au sein de la Cinquième Commission et qu’il ne fallait donc pas y porter atteinte.


Documentation


Rapport du Secrétaire Général sur du Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux (A/61/189)


Le Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux (FNUPI) a poursuivi ses activités de partenariat avec la Fondation pour les Nations Unies que Robert E. (Ted) Turner a créée pour distribuer la contribution de 1 milliard de dollars qu’il a versée pour appuyer des causes de l’ONU.  Ce partenariat a été inauguré en 1998.  Le FNUPI a collaboré avec les organismes des Nations Unies pour recenser des projets novateurs compatibles avec les programmes-cadres dans plusieurs domaines d’action.  Un montant total de 170,5 millions de dollars a été alloué pour l’année 2005, montant ventilé par domaine d’action: 143,9 millions de dollars pour six projets (dont cinq nouveaux) liés à la santé des enfants; 2,7 millions de dollars pour la population et les femmes; 10,1 millions de dollars pour 18 projets liés à l’environnement; 3,6 millions de dollars pour cinq projets (dont trois nouveaux) liés à la paix, la sécurité et les droits de l’homme; 10,5 millions de dollars pour sept projets (dont quatre nouveaux) relevant d’autres domaines.


Depuis le début du partenariat entre le FNUPI et la Fondation, un montant total de 809,5 millions de dollars a été affecté à des programmes.  Les projets et activités ont été déterminés conformément aux objectifs stratégiques de la Fondation, en tenant compte des buts et objectifs énoncés dans la Déclaration du Millénaire ainsi que d’objectifs de développement connexes.  La Fondation et le FNUPI ont également offert leur aide après le tsunami dans l’océan Indien et le tremblement de terre au Pakistan.  Depuis sa création, le partenariat entre la Fondation et le FNUPI a eu un impact considérable sur le système des Nations Unies, aussi bien au niveau des politiques qu’au niveau opérationnel. A/61/189


Note du Secrétaire général transmettant le rapport statistique du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination sur la situation budgétaire et financière des organismes des Nations Unies (A/61/203 et Corr.1)


Ce rapport sur la situation budgétaire et financière des organisations du système des Nations Unies présente les statistiques pour l’ensemble du système.  Les tableaux figurant dans le rapport sont regroupés sous cinq titres principaux: ressources ordinaires; ressources extrabudgétaires; dépenses totales; contributions mises en recouvrement et fonds de roulement.


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