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ENV/DEV/837

COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE: D’IMMENSES DÉFIS SUBSISTENT POUR L’ACCÈS À L’EAU, À L’ASSAINISSEMENT ET AUX ÉTABLISSEMENTS HUMAINS

11/04/2005
Communiqué de presse
ENV/DEV/837


Commission du développement durable

Treizième session

2e & 3e séances – matin & après-midi


COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE: D’IMMENSES DÉFIS SUBSISTENT POUR L’ACCÈS À L’EAU, À L’ASSAINISSEMENT ET AUX ÉTABLISSEMENTS HUMAINS


Elle devrait prendre des mesures concrètes

pouraccélérer la réalisation de ces objectifs


La Commission du développement durable (CDD) chargée de l’application d’Action 21 et des décisions qui ont suivi, dont le dernier en date est le Plan de mise en œuvre de Johannesburg(1), a entamé aujourd’hui sa 13 session annuelle en entendant des exposés de représentants d’organismes régionaux sur les expériences et options régionales et les mesures concrètes concernant l’accès à l’eau, l’assainissement et les établissements humains.    


Dans son discours liminaire, le Président de la Commission, M. John W. Ashe d’Antigua-et-Barbuda, a rappelé qu’au cours de sa présente session, la Commission devrait déterminer les orientations possibles et prendre des mesures concrètes pour faire progresser la situation dans ces domaines.  Le cycle d’application qu’elle a adopté pour examiner ces questions devrait accélérer le processus de mise en œuvre.   Rappelant les objectifs de développement durable agréés à Johannesburg et qui prévoient notamment de réduire de moitié d’ici à 2015 du nombre de personnes n’ayant pas accès à l’eau et à l’assainissement, et de permettre à 100 millions de personnes d’accéder à un logement décent, il a émis l’espoir que la présente session donne un nouvel élan pour la réalisation de ces objectifs. 


De son côté, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales des Nations Unies, José Antonio Ocampo, a souligné que pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le monde doit, au cours des 10 prochaines années, faire en sorte que 1,5 milliard de personnes puissent accéder à l’eau potable et 1,9 milliard de personnes à des installations sanitaires de base.  C’est pourquoi, il a invité les bailleurs de fonds à apporter un financement supplémentaire en précisant que les besoins pour atteindre les objectifs en matière d’eau, d’assainissement et d’établissements humains étaient estimés à près de 40 milliards de dollars par an. 


Si de nombreuses intervenants ont rappelé que la réalisation des objectifs liés à l’eau, à l’assainissement et aux établissements était un préalable incontournable à la réalisation des OMD à la lutte contre la pauvreté et à la promotion du développement économique, le Haut Représentant des petits États insulaires en développement (PEID), les pays les moins avancés (PMA) et les pays en développement sans littoral, Anwarul Chowdhury ,a fait remarquer que la Stratégie de Maurice, adoptée le 14 janvier dernier, avait souligné que l’accès à l’eau potable et à l’assainissement était essentiel au développement social. 


Cette première journée de débat a également permis d’entendre la présentation des conclusions de quatre grandes réunions internationales ou régionales tenues en début d’année, à savoir la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles de Kobé au Japon (18 au 22 janvier 2005); la Conférence ministérielle africaine sur le logement et le développement urbain à Durban en Afrique du Sud (3 au 4 février 2005); la Réunion internationale de Maurice (10 au 14 janvier)  sur le développement durable des petits États insulaires de développement (PEID); et le deuxième Forum international sur les partenariats pour un développement durable à Marrakech au Maroc (21-23 mars 2005).  Ont également présenté des exposés les représentants des Commissions économiques et sociales des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), l’Asie occidentale (CESAO), l’Asie et Pacifique (CESAP),  l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) et l’Europe (CEE).     


Les problèmes liés aux établissements humains en Afrique, continent dont la population doublera au cours des 30 prochaines années pour passer de 888 millions à 1,77 milliard d’habitants, ont été particulièrement soulignés.  Au cours de la même période, la population urbaine passera de 353 millions de personnes à 748 millions, alors que 71,9% de cette population vivent actuellement dans des taudis. 


La Réunion préparatoire intergouvernementale de la CDD-13, qui s’est tenue du 28 février au 4 mars 2005, avait été l’occasion de rappeler que les principaux obstacles à la réalisation des objectifs de développement durable et des OMD étaient liés à l’eau, l’assainissement et aux établissements humains.  Cette Réunion avait conclu ses travaux(2) le 4 mars avec la proposition de moyens pour accélérer les progrès dans ces domaines, en s’appuyant sur les trois rapports du Secrétaire général sur l’eau(3), l’assainissement(4) et les établissements humains(5) dont la Commission était saisie.  Elle a souligné notamment le caractère essentiel d’une approche intégrée des questions de l’utilisation des terres, de l’accès au logement, de l’accès à l’eau et à l’assainissement, des infrastructures de transport, des services d’éducation et de santé, et de l’emploi pour atteindre les objectifs de développement dans ce domaine.


La Commission poursuivra ses travaux demain, 12 avril, à 10 heures en organisant trois débats interactifs consacrés respectivement à l’eau, l’assainissement et aux établissements humains.


(1) Adopté en 1992 au Sommet de la Terre de Rio, le Programme d’action « Action 21 » a été suivi du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21, en 1997, et, en 2002, du Programme de mise en œuvre de Johannesburg.


(2) voir notre communiqué ENV/DEV/827 du 4 mars 2005

(3) rapport E/CN.17/2005/2

(4) rapport E/CN.17/2005/3

(5) rapport E/CN.17/2005/4


Déclarations liminaires


Dans son discours liminaire, le Président de la Commission du développement durable, M. JOHN W. ASHE (Antigua-et-Barbuda), a rappelé que la 12 session, qui s’était tenue en 2004, avait été l’occasion d’appuyer un grand nombre d’initiatives impliquant des gouvernements en coopération avec d’autres parties prenantes.  Il a précisé que la persistance de la pauvreté et le manque de ressources financières avaient été cités comme de grands défis et principaux obstacles à la réalisation des Objectifs de développement.  La précédente session, a-t-il ajouté, avait également été l’occasion de rappeler que la fourniture de service comme l’eau et l’assainissement et d’autres infrastructures était de la responsabilité nationale.  Notre travail, grâce aux résultats positifs de la réunion préparatoire, consiste à prendre des mesures qui nous permettront d’avancer et d’obtenir des progrès sensibles en matière de coopération internationale aux fins de la réalisation des objectifs de développement durable agréés à Johannesburg et qui comprennent notamment la réduction de moitié d’ici à 2015 du nombre de personnes qui n’ont pas accès à l’eau, l’assainissement, alors qu’en matière d’établissements humains, il s’agit de permettre à 100 millions de personnes d’accéder à des logements décents.  Nous avons un très grand défi à relever au cours de ces deux prochaines semaines, mais il s’agit aussi d’une grande opportunité d’accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 


M. JOSE ANTONIO OCAMPO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a déclaré que la 13e session de la Commission du développement devait être l’occasion de se concentrer sur les politiques et mesures concrètes que les pays pourront approuver afin d’accélérer la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Il a insisté sur la nécessité de bien gérer les ressources en eau potable pour améliorer la qualité de vie.  Les objectifs et buts dont nous sommes chargés sont étroitement liés aux autres OMD, a-t-il ajouté.  Sans eau, nous ne pourrons irriguer l’agriculture si vitale aux sociétés les plus pauvres.  Par ailleurs, le temps que consacrent les filles pour approvisionner leurs familles en eau les empêche souvent d’aller à l’école.  Dans son récent rapport, « Dans une liberté plus grande », le Secrétaire général a souligné la nécessité d’aider les pays en développement à sortir du piège que constitue la pauvreté.  À côté du VIH/sida, de la tuberculose et du paludisme, les maladies liées à l’eau tuent des millions de personnes chaque année.  Depuis 1990, plus d’un milliard de personnes ont gagné un accès amélioré à des sources d’eau potable ou à des assainissements.  Mais si nous voulons que ces progrès se confirment, en matière d’eau et d’assainissement, nous devons nous assurer au cours de la prochaine décennie que 1,5 milliard de personnes aient accès à des sources d’eau potable et 1,9 milliard de personnes aux services d’assainissement.  Dans le même temps, nous devons permettre à 100 millions de personnes de sortir des taudis d’ici à 2020.  


En outre, M. Ocampo a invité les bailleurs de fonds à apporter un financement supplémentaire pour mettre en œuvre un plan d’investissement bien conçu en précisant que les besoins pour atteindre les objectifs en matière d’eau, d’assainissement et d’établissements humains sont estimés à un montant variant entre 30 et 40 milliards de dollars par an.  Même s’il est du devoir des riches de financer la fourniture de services essentiels comme l’eau et l’assainissement, l’allègement de la dette est également essentielle, a-t-il insisté en soulignant l’option que constitue l’échange de dette contre des investissements dans le domaine de l’eau et de l’assainissement.  Il a également insisté sur l’urgence de développer des infrastructures, un défi d’autant plus important pour les pays en développement dont les villes devront absorber 1,6 milliard d’habitants supplémentaires d’ici à 2030.  Il a insisté sur l’importance pour les gouvernements nationaux de mobiliser toutes les énergies de la

société civile, qu’il s’agisse des ONG, des organisations de femmes ou d’agriculteurs, des organisations locales, des communautés scientifiques ou encore.  Nous serons amenés dans les prochains jours à décider d’actions que la communauté internationale sera en mesure de prendre pour permettre aux pays en développement d’atteindre leurs objectifs en matière d’accès à l’eau potable, à l’assainissement et aux établissements humains.   


M. ANWARUL CHOWDHURY, Haut Représentant des petits États insulaires en développement (PEID), les pays les moins avancés (PMA) et les pays en développement sans littoral, a déclaré que ces groupes de pays devaient relever des défis encore plus lourds pour atteindre le développement durable et, qu’à ce titre, ils méritaient une attention particulière.  Il a insisté sur le fait que sans leur participation, la communauté internationale ne pourra réaliser ses objectifs et a engagé les délégations à se pencher sur les besoins concrets de ces trois groupes de pays en matière d’eau, d’assainissement et d’établissements humains et de garder à l’esprit, pendant cette session, leurs préoccupations spéciales afin qu’ils atteignent un développement durable.  M. Chowdhury s’est dit déçu de constater que la matrice du résumé du Président de la Commission sur le développement durable (CDD) ne contenait pas de profil concret tenant compte des pays les plus désavantagés.  Indiquant qu’un tiers de la population mondiale était concentré principalement dans les PMA, il a indiqué que l’élargissement de l’accès à l’eau et à l’assainissement représentait une contribution à la réduction de la pauvreté.  Il a noté que la Stratégie de Maurice, adoptée en janvier dernier, avait clairement mis en lumière l’importance de l’accès à une eau potable, à l’assainissement, et à une bonne hygiène, qui sont essentiels pour le développement social.  Rappelant que cette Stratégie avait également demandé à la communauté internationale d’aider ces pays désavantagés à renforcer leurs capacités, M. Chowdhury a  insisté sur le rôle des politiques en faveur des pauvres afin d’améliorer les secteurs de l’eau, de l’assainissement et des établissements humains.  Il a aussi indiqué que des efforts supplémentaires étaient nécessaires de la part des donateurs pour atteindre les engagements pris au niveau international en matière d’aide publique au développement (APD), et a noté que les institutions financières internationales pourraient accroître les ressources destinées à l’eau et à l’assainissement. 


Mme ANN KAJUMULO TIBAIJUKA, Directrice exécutive d’ONU-HABITAT, s’est réjouie que la 11 session de la Commission du développement durable ait l’occasion d’insister sur le lien entre l’eau, l’assainissement et les établissements humains pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Elle a précisé qu’à la 20e session du Conseil d’administration d’ONU-Habitat, organe subsidiaire de l’Assemblée générale, qui s’était tenue à Nairobi la semaine dernière, des délégations de 92 États Membres y avaient participé.  Cette participation importante traduit une prise de conscience grandissante des défis que constitue l’urbanisation.  Une urbanisation durable, a-t-elle insisté, est une des clefs pour les objectifs de développement durable.  La question de l’élimination des taudis, une des questions les plus importantes, est toujours en suspens.  Elle a rappelé que la Déclaration du Millénaire avait été l’occasion pour les États Membres de décider d’améliorer la qualité de vie d’au mois 100 millions d’habitants des taudis.  Elle a souhaité que l’on harmonise les objectifs concernant les établissements humains d’ici à 2020 avec les objectifs d’accès à l’eau et à l’assainissement, en insistant sur la notion d’approche intégrée.  Nous ne pensons pas pouvoir assurer un système d’assainissement à des personnes qui n’ont pas de logement.  Mme Tibaijuka a précisé que 72% des Africains et 30% des habitants de l’Amérique latine vivaient dans des taudis.  Dans le contexte de l’Afrique, la question est critique, car même si on résout la question du VIH/sida beaucoup de personnes mourront des conséquences de l’insuffisance d’eau potable ou d’assainissement.  Nous avons besoin d’une planification urbaine et d’un partenariat avec les institutions financières et le secteur privé pour parvenir à cette fin.  Si on veut améliorer les taudis, il faut améliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement, a-t-elle conclu.   


Le Représentant du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE),KLAUS TOEPFER, a noté que cette session était une occasion unique afin d’identifier les objectifs urgents en matière d’eau, d’assainissement et d’établissements humains.  Il a espéré que des directives claires soient données pour parvenir à leur amélioration.  Il a souhaité que cette session permette de mettre en lumière les contraintes quant à la mise en œuvre de progrès relatifs à l’accès à l’eau et l’assainissement.  Il ne s’agit pas de décider ce qu’il faut faire mais d’accélérer l’application des actions qui ont été agréées.  Il a notamment insisté sur la nécessité d’éviter les conséquences néfastes pour l’environnement dans ces actions, entre autres, en intégrant cette dimension aux stratégies et plans qui feront jour.  Il a déclaré qu’il existait un besoin plus grand d’investissements ainsi que de développement des infrastructures afin de ne pas nuire à l’environnement.  Une attention prioritaire doit être donnée à l’examen de la durabilité de l’environnement, a-t-il insisté.  Par ailleurs, il a souligné la nécessité de fournir davantage d’efforts pour appuyer la sexospécificité dans les domaines étudiés par la CDD-13.  Enfin, le représentant a noté l’importance des partenariats mondiaux pour mettre en œuvre des actions efficaces dans ces secteurs.


PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DES ACTIVITÉS ET ÉVÉNEMENTS AYANT EU LIEU DURANT LA PÉRIODE INTERSESSION


M. YOSHITAKA MURATA, Ministre japonais chargé de la gestion des catastrophes naturelles et Président de la Conférence mondiale des Nations Unies sur la prévention des catastrophes à Kobé, a rappelé que cette Conférence s’était tenue du 18 au 22 janvier à Kobé au Japon, là où s’était produit, il y a 10 ans, un grand tremblement de terre.  Cette Conférence a été préparée très activement par tous les pays participants, a indiqué le Ministre, en regrettant que la phase finale de la préparation ait été marquée par la terrible catastrophe du tsunami qui a frappé l’océan Indien en décembre dernier.  Un des résultats positifs de la Conférence de Kobé est l’adoption du « Cadre d’action de Hyogo: 2005-2015, pour l’établissement de structures dans les pays et les communautés luttant contre les catastrophes naturelles », a souligné M. Murata en précisant que ce Cadre sera une véritable base d’activités de prévention des catastrophes naturelles au niveau de la communauté internationale pour les 10 ans à venir.  La prévention des catastrophes naturelles est un sujet incontournable dans la réalisation des objectifs du développement durable, a estimé le Ministre.  La résolution de Hyogo prône comme objectif majeur l’intégration du point de vue de la prévention des catastrophes dans les diverses mesures qu concernent le développement durable, a-t-il ajouté.


Il est important de développer une véritable culture de prévention des catastrophes, bien qu’il ne soit pas possible d’empêcher qu’elles se produisent, a dit M. Murata, en indiquant qu’il était cependant possible de protéger des vies humaines, ainsi que le cadre de vie, des menaces que posent les catastrophes naturelles.  Au Japon, a déclaré le Ministre, on a pris conscience que la protection des vies humaines et des biens contre les catastrophes naturelles devait être placée au centre des actions de l’État.  Cette prise de conscience s’est traduite par un renforcement accru des systèmes, des investissements et de l’éducation de la population en matière de prévention des catastrophes.  La réduction de moitié du nombre estimé des victimes de grands tremblements de terre est l’objectif que se fixe le Japon pour les 10 années à venir, et il est prévu de renforcer les mesures en matière de construction antisismique pour les établissements publics comme les écoles, les hôpitaux, ainsi que pour les habitations.  En cas de catastrophe, le soutien le plus ferme au niveau local repose sur la force des communautés, dont

chaque membre constitutif se doit de prendre en compte les risques de catastrophes naturelles auxquelles sa communauté est confrontée, de s’y préparer, et de s’entraîner quotidiennement à se prendre en charge et à aider les autres en cas de besoin.  Les catastrophes naturelles ne connaissant pas de frontières, les partenariats sont indispensables pour que les régions qui disposent d’une expérience dans la prévention des catastrophes partagent leurs connaissances et leurs technologies avec les autres.  Le Cadre d’action de Hyogo affirme ainsi l’importance de la coopération entre les régions, a souligné M. Murata.


Lors de la Conférence de Kobé, nous avons tenu une réunion spéciale sur la proposition faite par le Premier Ministre du Japon, M. Koizumi, concernant la catastrophe survenue dans l’océan Indien, a indiqué M. Murata.  Cette réunion a reconnu qu’un système d’alerte rapide aux tsunamis aurait permis de réduire l’ampleur des dégâts humains et matériels, a relevé le Ministre.  La Conférence a publié une « Déclaration commune » qui appelle au renforcement des systèmes de prévention, dont font partie les systèmes nationaux de transmission de l’information, et au renforcement de la sensibilisation de la population sur les risques de catastrophes naturelles.  La Déclaration porte aussi sur la création d’un système d’alerte régional et encourage la poursuite, à travers l’ONU, de la coopération entre les États et les organismes pertinents afin de mettre à profit les expériences tirées de la catastrophe survenue dans l’océan Indien, a dit M. Murata.  


Présentant le rapport de la Conférence ministérielle africaine sur le logement et le développement urbain qui s’est tenue à Durban en Afrique du Sud les 3 et 4 février 2005, M. DUMISANI KUMALO (Afrique du Sud) a indiqué que les États africains s’étaient appuyés sur la Déclaration de Durban en tant que programme directeur pour le développement des établissements urbains en Afrique.  C’est le défi que doit relever le continent africain pour s’attaquer à la croissance des taudis dans les 30 années à venir, période durant laquelle la population africaine doublera pour passer de 888 millions à 1,77 milliard d’habitants.  Au cours de cette même période, la population urbaine passera de 353 millions de personnes à 748 millions, une croissance annuelle de 4 à 5% alors que 71,9% de ces urbains vivent actuellement dans des taudis.  Si nous parvenons à réaliser des progrès, a-t-il insisté, les pays développés en bénéficieront également.  Il faut éliminer le fardeau de la dette pour permettre aux pays africains de réaliser les OMD.  Il a souligné l’importance d’un fonds destiné à la facilitation des établissements humains en Afrique.  Nous engageons la communauté internationale à appuyer les programmes identifiés par la Conférence ministérielle en matière de logements et de développement urbain. 


M. ENELE S. SOPOAGA (Tuvalu), présentant les résultats de la Réunion internationale de Maurice d’examen de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement (PEID), qui s’est tenue du 10 au 14 janvier dernier, a déclaré que celle-ci avait de nouveau montré les vulnérabilités de ces pays, notamment en ce qui concerne leurs ressources en eau.  À cet égard, il s’est félicité de l’attention donnée par la communauté internationale afin d’aider les PEID à relever les défis que pose la question de l’eau.  Il a souligné que le traitement des ordures avait également été abordé lors de la Réunion de Maurice mettant en lumière, entre autres, la nécessité d’identifier des moyens rentables pour gérer les systèmes d’ordures ou utiliser les ordures en tant que ressources.  En ce qui concerne les établissements humains, la Réunion a conclu qu’il fallait promouvoir les meilleures pratiques en matière de construction et développer des capacités pour la gestion durable des terres, a-t-il expliqué.  Enfin, le représentant a déclaré que la Réunion internationale de Maurice avait suggéré un nombre de solutions pratiques pour les PEID et qu’il fallait désormais décider comment gérer ces nouvelles connaissances et trouver des mécanismes de

financement.  Il a notamment insisté sur le besoin urgent d’améliorer et de construire des zones de captage de l’eau potable dans les PIED et a averti que certains PEID pourraient avoir besoin d’assistance.  Enfin, il a souhaité que la CDD soit l’enceinte du suivi du Plan d’action de la Barbade mais aussi de la Stratégie de Maurice et qu’un projet de résolution sur la question était actuellement présenté à l’assemblée générale.


M. ABDELLAH BENMELLOUK (Maroc) a présenté le rapport du deuxième Forum international sur les partenariats pour un développement durable que le Maroc a accueilli à Marrakech, du 21 au 23 mars 2004, avec la coopération du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DESA) et le soutien d’un certain nombre de gouvernements, en particulier de l’Italie, organisateur du premier Forum, et des États-Unis.  Le deuxième Forum a examiné deux domaines, l’eau et l’énergie, en tant que pivots essentiels du développement durable.  Concernant les moyens de renforcer les partenariats dans ces deux domaines particuliers, les discussions ont été dominées par les approches novatrices de partenariats et leur financement, ainsi que par la présentation de cas pratiques de financements de partenariats.  Le représentant a insisté sur la bonne gouvernance et la responsabilité des gouvernements de faciliter la mise en œuvre de partenariats aux fins de la réalisation des objectifs en matière d’accès à l’eau et à l’énergie.  Il s’agit notamment de promouvoir les énergies renouvelables et les systèmes de transport viable en tenant compte des besoins des utilisateurs finaux.  Ces débats ont été l’occasion de conclure que même si les partenariats étaient souvent réalisés sur une base volontaire, il y avait un besoin croissant de surveillance des progrès de ces partenariats et de leur mise en œuvre. Chaque partenariat est unique avec son propre processus, a-t-il ajouté, en insistant sur le caractère essentiel de l’engagement du secteur privé en technologie et en savoir faire.  Enfin, il a estimé que ce Forum s’était affirmé comme un jalon important dans le dialogue sur la promotion de partenariats en faveur du développement durable. 


Présentant le rapport de la Réunion préparatoire intergouvernementale pour la 13 session de la Commission de développement durable, le Président de la Commission a insisté tout particulièrement sur le chapitre II de ce rapport consacré au résumé des débats interactifs.  Ces résumés concernent respectivement des débats interactifs sur l’eau, l’assainissement, les établissements et les liens qui existent entre l’eau l’assainissement et les établissements humains.  Ce dernier débat a permis de souligner que les systèmes d’adduction d’eau et d’assainissement concernaient essentiellement la plomberie des établissements humains.  Leur planification, leur conception et leur agencement, surtout dans les établissements humains en expansion rapide du monde en développement, précise le rapport, bénéficieraient considérablement d’une coordination préliminaire et étroite avec l’aménagement de l’espace et le zonage, la construction de logements, la planification des réseaux de transport, et les processus de planification d’autres réseaux d’intérêt public.  Des services adéquats d’adduction d’eau et d’assainissement, ainsi que l’éducation sanitaire et la collecte et l’enlèvement efficaces des déchets solides, sont des éléments essentiels pour protéger la santé publique dans les établissements humains.


Débat général


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. STAFFORD NEIL (Jamaïque) a souligné l’importance de cette session en raison de la pertinence des questions relatives à l’eau, l’assainissement et l’habitat et des précédents qu’elle établira concernant les autres domaines examinés par la Commission du développement durable (CDD).  Il faut répondre de manière cohérente à ces questions et résoudre les problèmes comme le manque de ressources financières adéquates, de cohérence des politiques internationales et nationales ou l’inégalité des termes de l’échange commercial.  Le représentant a insisté sur la nécessité pour la CDD de formuler des recommandations appropriées à la fin de cette session.  M. Neil a déclaré qu’il était urgent pour la communauté internationale d’adopter des initiatives agressives et de large portée afin de réduire la pauvreté et de promouvoir le développement durable.  L’assistance pour aider les pays en développement à atteindre les objectifs relatifs à l’eau, l’assainissement et les établissements humains sont une part importante de cette stratégie, a-t-il souligné.  Les ressources financières limitées, a-t-il fait remarquer, constituent un obstacle important à la réalisation de ces objectifs et c’est pourquoi, le soutien de la communauté internationale est nécessaire, notamment à travers l’APD, l’annulation de la dette et l’accroissement des bénéfices du commerce.  Pour répondre aux défis posés par ces trois questions, il a insisté sur l’importance de la prise de conscience de la population et de l’éducation ainsi que sur la participation de toutes les parties prenantes.  Il a souhaité que la mise en œuvre des mesures prises dans ces trois domaines soit accélérée et a plaidé pour une approche intégrée de ces questions afin de renforcer l’utilisation rationnelle des ressources.  Enfin, il a indiqué que la question d’un suivi adéquat devrait être adressée lors de cette session et a souligné l’importance du rôle de la CDD dans le suivi de la mise en œuvre d’Action 21 et du Plan d’action de Johannesburg.


S'exprimant au nom de l'Union européenne (UE), Mme ELISABETH COLOTTE (Luxembourg) a réaffirmé la nécessité de traiter de manière intégrée les problèmes liés à l'environnement, à la pauvreté et aux maladies, dans la perspective de l'examen de la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire, en septembre prochain.  Dans cette optique, la Commission du développement durable devra apporter une contribution concrète, axée sur des objectifs dans les domaines de l'eau, des installations sanitaires et des établissements humains, qui participent à la réalisation des autres Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment en matière de santé, d'éducation, d'égalité des sexes et de pauvreté.  Selon la représentante, les pays développés doivent entreprendre des efforts substantiels afin de prévenir les menaces découlant d'une atteinte systématique portée à la capacité de charge des écosystèmes, notamment en promouvant des modes de production et de consommation viables.  Il est donc primordial de relever les défis posés par les changements climatiques et la perte de diversité biologique, a-t-elle ajouté.  L'Union européenne estime à cette fin que les relations d'interdépendance et les questions intersectorielles sont essentielles à un renforcement des synergies et à la gestion conjointe des questions relatives à l'eau, aux installations sanitaires et aux établissements humains.


Parmi les principes communs aux trois secteurs qu'elle juge essentiels, l'Union européenne attire l'attention sur l'intégration de la notion d'environnement durable dans des stratégies de développement dont la maîtrise est assurée par les pays concernés, a indiqué la représentante.  En outre, Mme Colotte a souligné le renforcement de la coordination et de l'harmonisation entre tous les acteurs concernés, au niveau tant national qu'international; l'amélioration de la coordination entre les agences, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du système des Nations Unies; l'adoption d'une approche participative et intégrée de la planification, de la mise en œuvre et du suivi de tous les projets et actions de développement futurs dans les domaines de l'eau, des installations sanitaires et des établissements humains; la promotion du développement de l'urbanisme afin de mettre en place des structures urbaines durables; la promotion de la gouvernance multiacteurs et à plusieurs niveaux; la prise en considération des différences et des imbrications entre milieux rural et urbain; l'accroissement des investissements et des mécanismes de recouvrement des coûts socialement acceptables grâce à l'utilisation de l'aide publique au développement comme levier pour attirer les investissements privés.


Une décision devrait être prise sur les mécanismes de contrôle et de suivi dans les domaines de l'eau, des installations sanitaires et des établissements humains, a préconisé la représentante.  À cet égard, elle a rappelé que l'Union européenne avait mis en place une Initiative dans le domaine de l'eau et une facilité pour l'eau, contribution majeure à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et des objectifs du Plan de mise en œuvre de Johannesburg.  L'Initiative de l'Union européenne constitue un bon moyen d'instaurer un dialogue stratégique avec les partenaires du développement, notamment en Afrique et dans d'autres régions du monde.  En coopération avec le Programme des Nations Unies pour les établissements humains, l'Union européenne met d'ailleurs l'accent sur l'aide aux pays de l'Afrique subsaharienne, afin de valoriser les questions d'urbanisme dans le programme de développement global et d'accroître par conséquent le financement dont bénéficie ce secteur, a précisé Mme Colotte.


M. JONATHAN MARGOLIS (États-Unis) a déclaré que son pays était encouragé par ce qui avait déjà été accompli au cours de ce cycle de deux ans de la Commission consacré aux objectifs de développement durable.  Nous avons réussi à élaborer une dynamique politique visant à réaliser les objectifs en matière d’eau et d’assainissement en intégrant les partenariats dans nos travaux, notamment grâce à l’implication des Gouvernements de l’Italie et du Maroc.  Des centaines de personnes ont bénéficié d’une formation grâce aux centres de formation de la Commission du développement durable ou d’autres organismes des Nations Unies.  Le rapport de la Réunion préparatoire intergouvernementale pour la 13 session de la Commission de développement durable, a-t-il estimé, nous a fourni une série d’options politiques et mesures concrètes pour guider nos objectifs.  Nous devons confronter des défis complexes et nous pencher sur le financement.  Nous devons accroître les capacités et intégrer les efforts en matière d’adduction d’eau dans les efforts de développement.  Le représentant a souligné l’importance de réseaux de partenariats, notamment pour faire face à l’évolution des changements technologiques.  Ces réseaux devront nécessairement regrouper un certain nombre de gouvernements, d’organisations intergouvernementales et organisations non gouvernementales.  La Banque mondiale et les banques régionales de développement mettent en place des mécanismes telle que la Semaine mondiale de l’eau au cours de laquelle experts et praticiens peuvent se rencontrer pour formuler des propositions et recommandations, a-t-il ajouté.  


Perspectives régionales en matière d’eau, d’assainissement et d’établissements


M. JOSUÉ DIONÉ, représentant de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), s’est félicité des partenariats novateurs et des initiatives en cours sur le continent en matière d’eau et d’assainissement.  Il a souligné le rôle essentiel du Conseil des Ministres africains de l’eau (AMCOW) dans la gestion de l’eau, précisant que son intervention a notamment permis de mettre à disposition de la région des ressources techniques et scientifiques.  Il a indiqué que plusieurs mesures avaient été mises en œuvre, citant entre autres, le Plan d’action pour l’eau en Afrique lancé par le G-8.  Par ailleurs, il a expliqué que la Conférence panafricaine de partenariats et d’application sur l’eau avait contribué à identifier les obstacles à sa mise en œuvre et les solutions pour les surmonter.


Pour accélérer les progrès dans les secteurs de l’eau et de l’assainissement, il a souligné l’importance de renforcer la gestion par le biais de l’AMCOW.  Il a ajouté qu’avec le NEPAD, l’Union africaine avait encouragé le soutien à l’AMCOW dont les propositions d’action sont financées et soutenues par la Banque africaine de développement.  Toutefois, a-t-il précisé, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour soutenir les initiatives et pour déterminer les priorités de chaque région.  Il a insisté sur l’importance d’adopter une approche intégrée et planifiée pour toutes les politiques en matière d’eau et d’assainissement.  Il a également déclaré que pour progresser, il était nécessaire de renforcer les institutions de coordination ainsi que les capacités à tous les niveaux.


Présentant le Programme régional africain du PNUD, Mme METSI MAKHETHA a déclaré que l’Afrique connaissait de grandes difficultés avec d’immenses disparités entre zones urbaines et rurales.  L’Afrique, a-t-elle ajouté, est la région du monde dotée du plus faible taux d’accès à l’eau potable alors que les autres infrastructures sont souvent inexistantes et que des problèmes de sécurité alimentaire réapparaissent.  Répondant aux demandes de pays africains, le PNUD continuera de jouer un rôle de catalyseur pour favoriser le dialogue et l’échange d’informations.  Elle a tout particulièrement salué une initiative des pays du Nil qui ont développé des moyens conjoints de gestion de l’eau.   Nous engageons les pays à présenter des plans de réduction de la pauvreté et nous les encourageons à procéder à une réforme de la gestion de l’eau qui demande de forts soutiens en matière de renforcement des capacités, a-t-elle ajouté.  Avec un soutien initial de la Suède, a-t-elle précisé,  le PNUD a pris une initiative sur l’eau dans les collectivités locales dans le souci d’identifier les solutions les moins coûteuses possibles pour répondre aux besoins des régions les plus inaccessibles et les populations les plus démunies.  C’est une initiative qui a d’abord été lancée dans ce sens en Mauritanie, au Kenya et en Tanzanie, avec pour objectif de fournir le soutien technique le plus directement possible en s’appuyant sur les ONG présentes sur le terrain et en insistant sur l’importance de partenariats. 


Présentant les Initiatives de la Banque africaine de développement, M. SHEHU YAHAYA a rappelé que cette initiative s’appuyait sur l’idée que l’intervention en matière d’eau et d’assainissement était essentielle pour réaliser les autres OMD et notamment la réduction de moitié d’ici à 2015 du nombre de personnes vivant dans la pauvreté absolue.  Il a précisé que l’Afrique est la région du monde qui connaît le plus faible taux d’accès à l’eau potable.  L’objectif, a-t-il insisté, est de couvrir les besoins en eau potable de 90% des Africains d’ici à 2015.  Il a indiqué que 60 Ministres de l’eau de l’Afrique et des pays donateurs se sont réunis récemment à Paris pour débattre de cette question, une réunion au cours de laquelle tous les partenaires s’étaient mis d’accord sur l’importance des investissements à réaliser en matière d’eau et d’assainissement en se consacrant en priorité sur les zones rurales.  Il a indiqué que la Banque africaine du développement, la Banque mondiale et les pays africains travaillaient en commun pour accroître les investissements dans le domaine de la gestion des ressources en eau et de l’assainissement. 


M. KAZI RAHMAN, s’exprimant au nom de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a tout d’abord indiqué que le Plan de mise en œuvre régionale suivait les objectifs du Plan de Johannesburg.  Il a noté que bien que la CESAP représente 61% de la population mondiale, cette région ne possède que 36% des ressources mondiales en eau.  Il a expliqué que l’urbanisation, la croissance démographique ainsi que l’essor industriel résultaient en une augmentation de la consommation d’eau dans la région, et la menaçant de pénurie.  Il a déclaré que l’usage rationnel de l’eau ne bénéficiait pas de l’attention adéquate et que les investissements devront être plus nombreux.  La CESAP défend un certain nombre de mesures dont la désignation d’une agence internationale pour la gestion de l’eau et la participation du secteur privé, a-t-il précisé.  Enfin, il a rappelé que la région CESAP comptait les 10 pays les plus vulnérables face aux catastrophes et que le nombre de maladies transmises par l’eau était très élevé dans cette région.


Présentant les résultats de la Conférence ministérielle de la CESAP sur l’environnement qui s’est tenue à Séoul, en République de Corée, du 24 au 29 mars 2005, M. RAE KOWN CHUNG (République de Corée) a indiqué que cette Conférence a insisté sur les moyens de réaliser la croissance économique dans le respect de l’environnement.  Une conférence qui a adopté trois déclarations ministérielles sur le développement et l’environnement en Asie et au Pacifique.  Il a ajouté qu’un ensemble de politiques et d’activités de suivi cherchant à réaliser des profits dans le respect des normes environnementales.  Concernant tout particulièrement les objectifs liés à l’eau et à l’assainissement, il a indiqué que la CESAP contribuait à la réalisation de ces objectifs par le biais de la promotion des partenariats aux fins du renforcement des capacités.   


Mme RAZINA BILGRAMI, représentante du Bureau du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour l’Asie et le Pacifique, a déclaré que la croissance démographique avait créé de nouvelles pressions sur les ressources et qu’il était nécessaire de mettre en œuvre des mesures politiques efficaces pour y faire face.  Toutefois, a-t-elle précisé, les besoins en termes d’eau et d’assainissement sont très différents au sein même de la région.  Elle a estimé qu’il était important d’améliorer le rôle des fournisseurs d’eau à petite échelle, de faciliter l’accès à l’eau dans les zones urbaines et rurales, de renforcer les capacités humaines et techniques et d’assurer également des incitations pour que gouvernement et société civile travaillent ensemble.  Par ailleurs, elle a jugé indispensable de se concentrer sur les solutions locales et de s’appuyer sur la contribution des femmes pour améliorer la vie quotidienne dans cette région.  C’est dans cette perspective que travaille le PNUD avec des partenaires nationaux pour assurer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, a-t-elle conclu.


M. HOSNY KHORDAGUI, représentant de la Commission économique et sociale de l’Asie de l’Ouest (CESAO), a déclaré que les mesures qui nécessitaient une contribution mondiale étaient multiples.  Pour ce qui est de l’amélioration de l’accès à l’eau potable dans les zones urbaines, a-t-il ajouté, il faut répondre aux besoins des populations pauvres en matière d’adduction d’eau.  Pour ce qui est des réformes institutionnelles, a-t-il insisté, il faut des efforts basés sur les différents besoins et leurs spécificités.  Il est nécessaire, a-t-il noté, de réformer les cadres juridiques en assurant un suivi de l’application des mesures au niveau national ou local.  Des efforts sont nécessaires pour optimiser le rendement par litre d’eau, surtout lorsque l’on sait que 65% de l’eau sont utilisés pour l’agriculture.  Il a souligné l’importance du partage de l’information par le biais d’accords bilatéraux et multilatéraux.  S’agissant de l’assainissement, a-t-il insisté, nous devons nous assurer que le traitement et la collecte des eaux soient faits de manière à respecter des plans de traitement des eaux usées.  Il a également insisté sur la nécessité de se concentrer sur la sécurité du droit de propriété et la réforme des normes de contrôle de l’utilisation de la terre et de l’accès à cette dernière.  Nous devons intégrer les populations des bidonvilles dans les économies urbaines, a-t-il ajouté, en souhaitant que l’on aide les populations les plus démunies à financer leurs hypothèques et prêts immobiliers.  Il a jugé indispensable la création de partenariats entre les gouvernements et les parties prenantes en affectant des surfaces de terres à la construction de logements à faibles coûts.


Intervenant au nom du PNUD pour la région de l’Asie occidentale, M. OSCAR FERNANDEZ-TARANCO a déclaré que le monde arabe souffrait d’une pénurie croissante de ressources en eau potable.  C’est pourquoi, a-t-il ajouté, le PNUD a mis en place une stratégie intégrée pour aider les pays à faire face à ce problème de pénurie d’eau en développant leurs capacités.  Il a estimé indispensable une planification intersectorielle pour évaluer la gestion de ressources intégrées de l’eau dans la région.  Il a indiqué que si l’Égypte, le Liban et la Palestine avaient adopté des politiques pour la gestion de l’eau, d’autres pays arabes avaient développé des cadres et plans d’action.  Il faut une approche systémique de la gestion de l’eau, a-t-il souligné, comme en Égypte où l’on a créé un comité pour la gestion alors qu’un projet similaire existe pour l’Arabie saoudite. 


M. JOSÉ LUIS SAMANIEGO, représentant de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (ECLAC), a souligné les progrès accomplis par les pays de l’Amérique latine pour leur croissance économique.  Les activités sectorielles comme celles de l’eau, de l’assainissement et des établissements humains bénéficieront de ces nouvelles ressources pour leur financement, a-t-il expliqué.  Rappelant que cette région est la zone la plus urbanisée du monde, avec 75% de ses habitants vivant dans des villes, il a toutefois estimé qu’il fallait encore développer des efforts pour assurer une meilleure gestion de l’eau, de l’assainissement et des établissements humains.  Ainsi, il a jugé important, au niveau régional, d’examiner les pertes économiques que représentent les manques des systèmes d’eau et de drainage dus à la pollution, par exemple.  Il a par ailleurs souhaité l’établissement de meilleurs services environnementaux ainsi que le renforcement des transferts de technologies dans ces domaines. 


Mme MARIBEL RODRIGUEZ-RIOS, représentante du PNUD et de la Commission économique et social pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CESALC), a indiqué que cette région avait de bons résultats en matière d’adduction d’eau puisque 75% de la population avait accès à l’eau potable.  Néanmoins, a-t-elle regretté, 204 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, alors que la moitié de la population rurale n’a pas accès à l’assainissement.  Pour ce qui est de la conservation des ressources naturelles, a-t-elle ajouté, nous travaillons avec le Fonds pour l’environnement mondial (FEM).  Elle s’est félicitée des résultats positifs qui se sont traduits par la création et le développement de toute une série d’entités qui permettent de soutenir les efforts de gestion de l’eau.  Elle a estimé indispensable de soutenir la lutte contre la pauvreté et la promotion de développement rural.  Parmi les initiatives intéressantes, elle a cité la mise en place au Guatemala, d’un observatoire de l’eau associé à un forum national sur l’eau et l’assainissement pour améliorer la gestion de l’eau en apportant des conseils aux utilisateurs et responsables de la gestion.  Elle a également souligné les efforts du PNUD pour protéger les établissements humains, notamment contre des risques hydrologiques.  Nous avons lancé un programme pour les pays des Caraïbes les plus vulnérables, a-t-elle insisté, en précisant que les petits États insulaires de la région devaient souvent faire face à des inondations.  En outre, a-t-elle précisé, l’adduction d’eau constitue un service qui peut être intégré dans la comptabilité nationale et nous avons mis en place un service pour aider les pays à mettre en place des instruments comptables et financiers. 


M. KAJ BARLUND, représentant de la Commission économique pour l’Europe (CEE), a indiqué qu’il fallait renforcer les commissions régionales existantes ainsi que les capacités.  Affirmant que la plupart des pays de la région avaient bien progressé concernant la gestion intégrée des ressources en eau, il a estimé que cette approche cohérente devait encore être défendue afin d’assurer une utilisation plus efficace des eaux et empêcher le plus possible toutes formes de pollution.  Le représentant a déclaré que des cadres juridiques réglementaires devaient être mis en place pour améliorer l’eau et l’assainissement.  Il a noté qu’il est important d’encourager les foyers à investir pour ces secteurs.  Concernant les logements, il a expliqué que la réduction des dépenses publiques dans les pays en transition avait obligé les municipalités à avoir recours au secteur privé, souvent sans cadre réglementaire.  Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, le secteur du logement se détériore dans ces pays et des mesures urgentes sont nécessaires pour renverser cette tendance.  Enfin, il a souhaité que les solutions qui ont permis de régler ces problèmes en Europe puissent servir d’exemple à d’autres régions.


Mme GULDEN TURKOZ-COSSLET, Bureau régional du PNUD pour l’Europe orientale, a indiqué que les bureaux régionaux aidaient la société civile et les partenaires du secteur privé à participer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans une zone qui comprend les pays de la Communauté des États indépendants (CEI) et d’une manière générale tous les pays de l’ancien bloc soviétique, jusqu’à l’Asie centrale.  Elle a insisté sur des difficultés liées à des disparités entre pays en indiquant que si le revenu annuel moyen par habitant était de 18 000 dollars en Slovénie, il n’était que de 980 dollars au Tadjikistan.  Elle a précisé que les pays d’Asie centrale n’avaient toujours pas réalisé de progrès significatifs en matière de lutte contre la pauvreté même s’ils ont progressé au niveau économique.  Elle a noté que l’adhésion à l’Union européenne de nombreux pays de l’ex-bloc soviétique a été une force motrice pour intégrer les questions environnementales aux objectifs de développement.  Elle a indiqué que beaucoup de problèmes, notamment en Asie centrale, étaient liés à des insuffisances administratives et sociales plutôt qu’à des questions technologiques.  Elle a jugé indispensable une meilleure gestion et une meilleure gouvernance aux niveaux régional, national et local.    



Débat interactif


Le représentant de l’Argentine, au nom du Groupe de Rio, a insisté sur la nécessité d’établir une instance régionale qui renforcerait la coopération dans la mise en œuvre et le suivi des engagements pris à Johannesburg.  Il a ajouté que la mobilisation de ressources pour atteindre les objectifs de développement durable représentait un défi majeur pour la région.  S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de la Jamaïque a souligné l’importance de tirer profit des expériences d’autres régions.  Prenant la parole au nom de l’Union européenne, la représentante du Luxembourg a déclaré que le Conseil européen avait décidé, le 23 mars dernier, d’une Stratégie de l’Union européenne en faveur du développement durable.  Elle a insisté sur l’importance de la mise en œuvre d’actions au point de vue régionale.  La représentante de la Belgique a renchéri en soulignant que les États membres de l’Union européenne en particulier et l’Europe en général, avaient une responsabilité particulière en ce qui concernait le développement durable.  Elle a affirmé qu’il incombe à ces pays de respecter leur engagement d’augmenter l’aide publique au développement (APD), intensifier les efforts pour intégrer consommation et production et, enfin, améliorer la coopération régionale pour la gestion intégrée de l’eau.


La représentante de la République-Unie de Tanzanie a, quant à elle, fait remarquer qu’il serait intéressant de porter une attention particulière à la récolte des eaux de pluie dans la mesure où un grand nombre de pays africains sont confrontés à une sécheresse chronique.  Elle a par ailleurs souligné le besoin d’augmenter le soutien financier aux pays en développement et mis en lumière le rôle des partenariats privé-public, notamment pour la gestion des déchets solides.  La représentante du Mexique a souhaité l’amélioration de l’utilisation de l’eau au niveau domestique comme agricole grâce aux technologies et à la participation de toutes les parties prenantes.  Elle a également insisté sur la nécessité de protéger l’environnement et de promouvoir une approche intégrée de l’eau.  En matière d’assainissement, elle a estimé que le coût de l’inaction pouvait être très important à moyen et à long terme.  Le représentant du Canada a rappelé l’engagement de son pays pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), citant notamment les contributions en matière d’assainissement et d’eau en Afrique.  Concernant les établissements humains, il a souhaité la création d’une assurance pour octroyer des prêts au logement aux plus pauvres. 


Répondant à une question de la délégation cubaine, le représentant de la CEPALC a indiqué que certains pays de l’Amérique latine et des Caraïbes allaient atteindre les OMD et d’autres ne le pourraient pas.  Nous devons encore faire un effort technique et budgétaire pour que l’Amérique latine et les Caraïbes puissent atteindre les OMD en ce qui concerne l’accès à l’eau et à l’assainissement et les établissements humains.  Il a indiqué que Cuba était un des rares pays qui connaissait des progrès sur tous les fronts, notamment en matière de couverture forestière.  


Répondant à la question de la Jamaïque qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine sur les points communs entre toutes les régions, la représentante du PNUD a indiqué que les populations les plus marginalisées ne pouvaient être jointes par les programmes d’assistance.  Elle a donc invité les autorités locales à renforcer leurs compétences techniques et budgétaires pour faire face aux besoins de leurs populations les plus démunies.  Cet effort, a-t-elle estimé, passe par l’affirmation de la décentralisation. 


Composition du Bureau de la Commission


En début de séance, la CDD a procédé à l’élection, par acclamation, de Mme Husniyya Mammadova (Azerbaïdjan) et M. Shin Boo-nam (République de Corée) en tant que Vice-Présidents de la Commission.  Il a également été decidé que Mme Mammadova assumerait les fonctions de Rapporteur.  Deux Vice-Présidents avaient déjà été élus lors de la précédente session, à savoir M. Khaled Aly Elbakly (Égypte) et Mme Dagmara Berbalk (Allemagne). Par ailleurs, elle a également accordé à l’organisation intergouvernementale Global Water Partnership le statut d’Observateur. 


Documentation


-        Adoption de l’ordre du jour et organisation des travaux (E/CN.17/2005/1)

-        Module thématique du cycle d’application 2004-2005 (session directive) (E/CN.17/2005/2,E/CN.17/2005/3, E/CN.17/2005/4, E/CN.17/2005/5 et E/CN.17/2005/7)

-        Rapport de la réunion préparatoire intergouvernementale pour la treizième session de la Commission du développement durable (E/CN.17/2005/6)


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